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Djaouria Attoumani : « J’ai refusé l’affectation et me voilà sans salaire depuis seize mois »

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Djaouria Attoumani pointe tous les jours avant de rejoindre son bureau au Sidevam. Selon ce dernier, cela ne change pas grand-chose étant donné que son poste n’existe plus.

Fonctionnaire du Sivom (syndicat intercommunal à vocations multiples), puis au Sidevam (syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte), Djaouria Attoumani travaillait dans des locaux de Petite-Terre depuis plusieurs années. La mère de famille de 42 ans se retrouve dans une impasse après avoir refusé son affectation à Dzoumogné et sans salaire suite à un abandon de poste. Son employeur assure avoir essayé d’arranger les choses, mais qu’aucune offre n’a convenue à la salariée.

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La mère de famille a toujours travaillé dans les locaux du Sidevam en Petite-Terre.

Flash Infos : Depuis combien de temps travaillez-vous pour le syndicat de collecte des déchets ? Quel poste occupez-vous ?

Djaouria Attoumani : Au début, je travaillais pour Sivom. Ensuite, avec les fusions, c’est devenu le Sidevam. Du coup, au 1er mars 2023, ça va faire vingt ans que je travaille ici. J’étais coordinatrice de la collecte de ramassage ici en Petite-Terre.

F.I. : Depuis quand la situation a-t-elle changé ?

D.A : Ça a commencé depuis un bon moment déjà. J’étais partie en vacances en métropole pour faire des traitements. A mon retour, mes collègues m’ont dit qu’il y’avait eu quelques changements et qu’ils avaient passé des entretiens. Il y avait aussi un nouveau coordinateur qui avait demandé à être transféré en Petite-Terre. Le directeur a accepté sans penser au fait qu’il y’avait déjà deux coordinatrices car on était deux femmes. Le directeur général des services m’a convoqué et m’a dit que mon poste n’existait plus, ils nous ont donc proposé deux postes et j’ai choisi l’un d’eux. Quelques mois après, je suis repartie en traitement et une de mes collègues m’a prévenu qu’il y avait un arrêté et que j’allais être transféré à Dzoumogné. J’ai refusé l’affectation et me voilà donc dans cette situation, sans salaire depuis seize mois.

F.I : Pour quelles raisons vous n’avez pas accepté votre transfert à Dzoumogné ?

D.A : J’avais un enfant en bas âge, donc ça allait être compliqué pour moi de partir à 5h30. Qui serait resté avec lui ? Et qui allait préparer mon autre enfant pour l’école ? En plus, ça allait être un grand changement pour moi car Dzoumogné, ce n’est pas la porte à côté. J’avais déjà mes habitudes ici et c’est plus simple car je suis d’ici. Sans oublier le trajet et le coût du taxi tous les jours.

F.I : Avez-vous eu des échanges avec vos supérieurs à propos de votre cas ?

D.A : Oui, j’ai eu la direction des ressources humaines (DRH), nous avons discuté, mais ça n’a abouti à rien.

F.I : Est-ce qu’il y’a des solutions qui vous ont été proposées ?

D.A : Non, on ne m’a jamais appelé pour me dire quoi que ce soit (voir encadré).

F.I : Avez-vous tenté de trouver un arrangement avec vos supérieurs ?

D.A : Oui, mais ça n’a servi à rien parce que quand je suis allé voir le président, il a refusé que je reste en Petite-Terre. Mon avocat leur a écrit. Ils ont refusé de le voir. Même la déléguée syndicale qui est partie à leur rencontre n’a rien pu faire. J’ai aussi un ami au conseil départemental qui a tenté de plaider la cause, mais ils ont rejeté sa proposition.

F.I: Pourquoi continuez-vous à vous rendre à votre travail si vous n’êtes pas rémunéré ? Pourquoi vous ne démissionnez pas ?

D.A : Je suis obligée de venir parce que je ne suis pas licenciée. Et si je démissionne, je risque de perdre beaucoup.

F.I. : À quoi ressemble votre quotidien au travail ?

D.A : Je viens, mais je ne fais rien, car aucun appareil électronique ne fonctionne ici. Que ce soit l’ordinateur, la climatisation ou même le téléphone. Je reste assise. Puis, quand c’est l’heure de la pause, je la prends. Et quand c’est l’heure de partir, je pointe et je rentre chez moi comme si c’était une journée ordinaire de travail.

F.I : Comment subvenez vous à vos besoins étant donné que cela fait plus d’un an que le Sidevam ne vous rémunère plus ?

D.A : Il y a mon mari à la maison qui m’aide et qui me soutient.

F.I : Est-ce que vous allez passer par la justice ?

D.A : Je m’étais renseignée sur les démarches et procédures pour ce genre de situation et j’avais pris un premier avocat. Mais avec lui, l’affaire traînait énormément, donc j’ai changé et j’en ai engagé un autre en métropole.

Le Sidevam dit avoir cherché des solutions mais sans succès

De son côté, le Sidevam dit avoir tout tenté pour arranger les choses mais que toutes les offres faites ont été rejetées. En effet, le syndicat a changé de gouvernance en 2020 et a procédé à une grande réorganisation de ses effectifs. De nombreux employés ont dû alors changer de services. Petite-Terre, qui avait trois coordinateurs, a désormais un chef de secteur et un coordinateur. Pour que Djaouria Attoumani garde un poste dans l’organisation, des postes lui ont été proposés à Combani et à Dzoumogné. Le dernier étant celui d’assistant du chef mécanicien. Face à un temps de réflexion trop long de la part de la salariée, son employeur était dans l’obligation de la mettre en abandon de poste. « On a même cherché à la muter dans une collectivité de Petite-Terre », fait remarquer Chanoor Cassam, directeur général des services du Sidevam, décrivant « un cas extrême » dans la réorganisation du syndicat. Concernant la climatisation, l’ordinateur et le téléphone qui ne marchent pas, le DGS explique qu’il ne peut pas remplacer du matériel pour un poste qui n’existe plus.

En 2023, des grands projets se concrétisent dans la communauté de communes du Sud

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Le président de la communauté de communes du Sud de Mayotte, Ali Moussa Moussa Ben, présente ses vœux à l'hôtel Sakouli, sur la commune de Bandrélé.

Ce début d’année 2023 marque le retour des traditionnelles cérémonies des vœux, absente du calendrier pendant deux ans. Ce vendredi, la communauté de communes du sud de Mayotte a tenu à son tour la sienne à Bandrélé, où Ali Moussa Moussa Ben, président de l’intercommunalité, est revenu sur les projets passés et ceux à venir.

 L’année écoulée a été marquée, pour la communauté de communes, par « une nouvelle dynamique dans l’avancement de ses projets », se réjouit le président de l’intercommunalité, Ali Moussa Moussa Ben. Pour 2023, l’élu espère « une année de concrétisation effective de certains grands projets en étude depuis un certain temps ». Un premier dossier est évoqué, celui de la zone d’activité économique de Malamani, dont le marché des travaux sera lancé d’ici mars. Cette étape sera complétée par une consultation publique et une mise en conformité avec le plan local d’urbanisme, avant la commercialisation des lots. D’autres études seront lancées au cours de l’année, concernant « la faisabilité d’une zone d’activité économique de Chirongui – carrefour, de même pour la ZAE à vocation agricole de Karoni et la zone d’activité artisanale de Majimironi », confirme le président. Les « grands projets du territoire » seront également continués, comme l’avancement de la ZAC de Bandrélé ou encore l’écoquartier de Kani Bé. Enfin, le pôle agricole de Bandrélé accueillera l’abattoir bovin du département, « très attendu des éleveurs, des acteurs économiques et des consommateurs », concède Ali Moussa Moussa Ben.

 Développement touristique du sud

 Au cours de l’année, la communauté de communes a intégré l’agence nationale des élus du territoire touristique, « nous permettant de bénéficier d’un partenariat de réseau », ajoute Ali Moussa Moussa Ben. Cette intégration permet à l’intercommunalité de disposer notamment de retours d’expériences d’autres acteurs du tourisme. En parallèle à ces actions portant sur le développement touristique du sud de l’île, elle poursuit sa collaboration avec le conservatoire du littoral en signant une convention de préservation de l’îlot Bandrélé. Des actions de préservation, menées entre autres à Sazilé, seront poursuivies cette année « en élargissant notre périmètre, en intervenant sur la baie de Bouéni, l’îlot Karoni ou encore l’îlot Bambo », ajoute-t-il. Le but de ces actions étant la préservation du patrimoine naturel du territoire.

 Un besoin de logement dans l’intercommunalité

 Afin de mieux répondre à la problématique des besoins en logement dans son territoire, la communauté de communes du sud a récemment signé avec la préfecture un contrat de soutien à la production de logement. « L’objectif est d’aboutir à la production de 282 logements », clame le président de l’intercommunalité. En complément à ce projet, un dispositif est mis en place pour l’amélioration des habitats, avec l’accompagnement à la régularisation administrative du bâti et du foncier.

L’habitat sera au cœur des échanges au pôle culturel de Chirongui, les 23 et 24 janvier prochains, des cinquièmes Assises du logement en outre-mer, portées par l’union interprofessionnel de la CFDT. Cet événement sera l’occasion « d’exposer la problématique rencontrée à Mayotte et d’adresser des pistes de travail pouvant nous permettre de répondre à ce besoin de logement, à l’heure de la rareté foncière et des contraintes budgétaires », ajoute-t-il.

Un accompagnement dans la professionnalisation

Au cours du premier trimestre 2023, aura lieu l’installation effective de l’agence intercommunale de développement économique du sud. Elle sera « la porte d’entrée aux porteurs de projets et chefs d’entreprise du sud, mais aussi des acteurs économiques », elle sera également « un outil de pilotage de notre politique de coopération et de développement régional », explique le président de l’intercommunalité. Sur le plan de développement économique, outre la gestion des équipements tels que le marché couvert de Bandrélé et les halles de pêches, la communauté de communes souhaite « accompagner les agriculteurs et les pêcheurs de notre territoire dans leurs professionnalisation », lance Ali Moussa Moussa Ben. Ce projet consiste à accompagner une trentaine de pêcheurs du sud, dans une année de formation dans le but d’obtenir soit un brevet de commandement de petite pêche, soit un brevet de mécanicien 250kW.

En plus d’accompagner les pêcheurs, l’intercommunalité « continuera à déployer ses efforts en matière d’accompagnement à la réussite de ses jeunes talents », déclare le président. Cela se traduira notamment par le lancement d’une bourse intercommunale de l’enseignement supérieur, « afin de soutenir les étudiants qui se lanceront dans des filières d’excellence et porteur d’avenir pour notre territoire », promet-il.

Mineurs placés : l’observatoire des familles a réalisé une enquête à Mayotte

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Le rapport de l’observatoire a été présenté en fin de semaine au centre universitaire de Dembéni.

En fin de semaine, l’observatoire des familles, guidé par l’union départemental des associations familiales (Udaf) de Mayotte, a dévoilé son rapport d’études portant sur les trajectoires des familles des mineurs placés à Mayotte au centre universitaire à Dembéni, ce jeudi 12 janvier. Cette étude a pour objectif d’avoir une connaissance la plus complète de ces familles.

A Mayotte, l’aide sociale à l’enfance est « une mission cruciale, compte tenu du contexte local que nous connaissons tous », admet Madi Velou lors de son discours d’ouverture en précisant que pour lui, « il s’agit ici d’un début qui devra par la suite être complété par d’autres études ». Présentés par Mohamadou Ibrahima Ba, coordinateur de l’observatoire et des études à l’Udaf, les résultats d’un rapport devaient répondre à la problématique du manque de connaissances des typologies et trajectoires des familles dont les enfants ont été placés dans le 101e département. « Nous avons mené cette enquête dans le but d’être utilisés par les pouvoirs étatiques », confirme-t-il.

Ce rapport marque donc une nouvelle étape dans la mise en place de l’observatoire des familles. Ce dernier « consiste à la mise en place d’études et de recherches par le biais d’enquêtes permettant une meilleure connaissance des familles », note Inaya Ahmed, vice-présidente de l’Udaf et présidente de la commission interne de l’observatoire. Il devra également pouvoir être pérennisé, « le défi est de lui trouver une place, afin de devenir un outil majeur aux côtés des autres observatoires », ajoute Nafissata Mouhoudhoire, représentante de la préfecture de Mayotte.

« Mieux connaître les trajectoires »

Les conclusions présentées, qui serviront dans un premier temps aux professionnels de l’enfance, aux acteurs et décideurs publics, « permettront de mieux connaître les trajectoires et les situations des familles dont les enfants bénéficient d’une mesure de protection de l’enfance éducative ou judiciaire et ainsi prendre des mesures », souligne Madi Velou, vice-président du conseil départemental en charge des solidarités, de l’action sociale et de la santé.

Cette présentation du rapport a permis d’évoquer la méthodologie utilisée via différents entretiens. Neuf familles, concernées par le placement d’enfant à Mayotte ont donc été interrogées. Sur cet échantillon, six sont d’origine comorienne, dont quatre en situation irrégulière, les trois autres étant d’origine française. En quelques données, 68,75 % des familles étaient monoparentales, 16 % ont moins de cinq enfants, pour 62 % de cinq à huit enfants. Les familles ayant plus de neuf enfants représentent 22 %.

Un échantillonnage peu représentatif

Afin d’obtenir ces données chiffrées, l’observatoire a donc étudié un échantillonnage de moins de dix familles. Un chiffre qui surprend dans l’assemblée présente. Au moment des échanges en fin de présentation, la question de la taille de l’échantillon créé débat. « Nous ne pouvons pas réaliser d’analyse statistiques sur un si petit échantillonnage. En plus de l’aspect qualitatif, il aura fallu faire du quantitatif », lance l’un des auditeurs. Pour la représentante de la préfecture, c’est le manque de comparaison avec la globalité de la population qui l’interroge. « Je reste sur ma faim ! Nous avons besoin de connaitre qui peut être impacté par ce sujet, afin de contextualiser et d’apporter les limites de l’étude », exprime-t-elle en s’interrogeant sur « comment prendre des mesures alors que nous ne connaissons pas les raisons des placements ? ». De son côté, les investigateurs de l’étude reconnaissent avoir rencontrés des difficultés pour travailler sur cette étude, avec notamment la complexité de trouver des familles coopérantes pour répondre aux entretiens.

Malgré ces difficultés rencontrées, l’étude a permis de faire état de 21 préconisations, « qui tournent essentiellement autour de l’accompagnement à la parentalité », explique le coordinateur de l’observatoire. Ce rapport est donc un point de départ. « Maintenant, il faut s’accorder afin de connaitre nos attentes pour la suite et pour aller encore plus loin. Nous avons du pain sur la planche ! », constate le vice-président du conseil départemental.

Commission de l’océan Indien : Estelle Youssouffa : « on encourage la coopération tout en excluant Mayotte »

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Ce mercredi 11 janvier, la députée mahoraise Estelle Youssouffa est intervenue en commission des affaires étrangères. Elle a demandé que l’Assemblée nationale refuse de ratifier le nouveau traité de la Commission de l’Océan Indien. En cause : l’exclusion de Mayotte, alors même que la France en est un des principaux financeurs.

La Commission de l’océan Indien (COI), est née de l’accord initial « de Victoria » conclu en 1984 par Madagascar, Maurice et les Seychelles. L’objectif : promouvoir la coopération dans les domaines de la diplomatie, tels que l’économie et le commerce, l’agriculture ainsi que l’éducation. La France et les Comores ont, quant à eux, rejoint la commission en 1986. Mais voilà, « la COI pose un grave problème touchant au respect de la souveraineté française dans l’océan Indien », estime Estelle Youssouffa, députée de Mayotte. Puisqu’en 1986, la France n’a rejoint la COI qu’au titre de l’île de La Réunion. « La France s’est diplomatiquement amputée de Mayotte pour adhérer à la COI, territoire français depuis 1841. Étonnant de vouloir encourager la coopération entre les îles francophones de l’océan Indien tout en en excluant par principe l’île de Mayotte. Un choix fait par Paris pour, vraisemblablement, ne pas froisser les Comores qui revendiquent Mayotte », estime la parlementaire.

« Associer Mayotte au cas par cas »

Selon elle, avec l’Accord sur l’avenir de Mayotte – publié au Journal officiel du 8 février 2000 – le gouvernement s’était engagé à ce que l’île soit associée aux projets concernant la coopération régionale ou affectant son développement. La France aurait ainsi dû proposer l’adhésion de Mayotte à la Charte des jeux de l’océan Indien et à la Commission de l’océan Indien ainsi qu’aux autres organisations de coopération régionale. « Mais à ce jour, rien de tel n’a été fait », s’agace-t-elle. « Le gouvernement affirme, 22 ans après cet engagement, que sa volonté est d’associer Mayotte, au cas par cas, à certains projets de la COI mais de manière officieuse. » Ce mercredi 11 janvier, en commission des affaires étrangères, Estelle Youssouffa a donc demandé à l’Assemblée nationale de refuser de ratifier le nouveau traité de la Commission de l’océan Indien qui n’inclut toujours pas Mayotte.

D’autant que la France serait l’un des principaux financeurs de la commission. Elle porterait 40 % du budget de la COI et financerait une bonne partie des projets via l’Agence française de développement (AFD). Entre 2018 et 2022, l’AFD aurait en effet contribué à hauteur de 41,3 millions d’euros à la COI.

Des projets coûteux mais « vagues »

La commission, qui porte des projets dans différents domaines comme l’environnement, la pêche ou la culture, sollicite en effet des fonds de l’Union européenne, de l’Agence française de développement, du Fonds Verts pour le Climat et de la Banque mondiale. Pour la députée, le bilan de ces projets serait d’ailleurs décevant. « Leur valeur ajoutée pose question au regard des lourds investissements consentis. Il est souvent question de « partage d’informations », d’« amélioration de la connaissance » ou encore de « renforcement des mécanismes de prévention des crises ». C’est vague », estime celle qui déplore « des pratiques comptables et budgétaires douteuse ». La COI a d’ailleurs été mise en cause pour des faits de fraude et de manque de transparence financière. L’Union européenne aurait en effet déclaré « inéligibles » certaines de ses dépenses effectuées en 2021, pour un total de 577.000 euros. Elle dénonce 118.000 euros de fraude financière et près de 460.000 euros de dépenses injustifiées et donc inéligibles au remboursement.

Mercredi, la députée a donc pris la parole pour demander si « la France pouvait continuer à financer une organisation régionale, censée faciliter le développement de la région en excluant l’un de ses territoires ? » L’intégration de Mayotte dans la COI reste à ce jour difficile puisque tous ses membres doivent donner leur accord. « Connaissant la position comorienne historique, on imagine mal que Moroni n’exerce pas son veto », concède la députée mahoraise.

Azali Assoumani rencontre Emmanuel Macron

Ce même mercredi, Azali Assoumani a été reçu pour un entretien à l’Élysée. Le président de l’Union des Comores s’est entretenu une heure avec Emmanuel Macron. « Les deux dirigeants assistés de leurs délégations ont longuement échangé sur les relations entre leurs deux pays, la France et l’Union des Comores, dans un cadre convivial », a indiqué la présidence comorienne. Il s’agit de la cinquième rencontre en trois ans entre les deux leaders. Le contenu des échanges n’a pas filtré, mais la présidence de l’Union africaine qui pourrait revenir aux Comores et la guerre en Ukraine ont semble-t-il été abordées.

Comores : Les prisonniers du Mawulid libérés le 11 janvier

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Début octobre, des émeutes avaient éclaté à Mbeni, au nord de la Grande Comore après la célébration par cette ville hostile au président Azali Assoumani d’une cérémonie religieuse marquant la naissance du prophète Muhammad. Sur les 17 habitants qui ont été inculpés pour rébellion, il n’en restait plus que six qui viennent de recouvrir une liberté provisoire.

 Retour à la maison, ce mercredi 11 janvier, des six habitants originaires de Mbeni qui se trouvaient encore derrière les barreaux voilà maintenant trois mois. Poursuivis avec d’autres personnes pour des faits de rébellion par le parquet de Moroni, ils étaient les derniers prévenus à se retrouver encore en prison. La raison ? Ils sont soupçonnés d’être impliqués dans les actes de vandalisme commis à Mbeni, le 12 octobre 2022. Ce jour-là, les habitants de cette ville située au nord de la Grande Comore, avaient reçu la visite musclée des forces de l’ordre pour avoir brandi un arrêté ministériel en organisant une fête religieuse. La festivité en question, est un mawulid, une cérémonie très importante pour les fidèles musulmans qui marque la naissance du prophète Muhammad. Le déploiement de l’armée avait divisé la ville, réputée hostile au régime actuel. Après cette libération conditionnelle, des leaders de Mbeni ont réagi. C’est le cas de l’ancien ministre, Hamidou Karihila, ex allié devenu opposant d’Azali Assoumani. « Tout d’abord, je voudrais féliciter tous les habitants de Mbeni pour la libération de ces jeunes qui ont été soumis à l’oppression, à l’humiliation et à la brutalité pendant trois mois aux mains de ce régime tyrannique injuste », a déclaré, ce transfuge du parti présidentiel. Cet ancien secrétaire général de la convention pour le renouveau des Comores (CRC), accuse le pouvoir d’être responsable des évènements survenus à Mbeni.

 Pointage chaque semaine

 Maître Fahardine Mohamed Abdoulwahid, avocat de la défense, a lui aussi fait une sortie médiatique, ce jeudi. Il a tenu une conférence presse dans son cabinet, sis au nord de Moroni pour faire le point sur le dossier après la remise en liberté de ces sept derniers détenus. L’avocat précisera que ses clients jouissent seulement d’une liberté provisoire assortie de trois conditions. « Ils doivent pointer une seule fois par semaine, se tenir prêts à répondre à toute sollicitation de la justice. Pour quitter l’île de Ngazidja, une autorisation du juge sera aussi nécessaire », a ajouté, Me Fahardine qui a salué les efforts consentis par la ville pour le dénouement de l’affaire. « Même les victimes des actes de vandalisme se sont mobilisées pour la libération des autres prévenus. Cela prouve qu’elles sont convaincues que mes clients ne sont pas impliqués et n’ont participé à aucun acte. Pendant l’instruction, aucun élément n’est venu les remettre en cause », s’est félicité, le conseiller des 17 prévenus dont certains ont été arrêtés depuis le 14 octobre. Inculpés pour association de malfaiteurs, incendie volontaire, destruction de biens, rébellion, refus de respecter l’autorité légale et enfin, diffusion de fausses informations, tous ces détenus avaient été écroués à la maison d’arrêt de Moroni, connu pour ses conditions carcérales dégradantes. Ce n’est que début novembre que la justice a accordé une liberté provisoire à cinq personnes. Il y a trois semaines, un autre inculpé était libéré pour des raisons médicales. On a estimé à 130, le nombre d’habitants de Mbeni interpelés après les altercations opposant des jeunes et des éléments des forces de l’ordre. L’intervention des hommes en treillis le 12 octobre, pour disperser un mawoulid, avait viré à l’affrontements.

Balles réelles

 Des médecins avaient même révélé l’usage de balles réelles. Une version très vite démentie par le chargé de la défense, Youssoufa Mohamed Ali.  Le même ministre qui a refusé d’enquêter sur les accusations d’atteinte présumée à l’intégrité de certaines femmes visant des militaires déployés à Mbeni tant qu’il ne visualisera pas des vidéos prouvant ces crimes. Le bilan des émeutes lui s’élevait à 23 blessés dont 12 grièvement, côté civils, cinq d’entre eux sont même évacués à l’étranger pour des soins. N’ayant pas digéré l’usage brutal de la force pour mater une ville opposante, des habitants avaient incendié en représailles une brigade de la gendarmerie, des immeubles et voitures appartenant à des personnalités considérées comme proches du pouvoir. L’actuel ministre des finances, signataire de l’arrêté, ou encore son directeur de cabinet ont perdu leurs maisons. Chaque année, la communauté musulmane dispose d’un mois durant lequel, les fidèles ont le droit de célébrer le jour qui leur convient ce mawulid. Toutefois, en 2022, le gouvernement a publié un arrêté interdisant l’organisation de toute cérémonie dans l’après-midi sauf les week-ends et les jours fériés. Le but de la mesure est d’éviter la perturbation du fonctionnement de l’administration. La disposition jugée contraire à la constitution suscitera un tollé.  Mais l’arrêté n’a pas réussi à dissuader les habitants de Mbeni lesquels ont maintenu leurs festivités dans l’après-midi, s’attirant les foudres de l’armée. Le problème, de nombreux juristes ont souligné que la violation de l’arrêté constitue seulement une contravention. Or, la sanction prévue par les lois n’est autre que l’amende fixée à 60 euros et non une intervention militaire.

Les premiers spectateurs ont pu (re)découvrir la salle de cinéma Alpa Joe

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La grande salle rouge du cinéma de Mamoudzou commence à se remplir. De nombreux spectateurs sont venus pour regarder “Avatar 2 : la voie de l’eau”.

Après plusieurs et longues années d’attentes dues à des travaux et des rénovations, le cinéma de Mamoudzou rouvre enfin ses portes. Ce vendredi 13 janvier 2023, en présence de plusieurs élus et de quelques membres de la famille d’Alpa Joe, s’est tenue la cérémonie d’inauguration de la réouverture du lieu. Les premiers spectateurs ont pu également pousser la porte pour la projection du film « Avatar 2 : la voie de l’eau » en version 3D.

Soirée « danse et déclaration d’amour » à Kani-Kéli

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La MJC de Kani-Kéli organise le 11 février prochain une soirée de Saint-Valentin sur le thème « Amour, gloire et secrets ». Animé par Tayra, la présentatrice météo phare de Mayotte la 1ère, l’événement réunira plusieurs grands noms de la scène musicale mahoraise : Staco, Zaza Mankaravo ou encore Maître Tapopo. Au programme : concours de danse et de déclarations d’amour ! Rendez-vous sur place à partir de 19h30. Plus d’informations au 06.39.97.93.09 ou au 06.41.31.85.73.

A Bandrélé, la cérémonie des vœux aura lieu le 27 janvier

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Le maire de Bandrélé, Ali Moussa Moussa Ben, invite toute la population de la commune, à la cérémonie des vœux. Celle-ci aura lieu le vendredi 27 janvier, sur le parvis de la mairie, de 13h30 à 16h.

Football : l’ASPH de Mangajou organise ses portes ouvertes le 22 janvier

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Le dimanche 22 janvier, aura lieu la journée portes ouvertes de l’ASPH (Association de Papillon d’Honneur) de Mangajou afin de lancer la saison 2023. Pour se faire, le président de l’association vous attend à la place Manzara de Mangajou. La journée sera l’occasion pour le club de faire découvrir son histoire à travers les faits marquants et récits des anciens, d’informer les parents sur son organisation et son fonctionnement mais aussi d’attirer de nouveaux joueurs et joueuses dans les équipes. Divers animation et activités seront proposées sur place ainsi qu’une buvette et une vente de denrées alimentaires vous pourrez y retrouver aussi l’incontournable «Djoungou » (gâteau mahorais). Par la suite, vous pourrez assister à l’inauguration du « café club de l’ASPH », un nouveau lieu de convivialité et de partage.

Le Dr Martial Henry raconte « 50 ans d’histoire de Mayotte »

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Premier médecin originaire de Mayotte et ancien vice-président du conseil général, Martial Henry livre ses « regards sur 50 ans d’histoire de Mayotte » dans un livre éponyme coécrit avec Emmanuel Tusevo Diasamvu et paru le 5 janvier dernier aux éditions l’Harmattan. Il y décrit son parcours personnel, de son enfance de métis de culture malgache, mahoraise et française jusqu’à son engagement en tant que médecin, humaniste et élu œuvrant pour le développement de Mayotte au sein de la République française. Avec cet ouvrage, Martial Henry – 91 ans – complète son « devoir de mémoire envers la jeunesse mahoraise », renseigne le communiqué de l’éditeur.

L’album de Zily enfin disponible en magasin

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Après la sortie de son album « Imani na amani » (« Foi et paix » en shimaoré) sur les plateformes de streaming musical, la star de la chanson mahoraise Zily a enfin décidé de le sortir en format CD, le 11 janvier 2023.  Composé de neuf titres, celui-ci est disponible dans différents points de ventes. Les fans de l’autrice-compositrice-interprète mahoraise qui veulent se le procurer physiquement peuvent se rendre au sein de la boutique Uvaga, située Immeuble Sana, rue du Commerce, à Mamoudzou. Et pour les personnes qui résident en France métropolitaine, l’album est disponible dans la boutique Africa First, au 103, rue du Faubourg Saint-Denis, 75010 Paris, ouverte du mardi au samedi, 11h à 19h.

Koungou veut soutenir « les projets associatifs innovants »

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La commune de Koungou lance son appel à projets “Vie associative 2023” pour soutenir les projets associatifs innovants et structurants à destination de ses administrés. Les projets destinés aux jeunes seront particulièrement pris en compte. Les intéressés doivent remplir le formulaire CERFA°12156*06, disponible via le lien https://lnkd.in/etCK-d9T et l’envoyer par e-mail à ayouba.chebani@koungou.fr ; pdvkoungou@gmail.com et said.ali@koungou.fr avant le 13 février 2023 à 16h, heure de Mayotte.

Les demandes incomplètes, non signées ou envoyées en dehors des délais ne seront pas instruites. Les porteurs de projet ayant bénéficié de subventions en 2021 et 2022 doivent également fournir un bilan final ou intermédiaire, sans quoi leur demande ne sera pas prise en compte.

Tours d’eau : celui de ce vendredi est avancé à 13h au lieu de 17h

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La coupure est avancée de plusieurs heures, ce vendredi 13 janvier.

La saison des tours d’eau est toujours en cours à Mayotte, toutes les communes vivant au rythme de deux coupures par semaine. Ce vendredi 13 janvier, celles dont l’interruption de l’alimentation en eau est prévue initialement à 17h seront coupées à 13h. Cela concerne Pamandzi, La Vigie, Mamoudzou village, Cavani, Hauts-Vallons, les deux Majicavo, le village de Koungou, ainsi que les communes de Bandraboua, Bouéni et Kani-Kéli.

La société mahoraise des eaux (SMAE) indique que « la situation de l’approvisionnement en eau potable n’est pas bonne à cette heure de la journée (ce midi) et les réserves disponibles dans les ouvrages de stockage ne permettent pas de garantir la continuité du service jusqu’à l’heure de coupure normale ».

La remise en service est annoncée à l’horaire habituel, 5h, ce samedi matin.

Une stalagmite remontée à la surface, « une découverte majeure pour Mayotte »

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Gaby Barathieu, Camille Loisil, Patrick Plantard (plongeurs de l’association) et Bernard Thomassin autour de la stalagmite.

L’association Deep Blue Exploration, qui œuvre pour la découverte et l’étude des peuplements coralliens en zone crépusculaire de Mayotte, comprenez entre 50 et 150 mètres de profondeur, mène une mission intitulée « Gumbo La Baharini ». Ce projet d’intérêt général permet de révéler l’un des trésors cachés du patrimoine naturel de l’île, datant d’environ 20.000 ans, comme cette stalagmite récupérée, ce lundi 9 janvier.

L’exploration avait débuté depuis quelques jours déjà. « Nous avons commencé les plongées le lundi 2 janvier et nous avons plongé tous les jours suivants », explique Gaby Barathieu, président de Deep Blue Exploration. Le projet d’équipe avait pour but d’extraire une stalagmite afin de permettre une étude paléoclimatique. Après plusieurs études et recherches, la solution retenue pour extraire cette stalagmite a été d’équiper les explorateurs d’un perforateur étanche, afin de casser le socle et ainsi pouvoir la remonter. Après plus d’une trentaine de trous et quelques coups de marteaux, c’est chose faite ! La stalagmite de 80 cm de hauteur pour 50 kg, et au bout de gros efforts, est enfin sortie de l’eau, ce lundi.

Une découverte à 70 mètres de profondeur

Afin de mener à bien cette mission, l’équipe constituée de cinq plongeurs, effectuait une opération de plongée à 70 mètres de profondeur dans cette grotte d’origine karstique, noyée il y a environ douze mille ans. L’équipe était répartie « soit en deux palanquées, soit en une seule, avec toujours une sécurité en surface », explique Gaby Barathieu. Lors d’une descente, les plongeurs sont soumis à une pression et plus la plongée est profonde, plus cette pression sera élevée. Pour accéder à la grotte, le groupe réalise donc « une plongée profonde d’une durée de 20 minutes de travail, pour deux heures de décompression », ajoute-t-il, rendant l’exercice particulièrement délicat. Pour le professeur Bernard Thomassin, « il faut être vraiment des plongeurs perfectionnés pour réussir à plonger dans une telle grotte ».

L’idée de cette mission, qui en mahorais signifie « grotte sous-marine », a émergé il y a cinq ans. A l’origine de ce projet, le professeur Bernard Thomassin, océanographe et directeur de recherches honoraire du CNRS, Gaby Barathieu et Olivier Konieczny, tous deux plongeurs chevronnés. Ensuite, l’association Deep Blue Exploration a été créée et une équipe constituée afin de mettre en place des explorations. « Après une première étude sur un petit morceau de stalactite ramassé par Gaby et Olivier lors d’une plongée d’exploration dans la grotte, nous avons décidé d’extraire sur zone une stalagmite pour une meilleure étude et datation », explique Bernard Thomassin, tout juste arrivé sur l’île.

Remonter 20.000 ans en arrière

Pénétrer au sein de cette grotte située aux abords de la barrière de corail dans le sud de l’île, permet de remonter le temps de plusieurs milliers d’années. « Avec cette exploration, nous pourrons raconter l’histoire de Mayotte d’il y a 20.000 ans », assure l’océanographe. Originellement émergée, c’est avec la fonte des glaces et le niveau de la mer qui monta d’environ 135 mètres que la grotte s’est retrouvée ennoyée. Une fois submergées il y a environ 18.000 ans, la grotte et la stalagmite se sont alors trouvées figer au travers des siècles.

En 2016, elle a été découverte « un peu par hasard par des plongeurs, à presque 50 mètres de profondeur », confie Gaby Barathieu. Modification du climat et des saisons des pluies, densité des pluies ou encore composition de l’eau sont autant de secrets que pourra révéler cette stalagmite. Concrètement, « cette étude scientifique va permettre de connaitre la datation précise et d’en savoir plus sur le paléoclimat de Mayotte à l’époque et les caractéristiques principales », note Bernard Thomassin. Les résultats pourront être mis en corrélation avec ceux obtenus lors de prélèvements effectués dans des grottes situés à Madagascar ou en Afrique.

Cette mission extraordinaire constitue « une découverte majeure pour Mayotte » comme l’explique le professeur, en ajoutant que « différentes explorations géomorphiques pourront être réalisées ». Maintenant, la stalagmite va pouvoir être rapatrier en métropole, scanner intégralement et étudier par des équipes spécialisées. Difficile de donner une date précise quant à la parution de l’étude, mais « il y a énormément de choses que l’on peut découvrir », conclut l’océanologue.

« Mamoudzou aura les atouts utiles et nécessaires pour devenir une ville apaisée »

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Le maire, Ambdilwahedou Soumaïla, s’entretient avec le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, avant de monter sur scène.

Après deux ans sans cérémonie des vœux, la mairie de Mamoudzou, profitant de l’inauguration du gymnase Jean-François Hory à M’gombani, a pu s’adresser à la population, sur le parvis de la MJC, ce jeudi. Ambdilwahedou Soumaïla, son premier représentant, y a défendu son mandat et préparer la suite.

L’exercice a eu l’air de lui manquer. Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, a pris le temps de faire le tour de l’assistance pour saluer ses concitoyens venus assister à la cérémonie des vœux, ce jeudi 12 janvier, sur le parvis de la MJC de Mamoudzou. Voilà deux ans que la municipalité n’avait pas tenu un tel événement. Retardé par la pluie et l’arrivée au compte-gouttes des officiels, il a permis au premier magistrat de souhaiter les vœux à la population et dresser un rapide bilan de ses deux ans et demi de mandat. « Sur le plan environnemental par exemple, je rappelle que le conseil municipal a érigé en cause communale, sur les dix prochaines années, la propreté urbaine et le développement durable », indique en premier l’élu. Il fait remarquer que des moyens humains et matériels ont été ajoutés. « Un million d’euros y est consacré », complète-il. La brigade de l’environnement devrait d’ailleurs être assermentée « dans les jours à venir par le procureur de la République ». Il déclare ensuite : « Vous êtes beaucoup à nous demander que ceux qui dégradent impunément et volontairement les espaces communs soient verbalisés. Nous associerons à cela la vidéo-verbalisation que nous allons mettre en œuvre dans les semaines à venir ».

Des postes de police « très prochainement »

Outre l’environnement, le maire a insisté sur le volet sécuritaire et la jeunesse. « Les gilets jaunes à la mahoraise ont investi les abords des écoles », dit-il en faisant référence aux t-shirts des parents-relais. Ce dispositif fonctionnant avec des bénévoles et qui a été mis en place la première fois dans le sud de la commune va être étendu à tout son territoire. Il fait observer que le nombre de policiers à doubler pendant ce mandat (ils sont 60 aujourd’hui) et qu’« une quarantaine de caméras de surveillance seront prochainement installées dans les quatre coins de la ville ». Déjà annoncés depuis un moment, les postes de police de Passamaïnty et à Hauts-Vallons devraient ouvrir « très prochainement ».

« Plus que jamais nous redoublons d’efforts pour que Mamoudzou 2030 soit une ville d’excellence, une ville paisible, une ville dynamique et solidaire », revendique-t-il, s’appuyant également sur l’agenda culturel de sa ville. Il cite pêle-mêle le festival Sanaa, les journées du vivre-ensemble, la course de pirogues. Courant janvier, les nouvelles animations 2023 vont être d’ailleurs annoncées. « Demain, Mamoudzou, par ses projets, aura tous les atouts utiles et nécessaires pour devenir une ville apaisée, attractive, où il fera naturellement bon vivre », a-t-il promis.

Les larmes de Sangouma

De nombreux officiels ont pu se mettre au premier rang pour cette cérémonie très attendue. Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, avait ainsi quitté Dzaoudzi, pour se placer à côté du premier élu du chef-lieu du département. Les maires des villes togolaises d’Agoè-Nyivé 2 et Kloto 1, Bolor Koffi Djabakou et Dogbatse Yawo Winny, ont aussi pu dire quelques mots sur la ville qui les accueille actuellement dans le cadre d’un jumelage. Le discours de Daniel Sangouma, l’ex-sprinteur réunnionais et ex-recordman mondial du 4×100 mètres, a particulièrement retenu l’attention. Invité par la Ville de Mamoudzou toute cette semaine, l’athlète n’a pu retenir ses larmes en évoquant sa relation avec le territoire mahorais. Il a promis d’en être « le meilleur ambassadeur », déclenchant les applaudissements d’un public mahorais qui reprend goût, autant que le maire, à ce genre de manifestations.

Le bruit des ballons remplit déjà le nouveau gymnase Hory

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Le nouveau gymnase Jean-François Hory a été inauguré ce jeudi 12 janvier, juste après la cérémonie des vœux d’Ambdilwahedou Soumaïla, maire de Mamoudzou.

Féru de sport, notamment de handball, l’ancien député Jean-François Hory a donné son nom au nouveau gymnase de Mamoudzou. Retardée par la pandémie, l’inauguration a bien eu lieu, ce jeudi 12 janvier, en marge de la cérémonie des vœux de la ville.

Job-dating : « Je crois avoir trouvé la pépite ! »

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Une dizaine de structures d’insertion par l’activité économique étaient invitées à l’événement, parmi lesquelles : Mlézi Maoré, Msikano, les associations Kaza et Wenka Culture et le CCAS de Bandrélé (en photo).

Ce jeudi 12 janvier, l’Organisation Ingénierie Développement Formation (OIDF) organisait un job-dating dans ses locaux à Cavani : une matinée de rencontre entre diverses structures d’insertion par l’activité économique (SIAE), et la promotion fraîchement certifiée d’encadrants techniques d’insertion (ETI) – une compétence particulièrement recherchée sur le territoire.

De table en table, Justin Plaideau distribue son CV et présente son parcours. Électrotechnicien de métier, le jeune homme vient d’être certifié encadrant technique d’insertion (ETI) au terme de 400 heures de formation à l’Organisation Ingénierie Développement Formation (OIDF). Désormais capable d’assurer – dans son domaine d’expertise – l’encadrement et l’accompagnement professionnel de personnes éloignées du marché du travail, il espère bien décrocher un contrat dans l’une des structures d’insertion par l’activité économique présentes au job-dating organisé ce jeudi 12 janvier dans les locaux de l’OIDF à Cavani.

Un regard circulaire pour évaluer les lieux, quelques pas hésitants… Justin s’assied sur l’une des chaises vacantes. Face à lui, deux représentants du Centre communal d’action sociale de Bandrélé prennent la température. « On finalise la mise en place d’un atelier chantier d’insertion – ACI – pour lequel il ne nous manque plus que l’encadrant technique », explique Islam Hanafi, coordinateur du dispositif. « Il faudra superviser douze agents en insertion sur des travaux de finition : de la plomberie, de l’électricité… ce genre de choses », informe-t-il.  Justin pense avoir les épaules pour le poste. « Théoriquement, on nous a donné des bases solides durant la formation ; et grâce aux stages, je sais que je peux prendre en charge une équipe », assure-t-il.

Au cours de la matinée, tout a été fait pour rassurer les potentiels recruteurs sur les compétences acquises par les jeunes passés par l’OIDF : visite du plateau technique, rappels sur l’exigence de la formation dispensée… « Ça nous rassure de voir que les jeunes ont de l’expérience sur ce sur quoi on les attend », admet le coordinateur. « On se dit qu’on va peut-être tomber sur quelqu’un qui s’y connaît bien. » « On cherche la pépite ! », abonde en souriant sa collègue Ynaya Moussa, la conseillère en insertion professionnelle du CCAS (centre communal d’action sociale).

Un métier « en tension »

A quelques mètres de là, Aress Saïd Ali, le directeur de Msikano, l’a peut-être déjà trouvée. « Une journée comme ça, c’est une aubaine ! », se ravit-il. Le jeune cadre cherche à recruter au moins deux ETI avant la fin de l’année, dans le cadre du déploiement de nouveaux projets. « Mais c’est un métier vraiment en tension. La plupart des postulants qu’on reçoit habituellement n’ont pas été formés pour… Aujourd’hui, les CV sont vraiment excellents ! »

« Il y a un manque criant d’encadrants techniques qualifiés à Mayotte », appuie Anli Said Combo, le référent de la formation ETI, mise en place pour la deuxième fois à l’OIDF. Le responsable a pourtant eu du mal à remplir les bancs de sa promotion. Le directeur général de l’organisme, Cédric Lelaidier renseigne : « La demande est là ; les emplois sont là ; les aides et les financeurs sont là… Mais d’une part, on a des difficultés à trouver des jeunes avec une situation administrative qui leur permette d’entrer en formation. D’autre part, Pôle emploi et les missions locales considèrent ETI comme un métier à part entière, alors que c’est une compétence supplémentaire qui s’ajoute à un métier de base [..] et donc nous envoient des jeunes qui n’ont pas les pré-requis nécessaires pour suivre correctement la formation. »

Pour les diplômés, l’avenir s’annonce prometteur : Anli Said Combo rapporte « 99 % d’insertion » pour la première vague d’encadrants techniques d’insertion formés à l’OIDF en 2017.

Un retour à la (brique de) terre (3/3) : Des jeunes prêts à assurer la relève de la filière sur l’île

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La brique fait peu à peu sa réapparition dans les constructions de l’île, notamment dans les bâtiments des institutions.

Danjée Goulamhoussein, originaire de Pamandzi, a créé sa petite unité de production de briques de terre compressée (BTC) en juin 2022, la « SARL DIPAK Production de briques ». De la brique, il en a vu faire chez lui dans son enfance, son père étant un artisan l’utilisant dans les années 80.

C’est à son retour dans son île natale, récemment, que Danjée Goulamhoussein découvre véritablement l’univers de la brique de terre compressée en participant à la création d’une coopérative de BTC mahoraise dont il est cogérant. Cela lui procure la motivation nécessaire d’intégrer ce secteur d’activité pour aider son père à structurer sa petite entreprise de construction. Vieux renard qui en a vu beaucoup passer sous ses yeux, ce dernier lui conseille de plutôt créer sa propre activité en lui assurant de son assistance en cas de nécessité. Prudent, ayant vécu la dislocation de la filière brique de terre il y a vingt ans environ, son père n’était pas convaincu par les innovations mises en avant (notions de décarbonisation) pour annoncer une renaissance de la production de BTC nouvelle génération dans le département.

Suivant les recommandations paternelles, Dandjée s’attèle à créer son entreprise, d’abord en qualité d’auto-entrepreneur en 2021, puis en SARL l’année dernière afin de pouvoir embaucher des salariés. Diplômé en comptabilité, informatique et assistance de gestion, il a également à son arc, un CAP de maçonnerie. Il se rapproche des opérateurs locaux qui utilisent ce matériau, la Société immobilière de Mayotte (SIM) et le rectorat de Mayotte en particulier. Pour ce jeune entrepreneur, la production de la brique en terre compressée répond à plusieurs problématiques qui se posent à Mayotte, telles que le développement économique ou la valorisation des déchets. En effet, il insiste sur le fait que la terre est un déchet qui impacte l’environnement terrestre et le lagon où il se superpose dans les fonds marins. En la récupérant sur les chantiers publics ou privés, les producteurs de BTC rendent également service à la nature et contribuent à sa préservation. Pour lui, cette brique un matériau appréciable à d’autres titres car elle entre dans une économie circulaire, chose rare à Mayotte pour être soulignée. A l’inverse du plastique, du verre ou de la ferraille, elle est réutilisable sur place à l’infini.

Peu consommateur d’eau potable

Un mur de briques en fin de vie peut être broyé et réintroduit dans la chaîne de fabrication sans qu’il ne soit nécessaire de l’exporter hors de l’île pour le retraiter. Il permet également de préserver une ressource insuffisante et très précieuse sur le territoire, l’eau potable, extrêmement utilisée dans la production du béton ou du parpaing. Dandjée Goulamhoussein explique que les eaux usées, comme les eaux de pluie peuvent parfaitement être utilisées pour fabriquer des BTC sans altérer la qualité finale du produit. L’avenir de la filière, il y croit sérieusement malgré l’approche très réservée de son père qui ne voit pas trop ce qu’il est en train de faire avec des volumes importants de terre amassés sur un foncier familial. « Il a fallu que je l’amène visiter un chantier de gymnase, où je suis sous-traitant, dans l’enceinte du collège Bouéni M’titi à Labattoir pour qu’il réalise véritablement la renaissance de la filière. Je pense qu’il a compris que les temps ont changé et qu’un nouveau processus est enclenché », confie-t-il. En effet, entre les années 80 et actuellement en 2023, le contexte a complètement changé. Le coût de la vie n’est plus le même, le nombre d’habitants et de logements à construire pour les abriter est extrêmement important, par conséquent, la taille des projets et le style de bâtiments n’est plus comparable. On construit en hauteur à plusieurs niveaux. Un projet SIM de vingt logements nécessite 50.000 pièces de BTC à produire, alors qu’ils sont juste quatre artisans à s’être lancer dans ce nouveau marché. Ces artisans ont besoin d’investissements pour acquérir des presses automatisées. Dandjée Goulamhoussein lui a démarré son activité en récupérant l’ancienne machine de son père qui avait été laissé à l’abandon. Bien que complètement rouillée, il a réussi à lui redonner un nouveau souffle. Depuis, il en a acheté une neuve en Belgique où le fournisseur suit de très près la renaissance de la filière à Mayotte et s’apprête même à venir y faire un tour dans les prochaines semaines. Il faut dire que la brique de terre compressée est véritablement redevenue un produit à la mode. Les projets ne manquent pas et les flux demandés sont beaucoup trop importants pour la filière actuelle. Pour exemple, le lycée professionnel des métiers du bâtiment à Longoni devait consommer un million de BTC. Faute pour les producteurs de pouvoir suivre la commande, le nombre a finalement été revu à la baisse pour arriver à 360.000 unités. « Outre les différents projets portés par le rectorat de Mayotte, il y a également l’extension de la préfecture de Mamoudzou et un grand nombre de logements qui nécessitent une production de type industriel. Action Logement vient de lancer un appel d’offre pour le projet Alma pour lequel ont été retenus l’association Art Terre et l’entreprise Colas », précise le jeune entrepreneur.

Il faudra lutter contre certains stéréotypes pour repositionner la BTC à Mayotte

La filière BTC est déjà confrontée à un problème important, la volatilité des prix du mètre carré qui a déjà plongé certains chantiers à l’arrêt. En effet, comme dans les années 80, le produit a ses détracteurs qui n’hésitent pas à proposer des prix exorbitants dans le seul but de le rendre inabordable au profit du parpaing et du béton. Un procédé paradoxal quand on sait que les départements des Antilles et de Guyane ont commencé à exporter la BTC en métropole, et avec l’aide d’un partenariat avec le groupe Leroy Merlin. Autre problème que la filière brique devra affronter à moyen et long terme, les stéréotypes des « bons standards » importés d’ailleurs. Tout le monde désire vivre dans des tours de béton, symbole de modernité, alors que l’inflation frappe le produit. « Il suffit d’aller faire un tour dans les quincailleries pour se faire une idée de la cherté de certains produits, et par extension, de la vie tout court à Mayotte. En sachant que le processus n’est pas près de s’arrêter et encore moins de s’inverser », fait remarquer Dandjée Goulamhoussein. Il estime qu’il faudra trouver des personnalités locales qui puissent porter le matériau BTC et le valoriser auprès de la population comme ce fut le cas dans les années 80. Il s’agit d’assoir une stratégie de production et consommation locale qui répondra à tous les critères ci-dessus énoncés.

Une certification supportée par le contribuable mahorais

Pour redonner à la brique de terre compressée mahoraise ses lettres de noblesse, il a fallu réaliser un travail acharné sur plusieurs années de normalisation. Sans cela il aurait été impossible de convaincre les assurances d’agréer pour la garantie décennale désormais en vigueur dans notre département. Près de 800 briques ont dû être acheminées en métropole par conteneur dans différents laboratoires spécialisés. Elles y ont subi une batterie de tests pour prouver leur résistance à l’eau, le feu, l’abrasion et les tremblements de terre et la dégénérescence. Ce sont des procédures extrêmement coûteuses, supportées par les contribuables mahorais, au travers de fonds publics. Il s’agit d’une certification nationale qui indique les contraintes et les usages de la BTC, exactement comme pour le béton, le parpaing et le fer. Les professionnels du secteur regrettent tous que les autorités locales n’aient pas investi pour que ces tests aient été réalisé sur place et permettre à Mayotte d’en tirer profit au moyen de brevets par exemple. Aujourd’hui, ce sont de grands acteurs parisiens qui utilisent ce process à leur profit sans rien reverser à notre île. Autre incohérence qu’ils soulèvent, l’attribution par le conseil départemental d’une subvention de 300.000 euros à une université de Tarbes pour une étude sur la brique de fibre sans que des stagiaires mahorais n’y soient intégrés. Ils estiment que cette somme aurait parfaitement pu être mis à disposition du centre universitaire de Mayotte avec des retombées locales à la clé. La filière de la brique de terre compressée a besoin de soutien financier public conséquent pour permettre l’installation d’un maximum de jeunes entrepreneurs.

Tribune libre : Érosion marine : « Pourquoi Mayotte rate les trains règlementaires ? »

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La mer menace déjà les habitations sur l’île. A Bouéni par exemple, les habitants voient les vagues se rapprocher chaque année.

Comme beaucoup de départements français disposant d’un littoral, Mayotte est touchée par l’érosion. Un phénomène qui se couple en plus avec l’activité du volcan sous-marin. Présidente de Maoré Solidaire, Anchya Bamana alerte sur les risques locaux, regrettant que les communes mahoraises soient absentes d’un décret sur la question.

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Anchya Bamana, fille de l’ex-président du conseil général de Mayotte, Younoussa Bamana, est la présidente de Maoré Solidaire.

Lors de son dernier séjour dans l’île au lagon, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, s’est rendu dans les communes de Bouéni et de Kani-Kéli, afin de parler des thèmes de l’environnement et du développement économique. Ce déplacement dans le sud de l’île avait pour but de parler écologie…

Justement, parlons-en ! Le ministre a eu raison de s’intéresser à cette question de l’écologie eu égard des effets du réchauffement climatique sur le territoire national de manière générale, et sur nos territoires iliens en particulier.

En effet, la loi « climat et résilience » du 22 août 2021 a mis en place des outils pour s’adapter au phénomène du changement climatique. Dans le chapitre consacré à l’érosion côtière, elle prévoit l’identification des communes exposées à ce phénomène sur le territoire national et dans les départements d’Outre-mer. C’est désormais chose faite avec la parution du décret n° 2022-750 du 29 avril 2022 qui établit concrètement la liste de 126 communes concernées par ce phénomène d’érosion et de retrait de côte. Dans ces communes, l’action en matière d’urbanisme et la politique d’aménagement doit être adaptée aux phénomènes hydrosédimentaires entraînant l’érosion du littoral, en application de l’article L. 321-15 du code de l’environnement.

Des interdictions de construire à prévoir

En conséquence, les maires concernés devront réaliser des cartes du risque du littoral à trente ans et cent ans. Ces éléments serviront de base à de nouvelles règles d’aménagement du territoire, allant jusqu’à des interdictions de construire dans certains endroits. Car, l’érosion côtière, processus naturel, est responsable de l’abaissement des plages, du recul des dunes et des falaises. Les risques sont tels que cette érosion peut submerger une maison ou un bâtiment situé(e) trop près d’une côte.

Force est de constater que les communes de Mayotte ne sont pas identifiées dans ce décret. Encore une anomalie, un oubli ?…ou plutôt une injustice de plus qui mérite d’être relevée, alors que 16 communes sur 17 sont concernées par ce texte. Il est affligeant de constater que les communes de Mayotte ont encore une fois raté ce train règlementaire, face à un sujet hyper important qui impacte fortement la politique d’aménagement du territoire à venir.

Le volcan sous-marin lui aussi fautif

Pour cause, entre mai et septembre 2018, Mayotte a vécu au rythme des tremblements de terre. Durant cinq mois, le département a connu des dizaines de secousses qui ont entrainé des dégâts et inquiété la population. A ce sujet, les scientifiques sont très clairs, à l’image de Nathalie Feuillet, physicienne, qui a participé aux investigations du volcan en août 2019 et qui soutient : « Si le volcan sous-marin continue de grossir, Mayotte continue elle de s’enfoncer et de se déplacer. L’île de Mayotte est posée sur une poche de magma qui se vide. C’est comme quand on appuie sur un tube de dentifrice, cela s’affaisse d’un côté et cela sort de l’autre ». Par conséquent, le phénomène de grande marée est aggravé par cet affaissement de l’île, avec un fort risque de submersion marine des côtes.

Le rappel mérite d’être fait aux autorités locales, car gouverner c’est prévoir ! Il est donc urgent et primordial d’intégrer les seize communes de Mayotte dans ce décret, car il n’est jamais tard pour mieux faire…

En effet, l’article L321-15 du code de l’environnement précise que « …. la liste des communes peut à tout moment être complétée à la demande d’une commune souhaitant adapter son action en matière d’urbanisme et sa politique d’aménagement … sous réserve de l’avis favorable de l’autorité compétente… », c’est-à-dire le maire.

Grève chez EDM : un accord a été trouvé entre direction et grévistes

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La grève de trois semaines de l'intersyndicale CGT-FO a pris fin, ce jeudi 12 janvier. Un accord a été signé à 17h.

La grève chez Electricité de Mayotte est finie ! La direction et l’intersyndicale CGT-FO ont réussi à s’entendre, ce jeudi 12 janvier, après trois semaines d’un conflit particulièrement virulent. La prime pouvoir d’achat a été augmentée pour atteindre les 2.000 euros et la direction s’est engagée à augmenter tous les salariés à nouveau en 2024.

« Aujourd’hui, jeudi 12 janvier 2023, un accord de sortie de grève a été signé par la direction et l’intersyndicale CGT-FO à 17h. » C’est par ce communiqué laconique qu’Electricité de Mayotte annonce que la grève d’une partie de ses salariés se termine, ce jeudi. Le conflit a duré près de trois semaines et tournait autour des conditions salariales et des primes. Le 30 décembre, la direction et deux syndicats minoritaires (CFE-CGC et Unsa) ont trouvé un accord qui établit à +10% l’évolution moyenne des salaires dans le groupe et une prime de 1.500 euros pour tous les salariés. Ce qui n’était pas suffisant pour la CGT-Ma et FO-EDM qui étaient en grève depuis le 21 décembre. Ils demandaient notamment que la prime soit portée à 3.000 euros.

Des accusations de sabotage

En marge de la mobilisation, de nombreux incidents ont touché le fournisseur d’électricité. Les moteurs du site de Longoni ont été mis à l’arrêt, le soir du 30 décembre. Un transformateur a été volontairement incendié à Sada, dans la nuit du 6 au 7 janvier. Un autre a failli l’être à Dzoumogné. Plusieurs coupures de courant sont intervenues partout sur l’île, entraînant avec elles l’arrêt des usines de potabilisation de la Société mahoraise des eaux (SMAE) et donc de nouvelles coupures d’eau. Des dégradations sur l’alimentation électrique du siège à Kawéni ont aussi été constatées, les jours où les deux parties adverses se rencontraient.

Les grévistes se sont défendus d’être responsables de ces actes. Cependant, plusieurs plaintes ont été déposées et plusieurs employés d’EDM ayant participé aux dégradations de Kawéni peuvent faire l’objet de poursuites. La menace de sanctions disciplinaires était devenue d’ailleurs le dernier point bloquant dans les négociations, depuis le vendredi 6 janvier. Le directeur d’EDM, Claude Hartmann, se montrait opposé à l’abandon de sanctions comme il était de coutume dans l’entreprise, invoquant « qu’ils avaient été trop loin ».

Ce jeudi donc, après deux jours de négociations, les parties ont pu se mettre d’accord vers 17h. La prime pouvoir d’achat est passée à 2.000 euros et de nouvelles augmentations « pour tous les salariés » doivent intervenir en 2024. Concernant les sanctions disciplinaires, la phrase proposée par l’intersyndicale que Claude Hartmann ne souhaitait pas signer a été modifiée. Celle-ci n’exclut pas totalement les sanctions dorénavant.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes