Manuel Valls interpelé sur les entreprises mahoraises et la reconstruction à La Réunion

A La Réunion, ces jeudi et vendredi, pour constater les dégâts du cyclone Garance, le ministre de l’Outremer est interpelé par Chadhouli Youssouf. L’éducatif sportif du nord de Mayotte propose ainsi que les entreprises mahoraises soient aussi mises à contribution pour les reconstructions sur l’île Bourbon, comme celles de La Réunion l’ont été après Chido.

Connu pour ses coups d’éclat (il a organisé des voulés devant la préfecture de Mayotte pour protester contre l’insécurité ou a bloqué dernièrement le siège de la SMAE quand l’eau a été coupée au domicile de sa mère), Chadhouli Youssouf tente d’attirer l’attention cette fois de Manuel Valls. Le ministre de l’Outremer est à La Réunion, jeudi et vendredi, où il a déjà annoncé le déblocage d’un fonds exceptionnel de 200 millions d’euros après le passage du cyclone Garance, le vendredi 28 février.

Se présentant comme “un citoyen 10.000 fois fier d’être Français” (en référence à la phrase “si c’était pas la France, vous seriez 10.000 fois plus dans la merde” prononcée à Pamandzi par Emmanuel Macron, le 19 décembre 2024), l’éducateur sportif du nord de Mayotte se veut force de proposition en rapport avec cette nouvelle catastrophe climatique qui touche les départements français de l’océan Indien. “Aujourd’hui, nos deux territoires ont été frappés par un cyclone, et nous souhaitons que Mayotte bénéficie du même niveau de considération et d’équité dans les mesures de reconstruction. Les entreprises mahoraises doivent être sollicitées et mises en avant, sans distinction ni inégalité, pour participer activement à la reconstruction de La Réunion. Il est essentiel que cette solidarité nationale s’exerce dans les deux sens, en reconnaissant pleinement la contribution et les compétences des acteurs économiques mahorais”, explique-t-il dans une publication à destination des élus et de la préfecture de Mayotte, espérant que celle-ci soit “bien relayée au concerné”.

Une réunion sur Chido avec les entreprises réunionnaises

L’idée est loin d’être lâchée naïvement par l’éducateur sportif. Le 2 janvier, dans la suite d’un déplacement de plusieurs jours à Mayotte, le ministre de l’Outremer avait rencontré à La Réunion des acteurs économiques locaux pour “penser la reconstruction de Mayotte”, avait-il affirmé alors à nos confrères de La Réunion La 1ère. “Il serait absurde alors que Mayotte et La Réunion sont deux joyaux de la France qu’il n’y ait pas une symbiose”, avait-il ajouté. Cette initiative avait été mal vue dans le Canal du Mozambique où les entreprises mahoraises du BTP et des élus affichaient une préférence pour un soutien envers le secteur mahorais de la construction. Pour la construction et la reconstruction, je souhaite que les entreprises mahoraises soient privilégiées. Avant le cyclone, nous étions à 70 % de notre capacité de production, on peut encore monter en puissance pour répondre aux besoins de Mayotte”, nous avait indiqué par exemple Julian Champiat, le président de la fédération mahoraise du bâtiment et des travaux publics (FMBTP), dans une interview donnée quelques jours après.

La proposition faite ainsi par Chadhouli Youssouf s’inscrit ici dans le principe d’un donnant-donnant, sur la base de ce qui avait été dit par l’ancien Premier ministre en janvier. “Nous avons pleinement conscience de la chance d’être Français, et nous souhaitons que cette appartenance se traduise par des actes concrets, dans un esprit de justice et d’unité républicaine”, affirme d’ailleurs l’éducateur.

Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.

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