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Des tensions devant le bureau des étrangers ce mercredi matin

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Le groupe de manifestants est resté pendant plus d'une heure, devant les bureau des étrangers, à la préfecture de Mayotte, à Mamoudzou.

A l’appel des Forces vives de Mayotte, une soixantaine de personnes ont rejoint le centre-ville de Mamoudzou en partant du rond-point de Doujani ce mercredi matin. La première revendication de ce mouvement est le démantèlement du camp de migrants à Cavani (qui se fait de manière progressive), mais les manifestants réclament en plus des mesures fortes pour lutter contre l’immigration clandestine et l’insécurité.

Une fois arrivé à la place Mariage, le groupe est resté devant le bureau des étrangers de la préfecture de Mayotte. Celui-ci est fermé, aujourd’hui, et protégé par un cordon de policiers. Quelques manifestants ont pu passer la première grille, avant d’être repoussés par la police. L’un des fonctionnaires a été chatouillé par des protestataires, mais dans la cohue, il s’est retrouvé projeté à terre.

Vers 11h, le cortège de manifestants est arrivé à la barge, côté Mamoudzou. Alors qu’ils tentaient de forcer l’accès au quai, les manifestants ont été repoussés avec du gaz lacrymogène. Le trafic est suspendu, faute de pouvoir faire descendre les passagers sur le quai.

Dans sa large majorité, ce mouvement est « pacifique », selon les organisateurs. « Il faut laisser le peuple régler les problèmes. Les Mahorais ne sont pas méchants ou violents. On n’est pas là pour faire la guerre, on veut notre tranquillité », résume Saïd, un manifestant.

Le cortège était en partie composé de membres des collectifs mobilisés sur les routes de Mayotte. La réponse des forces de l’ordre aux premiers barrages leur donne du grain à moudre. « Les agriculteurs ont le droit de manifester pacifiquement sans être inquiétés par les forces de l’ordre, pas les Mahorais », estime une jeune femme dans le cortège. « Toute la population de Mayotte défend les intérêts des Mahorais au sein de la France ».

Des barrages à Tsingoni, Chirongui et Chiconi

Sur le reste de l’île, la mobilisation continue également. De nombreux abattis bloquaient les axes de circulation de l’île, mardi soir, confirme la gendarmerie. Celle-ci a engagé des manœuvres pour retirer les obstacles laissés sur la route, sans toutefois que des manifestants se trouvent à proximité. Seuls trois barrages filtrants sont tenus, ce mercredi matin. C’est le cas à l’école de Chirongui, Chiconi et Tsingoni. Les gendarmes y notent « aucune hostilité ».

Une solidarité mahoraise sans faille avec les blocages en Hexagone

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Dans les rangs des agriculteurs mahorais, on affiche une solidarité sans faille à l’égard de ses collègues de métropole, qui enchainent les manifestations et les blocages des axes depuis dix jours. Tous syndicats confondus, les exploitants de l’île confirment la crise qui frappe leur profession. Ils n’arrivent pas à vivre de leur activité, malgré les différences énormes qui existent entre l’Hexagone et Mayotte.

À l’inverse de ce que l’on pourrait croire, le monde agricole mahorais suit de très près le mouvement social qui secoue la métropole depuis plusieurs jours, et les barrages des agriculteurs qui cherchent à se faire entendre du gouvernement de Gabriel Attal. Tous les syndicats agricoles locaux se disent solidaires de leurs collègues de l’Hexagone et partagent les mêmes préoccupations. Et cela, quand bien même la différence des objectifs visés par les uns et les autres en fonction des besoins prioritaires de chaque territoire. Ici, deux syndicats dominent le monde agricole mahorais, le Modev et la Coordination Rurale. La FNSEA, qui a jadis connu son connu ses heures de gloire dans le département, est le troisième. Réservés aux derniers arrivés dans la profession, le syndicat des Jeunes Agriculteurs a toujours su se distinguer des autres.

Une solidarité mahoraise sans faille avec les blocages en Hexagone
Tous autant qu’ils sont, ils partagent une revendication commune à leur secteur d’activité, « l’agriculteur français n’arrive plus à vivre de son activité professionnelle, que ce soit dans l’Hexagone ou dans les Outre-mer ». Selon Ishak Ibrahim, président du syndicat Coordination Rurale, ce premier point est le seul partagé entre les deux communautés d’agriculteurs français. « En dehors de ce problème de revenus, à Mayotte, les choses diffèrent en pouvant également être liées. Très peu d’agriculteurs ici arrivent à tirer un revenu de leurs activités. Un nombre très large est contraint d’exercer un métier secondaire pour compléter le revenu agricole qui est insuffisant. » Il explique que la deuxième préoccupation des agriculteurs métropolitains concerne les normes européennes applicables à leur profession, une notion qui touche très peu le département de Mayotte dans la mesure où les productions locales n’ont quasiment pas recours à des produits phytopharmaceutiques, à l’exception des producteurs clandestins qui ont parfois recours à de tels produits en dehors de tout contrôle légale. « Les pesticides et autres produits destinés à lutter contre certaines maladies dans l’Hexagone et en Europe ne font pas partie de nos pratiques locales quand bien même les normes administratives établies s’appliquent officiellement au territoire de par son statut de département et région d’outre-mer », a tenu à préciser Ishak Ibrahim. Autre sujet partagé entre les agriculteurs mahorais et leurs homologues métropolitains, l’application de la politique agricole commune (PAC) et des aides conditionnées. À l’inverse de la métropole, elle ne génère pas les mêmes conséquences, bien que son application soit perçue comme discriminatoire à très grande échelle. « Elle porte simplement sur la modique somme de 900 euros à l’hectare cultivé et se décline en deux volets, un pilier d’aide à la production et un second niveau destiné à la transformation de productions locales et à leurs commercialisations. Dans la mesure où il n’existe quasiment pas de filière organisée localement, cette situation n’a aucune répercussion à Mayotte », explique-t-il.

« Une stratégie différente à Mayotte »

À l’un de ses membres qui lui demande pourquoi le monde agricole mahorais ne se joint pas au mouvement de grève nationale comme l’île de La Réunion voisine, Ishak Ibrahim s’est voulu pédagogue, rappelant que le mouvement en cours a pour origine des agriculteurs non syndiqués, « des paysans qui souffrent beaucoup de ne plus être en mesure de vivre de leurs activités professionnelles et qui ont commencé à se révolter ». Il clarifie la situation en expliquant qu’actuellement les syndicats ne se trouvent mêlés à cette grève que simplement parce qu’ils ont vocation à servir d’intermédiaires et d’interlocuteurs avec les pouvoirs publics dans les négociations. Il accuse la FNSA, syndicat agricole majoritaire en métropole, d’être partiellement responsable des difficultés actuelles du monde rural français par sa proximité avec le pouvoir et qui chercherait une porte de sortie honorable en s’impliquant dans une tentative de sortie de crise avec le gouvernement. À son militant agricole mahorais, Ishak Ibrahim détaille : « Ici à Mayotte, la Coordination Rurale entend recourir à une stratégie différente de celle de la métropole pour mener le combat. La propriété locale reste le développement de nos filières, l’accompagnement du Département-Région et la formation. Malheureusement, cette institution dont notre profession a tant besoin n’existe pas à Mayotte ».
Il s’est montré des plus remontés contre la Capam (Chambre d’agriculture, de la pêche Mayotte) dans sa forme juridique actuelle et appelle à son évolution vers une chambre d’agriculture classique, dénuées de particularismes et spécificités locales, dans le but de permettre aux agriculteurs mahorais d’avancer dans le même sens que leurs collègues de métropole et des autres territoires ultramarins. Dans la même lancée que d’autres agriculteurs mahorais rencontrés par Flash Infos ces jours derniers, Ishak Ibrahim se dit « solidaire des grévistes mahorais à l’origine de nombreux barrages sur les axes routiers de l’île, au nom de la liberté à défendre les droits légitimes du peuple ».

« L’agriculteur est un producteur et non un administratif »

Ancien président de la Capam, Dani Salim fait part de sa solidarité avec les agriculteurs de métropole. Pour lui, quelque soient les latitudes où l’on se trouve en France, la profession est en crise à telle point qu’elle ne nourrit plus ceux qui la pratique. « Il faut savoir que la moyenne nationale donne deux agriculteurs suicidés par jour à cause de la Politique agricole commune (PAC) et des innombrables règlementations qui en découlent. Un agriculteur est un producteur et non un administratif. Il lui suffit de rater une case dans les documents pour que Bruxelles l’accuse de fraude et le sanctionne de fortes amendes. Et lorsqu’il se met aux normes, il se retrouve surendetté sans autre porte de sortie que le suicide. » Il se félicite qu’il en soit différemment à Mayotte, les banques locales refusant de surcroît à accompagner les projets de développement agricole même à minima. Même son de cloche chez d’autres acteurs de la profession qui estiment leur salut dans l’écart important entre le peu de matériel et d’espaces cultivables qu’ils ont avec les charges supportées par leurs homologues de l’Hexagone. « Ici, on ne peut pas parler d’agriculture sur des standards identiques à ceux de nos collègues de métropole », fait remarquer Johnny Souffou Hédja, un apiculteur très connu de Mamoudzou. « Heureusement pour nous, nous n’avons pas à investir dans des équipements identiques, ni à réaliser les mêmes proportions d’investissements et d’acquittement de charges. Sur la totalité des personnes qui se déclarent officiellement agriculteurs à Mayotte, une dizaine seulement arrivent à vivre du produit de leurs activités. Tout le reste est obligé d’avoir une activité annexe pour générer les moyens suffisants pour rémunérer leurs ouvriers agricoles. »
Il défend le mouvement entamé par ses collègues métropolitains au motif que les charges qu’ils supportent sont disproportionnées par rapport à d’autres agriculteurs de l’Union européenne (Allemagne, Roumanie, etc…). Il fustige le comportement du département de Mayotte qui ne tire pas selon lui les enseignements de la crise actuelle en mer Rouge et des conséquences économiques catastrophiques qu’elles impliquent pour l’économie mahoraise. « Le Département ne pense pas à l’avenir de l’agriculture locale, alors que les prix et la disponibilité des produits alimentaires vont être de plus en plus compliqués. Les délais d’acheminement ne feront que se prolonger sans cesse et les 300 hectares de terrain qu’il a acquis à Madagascar pour produire « je ne sais quoi par je ne sais qui » ne serviront à rien du tout, et aucunement pour nourrir les Mahorais. »
Il constate le très faible niveau d’investissement européen dans l’agriculture mahoraise et émet le souhait de voir le département-région, principal propriétaire foncier à Mayotte, céder enfin du terrain agricole aux jeunes producteurs locaux et à soutenir financièrement le développement de leurs exploitations.

Barrages : quand le préfet durcit le ton, les maires aussi

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Barrages : quand le préfet durcit le ton, les maires aussi

L’association des maires de Mayotte, récent destinataire d’un courrier du préfet de Mayotte défendant son bilan en matière de sécurité, a décidé de répondre, ce lundi. Son président, Madi Madi Souf, invite l’État à aller plus loin dans sa lutte contre l’immigration clandestine, notamment celle venue du continent africain. Appelant le préfet à « comprendre la souffrance des Mahorais » et alors qu’une manifestation est prévue ce mercredi à Mamoudzou (voir encadré), il juge que « la lutte contre l’insécurité n’est pas sous contrôle ».

Par courriers interposés, le ton monte entre le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, et le président de l’association des maires de Mayotte, Madi Madi Souf, qui appelle « les parties à renouer le dialogue » au sujet des blocages qui émaillent l’actualité. « L’envoi massif des forces de l’ordre pour démanteler les points de blocages n’a fait que renforcer le mouvement et radicaliser les positions. L’État doit, à l’image de la grève des agriculteurs français, comprendre la souffrance des Mahorais. C’est une souffrance légitime », estime-t-il.
Après un premier aller-retour postal, au cours duquel le préfet a eu l’occasion de dresser un bilan sécuritaire de Mayotte, le représentant des maires déplore le manque de coercition de la part de la préfecture concernant « la problématique de l’immigration africaine et [les] inquiétudes qu’elle suscite au sein des élus et de la population ». « Ces migrants doivent être interceptés et refoulés en dehors des eaux territoriales de Mayotte qui n’est pas, comme vous le savez, en capacité d’accueillir sur son sol toutes ces personnes au risque de déstabiliser encore plus un territoire déjà fortement soumis à l’immigration comorienne et malgache », quémande celui qui est aussi maire de Pamandzi.
Madi Madi Souf appelle aussi à « renforcer » et « accélérer le travail diplomatique » afin d’activer la solidarité nationale et, par la même occasion, de rapatrier les migrants et de les « répartir dans l’espace Hexagonal ». Le représentant des maires mahorais illustre son propos avec des chiffres, notamment ceux des atteintes aux biens et aux personnes récemment divulgués par le parquet de Mamoudzou : « la lutte contre l’insécurité n’est pas sous contrôle […] et l’engorgement de la prison de Majicavo qui atteint un taux d’occupation de près de 300% ne permet pas des réponses judiciaires à la hauteur des actes délictueux et criminels ». Et de conclure que « la situation actuelle de blocage de l’île » est une conséquence de « l’exaspération de la population par rapport à l’immigration massive et incontrôlée et au sentiment d’abandon par l’État face à la recrudescence des actes de violence ».

Les barges stoppées pendant une heure

La direction des transports maritimes (DTM, ex-STM) a autorisé la reprise des navettes de barges entre la Petite-Terre et la Grande-Terre, vers 10h15, mardi matin. Comme lundi, les rotations ont été interrompues à partir de 9 h par des manifestants qui ont envahi les embarcadères de Mamoudzou. Selon le Directeur de la DTM, Saïd Moussa Kassim, les gendarmes sont intervenus à la demande du préfet de Mayotte pour libérer les accès des gares maritimes de Mamoudzou. Une action qui a permis une reprise immédiate des navettes entre les îles principales de l’archipel mahorais.

« Une loi Mayotte pour faire face aux enjeux exceptionnels »

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« Une loi Mayotte pour faire face aux enjeux exceptionnels »

Dans son discours adressé à l’Assemblée nationale, ce mardi, le premier Ministre, Gabriel Attal, a exposé les axes du nouveau gouvernement : il annonce des plans pour « soutenir » la filière agricole, rappelle l’inscription de l’IVG dans la constitution et promet une réponse au sujet de la fin de vie. Il a eu également un mot pour Mayotte alors que la loi de programmation continue d’être discutée.

Le Premier ministre, Gabriel Attal, a prononcé sa déclaration de politique générale ce mardi soir, à l’Hémicycle devant les députés. Il s’est attardé sur les agriculteurs qui bloquent les routes en métropole pour défendre leur métier, évoquant des « avancées ces derniers jours » après avoir discuté avec les manifestants et leurs représentants.
Il promet : un nouveau dispositif fiscal qui doit permettre de soutenir les éleveurs, et un renforcement des amendes et contrôles en cas de non-respect de la loi concernant la tarification des produits : « Toutes les amendes infligées à la grande distribution sont réutilisées pour soutenir les agriculteurs ». Avant la fin de semaine, un fonds d’urgence devrait être mis en place pour soutenir les viticulteurs. Il annonce aussi un grand plan de contrôle sur la traçabilité des produits importés afin de vérifier si les normes imposées en France sont respectées par les étrangers.
Concernant Mayotte, il a rappelé qu’une loi doit prochainement voir le jour pour « faire face aux enjeux exceptionnels ». « Chacune de nos politiques publiques doit tenir compte des spécificités des Outre-mer », qui « concentrent tous les défis » entre vie chère, emploi, sécurité ou lutte contre l’immigration illégale.

« Moins d’Europe, c’est moins de puissance pour la France »

Gabriel Attal a aussi tracé les autres axes de son gouvernement appuyant le projet de transformer le congé parental en congé de naissance de six mois, « mieux rémunéré et que les parents pourront mieux se répartir ». Et le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) devrait être inscrit dans la Constitution.
Concernant la fin de vie, un sujet « délicat », à prendre avec « prudence, retenue et respect », le chef du gouvernement déclare que les compatriotes, familles, malades, lancent « un appel grave », « auquel nous répondrons ». Les unités palliatives devraient être renforcées pour en garantir la présence dans chaque département. Il annonce un projet de loi sur l’aide active à mourir.
Gabriel Attal a terminé son discours en prônant la souveraineté de la France mais aussi son attachement à l’Europe : « Moins d’Europe, c’est moins de puissance pour la France (…) Grâce aux investissements de l’Europe, l’industrie revient ». Sans oublier de lancer un pic au Rassemblement national, pro-Brexit.
« Je choisirai toujours la fraternité », conclut-il son discours. « Quelle que soit la couleur de peau, l’origine, l’adresse, vous êtes Français (…) Je suis prêt à écouter les Français », finit-il par avancer, avant de quitter le pupitre.

Moundhir Had Foundi se lance à l’assaut des déchets textiles

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Moundhir Had Foundi se lance à l’assaut des déchets textiles
Pour le moment, la filière a collecté environ 90 tonnes de déchets textiles, prêts à partir en métropole et à La Réunion. À l’avenir, ils pourraient être transformés directement sur l’île.

Le président de la nouvelle filière Mao Ré Cycle Textile Linge de maison et Chaussures (MRC-TLC), Moundhir Had Foundi, est diplômé en économie sociale et solidaire. Il a pour projet de transformer des déchets textiles à Mayotte pour les redistribuer sur le territoire. Mais pour cela, il appelle à plus de moyens. 

Flash Infos : D’où est parti le projet ? 

Moundhir Had Foundi : De l’envie d’apporter sa pierre à l’édifice face aux déchets présents sur le territoire de Mayotte. Avec des confrères chercheurs, on y réfléchit depuis 2019. Et puis en 2022, nous avons proposé le projet de construire cette filière Responsabilité Elargie du producteur (N.D.L.R. les acteurs économiques sont responsables de l’ensemble du cycle de vie du produit) à Mayotte en réponse à un appel à projet lancé par le Département et l’Ademe océan Indien (agence de transition écologique). Nous avons fini lauréat sous réserve d’avoir l’accord de Re-Fashion, un intermédiaire avec l’Etat spécialisé, pour nous accompagner. Implanté en métropole, nous avons fait le déplacement pour les convaincre. Une convention de ce genre ça n’existe pas à Mayotte. Nous sommes les premiers. Nous avons reçu l’agrément en 2023 et avons démarré les collectes en mai sur l’ensemble du territoire grâce à un hub à Tsingoni.

F.I. : Pouvez-vous expliquer comment vous comptez trier, transformer et distribuer les produits ?

M.H.F. : L’idée, c’est de transformer le gisement sur le territoire. Lorsqu’on collecte, on fait le tri. Les déchets qui nécessitent des retouches peuvent être conduits à l’atelier couture et transformation. Selon l’état, on peut en faire d’autres produits comme des draps pour faire des sacs en coton. Et ceux en très mauvais état seront broyés pour devenir du rembourrage de coussins. Les chaussures en bon état sont remises en circuit. Les autres peuvent être broyées afin d’obtenir une matière pouvant servir à couvrir les city-stades, les pistes, ou encore faire des tapis pour les crèches ou le sport. Les produits en bon état, voire encore étiquetés, seront, eux, distribués à des partenaires ou à des nécessiteux. On travaille avec cinq associations de Mayotte comme Dyama qui vient en aide aux orphelins. Si les gisements sont conséquents, on peut aussi ouvrir une à deux fois par mois le hub au public pour qu’il puisse acheter en moyenne trois à cinq euros le kilogrammes.

F.I. : Où en est le projet aujourd’hui ? 

M.H.F. : La structure tourne avec trois salariés dont deux chauffeurs collecteurs trieurs et une assistante de direction. On a un numéro spécial (06 39 69 70 69) pour nous appeler. Des communités se sont organisées dans des villages comme M’ronabéja, Moinatrindi, Hagnoundrou et M’tsamboro. On a initié des points de collecte. Le camion passe toutes les semaines directement. Pour le moment, nous ne transformons pas sur place. Nous collectons et envoyons notre gisement en brut en métropole et à La Réunion le temps où des partenaires s’occupent de les transformer le temps de nous équiper. 90 tonnes de déchets dans trois conteneurs attendent de partir. Ce seront nos premiers envois.

Quelle est la suite ? 

M.H.F. : Nous comptons mettre en place la collecte, le tri, la transformation et la distribution. Pour cela, on a besoin de bacs, de tables, de broyeurs, une presse hydraulique, des ballots, des machines à coupe-chiffons… Nous sommes en train de commander des bacs textiles en inox pour protéger les déchets des intempéries et espérons les recevoir au plus tard le dernier trimestre 2024. Nous voulons les placer à proximité des écoles et des crèches pour faciliter l’accès aux parents. On souhaite avoir cinq hubs sur les cinq établissements publics communaux et intercommunaux (EPCI). Mais pour le moment, nous n’avons reçu aucune subvention ou aide, ni du Département, ni de l’Ademe. Or, nous avons besoin de plus de moyens à injecter au début. Après, en tant qu’économie circulaire, sociale et solidaire, la filière se financera par elle-même.

On a aussi formulé une demande auprès de la préfecture de Mayotte pour nous accompagner sur des agréments d’insertion afin de devenir une structure d’insertion par activité économique et ainsi accompagner un public très éloigné de l’emploi. On peut occuper des jeunes, les sensibiliser, afin qu’ils fassent autre chose que caillasser. Travailler sur l’inclusion sociale pour éviter la délinquance.

F.I. : Quel message vous voulez-faire passer ? 

M.H.F. : À Mayotte, le déchet est partout et se retrouve dans la nature, les mangroves… L’île possède l’un des plus beaux lagons au monde. Si nous ne préservons pas ce joyau, jamais on ne pourra regarder l’avenir. Si on veut qu’il y ait des touristes, il faut que le territoire soit salubre pour ceux qui y vivent et avoir des endroits propres pour recevoir. L’environnement, c’est l’affaire de tous. On souhaite sensibiliser les services de l’État. Il n’y a pas que l’immigration clandestine et l’insécurité. On peut aussi voir le bon côté des petites structures qui essaient de relever le défi de lutter contre le fléau du gaspillage pour préparer le territoire aux générations futures. C’est le moment de les accompagner.

 

Plus de 3.000 tonnes de textile enfouies chaque année

Le syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam) informe que les déchets textiles représentent environ 4 % du gisement des déchets collectés par an. Sur un total de déchets ménagers de 70.000 tonnes, 3.000 tonnes de textiles sont ainsi collectées et enfouies, selon l’étude Modecom de 2018 financée par l’Ademe. Le Sidevam n’a pas encore consolidé ses chiffres pour 2023, mais il estime que 80.000 tonnes de déchets ont été enfouis.

« La violence n’est pas gratuite, elle est voulue »

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Plusieurs affaires de violence ont rythmé la matinée du tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi 30 janvier. Qu’elle soit de la vengeance, sous l’effet de l’alcool ou de la rébellion, elle a mené à chaque fois à des peines de prison.

Au mauvais endroit au mauvais moment

Le 27 mai 2022, un lycéen de Pamandzi âgé de 16 ans a été la victime de violences en réunion, devant son établissement scolaire. Au total, quatre jeunes du quartier de la Vigie l’ont lynché et lui ont volé sa sacoche, mais un seul a été identifié. Ce mardi, au tribunal judiciaire de Mamoudzou, il justifie son acte violent par une quête de vengeance liée à une rivalité avec une bande de Pamandzi. Selon l’agresseur lui-même, la victime « n’y est pour rien, mais des gens de Pamandzi ont volé notre vélo ». Cette dernière a subi des blessures sur sa hanche, son torse et ses mains, laissant des marques physiques et émotionnelles. Condamné entretemps pour des faits de violence, notamment une expédition punitive, il y a deux mois, à Labattoir, le prévenu d’origine comorienne ne nie pas les violences et explique qu’en prison, « il a beaucoup réfléchi ». La procureur adjointe, Louisa Aït Hamou, est dubitative. Elle souligne que « la violence n’est pas gratuite, elle est voulue ». « Ce monsieur a fait le choix de ne pas donner les noms de ceux qui l’accompagnaient. Il s’est attaqué et a empêché la fuite d’un garçon de 16 ans qui avait simplement le malheur d’être identifié comme étant de Pamandzi. » Le tribunal a suivi ses réquisitions, à savoir huit mois de prison ferme.

Le vol d’une bouteille de vin finit en pugilat

Gier Houmadi, un jeune homme de 22 ans, a ajouté une ligne de plus à son casier judiciaire, ce mardi. Sa soirée du 7 juillet 2023 se déroule en deux temps. Cela commence par sa tentative de vol d’une bouteille de vin d’une valeur de 25 euros dans un restaurant de Combani. Alcoolisé (il est déjà à deux litres de bière), il surgit dans l’établissement avec un autre homme pour attraper la bouteille dans le frigo. S’ensuit une bagarre avec un client habituel et la servante du restaurant. Le prévenu quitte, furieux, les lieux non sans avoir jeté des pierres sur les restaurants et ayant des idées de vengeance. Car quelques heures plus tard, celui qui est sous contrôle judiciaire et n’a pas normalement l’autorisation de quitter Koungou (où il réside) débarque dans un bar-dansant de M’roalé avec une vingtaine de personnes pour s’en prendre au client du restaurant précédent. Les coups avec des armes divers pleuvent pour la victime qui dit s’en être sortie « miraculeusement ». Interpellé le 13 juillet 2023, Gier Houmadi fait l’objet d’une nouvelle condamnation avec mandat de dépôt, ce mardi. Il devra faire un an de plus à Majicavo, auquel s’ajoute une autre année avec sursis.

Un groupe alcoolisé qui s’en est pris aux gendarmes

Accusés de violence sur trois gendarmes (deux se sont constitués partie civile), trois jeunes hommes d’une vingtaine d’années devaient répondre de rébellion lors de leur interpellation le 10 juillet 2023. Ce jour-là, les trois jeunes Mahorais boivent ensemble et provoquent l’intervention de la gendarmerie. Ils résistent et un sac jeté blessent légèrement les militaires. Maître Soumetui Andjilani, qui défendait l’un des trois prévenus, retenu à La Réunion, a demandé la nullité de la citation, une autre concernant le procès-verbal de l’interpellation et une dernière pour la garde à vue. Son client alcoolisé avait été maintenu attaché à un banc pendant plusieurs heures faute de cellules disponibles. « Les gendarmes disent qu’il était positif, mais qu’ils ont été incapables de le faire souffler dans l’appareil », fait-il remarquer. La procureure adjointe a répondu en indiquant que les militaires avaient tout à fait le droit de ne pas l’auditionner, l’estimant « pas en état ». Elle ajoute que le prévenu lui-même a reconnu avoir bu du rhum. Les demandes ont été rejetées et les trois ont été finalement condamnés à quatre mois d’emprisonnement avec sursis.

A peine libéré, un jeune de Mandzarsoa retourne en prison

Outre la violence, trois jeunes hommes du quartier Mandzarsoa, à M’tsapéré, ont été jugés pour recel de bien provenant d’un vol, ce mardi. Le 17 juillet 2023, ils se sont retrouvés en possession d’une carte bancaire subtilisée dans le coffre d’un scooter. Si l’auteur du larcin n’a pas été identifié, leurs versions divergeant, ce qui est sûr, c’est qu’un paiement a été effectué au Somaco de Baobab pour acheter à manger. Quelques heures plus tard, la carte a failli servir à acheter de l’alcool dans le Douka Bé de Mandzarsoa, mais le propriétaire ayant fait opposition, celle-ci n’a pas fonctionné. Voyant les relevés, le scootériste a mené sa propre enquête et, dans le deuxième magasin, a pu identifier les trois jeunes sur la vidéosurveillance grâce à l’aide du vendeur. Il s’agit de trois habitants du quartier, dont deux connus par les forces de l’ordre pour des vols et des violences en réunion. Ils ont été rapidement interpellés.
Ce mardi matin, au tribunal, seul un des protagonistes est présent, car il purge une peine de prison dans d’autres affaires. Face aux juges, il admet de nouveau sa participation. « « Domi » a dit qu’il avait trouvé une carte. J’ai dit qu’il fallait l’utiliser », explique-t-il, avant d’ajouter : « On croyait qu’elle était perdue ». « Mais même si elle perdue, vous savez qu’elle n’est pas à vous », réplique Wendy Thy Tine, l’une des trois juges. La procureure adjointe, Louisa Aït Hamou, s’inquiète du parcours du prévenu. « Dans ces conditions, il va recommencer. Il n’a pas de travail, pas de projets et pas de situation régulière », constate-elle. Elle requiert six mois de prison avec sursis contre lui, la même chose contre celui qui n’a pas de casier. Par contre, contre le chef de la bande, elle demande huit mois de prison ferme, notant qu’il y a la récidive, ses dénégations et le fait qu’il ne soit pas présent au procès, alors qu’il vient de sortir de prison (le 19 janvier). Le tribunal suit les réquisitions, sauf pour le primo-délinquant dont la sanction est ramenée à deux mois de prison avec sursis.

Tribune : « Mayotte ne peut pas absorber tout le flux migratoire du continent africain »

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« Mayotte ne peut pas absorber tout le flux migratoire du continent africain »

La vice-présidente du conseil départemental de Mayotte, Zouhourya Mouyad Ben, réagit aux barrages érigés sur l’île. L’élue du canton de M’tsamboro demande des mesures fortes contre l’immigration clandestine et l’insécurité.

« La destruction des 17 abris de fortune des personnes entrées de manière irrégulière au sein du stade de Cavani de la commune de Mamoudzou est une petite lueur d’espoir pour les habitants de ce village et des riverains du quartier. Tout d’abord, la population attend un retour au calme avec impatience après plus années de désordre, de pression et de montée de faits délictueux. En effet, cette situation a conduit aux manifestations qu’a connues Mayotte à l’aune de l’année 2024. D’aucuns s’accordent à dire qu’actuellement encore, la situation reste très préoccupante pour Mayotte et compliquée pour les résidents de village de Cavani.
Ensuite, il faut dire que la tranquillité publique n’est pas du tout assurée à Cavani. Car, de nombreux habitants du quartier ont choisi de quitter leurs maisons. Désormais, ces propriétaires sont partis louer des logements vers d’autres localités. Car, plus que jamais le voisinage autour du stade connaît de multitude formes de violences : notamment des violations des leurs domiciles. Désormais, les migrants venus du continent africain entrent dans les cours privés. Ils prennent tout ce qu’ils veulent et vont jusqu’à déféquer à chaque coin de rue. Si bien que pour les habitants du quartier, il y a eu des dégradations de biens, et subissent des menaces journalières.

« Qui accepterait de vivre dans une telle situation ? »

Ce flux migratoire demeure très inquiétant à Mayotte. En effet, imaginons un seul instant que les frontières de Mayotte ne soient plus protégées, à l’image de ce que nous pouvons aisément voir durant le début de l’année où on voit une vague de migrants (de toutes les origines) arriver sur nos plages. En un an, Mayotte pourrait compter une population de plus d’un million d’habitants (moins de 400.000 aujourd’hui, officiellement). Notre département ne dispose pas des capacités d’accueil pour toutes ces âmes.
Derechef, je demande au gouvernement de prendre des mesures les plus souhaitables et urgentes pour protéger les frontières de notre territoire. Je demande au ministre de l’Intérieur et des Outremer (N.D.L.R. Gérald Darmanin) d’écouter la population. Je demande au représentant du gouvernement de faire apprécier ses décisions quant à la qualification qui est faite de la violence actuellement dans cette île. Mayotte ne peut pas, en plus de ceux qui viennent des îles voisines, absorber tout le flux migratoire du continent africain.
Par ailleurs, il faut souligner le fait qu’actuellement les pays de l’Afrique de l’Est refusent d’accueillir ces migrants illégaux sur les formes de reconduites. Si bien que pour les migrants, « la France est une terre d’accueil-terre d’asile ». Il est urgent que le gouvernement prenne toutes les mesures prévues par notre Constitution et par la voie législative pour ne pas mettre en danger la population de l’île. Mayotte fait face à toutes les formes violences et des barbaries que nous connaissons depuis 2018. Car, ici, nous avons le sentiment que l’État aurait une lecture erronée de la situation sécuritaire chaotique de cette île : pour l’heure les décisions prises entraient un effet de domino et favorisent à placer la population dans un niveau de dangerosité extrême.

« Nous voulons juste vivre en paix chez nous »

A travers ce communiqué, je tiens à saluer par ailleurs la décision de la présidente de la Tanzanie, laquelle veut faire partir les 200.000 migrants pour des raisons de sécurité et divers. C’est pourquoi pour les ennemis de Mayotte qui taxent les Mahorais de xénophobie ; qu’ils comprennent que nous, les Mahorais, voulons juste vivre en paix chez nous. Celles et ceux qui aiment Mayotte doivent y entrer légalement, et nous, on sait les accueillir avec des colliers de fleurs. Mais alors : pourquoi vouloir imposer à Mayotte (territoire de 374 km2), ce que l’Afrique entière (et les autres pays) refusent chez eux ? Les conquêtes de ces arrivées massives sont nombreuses et particulièrement à Mayotte : l’aggravation de la dégradation des conditions d’accueil dans les écoles ; pression (surcharge) et baisse de la qualité des soins dans les hôpitaux ; saturation du marché de travail ; augmentation de la pauvreté (avec des aides sociales et familiales à un niveau trop bas par rapport aux autres territoires d’Outre-mer et loin par rapport à la métropole) ; augmentation de l’insécurité dans le Département où, les routes sont les plus dangereuses de France.
Enfin, je tiens à rappeler en dernière instance que les Mahorais demandent à l’État (et ils attendent) l’instauration de « l’état d’urgence » sur le territoire. La République doit déployer les moyens appropriés pour ramener la sécurité et, pour que nous ayons les conditions favorables au développement du territoire.
Oui, nous pensons que « l’état d’urgence » pour la sécurité de la population et le contrôle des frontières est plus que nécessaire. »

Zouhourya Mouyad Ben, conseillère départementale du canton de M’tsamboro

Gérald Darmanin annonce le repositionnement des radars

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Parmi les réponses apportées au député Mansour Kamardine, le ministre de l'Intérieur et des Outremer, Gérald Darmanin, a indiqué qu'un radar sera installé sur l'île d'Anjouan.

Le député Les Républicains de la deuxième circonscription de Mayotte, Mansour Kamardine, avait interrogé le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, au sujet de la surveillance des frontières de Mayotte. En guise de réponse, Mansour Kamardine obtient un éclairage et une annonce de la part de la place Beauvau. Dans un courrier daté du 25 janvier, le ministre projette une amélioration prochaine du dispositif de détection des kwassas, qui devrait notamment être rendue possible grâce à la prise en compte des « informations fournies par un radar qui serait placé sur l’île d’Anjouan, aux Comores ».

Les postes actuels, quatre radars maritimes installés entre 2006 et 2011, devraient par ailleurs être repositionnés, selon le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer. D’autres moyens techniques de surveillance des frontières maritimes sont à l’étude, notamment des caméras et des drones

Des perturbations sur le réseau d’eau dans le Centre, le Sud et en Petite-Terre ce mardi

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L'eau ne sera pas distribuée normalement ce mardi dans le Centre, le Sud et en Petite-Terre.

La SMAE – Mahoraise des Eaux a annoncé plusieurs perturbations sur le réseau d’eau ce mardi. Ainsi, les usagers du Centre et du Sud sont concernés en raison du retard pris dans la réalisation d’une maintenance urgente sur l’usine de l’Ourouveni à cause des difficultés d’accès sur site du fait des barrages routiers.

Actuellement, la production envisagée est de 4000 m3/j au lieu des 10 000 m3/j possibles alors que les réservoirs de tête (Chiconi, Ongoujou et Chirongui) sont vides. Sont concernées les communes de Chiconi, Ouangani, Sada, Chirongui, Dembéni, Bandrélé, Bouéni et Kani-Kéli à des degrés divers. De plus, les actions de réamorçage de la distribution étant également freinées par les barrages, la SMAE – Mahoraise des Eaux ne peut pas indiquer une date et heure de retour à la normale.

Les usagers de Petite-Terre sont également concernés par un risque de perturbation de la distribution d’eau en raison d’une casse sur la canalisation qui permet de remplir le réservoir de Pamandzi à partir de l’usine de dessalement. Les travaux de réparation de la conduite endommagée sont en cours.

La barge a repris les trajets dès 10 heures

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La barge a repris ses trajets ce matin après l'intervention des forces de l'ordre.

La direction des transports maritimes (DTM, ex-STM) vient d’autoriser la reprise des navettes de barges entre la Petite et la Grande à partir de 10 heures 15 ce matin. Comme hier lundi, les rotations ont été interrompues à partir de 9 h par des manifestants qui ont envahi les embarcadères de Mamoudzou.

Selon le Directeur de la DTM, Said Moussa Kassim, les gendarmes sont intervenus à la demande du préfet de Mayotte pour libérer les accès des gares maritimes de Mamoudzou. Une action qui a permis une reprise immédiate des navettes entre les îles principales de l’archipel mahorais.

Ces perturbations s’inscrivent dans le cadre de nombreux barrages érigés ici et là sur les axes routiers du nord et du sud de Mayotte pour protester, notamment, contre l’afflux d’immigrés clandestins en provenance de plusieurs pays d’Afrique, en particulier la Somalie.

Rugby : le nouveau championnat à XV fait son apparition

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Dimanche 28 janvier, s’est déroulée la toute première rencontre de la Coupe des Provinces à XV. Le concept est de réunir des clubs de rugby habitués aux duels à sept ou dix pour créer des effectifs à quinze joueurs. La province nord (le rugby club de Mamoudzou et le rugby club de Koungou) l’a emporté sur la province est (Desperados Rugby et Racing club de Petite Terre) lors de la première journée (23 à 22). Les prochains matchs de cette compétition à trois du comité territorial de rugby de Mayotte se dérouleront dimanche 11 février au stade de Labattoir et dimanche 25 février au stade de Bouéni.

Crise de l’eau : distribution de bouteilles perturbée à Bandrélé

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La distribution des bouteilles d’eau à Bandrélé se fait désormais uniquement sur le site de la MJC de Nyambadao du lundi au vendredi, de 8 h à 15 h, a fait savoir le maire de la commune, Ali Moussa Moussa Ben, ce lundi 29 janvier. Une décision prise en réaction aux blocages et conditions actuelles de circulation.

Économie : l’Iedom incite à la prudence sur les crypto-actifs

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« Les crypto-actifs ne sont pas une monnaie », avertit l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (Iedom) dans un communiqué. Il invite à la plus grande vigilance. Ceux-là ne permettent pas de régler des achats du quotidien, personne n’est tenu de les accepter en paiement, leur valeur est « très volatile » et tout investissement « vous expose à un risque de perte en capital qui peut être très élevé ». L’Institut recommande de s’assurer que l’intermédiaire qui propose des produits ou services sur actifs numériques est habilité par l’Autorité des marchés financiers (AMF) dont la liste apparaît ici. Et la liste noire, ici. Des conseils sont également accessibles sur le site de l’AMF ainsi que des fiches informatives sur celui de la Banque de France.

Football : le FC M’tsapéré conserve son titre en Régionale 1

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Les Rouges demeurent les champions de Régionale 1 pour une saison de plus. Dans leur duel à distance avec l’AS Rosador de Passamaïnty, ils se sont imposés au terme de l’ultime journée, ce dimanche. Sur le terrain de foot de Sada, le FC M’tsapéré a effet battu le rival de l’ASC Kawéni (qui termine quatrième), trois buts à deux. Les hommes de Mohamed « Glassman » El Habibou finissent donc à la première place du classement avec 46 points, devant le Rosador (42 points) et l’AS Jumeaux de M’zouazia (36 points). Le promu, l’AS Kavani, finit à une très belle cinquième place (35 points), juste devant le FC Bandrélé (35 points). En bas de classement, les Abeilles de M’tsamboro et le Antéou Poroani descendent à l’étage inférieur.

Crise de l’eau : Est-ce qu’on en voit enfin le bout ?

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La sortie de la crise de l’eau va se faire « de manière progressive », a-t-il été annoncé lors du comité de suivi de la ressource en eau, ce lundi, au rectorat de Mayotte.
La sortie de la crise de l’eau va se faire « de manière progressive », a-t-il été annoncé lors du comité de suivi de la ressource en eau, ce lundi, au rectorat de Mayotte.

Pluviométrie, état de la ressource en eau, travaux engagés, distribution de bouteilles, un point sur la crise que connaît actuellement Mayotte a été fait, ce lundi matin, lors d’un comité de suivi de la ressource en eau (CSRE) qui s’est tenu en mode élargi. Si le pire est derrière nous, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a invité ses interlocuteurs à « ne pas baisser la garde ».

Des retenues dont le niveau ne cesse de monter

C’est la bonne nouvelle de la semaine, alors que le climat social est encore à l’orage (voir par ailleurs), les précipitations permettent aux deux retenues collinaires, à Dzoumogné et Combani, de se remplir. Floriane Ben Hassen, cheffe de l’antenne mahoraise de Météo-France, relève que les mois de décembre et janvier ont été plus pluvieux que la normale. Le dernier mois de l’année 2023 a ainsi essuyé 153 % de pluies par rapport à la normale, et en ce mois de janvier qui n’est pas encore fini, on est déjà 148 % par rapport à un premier mois classique. Grâce à cette pluviométrie, la retenue collinaire de Dzoumogné a retrouvé 100 % de ses capacités en quelques semaines. Celle de Combani est passée de 30 %, il y a dix jours, à 50 % aujourd’hui. Et les prévisions incitent plutôt à l’optimisme, Mayotte se trouve dans une zone intermédiaire entre des vagues de précipitations de l’océan Indien et un temps plus sec qui remonte le canal du Mozambique. Les trois prochains mois sont déjà annoncés comme apportant des précipitations « normales, voire légèrement supérieures ».

Thierry Suquet, préfet de Mayotte, et Christophe Lotigié, préfet en charge de la question de l’eau, s’entretiennent avec la sécurité civile avant le début de la réunion.
Thierry Suquet, préfet de Mayotte, et Christophe Lotigié, préfet en charge de la question de l’eau, s’entretiennent avec la sécurité civile avant le début de la réunion.

Concernant les rivières qui connaissent actuellement un débit important ou les nappes phréatiques, la tendance est aussi à l’amélioration. Concernant ces dernières, sur la quinzaine suivie par la Direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer (Dealm), seules deux (à Poroani et dans le nord de Mayotte) sont à un niveau très bas.

Les tours d’eau allégés « entre la mi-février et le 1er mars »

Ce retour à une vraie saison des pluies permet d’espérer un nouvel allègement des tours d’eau dans quelques semaines. Selon Christophe Lotigié, préfet en charge de l’eau, il pourrait intervenir « entre la mi-février et le 1er mars ». Il s’agira sans doute plus d’un assouplissement des tours d’eau que de leur suppression. Car les capacités de production d’eau potable de la SMAE (Société mahoraise des eaux) sont toujours insuffisantes au regard de la consommation quotidienne. Françoise Fournial, directrice de la filiale de Vinci, table sur une consommation « entre 44.000 et 46.000 m3 par jour », alors que la production atteindrait « 40.800m3 » au maximum.

Plus de 600 fuites détectées sur le réseau

Sous la pression de Philippe Vigier, ministre délégué à l’Outremer, divers types de travaux ont vu le jour. Il y a d’abord la recherche de fuites. Selon Ibrahim Aboubacar, directeur général des services du syndicat Les Eaux de Mayotte, la moitié des 800 kilomètres de réseau a été inspectée. 625 fuites ont été détectées par les trois équipes actuellement sur l’île. Une partie a été réparée par le délégataire. 225 sont considérées comme « après compteurs », donc leurs réparations doivent se faire via une procédure plus complexe avec les propriétaires.

Concernant les captages de rivières et les forages, ils continuent d’apporter son lot de mètres-cube en plus. La sixième campagne de forages qui est en cours devrait s’achever « en fin d’année », fait remarquer le directeur du syndicat des Eaux. Les chantiers de Miréréni et Coconi ont toutefois pris deux semaines de retard. La septième campagne, qui devait intervenir après la sixième, se fera « en parallèle » désormais, à partir de mars et jusqu’en juin 2025.

« Les travaux d’interconnexion sont finalisés ou vont l’être. On sait qu’il y avait un déséquilibre entre le nord et le sud », indique aussi le préfet Thierry Suquet, qui souhaite « ne pas baisser la garde » en cette fin de crise. Le chantier, comme celui en cours à M’tsangamouji, doit ainsi permettre à l’eau produite dans le nord de prendre la direction du sud où les moyens de production sont limités. L’unité de potabilisation d’Ourovéni, par exemple, ne peut pas dépasser les 10.000m3 à traiter par jour.

Sur la troisième retenue collinaire d’Ourovéni, le préfet confirme qu’il y a bien une demande de DUP (Déclaration d’utilité publique) en cours, celle-ci « va permettre d’engager des enquêtes publiques nécessaires à l’acquisition du foncier ».

Quid d’Ironi Bé ?

Parmi les travaux, c’est l’usine de dessalement d’Ironi Bé qui focalise le plus l’attention, alors que les appels d’offres sont déjà en cours. De par le nombre de mètres-cube qu’elle peut générer, 10.000m3 par jour dès 2025, mais aussi par la polémique autour des questions environnementales, ils ont été plusieurs à vouloir l’évoquer lors du comité. Les associations environnementales et la députée Estelle Youssouffa (voir par ailleurs) n’ont pas caché leur scepticisme. La parlementaire s’inquiète du rejet de saumure et demande si celui-ci se fera bien au-delà de lagon (selon nos informations, cela est plutôt prévu au cours de la phase 2 quand la capacité de production sera portée à 30.000m3/jour). Président de l’associations des Naturalistes, Michel Charpentier dit comprendre la volonté de produire davantage à Mayotte, mais rappelle que cela ne doit pas se faire au mépris de la biodiversité, notamment la mangrove d’Ironi Bé, le refuge du crabier blanc. Le préfet de Mayotte, défend sa décision d’entamer procédure d’urgence civile, estimant que cela ne voulait pas dire que les impacts environnementaux ne sont pas pris en compte. Il a d’ailleurs écrit aux associations environnementales pour tenter de les rassurer.

La crise sanitaire évitée

Le doublement des prélèvements (600) pendant cette crise de l’eau a permis de détecter une quinzaine de non-conformités sur l’île, toutes de nature bactériologique. Un autre prélèvement a, en revanche, démontré une pollution au plomb dans la commune de Dembéni, dont « l’origine était une robinetterie en laiton », rappelle Bastien Morvan, directeur de cabinet à l’Agence régionale de Santé de Mayotte. Selon lui, Il n’y a pas d’épidémie liée à une maladie hydrique. La fièvre typhoïde, « habituellement endémique à Mayotte », s’est limitée à quelques cas et des campagnes de vaccination ont été réalisées dans chaque village concerné, comme à Hamouro dernièrement. Seule la gastro-entérite a fait davantage de cas que d’habitude. Santé publique France avait d’ailleurs lié l’épidémie à une hygiène rendue plus compliquée en raison du manque d’eau.

Une distribution des bouteilles stoppée au 1er mars

Outre le paiement des factures qui va se poursuivre en février (la préfecture attend l’arbitrage gouvernemental), la distribution de bouteilles d’eau décidée par Élisabeth Borne, l’ex-Première ministre, est dans le même cas. Pour rappel, elle s’est d’abord effectuée auprès des personnes vulnérables à partir du 21 septembre 2023. Par la suite, elle s’est étendue aux établissements scolaires à partir du 31 octobre, avant d’englober l’ensemble de la population. Ce dispositif, alimenté par l’arrivée de conteneurs par voie maritime sur le territoire, a permis la distribution de 21 millions litres d’eau. Le stock restant est conséquent puisque l’équivalent de dix millions de litres attend au port de Longoni. Et d’autres cargaisons arrivent.

Malgré les difficultés liées aux intempéries et les barrages qui ont empêché les livraisons, la distribution se poursuit. Selon le préfet de l’eau, elle sera maintenue jusqu’au 23 février (dates des vacances) pour les établissements scolaires et jusqu’au 1er mars pour la population générale. Après cette date, la préfecture compte générer des stocks dans les administrations et les collectivités locales. Ils serviront en cas de non-conformité de l’eau par exemple. Leur date de péremption étant fixée à 2025, les lots n’ayant pas servi seront distribués avant la limite à la population, promet Christophe Lotigié.

 

Estelle Youssouffa demande le départ du préfet

La députée Estelle Youssouffa a indiqué au préfet qu’elle demandait son départ.
La députée Estelle Youssouffa a indiqué au préfet qu’elle demandait son départ.

Lors du comité de suivi de la ressource en eau, ce lundi matin, Estelle Youssouffa a fait part de ses réserves, tout comme les associations environnementales, quant aux conséquences du projet d’usine de dessalement à Ironi Bé. La députée de la première circonscription de Mayotte a assuré que le ministre délégué à l’Outremer, Philippe Vigier, avait annoncé aux parlementaires que le projet « avait été abandonné ».
Intervenant en visio, elle s’en est également prise au préfet Thierry Suquet à propos de la levée des barrages intervenue ce week-end. Elle se dit « consternée par l’emploi de la force contre les barrages », l’accusant de s’en prendre à des personnes âgées et des manifestants pacifiques, ainsi que de briser la confiance des Mahorais envers les forces de l’ordre, quelques mois après les manifestations de soutien pendant l’opération Wuambushu. Elle a poursuivi en indiquant avoir demandé son départ. « Il est temps que vous partiez », lui a-t-elle adressé à la fin de son intervention. « On vous a entendue », a réagi le préfet, qui menait les débats.

Barrages : « Les Mahorais ont été méprisés », le blocus reprend de plus belle

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Un dispositif important de gendarmes a été déployé à Koungou pour lutter contre les entraves à la circulation, ce lundi.
Un dispositif important de gendarmes a été déployé à Koungou pour lutter contre les entraves à la circulation, ce lundi.

La première journée de la semaine aura été marquée par un retour en force des barrages et barricades sur l’île. Pour les collectifs, rejoints par la députée Estelle Youssouffa, la riposte de l’État est déroutante. Profitant de la situation, des bandes montent également des barrages comme à Koungou.

Ni une, ni deux. Sur les routes de Mayotte, des barrages ont de nouveau été érigés ce lundi par des collectifs disparates, mais désormais soudés par un dénominateur commun : le déploiement de forces de l’ordre le week-end dernier est perçu comme un camouflet à un mouvement « pacifique », selon Safina Soula, présidente du collectif des citoyens de Mayotte. Si ce dernier ne s’est pas rallié directement à ce qu’il qualifie comme « un mouvement populaire », il soutient et appuie les actions des barragistes. « J’aurais aimé que les ministres reconnaissent qu’il y a un territoire français où des mouvements de barrage ont commencé », soupire la militante. « Communiquer pour dire que ces barrages vont être dégagés, c’est quand même fort. Il fallait déclencher des négociations et rencontrer les forces vives, ça n’a pas été fait. Il n’y a pas eu de contact et d’échange. C’est un mépris. Les Mahorais ont été méprisés. »

De son côté, en marge du comité de suivi de la ressource en eau, le préfet de Mayotte a de nouveau justifié sa décision de lever les barrages. « Après avoir été bienveillant et tolérant avec les barrages mis en place par les collectifs au sujet du camp de Cavani, aussi bienveillant qu’on l’est en métropole avec les barrages d’agriculteurs, que j’ai décidé en fin de semaine qu’il fallait qu’on redonne du dynamisme à la vie économique et à la vie sociale. On ne pouvait pas rester bloqués et retomber dans une deuxième crise après celle de l’eau », assure Thierry Suquet, qui se dit « très soutenu par les majorités silencieuses, les acteurs économiques et l’ensemble de la population ». Il rappelle que le démantèlement est en cours, que des migrants sont soit renvoyés dans leurs pays soit vont en métropole quand ils ont obtenu le statut de réfugiés (quarante ont décollé ce lundi soir de l’aéroport international Marcel-Henry). Il en appelle « au bon sens des Mahorais pour que la vie économique reprenne ».

Scènes de chaos

En outre, la délinquance commence à faire de l’ombre aux velléités premières des collectifs mobilisés. Sur le terrain, l’ambiance était à la confrontation, particulièrement dans la commune de Koungou, ce lundi 29 janvier. La gendarmerie, en difficulté face à la stratégie employée par des délinquants qui « surfent » sur l’initiative des collectifs, a dû maintenir un dispositif conséquent pour assurer la circulation – par intermittences – sur la route nationale 1. Les automobilistes n’ont pas tous eu la chance de circuler, voire de s’extirper de ce qui s’apparentait parfois à des guet-apens.

Pour triste exemple, un homme, métropolitain, a été roué de coups au niveau de la pointe Koungou alors qu’il s’approchait d’une barricade tenue par des délinquants. Sa prise en charge a été considérablement retardée car les pompiers appelés en urgence ont été bloqués à l’entrée de Majicavo. C’est finalement la police nationale qui a pu emmener le blessé aux urgences du centre hospitalier de Mayotte (CHM). L’homme souffrirait d’une « plaie à la tête de 12 cm de large et 1,5 cm de profondeur jusqu’à l’os », d’après un témoignage de sa voisine.

Des jeunes de Koungou sont montés sur un camion afin de déambuler dans la commune, lundi matin
Des jeunes de Koungou sont montés sur un camion afin de déambuler dans la commune, lundi matin

« On va forcément avoir un traitement particulier de ces jeunes sur Majicavo », nous déclarait dans la soirée de lundi le général Lucien Barth, commandant de la gendarmerie de Mayotte. Car d’autres dérapages dignes de films d’action mal scénarisés ont eu lieu dans le secteur. Estelle Youssouffa, députée de Mayotte, décrivait ainsi un étonnant convoi aperçu lundi dans les rues de Koungou. Un camion appartenant à une entreprise de la place a été détourné de son usage par une quarantaine de jeunes qui se sont entassés sur la remorque, quand d’autres paradaient tout simplement sur le toit de la cabine, ou accrochés à bout de bras sur ses essieux… « Je demande le départ du pompier-pyromane qui se gargarise de « liberté de circuler » et envoie les blindés sur la population pacifique demandant la sécurité mais n’a pas ce « courage » face aux criminels et délinquants », peste la parlementaire sur X (Twitter).

« On est harcelé par des jeunes »

Bandraboua, Tsararano, Miréréni, Chirongui et Sada n’ont également pas été épargnées par des barrages, où le jeu du chat et de la souris avec les forces de l’ordre était en vigueur. « On intervient pour faire cesser les troubles à l’ordre public, mais on est harcelé par des jeunes », constatait à la mi-journée un officier de la gendarmerie. « C’est un mouvement qui est devenu populaire, la population s’organise pour tenir tête à l’État », maintient, de son côté, Safina Soula.

Et d’ajouter, non sans ironie : « Pourquoi est-ce que les gendarmes mobiles n’interviennent pas pour sécuriser lorsqu’on veut se rendre dans nos champs et dans nos plages, mais sont mobilisés en moins de 24h sur les barrages ? ».

 

« La peur doit changer de camp »

« Les solutions attendues par la population ne concernent pas uniquement l’évacuation du camp illégal de Cavani ! », dénonce un groupe de citoyens des quatre communes du sud réunis dans le Comité citoyens sud prévention et sensibilisation. Dans un communiqué envoyé ce lundi, il critique « les raccourcis » sur les problématiques de Mayotte et « l’inaction » de Thierry Suquet, préfet de Mayotte. Selon ce collectif, la persistance des arrivées « massives » de migrants sur l’île, la multiplication des attaques contre les élus, véhicules du centre hospitalier de Mayotte, bus scolaires, le constat « mitigé » de l’opération Wuambushu et « manque de solutions durables » démontrent son « incapacité » à lutter contre l’immigration clandestine.
Avec l’intimation de lever les barrages, « sans une réelle prise en compte des besoins des Mahorais », le préfet aurait « mis de l’huile sur le feu », au détriment du « dialogue attendu par chacune des parties ». Le Comité réclame notamment un renforcement des effectifs en mer et sur terre pour lutter

 

« La mobilité des soignants est gravement entravée »

« Il est crucial de permettre au personnel hospitalier d’atteindre son lieu de travail et d’assurer ses missions », exhorte Jean-Mathieu Dufour, directeur général du centre hospitalier de Mayotte (CHM) dans un communiqué ce lundi. Les barrages érigés «entravent» l’intervention du Samu-Smur et des pompiers et donc, l’accès aux patients « nécessitants des soins urgents », appuie-t-il, avec un chiffre : le CHM fonctionne actuellement avec moins de 50 % de son personnel hospitalier. Car s’il y a les véhicules empêchés, il y a aussi les soignants qui ne peuvent se rendre dans leur lieu de travail. Le directeur informe d’ailleurs qu’une partie du personnel n’hésite pas à rester plusieurs jours sur site, sans rejoindre leur domicile.

Près des collèges mahorais, une violence devenue quotidienne

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Plusieurs collèges connaissent des problèmes d’insécurité aux abords, avec parfois des tentatives d’intrusion, comme le mercredi 24 janvier à Koungou.
Plusieurs collèges connaissent des problèmes d’insécurité aux abords, avec parfois des tentatives d’intrusion, comme le mercredi 24 janvier à Koungou.

A Kwalé, Koungou, Doujani, Passamaïnty, les demandes de sécurisation des établissements scolaires du secondaire face aux violences se poursuivent. Le recteur, Jacques Mikulovic, devait s’entretenir, lundi après-midi avec des représentants et dans la soirée, avec les chefs d’établissement pour trouver des solutions à la poursuite pédagogique.

C’est un scénario auquel Mayotte semble être habituée. Lundi matin, le collège Frédéric-d’Achery, à mi-chemin entre le village de Trévani et Koungou, a dû prendre des mesures concernant l’insécurité. Mercredi 24 janvier, le personnel et les élèves avaient dû se confiner à cause de violences aux abords de l’établissement, ciblé par une tentative d’intrusion. Un élève avait été blessé légèrement par un jet de pierre au niveau du dos. Ce lundi 29 janvier, les rivalités entre des bandes des deux communes ont cette fois-ci conduit à l’évacuation d’environ 1.000 élèves vers 8 heures et la fermeture du collège, où une cellule de crise pour une aide psychologique a été mise en place, depuis le dernier événement, par le rectorat. Le recteur, Jacques Mikulovic, en route pour « soutenir le personnel », n’a pu aller jusqu’à destination, recevant un projectile sur la cuisse, « sans gravité », après les barrages de Koungou.

Depuis jeudi, plusieurs membres du personnel exercent leur droit de retrait. Ce lundi, « impossible de connaître leur nombre compte tenu des barrages », indique un membre de la vie scolaire. Selon ses informations, neuf enseignants sur 110 étaient présents ce lundi matin. Une commission de sécurité, réunion obligatoire à l’issue d’un droit de retrait, est programmée mardi. Les enseignants et le personnel réclament l’installation d’une gâchette électrique, une armature pour la porte à l’entrée de l’établissement et une présence renforcée de la gendarmerie. « On attend du concret. Ce matin il y avait deux quatre-quatre de la gendarmerie, et eux-mêmes n’étaient pas confiants. Le collège est dans une cuvette, on est sur la ligne de front. Le contexte ne permet pas aux élèves d’étudier dans des conditions normales », s’exprime notre source.

Grève illimitée au collège de Doujani

Au collège de Doujani, le personnel, en grève illimitée depuis ce matin, a dû mettre fin à son rassemblement. « Des gamins dehors ont commencé à lancer des projectiles. On sait qu’on est dans un quartier sensible, on a décidé de rentrer et faire rentrer les élèves qui étaient aussi dehors malgré l’absence de blocage », rapporte Yacouba Galledou, enseignant et secrétaire académique de l’intersyndicale SGEN-CGT Mayotte. Un nouveau rassemblement doit se tenir ce mardi matin, à 6 heures 30. Le 24 janvier, une réunion avait eu lieu entre le rectorat, l’administration du collège et le personnel. Ce dernier « a trouvé les réponses apportées insuffisantes », explique le secrétaire, qui pointe également un refus d’établir, à l’écrit, un relevé des conclusions.

L’équipe réclame la sécurisation de l’enceinte et du parking, des travaux pour éviter les coulées de boue à l’intérieur de l’établissement comme cela a été le cas lors des dernières fortes pluies, revoir l’installation électrique pour éviter les électrocutions et la titularisation d’assistants d’éducation, c’est-à-dire « de gens du quartier qui connaissent les jeunes et les parents, et permettent de calmer les tensions ».

Le collège de Passamaïnty fermé

Les personnels du collège Ouvoimoja de Passamaïnty informent quant à eux, dans une lettre adressée au préfet, qu’à partir de ce lundi, 9 heures 30, « plus aucun élève ne sera pris en charge en l’absence de réponses satisfaisantes ». Ils demandent une sécurisation effective autour des établissements scolaires et la protection des points sensibles pour tous les élèves et personnels. « Moins de la moitié de nos élèves vient en cours à cause des agressions quotidiennes de bus scolaires », indiquent-ils.

Tandis qu’au collège de Kwalé, par manque de personnels à cause des différents blocages sur l’île, les élèves sont contraints de quitter leurs classes en fin de matinée, avant de passer à la cantine, fermée ce lundi pour les mêmes raisons. Concernant les revendications exprimées lors de la dernière grève et manifestation du personnel et parents d’élèves, jeudi 18 janvier, un représentant syndical indique ne pas avoir eu de retour du rectorat.

La réponse du rectorat

« On est parfaitement conscients que ce n’est pas une situation normale, il faut une solution pérenne », déclare le recteur, Jacques Mikulovic, interrogé sur ces différentes problématiques. « On fera tout ce qui peut être fait », s’engage-t-il. Ce lundi après-midi, il devait recevoir quelques représentants syndicaux de la direction des établissements scolaires du groupe Blanchet (Snpden, Id-Fo et SGEN-CFDT) avec le préfet, Thierry Suquet. Dans la soirée, c’est une visio-conférence qui était prévue avec tous les chefs d’établissement afin de trouver des solutions à la poursuite pédagogique malgré le déficit de personnels causé par les barrages.

« Le service technique est mobilisé », répond-il concernant les travaux à effectuer au collège de Doujani. Pour la titularisation : « Si on peut le faire, on le fera. Il faut qu’on travaille sur l’attractivité dans un moment où l’image n’est pas très positive. On est toujours favorables à stabiliser notre pédagogique. » Pour ce qu’il s’agit des travaux de sécurisation de l’enceinte du collège de Kwalé, il répond : « Tout est planifié. Pour moi, tout est résolu. On fait le maximum pour être réactifs. » Le portail est en train d’être réparé et son remplacement est planifié. Une vidéo protection doit également être installée. Pour le collège de Koungou, « des travaux de sécurisation sont en cours. Une équipe de la Division des constructions scolaires est allée sur place ce lundi matin. » Un devis est en cours pour effectuer des réparations « à faire immédiatement », créer un sas en fermant le hub où arrivent les bus ou mettre en place une nouvelle clôture.

Barrages : « D’un coup je vois un jeune qui arrive, blessé »

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Un jeune homme aurait été blessé à la jambe par un tir émanant des forces de l’ordre.
Un jeune homme aurait été blessé à la jambe par un tir émanant des forces de l’ordre.

Différentes opérations de levée des barrages par les forces de l’ordre ont eu lieu ce week-end. L’une d’entre elles s’est tenue dimanche soir à M’ramadoudou, dans la commune de Chirongui. Elle aurait causé des blessures à deux jeunes hommes, d’après un habitant qui a été témoin de la scène.

Ce dimanche soir, deux habitants de M’ramadoudou auraient été blessés par les forces de l’ordre, d’après un riverain. Ce dernier nous raconte que vers 22h, des détonations de ce qui lui semblait être des grenades lacrymogènes ont commencé à résonner depuis Chirongui, où des barrages avaient été érigés plus tôt dans la soirée. « Aux alentours de 23h, les détonations étaient plus fréquentes et se rapprochaient, c’était au niveau du carrefour Ngwézi », se remémore l’habitant du village. Il poursuit en racontant que, dans ce dernier, des jeunes, et non des délinquants, avaient construit un barrage, ensuite en feu, au niveau de la BFC. « Ça tirait d’un peu partout. D’un coup je vois un jeune qui arrive, blessé au bras. Ce n’était pas beau à voir », indique-t-il. La victime lui raconte qu’elle a été blessée au niveau de l’école maternelle entre M’ramadoudou et Chirongui, par un projectile qu’elle n’a pas pu identifier et qu’elle n’a pas vu venir.

Un peu après cet échange avec le blessé, un escadron de gendarmerie serait arrivé et les jeunes auraient fui. Mais l’un d’eux, « sorti de nulle part », qui semblait « traverser pour rentrer chez lui », à environ 200 mètres des gendarmes, aurait reçu le même projectile sur la jambe. « Si les grenades lacrymogènes, ce sont celles qui font de la fumée, alors ce n’était pas ça », affirme le témoin. Celui qui nous raconte la scène a dégainé son téléphone depuis sa terrasse quelques instants après, pour filmer l’avancée des gendarmes dans le village. « Ils nous visaient avec des lasers », remarque-t-il. Dans la vidéo, on aperçoit brièvement ce qui semble être un point de lumière rouge. Puis, l’habitant affirme que des tirs de grenades lacrymogènes ont été effectués sans sembler être justifiés, les jeunes étant partis, avec notamment un tir en direction d’une habitation, comme laisse imager la vidéo qu’il a tournée. « Ça a carrément fait un trou dans la taule », constate-t-il, photo à l’appui. « Ils ont tiré une deuxième fois vers chez moi, parce qu’apparemment ils avaient vu qu’un monsieur avait jeté une pierre. Ça a tapé sur une voiture et ça a explosé à côté. Puis ils se sont arrêtés trente secondes et ont tiré à nouveau derrière, alors qu’il n’y avait pas de gamins. Je crois même que la plupart des gamins étaient partis vers l’avant », relate-t-il en détail.

Une « démonstration de force gratuite »

Ce chauffeur de bus dans la vie est choqué par le spectacle auquel il a assisté, qu’il n’hésite pas à qualifier de « démonstration de force gratuite » avant de continuer son argumentaire : « Ce n’est pas normal, parce que de mon côté, tous les jours, on est arrêté par les délinquants et on n’a jamais vu un tel escadron déployé. » D’après lui, cet épisode a déclenché l’embrasement du village dans la nuit. À son départ pour son travail vers 4h du matin, les vieux véhicules abandonnés sur la route avaient été brûlés. Vers 10h, ce lundi, les deux blessés devaient être évacués par hélicoptère.

De son côté, la gendarmerie a indiqué qu’elle ne pouvait pas s’exprimer sur le sujet, une enquête étant en cours et confiée à la section de recherche de Mamoudzou. « Concernant les deux personnes blessées, on essaye de définir au plan judiciaire les circonstances. […] S’il doit être confirmé qu’il s’agit de tirs de grenade de la part des gendarmes, et bien cela veut dire qu’ils étaient en face des gendarmes, et les gendarmes ne font pas usage des armes sans raisons. On a un texte réglementaire qui encadre l’usage des armes et l’emploi et le tir de grenade », nous confie-t-on néanmoins. Questionné sur le tir en direction de l’habitation qui ne semble pas avoir de motivation dans la vidéo que nous avons visionnée et qui a été diffusée sur les réseaux sociaux, on nous répond qu’il n’est pas possible pour la gendarmerie de réagir, cette vidéo n’ayant pas été vue et s’agissant d’un acte qui ne correspond pas à ce qui est fait habituellement.

Le parquet, lui, a confirmé qu’une enquête était en cours.

Comores : Inquiète, la famille de l’opposant Achmet Saïd réclame des signes de vie

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Arrêté par des hommes cagoulés alors qu’il était sur le point de rentrer chez lui, le leader du mouvement Hury est depuis le 9 janvier détenu dans un lieu tenu secret. Sa famille, notamment ses parents ont dénoncé cette situation et lancé un appel.

comores-inquiete-famille-opposant-achmet-said-reclame-signes-de-vieQu’est-il arrivé à Achmet Saïd Mohamed ? C’est la question que se posent les proches de l’opposant arrêté le 9 janvier et dont on ne connaît toujours pas le lieu où il serait détenu. Hier, sa famille, notamment ses parents se sont rendus au tribunal de Moroni où ils ont pris à témoin la population sur le sort réservé à leur enfant.  » Nous ignorons ses conditions de détention, son lieu d’incarcération. S’il est vivant, nous réclamons des preuves car personne n’est parvenu à le voir ni l’entendre. S’il est décédé qu’on nous remette sa dépouille« , a exigé émue et désespérée sa mère devant les médias sociaux.

Une cousine présente ce lundi au tribunal aux cotés des parents de l’opposant a ajouté que le jour de son arrestation, aucun poste de poste de police, ni de la gendarmerie n’était en mesure d’indiquer où il avait été conduit. Achmet Saïd Mohamed a été enlevé, selon ses proches, devant son domicile alors qu’il venait de déposer ses enfants à l’école. Les hommes qui sont venus le chercher ce jour-là, étaient tous cagoulés, à en croire des témoins oculaires. Après deux jours de silence et face aux interrogations soulevées après l’arrestation d’Achmet, le parquet de la république a, via un communiqué de presse, révélé avoir inculpé le leader du mouvement Hury qui, après le rejet de sa candidature, soutenait le candidat du parti Juwa, le docteur Salim Issa.

Le 11 janvier, le chef du parquet de Moroni, Ali Mohamed Djounaid, annonçait également le placement en garde à vue d’Achmet.  » Des éléments portés à notre connaissance indiquent des préparations et des manœuvres visant à commettre des crimes graves, allant jusqu’à menacer la sûreté de l’État. Cette nouvelle tentative de déstabilisation intervient à un moment crucial, alors que notre nation se prépare à exercer son droit démocratique dans moins de trois jours, à l’occasion des élections« , soulignait le magistrat qui avait précisé que le détenu se portait bien sans préciser où il était enfermé.

Vingt jours sans signe de vie

Vingt jours plus tard, personne n’a encore vu ni entendu Achmet Saïd Mohamed, qui en 2019 avait été poussé en exil après des accusations de déstabilisation. « Qu’il soit détenu dans un endroit secret m’inquiète. Je crains qu’il ne subisse des traitements inhumains, qu’il soit torturé car, souvent, c’est ce qui suit la séquestration. Pour rappel, il a été enlevé le 09 janvier par des hommes cagoulés en tenue militaire, armés jusqu’aux dents et depuis lors c’est le néant« , dénonce, son avocat, Maître Djamal El-dine Bacar. Le conseiller de l’opposant a souligné que la garde à vue dans une affaire ordinaire est de 48 heures maximum. En revanche, dans ce cas d’espèce, le procureur a déclaré faire usage de la loi de 2021 relative à la lutte contre le terrorisme, de son financement et de la lutte contre le blanchiment. Son article 33 prévoit un une durée de 15 jours pour la garde à vue. Un délai dépassé depuis 5 jours.

 » Dans cette même loi, il devrait y avoir un procureur spécialisé dans un pôle spécialisé au terrorisme qui devait ordonner la garde à vue sauf que ce pôle n’a jamais été créé. C’est tout simplement une usurpation de titre« , déplore, Maître Djamal, contacté hier par Flash infos. L’avocat d’Achmet Saïd Mohamed réclame que son client soit déféré devant le parquet ou au vu de ces irrégularités procédurales qu’il soit remis tout simplement en liberté.  » Qu’ils laissent au moins sa famille le voir, qu’on leur donne des nouvelles de leur enfant, que ses enfants sachent où leur père est caché. S’il est en vie ou pas« , martèle Maître Djamal.

Jusqu’à hier, malgré la sortie médiatique des parents de l’opposant, le parquet n’avait toujours pas réagi. Ce silence en inquiète plus d’un dans la mesure où un opposant récemment libéré de la gendarmerie a dénoncé des conditions de détention déplorables. Daoud Halifa, puisqu’il s’agit de lui, est le mandataire de Hamidou Bourhane, arrivé en quatrième position lors de la présidentielle du 14 janvier. Il avait raconté un récit glaçant sur le traitement réservé aux personnes qui se trouvent en garde à vue ces temps-ci.

Un Mahorais reconnaît avoir tué et démembré une femme à La Réunion

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Amir Madi, 33 ans, a été placé en détention provisoire ce dimanche dans le cadre d’une enquête pour « meurtre » et « atteinte à l’intégrité d’un cadavre » ouverte par le parquet de la Réunion après la disparition d’une jeune femme de 29 ans, mère de deux enfants. Ce Mahorais demeurant Saint-Benoît et connu par la justice pour avoir été condamné en 2017 pour des violences sur conjoint a reconnu avoir « porté des coups à la victime » ainsi qu’avoir « voulu se débarrasser de son corps », selon la procureure de la République du parquet de Saint-Denis, Véronique Denizot.

L’enquête ouverte a connu un coup d’accélérateur grâce à un renseignement anonyme indiquant qu’Amir Madi, mécanicien de profession, avait été aperçu en train de « transporter un corps dans les escaliers » de son immeuble, rapporte le Journal de l’Île de la Réunion. Le cadavre de la jeune femme de 29 ans avait été retrouvé démembré, le jeudi 25 janvier, enveloppé dans un drap, sous des branchages, à Saint-Benoît (dans l’Est de l’île). Christelle Jean-François était portée disparue depuis le 21 janvier.

Placé en garde à vue le vendredi 26 janvier, le principal suspect a guidé les enquêteurs jusqu’à un couteau, avant de leur indiquer où se situaient les membres de la victime. « Ses déclarations restent à éclaircir », nuance le parquet de Saint-Denis, précisant que les « investigations sont dorénavant soumises au respect du secret de l’instruction et de la présomption d’innocence ». Un autre homme, âgé de 20 ans, est suspecté d’avoir aidé au transport du corps, voire à le découper, toujours selon le JIR. Il a été mis en examen et écroué pour « modification de scène de crime » et « recel de cadavre ».

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