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A Petite-Terre, le chemin de croix pour obtenir du gaz

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Un alignement de bonbonnes de gaz sous le soleil pour des mères de famille excédées d'atteindre des heures.

A Petite-Terre,  acheter une bouteille de gaz tourne au cauchemar. Depuis le cyclone Chido, les habitants font la queue pendant des heures dans l’espoir d’en obtenir une, souvent sans succès.

Des longues files d’attente sous le soleil ardent de la saison des pluies, juste pour espérer acheter une recharge de gaz butane, c’est le quotidien de beaucoup de personnes à Petite-Terre. Si la manœuvre n’a rien d’exceptionnel pour les habitants de Mayotte, projetée dans le contexte de l’après cyclone Chido, des voix s’élèvent pour dénoncer le rationnement auquel est soumis la Petite-Terre.

« Vraiment, je n’en peux plus, je suis exténuée, mais je ne bougerai pas d’ici tant que je n’aurai pas obtenu du gaz ce matin. Le traitement qu’on nous inflige depuis un mois est inhumain, exprime Soiyarta Abdoulhadi, une habitante de Labattoir. Mère de trois enfants en bas âge, elle explique qu’elle ne cuisine plus depuis plus de trois semaines faute d’avoir du gaz. Voilà plus de 20 jours qu’elle court partout à la recherche du précieux combustible et qu’elle revient sans cesse bredouille à la maison. Après le cyclone Chido, elle a fait tourner sa cuisine avec une bonbonne de gaz dont il ne restait plus que 1/8 e de sa contenance. Par malchance, celle-ci ne lui aura profité que 3 jours, la laissant sans autre recours que des boîtes de conserve et du riz cuit au feu de bois. « Dans la nuit, une personne est venue me la subtiliser sans que je ne m’en rende compte. Sûrement quelqu’un du voisinage qui connaît bien ma maison. », rapporte-elle. Depuis, elle ne cuisine plus et n’a toujours pas réussi à se fournir à nouveau. « Il y a à peine une quinzaine de jours que la Petite-Terre est à nouveau réalimentée en gaz, dans une désorganisation absolue, sans calendrier précis. Une semaine, on vous dit le mardi vous en aurez, finalement rien au bout de 2 jours. On vous dit ensuite revenez samedi et ce jour-là, vous apprenez que vous avez raté le coche et que la distribution a finalement eu lieu la veille vendredi », s’agace-t-elle.

Faire la queue dès le lever du jour

La mère de famille n’est pas la seule à dénoncer une telle situation, changeante d’une semaine à l’autre, obligeant nombre d’individus à patienter des heures durant sous un soleil de plomb, devant les boutiques et les doukas revendeurs de gaz. Certains s’y installent dès le lever du jour dans le mince espoir de figurer parmi les heureux bénéficiaires du jour.  Si le gaz donne lieu à autant de colère et d’impatience en Petite-Terre, c’est que l’offre est plus que jamais en dessous de la demande depuis le passage du cyclone Chido. Contre toute attente, ce jeudi janvier 2025, plusieurs camions ont été autorisés à faire la traversée pour alimenter les boutiques de Dzaoudzi-Labattoir et Pamandzi. Plus de peur donc que de mal pour les usagers alignés en fil indienne sous le soleil de 10 à 11 heures.

« Les personnes remplacent la tôle par le béton », les quincailleries prises d’assaut depuis Chido

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Les camions qui repartent d'Oté matériaux sont principalement chargés de gravier et du sable pour faire du béton.

Depuis les passages du cyclone Chido et de la tempête Dikeledi, les quincailleries sont débordées. Les clients viennent en priorité acheter de quoi refaire leur toit. Reportage dans les magasins du centre de Mayotte.

Prise électrique à la main, Amada quitte la quincaillerie Super Bois de Sada ce jeudi. Depuis que « tout a été cassé » chez lui après le cyclone Chido, il vient se fournir dans la boutique. «  Je répare l’électricité pour qu’on puisse être alimenté. C’est pour essayer de retrouver une vie normale », ironise-t-il. Depuis le passage du cyclone, le magasin Super Bois n’a pas connu de répit, il a rouvert seulement trois jours après. La demande était forte. «  Les clients cherchaient des bâches pour fermer leur toit qui s’est arraché et des clous », raconte Dounia Farsi, caissière et conseillère dans le magasin. Aujourd’hui, ces deux produits sont en rupture de stock. « Désormais, on a une grosse demande pour trouver du contreplaqué », indique-t-elle.

A Combani, à la quincaillerie Oté matériaux, c’est la cohue ce jeudi matin. Des camions défilent en continu pour s’approvisionner en gravier ou en sable. « Depuis 7 h, ça ne s’arrête pas. Depuis deux jours c’est très intense », commente le directeur Michel Ndong. Le magasin est la grande quincaillerie du centre de Mayotte. « Ici on vend du sable, du gravier, du parpaing, du fer, du bois, nous vendons peu de petite quincaillerie contrairement à d’autres magasins ». Particuliers comme professionnels viennent sur place. Faika, habitante de Ouangani est venue acheter du sable pour faire du carrelage dans sa maison. La demande en sable et gravier pour faire du béton a explosé. « Après ce qu’il s’est passé, les personnes remplacent la tôle par le béton », observe le directeur de l’entreprise de neuf salariés.

Pénurie de tôles

Néanmoins, la tôle trouve toujours preneur, elle est d’ailleurs en rupture de stock à Oté matériaux. Ces deux derniers jours, la fréquentation dans son magasin est particulièrement importante, elle peut s’expliquer par plusieurs raisons selon lui. « Avant, il y avait moins de monde, car il était encore difficile de trouver de l’essence, les clients attendaient aussi le retour des assurances ». Malgré l’affluence, l’équipe connaît toujours des difficultés pour travailler convenablement, car l’électricité n’a pas été rétablie dans les locaux. « Nous avons un groupe électrogène, mais il ne fonctionne pas en continu, pour la facturation et suivre les commandes, c’est difficile, nous n’avons pas de visibilité », s’impatiente Michel Ndong.

Mamoudzou se mobilise pour les makis après le cyclone Chido

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Les associations environnementales insistent sur le fait qu'il ne faut pas nourrir les makis.

Le mercredi 15 janvier, la Ville de Mamoudzou a organisé une réunion de sensibilisation consacrée à la situation des makis. Depuis le passage du cyclone Chido, qui a frappé l’île le 14 décembre, de nombreux makis errent dans les villages, exposés aux attaques de chiens ou aux dangers des routes.

« C’est un animal emblématique de l’île », rappelle Saïd Mohamed Djanfar, adjoint au maire chargé de l’économie. Face à la situation critique, des acteurs locaux tels que Mayotte Nature Environnement et les Naturalistes de Mayotte se sont réunis pour dresser un état des lieux et réfléchir à des mesures de préservation.

Le cyclone a dévasté les ressources alimentaires des makis, déblayant les fruits et la végétation sur son passage. En conséquence, ces lémuriens frugivores, dont la population est estimée à 20.000 individus sur l’île, peinent à se nourrir. « Ils s’adaptent en mangeant des pousses, des bourgeons ou des fleurs, mais ce n’est pas suffisant », alerte Michel Charpentier, président des Naturalistes de Mayotte.

Ces animaux sociaux, organisés en groupes de six à douze individus, souffrent également d’une perte de repères physiques et sociaux. Leur déplacement, d’ordinaire de branche en branche, est rendu difficile par les dégâts causés aux arbres par le cyclone.

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Alors qu’il n’y a plus de fruits sur les arbres, les makis n’ont presque plus de nourriture depuis le cyclone.

Ne pas nourrir les makis

Lors de cette réunion, les experts ont unanimement recommandé de ne pas nourrir les makis. « Cela risque de provoquer une surpopulation incontrôlée, comme cela a été observé sur l’îlot Mbouzi », explique Ibouroi Mohamed Thani, conservateur de la Réserve naturelle nationale de l’îlot Mbouzi. « Nourrir les makis peut aussi favoriser la transmission de maladies entre eux et les humains, car ces lémuriens sont des réservoirs pathogènes », ajoute le président des Naturalistes de Mayotte. De plus, les habituer à recevoir de la nourriture rend difficile tout retour à l’autonomie, au risque d’engendrer un comportement agressif, s’ils n’obtiennent pas ce qu’ils attendent.

Quelles solutions pour préserver les makis ?

Face à l’urgence, plusieurs pistes ont été évoquées pour préserver les makis : notamment celle de laisser la nature suivre son cours pour permettre aux écosystèmes de se rééquilibrer naturellement, réaliser des études diagnostiques afin d’évaluer les taux de mortalité et de déterminer si la population actuelle est viable ou encore sensibiliser les Mahorais, notamment les automobilistes, aux dangers auxquels sont confrontés les makis.

Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les makis sont déjà considérés comme une espèce quasi menacée. « Même si la population peut s’adapter, cela nécessitera du temps », conclut Ibouroi Mohamed Than.

Un stage de danse au pôle culturel de Chirongui

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L’association HIP HOP Evolution propose des ateliers de danse hip-hop dans le but de créer une « crew sud » pour la STREET DANCERS SHOW qui aura lieu ce dimanche 19 janvier au Pôle Culturel de Chirongui. Les ateliers auront lieu ce jeudi 16 et vendredi 17 janvier de 10h à 12h, à partir de 8 ans. La participation est gratuite sur inscription obligatoire par mail à poleculturel@chirongui.yt ou au 0639 72.25.67

La Poste reprend ses activités après Dikeledi

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Après la tempête tropicale Dikeledi, la Poste est aujourd’hui en mesure de reprendre une partie de ses activités postales et bancaires. Après une réouverture progressive début janvier, ce sont désormais neuf bureaux de poste qui sont accessibles aux clients chaque jour, de 8h à 14h : Combani, Dzaoudi-Labattoir, Kaweni, Dzoumogné, Sada, Passamaïnty, Chirongui, Dembéni et M’tsamboro. Les clients peuvent également rencontrer leur conseiller bancaire dans ces bureaux, ou contacter le 36 39 pour toute question relative à leurs comptes. De même, deux centres d’examen du permis auto et moto ont rouvert leurs portes et accueillent les candidats le mardi à Dzaoudzi-Labattoir et le mercredi à Combani. Les candidats peuvent s’inscrire en ligne sur le site www.lecode.laposte.fr. Enfin, La Poste a également remis en service et réapprovisionné quinze de ses distributeurs automatiques de billets La Banque Postale.

Quelques consignes pour prendre soin des makis

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Le réseau EEDD 976 a publié des recommandations concernant le comportement à adopter avec la faune éprouvée par Chido, avec l’appui du primatologue Laurent Tarnaud. Le passage du cyclone Chido a fortement impacté la végétation de Mayotte, privant les makis de leurs sources naturelles de nourriture. Ces primates, frugivores-folivores, s’adaptent en consommant des feuilles lorsque les fruits se font rares. Cependant, il est essentiel de bien comprendre comment les aider sans leur nuire. Il ne faut pas les nourrir de façon désorganisée et rassembler des fruits en un seul endroit peut provoquer de la compétition et du stress entre les makis, déjà affaiblis. Il ne faut pas donner des aliments inadaptés en évitant absolument les gâteaux, le pain ou tout autre aliment transformé. Leur système digestif n’est pas adapté et cela pourrait les affaiblir davantage. Il vaut mieux laisser la nature suivre son cours. La végétation devrait progressivement reverdir. Les makis sont capables de s’adapter en consommant des feuilles en attendant. Si vous décidez quand même de les nourrir, il faut proposer uniquement des fruits frais, installer plusieurs points de nourrissage espacés pour éviter la promiscuité et le stress, placez les fruits en hauteur pour les protéger des autres animaux. Un maki mange environ 300 g de nourriture par jour. “En résumé, le meilleur geste est souvent de ne rien faire. La nature, bien que parfois cruelle, est résiliente. Donnons-lui le temps de restaurer l’équilibre de cet écosystème unique”, écrit le réseau dans son communiqué.

La loi d’urgence adoptée en commission

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Premier grand rouage législatif du plan « Mayotte Debout », le projet de loi d’urgence a passé son premier cap à l’Assemblée nationale via deux réunions de la commission des affaires économiques, ces lundi et mardi. Centré sur la reconstruction ou des mesures économiques et sociales, le texte présenté par Manuel Valls, le ministre de l’Outremer, et rapporté par Estelle Youssouffa, députée de la première circonscription de Mayotte, a vu ses 22 articles amendés. En effet, les députés des différents groupes politiques ont surtout poussé pour davantage d’exigence pour ce dispositif qui doit répondre aux conséquences du cyclone Chido. L’établissement public dédié à la reconstruction de Mayotte par exemple, dont cette loi entérine la création, devra fournir un rapport annuel sur ses activités suite à un amendement déposé par la parlementaire mahoraise. Un autre de Dominique Voynet, la députée Écologistes et ancienne directrice de l’Agence régionale de santé de Mayotte, doit permettre de dresser un bilan humain de la catastrophe du samedi 14 décembre, celui provisoire des autorités (39 morts et des dizaines de disparus) suscitant la méfiance. Philippe Gosselin, député Les Républicains, a également fait adopter un amendement exigeant un rapport sur l’impact des écarts de prestations sociales sur le niveau de vie des Mahorais et « propose un calendrier d’alignement sur celles de l’Hexagone ».

Plusieurs fois abordée, l’immigration ne figure pas dans ce projet de loi qui arrive à l’hémicycle, le lundi 20 janvier, le conseil constitutionnel ayant déclaré irrecevables la plupart des amendements y faisant référence. Mais le sujet devrait rapidement revenir dans la loi-programme promise « dans les trois mois » dans le plan « Mayotte Debout ».

« Le cyclone n’a épargné aucune culture »

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Toutes les exploitations agricoles ont souffert du passage du cyclone Chido, le 14 décembre 2024.

Au lendemain de Chido, les agriculteurs ont découvert avec effroi les ravages causés sur leurs exploitations. Ange Dusom, président du syndicat des Jeunes Agriculteurs (JA) Outre-mer, fait le point sur la réponse de l’État qui tarde à venir et sur les besoins du secteur.

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Ange Dusom est président du syndicat des Jeunes Agriculteurs.

Flash Infos : Les exploitations agricoles ont été ravagées durant le cyclone Chido, le 14 décembre dernier. Est-ce-que votre syndicat des Jeunes Agriculteurs (JA) a pu dresser un bilan des pertes ?

Ange Dusom : Le cyclone n’a épargné aucune culture. J’ai été dans la commune de Dembéni, chez Corinne Avice, tous les régimes de bananes étaient au sol. Plus une culture est haute, plus elle a été impactée. Donc ce qui a été le plus épargné ce sont les cultures relativement basses ou celles qui étaient à un stade de production relativement bas. Le manioc, les boutures sont cassés, mais les racines sont restées, donc on peut peut-être les récupérer. Il aurait fallu néanmoins avoir dans l’urgence l’importation de certaines boutures pour replanter assez rapidement. 

F. I. : Est-ce qu’on sait déjà si la tempête tropicale Dikeledi a aggravé la situation ?

A. D. : Pour l’instant, c’est compliqué de faire un bilan. On sait déjà que des agriculteurs ont perdu leurs animaux avec des glissements de terrain. Avec les toits abîmés, l’eau a pu rentrer et les animaux ont été plus exposés. Il y a eu des morts aussi bien chez les petits animaux que chez les bovins. 

F. I. : Quelle aide ont reçu les agriculteurs concrètement pour l’instant ?

A. D. : Pour l’instant, concrètement, le seul matériel que les agriculteurs ont reçu est du matériel qui a permis de déblayer les pistes. C’est du matériel que le syndicat a négocié avec le syndicat JA-FNSEA. Cent tronçonneuses ont été mises à disposition des groupements, à des agents du conseil départemental et à des sapeurs pompiers pour déblayer les pistes. Ce n’est pas une aide de l’État, je le précise. En effet les tronçonneuses étaient un besoin d’urgence, car on ne pouvait pas avoir accès aux exploitations. Depuis, au moment où je vous parle, jusqu’à aujourd’hui, les agriculteurs n’ont pas reçu une aide liée au cyclone Chido. Pour l’instant ce ne sont que des réunions et des réunions. Le bilan économique global n’a pas encore été fait un mois après. C’est à la Chambre d’Agriculture de le faire.

F. I. : Quelles sont les priorités actuellement selon votre syndicat ?

A. D. : Les agriculteurs n’attendent pas pour rebâtir, ils le font déjà avec les moyens du bord. Ce qui est urgent est que les aides qui étaient déjà dues avant Chido soient payées. Ce sont des aides, qui certaines devaient être payées l’année dernière, qui ne sont toujours pas payées. Ça devrait être la première chose à faire. Les infrastructures, il faut les retaper, or il n’y a pas assez de matériel sur le territoire. Il nous faut donc des bâches pour les serres et les bâtiments.

F. I. : Est-ce que selon vous, le projet de loi d’urgence pour Mayotte apporte une réponse satisfaisante aux problématiques des agriculteurs ?

A. D. : J’ai lu les vingt-deux articles du projet de loi d’urgence pour Mayotte. Sur ces vingt-deux articles, il n’y a pas grand chose pour le monde agricole, pour ne pas dire rien. Maintenant, c’est à la Chambre d’agriculture, au conseil départemental, aux organismes professionnels de faire des amendements pour les envoyer aux parlementaires. 

F. I. : Dans quel état d’esprit sont les agriculteurs aujourd’hui, un mois après le passage du cyclone ?

A. D. : Pour certains, ce qu’ils ont mis quinze ans à construire est tombé au sol en seulement quelques heures. Ça casse le moral, c’est sûr, surtout pour ceux qui venaient de finir de payer leur emprunt et qui avaient des salariés. Il y a eu le choc de perdre son outil de travail. Comment repartir ? Après l’état de choc, il y a eu l’impatience face aux réponses de l’État, qu’on attend encore aujourd’hui. 

Au musée de Mayotte, 98% du patrimoine sous l’eau s’en est sorti

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Abdul-Karim Ben Saïd est le directeur du musée de Mayotte.

Abdul-Karim Ben Saïd, directeur du musée de Mayotte, témoigne des dégâts subis par les monuments historiques après le passage du cyclone Chido et de la tempête tropicale Dikeledi.

Flash Infos : Le cyclone Chido, puis la tempête tropicale Dikeledi, ont frappé Mayotte en moins d’un mois. Quel est l’état actuel du musée et des infrastructures qui l’entourent ?

Abdul-Karim Ben Saïd : Sur la question des infrastructures, il y a deux choses à évoquer. Deux bâtiments classés monuments historiques sont mobilisés pour le projet musée, l’ancienne caserne de Dzaoudzi et la résidence des gouverneurs. Ensuite, deux bâtis nous accueillent administrativement et accueillent nos conservations. Les deux monuments historiques ont perdu leurs toits comme bon nombre à Mayotte. Il s’agit de bâtiments anciens qui n’étaient sans doute pas conçus pour affronter ces deux tempêtes. La perte de ces toits fragilise les deux bâtiments qui sont anciens, l’un datant de 1844 pour la résidence des gouverneurs et l’autre de 1845 pour l’ancienne caserne.

FI. : Le bâtiment principal a été fragilisé par les tremblements de terre liés au volcan Fani Maoré il y a plusieurs années. L’a-t-il été davantage après le cyclone

A.-K. B. S. : Les bâtiments n’étaient pas construits pour recevoir autant d’intempéries. Il y a fort à parier qu’il y a des effets, mais je ne saurais dire à quel point. Une expertise, qui se fera prochainement, nous dira ce qu’il en est de la caserne et de la résidence des gouverneurs à Dzaoudzi. Pour la caserne, des travaux de mise aux normes devaient commencer ce mois de janvier, pour rouvrir d’ici un an. Mais suite au cyclone Chido, on doit attendre une expertise. Le toit, qui n’était pas concerné par les travaux, s’est envolé. Le bâtiment est soumis à la pluie. Ce sont des bâtiments faits de chaux. Nous sommes donc en train de le couvrir d’une bâche. Malheureusement, la bâche n’a pas tenu lors de Dikeledi. L’entreprise choisie pour couvrir les monuments de bâche travaille encore là-dessus, au moins pour éviter que les bâtiments historiques ne soient exposés à l’eau. En attendant une expertise qui doit arriver la semaine prochaine, eux aussi sont bloqués à La Réunion du fait du contexte actuel. Ce n’est qu’à partir de cette expertise que nous saurons comment prendre en compte ces éléments nouveaux.

F.I. : Comment ces bâtiments ont pu tenir face à ces deux tempêtes cycloniques ?

A.-K. B. S. : Disons que ce sont des bâtiments “costauds” parce qu’ils ont pu résister à deux phénomènes auxquels ils n’étaient pas du tout habitués. Je pense qu’ils ont plutôt bien résisté. Maintenant, il faudrait ne pas laisser ces bâtiments à découvert

F.I. : Y a-t-il des parties du patrimoine culturel qui sont définitivement perdues ?

A.-K. B. S. : Pour le patrimoine du musée, le lendemain de la tempête Chido, j’étais à Dzaoudzi pour constater l’état des collections. Tout de suite, nous avons enclenché une opération de sauvetage de ces dernières. Une partie était dans l’eau, pas entièrement, mais en partie. Nous avons donc effectué une opération de mise hors d’eau. Il reste deux opérations pour finaliser l’ensemble du sauvetage. Mais 98% du patrimoine qui était sous l’eau s’en est sorti. Dans la caserne, une partie de notre réserve a été victime de Chido. Sauvées et transportées dans nos bureaux. Aujourd’hui, tous nos bureaux sont transformés en réserves. On n’a plus de bureaux aujourd’hui. C’est ce choix qu’on a effectué pour sauver nos collections. Actuellement, nous avons aussi le Bouclier Bleu, une association qui notifie les dégâts et qui aide les collectivités à sauver leur patrimoine. Ils sont venus nous prêter main-forte pour la mise hors d’eau. Nous procédons maintenant à la phase de sauvegarde.

F.I. : Est-ce que des fonds spécifiques vont être débloqués pour soutenir la reconstruction du musée et protéger son patrimoine ?

A.-K. B. S. : Il n’y a pas de fonds particuliers qui ont été débloqués. Des missions de l’UNICEF vont aussi venir observer l’état du bâtiment et peut-être nous aider. Je l’espère en tout cas. En tout état de cause, il y a déjà une convention qui existe entre nous et l’État. J’espère aussi que la Fondation de France pourra nous soutenir. Mais pour l’instant, on sait qu’ils ont récolté 34 millions d’euros. Je ne sais pas non plus comment le département va répartir ces aides. Mais j’ose espérer qu’on puisse nous aider à restaurer la résidence des gouverneurs, par exemple. Mais j’attends que le département se positionne. J’en ai fait la demande, mais on verra bien par rapport aussi aux urgences du territoire.

F.I. : Au vu de ce que vous observez, pensez-vous qu’une date de réouverture du musée soit envisageable ?

A.-K. B. S. : Je ne serais pas en mesure de le dire parce que ça dépend du maître d’œuvre. À l’issue des expertises, il y aura sans doute des observations. Une mise aux normes est déjà en cours, mais avec l’absence de toit, le chantier doit être totalement ré-évalué. Aujourd’hui, on ne peut plus construire sans prendre en compte les normes anticycloniques et antisismiques. On a connu Feliksa en 1995, Chido va nous pousser à penser autrement.

Propos recueillis par Nadhuir Mohamady

Manque d’eau potable : “Tout le monde est vulnérable”

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Le mardi 7 janvier, avait lieu la quatrième distribution de bouteilles d’eau dans le village de Chirongui depuis le cyclone Chido.

Depuis le passage du cyclone Chido, trouver de l’eau en bouteille dans les magasins est devenu compliqué, comme dans la commune de Chirongui, où la semaine dernière, les habitants se sont rendus au nouveau bâtiment de la police municipale pour une distribution de bouteilles. La population déplore une quantité d’eau distribuée insuffisante.

 

Tribune : « Des réponses à la hauteur » souhaite le maire de Mamoudzou

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Au premier jour de l’examen du projet de loi d’urgence en commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, ce lundi, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, fait « une demande solennelle de réponses à la hauteur du rendez-vous historique».

« Mesdames et Messieurs les président(e)s,

C’est avec gravité et un sens de responsabilité élevé que je m’adresse à vous par cette présente, en qualité de maire de Mamoudzou, ville chef-lieu de Mayotte, et témoin privilégié d’une réalité humaine et sociale qui interpelle notre conscience collective.
Mayotte n’est pas seulement le plus GRAND BIDONVILLE de France et d’Europe; elle est aujourd’hui devenue, sous nos yeux impuissants, avec un nombre de décès cruellement sous-estimé, le plus GRAND CIMETIERE à ciel ouvert (N.D.L.R. la préfecture de Mayotte fait état d’une quarantaine de morts et des dizaines de disparus). Le 14 décembre 2024, le cyclone Chido a balayé notre territoire, arrachant des vies, pulvérisant des foyers et laissant derrière lui un paysage de désolation. Ce désastre climatique, par sa violence inouïe, a révélé dans toute leur cruauté les failles structurelles de notre territoire. Face à cette tragédie sans précédent et aux risques multiples de déstabilisation de la société, l’urgence est totale et pour ne plus jamais revivre cela, les Mahorais attendent des actes concrets, pas des promesses. Comme l’a dit Albert Einstein, « la folie, c’est de refaire toujours la même chose, et s’attendre à ce que les résultats soient différents ». Cette maxime résonne particulièrement ici. Nous ne pouvons plus nous contenter des mêmes solutions partielles et insuffisantes face à des défis d’une telle ampleur.

“Une opportunité unique”

Vous allez prochainement examiner le projet de loi d’urgence pour Mayotte. Ce texte doit être bien plus qu’une réponse législative à la crise sans précédent que nous traversons. lI est un rendez-vous avec l’Histoire, une opportunité unique de transformer durablement le territoire, une occasion de redonner espoir et dignité au peuple mahorais, à ses enfants et aux générations futures. lI doit réconforter Mayotte au cœur de La République, réparer l’errance du passé et prévenir les crises qui s’annoncent, notamment sanitaire. Or ce projet de texte né incomplet est certes un premier pas important, mais je le dis sans détours : il est loin d’être à la hauteur de nos besoins réels et urgents. Si nous voulons sauver des vies, (re)construire l’île, et offrir un avenir à la population, il faut inscrire dans ce projet de loi des mesures fortes. Vouloir « Mayotte debout », c’est rompre enfin avec des décennies de demi-mesures et oser des amendements ambitieux fondés sur des décisions politiques courageuses.

Aussi, au nom d’une île meurtrie mais pas vaincue, je vous communique les mesures essentielles que nous vous demandons d’intégrer au texte à l’occasion de son examen au Parlement :
1. Sécuriser les habitants et sauver des vies : une priorité absolue
Mayotte, déjà fragilisée, ne peut plus supporter l’insupportable. lI faut des mesures immédiates pour sécuriser les habitants : des abris solides, des infrastructures adaptées aux risques climatiques, et des moyens accrus pour les secours. L’urgence, c’est maintenant. Chaque retard coûte des vies.
2. Assurer un habitat digne pour une île debout
Comme le rappelle la motion adoptée par le conseil municipal de Mamoudzou le 23 décembre dernier, il est grand temps de sortir de l’illusion que les bidonvilles seraient des abris et d’ouvrir les yeux sur ce qu’ils sont en réalité : des pièges mortels. Laisser le cercle vicieux des reconstructions précaires se perpétuer serait CONDAMNER A MORT les milliers de familles qui s’y installeront. Ce projet de loi doit interdire strictement et surtout empêcher avec des moyens humains dédiés, leur reconstruction. L’État français a le devoir de ne pas rebâtir son 101eme département sur des fondations en tôles et d’engager un grand chantier pour des logements durables, adaptés au changement climatique.
3. Investir dans l’éducation, pierre angulaire de la reconstruction
À Mamoudzou, des milliers d’élèves n’ont plus de salle de classe. Si l’éducation est bel et bien l’avenir de Mayotte, alors cet avenir est aujourd’hui purement et simplement compromis. Nous demandons la mise en place d’un fonds d’urgence pour réhabiliter les écoles et en construire de nouvelles, ainsi qu’un soutien actif pour inventer des solutions temporaires, innovantes et efficaces. Un enfant sans école, c’est une République qui vacille.
4. Relancer une économie en ruines
Nos entreprises, déjà fragiles, ne peuvent se relever seules. Le texte doit inclure des dispositifs concrets pour alléger la dette et relancer l’activité économique. Sans cela, Mayotte risque de devenir un désert économique, au détriment de la résilience locale. Donnons à notre territoire les moyens de réussir et de s’affirmer dans notre zone sud de l’océan Indien où les enjeux géopolitiques hautement stratégiques sont nombreux et divers.
5. Favoriser une gouvernance locale ancrée dans le réel
L’établissement public chargé de la (re)construction doit inclure des élus locaux (les maires, les présidents des intercommunalités – en plus des conseillers départementaux) – et des représentants de la société civile mahoraise qui connaissent les besoins et les réalités du territoire. On ne reconstruit pas Mayotte depuis des bureaux parisiens. C’est sur le terrain, avec ceux qui vivent et travaillent ici que se bâtira une île debout.
6. Un cadre législatif clair et agile
L’efficacité et la simplification doivent primer sur la lourdeur administrative. Ce projet de loi doit inclure des dérogations pour accélérer les projets essentiels et permettre des réponses rapides et adaptées. L’heure n’est pas à la bureaucratie, mais à l’action.
7. Un soutien financier exceptionnel aux collectivités locales
Placées en première ligne au plus près des sinistrés, et devant elles-mêmes faire face aux nombreux dégâts causés par Chido, nos collectivités ont besoin d’être accompagnées par l’Étatsous la forme de dotations exceptionnelles afin de participer immédiatement à la (re)construction et à la (re)mise en l’état de nos territoires respectifs.

“Des moyens à la hauteur des attentes”

L’urgence est humaine, le courage est politique.Mesdames, Messieurs, vous avez entre vos mains un texte de loi qui peut changer le destin de Mayotte et contribuer à bâtir un nouvel avenir pour la République au-delà de l’Hexagone. Mais pour cela, il faut du courage, de l’audace, une ambition et des moyens à la hauteur des attentes.
Céder aux compromis tièdes, c’est laisser Mayotte sombrer et enfermer une partie de la République dans l’insoutenable. Oser des mesures d’envergure, c’est relever Mayotte et redonner de la dignité à sa population.
Mesdames et Messieurs les président(e)s, au moment d’engager le débat parlementaire, souvenez-vous que derrière chaque chiffre il y a des vies humaines et que derrière chaque décision, il y a des destins. Les regards de toute la population mahoraise, mais aussi de l’ensemble de nos concitoyens, sont tournés vers vous. Nous
ne demandons pas l’impossible, encore moins un passe-droit. Nous exigeons l’essentiel : des toits pour s’abriter, des écoles pour apprendre, des lois pour protéger, une République pour vivre.
Soyez au rendez-vous de l’Histoire, transformez l’urgence en espoir, sauvez des vies, et devenez les bâtisseurs d’un avenir résilient et durable pour Mayotte et ses enfants. Car sauver Mayotte, c’est sauver la République.
Avec toute la solennité qu’exige cette heure, je vous adresse, Mesdames et Messieurs les président(e)s, l’expression de ma haute considération.”

Ambdilwahedou Soumaïla, maire de Mamoudzou

Loi d’urgence : Le sujet de l’immigration prend le pas sur la reconstruction de Mayotte

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Estelle Youssouffa, députée de la première circonscription de Mayotte, est rapporteure du texte. Ici avec Manuel Valls, le ministre de l’Outremer, le 1er janvier, au port de M’tsapéré.

Abordée en commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, ce lundi, la loi d’urgence, censée répondre aux conséquences du cyclone Chido, a vite tourné au débat d’idées sur l’immigration.

Dès le départ, le gouvernement avait laissé entendre que le texte pourrait être amendé sur le sujet de l’immigration qui lui était alors complétement étranger. Car la loi d’urgence, rouage du plan “Mayotte debout” dévoilé par François Bayrou le 30 décembre, porte en grande majorité sur les règles assouplies pour accélérer les constructions sur un territoire traversé par le cyclone Chido, le 14 décembre, et avant la tempête tropicale Dikeledi qui a frappé plus durement le sud, dimanche 12 janvier. Mais, ce lundi, c’est davantage le thème qui passionne, ces derniers jours, la politique qui est vite remonté. Aux côtés de Manuel Valls, ministre de l’Outremer, Estelle Youssouffa a été la première à regretter un texte “muet” sur l’immigration. Notre île n’est pas en capacité d’assurer les besoins vitaux et les droits fondamentaux de tous les ressortissants français de Mayotte. Elle ne peut pas non plus accueillir davantage d’étrangers”, considère la députée de la première circonscription de Mayotte, qui a rappelé quelques minutes plus tôtl’extrême dénouement et la précarité dans laquelle est plongée la quasi-totalité des foyers à Mayotte”.“Le plan “Mayotte Debout” ne résout pas à résoudre l’équation ancienne des populations installées illégalement”, renchérit sa collègue de la deuxième circonscription, AnchyaBamana. L’immigration illégale pèse sur tous les aspects de la vie quotidienne de nos compatriotes mahorais”, convient Manuel Valls. Outre la question migratoire en elle-même, l’absence des mesures pour empêcher la reconstruction de bidonvilles (qui s’est effectuée rapidement) a aussi été pointée.Philippe Gosselin, député Les Républicains de la Manche, regrettait aussi qu’il n’y ait rien contre la construction de cases en tôles.

A gauche, Aurélien Taché (La France insoumise) a évoqué le rapport avec les Comores d’où la majorité des immigrés à Mayotte. C’est en mettant en place des voies d’immigration légales vers l’Hexagone, une vraie politique d’aide au développement pour les Comores que nous pouvons aborder la question migratoire”, déclare-t-il, provoquant la colère d’Estelle Youssouffa. On n’a pas d’eau, pas d’électricité, rien à bouffer, et vous trouvez le moyen de justifier l’immigration clandestine”, lui répond la parlementaire mahoraise.

Un bilan annuel de l’Établissement public

Mais il a été aussi question de construction au cours de l’audition. Suscitant la méfiance des élus locaux, plusieurs amendements ont visé la création de l’Établissement public chargé de la reconstruction de Mayotte. Le premier qui a été adopté, déposé par le gouvernement, entérine d’ailleurs le fait qu’il s’agisse d’une nouvelle entité qui, outre les missions aujourd’hui exercées par l’établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM), se verra investie d’une mission globale de coordination et de réalisation des travaux de reconstruction de Mayotte”. Un autre déposé par la rapporteure instaure la publication annuelle d’un rapport d’activité qui rend compte de la nature, du coût et des modalités de financement des opérations réalisées dans le cadre de ses missions. Une autre disposition instaure une parité dans la représentation entre le gouvernement et les collectivités mahoraises.

Concernant les écoles mahoraises, Dominique Voynet, l’ancienne directrice de l’Agence régionale de santé de Mayotte, a fait passer un amendement visant àconstruire mieux : plus solide certes, mais également plus durable et résilient face au réchauffement climatique et aux catastrophes à venir qui se répèteront”. Et si les règles de construction sont simplifiées, un amendement à l’article 4 prévoit toutefois que la gestion parcellaire des eaux de pluie est intégrée aux nouvelles règles techniques auxquelles sont soumis les nouvelles constructions et travaux pour répondre à la crise de l’eau. Alors que sept articles (sur 22) ont été discutés, lundi, la commission devait reprendre son travail, ce mardi soir.

Après son examen en commission, le texte sera débattu dans l’hémicycle dès le lundi 20 janvier. Ce sera dès le 3 février au Sénat.

Dans ses vœux, ce mardi matin, le groupe de La France insoumise (LFI) a fait part de son intention de demander une commission d’enquête sur “l’impréparation de Mayotte face aux risques naturels majeurs et aux conséquences du délaissement de ce département par l’État pour non seulement le bilan réel du cyclone Chido, pas seulement humain, mais aussi matériel”. Celle-ci pourrait aussi s’attacher à analyser les réponses apportées par l’État. “Tirer des leçons de ce qui se passe à Mayotte est évidemment très important pour les Mahorais, mais c’est très important pour les territoires dits d’“outremer””, justifie Mathilde Panot, la présidente du groupe.

Le 27 décembre, le sénateur mahorais Saïd Omar Oili avait également souhaité la création d’une commission similaire.

Après le report de « Huka 2 », un spectacle de jeunes danseurs pour animer Chirongui

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En raison des contraintes et des dégâts causés par le cyclone Chido et la tempête tropicale Dikeledi, le concert « Huka 2 » de Loya, prévu initialement le samedi 18 janvier 2025 au Pôle Culturel de Chirongui, est reporté à avril 2025.
Pour compenser ce report, une semaine cinéma et un nouvel événement culturel sont proposés. Le Street Dancers Show, organisé par l’association Hip Hop Evolution, se tiendra le dimanche 19 janvier 2025 à 14h au Pôle Culturel de Chirongui. Ce spectacle, dédié à la danse sous toutes ses formes, réunira une centaine de jeunes amateurs pour des performances chorégraphiques de 3 à 5 minutes, évaluées par un jury de professionnels.

L’événement, gratuit sur réservation, encourage la créativité et soutient les jeunes talents artistiques. Hip Hop Evolution propose des parcours d’accompagnement en lien avec le centre de développement artistique « Le Paradis des Makis » à Iloni. Soutenu par la direction des affaires culturelles de Mayotte, la direction régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (Drajes), la Politique de la Ville et le pôle culturel de Chirongui, ce projet reflète le dynamisme culturel local.
Lien de réservation : https://billetterie-poleculturel-chirongui.mapado.com/event/475095-street-dancers-show-hip-hop-evolution.

Les barges ont repris depuis le quai Ballou à Dzaoudzi

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Comme à l’aéroport de Pamandzi, l’activité a repris pour les liaisons maritimes entre Petite-Terre et Grande-Terre, ce mardi. Il y a cependant un changement de lieu de départ à Dzaoudzi puisque le quai Issoufali est bloqué par le déplacement de l’ancienne barge Salama. “Le départ et l’arrivée des barges en Petite Terre se font quai Ballou jusqu’à nouvel ordre”, confirme la préfecture de Mayotte, qui rappelle que la circulation et le stationnement sont interdits sur le Rocher, “à l’exception des résidents. Les passagers et les véhicules autorisés à emprunter la barge doivent patienter quai Issoufali : ils seront invités par un agent de la DTM (ex-STM) à se rendre quai Ballou à chaque arrivée de la barge pour ne pas bloquer les axes routiers”, expliquent les services de l’État. Pour fluidifier la circulation, les autorisations de se déplacer se limitent aux piétons, véhicules des forces de secours, de sécurité et d’intervention, des services publics ou des opérateurs des fluides et télécommunications, ainsi que pour le transport alimentaire ou la collecte des déchets.

L’Agence régionale de santé défend son bilan pendant la crise

 Dès le 12 décembre 2024, l’Agence de régionale de Santé, en lien avec le centre de crises sanitaires du ministère de la Santé, a ouvert sa cellule de crise et mis en place une stratégie opérationnelle et coordonnée avec l’ensemble des acteurs pour organiser la résilience du système de santé mahorais”, indique l’ARS de Mayotte, un mois après le passage du cyclone Chido. Outre la réorganisation du centre hospitalier de Mayotte (CMR), et des centres médicaux de référence (CMR) pour accueillir les premiers blessés, celle-ci vante l’envoi de “400 renforts dès le 16 décembre pour soulager le travail des équipes qui avaient connu le passage du cyclone”, puis le déploiement de la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP), trois jours après. Si elle tait les conditions dégradées liées aux dégâts sur le CHM ou sur les domiciles des soignants, l’agence rappelle qu’elle a sollicité de manière “immédiate” le déploiement du l’hôpital civilo-militaire de Cavani. “Opérationnel dès le 24 décembre, il aura permis de soulager significativement l’activité aux urgences du CHM avec plus de 3.000 passages”, poursuit-elle.

Concernant le matériel, il est indiqué que 100 tonnes de matériel médical et/ou nécessaire au rétablissement du fonctionnement du système de santé (dont une unité sanitaire mobile et de nombreuses malles de postes sanitaires mobiles), ainsi que l’acheminement de moyens nécessaires au soutien électrique, en eau, en alimentation, en moyen de communication, en médicament ont été livrés au sein des établissements de santé. Même si sur le terrain, les habitants ont fait part de leur déception de voir peu les secours dans les quartiers dans les jours qui ont suivi le cyclone, l’ARS défend un dispositif d’aller-vers qui aura permis de rencontrer plus de 24.000 personnes, dont 10.000 qui auront pu bénéficier de soins et consultations”, ainsi que de distribuer 4,7 millions de comprimés de chloration pour garantir l’accès à une eau potable.

Cette stratégie opérationnelle et reposant sur une coordination étroite entre les autorités préfectorales, sanitaires locale et nationale et la Sécurité civile aura permis depuis un mois de limiter fortement les pertes de chance des habitants de Mayotte. Les équipes de l’ARS, des établissements de santé de Mayotte et du centre de crises sanitaires du ministère de la Santé resteront pleinement mobilisées dans les semaines à venir pour poursuivre le rétablissement de système de santé local”, se félicite-elle.

La Fedom appelle à un renforcement des dispositifs de la loi d’urgence pour Mayotte

Après un premier projet de loi d’urgence pour Mayotte présenté le 8 janvier en conseil des ministres, la fédération des entreprises d’outre-mer (Fedom) appelle à un renforcement des dispositifs prévu par le texte, notamment de la suspension des cotisations sociales. Selon l’organisation, l’article 18 du texte, tel qu’il est rédigé, ne suffira pas à protéger le tissu économique et l’emploi à Mayotte, lourdement touchée par le cyclone Chido.

Pour y remédier, la fédération a travaillé avec les parlementaires sur un amendement visant à étendre la suspension des cotisations sociales jusqu’au 31 décembre 2025, avec une possible prorogation jusqu’en 2026, selon l’état économique des entreprises. L’amendement propose également la possibilité de régler les dettes sociales sur cinqans, avec l’abandon des pénalités, ainsi qu’une réduction, voire une annulation, des cotisations patronales pour les rémunérations versées entre le 14 décembre 2024 et le 31 décembre 2025. Des propositions qui s’inspirent des mesures d’urgence prises après l’ouragan Irma et la crise du Covid-19.

 

Une enquête pour soutenir les étudiants après les cyclones

Après le passage des cyclones Chido et Dikeledi, l’Association pour les étudiants et les jeunes de Mayotte (AEJM) intensifie son action pour soutenir les jeunes, étudiants et apprenants durement affectés. Une enquête sociale est en cours pour identifier les besoins urgents des étudiants, apprentis et stagiaires impactés par ces catastrophes naturelles. L’AEJM invite tous les jeunes concernés à se faire connaître auprès de son service social en contactant le 06 39 68 69 39, par téléphone, SMS ou WhatsApp. L’association réaffirme son engagement à apporter des solutions concrètes et adaptées pour aider la jeunesse mahoraise à surmonter cette épreuve.

 

Il faudra attendre une semaine de plus pour reprendre le chemin de l’école

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L’école maternelle de Cavani sud avait été dévastée, puis pillée, à la suite du cyclone Chido.

La tempête tropicale Dikeledi, en plus de conséquences du cyclone Chido, un mois plus tôt, ont entériné les espoirs d’une rentrée des élèves au lundi 20 janvier. Avec le décalage d’une semaine de la rentrée administrative, celle-ci pourrait “sans doute” intervenir le 27 janvier, a estimé Manuel Valls, le ministre de l’Outremer.

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Le ministre de l’Outremer, Manuel Valls, la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, et le recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic, au collège K2 à Kawéni, le lundi 30 décembre.

Initialement prévue le lundi 13 janvier, la rentrée des enseignants et du personnel administratif de l’académie de Mayotte est à nouveau reportée à cause de la tempête tropicale Dikeledi, qui a touché particulièrement le sud de Grande-Terre, ce dimanche. D’abord au lendemain, elle a été confirmée pour le 20 janvier, par un courrier de la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, au personnel de l’académie.Face à cette situation exceptionnelle, nous avons pris, avec le Premier ministre, la décision de reporter la rentrée administrative. Celle-ci ne pourra intervenir, dans le meilleur des cas, avant la semaine prochaine. Cette mesure vise à vous accorder le temps nécessaire pour faire face aux conséquences personnelles de cet événement climatique et pour préparer au mieux un premier accueil dans les écoles et les établissements”, écrit-elle. Déjà endommagés par le cyclone Chido, un mois plus tôt, les établissements scolairesdevaient être remis en état au moins en partie, cette semaine. “A l’heure actuelle, on est à peu près à 71% des établissements disponibles, soit 1.123 classes capables d’accueillir des élèves. Il y a 448 classes où on a des difficultés, dont 178 pourront être nettoyées cette semaine”, précisait Yannick Tenne, inspecteur général de l’Éducation nationale, le jeudi 9 janvier. Mais avec la tempête de dimanche, une nouvelle évaluation minutieuse est déjà promise par la ministre. Votre sécurité et celle de nos élèves restent notre priorité absolue, adresse-t-elle à l’attention des enseignants.

“Étudier le décalage au 27 janvier”

Concernant les élèves, Élisabeth Borne n’a pas souhaité s’avancer sur une date, indiquant simplement que le calendrier des opérations de rentrée vous sera communiqué dans les jours à venir. Celle-ci devrait revenir dans les semaines à venir à Mayotte. C’est Manuel Valls, ministre de l’Outremer, qui a été plus disert au cours de l’audience de la commission des affaires économiques, ce lundi, en lien avec les débats sur le projet de loi d’urgence. La décision n’est pas prise, mais nous sommes en train d’étudier le décalage de la rentrée scolaire au 27 janvier”, a déclaré l’ancien Premier ministre.

« Les services de l’État font beaucoup », maintient Yaël Braun-Pivet

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La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s’est rendue à Acoua ce vendredi, à la rencontre des habitants.

Présente depuis ce jeudi à Mayotte et jusqu’à samedi, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s’est rendue dans le nord de Grande-Terre, ce vendredi. Confrontée à la détresse des habitants, pour la plupart toujours sans électricité et réseau un mois après le passage du cyclone Chido, elle a cherché à se montrer compréhensive tout en défendant les actions mises en place par les services de l’État.

La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s’est rendue ce vendredi matin dans le nord de Mayotte, à la rencontre des habitants. Elle est d’abord allée à Acoua, où elle a été confrontée à la colère de certains citoyens. On reçoit de l’eau, mais ça n’a jamais suffi. Les gens pleurent, ils n’ont pas d’eau, insiste auprès d’elle un habitant de la commune, sur le parvis de la mairie. La municipalité indique alors recevoir trois palettes d’eau par jour, soit soixante packs d’eau ou 360 bouteilles, pour une population de plus de 5.000 habitants. C’est quoi l’objectif de votre visite à Acoua ?, l’interpelle une autre habitante. Face à ces observations, la présidente de l’Assemblée nationale oscille entre empathie et défense de l’action de l’État. C’est important pour moi de venir me rendre compte de la réalité de ce qu’il s’est passé, de constater par moi même l’étendue des dégâts et d’échanger avec vous, défend-elle.

Le rôle du Parlement est de s’assurer que l’exécutif fait bien son job, de voir si la réponse est juste. Il y a des textes de lois qui arrivent bientôt. Cela permettra de voir si les textes du gouvernement sont adaptés”, ajoute-t-elle pour justifier sa présence. Concernant les moyens mis en place pour répondre à la détresse des habitants qui, dans la commune, manquent encore en grande partie d’électricité et de réseau, elle estime qu’il y a des choses très bien, d’autres moins bien. Les services de l’État font beaucoup. Mais je comprends que pour vous c’est lent, vous avez raison d’être exaspérés”. Si l’électricité tarde à revenir, elle explique à ceux qui l’interpelle que c’est parce que les câbles sont en train d’être mis sous terre et que cela demande plus de temps.

À la rencontre des habitants

Nous avons besoin de réponses concrètes !”, lui lance l’habitant qui avait évoqué l’eau, un peu plus tôt. À cela, elle répond que la présence d’eau au robinet ou encore l’hôpital de campagne Escrim (élément de sécurité civile rapide d’intervention médicale) installé à Cavani, dans la commune de Mamoudzou (soit à 34 kilomètres d’Acoua, ou une heure de route), sont des réponses concrètes de la part de l’État. Après ces échanges, Yaël Braun-Pivet est allée à la rencontre d’autres habitants dans le village. Sur son chemin, elle croise une dame âgée lui indiquant que depuis le cyclone et la destruction de sa case en tôle, des personnes sont venues occuper illégalement son terrain. La présidente de l’Assemblée nationale, n’ayant aucun pouvoir décisionnaire concernant l’aide qui peut être apportée à Mayotte, souhaite alors se rendre utile en transmettant les coordonnées de la famille de cette femme spoliée aux gendarmes présents, pour qu’ils puissent intervenir.

Elle a ensuite poursuivi sa pérégrination dans le Nord, du côté de Bandraboua, où elle a rencontré le maire, Ahamada Fahardine. Ce dernier lui a alors raconté comment il s’est senti isolé des services de l’État jusqu’au mercredi suivant le passage du cyclone Chido. Le secrétaire général de la préfecture de Mayotte, Daniel Fermon, met en avant la difficulté d’accès à la commune par la route avant cette date. On pouvait circuler dans ma commune dès le samedi, rétorque calmement le premier édile. Ce dernier a ensuite fait un exposé des difficultés rencontrées, notamment concernant la nourriture. Il n’y a plus de fruits à vendre sur les bords de la route, regrette-t-il. Face à cette détresse, Yaël Braun-Piveta tenté de se montrer compréhensive, tout en maintenant que les services de l’État faisaient leur maximum.

“Une phase de sauvegarde cyclonique” dès la fin de l’alerte rouge

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Le sud de Mayotte, comme ici à Chirongui, a été le plus touché par le passage de la tempête tropicale Dikeledi, le dimanche 12 janvier.

Malgré l’éloignement de la tempête tropicale Dikeledi, les habitants de l’archipel ont dû continuer à se confiner une bonne partie de la journée de lundi. Par mesure de précaution, et parce que la pluie pourrait s’avérer dangereuse sur un sol gorgé d’eau, la préfecture de Mayotte a attendu 15h pour lever l’alerte rouge et annoncé “une phase de sauvegarde cyclonique”.

Au vu de l’amélioration des conditions météorologiques, la préfecture de Mayotte a pu lever l’alerte rouge à 15 h, ce lundi. Celle-ci avait été décidée jusqu’au “lundi soir” en raison des précipitations et du vent initialement prévus au cours d’un épisode de kashkazi (le département restait en vigilance orange pour les fortes pluies, en vigilance jaune à la fois pour les vents forts et les risques de submersion marine). Le dégagement des routes, notamment dans le sud de Mayotte particulièrement touché par la tempête tropicale Dikeledi, étant encore en cours, la préfecture a instauré donc une “phase de sauvegarde cyclonique”. “Le préfet de Mayotte appelle la population à réserver les axes de circulation aux forces de l’ordre, de secours et aux opérateurs d’intérêts vitaux. Leurs interventions sont essentielles. Évitez tout contact avec les fils électriques tombés après les vents forts et signalez-les immédiatement aux autorités pour votre sécurité”, ont insisté les services de l’État. Dans les autres consignes, les habitants sont autorisés à sortir pour consolider et réparer ce qui peut l’être, sans prendre de risque ou à “rester éloignés des cours d’eau”.

Concernant le rétablissement des réseaux électrique et d’eau, Électricité de Mayotte (EDM) et la Société mahoraise des eaux (SMAE) ont dû établir un diagnostic, ce lundi. Pour le deuxième, qui a promis un retour des tours d’eau mardi (voir encadré), il est indiqué que les usines de production d’eau sont en cours de redémarrage : les intempéries ont généré des dégâts que la SMAE expertise, notamment des casses ou des arrachages de canalisation, dans la communication de la préfecture. Le chemin de l’eau a été toutefois rétabli, ce lundi, et une partie des villages a pu être réalimentés (voir le communiqué).

Niveau santé, les urgences du centre hospitalier de Mayotte (CHM) sont ouvertes, tout comme le centre hospitalier de Petite-Terre et les centres médicaux de référence (CMR). L’hôpital de campagne de Cavani le sera à nouveau, ce mardi. Les stations-services demeurent fermées, ce lundi, tandis que les barges circuleront dans les meilleurs délais”, après des travaux de sécurisation sur les quais.

Un sud dévasté par Dikeledi

La tempête tropicale Dikeledi, qui est passée à 90 kilomètres au sud du département, dimanche midi, a particulièrement touché les villages du sud de Grande-Terre, provoquant inondations et glissements de terrains (voir par ailleurs). M’bouini par exemple, seule localité épargnée par le cyclone Chido, un mois plus tôt, a vu sa plage disparaître sous l’effet de la marée et des torrents d’eau qui partaient vers la mer. 180 millimètres d’eau sont aussi tombés à Bandrélé, entre 7h et 19h, dimanche. Des dégâts sur les routes ont également été constatés.

Outre les dégâts matériels et les bâches envolées, le bilan humain ne faisait état d’“aucune victime à ce stade”, selon les autorités. Celles-ci ont déployé 1.200 gendarmes, 800 policiers et 800 pompiers en prévision de l’arrivée de la tempête tropicale. Dans les 79 centres d’hébergement d’urgence ouverts, 14.500 personnes ont été recensées, indique la préfecture de Mayotte. Environ 5.000 auraient été mises à l’abri dans les mosquées. Quant à la rentrée administrative dans les établissements scolaires, prévue initialement ce lundi, elle a été reportée à ce mardi.

Concernant le rétablissement des réseaux électrique et d’eau, Électricité de Mayotte (EDM) et la Société mahoraise des eaux (SMAE) ont dû établir un diagnostic, ce lundi. Pour le deuxième, qui a promis un retour des tours d’eau mardi (voir encadré), il est indiqué que “les usines de production d’eau sont en cours de redémarrage : les intempéries ont généré des dégâts que la SMAE expertise, notamment des casses ou des arrachages de canalisation”, dans la communication de la préfecture. Le chemin de l’eau a été toutefois rétabli, ce lundi, et une partie des villages a pu être réalimentés (voir le communiqué).
Niveau santé, les urgences du centre hospitalier de Mayotte (CHM) sont ouvertes, tout comme le centre hospitalier de Petite-Terre et les centres médicaux de référence (CMR). L’hôpital de campagne de Cavani le sera à nouveau, ce mardi. Les stations-services demeurent fermées, ce lundi, tandis que les barges circuleront “dans les meilleurs délais”, après des travaux de sécurisation sur les quais.
Un sud dévasté par Dikeledi
La tempête tropicale Dikeledi, qui est passée à 90 kilomètres au sud du département, dimanche midi, a particulièrement touché les villages du sud de Grande-Terre, provoquant inondations et glissements de terrains (voir par ailleurs). M’bouini par exemple, seule localité épargnée par le cyclone Chido, un mois plus tôt, a vu sa plage disparaître sous l’effet de la marée et des torrents d’eau qui partaient vers la mer. 180 millimètres d’eau sont aussi tombés à Bandrélé, entre 7h et 19h, dimanche. Des dégâts sur les routes ont également été constatés.
Outre les dégâts matériels et les bâches envolées, le bilan humain ne faisait état d’“aucune victime à ce stade”, selon les autorités. Celles-ci ont déployé 1.200 gendarmes, 800 policiers et 800 pompiers en prévision de l’arrivée de la tempête tropicale. Dans les 79 centres d’hébergement d’urgence ouverts, 14.500 personnes ont été recensées, indique la préfecture de Mayotte. Environ 5.000 auraient été mises à l’abri dans les mosquées. Quant à la rentrée administrative dans les établissements scolaires, prévue initialement ce lundi, elle a été reportée à ce mardi.

Les tours d’eau reprennent ce mardi

Excepté pour le secteur 1, l’eau est de retour dans les foyers mahorais ce mardi, en suivant le planning des tours d’eau. Il suit le même modèle que la semaine précédente avec trois jours différents : une ouverture de 6h à 18h, puis une autre le lendemain de 14h à 8h, et une troisième sans eau pendant 22 heures (de 8h à 6h le lendemain). Normalement, les secteurs 2 et 4 (la zone industrielle de Kawéni) sont les premiers ouverts, respectivement à 6h et 8h. Le troisième devra attendre à 14h.

Pour le secteur 1, le diagnostic en cours ne permettait pas de savoir si les villages pouvaient être réalimentés avant 8h, ce mardi. Pareil pour les localités du sud dont les canalisations ont été frappées par les inondations et les glissements de terrain liés à la tempête tropicale Dikeledi.

Ben Issa Ousseni réaffirme son soutien et sa proximité

« Nos pensées accompagnent les familles et les personnes touchées par les crues et inondations. Nous partageons leur douleur, tout en réaffirmant notre soutien et notre proximité dans cette épreuve », déclare Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte, dans son message et solidarité aux habitants touchés par les conséquences du passage de la tempête tropicale Dikeledi, ce dimanche à Mayotte.

Sa collectivité ajoute qu’elle reste pleinement mobilisée aux côtés des autorités locales pour accompagner et soutenir les populations impactées.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes