Leader de sa poule en Régionale 3, l’ACSJ Mliha a réalisé un superbe parcours en Coupe régionale de France, en sortant le FC M’tsapéré et le Bandrélé FC lors des tours précédents. Ce samedi, à 14h30, au stade de M’zouazia (changement en cas de terrain impraticable), la petite formation de M’tsangamouji peut à nouveau créer l’exploit en finale et devenir le prochain représentant mahorais de la Coupe de France 2023-2024. Il faudrait cependant battre l’AS Rosador de Passamaïnty (Régionale 1), qui bénéficie de l’expérience à ce niveau. Le club de Mamoudzou enchaîne sa troisième finale d’affilée, dont la dernière contre les Diables noirs de Combani (2-5, photo). Les Verts, entrainés par Mohamed « Sorcier » Ibrahim, auront à cœur de ne pas connaître une nouvelle déconvenue, surtout contre une équipe qui évolue deux échelons en-dessous.
Philippe Vigier en déplacement en Martinique
Le ministre délégué chargé des Outre-mer, Philippe Vigier, est en Martinique jusqu’à ce vendredi. Il rencontrera les élus et les acteurs locaux, avec lesquels il échangera notamment sur la mise en œuvre des mesures du comité interministériel des outre-mer (Ciom) et plus largement sur les attentes et projets des martiniquais. Il a commencé cette visite par un entretien avec Serge Letchimy, le président du conseil exécutif de la collectivité territoriale de Martinique, avant de participer à un comité de pilotage local consacré au chlordécone. Il présidera, ce jeudi, une réunion de travail avec les acteurs de la filière banane et les planteurs, avant une visite au Régiment du service militaire adapté (RSMA), qui propose à 800 jeunes martiniquais de se former chaque année, avec un taux d’insertion dans l’emploi proche de 80%. Il se rendra ensuite à l’école d’animation 3D Parallel 14, lauréate du programme France 2030 et poursuivra cet échange avec des représentants d’entreprises innovantes qui bénéficient du soutien de l’État. Il effectuera ensuite une visite consacrée à la rénovation urbaine et à l’habitat dans un quartier de Fort-de-France. Il se rendra enfin au grand port maritime, infrastructure majeure pour la Martinique, afin d’échanger avec les acteurs, notamment sur le projet de hub des Antilles. Il terminera cette journée par une rencontre avec l’association les Amazones, qui accompagne les femmes victimes de cancer dans le suivi et le maintien de leur activité professionnelle. Ce vendredi, le ministre aura un entretien avec le maire de Fort-de-France, Didier Laguerre avant de participer aux Erasmus-days, à l’université des Antilles. Il participera ensuite à l’événement organisé dans le cadre de la journée nationale de la résilience. Le ministre délégué chargé des Outre-mer signera ensuite le contrat de redressement Outre-mer (Corom), destiné à aider financièrement les communes en difficulté en contrepartie d’efforts de gestion. Enfin, après le classement au patrimoine mondial de l’Unesco de la montagne Pelée, Philippe Vigier se rendra à Saint-Pierre afin d’échanger avec le maire de la commune, Christian Rapha.
Le quai Balou à Dzaoudzi ferme pour travaux dès ce lundi
Depuis le 18 septembre dernier, des travaux de réhabilitation des infrastructure maritimes sont menés à Dzaoudzi par le conseil départemental. Dès ce lundi 16 octobre, le chantier débutera sur le quai Balou. C’est dans ce contexte que le quai sera fermé et le trafic dévié vers le quai Issoufali. Les travaux devraient durer six mois. Pour les utilisateurs des amphidromes, des perturbations pourront avoir lieu, notamment le premier jour.
Protection du Namoulhona : réunion publique à M’tsamoudou, ce samedi
Le Foetidia Comorensis (Namoulhona) est une espèce végétale endémique du Sud de Mayotte, qui est en danger critique d’extinction et menacée par les perturbations humaines, telles que les déchets, la pollution, les espèces invasives et la fragmentation de l’habitat, le changement climatique, les défrichements sauvages. Avec le soutien de la Communauté de communes du Sud de Mayotte, dans le cadre de l’appel à projet « Oulanga Iyo Loulou », l’association ASVM organise une réunion publique pour échanger sur les enjeux autour de la protection du Foetidia Comorensis (Namoulhona) sur la plage de M’tsamoudou, ce samedi 14 octobre à partir de 7h. Une visite du site protégé, une présentation des enjeux et un nettoyage de la plage M’tsamoudou sont au programme de cette matinée d’échanges.
Ce samedi, c’est marché paysan à Koungou !
Le rendez-vous mensuel du marché paysan de la Communauté d’agglomération du Grand nord de Mayotte aura lieu ce samedi 14 octobre. Lors de cette édition, il sera possible de faire le plein de produits frais et locaux et aussi, de participer à des animations. Ce marché paysan permet de soutenir les producteurs et artisans locaux et de proposer des produits de qualité. Le rendez-vous est fixé de 9h à 16h, place de la Poste à Koungou.
Crise de l’eau : « A la rentrée, on veut tout faire pour avoir un fonctionnement normal »

Il y a beaucoup d’interrogations sur la façon dont les établissements scolaires vont pouvoir fonctionner. Dans un entretien accordé à Flash Infos et France Info, le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, évoque les difficultés rencontrées, notamment la pénurie d’eau qui touche le territorial. Il assure que les écoles, collèges ou lycées demeureront ouverts, grâce aux aménagements réalisés ou en cours.
Flash Infos : Le passage aux coupures de 48 heures a semblé être un coup de massue à la fois pour les communes et le rectorat.
Jacques Mikulovic : On a vécu une première période vraiment délicate, il faut le reconnaître. On avait un rythme de 48 heures sur une partie du territoire. Là (N.D.L.R. avec le passage des 48 heures en Petite-Terre), ça va être plus lisible. Ça va être plus long (N.D.L.R. les coupures pourront atteindre 54 heures), mais on est mieux préparé. Deuxièmement, quand on a préparé les cuves, on était sur un dimensionnement de 24 heures. La situation en avril ne permettait pas de prévoir une crise aussi difficile. On a mieux compris la notion de chemin de l’eau. On a fait un diagnostic des écoles qui étaient sur le chemin de l’eau et celles qui ne l’étaient pas. Les collèges de M’gombani et Passamaïnty ont été raccordés. Ça nous a coûté beaucoup d’argent, 240.000 euros pour l’un, 180.000 euros pour l’autre. C’est une dépense nouvelle, on espère avoir une rallonge du ministère. A cela, s’ajoute le vandalisme sur la clôture du lycée de Sada dont la réparation est estimée à 200.000 euros.
F.I. : On a l’impression de voir un « quoi qu’il en coûte » pour continuer à ouvrir.
J.M. : Il y a le droit pour notre personnel et la réalité. La réalité est que les enfants et les familles souhaitent que l’école reste ouverte. Il y a beaucoup d’attente. On sait très bien que la continuité pédagogique à distance, dématérialisée, est très difficile. Ça fonctionne plutôt bien vers les classes de lycée, qui savent utiliser les outils numériques, ou quand les professeurs ont une grande proximité avec leurs élèves. Là où nous avons été rassurés, dans le secondaire, c’est que le chemin de l’eau permettra d’assurer l’accueil des enfants. Et si jamais il y avait une non-conformité, alors de l’eau potable serait distribuée. On a été doté de moyens supplémentaires à la fois pour acheter de l’eau et faire tampon sur l’eau qu’on nous apporterait. On a investi dans du gel hydroalcoolique et pour essayer de garantir la sécurité sanitaire.
F.I. : Justement, les établissements auront du gel hydroalcoolique après les vacances ? On sait que tout peut mettre un peu de temps à arriver à Mayotte.
J.M. : Heu, ce n’est pas une demande forte parce que du savon fait très bien l’affaire aussi. Alors c’est vrai qu’il y a l’épidémie de gastro-entérite. Les infirmières nous ont fait une demande des moyens supplémentaires, ce à quoi on a accédé. Elles notent une fréquentation supplémentaire. On peut interpréter ça de deux manières différentes. Il y a la queue à l’infirmerie, donc les enfants sont plus malades. Mais quand on interroge les médecins ou les infirmières, il explique ça par les blocages à l’hôpital, qui nous obligent à gérer des pathologies qui devraient être gérées ailleurs.
F.I. : Le rectorat a déjà passé les commandes ?
J.M. : On n’en fait pas au rectorat, on transmet l’argent aux établissements scolaires. Parce qu’on a voulu grouper les commandes et les établissements sont très sensibles à leur autonomie. Certains voudront du gel, d’autres autre chose. Sur la potabilisation, on avait imaginé l’achat de percolateurs pour faire bouillir de l’eau. D’autres ont dit avoir trouvé des filtres ou plutôt mettre des fontaines. Chacun fait son protocole et on les accompagnera. C’est important de les rassurer sur ça, comme ça l’est sur la potabilité de l’eau. Il y a beaucoup de rumeurs et de croyances. Que ce soit sur le chemin de l’eau ou en sachet, l’eau est potable. Le délai recommandé après une remise en eau est une sécurité.
F.I. : La distribution de l’eau en sachet de M’gombani, le 2 octobre, ne s’est pas très bien passée. Comment voulez-vous faire pour les prochaines ?
J.M. : C’était une expérimentation de la sécurité civile pour stocker l’eau produite. Il y avait deux contraintes à l’usage. Un, une représentation véhiculée que l’eau n’est pas potable. Deuxièmement, l’ouverture est difficile et un « one shot ». Dès le lendemain, j’ai proposé qu’on investisse dans des jerricans pour rehausser le niveau des gourdes. C’était le cas, ce mercredi matin, dans l’école de Longoni. Ce qui n’a pas marché, c’est la cuve des sanitaires qui ne s’est pas remplie pendant la nuit (N.D.L.R. l’école a dû fermer une fois la distribution terminée). Tout le monde a besoin de se régler.
F.I. : Combien d’écoles sont encore dépourvues de cuves ?
J.M. : Il y avait au départ 83 écoles qui n’étaient pas sur le chemin de l’eau. Il en reste une dizaine. Les communes font de gros efforts pour sécuriser ces cuves. La Dealm (N.D.L.R. direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer de Mayotte) a renforcé la dotation de cuves pour augmenter la durée d’autonomie. J’étais ce matin à Majicavo-Lamir, par exemple, ils m’ont dit que les cuves peuvent leur permettre de tenir deux jours et demi. Toutes les vacances seront consacrées à finaliser ça. Il restera une problématique, le vandalisme.
Pour l’eau potable, les élèves sont invités à venir avec leurs gourdes pleines. On organisera un réassort soit par des bouteilles, sinon, ce sera avec les jerricans.
F.I. : Vous aurez des bouteilles dès le retour des vacances ?
J.M. : La Première ministre a arbitré le principe d’un élargissement du public, à partir de mi-novembre. Ça pourrait venir plus vite. L’idée, c’est qu’on soit prêts dès le 1er novembre pour les écoles qui ne sont pas sur le chemin de l’eau, afin qu’on puisse arrêter avec cette rupture scolaire. Tout le monde veut travailler normalement.
F.I. : Il y avait aussi des inquiétudes sur la mise en place de jauges à la rentrée.
J.M. : C’est une hypothèse qu’on a travaillé avec les chefs d’établissement, les représentants des personnels et les syndicats. On se préparait au pire, on a même évoqué un décalage des vacances. On s’est demandé quelle image, ça donnerait. Les professeurs s’en vont et laissent le territoire dans la mouise. A la rentrée, on est parti pour tout faire pour avoir un fonctionnement normal. On a un plan de secours si les conditions se dégradaient. Pour les collégiens, on aurait prévu un accueil tous les matins de tous les élèves pendant une semaine, puis toutes les après-midis, la semaine d’après. Au lycée, c’était le lundi, le mercredi et le vendredi pour un groupe, et le mardi, le jeudi et le samedi pour l’autre groupe.
F.I. : Il y avait cette peur avant la rentrée que des professeurs ne viennent pas. Maintenant, il y a celle que ceux qui sont là partent. Par rapport à ça, la phrase « ils ne sont pas dignes d’appartenir au service public » a été d’ailleurs mal vécu.
J.M. : J’ai cru comprendre. Personne n’a écouté la suite de la phrase. J’ai continué en disant que « plus de 95% des enseignants sont pour rester là ». On a enregistré seize départs sur 1.300 enseignants. L’eau était un élément parmi d’autres. Il y a aussi la paie et l’insécurité. On avait fait une bonne rentrée avec le plus de postes pourvus. On était arrivés à 60 postes sur le second degré et moins sur le premier degré. Les brigades de remplacement permettaient de compenser ces absences. Après, les arrêts-maladie, maternité, dans certains endroits, il manque des enseignants. On s’est rendu compte que sur des matières comme physique-chimie ou lettres, on a pas mal de candidats d’origine étrangères d’un bon niveau avec un statut d’étudiants. On ne pouvait que leur proposer des contrats de 11 heures. Les académies de Versailles et Créteil ont commencé à leur proposer des temps-complet, on a décidé de faire pareil depuis la semaine dernière.
F.I. : Donc vous n’avez pas peur d’une hémorragie après les vacances ?
J.M. : On y pense, mais je n’ai pas plus peur que ça. Je pense que les gens sont très consciencieux. Si j’ai pu avoir des propos qui ont pu heurter, alors je m’en excuse. Je vois ceux qui sont un peu désabusés. Ils ont l’impression qu’ils sont sur un territoire où les difficultés s’accumulent. Ils ont besoin de souffler. Je pense qu’après les vacances, ils reviendront revigorés parce qu’ils savent que les gamins ont besoin d’eux.
Un déficit qui plombe la Chambre des métiers et de l’artisanat de Mayotte

Déclarée en état de mort cérébrale depuis plusieurs semaines, la Chambre des métiers et de l’artisanat régional de Mayotte pourrait être rattachée prochainement à celle de La Réunion. Selon l’équipe à sa tête, la maladie chronique qui la frappe ne serait en réalité qu’une opération savamment organisée en vue de priver Mayotte de cette instance. Sollicitant l’aide du Département, elle suscite jusqu’alors peu d’intérêts au regard du manque de visibilité.
Comores : Un agent de la PAF mahoraise inculpé pour détention illégale de munitions

Pendant l’audition à la brigade de la gendarmerie d’Anjouan, un fonctionnaire de la police aux frontières (PAF) exerçant à Mayotte a reconnu que les munitions retrouvées dans ses bagages lui appartenaient, mais qu’il a dû se tromper de carton lorsqu’il voyageait. Pour le moment, la justice dit ignorer si cet agent franco-comorien du centre de rétention administrative (CRA) de Pamandzi projetait de mener une quelconque action sur le territoire comorien.
C’est la première fois depuis l’éclatement de cette affaire que la justice comorienne se prononce. Silencieux jusque-là, le parquet de Mutsamudu, à Anjouan a finalement accepté de livrer quelques détails sur l’enquête ouverte après la saisie de munitions la semaine dernière sur l’île d’Anjouan. Les faits se seraient déroulés au port. Jeudi dernier, les douaniers ont fait une découverte assez surprenante dans la soute du bateau Citadelle, lequel fait la navette Anjouan-Mayotte. Au lendemain de son accostage, les agents sont tombés sur des bagages qui contenaient une quantité importante de munitions d’armes à feu. Après enquête auprès des passagers, il s’est avéré que le carton appartenait à un homme. Son identité n’a pas été révélée. Toutefois, l’on sait que le propriétaire est un policier français originaire de la ville de Wani à Anjouan, qui travaille au centre de rétention administrative (CRA) de Mayotte. Cet ex-légionnaire était en fait venu récupérer ses colis le 5 octobre. C’est à ce moment-là que les munitions ont été retrouvées. Arrêté et conduit à la gendarmerie le même jour, il a très vite reconnu que les cartouches sont bien les siennes. « Il a expliqué qu’il s’agit d’une erreur, qu’il se serait « trompé de carton ». Une version qui n’a pas convaincu les autorités judiciaires. Nous l’avons présenté devant un juge d’instruction et ouvert une enquête afin de tout clarifier », a indiqué, le procureur de Mutsamudu, Mohamed Abdallah Amane, contacté ce mercredi, par Flash Infos.
Des fusils
Le chef du parquet a ajouté que les charges retenues contre ce policier fonctionnaire français sont « détention et importation illégales de munitions » d’armes à feu. Les balles découvertes sont destinées à des armes de type fusil en pompe. L’inculpé est incarcéré après sa garde à vue à la maison d’arrêt de Koki, la seule prison de l’île d’Anjouan. Nous avons voulu avoir la version de l’avocat de la défense, mais ce dernier n’était pas disponible pour répondre à nos questions. Du côté de l’ambassade de France aux Comores, on se refuse de commenter une procédure en cours. « L’ambassade assure une protection consulaire au policier de Mayotte comme à tout ressortissant français », a répondu, hier, la chancellerie sans un mot de plus. Le parquet de Mutsamudu dit attendre la fin de l’instruction avant de se prononcer sur le fond. De ce fait, il dit ignorer si cet agent du centre de rétention de Mayotte projetait ou pas de mener une quelconque action hostile sur le territoire comorien. Au niveau de la classe politique comorienne, aucune déclaration n’a été faite par les deux bords. Pour rappel, les Comoriens vont être appelés aux urnes, le 14 janvier prochain, pour élire le président de la République et les trois gouverneurs.
A moins d’un mois de l’ouverture de la liste des candidatures, la tension reste toujours palpable au sein de l’Union des Comores, l’opposition promettant d’investir le terrain pour boycotter les scrutins.
Toufaïli Andjilani prend les rênes de Mayotte La 1ère

Succédant à Hakim Ali Saïd, Toufaïli Andjilani est maintenant aux commandes de la télévision publique Mayotte La 1ère. L’installation officielle du ré s’est déroulée, mardi après-midi, en présence de Sylvie Gengoul, la directrice du pôle outre-mer à France Télévision. C’est un personnel déterminé et très renforcé par cette nomination d’un enfant du pays qui s’apprête à relever les nouveaux défis qui se posent à la station locale. Une place encore plus grande sera accordée à l’actualité mahoraise sous tous les angles à travers la nouvelle ligne éditoriale.

Flash Infos : Quel est votre sentiment après votre nomination ?
Toufaïli Andjilani : Je dirai d’abord que je ne m’attendais pas à prendre une telle responsabilité tout de suite. Je me destinais à un autre projet au niveau de l’information, où il s’agissait de chapeauter une réforme en cours au niveau du réseau. Et donc je me projetais à prendre la direction du contenu de l’info pour poursuivre le travail que j’ai mis en place à la rédaction. C’était donc inattendu pour moi ! Effectivement, ça m’inspire, je pense que c’est beaucoup de responsabilités qui élargissent mon périmètre d’action. Aujourd’hui, je ne suis plus que le chef des journalistes, je suis le chef de tout le personnel et je représente une institution au niveau local. La population attend beaucoup de Mayotte La 1ère, je mesure la responsabilité de cette tâche et la charge de la fonction. Mais je trouve que c’est un bon challenge avec tout ce qu’on vit ici sur le territoire, tous les défis qui nous attendent, je pense que c’est ma manière à moi d’être utile pour mon île.
F.I. : Quelles sont les missions qui vous animent désormais ?
T.A. : Jusqu’à présent, je m’occupais de l’information, désormais, je m’occupe de l’ensemble des services, autrement dit, beaucoup de métiers différents. Il me faut donc prendre la mesure de tout ce champ d’action, il y a les ressources humaines (RH), les programmes, la technique, le personnel. Par conséquent, je dirai que c’est un nouveau métier pour moi. Je vais apprendre à m’imprégner de toutes ces responsabilités, à comprendre le fonctionnement des autres services, mais je ne suis pas là pour faire le travail des chefs de service. Mon rôle est plutôt managérial pour créer un collectif de travail, parce que je le dis et le répète, c’est seulement en jouant collectif que nous réussirons à atteindre les objectifs que nous nous fixons.
F.I : À quels défis Mayotte La 1ère doit faire face dans les années à venir ?
T.A. : Bien avant même d’être nommé à ce poste, j’ai annoncé à ma directrice que le projet en matière d’information est de faire participer Mayotte La 1ère à l’attractivité du territoire. Il faut reconnaître que la réalité locale est actuellement très dure, la situation est très compliquée, la vie est difficile, mais on a également besoin de montrer qu’il y a positif à côté de cela, des talents, des jeunes qui portent des initiatives, un magnifique lagon et beaucoup d’autres choses formidables. Il n’y a qu’une seule facette de Mayotte, il nous faut donc montrer les autres facettes de notre île. Je pense en réalité que nous avons un peu échoué en n’exposant pas suffisamment la facette positive d’une Mayotte qui gagne.
Estelle Youssouffa « indignée par l’inertie » du Quai-d’Orsay

En commission à l’Assemblée nationale, la députée Estelle Youssouffa a pris à partie Catherine Colonna, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, ce mardi. Elle lui reproche un manque de fermeté face aux revendications comoriennes concernant Mayotte.
« Que faites–vous pour faire plier les Comores ? Que faites–vous pour faire reconnaître Mayotte française à la communauté internationale ? Je vous pose la question parce que votre inertie nous indigne », a demandé Estelle Youssouffa, en commission des Affaires étrangères, le mardi 10 octobre, en s’adressant à Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. La députée de la première circonscription de Mayotte s’appuie sur plusieurs faits récents. Il y a d’abord le discours d’Azali Assoumani à l’Assemblée générale qui a évoqué une nouvelle fois le sujet de Mayotte que les Comoriens réclament, l’opposition du président comorien à l’opération Wuambushu (les expulsions vers les Comores avaient été bloquées pendant un mois) ou encore les Jeux des Iles de l’océan Indien, il y a un mois. Conformément à la charte des JIOI, les athlètes mahorais n’avaient pu ni arborer le drapeau français ni chanter l’hymne national.
Elle est également revenue sur le travail de l’Agence française pour le développement (AFD) aux Comores. « Ces centaines de millions d’euros qui financent les Comores, ces millions en partie payés par les contribuables Mahorais, sont une obscénité. C’est de l’argent français qui auraient dû financer le territoire français de Mayotte, pour notre production en eau potable ou la piste longue par exemple. Nous avons vu avec les positions publiques d’Azali lors de Wuambushu que cet argent n’a rien changé aux revendications comoriennes. Votre stratégie du carnet de chèque ne mène à rien », a fait valoir la parlementaire mahoraise.
« Je ne peux pas vous laisser dire certaines paroles »
« Je sais que Madame la députée Estelle Youssouffa a l’habitude de critiquer sévèrement la diplomatie française en se montrant oublieuse de ce qu’elle fait pour Mayotte et pour assurer la place de Mayotte dans la République française. Je ne peux pas vous laisser dire certaines paroles que vous prononcez », lui a répondu la ministre, avec un certain agacement. Elle a assuré que le Quai-d’Orsay joue toute sa part aux Nations-Unies en empêchant qu’une nouvelle résolution « remettant en cause la place de Mayotte dans la République française » soit prise. Ce qui est vrai, mais n’empêche pas Azali Assoumani de réclamer, à la tribune et à chaque assemblée générale, le territoire mahorais. Il y a trois semaines encore, le président de l’Union des Comores avait évoqué « la « comorianité » de l’île de Mayotte » et « ce contentieux désagréable » qu’il entretient avec la France.
Catherine Colonna est également revenue sur la politique migratoire de la France à Mayotte et a rappelé que c’est son ministère en 2019 qui a obtenu l’accord avec les Comores pour faciliter les expulsions depuis Mayotte. « Je crois qu’on a parlé tout récemment de ce sujet lors d’une opération, il y a quelques mois », fait-elle remarquer, citant sans la nommer l’opération Wuambushu.
Elle ajoute que la diplomatie française a obtenu « l’accord des Comores » et des autres pays de la région pour que Mayotte puisse participer à des projets de la Commission de l’océan Indien. Pour rappel, l’instance compte La Réunion comme membre, alors cette place reste refusée à Mayotte.
Une conférence pour libérer la parole des aidants familiaux

Ce mercredi, l’hémicycle Younoussa–Bamana du conseil départemental accueillait la conférence des aidants familiaux, intitulée « Libérez la parole ». Organisée par la fédération Apajh (Association pour adultes et jeunes handicapés), via la Plateforme d’entraide pour l’autonomie, en partenariat avec l’Agence régionale de santé (ARS), cette conférence permettait aux aidants familiaux de libérer leur parole, pour ainsi mieux comprendre leurs besoins et partager leurs expériences.

« A Mayotte, les besoins sont considérables ». C’est avec ces mots que Jean-Louis Garcia, président de la Fédération Apajh, a introduit la conférence des aidants familiaux, ce mercredi matin. Cette matinée d’échanges s’inscrit dans le cadre du plan anti-chutes des personnes âgées, du plan Agir aidants 2022-2024, ainsi que de la Journée nationale des aidants familiaux. L’île compte, depuis février dernier, une plateforme d’entraide pour l’autonomie, proposée notamment aux aidants familiaux, qui, « souvent n’ont pas de solution de répit », admet Faïza Saïd Omar, coordinatrice de la plateforme. Partant de ce constat, l’Apajh a décidé de mettre en place cette conférence, « pour leur permettre de se livrer et de comprendre quels sont leurs besoins pour travailler sur des solutions concrètes et améliorer leur quotidien », complète-t-elle.
Un combat permanent
Cette conférence a donc permis de donner la parole aux aidants familiaux pour un partage d’expérience avec leurs pairs sur leur quotidien, leurs difficultés et leurs succès. « En libérant la parole des aidants, nous pouvons contribuer à construire un avenir meilleur pour eux et aussi pour notre société », reconnait Djamila Mikidadi, secrétaire générale de l’association départementale des aidants familiaux de Mayotte (Adafm). Ainsi, des débats étaient orientés autour de trois thématiques : aidant d’un proche en situation de handicap ; aidant d’un proche dépendant du fait de l’âge ; santé, épuisement, comment concilier ma vie d’aidant et ma vie professionnelle ? Pour le président de la Fondation, être aidant et avoir la possibilité du répit, « c’est un combat permanent, qu’il faut réussir à gagner dignement ». Cet événement permettait également d’échanger sur la question fondamentale qui touche de près de nombreuses familles, celle « du rôle crucial des aidants familiaux dans notre société », explique la représentante de l’Adafm.
Pouvoir « s’occuper de soi »
Différents témoignages ont émergé dans le public, dont celui de la mère d’un enfant non-voyant, revenu à Mayotte il y a quelques années. Elle, qui témoigne que l’accompagnement d’une personne en situation de handicap est « difficile », ajoute que « c’est une souffrance pour nous, les mamans et parents, mais aussi pour les enfants qui restent enfermés », faisant référence aux manques d’infrastructures adaptés aux personnes aveugles. D’autres témoignages ont eu lieu en visioconférence, comme celui d’une mère ayant dû quitter le territoire pour les soins de son enfant en situation de handicap dépendant de tous les actes de la vie quotidienne. Pour elle, pouvoir profiter d’un dispositif de répit permet de « s’occuper de soi, se poser et se dire que notre enfant est en sécurité avec des professionnels ». Cependant, cette mère de famille regrette d’avoir le sentiment qu’« entre les administrations et la réalité des parents, il y a un écart », en évoquant les dossiers à réaliser auprès des instances publiques.
« Les aidants sont épuisés »
D’après la déléguée générale de l’association « Je t’aide », Morgane Hiron, intervenue en visioconférence, 60 % des aidants français sont des femmes. Parmi ces aidants, 70 % sont en activité professionnelle et « ont des enjeux pour se maintenir dans l’emploi ». Les conséquences pour les aidants peuvent être très variés et intervenir sur la santé physique, mentale ou l’isolement, « puisque moins on a de temps, moins on a de temps aussi pour son cercle social et on s’isole », ajoute la déléguée générale. Toujours d’après cette dernière, 75 % des aidants déclarent du stress et de la fatigue dus à leur rôle d’aidant. « Les aidants sont épuisés », concède-t-elle, en précisant que la fatigue varie selon l’aidant
L’un des freins au répit serait « d’accepter d’avoir besoin d’aide et de répit », mais aussi de pouvoir mettre en place l’organisation des solutions proposées.
Crise de l’eau : une non-conformité détectée dans le sud de Mayotte
Des villages des communes de Bouéni, Kani-Kéli, Chirongui et Bandrélé font l’objet de mesures, suite à une non-conformité détectée dans l’eau. Celle-ci a été signalée, ce mercredi soir, par l’Agence régionale de santé (ARS).
L’Agence régionale de santé indique, ce mercredi soir, qu’une non-conformité de la qualité de l’eau a été détecté à Choungui. « Des mesures de précaution en urgence doivent garantir la potabilité de l’eau consommée par la population. Elles doivent pallier tout risque sanitaire », ajoute l’ARS. Plusieurs villages des communes du sud de Mayotte sont concernés, à savoir ceux de Bouéni (Bouéni, Bambo-ouest, M’bouantsa, M’zouazia, Moinatrindri, Hagnoundrou, Majimeouni village), Kani-Kéli (Choungui, Kani Be, N’gouja), Chiroungi (Chirongui, Tsimkoura) et Bandrélé (Bambo-est, M’tsamoudou).
Sans indiquer pourquoi l’eau n’est pas conforme, le communiqué envoyé rappelle les gestes à adopter en cas de non-conformité. « Il est demandé à l’ensemble de la population de ce secteur de faire systématiquement bouillir l’eau avant de la boire, faire à manger ou se brosser les dents. L’ébullition permet de stériliser l’eau et d’éliminer ainsi toutes les bactéries présentes. Cette eau peut être stockée dans un récipient dédié, conservée à l’abri de la chaleur et peut être utilisée pendant 48 heures », préconise l’agence, avant de préciser qu’il y aura un suivi renforcé dans les prochains jours.
Un dispositif de distribution de bouteilles d’eau bientôt élargi
Dès 8h du matin, ce mercredi 11 octobre, une distribution de bouteilles d’eau a commencé au niveau de la MJC de Kawéni, à Mamoudzou. Si actuellement, environ 50.000 personnes vulnérables, notamment les personnes de plus de 65 ans ou les femmes enceintes, ont accès à ces bouteilles gratuites, ce dispositif devrait être élargi au mois de novembre, pour profiter à 110.000 personnes. « Nous souhaitons augmenter la liste des bénéficiaires. Nous voulons notamment pouvoir y intégrer les enfants de 0 à 11 ans », déclare Gilles Cantal, préfet chargé de mission sur le dossier de l’eau, précisant que les modalités de cet élargissement doivent encore être discutées.
Concernant l’annonce faite la semaine dernière par le gouvernement sur le remboursement des factures d’eau de septembre à décembre, Gilles Cantal a assuré qu’une réunion allait se tenir le jeudi 12 octobre, avec notamment la Société mahoraise des Eaux (SMAE). Une rencontre qui a pour but de discuter des modalités de remboursement et de mettre en place une stratégie le plus vite possible.
Likoli Dago célèbre les journées nationales de l’architecture ce samedi
Au cours des journées nationales de l’architecture 2023, ce samedi 14 octobre, quatre temps forts sont proposés par l’association Likoli Dago. Dans un premier temps, la voute en BTC – réalisée dans le cadre du chantier-école du mois de septembre – sera inaugurée à 11h en présence de l’agence Harappa et de l’entreprise ECR. Par la suite, les contenus d’apprentissage Soma seront présentés au travers de tutoriels et fiche-pratiques de construction. Un débat aura lieu dès 12h, sur les chantiers d’apprentissage comme levier de développement des filières de la construction à Mayotte, avec les association BAM!, Kaja Kaona et l’association nationale Chantier-école. Enfin, à 14h, un atelier de réalisation d’une maquette d’une tour de récupération d’eau aura lieu. Cette journée de l’architecture aura lieu chez le Fundi Chazouli Halidi, à l’angle de rue après le cimetière de Tsingoni.
Chafika Mohamed élue présidente de l’office de tourisme du Grand Nord
Ce dimanche, lors des élections de l’office de tourisme du Grand Nord de Mayotte, Chafika Mohamed, vice-présidente en charge du tourisme, a été élue présidente de l’Office de Tourisme. Elle sera secondée dans ses fonctions par Soumaila Daoudou, vice-président en charge de la communication et des relations publiques, élu premier vice-président ainsi que par Fouad Ali — deuxième vice-président représentant des professionnels du Tourisme du Grand Nord de Mayotte. La priorité de l’office est désormais de définir une nouvelle stratégie de développement plus durable et soucieuse de la préservation et la valorisation des territoires à travers la Culture, le Patrimoine, les activités économiques et de loisirs, tout cela en étant accessible à tous, y compris les habitants du Grand Nord de Mayotte.
Le Voulé accueille un concert exceptionnel de Nawal
Alors que s’achève sa tournée dans l’océan Indien, avec son spectacle « La rose des vents », en duo avec Catherine Braslavsky, Nawal offre un concert exceptionnel, au restaurant le Voulé (à Cavani), le vendredi 13 octobre à 20h. Nawal est une auteure-compositrice-interprète, d’abord connu dans le monde entier pour être une chanteuse multi instrumentiste, jouant du gambusi, de la guitare, du daf (membranophone persan), des flûtes, et du piano à pouce, le mbira zimbabwéen… Cette artiste chante en comorien, en arabe, en français et en anglais. Elle est aussi connue pour jouer une musique acoustique d’une spiritualité métisse, créant un lien profond entre la culture de ses ancêtres et l’imaginaire intemporel des grandes voix de la liberté, puisant dans ses racines afro-soufie un souffle unique. Cette artiste est en définitive, cette fille de la terre et du ciel, qui dans son spectacle invite au calme et à la sérénité, avec des chansons se fondant en un hymne à la paix et la dignité humaine, dans un souffle puissant de liberté, l’altérité du monde.
« Université de plein exercice » : Estelle Youssouffa contre « l’Inu »
C’est un débat qui a déjà eu lieu, en session plénière du conseil départemental. Le CUFR (centre universitaire de formation et de recherche) de Dembéni va devenir un institut national universitaire, au 1er janvier 2024. Ce statut, s’il permet à l’établissement mahorais d’obtenir plus de moyens, n’en fait pas une université de plein exercice pour autant. Le 25 septembre, des conseillers départementaux de la majorité et de l’opposition avaient d’ailleurs préféré voter contre cette solution qui ne devrait être que transitoire (il y a eu quatre votes contre et deux abstentions). Ben Issa Ousseni, le président du Département, avait reconnu que ce n’était pas ce qui était attendu, tout en faisant valoir le risque que le refus d’un passage à l’Inu pouvait présenter. « Un avis réservé » a donc été voté. La députée de la première circonscription de Mayotte, Estelle Youssouffa, s’offusque aussi de la décision du gouvernement. « La transformation du centre universitaire de Dembéni en un établissement public « à caractère scientifique, culturel et professionnel », soumis aux dispositions des articles L715-1 à L715-3, est un choix gouvernemental surprenant car il poursuit la logique d’exception qui place Mayotte à la marge de la République », regrette-elle dans un courrier envoyé le lundi 9 octobre à Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. « Nous ne comprenons pas pourquoi l’État semble choisir d’hypothéquer l’avenir de nos enfants avec un centre universitaire mineur alors que notre territoire fait face à des défis majeurs », argue-t-elle.
Elle prend aussi la défense de Thomas M’saïdié, maître de conférences au CUFR, qui avait très critique sur le sujet lors d’une interview donnée à Flash Infos.« Je vous témoigne de mon incompréhension totale face à la sanction que le maître de conférences a subie suite à ses dénonciations autour de ce projet de décret », fait remarquer la députée.
Une douzaine de policiers déployés pour des barrages à Doujani
Vers 6h du matin, ce mardi 10 octobre, il y a eu des barrages et des tentatives de barrage sur la chaussée à Doujani, Mamoudzou. Des policiers ont été déployés à chaque rond-point. Une douzaine de membres des forces de l’ordre était encore sur place vers 9h. Sur ce même laps de temps, quelques tirs de pierres entre des jeunes de M’tsapéré et de Cavani ont eu lieu à Baobab, mais ont rapidement pris fin.
Deux hommes condamnés pour un braquage à Kawéni en 2020
Un groupe de « cinq à neuf hommes » avait pénétré dans le Doukabé de Kawéni, le soir du 21 avril 2020. Ils avaient volé une caisse, des téléphones, mais surtout de l’alcool et des cigarettes en menaçant les employés avec leurs machettes. Le tribunal correctionnel de Mamoudzou en a condamné respectivement deux à cinq et six ans de prison ferme, ce mardi. Un autre a été relaxé faute de preuves suffisantes.
Crise de l’eau : Des captages d’eau illégaux détruits à Bouyouni

Une opération de destruction de six captages d’eau illégaux s’est déroulée, ce mardi matin, dans la forêt en hauteur du village de Bouyouni. Ces démolitions, menées dans le cadre de la mission inter services de l’eau et de la nature (Misen), permettront de rétablir l’écoulement de l’eau.
Six captages d’eau illégaux, installés à l’abri des regards, ont été détruits ce mardi matin aux abords de la rivière Bouyouni. Découverts par des agents de l’unité de la police de l’eau et de l’environnement de la Dealm (Direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer de Mayotte), ces captages permettaient l’alimentation et l’irrigation de cultures agricoles. Ces derniers étaient installés sur des affluents de la rivière, propriété du domaine public fluvial du conseil départemental de Mayotte. Un ciblage des cours d’eau où des captages d’eau potable sont présents a été mené pour « trouver tous les prélèvements non autorisés », explique Jean-François Le Roux, chef de service environnement, préventions des risques à la Dealm.
Préserver la ressource
La rivière Bouyouni est une ressource non négligeable en termes d’apport en eau potable. « Nous intervenons sur les cours d’eau importants en priorité », admet le chef de service. Afin de mener cette opération, des équipes de la Dealm, du conseil départemental de Mayotte, et de l’Office français de la biodiversité étaient réunies, représentant une quarantaine de personnes, dont les gendarmes présents pour assurer la sécurité de l’intervention. Dans cette « situation extrême où on recherche la moindre goutte d’eau », ces destructions permettent de préserver les captages d’eau et ainsi, gérer la ressource en eau.
Rendre l’eau à la rivière
Ces captages installés dans l’illégalité avaient pour vocation d’arroser les cultures installées plus loin. Le premier micro-barrage démoli retenait de l’eau qui allait en irrigation et n’alimentait donc plus la rivière Bouyouni. L’objectif de ces destructions est donc « de récupérer l’eau qui était détournée pour la rendre à la rivière », complète Jean-François Le Roux. En plus des ouvrages, les tuyauteries sont-elles aussi démolies. Pour cela, les équipes utilisaient masses, perforateurs, disqueuses ou tronçonneuses. Organisées dans le cadre de la mission inter services de l’eau et de la nature (Misen) de Mayotte, visant à détruire des captages illégaux en rivière et lutter contre les pollutions de l’eau, ces actions de destructions continueront dans les semaines à venir, car « la moindre goutte d’eau compte », concède le chef de service.