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Électricité Le lent rétablissement exaspère une partie de Petite-Terre

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Sur insistance du maire de Dzaoudzi-Labattoir, Mikidache Houmadi, les opérations de raccordement au réseau électrique vont se concentrer sur le centre-ville de Labattoir.

La Petite-Terre panse elle aussi ses plaies suite aucyclone Chido, qui a dévasté l’archipel, le 14 décembre. Quatre semaines plus tard, les habitants montrent une certaine exaspération quant à la manière dont les opérations de raccordement sont conduites sur le terrain par Électricité de Mayotte (EDM). Ils réclament un renforcement de cette équipe pour accélérer la cadence des raccordements.  

Quatre semaines après le passage du cyclone Chido, la population de Petite-Terre cherche, elle aussi, à effacer les stigmates de cette catastrophe naturelle sans précédent à Mayotte. Plus que l’alimentaire, la chose la plus recherchée est l’énergie électrique et le gaz. Un vent de colère commence à faire surface au sein de la population. A l’instar d’autres localités de Mayotte, la Petite-Terre a payé un lourd tribut au cyclone Chido, le 14 décembre. Des poteaux arrachés par la force des vents, des fils électriques et de téléphones jonchent encore les rues de nombreux quartiers de Labattoirprivant les foyers de la précieuse énergie. Sur place, Électricité de Mayotte (EDM) a déployé sur le terrain huit agents pour raccorder des milliers de maisons au réseau électrique. Ils croulent sous le travail et le lent retour à la normale devaient difficilement compréhensible par les usagers. En effet, cinq jours après la dévastation de « la Pépite de Mayotte » par Chido, les agents d’EDM sont intervenus sur un petit tronçon de la rue du Commerce pour alimenter l’hôtel de ville de Dzaoudzi-Labattoir. Quelques foyers alentours et des lieux de culte ont eu alors le privilège d’en bénéficier. « Nous ne sommes pas ici pour raccorder toutes les maisons, nous avons instructions de prioriser les mairies de Labattoir et Pamandzi ainsi que les locaux de l’Intercommunalité seulement. Nous avons trouvé inhumain de laisser les habitations alentours dans le noir et c’est pour ça que nous avons pris sur nous de les raccorder également », lance à un habitant l’un des agents EDM à la manœuvre.

Les jours d’après ont été plus significatifs quant à l’absence d’un plan pensé pour ramener l’électricité en Petite-Terre. Les mêmes agents pouvaient démarrer une activité sur un tronçon et se retrouver appeler dans un autre quartier sur exigence d’un conseiller municipal influent, provoquant une certaine colère de la population. « Le maire s’en lave les mains et met tout sur le dos du préfet de Mayotte, sauf qu’il est en contact régulier avec ce dernier pour arrêter les priorités quotidiennes afin que nous puissions intervenir », confie un autre agent EDM exaspéré par l’injustice résultant de ce micmac. Et si vous avez la malchance d’avoir un poteau arraché ou cassé en deux, la réponse est immédiate, « vous n’avez aucune chance d’avoir l’électricité pendant un moment, nous attendons un arrivage de poteaux neufs par bateau et des renforts de collègues d’Electricité de France (EDF) qui vont venir nous épauler. Tout ce que nous faisons-là c’est du provisoire, EDM a géolocalisé les poteaux tombés à terre, vous devez attendre ».

« Les jeunes du quartier ont replanté les poteaux »

Pour prendre la mesure du problème, il faut se balader dans les rues de Labattoir pendant la nuit, de zones entières de la ville sont encore plongées dans le noir, et malgré le couvre-feu décrété par la préfecture, des familles ont choisi de vivre dehors, devant leurs habitations pour profiter du clair de lune ou de l’éclairage fourni par quelques lampadaires fonctionnant à l’énergiesolaire, les rares rescapés de la fureur du cyclone Chido. Dans le quartier Racini, aux abords de la mosquée du vendredi, deux femmes bavardent dans une ruelle, leur sujet de conversation n’est autre que le manque d’électricité. « Des agents d’EDM sont passés ici, il y a plusieurs jours, ils nous ont dit qu’ils ne peuvent rien faire tant qu’il y aura des fils électriques et des poteaux en bois par terre. Les jeunes du quartier se sont organisés en fin de semaine, ils ont replanté les poteaux en question, remonter les fils au-dessus des toitures, mais nous sommes toujours dans le noir, parce que les techniciens d’EDM ne sont toujours pas repassés par ici », se plaint l’une d’entre elles. Dans le quartier voisin de Bambao, le constat est le même, les familles essaient de reprendre un semblant de vie en s’attroupant devant les lampadaires solaires ou en restant dehors assises à même le sol devant leurs habitations. Certaines d’entre elles pestent en regardant les maisons éclairées des hauteurs de Four-à-chaux, de l’autre côté de la rue principale divisant la ville en deux.

Un mouvement à la centrale

Le maire de la commune, Mikidache Houmadi, croule sous les sollicitations de ses administrés qui ne comprennent pas le retard pris dans les opérations d’EDM. « Je comprends la réaction de ma population, d’autant plus qu’il m’a été demandé de faire nettoyer les grands axes routiers de la ville condition sine qua none pour une intervention des agents EDM, SMAE et Orange. Cela a été fait grâce une mobilisation de tous nos moyens techniques et humains », explique-t-il. Lundi soir, par exemple, il a reçu de nombreux appels émanent de résidants des quartiers Mbouyoujou, Bambao, Mouzdalifa et Mangamagari, l’informant de leur intention d’aller fermer la centrale électrique des Badamiers pour signifier leur mécontentement. Ils demandaient au maire d’aller soutenir leur mouvement (ce qu’il a fait) et faciliter d’éventuelles négociations avec les autorités. « J’ai appelé le préfet pour le tenir au courant, il m’a répondu qu’il allait dépêcher la sous-préfète Nathalie Gimonet (N.D.L.R. l’ancienne chargée de la lutte contre l’immigration clandestine coordonne le rétablissement du réseau électrique) pour voir comment résoudre ce problème. »

Sur place, le maire a contacté par téléphone la direction du fournisseur d’énergie pour l’inviter à participer à une réunion de travail en mairie, à 11 heures, avec des représentants de la population, des acteurs économiques locaux et la sous-préfète. Après le cyclone, les urgences étaient fixées par le préfet en association avec les maires de Mayotte. La situation étant depuis changée, le premier magistrat de Dzaoudzi-Labattoir s’attendait à ce que les agents d’EDM s’investissent dans le raccordement des tous les foyers au réseau, en particulier dans le centre-ville. « Il n’en est rien ! La société annonce des chiffres erronés sur le taux de raccordement supérieur à 50 %, alors qu’à ce jour,seuls 20 % des foyers ont retrouvé l’électricité » tient-il à préciser, dénonçant au passage des dysfonctionnements consécutifs aux initiatives propres des agents d’EDM, sources de polémiques au sein de la population. « Au lieu de procéder au rétablissement du courant quartier après quartier, certains d’entre eux, préfèrent aller rétablir l’électricité dans leurs propres habitations et celles de leurs proches. Ensuite, ils font croire aux usagers que c’est le maire qui arrête les priorités dans leurs interventions » s’offusque-t-il. A l’issue de la réunion, le premier élu a obtenu de la sous-préfète que lui soit désigné un référent EDM qui le tiendra informé des objectifs journaliers de raccordement au réseau afin qu’à son tour il puisse disposer d’informations suffisantes à destination de la population. Il a également souhaité une priorisation en faveur des personnes malades ou souffrant d’handicaps suivies par les services du centre communal d’action social (CCAS) et de l’Agence régionale de santé. A défaut, qu’une solution intermédiaire puisse être trouvée au moyen de groupes électrogènes.

La rencontre s’est avérée payante car dès mercredi, l’électricité est revenue dans une partie des quartiers Mbouyoujou et Bambao et se poursuit dans d’autres endroits de la ville. Le maire insiste sur un retour prioritaire du courant dans le centre-ville où se concentre l’activité économique.

Loi d’urgence “Un opérateur puissant dédié à la reconstruction de Mayotte”

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Manuel Valls, ministre de l’Outremer, a présenté la loi d’urgence, ce mercredi.

Suite au conseil des ministres de ce mercredi 8 janvier, c’est Manuel Valls, le ministre d’État chargé de l’Outremer, qui a été chargé de faire le point sur la situation à Mayotte. Il est revenu ainsi sur la loi d’urgence qui est consacrée en majorité à la reconstruction des bâtiments, après le passage du cyclone Chido, le samedi 14 décembre.

Établissement public

Un opérateur puissant dédié à la reconstruction de Mayotte”, c’est comme ça que Manuel Valls décrit le nouvel établissement public dédié à la reconstruction de Mayotte, après le passage du cyclone Chido, le samedi 14 décembre. Par ordonnance, celui-ci s’est vu confier mission decoordonner les travaux”, précise le ministre de l’Outremer, ce mercredi, après le conseil des ministres. Comme prévu, la nouvelle structure va absorber l’Epfam (Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte). Suivant le modèle pour la reconstruction de Notre-Dame-de-Paris, elle sera pilotée aussi par un général de corps d’armée en la personne du général Pascal Facon. L’homme a été gouverneur militaire de Marseille et a notamment dirigé l’opération Barkhane au Sahel en 2019 et 2020.

Urbanisme

Au cours des émeutes de juin 2023 suite à la mort de Nahel à Nanterre, nombre de bâtiments publics avaient été saccagés. Pour accélérer leur reconstruction, plusieurs mesures avaient été prises en matière d’urbanisme. Sur le même modèle, elles vont être réutilisées à Mayotte. Pour des délais de demandes d’autorisation d’urbanisme vont être divisés par deux ou trois”, donne comme exemple le ministre. Concernant les logements eux-mêmes, en répondant à une question d’un journaliste, le ministre indique que les lois d’urgence et programme visera aussi à imaginer des formes de logement qui doivent adapter au climat, aux normes sismiques et anticycloniques”, sans aller plus loin dans le détail.

Expropriation

C’est un terme qui fait évidemment peur à Mayotte à beaucoup de propriétaires (et à ceux qui tentent de le devenir via la régularisation foncière). L’article autorise, en effet, le gouvernement à légiférer par ordonnance et procéder si besoin à des expropriations “pour cause d’utilité publique”. Il s’agit là de s’ajuster à la situation de Mayotte où il est souvent difficile d’identifier formellement les propriétaires de terrains. L’objectif est de faciliter des opérations de constructions et de relogement. Notre priorité est que les Mahorais aient le plus vite possible un toit”, explique l’ex-Premier ministre.

Dons

Afin d’encourager les dons, de nouvelles règles vont être appliquées, dont un taux de réduction d’impôts porté à 75% pour les dons à des associations et fondations fournissant des repas ou des soins, ou favorisant le relogement de personnes en difficultés”.

Social

Outre le prolongement des droits pour les personnes au chômage ou la mise en place de l’activité partielle dans les entreprises en difficulté, le gouvernement planche sur “un fonds de secours et d’extrême urgence” et le “fonds de secours pour l’outremer”. Un décret est aussi annoncé pour aider les entreprises mahoraises. Le ministre propose aussi un blocage des loyers pour empêcher que la rareté des logements n’entraîne “des profiteurs”.

Habitat illégal

C’est pour l’instant exclut du texte initial, mais lors du point-presse de ce mercredi, Manuel Valls a laissé entendre que des amendements à cette loi d’urgence pourraient concerner l’habitat illégal.C’est un sujet prioritaire pour le gouvernement”, rappelle celui qui a passé trois jours sur le territoire, la semaine précédente. Nous ne laisserons pas Mayotte redevenir une île-bidonville. Il propose comme idée d’étendre le nombre d’agents capables de constater la construction de cases en tôles ou d’envoyer des forces de l’ordre pour contrôler des activités professionnelles illégales dans les bidonvilles.

77% des établissements scolaires seront disponibles

La rentrée scolaire et la gestion des déchets sont les deux défis auxquels sont confrontés les services de l’État, a indiqué en préambule Manuel Valls, le ministre de l’Outremer. La première a été confirmée au lundi 13 janvier pour le personnel de l’Éducation nationale, au 20 janvier pour les 117.000 élèves que compte le territoire. “77% des classes des premier et second degrés devraient être disponibles pour la rentrée. Ce ne sera pas une rentrée comme celles qui ont déjà eu lieu”, a rappelé le ministre de l’Outremer, Manuel Valls, ce mercredi 8 janvier. Quant à la gestion des déchets, “un véritable défi pour éviter tout risque sanitaire”, un calendrier a été fixé pour “la mi-janvier”.

En ce qui concerne la santé, L’État se repose sur l’activité de l’hôpital de campagne de Cavani pour suppléer le centre hospitalier de Mayotte (CHM) qui a connu d’importants dégâts. Ainsi, “3.000” personnes ont été prises en charge par l’Escrim (élément de sécurité civile rapide d’intervention médicale) depuis la fin décembre. “Il restera encore ouvert quelques semaines”, annonce le ministre, qui veut éviter le retour de choléra (absent du territoire depuis juillet 2024).

Yaël Braun-Pivet veut “montrer que Mayotte compte pour la nation française”

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La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, est à Mayotte jusqu’à ce samedi midi.

La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet,est arrivée à Mayotte, ce jeudi, pour deux jours et demi dans le but d’évaluer la réponse de l’Etat après le passage du cyclone Chido. Dans la matinée, elle a rencontré des acteurs mobilisés à Petite-Terre. Reportage.

« Une fois qu’une palette est arrivée, combien de temps faut-il pour acheminer les vivres ? », questionne Yaël Braun-Pivet, ce jeudi 9 janvier, aux sapeurs-pompiers. A peine descendue de l’avion, la présidente de l’Assemblée nationale s’est rendue aux côtés des forces engagées sur le pont aérien pour livrer entre autres de l’eau et de la nourriture à la population. Arrivée à Mayotte pour deux jours et demi, alors que le projet de loi d’urgence pour Mayotte est prévu lundi prochain à l’Assemblée nationale, la parlementaire voit à travers cette visite une façon de « contrôler et d’évaluer l’action de l’Etat ». Ce voyage est aussi une façon selon elle de « montrer que Mayotte compte pour la nation française ».

La présidente de l’Assemblée s’est rendue au centre opérationnel départemental de gestion de crise (COD) située à la préfecture de Mayotte, sur la case Rocher à Petite-Terre, une sorte de conseil de guerre. Tous les services de l’État y sont représentés ainsi qu’Électricité de Mayotte (EDM) et la Société mahoraise des eaux (SMAE). « Ce lieu est tenu 24h sur 24, 7 jours sur 7, nous faisons deux réunions par jour, une à 7h30 et une deuxième à 17h », présente le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville. Dans différents domaines, les interlocuteurs ont expliqué les difficultés qu’ils rencontrent et le travail mené pour revenir à une situation normale. « Aujourd’hui, 75 % de l’électricité est rétablie mais encore beaucoup de zones en sont privées, notamment dans le Nord. Là-bas, le réseau aérien a été fortement touché, une même ligne desservait une grande partie du Nord. Pour rétablir l’électricité, nous avons décidé d’enterrer la ligne, les travaux se sont terminés [lundi] », ajoute le délégué du gouvernement.

La représentante des parlementaires s’est également intéressée à la question de la rentrée scolaire. A partir du 20 janvier, « la rentrée sera progressive pour les élèves par niveau, accueillir 100 % des élèves comme d’habitude me semble difficile », a admis le recteur Jacques Mikulovic. 35 écoles élémentaires ne devraient pas rouvrir, tandis que cinq établissements du secondaire sont très significativement dégradés, « ils pourront accueillir mais avec des jauges de 30 % ». Le recteur a aussi détaillé la problématique concernant le transport scolaire, 60 % sont en bon état, mais les disparités sont fortes, dans le Nord,c’est le cas de seulement 30 % des bus contre 70 % dans le sud de Grande-Terre.

« Nous avons dû diminuer les médicaments »

Plus tôt dans la matinée, celle qui a été brièvement ministre des Outremer en 2022 (un mois) s’est rendue à l’hôpital sur le site Martial-Henry, à Pamandzi, à la rencontre des soignants. Ces derniers n’ont pas hésité à faire part de leurs difficultés en particulier au sein du service de soins de suite et de réadaptation (SSR) destiné notamment aux patients en post-accident vasculaire cérébral ou paraplégiques afin de leur permettre de regagner en autonomie. « Aujourd’hui, nous ne pouvons plus les faire sortir, nous avons du mal à trouver des solutions », déplore un médecin. Le stock de médicaments est également un problème dans l’hôpital, « nous avons dû les diminuer et les rationner, mais la conséquence de cela c’est qu’ils restent plus longtemps et que nous ne pouvons pas en accueillir de nouveaux ».

Cette visite sur l’archipel est la troisième pour Yaël Braun-Pivet, à l’issue de cette matinée de rencontres, elle a déclaré : « on le sait tous, la République a failli sur Mayotte en mettant moins de moyens que dans d’autres territoires d’outre-mer, je vois le sous-investissement ». Elle a mis en avant les problématiques structurelles de Mayotte « sans commune mesure avec celles que vivent d’autres territoires ultramarins. Alors quand un événement climatique arrive de la sorte, tout cela se percute », a-t-elle affirmé.

La présidente du palais Bourbon poursuit sa visite à Mayotte jusqu’à samedi matin, elle compte « échanger avec des élus et des citoyens » pour connaître ce qu’ils vivent. Ce jeudi après-midi, une rencontre était prévue avec la population à M’gombanià Mamoudzou. Vendredi, plusieurs déplacements sur le terrain sont prévus à l’école de Passamaïnty, dans les communes d’Acoua, Bandraboua et à la ZAC d’Ironi Bé. Un tour de table avec les acteurs économiques, samedi matin, clôturera son déplacement.

Mayotte passe en pré-alerte cyclonique à 9h ce vendredi

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La préfecture de Mayotte déclenche l’alerte pré-cyclonique ce vendredi à 9h en raison du système dépressionnaire Dikeledi qui va traverser Madagascar ce samedi en fin de journée puis qui devrait transiter à 140 km au sud de Mayotte dans la journée de dimanche, selon Météo France Océan Indien. Cette tempête pourrait se traduire par de fortes précipitations de samedi soir à la nuit du dimanche à lundi, cumulant 150 mm sur 12 heures. Les vents pourraient atteindre 50 à 60 km/h avec des rafales de 90 à 100 km/h. Il y a également un risque de submersion.

Il est recommandé d’annuler ses sorties extérieurs ce week-end, de préparer ses traitements pour les personnes qui en ont besoin, de préparer des réserves d’eau, de nourriture non périssable et d’éclairage, ainsi qu’un kit de secours. Il faut ranger les objets extérieurs qui pourraient devenir des projectiles.

Des renforts et une base vie pour les équipes d’Orange

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L’opérateur téléphonique annonce, dans un communiqué, qu’il “intensifie sa mobilisation à Mayotte par la mise en place de moyens logistiques pour notamment, accueillir de nouveaux renforts”. Ces moyens, sous la forme de camps de vie, sont opérationnels depuis ce dimanche. Ils permettent aux équipes de rétablir un réseau fortement endommagé par le cyclone Chido. Elles comprennent une force d’intervention composée d’une quarantaine de professionnels expérimentés en situation d’urgence venue de La Réunion ou de l’Hexagone. “André Martin, directeur général d’Orange Réunion et Mayotte, est présent dans l’archipel pour consolider l’état des lieux des besoins précis et soutenir les équipes fortement mobilisées dès le lendemain du passage du cyclone”, poursuit le communiqué, qui informe que “douze nouveaux experts techniques s’envoleront, ce jeudi matin, de La Réunion pour renforcer les effectifs mahorais et ceux déjà présents à Mayotte”.
“Grâce à des efforts soutenus, 90% de la population a désormais accès au réseau mobile, avec un rétablissement progressif de l’infrastructure lourdement endommagée après le passage du cyclone Chido”, indique l’opérateur, ce mercredi. En parallèle, des bulles Wifi sont déployées dans des sites prioritaires grâce à dix dispositifs appelés “SafetyCases”.

Au 20 janvier, le rectorat de Mayotte compte “accueillir tous les élèves”

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Jacques Mikulovic, le recteur de Mayotte, François-Xavier Bieuville, préfet de Mayotte, ont fait le point sur la rentrée pour les enseignants et le personnel administratif prévue au lundi 13 janvier. A la gauche du préfet, Madi Madi Souf, président de l’association des maires de Mayotte et maire de Pamandzi.

Dans une douzaine de jours, le rectorat de Mayotte va connaître une rentrée décalée et forcément particulière après le passage du cyclone Chido, le 14 décembre, qui a dévasté une partie des écoles. Un point-presse était organisé, ce mercredi, pour expliquer les nouvelles modalités. Le résumé en cinq points.

Établissements

Nous nous sommes organisés pour permettre le retour des ressources essentielles, l’eau et l’électricité, dans nos établissements scolaires pour pouvoir envisager la rentrée administrative de nos équipes pédagogiques et administratives à la date convenue du 13 janvier”, déclare d’entrée le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, ce mercredi après-midi, lors d’un point-presse au rectorat à Mamoudzou. A partir de cette date, l’enjeu sera de mettre tout en place pour accueillir les 117.000 élèves dès la semaine d’après, le 20 janvier. Et si pour certains, un simple nettoyage suffira, pour d’autres, ce sera forcément plus compliqué. “L’accueil sera disparate d’une circonscription à l’autre. Sur certaines, il n’y aura aucune modification du fonctionnement. Alors que pour d’autres, on accueillera tous les élèves, mais avec des formats différents”, ajoute-il. “On s’est très bien qu’il y a des écoles qui ne pourront pas rouvrir car elles ont été dévastées. A l’heure actuelle, on est à peu près à 71% des établissements disponibles, soit 1.123 classes capables d’accueillir des élèves. Il y a 448 classes où on a des difficultés, dont 178 pourront être nettoyées cette semaine”, précise Yannick Tenne, inspecteur général de l’Éducation nationale.

Des communes passeront donc en rotation (c’est déjà le cas pour la majorité des communes mahoraises), tandis qu’un allongement de la semaine interviendra pour d’autres en fonction de ce que décide chaque mairie. Des dispositifs alternatifs seront en place dans le secondaire avec cinq établissements en très grandes difficulté (lycée Younoussa-Bamana à Mamoudzou, la cité du nord à M’tsangadoua, les collèges de Labattoir, Chiconi et K1 à Kawéni). L’idée d’un recours aux tentes-écoles (deux communes y sont favorables) est toujours sur la table, même si ce type d’équipement n’est pas encore disponible à Mayotte.

Continuité pédagogique

Pour assurer la continuité pédagogique, il est prévu un accompagnement par le Cned (N.D.L.R. centre national d’enseignement à distance), Canopée (N.D.L.R. un réseau de soutien à destination des enseignants), mais aussi des formats différents”. Un partenariat avec FranceTélévions et Mayotte La 1ère va permettre également la diffusion de programmes éducatifs.

Côté Parcoursup, un accompagnement spécifique sera ouvert aux élèves du second degré, tandis que les espaces numériques créés, ces dernières années, par les collectivités locales seront d’ailleurs réouverts et permettront aux terminales de suivre leurs vœux.

Personnel

Qui mettre devant les élèves ? Le rectorat ne s’alarme pas de nombreuses absences à la rentrée. On mise sur un retour massif de nos enseignants”, espère le recteur, qui admet qu’une partie, notamment des familles, a déjà fait le choix du départ. 76 enfants de professeurs ou du personnel administratif ont ainsi changé d’académie à la rentrée. Le chef de l’Éducation nationale à Mayotte concède que la préoccupation des professeurs sera d’avoir un logement fonctionnel pour cette rentrée particulière. Des dispositifs sont mis en place justement pour les propriétaires privés puissent rapidement bénéficier de bâches pour couvrir leur toit. On sait que les freins à l’arrivée des enseignants pourraient être cet élément-là.”

Le recours annoncé aux professeurs volontaires ne semble pas une priorité. Notre plafond d’emploi est couvert, on inscrira les volontaires sur la liste des potentiels recrutables. On va d’abord utiliser nos brigades de remplacement et utiliser le Cned qui permet des enseignements à distance pour des disciplines spécifiques. On verra bien à la rentrée.” En cas d’arrêt-maladie, le rectorat ne peut pas recruter s’il ne dépasse pas les quinze jours. Des demandes de personnel de direction ont été, en revanche, remonté pour soulager ceux qui ont dû gérer le fonctionnement de leur établissement transformé en centre d’hébergement d’urgence.

Sécurisation

Deux conditions vont être à remplir à la rentrée, la sécurité des enceintes via la remise en place des clôtures pour éviter les intrusions et si les conditions de sécurité des bâtiments sont bien respectées. On ne souhaite pas que nos locaux, même s’ils ne seront pas comme avant le cyclone, ne respectent pas les conditions de sécurité permettant l’accueil du public”,maintient Jacques Mikulovic. Des vérifications vont être faites avec le service départemental d’incendie et de secours (Sdis).

Sur ce volet de la sécurité, le Premier ministre, François Bayrou, avait annoncé un plan de sécurisation avec les forces de l’ordre et l’armée. A écouter le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, le dispositif sera sensiblement le même que d’habitude. Les forces de l’ordre seront ainsi appelées si besoin par les chefs d’établissement.

Sinistrés

Autre point important, si les centres d’hébergement d’urgenceont été progressivement libérés par des personnes hébergées suite ou en prévision du cyclone, il en reste quelques centaines, aujourd’hui. C’est le cas à Mamoudzou, par exemple, au collège de Kwalé et au lycée Bamana. Il va être mis en place un dispositif qui va débuter dans les prochains jours pour faire en sorte que les personnes soient invitées à quitter les établissements”, annonce le préfet de Mayotte, évoquant à la fois “un peu d’humanité” et un peu de fermeté pour leur faire comprendre qu’on a un autre lieu pour les accueillir. Sans dévoiler l’endroit, il ajoute qu’il comportera des sanitaires et de quoi dormir”.

A peu près 80 personnes décédées ou disparues dont la causalité est plus ou moins certaine avec Chido

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François-Xavier Bieuville, préfet de Mayotte, et Madi Madi Souf, président de l’association des maires de Mayotte et maire de Pamandzi, au rectorat de Mayotte, ce mercredi après-midi.

C’est toujours l’inconnu. Le sénateur mahorais, Saïd Omar Oili, a d’ailleurs écrit au ministère de l’Intérieur, Bruno Retailleau, pour lui demander davantage de chiffres sur le bilan humain du passage du cyclone Chido. Ce mercredi, le nombre de décès est officiellement de 40 décès, confirme le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, qui comptabilise 514 opérations d’aller vers réalisées par les pompiers, les forces de l’ordre ou la Croix Rouge pour prendre en charge les blessés dans les quartiers depuis le 14 décembre. “Je démens de façon formelle que nous ayons 60.000 disparus. En revanche, je peux dire ici que nous avons officiellement quarante personnes décédées des suites de Chido et qui sont comptabilisées par l’hôpital”, indique le représentant de l’État, qui reconnaît qu’il y a des disparus, mais qu’il est compliqué de différencier ceux qui sont victimes de Chido ou “d’autres causalités”. Ces disparus seraient au nombre d’une quarantaine. “On doit avoir à peu près 80 personnes décédées ou disparues dont la causalité est plus ou moins certaine avec Chido. Pour l’instant, on ne peut pas aller beaucoup plus loin dans l’affirmation de ces chiffres”, estime-t-il.

Loi d’urgence : Le Département de Mayotte émet un avis réservé face aux premières dispositions

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Pour la reconstruction de Mayotte, le gouvernement a son propre calendrier avec une proposition de loi au conseil des ministres, ce mercredi.

Pour la loi d’urgence proposée en conseil des ministres ce mercredi, ainsi que pour le plan “Mayotte Debout”, les élus mahorais font part de leurs réserves quant aux dispositions censées répondre aux besoins du département touché par le passage du cyclone Chido, le 14 décembre. Toutefois, il y a peu de chances qu’ils soient écoutés, le gouvernement n’ayant pas demandé leur avis.

Que contient le texte ?

La loi d’urgence comporte 22 articles répartis dans sept chapitres. Les quatorze premiers (soit cinq chapitres) sont dédiés uniquement à la construction. Comme annoncé par François Bayrou, le Premier ministre, lundi 30 décembre, dans l’enceinte même du conseil départemental de Mayotte, les mesures visent à simplifier et accélérer les procédures pour reconstruire plus vite. Cela comprend la création d’un établissement public, le financement des travaux des écoles par l’État, des dérogations aux règles d’urbanisme, de maîtrise du foncier et des allégements en termes de marchés publics.

Le reste porte sur la facilitation des dons à destination de Mayotte ou des mesures économiques (activité partielle, suspension des cotisations sociales, prolongation des droits au chômage).

Qu’est-ce qui déplaît aux élus ?

Plusieurs choses, mais c’est le futur établissement public dédié à la refondation de Mayotte (sur le modèle de celui créé pour Notre-Dame-de-Paris) qui inquiète davantage le conseil départemental de Mayotte (les maires et les parlementaires ont participé aussi à la rédaction d’amendements). Le gouvernement a, en effet, l’objectif de « confier à l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte la mission de coordonner les travaux de reconstruction de Mayotte, en lien avec les ministères et leurs opérateurs et de veiller à la livraison de l’ensemble des ouvrages et à la réalisation de l’ensemble des opérations d’aménagement conduites par des acteurs publics et privés nécessaires à la reconstruction ». L’idée n’est pas nouvelle, elle apparaissait dans une version antérieure de la loi Mayotte (rejetée par le Département en janvier 2022). Cependant, elle n’a toujours pas le succès escompté, trois ans après. « Il est indispensable dans l’esprit de la reconstruction de Mayotte que le président soit un président exécutif issu des collectivités locales, président du conseil départemental ou maire, de façon à mettre en avant les élus du département et favoriser ainsi la réussite des opérations tout en limitant autant que faire se peut l’exposition à la critique », défend le CD dans sa contribution, alors qu’un avis réservé a été voté à l’unanimitéau sujet de cette loi d’urgence. « On nous ressert une structure dans laquelle les élus locaux n’ont pas pied », déplore Soula Saïd Souffou. Le conseiller départemental du canton de Sada-Chirongui pointe aussi une démarche qui “n’est pas conforme” aux promesses d’associer les Mahorais puisque le Département a dû s’autosaisir pour émettre un avis.

Sur les expropriations aussi, autorisées par l’article 10, les élus mahorais se veulent vigilants. Les élus tiennent à affirmer leur attachement au droit de la propriété. En cas d’expropriation, ils demandent à l’État de veiller à une juste indemnisation du propriétaire tenant compte de la valeur réelle du bien exproprié ou à défaut de procéder à un échange par un bien équivalent”, défendent-ils.

Qu’ont-ils proposé ?

Sur les hébergements d’urgence, le conseil départemental de Mayotte demande à ce qu’ils soient en dur et aux normes sismiques et cycloniques. “La vraie question est celle de la reconstruction des habitats illégaux (bangas). Le projet de texte n’est pas explicite sur cette question qui est essentielle aux yeux des mahorais et de leurs élus. Politiquement et juridiquement, il paraît indispensable de prévoir un durcissement des mesures visant à empêcher la construction ou la reconstruction de ces habitats par-delà les dispositifs dérogatoires existants”, rappellent les élus locaux. Dans les autres propositions du territoire, sur la reconstruction, il est proposé que “les constructions doivent être nouvelles et non à l’identiques afin d’éviter que les mêmes causes produisent les mêmes effets en cas de nouveau cyclone” ou encore sur la commande publique, les élus estiment que “l’éviction de la publicité paraît bien dangereuse et susceptible de favoriser toutes les fraudes” et disent préférer “une diminution de la durée de publication pour tenir compte de l’urgence”.

C’est quoi la suite ?

Sans grande surprise, la loi d’urgence dont tous les ministres ont eu connaissance, ce mercredi, sera peu ou prou la même que celle qui a été envoyée aux élus mahorais au cours du dernier week-end, avant son arrivée au Parlement, le lundi 13 janvier. La concertation au niveau local, en tout cas celle défendue par Manuel Valls, ministre de l’Outremer, pendant les quelques jours pendant lesquels il était à Mayotte,concernera davantage la loi programme prévue “dans les trois mois”.

Un plan “Mayotte Debout” pas satisfaisant non plus

Dévoilé dans l’enceinte même du conseil départemental de Mayotte, le 30 décembre, le plan “Mayotte Debout” (qui comprend la loi d’urgence de ce mercredi) a subi le même sort que la loi présentée en conseil des ministres. Les élus ont estimé qu’il pouvait aussi être amélioré et ont, là aussi, émis un avis réservé à l’unanimité. Dans leurs remarques, ils demandent par exemple l’enfouissement total du réseau électrique, pas de factures d’électricité pour les six prochains mois, pareil pour les factures d’eau, le plafonnement du prix des bouteilles d’eau, un fond d’urgence catastrophe naturelle pour la reconstruction, notamment ceux qui ne sont pas assurés, la suspension de l’inscription de nouveaux élèves ayant des parents en situation irrégulière pour les cinq prochaines années, la reconstruction du CHM ou encore le plafonnement du prix des billets d’avion vers Paris (800 euros l’aller-retour) et La Réunion (300 euros l’aller-retour).

La convention avec la Croix Rouge adoptée

Comme lundi, le débat sur la signature de la convention avec la Croix Rouge est revenu sur le tapis. Le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, avait reconnu qu’en absence de ladite convention (octroyant vingt millions d’euros à la Croix Rouge), le report était de circonstance. Sauf que ce mercredi, le document n’était toujours pas présenté lors de cette assemblée plénière extraordinaire. En conséquence, et parce qu’ils considéraient n’avoir pas assez d’informations, trois élus de l’opposition n’ont pas souhaité valider ce rapport. Elyassir Manroufou (Mamoudzou 2) et Soula Saïd Soufou ont voté contre, Hélène Pollozec (Mamoudzou 3) a préféré s’abstenir.

Aux ports de plaisance, « on est orphelin de nos pontons »

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Il ne reste que cinq dalles éparpillées dans l’eau au port de plaisance de Mamoudzou.

La houle et le vent ont gravement endommagé les ports de plaisance de Mayotte, le 14 décembre. Médéric Thiout, directeur des ports de plaisance à la chambre de commerce et de l’industrie de Mayotte (CCIM), alerte sur l’urgence de reconstruire ces infrastructures pour éviter l’isolement de l’île.

« C’était  », explique un passant en scooter, en pointant du doigt les cinq dalles qui restent encore du port de plaisance. Mercredi 8 janvier, les dommages du cyclone Chido sont encore visibles sur le chef-lieu de Mayotte. Environ 150 bateaux ont coulé durant le passage du cyclone. La houle (même à marée basse) et le vent ont concassé le ponton flottant utilisé d’habitude pour des sorties en bateau par des prestataires ou des privés.

Du côté de Dzaoudzi, les dégâts sont également considérables. Le parking situé sur le quai Issoufali, qui faisait déjà l’objet d’un arrêté de la préfecture en raison de la non-conformité de cet aménagement, a cédé.

Un cruel besoin

Les équipements de la chambre de commerce et de l’industrie de Mayotte (CCIM) engloutis, c’est tout un écosystème qui doit se réadapter, en particulier les secours qui y avaient leur habitude. « On est orphelins de nos pontons », résume le sergent Abdallah Bamana, responsable de la brigade de sauvetage en mer du Sdis 976. Le même constat est fait du côté de la gendarmerie maritime : « c’est comme si vous étiez photographe et que vous n’aviez pas d’appareil photo », explique un gendarme sous le couvert du droit de réserve. Le sergent Abdallah précise qu’ils doivent désormais se rabattre sur le ponton de la direction des transports maritimes(DTM).

Médéric Thiout, le directeur des ports de plaisance de Mayotte, rappelle le caractère urgent de leur reconstruction : « une île sans port, c’est plus qu’un caillou », alerte-t-il. « Il va falloir qu’on construise des ports tout neufs. » Pour lui, la reconstruction devra passer par plusieurs étapes. D’abord, identifier toutes les épaves au fond de l’eau et les objets non identifiés. Ce n’est qu’ensuite, que l’enrochement des quais pourra débuter. Bien avant le cyclone, des appels d’offres sont à présent en cours.

Le directeur estime à plus de six mois la remise à niveau des ponts de plaisance.

“Les assurances ont joué le jeu au vu de la situation exceptionnelle”

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Master M’ze Mogné est directeur de l’agence de courtage Ylang assurances.

Master M’ze Mogné est directeur de l’agence de courtage Ylang assurances à Mayotte et professionnel dans ce domaine depuis près de 20 ans. Il a accepté de revenir pour Flash Infos sur le rôle des assurances après la catastrophe du cyclone Chido.

Flash Infos : Quel dispositif avez-vous mis en place après le cyclone Chido ?

Master M’ze Mogné : Avant et après le cyclone, nous avons envoyé des messages texte à nos clients pour les informer et leur expliquer comment déclarer leur sinistre directement depuis leur téléphone. Cependant, nous savons qu’il y a eu des problèmes de réseau pendant quelques jours, ce qui a compliqué l’accès à ces services pour certains.

F. I. : Est-ce que certains des sinistres liés au cyclone seront pris en charge ?

M. M. M. : Tout d’abord, un état de catastrophe naturelle a été déclaré. Pour que l’assurance prenne en charge un sinistre, il faut que le client ait une garantie adéquate. Par exemple, pour les voitures, cela pourrait être une garantie pour le bris de glace, le vol, l’incendie ou une couverture tous risques. Si le client est uniquement assuré pour la responsabilité civile, il ne pourra pas être indemnisé pour les dommages causés par la catastrophe naturelle. Pour les habitations, presque toutes les compagnies d’assurance proposent cette garantie. Cependant, certains n’étaient pas assurés et ont malheureusement réalisé trop tard l’importance de cette couverture.

F. I. : À Mayotte, on estime que seulement 8 à 10 % des biens sont assurés. Qu’en pensez-vous ?

M. M. M. : Oui, c’est un fait. En plus, il y a des zones où certains biens ne peuvent pas être assurés, soit à cause de la manière dont les maisons sont construites, soit à cause de réglementations qui rendent l’assurance impossible. Cela complique encore les choses.

F. I. : Combien de temps faudra-t-il pour que les premières indemnisations arrivent ?

M. M. M. : C’est très simple, légalement, après l’état de catastrophe naturelle, nous avons deux mois pour effectuer une première proposition. Elle n’est pas définitive. C’est une avance par rapport à la situation. Elle peut être faite au cas par cas. Par exemple, pour quelques vêtements, il y a quelques assureurs qui avancent des frais en fonction du montant. Par contre, c’est vrai que si l’on a perdu un toit, l’avance de frais est différente. Toutes les assurances, à ma connaissance, ont joué le jeu, au vu de la situation exceptionnelle.

F. I. : Est-ce que cela va prendre beaucoup de temps pour les indemnités ?

M. M. M. : Malheureusement, vu l’étendue des dégâts, cela prendra un peu plus de temps pour certains, mais pas nécessairement à cause de l’indemnisation. Le vrai délai vient du processus de gestion des sinistres : l’évaluation des dégâts, la prise en charge par les experts, etc. Cela prend du temps. Mais une fois le dossier réglé, on passe à autre chose. C’est dans l’intérêt de tout le monde, y compris celui des experts, car eux non plus ne sont pas payés tant qu’ils n’ont pas finalisé leurs rapports.

La fédération mahoraise du BTP “en ordre de bataille” pour la reconstruction

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Les entreprises du BTP ont elles aussi subi des dégâts pendant le passage du cyclone Chido, le 14 décembre, comme ici une grue tombée dans la zone scolaire de Kawéni.

Julian Champiat, le président de la fédération mahoraise du bâtiment et des travaux publics (FMBTP) explique les enjeux et les défis de la filière BTP sur l’archipel depuis le passage du cyclone Chido.

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Julian Champiat est le président de la fédération mahoraise du bâtiment et des travaux publics (FMBTP). Celle-ci compte une quarantaine d’entreprises adhérentes.

Flash Infos : Dans quelles conditions travaillent les entreprises du BTP actuellement ?

Julian Champiat : D’abord, nous avons pris des nouvelles des salariés des quarante entreprises de la fédération. Fort heureusement, nous n’avons pas de blessés graves ni de décès. Nos outils de production sont par chance tous fonctionnels. En revanche, aujourd’hui, nous rencontrons une problématique avec les branchements d’Électricité de Mayotte (EDM) qui ne sont pas encore terminés (N.D.L.R. 72,5% des clients étaient alimentés, lundi soir). Nous, on attend juste de pouvoir redémarrer nos outils en particulier ceux qui servent à la métallerie, la couverture, l’étanchéité, l’électricité. Ce sont les activités les plus sollicitées en ce moment. Dans nos unités de production, nous avons besoin d’électricité pour découper et modeler des tôles par exemple. Pour l’instant, nous travaillons donc en mode dégradé mais à partir du moment où on sera branché au réseau EDM, on sera à 100 % fonctionnel. Il faut rétablir cela le plus rapidement possible pour pouvoir attaquer les chantiers.

F. I. : Où en sont les travaux pour commencer à reconstruire Mayotte ?

J. C. : Depuis deux semaines, des architectes de l’urgence sont venus de La Réunion pour diagnostiquer les bâtiments, en particulier les établissements scolaires. Maintenant, nous sommes en attente des pouvoirs publics pour nous donner une liste claire des priorités. Au sein de nos entreprises, on a analysé nos capacités de production à la fois en termes de matériel disponible et de main d’œuvre. Ce que l’on souhaite, c’est la continuité économique, qu’on fasse le moins appel possible au chômage partiel. Des travaux ont déjà commencé, nous ne sommes pas restés là, les bras croisés. Pour ma part, avec mon entreprise Étanchéité australe, on a commencé à refaire le toit du collège de Chiconi, des interventions ont aussi commencé sur les écoles, par exemple dans celle de Cavani.

F. I. : Début janvier, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a rencontré des acteurs économiques à La Réunion pour parler de la reconstruction de Mayotte, avez-vous peur qu’elle ne soit pas confiée aux entreprises mahoraises ?

J. C. : Pour la construction et la reconstruction, je souhaite que les entreprises mahoraises soient privilégiées. Avant le cyclone, nous étions à 70 % de notre capacité de production, on peut encore monter en puissance pour répondre aux besoins de Mayotte. Je suis en contact avec le président de la fédération réunionnaise du bâtiment et des travaux publics, on est sur la même longueur d’onde sur la capacité des entreprises mahoraises à reconstruire avec l’appui des entreprises réunionnaises. On ne leur ferme pas la porte, toute aide est bonne à prendre, mais les entreprises mahoraises doivent être prioritaires, je l’assume. Le message que je veux faire passer aux entreprises adhérentes et aux pouvoirs publics, c’est qu’on est en ordre de bataille et qu’à partir du moment où ils nous donneront les priorités, on saura répondre au maximum.

F. I. : Pour le moment, rencontrez-vous des obstacles à la reconstruction ?

J. C. : Notre activité est principalement issue de commandes des donneurs d’ordre public et parfois les délais de paiement ne sont pas respectés. Maintenant, si on veut travailler et être très réactifs notamment au niveau de la commande des matériaux, il faut qu’on puisse être payés pour les chantiers qui ont été effectués les mois précédents. Aujourd’hui, nous avons beaucoup d’argent dehors. Pour que l’on puisse avancer, il faut que ce soit régularisé. A l’instant T, cela ne nous bloque pas pour poursuivre notre activité, car on a un peu de trésorerie. Mais dans les semaines qui viennent, ça va devenir problématique.

F. I. : Avez-vous des revendications en particulier ?

J. C. : Aujourd’hui, tous les chantiers qui étaient en cours ont été endommagés par les intempéries ou par des dégradations causées par des humains, nous souhaitons donc une compensation financière pour celles-ci. Lors des travaux, la maîtrise d’ouvrage a le choix de prendre une assurance tous risques. Traditionnellement sur Mayotte, ce n’est pas fait. Ce sont des choix politiques ou pour faire des économies, je ne porte pas de jugement. La conséquence, c’est qu’aujourd’hui, les dégâts ne sont pas forcément couverts par l’assurance, que ce soit celle de l’entreprise ou celle de la maîtrise d’ouvrage. Donc quid du coût de ces dégâts ? Il faudrait que ce soit pris en charge dans l’enveloppe de la reconstruction.

« On avait déjà besoin de reforester, maintenant la tâche est multipliée »

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Le cyclone Chido a détruit une grande partie des arbres de l’île.

Le cyclone Chido a détruit une majeure partie des arbres de l’île. Si cela a un impact direct sur le paysage, la destruction de cette nature va également entraîner de nombreuses conséquences sur le reste de la biodiversité et sur les ressources.

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Michel Charpentier est le président de l’association Les Naturalistes.

Les forêts détruites

“Soit les arbres ont été arrachés, soit ils ont été complètement effeuillés.” C’est le terrible constat qu’a pu faire l’ensemble des habitants ainsi que Michel Charpentier, président de l’association environnementale Les Naturalistes, une fois le cyclone Chido passé sur Mayotte. Si la saison des pluies va permettre la repousse d’une partie des plantes, il faudra plusieurs années, selon lui, pour que l’île retrouve son visage. L’association est en train, avec les autres acteurs environnementaux, de penser à un protocole de bilan, notamment pour les zones à haute priorité écologique, comme les réserves nationales de l’îlot Mbouzi et des forêts de Mayotte. “Nous devons faire un inventaire précis, et voir dans quelles mesures les espèces patrimoniales ont été touchées”, explique le président, qui ajoute que ce n’est qu’après que des opérations de plantation d’arbres pourront être faites. “On avait déjà besoin de reforester, maintenant la tâche est multipliée”, souffle-t-il.

Une faune meurtrie

Un travail nécessaire, car la destruction des arbres implique plusieurs conséquences, notamment sur la faune. Les animaux frugivores, comme les makis et les roussettes, n’ont plus de garde-manger depuis le passage du cyclone. “Il n’y a plus de fruits dans les arbres, et on voit de plus en plus de makis au sol, se rapprocher des villages”, constate Michel Charpentier. Si une partie de ces animaux a dû être directement impactés au moment du cyclone, le défenseur de l’environnement s’attend à ce que la mortalité soit encore plus importante dans les semaines à venir à cause du manque de nourriture. “Il va aussi y avoir un problème dans les zones de nichage pour les oiseaux, compte tenu de la destruction”, ajoute-t-il sur ce point. Ce constat est général car la totalité du territoire ayant été “désorganisée”, le mode de vie de l’ensemble des espèces va être perturbé. Concernant les tortues, particulièrement défendues par l’association, Michel Charpentier attend de voir l’état des herbiers pour véritablement se prononcer. “Si les herbiers sont détruits, ce qui est fort probable, les tortues vertes qui venaient se nourrir à Mayotte n’auront plus à manger”, redoute-t-il.

Une érosion accentuée

La destruction de la flore, notamment des arbres, va également avoir un impact direct sur l’érosion.  “Les racines ne retiennent plus la terre, ce qui favorise les glissements de terrain pendant la saison des pluies”, indique Michel Charpentier. Il faut ainsi s’attendre à davantage d’érosion des sols et à un envasement du lagon plus important.

Un impact sur la ressource en eau

L’absence d’arbres freine également l’infiltration de l’eau dans le sol, permise par les racines. Selon le défenseur de l’environnement, cela risque d’avoir un impact direct sur la ressource en eau. “Sur une zone dévastée, il n’y a plus rien pour freiner l’énergie des pluies. L’eau va donc glisser vers le lagon, sans avoir le temps de remplir les nappes phréatiques. C’est une eau qui va tomber sur Mayotte sans nous être utiles”, s’inquiète-t-il pour la population mahoraise, qui a déjà souffert de la crise de l’eau. De plus, les arbres contribuent aux précipitations avec le phénomène d’évapotranspiration. C’est le fait que l’humidité des arbres s’évapore et contribue à former les nuages. S’il ne s’agit que d’un des facteurs permettant les précipitations, il n’est pas impossible que l’absence d’arbres et la réduction donc de l’évapotranspiration aient un impact sur la quantité de pluie tombant sur le territoire.

Ne pas oublier la nature

C’est pour toutes ces raisons que Michel Charpentier tient à rappeler qu’il va être important que le secteur environnemental soit aussi aidé. “C’est normal et on comprend tout à fait que la priorité pour l’instant est de sauver les vies humaines. Mais il ne faudra pas que ce soit au détriment de la biodiversité. Il faudra qu’une partie des financements permettent de restaurer la biodiversité locale”, explique-t-il. “Il ne faut pas s’accommoder de la destruction de la nature. Il faut sauvegarder le patrimoine naturel qui fait la beauté et la réputation de Mayotte. La préservation de la nature, c’est la préservation de ses avantages, dont la ressource en eau.”

Opération de nettoyage à l’îlot Mbouzi vendredi et samedi

Si les locaux des Naturalistes ont été plus ou moins épargnés, la réserve naturelle nationale de l’îlot Mbouzi, dont l’association est gestionnaire, a été mise à mal par le cyclone. De nombreux déchets et débris conduits dans le lagon par la tempête sont désormais échoués sur les plages de l’îlot et le sentier pédagogique accueillant habituellement les visiteurs a été complètement obstrué par les arbres tombés. Ce vendredi et ce samedi, l’association organise donc une opération de nettoyage du sentier avec les bénévoles de l’association. Puisque le bateau de la réserve a été détruit par le cyclone, les places seront limitées à 12 à 14 personnes. Pour s’inscrire, il est possible de contacter le conservateur de la réserve par mail conservateur@naturemay.org ou par téléphone 06 51 83 30 13.

Une opération de nettoyage solidaire à M’tsamboro ce lundi

Les communes de Dembéni, de Mamoudzou et la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema), ont organisé une opération de nettoyage solidaire à M’tsamboro, pour déblayer les dégâts causés par le cyclone Chido. Pour ce faire 300 agents et d’importants moyens techniques ont été utilisés dès 7h, rejoints par les élus à 8h30. Par ailleurs, un poste médical mobile a été mis en place par des associations humanitaires de pompiers bénévoles venus de l’Hexagone pour proposer des soins gratuits aux habitants touchés par la catastrophe.

Le monde économique mahorais répond à “Mayotte Debout”

Différents acteurs du monde économique, comme l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de Mayotte (UMIH 976), la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Mayotte ou encore la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (Capeb) de Mayotte, ont décidé de répondre aux mesures annoncées par le Premier ministre François Bayrou lors de la présentation du plan “Mayotte Debout”. Après avoir affirmé leur volonté de s’unir pour co-construire l’île avec les services de l’État, ils reviennent sur les annonces. Ils demandent à ce que la “suspension” des cotisations sociales pour toutes les entreprises jusqu’au 31 mars 2025 soit précisée pour devenir une “exonération”, afin qu’il n’y ait pas de régularisation. Ils souhaitent également que les aides financières d’urgence ne soient pas plafonnées à 20.000 euros et qu’elles prennent en charge à minima 50% de la perte de chiffre d’affaires. Concernant le dispositif exceptionnel d’activité partielle, ils réclament une prise en charge de l’État à 100%. Ils saluent la volonté de mettre en place une zone franche globale, et souhaitent à ce qu’un crédit d’impôt sur investissement soit mis en place complémentairement.

90% de la population couverte par le réseau mobile Orange

Orange annonce, ce lundi, avoir rétabli le réseau mobile pour 90% de la population, faisant que toutes les communes de Mayotte sont partiellement à totalement couvertes. L’entreprise rappelle néanmoins que la qualité du service dépend du nombre de téléphones connectés, avec des risques de saturation.

Éducation nationale : la FSU Mayotte réclame que l’aide exceptionnelle soit versée à l’ensemble des agents

La Fédération syndicale unitaire (FSU) Mayotte a souhaité réagir sur l’aide exceptionnelle post-Chido de 2.000 euros versée par le ministère de l’Éducation nationale à une partie de ses agents pour faire face aux difficultés économiques engendrées par le passage du cyclone. “La FSU Mayotte approuve une telle mesure dès lors qu’elle fait sens au regard de la déclaration de calamité naturelle exceptionnelle par le gouvernement. Mais elle a également su que cette aide était versée seulement aux agents.es dont l’indice de rémunération est inférieur ou égal à 448”, écrit le syndicat dans un communiqué, où il réclame donc que cette aide soit universelle, “Chido [n’ayant] tenu aucun compte de l’indice de rémunération pour ravager l’île de Mayotte et laisser des traumatismes durables aussi bien
matériels que moraux dans nos vies à toutes et tous”.

Plan “Mayotte Debout” Ben Issa Ousseni : “On compte beaucoup sur nos parlementaires”

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Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental de Mayotte, souhaite que sa collectivité puisse donner un avis sur la loi d’urgence avant qu’elle soit présentée en conseil des ministres, mercredi.

La proposition de loi d’urgence suite au cyclone Chidoayant été communiquée, ce week-end, au conseil départemental de Mayotte, les élus ont donc décidé de reporter le vote concernant “Mayotte Debout” (dont une partie des mesures seront dans la loi d’urgence) à mercredi, pour pouvoir y contribuer également. En attendant, la réorganisation des services en ces temps de crise a été approuvée.

Flash Infos : Quelle est la raison du report du vote, ce lundi matin ?

Ben Issa Ousseni : La loi d’urgence nous a été présentée ce week-end. On a donc reporté le vote sur le plan “Mayotte Debout” à mercredi, puisqu’on n’a pas eu le temps de travailler dessus.

F.I. : Justement, vous comptez avoir votre mot à dire sur cette loi d’urgence, quelle marge de manœuvre vous laisse-t-on ?

B.I.O. : En fait, on compte beaucoup sur nos parlementaires. L’expérience de la loi Mayotte (N.D.L.R. sans cesse repoussée jusqu’à maintenant) doit nous servir. A chaque fois, le texte était amendé parce que les maires amenaient leurs propositions. Cette fois-ci, on veut arrêter un document du territoire et que plus personne ne rajoute une ligne.

F.I. : Sans donner les détails de la loi d’urgence, est-ce que c’est loin de ce que vous attendiez et espérez-vous changer beaucoup de choses avant le conseil des ministres de mercredi ?

B.I.O. : En tout cas, il y a des choses à compléter, d’autres que nous ne comprenons pas. Je vais prendre un exemple simple. L’établissement public de la refondation de Mayotte (N.D.L.R. un organe étatique dédié à cette mission, sur le modèle de celui de la reconstruction de Notre-Dame-de-Paris), nous voulons savoir clairement quel est le contenu, quelles sont les missions, et surtout quel exécutif. C’est beau de dire que c’est le président du conseil départemental de Mayotte qui préside, mais quelle sera la marge de manœuvre au sein cet établissement ?

F.I. : En session extraordinaire, vous avez voté la réorganisation des services. En quoi, ça va constituer ?

B.I.O. : Sur cette période d’urgence où on n’a pas de locaux, pas de bureaux, nous avons organisé nos services en cinq blocs avec des missions très précises pour une période de trois mois. Les agents ne font plus les mêmes missions. Il y a un bloc, par exemple, pour l’administration générale qui va remplir les missions transversales de services juridiques, les finances et la commande publique. On en a un autre sur les infrastructures et la reconstruction, qui font l’état des lieux de nos locaux, travaillent avec les assurances et proposent des choses pour la reconstruction. Sur trois mois, on va mettre en place du télétravail de manière généralisée. On était sur du télétravail deux à trois jours par semaine. Sur 3.000 agents, on ne peut pas accueillir plus de 500. On a aussi des espaces de coworking comme ici (N.D.L.R. le préau du siège du Département à Mamoudzou), où les directeurs généraux adjoints (DGA) se retrouveront.

F.I. : Quand cette réorganisation sera effective ?

B.I.O. : Elle est effective depuis deux semaines en réalité. Il manquait son approbation en séance du conseil. Elle a déjà été validée par le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Donc là, officiellement, on met en place cette réorganisation.

F.I. : De quelle manière le Département s’engage sur l’après-Chido ?

B.I.O. : De deux manières, il y a la partie urgente avec la signature de conventions avec la Croix Rouge (voir encadré),la Fondation de France, les Compagnons bâtisseurs. La totalité des aides perçues jusque-là va être reversée aux associations. On va mettre en place une cellule de contrôle qui va travailler avec la Croix Rouge. On va s’assurer que toutes les aides vont bien sur tous les champs possibles. Pour nos agents qui ne font pas de télétravail, on va les affecter sur le travail avec les associations, sous le contrôle du Département. Ils participeront ainsi à la distribution.

Le Département viendra après, quand toutes les aides auront été déployées, où est-ce qu’on pourrait apporter un peu plus. Je pense aux aides Fazal sur l’amélioration de l’habitat des plus défavorisés. On va retravailler et aller plus loin puisque l’aménagement se limitait à l’intérieur. On fixe un objectif de 100 personnes cette année et l’aide pourrait passer de 20.000 à 30.000 euros. Nous allons aussi réfléchir à l’accompagnement du monde économique. Pendant le Covid-19, on avait offert des bons de tourisme intérieur. Il y a des pistes de travail, mais rien de validé encore. Nous attendons d’abord le déploiement.

La Croix Rouge attendra sa convention

Ce mercredi, le conseil départemental de Mayotte procédera également au vote pour la signature d’une convention de la Croix Rouge. Le montant de vingt millions d’euros doit servir à assurer la distribution de dons qui continuent d’affluer. Mais la commission permanente, en amont de la session extraordinaire, ne s’est pas déroulée comme prévu. Les conseillers départementaux d’opposition ont refusé de signer le rapport sans avoir la convention sous les yeux. Tollé dans les rangs de la majorité départementale qui reproche aux cinq élus du groupe “Le choix des Mahorais” d’empêcher cette convention alors que les distributions sont déjà en cours. Pour Elyassir Manroufou, conseiller départemental du canton de Mamoudzou 2, “on ne peut pas signer un document sans l’avoir vu, même si on nous dit qu’il faut croire le président sur parole”. Ce dernier a finalement décidé de renvoyer le rapport à une nouvelle session prévue mercredi matin.

Collusion entre deux barges ce mardi : suspension des rotations

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Les rotations sont pour l'instant arrêtées.

En raison d’une collision entre deux barges, survenue au quai 5/5 ce mardi matin,« les rotations des barges sont momentanément suspendues jusqu’à nouvel ordre » annonce le Département de Mayotte sur sa page Facebook.

Il invite la population à rester attentifs aux prochaines communications pour toute mise à jour.

Le Nord de Mayotte toujours en grande partie privé d’électricité

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La réalimentation en électricité des communes du nord-ouest du département (Acoua, M’Tsangamouji, Mtsamboro, Bandraboua) est désormais la priorité de l’Etat et de l’opérateur électricité de Mayotte (EDM),

L’ensemble des habitations sont désormais raccordées à l’eau courante.Concernant le rétablissement de l’électricité, de fortes disparités s’observent entre le Nord de Grande-Terre et le reste de Mayotte. Les informations à retenir du dernier point de la préfecture daté de ce lundi à 16 h 30.

L’électricité 

L’électricité est en cours de rétablissement bien que les lignes moyennes tensions soient très endommagées, avec un objectif de rétablissement de l’électricité dans tous les foyers d’ici fin janvier 2025.

Lundi 6 janvier, 72, 5 % des clients étaient alimentés, avec des disparités importantes entre les communes. A Bouéni, 95 % de la population a de l’électricité contre 24 % à Acoua et 37 % à M’tsamboro.

La réalimentation en électricité des communes du nord-ouest du département (Acoua, M’Tsangamouji, Mtsamboro, Bandraboua) est désormais la priorité de l’Etat et de l’opérateur électricité de Mayotte (EDM). Compte tenu de ces fortes disparités d’accès à l’électricité, 9 groupes électrogènes ont été livrés et installés de manière prioritaire dans ces communes.

Concernant le rétablissement de l’électricité, les disparités sont importantes entre les communes du Nord et le reste de Mayotte.

Stations Starlink livrées 

L’accès au réseau mobile s’améliore. Au lundi 6 janvier, la couverture du réseau mobile est la suivante :  Orange : 88, 9 % des abonnés couverts, SFR : 93, 3 % et  Free : 85 % . Soit 89 % des abonnés couverts au total.

Treize des 13 communes éligibles de Mayotte ont été livrées en stations Starlink jeudi 26 décembre et disposent désormais d’un accès à un internet haut débit. Cent stations Starlink ont été réceptionnées. Les stations seront livrées en priorité aux services de santé, forces de sécurité et secours, aux services de l’éducation nationale et aux collectivités.

L’acheminement de dons 

Depuis le début de la crise, le Ministère de l’Intérieur examine les propositions de dons en fonction des besoins identifiés à Mayotte. Le premier avion-cargo porteur de dons est parti de l’Hexagone mercredi 25 décembre.

En plus des 120 tonnes de dons déjà acheminés à Mayotte (eau, bâches, tissus imperméables, denrées alimentaires, produits alimentaires pour les nourrissons, lits picots…), 30 tonnes de denrées alimentaires seront envoyées ce mercredi 8 janvier.

 

Ravitaillement et distribution

Le pont maritime et aérien mis en place depuis le dimanche 15 décembre reste opérationnel pour livrer les denrées vitales et divers matériels, 1.420 tonnes de fret ont été livrées par le pont aérien.

Les distributions d’eau et de denrées alimentaires se poursuivent, pour un total de 90 distributions sous escorte de la gendarmerie nationale et de la police nationale (+ 43 depuis lundi 23 décembre). La distribution de 109.000 litres d’eau par jour se poursuit. Au total, plus d’un million de litres d’eau ont été distribués depuis le 19 décembre. Environ 20 tonnes de denrées alimentaires sont distribuées par jour. Au total, 280 tonnes de denrées alimentaires ont été distribuées.

À partir de ce mardi 7 janvier 2024, 100 000 m² de bâches seront distribuées. La distribution des bâches est assurée en lien avec les maires, le Ministère des Armées, la Sécurité civile et la Croix Rouge.

Un navire de la compagnie CMA-CGM est arrivé lundi 23 décembre à Mayotte, il transportait 200 conteneurs d’eau et de nourriture. En complément, un autre navire de la compagnie, qui transporte de l’eau, des denrées alimentaires et du matériel, débarquera à Mayotte dans les prochains jours.

Eau courante

100% de la population est raccordée à l’eau courante. Afin de garantir l’accès à l’eau courante dans la durée et en raison des capacités de production d’eau fortement impactées, la distribution reste limitée à 2 jours sur 3. Les infrastructures de traitement d’eau potable ont récupéré leur capacité de production (environ 38 000 m3/jour) antérieur à la crise.

Hébergement d’urgence 

773 personnes sinistrées sont encore accueillies dans 15 centres d’hébergement, c’est-à-dire des écoles.

Santé

Depuis le 24 décembre 2024, jour de son installation, 2.692 personnes ont consulté l’hôpital de campagne, l’ESCRIM (Elément de Sécurité civile rapide d’intervention médicale). Dans les dernières 24 heures, 207 personnes y ont été consultées et 11 interventions chirurgicales ont été effectuées. Un dispensaire installé devant le site permet la prise en charge de 90 personnes supplémentaires par jour. L’hôpital de Mamoudzou a fortement été impacté et de nombreux services inopérants dont les urgences, le déchoquage, la réanimation. Depuis vendredi 3 janvier, l’hôpital est opérationnel à 76 % (50% pour la maternité).

Lundi 6 janvier, 13 156 (+ 1034 en 24h) personnes avaient été prises en charge par les équipes de santé-secours. Les missions se déroulent particulièrement dans les zones où l’habitat est précaire.

Les barges circuleront désormais de 6 h à 20 h

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Le départ des barges se fera désormais du côté de la gare maritime 5/5.

Le Département de Mayotte a annoncé ce lundi soir que les barges seront basculées du côté de la gare maritime 5/5, de 6 h  à 20 h (dernier départ pour Dzaoudzi à 20 h). Une barge spécifique sera mise à disposition pour le transport des camions restant au quai Colas.

Il est fortement recommandé aux transporteurs de prévoir le nécessaire pour organiser le retour des camions, vers Mamoudzou, au plus tard à 17h. À partir de 17h30, la barge dédiée au transport des camions effectuera ses traversées du côté 5/5.

 

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