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Une convention triennale pour accompagner les actions des CCAS

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Les centres communaux d’action sociale sont les fers de lance de l’action sociale à l’échelle municipale. En vue de mieux les accompagner, le 7ème vice président en charge de l’action sociale, Madi Moussa Velou, accompagné des services sociaux (MDPH, DPAPH, DPS, PMI, DASTI), a rencontré les 17 directeurs et directrices des CCAS de Mayotte. Après un tour de table rapide sur les difficultés et attentes qu’ils rencontrent, l’élu a présenté les grandes lignes d’une nouvelle collaboration CD-CCAS-MDPH, orientation qui seront formalisées prochainement dans une convention spécifique. L’objectif recherché est de mieux soutenir et accompagner les actions des CCAS au travers d »une convention triennale. Les moyens financiers débloqués permettront de mieux soutenir l’accompagnement des projets en direction des personnes âgées, handicapées, ou simplement isolées dans le montage de leurs dossiers de demande d’aides sociales. Une nouvelle manière de faire en étroit partenariat avec les acteurs locaux de proximité.

Inauguration d’un service d’accueil des jeunes en situation de handicap à Moinatrindri

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L’association départementale des pupilles de l’enseignement public de Mayotte (ADPEP976) et le conseil départemental ont procédé vendredi matin, à Moinatrindri, à la cérémonie d’inauguration du service expérimental d’accueil de jour des jeunes en situation de handicap placés en famille d’accueil (FA). Symbole d’un véritable engagement autour du handicap, la maison d’accueil « Djumba Laraha Nafuraha » est gérée par l’ADPEP976 et entièrement financée par le conseil départemental.

La cérémonie a eu lieu en présence d’Adams Ridjali, président de l’ADPEP, de Mouniati Check-Ahmed, vice-présidente de l’intercommunalité du Sud et conseillère municipale de Bouéni, de Rosette Vitta, conseillère départementale de Bouéni, et de Tahamida Ibrahim, 2ème vice-présidente du conseil départemental. À travers cette initiative qualifiée de révolution sociale, l’ADPEP976 dirigée par Abdourahamane Dayanou propose une solution innovante aux enfants en situation de handicap accueillis dans les FA – très sollicitées actuellement. L’idée est d’éviter tout simplement l’exclusion dont ces enfants peuvent faire l’objet, en les accompagnant en immersion pour leur trouver des emplois, des formations, des stages… Et ce projet entre bien en cohérence avec le schéma départemental de l’enfance et de la famille (SDEF) du Département, qui consiste à protéger les personnes vulnérables en vue de leur offrir une certaine autonomie ainsi qu’une opportunité de réussir. D’où l’aval de la collectivité pour ce projet expérimental de « Djumba Laraha Nafuraha ».

L’ensemble des élus sont particulièrement attachés à ces initiatives d’innovation sociale, qui permettent de trouver des solutions nouvelles aux problèmes des personnes handicapées et de répondre ainsi favorablement à leurs besoins. « Ce service expérimental vient à point nommé pour répondre ponctuellement à une problématique réelle du quotidien des personnes concernées. En tant que conseillère départementale du canton de Bouéni, je ne peux que m’en réjouir », a confié Rosette Vitta.

Généralisation de l’éducation aux médias et à l’information dans l’académie de Mayotte

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C’était un souhait du Ministère de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports. Le voici enfin mis en oeuvre par le biais d’une circulaire de la direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO) publiée le 27 janvier 2022.

La généralisation de l’éducation aux médias et à l’information (EMI) sera donc conduite dans l’académie de Mayotte par le coordonnateur du centre pour l’éducation aux médias et à l’information, service du réseau canopé.

Elle repose sur la mise en place de trois parcours :

– Parcours « Enseignants » en trois étapes : un séminaire annuel pour s’informer, prendre des contacts et échanger entre pairs ; un plan académique de formation (PAF EMI) pour approfondir et monter en compétence ; une mise en application concrète par le biais d’atelier interdisciplinaire dans les écoles et les établissements, conduits par les professeurs documentalistes des CDI.

– Parcours « Élèves » en quatre étapes : découvrir, connaître et comprendre l’EMI ; rencontrer les médias de Mayotte ; pratiquer avec les médias scolaires (journaux, webradio, webTV, etc.) ; valoriser les productions des élèves par le biais des dispositifs du CLEMI (semaine de la presse et des médias à l’école, concours « Médiatiks », concours « Zéro cliché pour l’égalité filles-garçons », etc.)

– Parcours « Thématiques » en EMI au profit des élèves : depuis la connaissance de ce qu’est l’information, savoir la rechercher, la vérifier, la diffuser, jusqu’au « Fact checking » (Fake News et fausses nouvelles) en passant par la maîtrise du dessin de presse, des caricatures, des stéréotypes sexistes, du pouvoir de l’image et des réseaux sociaux, de la liberté d’expression en démocratie, etc.

L’académie de Mayotte organise avant la fin de cette année scolaire les trois événements suivants : la semaine de la presse et des médias à l’école du 21 au 26 mars 2022 ; le concours « Médiatiks » en avril, concours de médias scolaires dans lequel rivaliseront les journaux scolaires, les webradios, les webTV des élèves (les lauréats seront sélectionnés pour le concours national à Paris) ; le concours « Zéro cliché » en avril-mai, pour sensibiliser les élèves aux stéréotypes sexistes dans la vie quotidienne, dans l’espace public, à l’école, au travail, etc.

Une convention entre le rectorat et la Somapresse permet « in fine » à des élèves volontaires accompagnés par leurs professeurs de participer au comité de rédaction de CHAB, magazine gratuit « Pour les jeunes et par les jeunes » et de pratiquer comme le feraient de vrais journalistes. Une autre convention avec la radio associative « SUN FM » permettra aux élèves de pratiquer aux seins d’ateliers radios dans les écoles et les établissements.

Une clinique privée et une structure pour les enfants polyhandicapés à Chirongui d’ici 2024

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L’offre d’accès aux soins est en passe de se décupler avec la construction de la première clinique privée et l’implantation d’une unité d’accueil et d’hébergement pour les enfants et les adolescents polyhandicapés à Miréréni, dans la commune de Chirongui. Deux infrastructures qui devraient voir le jour au plus tard en 2024.

L’heure est aux sourires à Chirongui, avec la construction d’une clinique privée dans le 101ème département et l’implantation d’une structure pour les enfants et les adolescents polyhandicapés. « Ces projets vont être bénéfiques pour tous les habitants du territoire », insiste Andhanouni Saïd, le maire de la commune. Deux dossiers bouclés en un temps record, puisque les premiers échanges remontent seulement à décembre dernier lors d’un déplacement officiel à La Réunion. L’annonce faite ce vendredi 4 février pourrait bien rebattre les cartes de l’accès aux soins à Mayotte. Et par la même occasion désengorger une île engluée dans les embouteillages.

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Le choix de Miréréni se justifie pour une simple et bonne raison : la disponibilité foncière. Une denrée rare qui freine régulièrement les investisseurs potentiels. « Les autorisations de permis de construire sont en cours », confie le premier magistrat. Une bonne nouvelle, car les maîtres d’ouvrage comptent rapidement passer la seconde. Tandis que l’association laïque pour l’éducation, la formation, la prévention et l’autonomie prévoit l’ouverture de son unité d’accueil et d’hébergement fin 2023, Clinifutur mise sur le début de l’année 2024 pour être opérationnelle. Un calendrier serré qui s’explique aussi par l’urgence des besoins et l’attente de la population.

En complément de l’hôpital public

« En 2019, nous avons obtenu l’agrément pour nous installer », rappelle Aïcha Boukir, la directrice de l’Alefpa, ravie de bientôt pouvoir accueillir une cinquantaine de bénéficiaires suivis par la MDPH (maison départementale pour les personnes handicapées) et pas moins de 48 équivalents temps plein (médicaux, paramédicaux, éducatifs). Une chance inouïe pour ce public « souvent caché » et « en manque de soins ». D’autant plus que « 70% des familles suivies par l’équipe mobile vivent dans une grande précarité ».

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Dans la même idée, l’installation d’une clinique privée avec un plateau technique de 8.000 mètres carrés et une capacité d’accueil de 200 lits n’est pas du luxe. En plus de la médecine générale, le groupe aspire à développer des spécialités qui font grandement défaut à Mayotte, telles que la cancérologie, la cardiologie, l’oncologie et la radiothérapie. « Nous venons en complément de l’hôpital public », assure Franck Delignac, chargé d’affaires et de développement pour Clinifutur, comme c’est déjà le cas avec le centre de dialyse de Mamoudzou. Ainsi, il défend vouloir « apporter une continuité » et « éviter l’éclatement du lien familial ». Concernant la prise en charge des futurs patients (assurés sociaux), la stratégie médicale repose sur un personnel soignant sédentaire et sur un roulement avec La Réunion.

Cette nouvelle offre dans le domaine de la santé arrive à point nommé. « C’est maintenant ou jamais que nous devons faire avancer ce département », insiste Andhanouni Saïd, pas peu fier de ce double investissement évalué à plusieurs millions d’euros, pour près de huit hectares. Ne reste plus qu’à tenir les délais afin que l’ambition affichée par le maire devienne réalité.

Le vie à Gaza projetée pour la première fois au cinéma

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Le film “Tropique de la violence” a été présenté en avant-première, les jeudi 3 et vendredi 4 février, au pôle culturel de Chirongui, avec la présence d’une dizaine de jeunes acteurs locaux jeudi soir. Cette projection est “un miracle” selon le réalisateur Manuel Schapira.

Flash Infos : Quelle est l’importance de cette avant-première ?

Manuel Schapira : Quand on vient de terminer le montage, on a vu beaucoup de fois le film. C’est le moment maintenant de prendre beaucoup de recul. C’est pour ça que c’est important de le découvrir avec du monde, d’autant plus ici avec un public qui connaît Mayotte.

FI : Quel regard portez-vous sur votre travail ici ?

M. S. : Le contexte y est particulier. Il y a des questions d’identité. Vu de France, c’est un territoire qu’on ne connaît pas très bien. Quand nous sommes arrivés, plein de gens nous ont dit que tout était compliqué. Qu’il y a des embouteillages, des problèmes d’insécurité… C’est vrai qu’il n’y a pas de matériel de cinéma, il faut tout faire venir de métropole. Mais on est venu ici parce que c’était nécessaire.

FI : Est-ce votre plus grand défi en tant que réalisateur ?

M. S. : C’était un film compliqué ! Heureusement, il y a toujours eu des gens pour trouver des solutions. Le financement n’a pas été simple [le conseil départemental a refusé d’aider le film, ndlr.], il y a eu beaucoup de critiques. C’est un miracle de le projeter ici. Mais ça montre qu’il n’y a pas de sujets tabous. C’est aussi le rôle de la fiction de montrer la réalité, elle peut servir de catharsis.

FI : À quel point le film ressemble-t-il au livre ?

M. S. : On a décidé de garder le même titre. Il correspond à une réalité. L’auteure, Natacha Appanah, a vu le film. Elle en a été très émue. Elle a hâte qu’il soit montré pour avoir d’autres retours.

FI : Était-ce primordial de faire appel à des acteurs locaux ?

M. S. : En regardant le montage, j’ai toujours eu autant de plaisir à regarder les jeunes jouer. Je suis toujours épaté par leur talent. Pour la plupart, ils ont des histoires assez chargées. Mais raconter cette histoire de jeunes en la tournant ailleurs, ça n’avait pas de sens. Quand on vient d’une île où il y a peu de cinéma, c’est un peu la découverte. J’ai trouvé qu’il y avait beaucoup d’enthousiasme.

FI : Parmi eux, qui vous a le plus marqué ?

M. S. : Je me souviens quand j’ai rencontré Fazal [Bacar-Moilim, qui interprète Bruce, ndlr.], il m’a pris pour un flic. Je trouvais qu’il avait un visage, mais il était timide. On a réuni tout le monde dans un amphithéâtre du lycée des Lumières le week-end. Et dès qu’il est monté sur la scène pour des exercices, il a pris une autre dimension. Les autres l’ont regardé différemment. En le ramenant en voiture, je lui ai proposé le rôle. Il m’a dit oui si ça lui permettait d’apprendre à lire. Ce qu’il a fait.

FI : Est-ce que ça vous a donné envie de tourner de nouveau avec les jeunes d’ici ?

M. S. : J’adorerais ! On verra quelles seront les occasions.

FI : Le rôle de Moïse n’a pas été donné à un local, pourquoi ?

M. S. : On a fait le choix de faire venir un garçon de métropole, ça collait mieux au personnage. Comme lui, l’acteur arrivait dans un monde qu’il ne connaît pas [le quartier de Gaza à Kawéni, ndlr.].

FI : Vous allez présenter ce film dans les écoles, qu’est-ce que vous en attendez ?

M. S. : Le rectorat nous a beaucoup aidé. Grâce à lui, on a décidé de faire le tour de l’île. Je suis très curieux des questions qui vont être posées. il y en aura peut-être sur le cinéma. Comment on fait telle chose par exemple ? Ou si on a fait appel à de vrais acteurs. J’ai hâte !

La sortie nationale de “Tropique de la violence”, par Manuel Schapira, est prévue le 23 mars.

Clap de fin pour le premier suivi des pollutions chimiques en continuum terre-mer à Mayotte

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Depuis l’année 2009, le parc naturel marin de Mayotte suit les pollutions chimiques dans le lagon. En 2018, le projet en continuum terre-mer voit le jour en lien avec le BRGM. Pendant quatre ans, les équipes à terre et en mer ont analysé les polluants présents dans les eaux de l’île aux parfums.

Bisphénol, caféine, paraben, phytosanitaire, anti-inflammatoire, édulcorant, hydrocarbure… Au total, 60 molécules polluantes ont été identifiées dans trois bassins versants et leurs masses d’eau littorales associées au cœur du 101ème département. L’office français de la biodiversité (OFB), le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) et l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) ont travaillé main dans la main afin de réaliser cette étude durant quatre années. “La dernière campagne de terrain s’achève cette semaine et nous aurons les résultats finaux d’ici deux ou trois mois”, explique Clément Lelabousse, docteur en océanographie et chargé de mission au sein du Parc naturel marin de Mayotte. Mais alors quel bilan les scientifiques pourront-ils tirer de ces travaux de recherche ?

Des molécules jamais identifiées

Si des projets comme celui-ci ont déjà eu lieu à divers endroits en France, ce programme permettra une innovation majeure pour le territoire. “Sur un tout petit territoire comme Mayotte, tout ce qui se passe à terre a des répercussions en mer”, témoigne l’océanographe. L’objectif de la mission ? Améliorer les connaissances relatives aux pressions qui s’exercent sur les masses d’eau mahoraises, mais aussi sur le comportement de ces substances sur les milieux naturels. “Nous menons des travaux de recherche et de développement sur les polluants afin d’élargir le spectre de ceux présents sur l’île.”

Si certaines molécules identifiées n’étonnent personne, d’autres issues de produits phytosanitaires notamment sont interdites à la vente et continuent à polluer les eaux turquoises du lagon. “Cette étude nous servira d’outil pour présenter aux institutions et aux pouvoirs publics la réalité du terrain et des substances utilisées à Mayotte”, affirme Clément Lelabousse. Un bon moyen de faire changer les choses et d’engendrer une prise de conscience collective.

Une problématique de santé publique

“60 molécules ce n’est pas énorme. Dans l’estuaire de la Seine, entre 600 et 6000 substances différentes ont été identifiées. La problématique ici est le taux de concentration de certains polluants.” Lors des différentes campagnes sur le terrain, les équipes compétentes ont réalisé des prélèvements ponctuels dans les cours d’eau, les estuaires, à l’intérieur et à l’extérieur du lagon. “En complément des échantillonnages réalisés à un instant T, nous avons utilisé la technique d’échantillonneurs passifs intégratifs (EIP) qui permet d’avoir une idée de la concentration en polluant des masses d’eau sur une période plus longue”, détaille le chargé de mission. Envoyés dans des laboratoires métropolitains, les prélèvements pourraient aider à déterminer l’impact de ces produits chimiques sur la biodiversité.

Sans grande surprise, les premières pistes pointent du doigt le manque d’assainissement sur l’île, mais aussi des pratiques comme les lavages de voitures ou les lessives en rivière. Pour connaître l’intégralité des résultats, il faudra encore un peu de patience avant qu’ils ne soient intégralement publiés. Sans jouer les lanceurs d’alerte, les personnels chargés de cette mission espèrent que des changements de comportements soient opérés et que la nature mahoraise puisse couler des jours heureux…

Loi Mayotte : un match où tout le monde a perdu

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Le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousséni, et le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, en août 2021, quand les deux travaillaient dans le même but. (@Twitter Sébastien Lecornu)

Le projet de loi Mayotte ne verra jamais le jour sous cette mandature. Le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, dans la lettre adressée au président du Département Ben Issa Ousseni, a confirmé son abandon, le mercredi 2 février. Une promesse non tenue et pour laquelle tout le monde se renvoie la balle.

Dans le match entre le gouvernement français et le conseil départemental de Mayotte, difficile de voir un vainqueur. Le résultat est pourtant le même, la loi Mayotte promise l’an dernier à l’occasion des dix ans du Département, ne verra pas le jour. Et, c’est bien là l’ironie, ce sont les élus départementaux à qui le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, fait porter le chapeau. Car, au moment où les conseillers signent un avis défavorable le 13 janvier, le projet est mis hors jeu selon lui. « Je prends acte de votre décision qui entraîne de facto l’impossibilité d’examiner le projet de loi lors du conseil des ministres du 9 février prochain », a écrit mercredi Sébastien Lecornu, en ajoutant un peu plus loin au sujet des nombreuses consultations : « Quoi qu’il en soit, une année aura été perdue. »

Le conseil départemental avait pourtant pensé faire les choses dans les règles en signifiant qu’il n’acceptait pas le projet « en l’état », mais restait ouvert à des négociations. Ces dernières ne sont finalement jamais venues. « Seulement, dans tout processus politique, il y a quelque chose d’élémentaire qui s’appelle le dialogue », a fulminé Ben Issa Ousséni, le président de la collectivité, dans un communiqué daté du mardi 1er février. Le Département qui n’allait pas assez loin et qui manquait de concertation selon eux.

Et rien n’y a fait, pas même les parlementaires qui ont voulu jouer les arbitres. Dans un style certes plus rugueux pour le sénateur Thani Mohamed Soilihi (LREM). « Les conseillers départementaux devront en assumer les conséquences », nous a-t-il confié la semaine précédente (voir Flash Infos du 31 janvier). Ou plus conciliante avec l’organisation d’un référendum local promu par le député Mansour Kamardine (LR). même si lui non plus ne s’est pas gêné pour envoyer un tacle au gouvernement. « C’est pour cela que je regrette très sincèrement la posture que vous affichez et selon laquelle “ce projet est à prendre ou à laisser !” », a dit celui qui est aussi conseiller départemental, le 1er février, lors d’une intervention à l’Assemblée nationale.

Des projets qui restent au vestiaire

Ces postures politiques ayant mis fin au projet de loi, rien ne va avancer sur l’île aux parfums ? Oui et non a semblé indiquer Sébastien Lecornu. Tous les projets ne sont pas abandonnés. Il a rappelé qu’il a demandé la mise en œuvre « des chantiers qui ne sont pas de nature législative et qui figurent dans les 85 mesures opérationnelles pour Mayotte que j’avais proposées ». Dans les faits, une trentaine de propositions figurait réellement dans le projet mort-né. Toutes les autres « solutions » s’y trouvant ont été mises en place ou ont été décidées pendant cette mandature d’Emmanuel Macron.

Parmi les mesures qui quittent le terrain, on trouve la convergence des droits sociaux. Souvent point de blocage, elle l’a été une nouvelle fois cette fois-ci. Prévue en 2036, le projet de loi devait la ramener à 2031, alors que le Département la voulait dans un horizon plus proche. « Une telle accélération ne peut en aucun cas se décréter d’un “claquement de doigts”. Sauf à déstabiliser de manière dramatique et irrémédiable le tissu économique mahorais », a défendu le ministre des Outre-mer. La piste longue, dont le gouvernement voulait simplifier les démarches, reste au même stade, tout comme le statut de Grand port maritime pour le port de Longoni. Seul le deuxième hôpital reste en compétition parmi les grandes infrastructures. « La construction du deuxième hôpital de Mayotte […] sera engagée conformément à la décision du président de la République », a indiqué Sébastien Lecornu dans sa lettre. Alors postures politiques à quelques mois des échéances électorales ou vrais désaccords de fond ? Ce sont bel et bien les Mahorais qui se retrouvent sur la touche.

Envasement et déchets menacent le lagon

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La saison des pluies est supposée être une bénédiction pour Mayotte, qui souffre chaque année de sécheresse. Pourtant, au fil des années, cette période est devenue un vrai fléau pour l’environnement, et notamment pour le lagon. Les tonnes de déchets et de boue qui se déversent lors des fortes pluies nuisent à l’équilibre des espèces marines. Les associations environnementales montent au créneau et multiplient les actions pour freiner ce phénomène qui prend de l’ampleur, mais leurs efforts ne suffiront pas si les autorités ne prennent pas de mesures fortes.

Pendant la saison des pluies, l’eau bleu cristalline et turquoise de la mer qui fait le charme de Mayotte est effacée par une couleur marron qui encercle les côtes de l’île. Un phénomène qui se répète chaque année. Mais à quoi est-ce dû ? Il s’agit tout simplement de la terre provenant des champs et des chantiers de construction, emportée par la pluie se déversant en mer. « Les zones les plus responsables du départ de cette terre sont les zones urbaines, parce qu’elles sont proches du littoral, et donc, quand il y a de la terre qui s’en va, elle arrive directement dans les ravines et ensuite dans le lagon. Il n’y a aucune possibilité de l’arrêter entre-temps », explique Jean-François Desprats, ingénieur au Bureau de recherches géologiques et minières et chef du projet Leselam, lancé en 2015 pour lutter contre l’envasement et l’érosion. En réalité, le problème n’est pas tant le développement de ces zones urbaines, mais les constructions qui se multiplient et qui ne sont pas faites dans le respect de l’environnement et ne sont pas contrôlées.

Les chantiers ne sont pas l’unique cause de ce drame, les zones agricoles ont également une part de responsabilité. L’agriculture à Mayotte a largement évolué au cours des trente dernières années et le modèle historique du jardin mahorais a disparu pour laisser place à des monocultures de bananes et maniocs principalement. « On retrouvait sur une même parcelle tout un tas de cultures différentes, cela protégeait le sol en permanence pendant la saison des pluies. Avec les pratiques agricoles actuelles et les parcelles de plus en plus en pente quand il pleut violemment, la terre glisse et va directement dans les ravines puis descend en mer », précise le professionnel. À cela s’ajoutent les déchets qui font également leur chemin jusque dans le lagon sans être arrêtés à temps. Sans grande surprise, « ils proviennent principalement des quartiers dits informels parce qu’ils n’ont pas d’infrastructures pour la gestion des déchets », assure Latufa Msa, chargée de mission à la Fédération mahoraise des associations environnementales.

20 000 tonnes de terre par an dans le lagon

Les conséquences de l’envasement et des déchets qui atterrissent au fond des eaux mahoraises sont graves, et parfois irréversibles. « Il y a une trentaine d’années, on pouvait pêcher du poisson et des poulpes depuis la plage. Aujourd’hui, l’habitat naturel de ces espèces n’est plus. Pour qu’il y ait du poulpe, il faut qu’il y ait du corail, et la première bande de corail qu’on avait à Mayotte est devenue de la boue », dénonce Ali Madi, le président de la FMAE. Il faut donc aller toujours plus loin pour pouvoir pêcher, mais également pour voir des dauphins et autres espèces marines, qui sont de plus en plus difficiles à apercevoir.

« La gestion de notre territoire fait que le kashkazi est une catastrophe pour Mayotte »

Tout cela est le résultat d’un manque de considération envers l’environnement de la part de la population et des autorités. « La gestion de notre territoire par les citoyens et les institutions fait que le kashkazi est une catastrophe pour Mayotte. Les élus et l’État ont démissionné de cette mission de préservation de l’environnement », accuse le président de la FMAE, particulièrement agacé par tant de laxisme. La gestion des déchets incombe aux communes. Celles-ci ont délégué cette compétence au SIDEVAM 976, le syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte. Mais, selon Ali Madi, « il n’y arrive clairement pas. » Une partie de la population a également une part de responsabilité, puisqu’elle semble peu préoccupée par le phénomène, même lorsque les communes mettent les moyens. À Koungou par exemple, la ville a mis en place des filets dans les caniveaux pour retenir les déchets. Mais les habitants ont rapidement manifesté leur mécontentement. « Des riverains disent que les déchets retenus provoquent des inondations dans leurs maisons, ils veulent donc casser les caniveaux pour que l’eau circule », indique Ali Madi. Et cela l’inquiète, puisque les quelques solutions proposées ne semblent pas être efficaces.

« Les élus et l’État ont démissionné de cette mission de préservation de l’environnement »

Quant à la boue, les institutions sont encore une fois en ligne de mire. « D’un côté, il y a les particuliers qui construisent et qui ne sont pas suivis ni aidés pour faire les choses dans les règles. Et de l’autre côté, il y a les remblaiements qui continuent dans les zones humides. Le plus inquiétant dans tout cela, c’est que rien n’est fait pour se réveiller », déplore le président de la FMAE, qui réclame des sanctions fortes pour dissuader les plus récalcitrants.

Des petites actions menées pour régler un problème majeur

Les associations environnementales sont les plus investies dans la lutte contre les déchets en mer. La FMAE les accompagne à mettre en place des actions en faveur de la protection de l’environnement. « Souvent, ce sont des actions de nettoyage. Avant le début de la saison, on nettoie certains quartiers, et on le fait aussi à la fin de la saison », précise Latufa Msa, la chargée de mission de la fédération. Mais est-ce réellement efficace ? Il n’est pas rare de voir des déchets réapparaître seulement quelques jours après une séance de nettoyage. « Ces actions sont efficaces parce qu’elles permettent de diminuer les déchets », assure Latufa Msa. Mais elles ne sont pas suffisantes. La population doit être sensibilisée pendant encore des années pour qu’il y ait un réel impact. Cela passe par les maraudes de sensibilisation qu’effectuent les membres de la FMAE, mais également à travers l’éducation des enfants, qui doivent comprendre l’intérêt de la préservation de l’environnement dès le plus jeune âge. « Malgré tout ce travail fait en amont, sans les infrastructures adéquates, on aura toujours le même problème dans quelques années », rappelle Latufa Msa.

« Le plus inquiétant c’est que rien n’est fait pour se réveiller »

La FMAE travaille avec le Parc naturel marin pour empêcher les déchets de se déverser dans le lagon. Ils mènent une expérience avec trois communes qui ont installé des filets à certains endroits stratégiques pour les retenir. «  Il y a trois sites visés, Ourovéni à Combani, Sada, et Koungou. Mais si Koungou a joué le jeu, on n’a pas de retour des deux autres », regrette le président de la FMAE. De plus, ce projet ne peut être efficient que si « d’autres mécanismes, notamment de gestion des eaux pluviales, ou de reboisement, sont menées par les autorités. »

En 2012, en constatant les dégâts que faisaient l’envasement sur le lagon, la DEAL a mis en place une feuille de route qui a pour objectif de mettre en place des projets pour lutter contre l’érosion. Le projet Leselam est donc lancé en 2015, il est dirigé par le BRGM et le constat fait sur le terrain est sans appel. « On a montré en 2018 qu’il y avait 20 000 tonnes de terre par an qui arrivaient dans le lagon. Il y a 40 ans c’était à peu près 5000 tonnes », rappelle Jean-François Desprats, ingénieur au BRGM et chef du projet Leselam. Des mesures ont été mises en place pour limiter le phénomène. Si elles sont respectées, en 2035 on devrait redescendre à 15 000 tonnes. En revanche, « si on continue à faire n’importe quoi dans les zones urbaines et dans les zones agricoles, on augmenterait l’érosion de 20% et on passerait à plus de 25 000 tonnes de terre dans le lagon chaque année », avertit l’ingénieur. De quoi alerter les autorités, qui doivent plus que jamais prendre le problème à bras le corps. Le lagon de Mayotte est connu pour être l’un des plus beaux au monde, il ne faudrait pas qu’il perde de sa superbe.

Logement : plafonds et locataires pleurent

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Avec la saison des pluies s’accumulent les infiltrations d’eau dans les logements mahorais, qui manquent bien souvent aux normes de construction en vigueur. Les risques de moisissures et d’incidents électriques se démultiplient alors, sans que les gestionnaires ne s’en préoccupent cependant. C’est le cas d’Aïda* et de ses enfants, en danger à chaque fois qu’il pleut.

Son fils s’est fait électriser en allumant la lumière, et a failli mourir d’une crise d’asthme due à l’humidité. Voilà les pires étapes du calvaire d’Aïda, locataire d’un appartement SIM (Société immobilière de Mayotte) dans la commune de Mamoudzou. Voilà deux ans qu’elle vit là, dans un logement qui aurait tout de charmant si le plafond ne s’émiettait pas à chaque épisode de pluie. Et, en plein kashkazi, autant dire que le quotidien n’est pas de tout repos, comme le rappelle Nizar Assani Hanaffi, président d’Action Logement à Mayotte : « La saison des pluies est assez compliquée pour les Mahorais dans leur habitation. Le logement mahorais est souvent le produit de l’autoconstruction, peu de normes sont suivies. Il subit donc les intempéries, du fait de l’insalubrité ». Les bâtiments publics ne sont pas épargnés : les bureaux de la Cadema étaient impraticables l’année dernière, la mairie de Pamandzi, inondée, a fermé en janvier, et certaines pièces du Centre hospitalier de Mayotte ont également été victimes des eaux.

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Chez Aïda, des morceaux de plafond tombent à chaque fois qu’il pleut.

« Maman, j’ai senti du courant dans mes doigts »

Mais ce sont bien les particuliers qui vivent les situations les plus critiques. Chez Aïda, en saison des pluies, la rigueur est de mise. Devant sa douche, un pan entier du plafond tombe morceau par morceau, laissant l’eau s’écouler dans la bassine placée là par la mère de deux enfants, mais aussi le long du mur, jusqu’à tomber directement sur l’interrupteur de la salle de bain. Il y a quelques jours, son fils s’est électrifié en tentant d’allumer la lumière. « La dernière fois, j’ai entendu mon fils crier, donc je lui demandé ce qu’il se passait, témoigne-t-elle. Il m’a dit « Maman, j’ai senti du courant dans mes doigts ». Ce jour-là, on a été obligés de prendre un balai pour allumer la lumière, ce n’est pas normal ! » Autre problème, de taille : les difficultés respiratoires de son fils, qu’elle a bien failli perdre. « J’en ai ras-le-bol, se désespère Aïda. Mon fils est asthmatique, l’humidité est vraiment dangereuse pour lui. Un soir, j’ai été obligée d’appeler le SAMU, qui a contacté le CHM pour qu’il soit pris en urgence. Là-bas, on m’a dit que j’avais eu de la chance de venir à temps ! » Le personnel soignant a en effet dû administrer une centaine de bouffées de ventoline au jeune garçon, qui continue néanmoins de souffrir à chaque ondée.

Se sentant concerné par la situation, un voisin alerte même la SIM pour mise en danger. Interrogé sur les dégâts des eaux provoqués par la saison des pluies, Ahmed Ali Mondroha, directeur de la Société immobilière de Mayotte, affirme que ses équipes « essaient d’intervenir » en cas de sinistre. « De toute façon on n’a pas le choix », ajoute-t-il. Et pourtant. « J’ai envoyé des mails, des courriers en recommandé avec accusé de réception, expliquant la situation, enrage Aïda. Ils n’ont jamais envoyé qui que ce soit. Je leur ai demandé de me trouver un autre logement, même plus petit, ça n’a jamais été fait. Ils se foutent vraiment de moi. J’ai fait des vidéos. On m’a dit « Madame, on est au courant de votre situation mais on n’a pas de solution ». »

La SIM également débordée

La locataire, éligible aux logements sociaux, a même submergé de demandes la société lorsque celle-ci construisait de nouvelles résidences près du stade de Cavani. « Du jour au lendemain, tous les bâtiments étaient occupés, déclare-t-elle. On m’a dit qu’ils étaient réservés ! J’occupe un de leurs logements et je suis en difficulté, je suppose que je suis prioritaire, non ? » L’incompréhension est totale chez la mère de famille, qui est épuisée de ces déboires : « Ils me laissent pourrir ici avec mes enfants ». Si Olivier Gauttron, directeur du patrimoine et de la gestion locative au sein de la SIM, pondère en abordant les difficultés de gestion causées par les copropriétés, le lot d’appartements dans lequel réside Aïda n’en est pas une. « C’est sûr, on a quelques trous dans la raquette », avoue-t-il néanmoins, conscient que la société immobilière ne peut faire face à toutes les demandes.

« Les remplacements de toitures sont compris dans nos investissements, explique-t-il.  On essaie d’anticiper, ce qui n’est pas toujours facile, car certaines toitures se dégradent beaucoup plus vite que prévu. Ça perturbe les prévisions, et modifie la programmation de travaux. » Les équipes de la SIM vient ainsi au gré des urgences, courant après les délais, laissant les locataires dans l’attente, voire dans la détresse. « Pour les infiltrations dans les toitures, nous avons des contrats de travaux avec des artisans de Mayotte, et nous pouvons envoyer un couvreur en urgence, en attendant que l’on remplace la toiture, continue Olivier Gauttron. Aïda, quant à elle, attend depuis deux ans cette intervention d’urgence. Comme tant d’autres Mahorais, « trous dans la raquette » vivant au quotidien avec des trous dans les murs ou les plafonds.

*Le prénom a été modifié.

« Ils me laissent pourrir ici avec mes enfants »

Le dispositif Cadres d’avenir pour Mayotte recrute sa promotion 2022-2023

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Le dispositif Cadres d’avenir pour Mayotte vise à promouvoir la formation de cadres locaux pour soutenir le développement de Mayotte. Des étudiants et des professionnels à fort potentiel sont sélectionnés pour effectuer une formation universitaire dans l’Hexagone ou à La Réunion dans un secteur jugé prioritaire, pour une durée maximale de cinq ans et avec une obligation de revenir exercer à Mayotte.

Les personnes pouvant postuler sont les bacheliers ayant obtenu une mention Très bien, les étudiants de L3 du centre universitaire de formation et de recherche ayant obtenu une admission en master, les étudiants de L2 du CUFR ayant un projet professionnel réel et sérieux, les étudiants déjà en mobilité et les professionnels du secteur public, privé ou associatif souhaitant reprendre des études.

Les personnes sélectionnées bénéficieront d’une formation au départ, d’un accompagnement renforcé et personnalisé durant leur parcours de formation. Elles pourront bénéficier d’aides financières prenant la forme d’une prime d’installation d’un montant maximal de 800 euros, du financement d’une partie des titres de transports, d’une allocation mensuelle d’une durée de cinq ans destinée à compléter les ressources financières des bénéficiaires. Le total cumulé des aides financières ne peut dépasser la somme de 808 euros mensuels pour les étudiants et 1.433 euros pour les professionnels.

À l’issue de la formation, les personnes sélectionnées bénéficieront d’un accompagnement afin de faciliter leur emploi dans des postes d’encadrement dans les entreprises, les collectivités publiques et les établissements publics de Mayotte. Les candidats doivent postuler exclusivement en ligne sur la démarche suivante : https://www.demarches-simplifiees.fr/commencer/cadre-d-avenir-mayotte-candidature. La date limite de dépôt des candidatures est fixée au lundi 8 mai 2022 à minuit (heure de Mayotte). Les résultats seront publiés à compter du 6 juillet 2022.

Le président adresse un message de soutien à La Réunion frappée par un cyclone

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Alors que le cyclone tropical intense Batsirai sévit près des côtes de La Réunion occasionnant des pluies intenses et des vents violents, et alors que la population est confinée, le président du Département Ben Issa Ousseni adresse un message de solidarité aux habitants de l’île sœur, en incitant « chacun à ne courir aucun risque en suivant les consignes de prudence des autorités locales ». « Je formule le vœu que cet épisode météorologique important ne soit vite qu’un mauvais souvenir aux conséquences matérielles et humaines les moins lourdes possibles », indique le président, qui suit la situation en temps réel.

Combani accueillera le second hôpital de Mayotte

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C’était dans l’air du temps, c’est désormais officiel. Le second hôpital sera bel et bien construit sur Combani, comme l’a annoncé le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, ce mardi. Ce choix fait suite à des travaux d’expertise mandatés par l’agence régionale de santé de Mayotte. C’est dans ce cadre qu’on été analysés les critères techniques conduisant à l’implantation d’un hôpital de grande dimension permettant de répondre aux besoins en santé du territoire. Mais alors pourquoi ce choix ? Le site de Combani présente des intérêts géographiques et morphologiques. Une aide de 172 millions d’euros du fonds pour la modernisation et l’investissement en santé est d’ores et déjà prévue. La mise en œuvre se poursuit donc dans le cadre notamment d’une task-force spécifiquement dédiée entre l’ARS et le CHM. Ce projet d’envergure bénéficie de l’appui du comité national de l’investissement en santé. Des experts nationaux se rendront à Mayotte dans les toutes prochaines semaines afin de pouvoir engager les prochaines étapes.

Fonds interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation : un nouveau portail pour les subventions

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Le portail des aides du ministère de l’Intérieur est une plateforme en ligne de dépôt, d’instruction et de traitement des demandes de subvention, au titre des programmes D (délinquance) et R (radicalisation), spécifique au fonds interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (FIPD-R).

Ce nouveau site Internet permettra de fluidifier et de simplifier le processus d’instruction et les échanges entre les porteurs de projet et l’administration. Pour accéder au portail des aides du ministère de l’Intérieur et soumettre votre demande de financement au titre des programmes D et R du FIPD-R, cliquez sur le lien https://subventions.fipd.interieur.gouv.fr/. Choisissez le téléservice « intervention », relatif aux programmes D (délinquance) et R (radicalisation). Le téléservice est un formulaire à remplir en ligne. Le dépôt du dossier intervient, après complétude du dossier, lorsque vous avez cliqué sur « transmettre ». Une fois vos demandes déposées, le portail des aides vous permettra de suivre leur état d’avancement et d’échanger avec l’administration. Vous pouvez déposer vos dossiers jusqu’au 15 avril 2022 inclus.

Un guide a été conçu pour accompagner les porteurs de projet. Il est téléchargeable sur le site de la préfecture à l’adresse https://bit.ly/3usyf90. Vous le trouverez également sur le site du portail des aides du ministère de l’Intérieur, dans le préambule. En cas de difficulté, contactez votre interlocuteur habituel à l’adresse appel-projet-cabinet@mayotte.gouv.fr ou pref-fipd@mayotte.gouv.fr.

Un séminaire autour des métiers du BTP organisé par le RSMA

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Avec pas moins de neuf formations relevant des métiers du bâtiment (maçons-carreleurs, voiries réseaux divers, peintres-plaquistes, agents d’entretien du bâtiment, électriciens, installateurs sanitaires thermiques-plombiers, agents d’entretien et maintenances, menuisiers, métalliers), le régiment du service militaire adapté de Mayotte organise un séminaire autour des métiers du BTP, rassemblant ainsi les acteurs du secteur à l’échelle mahoraise, le jeudi 24 février de 9h30 à 16h.

L’objectif ? Rencontre entre les entreprises du secteur et des stagiaires du RSMA par la démonstration des savoir-faire des différentes filières, mise en relation des acteurs et des jeunes avec des recruteurs potentiels dans le cadre de la mission d’insertion de de l’organisme situé à Combani.

Cette deuxième édition a vocation à se pérenniser et à se répéter chaque année tant les enjeux du secteur sont importants pour le développement du 101ème département. Les jeunes volontaires stagiaires pourront ainsi discuter directement avec les représentants des entreprises qui viennent à leur rencontre en délégation d’une à cinq personnes. Les filières déploieront leur matériel et présenteront leurs plateaux techniques ou ateliers.

“Un tiers des peines prononcées sont des peines de prison”

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Le procureur de la République, Yann Le Bris, et le président du tribunal, Laurent Ben Kemoun, ont fait le point sur l'activité du tribunal en 2021.

Privés d’audience solennelle de rentrée pour cause sanitaire, le président du tribunal, Laurent Ben Kemoun, et le procureur de la République, Yann Le Bris, ont tenu une conférence de presse, jeudi matin. S’ils mettent en avant une hausse significative du nombre d’affaires traitées et de condamnations, ils se défendent de faire du triomphalisme”.

De quelle façon évolue l’activité du tribunal ?

Les chiffres présentés ce jeudi montrent une hausse de beaucoup d’indicateurs. ”Notre premier constat est que l’activité pénale suit l’évolution de la délinquance sur l’île”, explique le procureur de  la République, Yann Le Bris. ”Nous avons eu 50% de saisies en plus entre 2020 et 2021.”  La croissance est même significative pour les affaires criminelles avec 25% de saisies en plus. Parmi les procédures, on peut noter que celle de la comparution immédiate est de plus en plus utilisée. Déclenchée si le mis en cause reconnaît sa culpabilité, elle permet un jugement quelques heures seulement après la garde à vue. 646 procédures de ce type ont été réalisées en 2021, contre 231 l’année précédente. S’il dit “qu’il ne faut pas rougir de notre activité judiciaire”, le représentant du ministère public se défend de faire “du triomphalisme”.

Il y a eu plus de saisies certes, mais concernant les suites ?

Elles sont aussi en augmentation fait remarquer le procureur. Les poursuites ont été plus souvent engagées en 2021, puisque le taux de réponse pénale est passé de 68.42% à 81.19%. En outre, le nombre de condamnations est en hausse de 26.80%, toujours entre 2020 et 2021. Les peines d’emprisonnement ferme suivent avec une augmentation de 35% (396 en 2020 contre 536 l’année dernière). “Un tiers des peines prononcées sont des peines de prison”, relève le procureur. Et elles sont plus lourdes aussi, avec une moyenne de 7.6 mois en 2019 passée à 12.8 mois en 2021.

Comment l’activité carcérale arrive à suivre ?

Yann Le Bris est ferme sur cette question. Les condamnations ne sont pas décidées en fonction de la surpopulation carcérale, même si le taux d’occupation de Majicavo atteint 160% aujourd’hui. “Ce n’est pas ce qu’attend la population”, rappelle le procureur. Outre le transfert de prisonniers en métropole et à La Réunion, le recours au bracelet à domicile est de plus en plus fréquent. Une deuxième prison pourrait voir le jour selon Laurent Ben Kemoun, le président du tribunal, tout comme l’extension de Majicavo. “Un terrain est déjà identifié”, précise-t-il.

La justice va-t-elle plus vite ?

Les délais sont stables, la cour d’assises restant un point noir pour le tribunal de Mamoudzou. Une cinquantaine d’affaires attendent toujours d’être jugées. En réponse, les sessions d’assises sont de plus en plus nombreuses. Il y en a eu neuf en 2021 par exemple, contre sept l’année précédente et trois en 2019. Mais selon Laurent Ben Kemoun, les procès d’assises pourraient se tenir tous les jours de l’année tant les dossiers s’accumulent. Côté bonne nouvelle, le procureur est enthousiaste quant au développement de la médecine légale sur Mayotte “à moyen terme” avec deux millions d’euros injectés dans l’hôpital.

Malgré tout ce travail judiciaire, pourquoi le sentiment d’insécurité est-il toujours aussi présent à Mayotte ?

Le procureur l’admet, “la réponse pénale n’arrête pas la délinquance. Nous le voyons, le nombre d’affaires criminelles est de plus en important”. Confirmant “une réalité statistiques”, il promet “que nous essayons de la traiter”. Face à cette injustice, le sentiment des Mahorais peut parfois être de vouloir se faire justice soi-même. Le meurtre de Kaweni, la semaine dernière, qui trouve son origine dans un vol de vélo en est un exemple. Yann Le Bris rappelle qu’il ne faut pas “se mettre en danger soi-même. Combien de ces justiciers deviennent des victimes ?” 

 

Un tribunal en manque de greffiers

Après avoir remercié l’ensemble des personnes travaillant au tribunal de Mamoudzou, son président Laurent Ben Kemoun le reconnaît, il n’y a pas assez de monde. “Nous sommes 16 magistrats sur 17”, fait-il remarquer. Mais nous devrions connaître une importante baisse avec le départ d’un tiers d’entre eux cette année.” Il compte donc sur les mutations et les magistrats sortis d’école pour compenser. Plus inquiétant, il estime qu’il faudrait “une dizaine de greffiers” pour assurer le bon fonctionnement du tribunal. Alors que ces derniers sont chargés d’envoyer les convocations et la rédaction des compte-rendus d’audience, il arrive que des audiences ne puissent être organisées faute de greffier disponible. Au parquet, où un poste est vacant depuis l’an dernier, ils sont six aujourd’hui. Un départ est déjà acté pour la fin du mois d’avril. Ce sous-effectif a pesé particulièrement sur le tribunal lors de la vague de Covid-19 en janvier 2021. “Une trentaine de personnes sur une centaine l’ont attrapé”, indique le président. Mais même avec un nombre important d’arrêts de travail, il se félicite “d’avoir fait fonctionner le tribunal sans supprimer d’audience. Ce n’est pas le cas dans toutes les juridictions”.

Le maire de Mamoudzou adresse une demande d’audience au Garde des Sceaux

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Alors que Mamoudzou a connu une nouvelle semaine noire avec deux agressions mortelles à Kawéni et à Cavani, le maire de la ville chef-lieu, Ambdilwahedou Soumaïla, a adressé un courrier au Garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, ce mardi 1er février, dans lequel il sollicite une demande d’audience dans les plus brefs délais.

En l’espace de quatre jours, Mamoudzou a été le théâtre de deux nouvelles agressions mortelles. L’une à Kawéni le jeudi 27 janvier, l’autre à Cavani le lundi 31 janvier. Si les circonstances sont distinctes selon les premiers éléments de l’enquête, ces affaires tragiques confirment l’enlisement, mainte fois dénoncé par une population désormais apeurée, d’une violence devenue incontrôlable. Face à cette série noire, le maire de la ville chef-lieu Ambdilwahedou Soumaïla a adressé ce mardi 1er février un courrier, que nous nous sommes procuré, au Garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti dans lequel il sollicite une audience dans les plus brefs délais. Son but : évoquer « les réponses judiciaires circonstanciées qui permettraient aux Mahorais de ne pas se sentir abandonnés par la République ».

En préambule, l’élu a ainsi rappelé que sa commune « vit une situation qui ne saurait durer sans risquer de dégénérer en guerre civile ». Un climat devenu étouffant malgré la mobilisation sans discontinuer des forces de l’ordre, qui « paient ainsi un lourd tribut pour faire face ». En témoigne l’hospitalisation en seulement une semaine de 15 policiers et gendarmes pour des blessures à l’occasion d’interventions. « Aucune amélioration n’est perceptible, et c’est aussi en cela que cette délinquance est hors norme. » Une délinquance principalement composée d’adolescents et d’enfants prêts à tout pour en découdre. À tel point que, selon le premier magistrat, « 40% des interpellations de l’année 2021 ont été faites sur des mineurs ».

Interpellés puis relâchés

Un point qui n’est pas anodin puisque l’ordonnance de 1945 et l’absence de structure d’accueil en centre éducatif fermé sur le 101ème département ne permettent pas d’apporter – systématiquement – de réponses pénales adaptées. En clair, cela a plutôt tendance à « renforcer le sentiment d’impunité de ces jeunes relâchés quelques heures plus tard ». D’autant plus que les magistrats se déclarent eux-mêmes « impuissants » face aux vagues incessantes de mineurs qui leur sont déférés.

Ce constat, Aldric Jamey, délégué départemental pour Alternative Police, le partage amèrement. « Il faudrait une vraie volonté de l’État ! Il faudrait enfin mettre les moyens humains pour éradiquer le problème de ces bandes qui sévissent un peu partout. » En ce sens, le gardien de la paix réclame, à l’instar de son organisation syndicale, des opérations SLIC – structure légère d’intervention coordonnée – pour faire face aux différentes attaques dans les quartiers délaissés et ainsi faire en sorte d’affirmer la présence policière sur le terrain.

Quoi qu’il en soit, la tension palpable de ce début d’année ne risque pas de s’atténuer avec le temps. Le maire de Mamoudzou a ainsi partagé l’une de ses craintes à court terme au ministre de la Justice. « Si une partie des habitants se terre et ne sort de chez elle que pour aller travailler, une autre s’arme et prépare une riposte. » L’essence même de la loi du Talion qui tente de plus en plus une population à bout de nerf…

 

Meurtre de Cavani : six individus déférés devant le juge des mineurs

Après le meurtre de Maoulida Boinaidi ce lundi soir dans la rue Selemani à Cavani, l’enquête s’est accélérée au cours de ces dernières 48 heures. Pas moins de sept interpellations ont eu lieu dès le lendemain. Bien connus des services de police, six individus, un majeur et cinq jeunes âgés de 13 à 17 ans, ont été immédiatement placés en garde à vue. Selon nos informations, les interrogatoires menés par la police judiciaire auraient permis d’identifier celui qui aurait porté les coups mortels sur la défunte victime. Ce jeudi 3 février à midi, le groupe a été déféré devant le juge des mineurs pour être entendu individuellement.

Le pont de Mangajou, une affaire qui roule

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Débutée en août 2021, la construction du nouveau pont de Mangajou devrait bientôt tirer à sa fin. Si les travaux auraient dû se terminer au mois de février 2022, la mise en service de l’ouvrage aura finalement lieu fin mars. Un léger retard dû à des problèmes météorologiques et d’approvisionnement qui ont ralenti le chantier.

Six mètres de chaussée, un trottoir sécurisé de deux mètres, 1.5 million d’euros d’investissement… Le tant entendu nouveau pont de Mangajou accueillera très prochainement ses premiers usagers. Financé grâce au Plan France relance, cet aménagement est scruté par tous. Lors d’un point presse ce jeudi 3 février, le directeur de la direction de l’environnement de l’aménagement et du logement (DEAL) de Mayotte, Olivier Kremer, et le maire de Sada, Houssamoudine Abdalllah, ont affirmé vouloir jouer la carte de la transparence.

“Il est important pour nous de communiquer sur ce projet car beaucoup sont impatients de le voir aboutir”, affirme l’élu de la commune du centre-ouest. En effet, si le début des travaux a entraîné des épisodes de ralentissement interminables, la principale problématique demeure le contournement obligatoire de l’ouvrage actuel par les véhicules de plus de 3.5 tonnes. Un détour par le sud de l’île qui pénalise l’économie locale et l’avancement de travaux, notamment à Sada.

Mise en circulation mi-mars

Début janvier, les ouvriers de la société SMTPC ont coulé la dalle de béton qui sert de base à l’ouvrage. Ralenti par les intempéries, des pénuries de matériaux et des temps de séchage incompressibles, le chantier a pris du retard. Mais les services compétents restent optimistes ! “Cette semaine, nous avons débuté le coffrage du tablier du pont et la semaine prochaine, nous devrions couler la dalle sur la future route”, se réjouit Olivier Kremer.

Une fois cette étape terminée, des travaux de remblai seront effectués afin de le relier à la route nationale 2. “Mi-mars, les premiers véhicules pourront traverser le pont sur une seule voie d’abord avec la reprise du trafic des poids lourds. Fin-mars, les deux voies seront mises en service ainsi que le cheminement piéton sur l’ouvrage”, détaille le directeur de la DEAL. Et à compter du mois d’avril, quelques travaux d’aménagement dans la ravine prendront le relais.

Inauguration reportée

Après un an d’études et de travaux, les Sadois auront bientôt leur nouvelle infrastructure routière. “Il me tarde d’inaugurer cet ouvrage”, affirme Houssamoudine Abdalllah. Bien que sa mise en fonction soit prévue le mois prochain, il faudra être patient pour fêter cela dans les règles de l’art. À l’approche de l’élection présidentielle, la période de réserve électorale obligera les agents publics à ronger leur frein avant de danser sur le pont de Mangajou…

Ulalusa : un projet fondant pour redonner vie aux canettes recyclées

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Après avoir créé un atelier prototype en 2021, le projet l’Ulalusa souhaite voir plus grand en 2022 et développer une fonderie industrielle. À partir de canettes recyclées et de pin, Ulalusa a fabriqué un banc made in Mayotte pour habiller les espaces publics de l’île.

Coca-Cola, Oasis, Fanta ou encore Dodo, les canettes vides peuplent les espaces naturels mahorais. Au bord des routes, puis dans la mangrove et enfin dans le lagon, ces déchets, pourtant recyclables, ne sont pas valorisés sur l’île aux parfums. Partant de ce constat, Laurent Pinel, gérant de la société Mayotte Développement Eco’solutions, et Pedro Garcia, ingénieur, ont voulu donner une seconde vie à ces contenants esseulés.

Un moule et une équerre sur mesure

1.800 canettes, 18 kilos d’aluminium, 700 degrés celsius, un peu de savoir-faire, un soupçon d’ingéniosité et beaucoup de passion ! Voilà comment a été réalisé le tout premier banc Ulalusa. Au fourneau, Chaambane Zirari, forgeron de formation, n’a pas hésité une seule seconde à se lancer dans l’aventure. “Auparavant, je travaillais à la forge de Combani. Je n’avais jamais appris à faire fondre de l’aluminium, mais grâce à Pedro Garcia, je me suis formé et aujourd’hui, je suis ravi de prendre part à ce projet”, affirme l’ouvrier, le sourire aux lèvres. Minutieux et inventif, il est à l’origine de nombreux outils nécessaires à la production du fameux banc public. “Là, j’ai produit un moule pour fondre la structure du banc… Ici, j’ai réalisé un équerre pour toujours percer les montants à équidistance”, détaille-t-il, mais ce qui fait sa fierté c’est bien sa machine à compresser “30 canettes d’un seul coup !”.

Trois litres d’aluminium liquide

Récoltées auprès de l’association Yes We Can Nette et le restaurant O’lolo, les canettes sont d’abord triées, nettoyées puis écrasées afin de rentrer dans le four pouvant contenir jusqu’à trois litres d’aluminium liquide. “Cette matière première est vingt fois plus énergivore à produire à partir de minéraux qu’à recycler », assure Laurent Pinel. Si la petite équipe ne compte pas devenir riche et célèbre grâce à ses lingots de métal argenté, ce projet s’affirme comme un moyen de valoriser, à l’échelle locale, des déchets et créer de l’emploi. “Nous nous sommes demandés comment est-ce que nous pourrions réutiliser tous ces déchets sur l’île et l’idée de les retransformer en mobilier urbain nous a paru pertinente.”

Un projet d’avenir

Au beau milieu de l’entrée des locaux de Mayotte Développement Eco’solutions trône fièrement le premier banc de l’Ulalusa. Son prix ? 1.200 euros. Un tarif qui permet de faire vivre le projet et de continuer à le développer. Bientôt, quatre nouveaux bancs commandés par une entreprise verront le jour et un prototype de table pourrait lui aussi naître au cours de l’année. Un envol prometteur pour le programme expérimental et un premier banc public qui a un objectif bien sympathique…

Pamandzi devient une cité éducative

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Parmi les 74 nouvelles cités éducatives annoncées samedi dernier par le Premier ministre Jean Castex, Pamandzi est la seule commune mahoraise à en faire partie. Tout le système scolaire de celle-ci devrait bénéficier de ce dispositif qui vient d’avoir trois ans. « [Les cités éducatives] visent à intensifier les prises en charges éducatives des enfants à partir de 3 ans et des jeunes jusqu’à 25 ans, avant, pendant, autour et après le cadre scolaire. Le label « Cité éducative » résulte de la co-construction de la feuille de route gouvernementale pour les quartiers prioritaires menée par le ministère de la Cohésion des territoires », explique le Ministère de l’Éducation nationale.

À Mayotte, deux cités de ce genre ont déjà vu le jour. Kawéni l’est devenue en 2020, tandis que Dzoumogné a obtenu le label l’année suivante. Dans les faits, elles bénéficient d’une aide financière du Ministère de la Ville puisqu’elles sont toutes rattachées à des quartiers prioritaires. Selon les projets cependant, elles peuvent également recevoir des subsides des autres ministères concernés.

Top départ pour le recensement 2022

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Le recensement 2022 débute ce jeudi 3 février à Mayotte. Il court jusqu’au 5 mars pour Chiconi et Kani-Kéli et jusqu’au 12 mars pour Bandraboua, Bandrélé, Dzaoudzi-Labattoir, Koungou, Mamoudzou, Ouangani, Pamandzi, Sada et Tsingoni.

L’enquête de recensement de la population, menée en partenariat avec les communes, permet de compter toutes les personnes qui habitent sur le territoire français, quelles que soient leur nationalité et leur situation administrative.

Cela permet d’étudier les caractéristiques de la population (âge, profession, moyens de transport utilisés, conditions de logement…), mais aussi de prévoir des équipements adaptés à la population qui réside sur le territoire (écoles, hôpitaux, transports…). Autre importance, cette enquête permet de publier la population officielle de chaque commune (population légale). En effet, ces populations sont utilisées dans le calcul de la dotation globale de fonctionnement (DGF) versée aux communes par l’État. Plus une commune est peuplée, plus la dotation est importante ! Par ailleurs, plus de 350 dispositions législatives et réglementaires basées sur les chiffres : par exemple, le nombre d’élus au conseil municipal, le mode de scrutin…

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes