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Les 16 et 17 septembre, rendez-vous aux journées du Patrimoine

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La 40ème édition des journées européennes du Patrimoine se déroulera le samedi 16 et le dimanche 17 septembre pour le grand public, et le vendredi 15 septembre pour les scolaires dans le cadre de l’opération « Levez les yeux ».

Ces journées ont pour objectif de montrer au plus grand nombre la richesse extraordinaire de notre patrimoine au travers de rendez-vous inédits, de visites insolites, et d’ouvertures exceptionnelles.

Deux thématiques sont mises à l’honneur cette année : le patrimoine vivant et le patrimoine des sports. Si à Mayotte le patrimoine vivant est une expérience quotidienne grâce à la passion pour le maintien et la transmission des traditions, parler de patrimoine des sports peut sembler plus surprenant. Et pourtant, cette année encore, associations et collectivités ont rivalisé d’imagination pour vous faire (re)découvrir les jeux anciens, le maniement du laka, ou encore les coulisses du football. Sans oublier les incontournables (expositions, visites de sites historiques, découverte des traditions chantées et dansées, des savoir-faire de l’artisanat et de la cuisine…).

Depuis un an, beaucoup d’événements positifs ont marqué le patrimoine culturel de Mayotte : allocation d’une aide de la Fondation du Patrimoine pour la restauration de l’usine sucrière d’Hajangoua, mobilisation des Mahoraises et des Mahorais pour la restauration du Minbar conservé au MuMA, constitutions de deux collections de référence sur le patrimoine sucrier de Mayotte au Pôle d’excellence rurale et au MuMA, inscription du Mbiwi à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel et lancement de plusieurs nouvelles fiches, recensement des pratiques sportives traditionnelles, fouilles archéologiques sur la mosquée de Tsingoni, mobilisation du RSMA pour l’entretien des sites patrimoniaux, début de la restauration de l’ancien tribunal de Mamoudzou, diagnostic archéologique sur l’entrepôt de l’usine de Soulou, étude historique sur le cimetière chrétien de Petite-Terre. Retrouvez le programme des journées européennes du patrimoine à Mayotte sur : https://openagenda.com/jep-2023-mayotte

L’Inrap à la découverte de la plus ancienne mosquée de France, à Tsingoni

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Une équipe de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) fouille actuellement la mosquée ancienne de Tsingoni, dans le cadre des travaux de restauration et de valorisation du site. Cela fait suite à son classement au titre des monuments historiques en 2015. Cette fouille est réalisée sous la maîtrise d’ouvrage de la mairie de Tsingoni. Menée depuis le 3 juillet, l’opération porte tant sur les vestiges bâtis que sur les vestiges enfouis. L’objectif de cette intervention est de comprendre la genèse et l’évolution de ce bâtiment emblématique du patrimoine mahorais, en s’attachant à déterminer la succession des phases d’occupation et de construction. Les investigations, toujours en cours, sont également réalisées sur les abords de la mosquée ancienne et notamment dans l’emprise d’une aire funéraire.

Les fouilles actuelles mobilisent une équipe de huit personnes, composée de spécialistes en archéologie du bâti en archéologie funéraire et en relevé 3D et une restauratrice. Dans la salle de prière, les archéologues ont mis au jour de très nombreux trous de poteaux dans le sol du XVIe siècle, sans doute creusés pour soutenir des échafaudages lors d’une phase de reconstruction de l’édifice.

L’étude des maçonneries a livré les traces en négatif d’éléments de coffrage tissés en fibres et en matériaux d’origine végétale. La présence d’éléments de blocs de corail liés à des murs en grès de sable signale les murs de la première mosquée en pierre. Des enduits polychromes ont également été découverts sous les épaisses couches picturales qui recouvraient le mihrab. Le dégagement de ces couches a mis en évidence des frises sculptées d’entrelacs.

La fouille des murs a permis la découverte inattendue de fragments de papier ancien (proto-tapa) – peut-être une page de Coran –, associés à un clou, déposés dans une niche trilobée condamnée. Cette découverte peut être associée à un geste de protection du lieu de culte. À l’extérieur, les premiers sondages ont mis en évidence six sépultures aux défunts apparemment inhumés selon les rites musulmans puisqu’ils sont placés sur leur côté droit, la tête en direction de La Mecque. La datation de ces sépultures profondes est primordiale pour la chronologie du site.

Le CAM fait sa rentrée !

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A l’occasion de la rentée, le club d’athlétisme de Mamoudzou (CAM) reprend également ses cours. La section « forme/santé » pour les 16 ans et plus, les séances auront lieu le dimanche de 7h15 à 9h15 au Douka Bé de Passamainty. Au programme : marche, renforcement musculaire et quelques grandes randonnées ponctuelles. La reprise aura lieu le dimanche 3 septembre. La section « sprint » reprendra le lundi 4 septembre. Les entrainements ont lieu au stade de Cavani de 17h15 à 18h15, le lundi, mercredi et vendredi. Ouvert au plus de 12 ans. La section « Trail », à partir de 16 ans fera sa reprise le mardi 5 septembre à Mahabou. Les entrainements sont prévus de 17h à 18h30, le mardi et jeudi à Mahabou et le vendredi à la MJC de Kawéni. Footing, fractionné, côtes et escaliers sont au programme. Du renforcement musculaire au collège de M’gombani de 9h à 10h est aussi organisé. La section « demi-fond » reprendra ses entrainements au stade de Cavani de 17h15 à 18h15, le mercredi et le vendredi. Retour à ces horaires le 6 septembre. Les enfants, à partir de 5 ans, pourront s’entrainer au collège de Kwalé de 9h à 10h30, le samedi (reprise le 9 septembre). Des entrainements ont également lieu les mardis et jeudis au collège de Majicavo Lamir, de 17h15 à 18h30 (reprise le 12 et 14 septembre).

Une visite éclair centrée sur l’eau pour Philippe Vigier

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La visite officielle du ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Vigier, se précise. En effet, il sera présent ce samedi 2 septembre sur l’île au lagon, pour une journée axée autour de l’eau et ses problématiques. L’arrivée du ministre est prévue en début de matinée et son programme débutera par la visite du site de la future unité de dessalement de 1.000 m3 à Jimaweni, commune de Sada. Par la suite, une présentation d’un chantier de forage est prévue, les enjeux de la ressource en eau seront le moment clé de la visite. Ce temps d’échanges aura lieu à la retenue collinaire de Combani, ce qui permettra de constater concrètement le manque d’eau. Enfin, le ministre se rendra à l’école élémentaire Lihadji, à Combani, où lui sera présenté l’installation d’une cuve pour la continuité scolaire.

Mayotte secouée par un séisme léger, ce jeudi

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Un séisme léger, de magnitude 4,1 sur l’échelle de Richter, a été enregistré ce jeudi 31 août à 11h10. Dans son rapport préliminaire, le Revosima (Réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte) explique que « l’épicentre a été localisé à 33 kms à l’est de Dzaoudzi, à 40 km de profondeur », ce qui correspond à une distance hypocentrale d’environ 52 km. Ce séisme a pu générer, dans les zones concernées « une accélération moyenne du sol de 5,2 mg, correspondant à une intensité macrosismique faiblement ressentie ». Suivant le type de sols, les intensités peuvent cependant avoir atteint localement l’intensité de secousse forte.

Électricité de Mayotte : « A EDM, les initiatives sont possibles et on peut les voir se réaliser rapidement »

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A 62 ans, Claude Hartmann s’apprête à faire une pause. Il compte ensuite faire des missions ponctuelles où il pourrait apporter son expérience dans le domaine de l’énergie.

A Mayotte depuis trois ans, Claude Hartmann effectue son dernier jour comme directeur général d’Électricité de Mayotte, ce vendredi. Dans un entretien, il revient sur l’évolution du fournisseur d’énergie qui reste en situation de quasi-monopole et qui a réussi à suivre une consommation qui augmente de 4% chaque année.

 

La chasse est lancée contre les fausses attestations d’hébergement

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Des contrôles après le dépôt d’un dossier d’admission au séjour pourraient avoir lieu, selon les nouvelles directives de la préfecture de Mayotte.

A la fin de l’opération Wuambushu, l’État avait jugé bon que la lutte contre l’immigration illégale à Mayotte devrait continuer sous une autre forme. Ce jeudi 31 août, la préfecture de Mayotte annonce que les contrôles seront renforcés pour vérifier les attestations d’hébergement.

 « J’ai envie de dire à la société mahoraise quand est-ce qu’elle prendra ses responsabilités notamment parce que certains de « ces bangas » (sic) sont loués par des marchands de sommeil. Il faut quand même les dénoncer, il y a des gens propriétaires, qui sont parfois des Mahorais qui louent à des femmes et des enfants seuls ces bidonvilles », avait constaté Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outremers, alors que les pelleteuses détruisaient les restes d’habitations en tôles dans le quartier Oupi, à Labattoir, en juin dernier. Le futur candidat à l’élection présidentielle de 2027 indiquait alors vouloir s’attaquer davantage à l’économie informelle et aux « marchands de sommeil ». Ce Wuambushu 2 se veut plus générateur d’enquêtes qu’une débauche de moyens matériels, comme l’ont été ces derniers mois. Par ailleurs, une quarantaine de camions, qui servaient au transport des gendarmes en renfort, ont été vus partants à Longoni, cette semaine.

« La réalité de la domiciliation est une condition de forme préalable à la délivrance d’un titre de séjour. Pour s’en assurer, les services instructeurs de la direction de l’immigration, de l’intégration et de la citoyenneté (DIIC) procéderont dorénavant, sur instruction préfectorale expresse, à des vérifications renforcées, tout particulièrement à l’égard des attestations d’hébergement », prévient ainsi la préfecture de Mayotte, dans un communiqué daté de ce jeudi. Ces documents peuvent ensuite être utilisés pour des demandes de titre de séjour. « A ce jour, près de 90 % des dépositaires de première demande de titre de séjour n’ont pas de logement propre, et sont hébergés par des tiers. Certains documents, rédigés sous la forme d’une attestation sur l’honneur, s’appuient sur de fausses déclarations, moyennant finance », font remarquer les services de l’État, avant de rappeler que ces écrits peuvent constituer un délit.

Une expérimentation à Tsingoni

Le procédé que souhaite mettre en place la préfecture repose sur des contrôles effectués « après le dépôt d’un dossier d’admission au séjour auprès de la préfecture ». Cette dernière veut y associer les maires, puisqu’il est proposé que les contrôles de la préfecture soient « diligentés en coopération avec eux, ainsi que les polices municipales ». A Mayotte, ce type d’enquêtes n’est pas nouveau. Il y a quelques mois, la commune de Tsingoni a connu des barrages d’habitants voulant apporter leur soutien à l’opération Wuambushu, mais également mettre en exergue la présence de bidonvilles dans leur village. La municipalité de Tsingoni avait rencontré les manifestants et confirmé que des listes de possibles marchands de sommeil existaient. Ce serait même « une expérimentation » qui existe depuis l’année dernière. Depuis des mois, les collectifs mahorais demandent également de telles mesures. Autre commune où des affaires de ce genre sont sorties, cette année, Sada a vu ce mercredi Frédéric Sautron, le sous-préfet en charge de la lutte contre l’immigration clandestine, « rencontrer les élus et la police municipale afin de planifier la mise en œuvre concrète de ces contrôles ». Un courrier préfectoral enjoint les autres maires à faire de même.

Dans son communiqué, la préfecture de Mayotte rappelle que « le délit d’établissement, d’usage d’attestation, de certificat inexact ou falsifié, pour obtenir un titre de séjour ou le bénéficie d’une protection contre l’éloignement, est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende ».

Une enveloppe de 252 millions d’euros pour transformer Petite-Terre

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Ibrahim Madi Mdahoma, premier adjoint au maire de Pamandzi, Saïd Omar Oili, maire de Dzaoudzi-Labattoir et président de la communauté de communes de Petite-Terre, ainsi que Thierry Suquet, préfet de Mayotte, ont officiellement signé le contrat de relance et de transition écologique de Petite-Terre, ce mercredi.

Ce mardi, la communauté de communes de Petite-Terre a signé son contrat de relance et de transition écologique (CRTE). Cet engagement commun de l’État et de l’intercommunalité permet d’apporter des réponses concrètes aux besoins, tout en contribuant aux objectifs environnementaux, économiques et sociaux du territoire. Pour Petite-Terre, ce contrat représente un coût global de 252 millions d’euros.

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Le contrat de relance et de transition écologique (CRTE) porté par la communauté de communes de Petite-Terre s’appuie sur le projet du territoire. Pour sa réalisation, trois axes de développement ont été retenus. « Le plan d’action que nous avons choisi et que signons ce jour est la traduction du projet du territoire, qui se décline en actions de la collectivité et des acteurs territoriaux », explique le président de la communauté de communes de Petite-Terre et maire de Dzaoudzi-Labattoir, Saïd « S2O » Omar Oili.

Pourquoi s’engager dans un CRTE ?

La stratégie globale du contrat de relance et de transition écologique conclut entre la communauté de communes de Petite-Terre, les deux communes – Dzaoudzi-Labattoir et Pamandzi – et l’État, s’inscrit dans un contexte général de développement du territoire. Il y a bientôt deux ans, en octobre 2021, un protocole d’engagement avait été signé, mais ce n’est que maintenant que le CRTE est conclu. Un temps nécessaire pour permettre à l’intercommunalité de se concentrer sur les projets réalisables. Cet engagement contractuel est « le travail d’un territoire, un document de projet », qui pourra aborder des sujets de l’emploi, du tourisme, de l’équipement ou encore de la mobilité et de les regrouper « à l’intérieur d’un document unique », résume Thierry Suquet, préfet de Mayotte. Pour le président de l’intercommunalité, la conclusion de ce contrat conduira au fait que « la Petite-Terre d’ici dix ans, ce sera la petite pépite de Mayotte ».

Ce projet de territoire partagé à l’échelle intercommunale, donne des perspectives et engage des actions concrètes pour la vie quotidienne, dans une démarche environnementale. Le coût d’investissement de ce contrat est fixé à 252 millions d’euros et étend sa programmation de 2023 à 2026. « On a tout regroupé, on a des projets qui sont matures et qui sont prêts à être financés. Ça peut être des projets qui valent quelques centaines de milliers d’euros, jusqu’à des projets structurants », explique le préfet. Le CRTE fraichement signé, intègre quatre contrats et programme de l’État, notamment les projets portés par le Contrat de convergence et de transformation de Mayotte (prolongé jusqu’en 2023), le programme Action cœur de ville ou encore le projet de NPRU (Nouveau programme national de renouvellement urbain).

Désenclaver le territoire

Au sein de ce CRTE, trois axes ont été retenus. Le premier est d’offrir aux habitants de Petite-Terre un accès à tous les services de base, « compatibles avec le statut d’un département français », précise le président de l’intercommunalité. Cela se traduira par l’amélioration de la qualité du parc de logement ou encore au travers de la résorption de l’habitat indigne. Le deuxième axe sera de favoriser la création d’emplois, au travers d’un développement économique raisonné et respectueux de l’environnement. Les objectifs sont au nombre de quatre : proposer une offre de formation en adéquation avec l’offre d’emploi, désenclaver Petite-Terre, renforcer son rôle de porte d’entrée de l’archipel et mettre en place les conditions pour un tourisme écoresponsable.

Le troisième sera de garantir aux habitants de Petite-Terre, un cadre de vie harmonieux avec une qualité environnementale et une préservation de la biodiversité. Concrètement, les premiers travaux qui seront lancés portent sur le projet de désenclavement du quartier de la Vigie. « Ça fait longtemps qu’on en parle, et nous venons de signer le marché », reconnait « S2O ». Les travaux vont commencer d’ici deux mois. L’année 2024 sera rythmée par le chantier lié à la réalisation de pistes cyclables. A terme, l’objectif est de faire de Petite-Terre, « un endroit où les gens ont envie de marche, de bouger, de faire du vélo en tout sécurité », admet Saïd Omar Oili. La globalité des projets inscrits dans ce contrat de relance seront réalisés selon la programmation définie.

 

L’étude des baleines à bosses, un grand projet pour Ceta’Maore

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Une conférence animée par Ceta’Maore et Globice avait lieu, ce mercredi soir, à la Croisette, à Mamoudzou.

Chaque hiver austral, les baleines à bosses sont présentes dans les eaux du lagon, de juillet à octobre. Elles quittent les eaux polaires de l’Antarctique pour rejoindre les eaux tropicales afin de se reproduire ou donner naissance à un baleineau. Mais les connaissances sur ces géants des mers son maigres à Mayotte. Avec l’objectif de mettre en place un projet d’études, l’association Ceta’Maore et Globice ont animé une conférence sur l’étude de ces cétacés, ce mercredi soir.

A l’occasion du projet de coopération régionale Primo, Ceta’Maore et Globice, ont organisé une conférence ce mercredi soir, à la Croisette. Cet événement, et le travail commun des deux associations, ont pour objectif de mieux connaitre les baleines à bosses – ces grandes migratrices qui font escale à Mayotte – et ainsi, de mieux les protéger. Créée en 2021, l’association mahoraise a voulu apprendre de ses pairs. Elle est également membre du consortium Indocet, « qui réunit tous les chercheurs et associations qui étudient les dauphins et baleines de l’océan Indien », explique Cyrielle Randrianarivony, présidente et co-fondatrice de Ceta’Maore. C’est ainsi que l’association a sollicité l’ONG de La Réunion pour un accompagnement, avec le soutien de l’Europe.

Peu d’informations à jour

« Malheureusement à Mayotte, on a très peu d’informations à jour sur les mammifères marins, dauphins, baleines et dugongs, à l’inverse des tortues ou mangroves par exemple », admet la présidente. Ce projet permettra alors de pouvoir récolter des informations et les analyser. « L’idée, c’est vraiment de les accompagner sur tout ce qui est collecte de données et d’analyses et de définir des protocoles bien précis », complète Vanessa Estrade, chargée d’études à Globice. L’accompagnement se traduira par une proposition de protocoles qui pourraient être appliqués à Mayotte.

La conférence organisée ce mercredi soir a permis à l’ONG réunionnaise de montrer comment, après vingt ans de travail, l’association a pu élucider quelques mystères sur ces cétacés sur l’île Bourbon. Collecte de données grâce à une fiche et un GPS, acoustique, comportements des cétacés, pigmentation de la nageoire caudale ou encore cartographie de distribution des différentes espèces ont été expliqué aux spectateurs présents. « En rassemblant toutes ces informations sur les groupes observés et en le combinant avec la photo identification, cela permettra de suivre les populations des cétacés qui sont à Mayotte », explique la chargée d’études.

Les baleines se sentent-elles bien à Mayotte ?

Le projet d’identification et de développement des connaissances sur les cétacés fait partie intégrante des objectifs de Ceta’Maore, qui sont de connaitre, sensibiliser, accompagner et coopérer. Pour la présidente, « ce qu’on aimerait, c’est prendre en photo les baleines, savoir qui elles sont ». Grâce à la forme de leur nageoire caudale, leur queue et sa coloration, il est possible d’identifier les groupes de baleines. De ce fait, il est possible de voir si elles reviennent d’une année sur l’autre sur l’île ou non, « en gros savoir est-ce qu’elles se sentent bien chez nous ! », sourit-elle.

Une première étape théorique a été réalisée en février, où deux membres de Ceta’Maore se sont rendus à La Réunion auprès de Globice, grâce au financement de l’Office Français de la Biodiversité (OFB). Pour la deuxième étape, les équipes de l’ONG sont présents sur l’île pour découvrir les conditions in situ, le lagon et ses spécificités, « ça permet aussi de réajuster le protocole », précise Vanessa Estrade.

Actuellement, l’association embarque dans les bateaux des opérateurs qui le souhaitent et pendant ces sorties, connecte des données scientifiques et les traitent. « L’idée, c’est d’aller encore plus loin et de mettre en place d’autres actions scientifiques et d’études qui, pour le moment, n’existent pas à Mayotte », confie Cyrielle Randrianarivony. Au travers de ce compagnonnage, Ceta’Maore pourra être formé pour mettre en place ce projet d’identification des baleines à bosses, mais aussi étudier d’autres mammifères marins.

Deux nouveaux présidents à la Chambre d’appel de Mamoudzou

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de gauche à droite, Aurélie Police, conseillère chargée du secrétariat général de la Cour d’appel de Saint-Denis de La Réunion, Albert Cantinol, avocat général, Alain Châteauneuf, premier président de la Cour d’appel de Saint-Denis de La Réunion, Cyril Ozoux, président de chambre d’appel, Chantal Combeau, nouvelle présidente de chambre d’appel, Vovogna Ramiandrisoa, nouvelle juge au tribunal judiciaire, Vincent Aldéano-Galimard, nouveau président de chambre d’appel, Nathalie Brun-Zahi, présidente de la chambre d’appel, et Catherine Vannier, présidente du tribunal judiciaire.

Devant les officiels et leurs proches, Vincent Aldéano-Galimard et Chantal Combeau ont intégré, ce jeudi, à Kawéni, leurs nouvelles fonctions présidents de la Chambre d’appel de Mamoudzou. A leurs côtés, la nouvelle juge du tribunal judiciaire, Vovogna Ramiandrisoa, a pu prêter serment.

La rentrée est aussi le moment des transferts dans la juridiction mahoraise. A la Chambre d’appel de Mamoudzou par exemple, deux nouveaux présidents ont eu le droit à leur audience d’installation, ce jeudi matin, dans la salle d’audience de la Chambre, en zone Nel. Arrivé il y a une semaine à Mayotte, Vincent Aldéano-Galimard était le conseiller chargé du secrétariat général de la cour d’appel de Paris. Agé de 46 ans, il aura la charge du droit civil à la cour d’appel, domaine qui était du ressort de Yann Cattin, qui part à la retraite. De son côté, Chantal Combeau connaît davantage le territoire, la juge de 52 ans était régulièrement présidente du tribunal correctionnel de Mamoudzou depuis deux ans. En passant à la Chambre d’appel, elle aura la lourde tâche de présider la cour d’assises.  « C’est une évolution logique de carrière. C’était un rêve de passer aux assises », déclare-t-elle après le protocole.

Du renfort au greffe

Avec ces deux nouveaux présidents, Cyril Ozoux est plutôt satisfait d’avoir un effectif au complet, notamment au service de greffe. « Il y quatre présidents de chambre, un avocat général, quatre greffiers et trois agents administratifs », détaille le président de la Chambre d’appel de Mamoudzou, qui promet huit nouvelles sessions d’assises, comme l’année précédente.

Une troisième personne a eu le droit aussi à son audition. Vovogna Ramiandrisoa était invitée à prêter serment devant Alain Châteauneuf, le premier président de la Cour d’appel de Saint-Denis de La Réunion. La nouvelle juge ne sera pas loin, puisqu’elle intègre le tribunal judiciaire de Mamoudzou, lui aussi à Kawéni.

Des recrutements promis par Éric Dupond-Moretti

La loi d’orientation et de programmation 2023-2027 du ministère de la Justice prévoit la création nette au niveau national de 1.500 postes de magistrats et d’au moins 1.500 greffiers pour les cinq ans à venir. Pour la cour d’appel de Saint-Denis de La Réunion, dont les tribunaux de Mamoudzou dépendent, il y aura donc quinze magistrats et dix-sept greffiers en plus, tandis que treize attachés de justice arriveront également d’ici 2025. « Les recrutements des attachés de justice continueront après 2025, mais le nombre exact sera affiné après évaluation des besoins des juridictions », indique le ministère de la Justice. Il prévient aussi que « ces renforts seront affectés en priorité à la première instance car l’objectif poursuivi est bien de faire en sorte que les justiciables reçoivent une première décision de justice dans les plus brefs délais. Les moyens prévus par la loi de programmation auront ainsi vocation à diviser tous les délais de justice par deux ».

Jeux des Iles : un Soultoini Ali de nouveau en or

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Une nouvelle médaille d’or pour Soultoini Ali ! Le lanceur de javelot mahorais (ici en 2019) domine toujours autant l’océan Indien. Ce jeudi, il a effectué un jet à 64,92m, sur le stade Alarobia de Tananarive. Le Mauricien Patrick Boulle (58m90) et le Malgache Donna Rakotoniaina (48m22) n’ont rien pu faire pour l’empêcher d’offrir une troisième médaille d’or à sa délégation, lors de ces onzièmes Jeux des Iles de l’océan Indien.

Hausse conséquente du prix des carburants et de la bouteille de gaz à Mayotte, dès ce vendredi

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Des contrôles après le dépôt d’un dossier d’admission au séjour pourraient avoir lieu, selon les nouvelles directives de la préfecture de Mayotte.

Le préfet de Mayotte fixe mensuellement les prix maximums des produits pétroliers. Sont concernés par cette mesure, le supercarburant sans plomb, le gazole routier et maritime, le mélange détaxé, le pétrole lampant, le gaz de pétrole liquéfié.

Pour le mois de septembre 2023, les prix de l’ensemble des produits pétroliers enregistrent une hausse conséquente. Cette augmentation est principalement expliquée par l’importante augmentation des cours moyens mondiaux des produits pétroliers (+ 21% pour le gazole et + 10,7 % pour l’essence) et par une légère dépréciation de l’euro par rapport au dollar (- 1%) par rapport au mois d’aout 2023. De ce fait, les prix à la pompe sur l’île augmentent respectivement de 8 centimes pour l’essence (passant de 1,82 € à 1,90 €) et de 13 centimes pour le gazole (passant de 1,51 € à 1,64 €). S’agissant de la bouteille de gaz de 12 kg, le prix augmente d’un euro par rapport au mois dernier en raison de l’augmentation de 23 % des cours moyens du butane. Ainsi, le prix s’établit à 23,50 € (au lieu de 22,50 €).

Houdayifa Chibaco élue Miss Mayotte 2023

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Ce mercredi soir, elles étaient dix à se présenter à l’élection et à l’issue d’une cérémonie à l’hôtel Ibis, Houdayifa Chibaco, originaire de M’tsangamouji, a remporté l’écharpe et la couronne de Miss Mayotte 2023. La jeune femme de 21 ans, étudiante en psychologie, représentera l’île aux parfums lors de l’élection de Miss France 2024, le 16 décembre prochain à Dijon. Neidja Maliki remporte l’écharpe de première dauphine, et Maïla Boina, celle de deuxième dauphine.

Surtaxe sur l’aérien : « une victoire face à un projet injuste »

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Sénateur de Guadeloupe, Victorin Lurel se félicite du changement de position du gouvernement au sujet d’une surtaxe de l’aérien. Celle-ci doit favoriser le développement du réseau ferroviaire. N’ayant pas de trains, les territoires ultramarins étaient vent debout contre cette mesure qu’il jugeait injuste. « Suite à mon intervention auprès du Ministre des Transports pour demander l’exclusion des Outre-mer de la surtaxe sur l’aérien, j’accueille favorablement le choix du Gouvernement de travailler « à un dispositif qui exonèrerait la majorité des trajets vers les Outre-mer ». Cette petite victoire face à cet injuste projet ne me fait cependant pas perdre ma vigilance en matière de préservation du pouvoir d’achat sans cesse menacé par un Gouvernement qui prétend baisser les impôts mais qui, dans les faits, augmente le coût de la vie pour les Guadeloupéens. Sans oublier les hausses de CSG pour nos retraités, ni le rognage de l’abattement fiscal sur l’impôt sur le revenu outre-mer, ni l’inique impôt sur la vie qu’est l’allongement du départ à la retraite, ni les diverses hausses de prestations (hausse du forfait hospitalier, déremboursement de soins et de médicaments …), je reste convaincu que le parlementaire que je suis devra rester veyatif lors de la discussion du prochain budget. La hausse de la franchise médicale ou l’augmentation de la participation forfaitaire à la consultation annoncées par le Gouvernement seront les prochains combats tout comme la mise en œuvre des mesures visant à lutter contre la vie chère à laquelle l’Exécutif semble soudain se soucier. A force d’appauvrir l’État et les collectivités par des mesures opportunistes et idéologiques, ce sont toujours les Français qui en pâtissent. Continuons à démontrer qu’un autre chemin est possible. »

Salon de l’étudiant et de l’apprenti : exposants, inscrivez-vous !

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Le Salon de l’étudiant et de l’apprenti de Mayotte, édition 2023, organisée en partenariat avec le Département de Mayotte, le Rectorat, Orange et AKTO, se tiendra du 16 au 20 octobre 2023 sur différents sites de l’île. Initialement prévu du 24 au 28 avril 2023, le Salon avait malheureusement dû être reporté en raison des perturbations survenues en marge de l’opération « Wuambushu ». Ce salon constitue une opportunité essentielle pour les jeunes. Les exposants sont invités à se manifester. C’est une occasion idéale pour présenter vos structures, métiers et formations. L’événement inclura des sessions de rencontres sous forme de speed dating ainsi que des cafés-débats entre professionnels, jeunes et parents. Pour cette édition 2023, sont attendus plus de cinq mille visiteurs tout au long des différentes étapes de l’événement. Les inscriptions pour les exposants sont à réaliser à travers le lien du formulaire ci-après : https://aejm.typeform.com/to/vEluvtWK

Handicap : une journée d’échanges et d’informations à Bandrélé

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Le CCAS de Bandrélé en collaboration avec les acteurs associatifs du secteur du handicap organisent une matinée d’échanges et d’informations afin de contribuer à faire du handicap, une priorité pour les politiques publiques. Ce sera également l’occasion de présenter le projet Tour de Mayotte en Fauteuil Roulant (TMF-K) portée par L’association Handicapable de Mayotte. Cette journée aura lieu le samedi 16 septembre, de 7h à 15h à Océan Bambo (Chez Fredo). Plusieurs acteurs associatifs ont d’ores et déjà répondus présents, comme le conseil départemental, la Maison Départementale pour les Personnes Handicapées, l’Apajh, Seprodom. Les thématiques porteront sur l’aménagement au poste de travail ou scolarité, le cadre de vie et le logement, la circulation/Accessibilité, l’accès aux droits, aux soins et aux loisirs.

Crise de l’eau : le Parti Socialiste demande des investissements

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« Mayotte a soif et le Gouvernement regarde ailleurs. » C’est avec cette phrase que le Parti Socialiste débute son communiqué de presse au travers duquel il appelle le gouvernement à des investissements massifs pour l’eau potable dans l’île.

Le 101e département est confronté à un stress hydrique de plus en plus présent. « Et, pour toute solution, le Gouvernement a décidé la semaine dernière, par la voix du préfet de l’île, de rationner l’eau potable en décrétant des coupures générales sur tout le territoire deux jours sur trois jusqu’au retour des pluies espéré à la fin de l’année », contextualisent les socialistes.

Le Parti socialiste exprime « sa solidarité envers la population mahoraise trop souvent confrontée aux promesses non tenues de la République et à un Gouvernement qui, depuis le déclenchement de l’opération Wuambushu, n’envisage plus Mayotte qu’à travers un prisme sécuritaire en délaissant les questions économiques et sociales, ainsi que la problématique de l’accès aux biens communs ». Il appelle le gouvernement à s’engager rapidement sur les investissements massifs nécessaires au stockage des eaux pluviales et à l’indispensable production d’eau potable à Mayotte.

Le sud de Mamoudzou en proie aux affrontements

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Depuis la rentrée scolaire, le lycée Younoussa Bamana est l’un des points de départ des violences entre jeunes.

Depuis une semaine et la rentrée des classes, des rixes entre jeunes se multiplient à Cavani et à proximité de Baobab, à Mamoudzou. Matins et soirs, plusieurs groupes se réunissent à des endroits stratégiques et font régner le chaos. Commerçants et habitants vivent en apnée en espérant que la situation se calme. Afin de mettre fin à cette situation, des forces de l’ordre sont déployées chaque jour aux abords des établissements scolaires.

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Mercredi soir, la police nationale a dû intervenir une nouvelle fois à Cavani, à proximité du stade.

La soirée du mercredi 30 août était à l’image des derniers jours à Cavani, à Mamoudzou : des hordes de jeunes déambulant entre le rond-point de Baobab et le rond-point du stade de Cavani – certains dissimulant des objets contondants derrière leur dos. La police nationale intervient à coups de bombes lacrymogènes pour disperser des bandes qui répondent avec des jets de pierre. La scène est devenue quotidienne dans cette partie de Mamoudzou.  Les émeutiers, les policiers ne savent  pas pour quelles raisons, se retrouvent chaque matin ou chaque soir depuis une dizaine de jours devant le lycée de Bamana, puis envahissent le reste du quartier, malgré la présence des forces de l’ordre. Autour du collège M’gombani, c’est la même peur panique avec des élèves de 3e qui ont refusé de se rendre en cours de sport sur le plateau Baobab, ce mardi, craignant pour leur sécurité.

Des rassemblements tous les jours

Il est 10 heures du matin, en plein cœur de Mamoudzou, ce mercredi. Quelques rires et conversations en provenance du lycée Younoussa-Bamana sont audibles depuis la rue, des lycéens entrent et sortent de l’établissement au compte-goutte, tout est calme. Difficile de s’imaginer que, d’ici quelques heures, cris, insultes et échauffourées règneront.  « Je les vois se rassembler devant le lycée tous les jours après les cours, ils font le bazar dans la rue puis ils descendent vers Baobab, c’est un rituel », explique Hakim, habitant du quartier depuis quelques années et témoin impuissant. L’origine du conflit reste méconnue, mais d’après des lycéens interrogés aux abords du lycée, les jeunes impliqués dans ces rixes appartiennent à des bandes rivales, « c’est une guerre des gangs, c’est tout ». Halima* est étudiante en classe de seconde et elle côtoie, en cours, certains des émeutiers, « j’ai entendu des amis dire qu’ils allaient s’en prendre aux nouveaux bus scolaires maintenant, c’est leur nouvelle cible ». Lycéens comme habitants sont formels, les jeunes qui prennent part à ces violences ne proviennent pas uniquement du lycée Younoussa-Bamana mais bien d’autres quartiers, « certains viennent de M’tsapéré et même plus loin », confie Ibrahim*. Interrogé, Chaharoumani Chamassi confirme que les affrontements ont lieu entre des bandes de Doujani et du quartier Mandzarsoa, à M’tsapéré. « On a une réunion de crise, [ce mercredi] avec les parents d’élèves de Doujani », concède le directeur de la police municipale de Mamoudzou. Celui qui a mis en place le système de parents-relais sur la commune espèrent en recruter sur Cavani, où il reconnaît des difficultés. « Je suis persuadé que ça va se calmer », affirme-t-il, en comptant sur l’aide des parents pour arriver à calmer la situation.

Des commerçants qui paient les pots cassés

Les premières victimes collatérales de ces affrontements sont les restaurateurs et les commerçants. Depuis la rentrée scolaire, tous redoutent le moment d’ouvrir leur devanture, à l’instar de cette vendeuse du snack « Les Haly’s Café », situé à quelques dizaines de mètres du lycée Bamana, « ils ont essayé de rentrer ici, lundi soir, certains ont réussi mais heureusement que des agents de la sécurité du lycée sont venus en renfort, sinon je ne sais pas comment on aurait fait ! ». Même discours dans la pizzeria qui fait l’angle de la rue du lycée. Son gérant explique que ces scènes ne sont pas inédites, mais qu’elles se sont bien intensifiées depuis la rentrée scolaire. « Nous, on ferme tôt dans l’après-midi maintenant pour éviter d’avoir le moindre problème mais ils s’en prennent aux voitures dans la rue et ça fait de gros dégâts ». Ces fermetures anticipées sont devenues le seul rempart des restaurateurs et commerçants face à ces affrontements à répétition, comme l’explique aussi cette pharmacienne de située près du stade de Cavani : « On baisse le rideau vers 16h-17h, dès qu’ils commencent à se réunir sur les ronds-points. (…) Puis, le matin, ils arrivent vers 5h-6h et ils restent là à s’affronter avant que les forces de l’ordre ne les dispersent. » Quant au nombre de jeunes qui prennent part à ces affrontements, elle s’exclame : « Alors là ! Beaucoup trop, je ne saurais pas vous dire… c’est parfois une marée humaine qui s’étend sur la moitié de l’avenue, c’est impressionnant ! ».

Les forces de l’ordre sur le front

D’après Laurent Simonin, directeur territorial de la police nationale, les violences se sont bien accrues ces derniers temps. « Le plus gros affrontement que nous avons eu depuis la semaine dernière s’est déroulé entre le boulevard Marcel-Henry à Cavani et le square Papaye à M’tsapéré ». Bien que certains affrontements aient lieu le soir, la grande majorité se déroulent le matin, entre 5h30 et 7h – comme en témoignent les débris de verre jonchant les trottoirs vers le stade de Cavani. Depuis le début des affrontements, 46 individus ont été interpelés par les forces de l’ordre – dont six devant le lycée Younoussa-Bamana. « L’essentiel des interpelés ont lancé des pierres et se frappaient à main nue. Nous avons eu un blessé grave dont l’auteur des violences est toujours en garde à vue. »

Si cette violence est répartie sur l’ensemble de l’île, les établissements scolaires restent des points de départ pour ces jeunes qui s’y réunissent avant de continuer leur avancée. Afin d’y remédier, des unités de la police nationale, aidées des policiers municipaux, ont été placées devant les établissements scolaires le matin, le midi et en fin d’après-midi. Ce sont 80 policiers qui sont spécifiquement déployés devant les établissements au moment où les élèves entrent et sortent. Le commissaire Laurent Simonin a annoncé d’ailleurs que, « dès le 1er septembre, vingt policiers supplémentaires rejoindront ce dispositif spécial afin d’éviter les heurts devant les établissements scolaires ».

*Les noms ont été modifiés.

Crise de l’eau : « Aucune goutte d’eau n’a coulé depuis quinze jours »

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« On vit au crochet de nos proches pour avoir de l’eau au quotidien », déplore Fabien, un habitant de Labattoir.

Si les tours d’eau compliquent le quotidien des Mahorais, des quartiers entiers se retrouvent parfois sans aucune alimentation. C’est le cas d’une dizaine de familles résidant dans les hauteurs de Labattoir, rue Saindou Houmadi Ousseni, et qui, depuis quinze jours, n’ont pas vu une seule goutte d’eau sortir de leur robinet. Une situation qui préoccupe Fabien, père de famille, qui pense que le pire reste à venir.

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La rue Saindou Houmadi Ousseni n’est pas la seule zone touchée, d’autres endroits sur Petite-Terre subissent des coupures totales depuis quinze jours.

 « Entre juin et mi-août, on avait déjà des coupures aléatoires ; l’eau revenait vers 9h le matin mais était à nouveau coupée vers 13h et lorsqu’il y avait une forte sollicitation sur le réseau – au moment de l’appel à la prière par exemple – l’eau était totalement coupée. Donc dès le mois de juin, on n’avait que trois ou quatre heures d’eau par jour, grand maximum. Et la situation s’est aggravée mi-août à tel point qu’aucune goutte d’eau n’a coulé de nos robinets depuis quinze jours. C’est-à-dire qu’on n’a même pas de quoi remplir une chasse d’eau. (…)

Alors depuis deux semaines, on se rend tous les soirs avec nos bidons et nos bouteilles vides chez des amis ou de la famille habitant plus bas. On a acheté une grosse poubelle de 70 litres qu’on a mise dans le jardin et qu’on remplit comme on peut afin de prendre nos douches. Quant aux lessives, on dépend aussi de nos proches chez qui on va faire tourner des machines tous les 2-3 jours. Mais tout ceci est extrêmement anxiogène parce qu’on doit s’organiser et on ne se repose jamais vraiment. (…)

Pas de réponses, que des factures

La SMAE* (N.D.L.R. Société mahoraise des eaux) ne répond ni à nos appels, ni à nos mails… rien. En revanche, on a reçu plusieurs lettres pour deux factures impayées, d’une somme totale de plus de 2.200 euros. Ce qu’il s’est passé, c’est qu’une fuite sur le compteur a été signalée avant l’été mais la société a mis plusieurs semaines à venir faire les travaux nécessaires. Donc pendant ce temps-là, l’eau coulait. Ils ont reconnu leurs torts pour l’une des deux factures, mais il me reste encore 1.080 d’euros à rembourser, d’après eux.

J’ai une fille de trois ans qui a dû mal à supporter les douches froides et qui ne comprend pas vraiment la situation. Mes beaux-parents qui nous laissent remplir nos bidons chez eux vont partir en novembre. La réalité, c’est qu’on n’a pas d’autres choix non plus que de partir de Mayotte… ce n’est plus tenable ! »

*Comme pour Fabien, la Société mahoraise des eaux (SMAE) n’a pas répondu à nos questions

Des perturbations de distribution d’eau qui se cumulent

Depuis ce lundi 28 août, face à « un déséquilibre entre des consommations très élevées et la production d’eau », selon la Société mahoraise des eaux, des coupures d’eau sont appliquées en Grande-Terre, voire en Petite-Terre. Lundi, les habitants résidant de Passamainty à Longoni, ont pu constater une baisse de pression, mais aussi un manque d’eau, compte tenu des restrictions de prélèvement de ressources. Le lendemain, mardi, toujours dû à « un déséquilibre entre les consommations très élevées et la production », comme le stipule un nouveau communiqué, cette même zone a aussi été concernée. Ce mercredi, la société informait que « les niveaux d’eau des réservoirs de Maji-Haut, Convalescence, Pamandzi, La Vigie, Passamaïnty et Trévani-Kangani sont très bas », ne permettant pas la distribution normale jusqu’à 16h. Face à ce constat, les coupures d’eau ont été anticipées à 13h30, touchant tous les clients de la même zone, allant de Passamaïnty, jusqu’à Kangani, en ajoutant ceux de Petite-Terre.

Élections sénatoriales 2023 : Salim Nahouda et « S2O » à l’assaut du Sénat

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Les deux parcours sont diamétralement opposés. Salim Nahouda, le syndicaliste, et Saïd Omar Oili, le politique, concourent aux mêmes élections sénatoriales, le dimanche 24 septembre. Chacun des deux Petits-Terriens se veut porteur d’espoir pour les habitants de l’île. Adeptes d’un certain franc-parler, ils aspirent à représenter les collectivités locales mahoraises. Concernant l’actualité, ils ont été invités à donner leurs avis sur l’absence de drapeau français aux Jeux des Iles de l’océan Indien.

Flash Info : Qu’est-ce qui vous a poussé à être candidat ?

Salim Nahouda : Je dirai les très nombreuses années d’action dans le mouvement syndical et social, ainsi que l’expérience acquise durant dix ans à la tête de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM). A travers ces expériences, j’ai compris qu’il reste encore beaucoup à faire pour assurer l’évolution de notre territoire, en matière de droits, de lois, de moyens à donner aux collectivités locales. Après le mouvement de 2018, ma réflexion m’a conduit à me positionner en vue d’une candidature à ces sénatoriales de 2023. Tout au long de ces cinq années, j’ai continué à assumer les fonctions de la CSSM, j’ai été secrétaire général d’une organisation syndicale respectée dans l’île (N.D.L.R. la CGT-Mayotte) et à mon grand étonnement, j’ai essuyé des refus systématiques à chacun de mes demandes des rendez-vous avec les ministères à Paris. Pourtant, cela ne s’était jamais produit avant ces événements de 2018, j’avais la possibilité d’aller négocier et traiter directement les dossiers de Mayotte. Autre chose, sur le plan local, à l’occasion de la visite du chef de l’État dans l’île, à Mamoudzou, en 2019, où il devait prononcer un discours, l’accès m’en a été interdit en même temps qu’Estelle Youssouffa, l’actuelle députée. Alors même que j’étais le président de la Caisse de sécurité sociale. J’ai compris que tout cela avait savamment été préparé localement dans le but d’étouffer toute expression en faveur de Mayotte et de l’intérêt d’une grande majorité de sa population. Sur cette même place, un congrès avait réuni un certain nombre d’élus et un parlementaire a déclaré dans son intervention que nous devrions d’abord obtenir la légitimité des urnes si nous voulons être écoutés. Ma réponse aujourd’hui est que le message est bien passé, je suis résolu à poursuivre mon engagement de 25 ans au service de ce territoire et de l’intérêt général, à travers l’action syndicale et les dix ans passés aux commandes de la CSSM.

Saïd « S2O » Omar Oili : En tant que conseiller général dans le canton de Dzaoudzi-Labattoir en 2001, j’ai eu la chance et le privilège de siéger avec le Younoussa Bamana, en qualité de troisième vice-président en charge de l’aménagement du territoire. Élu président du conseil général de Mayotte en 2004, je suis le premier à avoir assumé la succession du Younoussa Bamana, avec comme premier challenge, la mise en place de la décentralisation. J’ai eu donc à connaître toutes les difficultés auxquelles sont confrontées les collectivités locales, étant en plus, maire de Dzaoudzi-Labattoir et président de la communauté de communes de Petite-Terre. En ma qualité d’élu local, je n’ai pas la possibilité d’agir sur les leviers que sont les lois, d’où ma candidature. Et, en étant sénateur, ces barrières, ces freins, qui sont les nôtres seront ma bataille au quotidien en faveur de l’ensemble des élus mahorais. Je rappelle qu’au terme de l’article 24 de la Constitution française, le Sénat assure la représentation des collectivités territoriales. Avec l’Assemblée nationale, il vote la loi, contrôle l’action du gouvernement et évalue les politiques publiques. Je citerai tout simplement un adage de chez nous à Mayotte : « Gnoumba kwayi laliya kouji vahanou yi voujawo » (tu ne peux pas connaître les fuites dans la toiture d’une maison que tu n’habites pas). Ayant connaissance de toutes ces difficultés, je me suis dit que, peut-être, je serai mieux armé que d’autres pour défendre les intérêts des collectivités mahoraises qui sont nombreuses. 

F.I. : En quoi vous serez un bon sénateur ?

S.N. : Premièrement, n’étant pas issu d’un appareil politique, je n’aurai pas à me limiter à des orientations dictées par d’autres, j’aurai une totale liberté dans ma démarche et la défense des intérêts de Mayotte. On le voit bien avec Estelle Youssouffa qui démontre le contraire à Paris où certains l’imaginaient isolée. Pour ma part j’ai déjà commencé à travailler depuis quelques temps avec un groupe centriste au Sénat, cela me permettra d’agir à l’avenir sur toutes les questions qui se posent à notre île. L’expérience que j’ai acquise en matière de négociation me permettra de mieux défendre les dossiers relatifs à l’évolution des budgets des collectivités locales. Il faudra beaucoup de lobbying, de la ténacité pour atteindre ces nombreux objectifs. En parallèle, sur le territoire, je ne comprendrai pas que certaines organisations soient mieux loties que d’autres ou encore qu’une organisation en particulier transforme Mayotte au fur et à mesure en un territoire d’action humanitaire. Ce n’est pas avec cela que nous construirons l’avenir de cette île. Dans mon action de sénateur, je m’associerai aux 17 maires qui concentrent sur eux toutes les demandes de nos concitoyens. Ils ont besoin de moyens conséquents en investissements, action sociale et accompagnement fort des CCAS. Ce sont eux qui disposent d’une meilleure connaissance des populations qu’ils administrent. Il y a aussi les centres sociaux qui ont besoin de moyens financiers et humains, sachant que le système actuel ne peut pas perdurer, jour après jours et années après années. La violence que nous vivons actuellement n’est pas tombée du ciel. Elle résulte d’une organisation politique défaillante imposée depuis très longtemps et qui nous place le dos au mur aujourd’hui.    

« S2O » : Dans la mesure où le sénateur est le défenseur des collectivités, je constate aujourd’hui toute l’ampleur des problèmes auxquels sont confrontées celles-ci. La première problématique visible localement, c’est leur situation financière qui demeure très préoccupante pour les années à venir avec des charges structurelles appelées à croître, notamment à cause de la démographie, de l’alignement des points d’indice que nous impose sans notre avis, l’augmentation du SMIG, les participations aux différents syndicats … Face à cela comment élaborer des PPI (plans pluriannuels d’investissement) si on ne connait pas le niveau de nos ressources ? La fiscalité directe locale est quatre fois plus faible à Mayotte que dans les autres DOM à cause d’un cadastre toujours pas à jour. Par conséquent, j’avais le choix entre rester maire ou me porter candidat au Sénat pour essayer de porter des solutions face à ce problème de ressources. Soit on continue à improviser des successions de rustines au fur et à mesure que les problèmes sont identifiés et qu’ils se traduisent en instabilité budgétaire et une insécurité pour les propriétaires, ou acter que le système est défaillant, ce que je dis, et amener les services de l’État à raisonner en termes de compensation aux collectivités. Si on prend les DGF (dotations globales de fonctionnement) des collectivités, il faudra les repenser pour prendre en compte le manque de ressources fiscales directes. Autre raison de ma candidature, il faut reconnaître que Mayotte a des revendications sociales de manière permanente. Toutes les grèves portent un seul slogan, l’égalité sociale. Effectivement quand on regarde le niveau du RSA (revenu de solidarité active) à Mayotte est de 303 euros pour une femme isolée, alors qu’il est de 911 euros à La Réunion. Résultat des courses nos familles quittent notre territoire et vont s’installer à La Réunion, vivent parfois dans des conditions très difficiles mais s’imposent cela pour simplement avoir cette petite dignité. Comment sortir les collectivités locales de cette situation ?

L’eau est, une fois de plus, source de grandes préoccupations quotidiennes pour les Mahorais. A quand une réelle considération du gouvernement de cette situation catastrophique que nous vivons ? Cette crise de l’eau ne touche pas que l’être humain, elle impacte tous les secteurs économiques, en particulier le BTP qui est l’un des principaux moteurs de l’économie locale et de l’emploi mais aussi toutes les filières agricoles, notamment l’élevage. Au regard des engagements pris ici et là, de la réalité des choses aujourd’hui, je suis catastrophé. Il est urgent de mettre en place un plan Marshall de l’eau pour que la population, le monde économique et l’éducation retrouve un fonctionnement normal. L’eau, c’est la vie…

F.I. : Quels sujets aimerez-vous défendre au Sénat ?

S.N. : Actuellement, nous subissons le problème de l’eau, tout le monde en parle. Dans les autres territoires, c’est une prérogative qui relève de la commune mais ici on a fait le choix de confier cette mission à un syndicat représentatif des 17 communes. L’organisation mise en place a montré ses limites et se trouve défaillante, par conséquent j’accompagnerai ces collectivités locales sur la position qu’elles auront choisi pour remédier la situation. Le préfet a déclaré prendre les choses en main ce qui suppose que l’Etat mobilise davantage de moyens financiers afin que les Mahorais n’aient plus à revivre la situation actuelle. Les maires affirment avoir un contact avec une entreprise en mesure de construire rapidement des usines permettant aux Mahorais d’avoir de l’eau. Je les accompagnerai sur l’ensemble de ces projets pour faire émerger ces usines le plus rapidement. En attendant il y a urgence. La députée Estelle Youssouffa et l’Union des CCAS de Mayotte ont fait des demandes pour une distribution gratuite de bouteilles d’eau aux personnes malades, les enfants et les personnes âgées. C’est démarche à enclencher immédiatement par le déblocage de moyens adéquats pour y faire face. Autre sujet qui me tient à cœur, la question de la circulation. La mobilité intérieure cause énormément de problèmes, le tracé des routes n’a pas été fait, il est resté dans des armoires pour des temps indéfinis, et en même temps le PADD n’avait pas prévu la construction de nouvelles routes. Ma démarche tend vers un développement des transports en commun englobant l’ensemble du territoire. Pour alléger la facture énergétique des Mahoraises et des Mahorais, je propose la création d’un syndicat départemental de l’énergie qui se chargera des orientations énergétiques et du développement de l’électrification rurale. C’est-à-dire qu’il reviendra à des élus locaux de définir le montant des factures du consommateur mahorais et non plus à une société, fusse-t-elle détenue en majorité par le département.

L’argent de la sécurité sociale doit être dirigé vers les assurés sociaux et s’il en prend à l’Etat l’envie de poursuivre son action humanitaire, alors qu’il se trouve d’autres financements. Au moment de la mise en place du système de santé actuel en 2004, je m’étais opposé à la gratuité des soins, mais les décideurs en ont décidé autrement. Désormais, cela fait partie de mon combat car le Mahorais a droit à accéder à des soins de qualités comme tout autre Français. Autre combat et non des moindres, les ressources financières des collectivités locales. Celles-ci veulent investir, accompagner leurs populations en matière d’actions sociales. Il leur faut des fonds propres lesquels proviennent soit des taxes sur les entreprises soit de l’octroi de mer. Il y aussi le demande du monde économique en faveur de la transformation de Mayotte en zone franche globale. Cela sous-entend qu’il n’y a plus de cotisations sociales ni fiscales. Le retrait de ces deux éléments constituera une suppression de ressources et fonds propres des communes et du département qui abritent ces entreprises. En qualité de sénateur, je vais devoir réunir l’ensemble des acteurs, politiques, économiques et sociaux pour débattre de cette question de la transformation de Mayotte en zone franche globale, mesurer les différents impacts pour ensuite aboutir à un document cohérent sans avoir à satisfaire une partie, les acteurs économiques, contre une autre, les salariés.

« S2O » : Il faut aider les collectivités locales à sortir de la crise sociale actuelle malgré leur manque de ressources. Si l’Etat a décidé à l’époque que la fiscalité pouvait être mis en place à Mayotte, c’est que Bercy estimait que tout était prêt. Le souci c’est que le cadastre ne pas être opérationnel tant que la régularisation foncière n’est pas terminée, que les propriétaires ne sont pas tous connus, reconnus et leurs locaux et terrains enregistrés dans le cadastre avec le nom des propriétaires, la surface et l’adresse.  Il faut savoir que nous avons actuellement beaucoup de propriétaires de terrains et de maisons qui ne sont répertoriés nulle part et qui échappe à l’impôt. La conséquence est que nous avons les impôts les plus élevés de France parce que nous avons en plus les valeurs locatives réelles contre des valeurs locatives datant des années 1990 en métropole. Il est temps de mettre fin à ce désordre financier. Ce terme n’est pas de moi, il nous vient de la Cour des comptes qui relève la présence d’un désordre foncier à Mayotte auquel il convient de mettre fin. La commission d’urgence foncière (CUf) a été mise en place mais faute de moyens il a produit des résultats insuffisants. Il faut trouver autre chose. Je propose la mise en place ici d’une commission de révision du foncier à l’image de ce qui a été fait durant cinq ans pour l’état-civil. Une commission qui serait composée du cadi, du maire de la commune, du président de l’intercommunalité, les grands sages qui pourrait témoigner sur l’occupation de tel foncier par un tel depuis 30 ans … A partir de là on donne le titre foncier ! J’ai entendu dire qu’il y aurait une proposition de loi visant à ramener la durée d’occupation de trente à dix ans. Je suis absolument contre ça car beaucoup de Mahorais risquent de perdre leurs terrains. Il y a dix ans, Mayotte ne connaissait pas une immigration de si grande ampleur, et quand on sait que dans les communes nombreux sont les étrangers qui squattent les terrains d’autrui, va-t-on leur attribuer des titres de propriété sur cette base ? Il y a une loi qui s’appelle les « 3 DS », décentralisation, déconcentration et différenciation. C’est elle qui permettra la création d’une commission qui donnera à nos communes les moyens et l’autonomie financière dont elles ont tant besoin pour investir. Ailleurs, 75 % des investissements faits dans un pays viennent des collectivités locales. Or à Mayotte, nous avons un problème dans la mesure où la recette qui nous permet d’investir vient des impôts. Que fait-on lorsque celle-ci s’avère insuffisante ? Nous augmentons les taux ! Il arrivera un moment où la population va finir par se révolter, c’est déjà un le cas actuellement. Le problème doit donc être réglé.     

F.I. : A quel groupe politique souhaiterez-vous vous rattacher ?

S.N. : Au Sénat, il existe un groupe centriste qui regroupe tous les élus non affiliés à des appareils politiques de droite ou de gauche, il réunit même des indépendants en son sein. Il travaille avec Estelle Youssouffa qui a choisi le groupe Liot à l’Assemblée nationale. J’ai eu déjà l’occasion de rencontrer et échanger avec son président, Hervé Marseille. Il est en attente du résultat des élections sénatoriales, espérant ma réussite.

« S2O » : En toute franchise, je ne le sais pas encore. Il faut d’abord attendre le résultat des élections.

F.I. : Se déroulent actuellement les onzièmes Jeux des Iles de l’océan Indien.   Comment procéder pour empêcher la privation de drapeau et d’hymne national ?

S.N. : Pour commencer, c’est à notre État d’assumer la pleine citoyenneté française des Mahorais, l’affirmer et l’imposer là où nécessité il y a. Il finance beaucoup ces instances de la Commission de l’océan Indien (COI), et à travers lui le contribuable mahorais aussi. Par conséquent, la France doit imposer son point de vue et cesser d’être passive sur cette question du statut de nos athlètes aux Jeux des Iles de l’océan Indien. Cela est également valable pour la limitation de notre espace maritime ou zone économique exclusive. Nous autres sur ce territoire avons aussi notre part de responsabilité à assumer. Il nous faut mettre un terme à nos querelles sans intérêts, nous unir lorsqu’il s’agit de défendre les intérêts supérieurs de Mayotte. Lorsqu’Estelle Youssouffa demande à la commission des éffaires étrangères de l’Assemblée nationale de conditionner le déblocage des financements des programmes de la COI à l’évolution de sa charte et à l’intégration de Mayotte en son sein, si elle avait obtenu le soutien unanime de nos autres parlementaires, je suis convaincu que les lignes auraient bougé et que nous aurons obtenu des avancées significatives. Malheureusement pour nos concitoyens, certains sont inféodés à des appareils politiques qui ont des visions contraires à celle de la majorité des Mahorais.

« S2O » : Permettez-moi d’abord de faire part de mon étonnement. Nous sommes département d’outre-mer depuis plus de dix ans, nous sommes une région ultrapériphérique de l’Union européenne, et nous participons à Ces jeux en tant que ressortissants Français. Nous avons les mêmes droits qu’en Guadeloupe, Guyane, Martinique et La Réunion. Je ne peux pas comprendre qu’aux Jeux, une partie des athlètes français soit privée de la bannière tricolore et de la Marseillaise en cas de victoire. Cela est inacceptable à mes yeux, c’est humiliant pour Mayotte, ça nous donne le sentiment d’être les enfants bâtards de la République, ce que nous ne sommes pas bien sûr bien sûr. Nous sommes Français et fiers de l’être ! Le président de la République, Emmanuel Macron l’a maintes fois répété au cours des deux visites qu’il a effectué sur notre territoire : « Maoré na Farantsa paka tcho ». Soit la France nous dit qu’elle ne veut pas fâcher les Comoriens et les choses demeurent en l’état, ou bien elle met tout en œuvre pour que cette injustice soit réparée au travers d’une modification de la charte des jeux. Je signale au passage ici que la charte parle de Jeux des « Iles » et non des états de l’océan Indien. Nous, élus de Mayotte, devons tous faire bloc derrière le gouvernement dans cette démarche. Je peux comprendre que peut-être pour les Comores, plusieurs fois secouées par une poussée séparatiste d’Anjouan et de Mohéli, craignent que celles-ci demandent un jour à y participer distinctement, mais c’est leur problème, pas le nôtre ! Ici à Mayotte, nous avons fait un choix indéfectible de rester Français, c’est le choix du cœur comme a dit Emanuel Macron, nous ferons tout pour protéger notre île, ses habitants et sa jeunesse. En tant que sénateur, j’œuvrerai en faveur de l’épanouissement de nos jeunes et faire modifier cette charte des jeux des îles en engageant des discutions franches avec nos voisins, notamment les Réunionnais, les Mauriciens et les Malgaches pour qu’ils nous aident à sortir de cette impasse. Si je suis élu sénateur, je ferai tout pour faire aboutir ce dossier, et surtout faire en sorte que les prochains jeux aient lieu ici. Vous vous imaginez le côté grotesque d’une telle éventualité, Mayotte, hôte de ces Jeux, mais ne pouvant ni hisser ses couleurs, ni entonner son hymne ? Ce serait un comble ! Les Jeux des Iles à Mayotte relèvent d’une volonté politique, à condition que ce ne soit pas une politique politicienne puisqu’il est question de l’épanouissement de la jeunesse mahoraise.

Le dimanche 24 septembre, les 540 grands électeurs de Mayotte (les 26 conseillers départementaux, les 4 parlementaires et 510 délégués des conseils municipaux) sont amenés à choisir les deux futurs sénateurs de Mayotte pour la mandature 2023-2029. Si les deux ou l’un des deux candidats en tête n’ont pas recueilli 51% des voix ou plus, un deuxième tour aura lieu le même jour.

Le parcours des deux candidats

Salim Nahouda 

L’homme de 56 ans assure aujourd’hui des mandats syndicaux au niveau local et national, notamment au siège à la caisse d’assurance maladie des industries électriques et gazières depuis 2015. Il est administrateur de tous les salariés des industries électriques et gazières de France (métropole et DOM). Membre de la commission nationale du même nom pour défendre toujours les droits des salariés de cette branche professionnelle, salarié et cadre d’Électricité de Mayotte. « A ceux qui ont des doutes sur mes engagements, je leur dirai qu’il aurait fallu l’avoir lorsque j’avais 24 à 50 ans. Ce n’est pas à présent que j’ai 56 ans que je vais changer, je resterai toujours moi-même, combatif, pour les intérêts de Mayotte et des Mahorais »

 Saïd Omar Oili

Professeur jusqu‘en 2022, le Petit-Terrien de 66 ans est connu comme l’un des grands barons de la politique locale mahoraise. Il s’est d’abord imposé au conseil général de Mayotte où il a pris la suite de Younoussa Bamana, à la présidence en 2004, puis à Dzaoudzi-Labattoir où il cumule les fonctions de maire et président de la communauté de communes de Petite-Terre depuis 2017.

Il vient de demander sa retraite pour se mettre, « à 100% », au servir de ses concitoyens durant son mandat de sénateur, s’il a la chance d’être élu.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes