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A Pamandzi, Madi Madi Souf tente un coup de balai

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C'est en présence de plusieurs de ses adjoints que le maire de Pamandzi, Madi Madi Souf, a confirmé son intention de se passer des services de trois de ses collaborateurs, dont la directrice générale des services, Catherine David.

Le fossé entre élus de Pamandzi et cadres de la mairie est définitivement creusé. Des reproches en cascade sont faits contre la directrice générale des services, le directeur des services techniques et celui de la police municipale. Droit dans ses bottes, le maire Madi Madi Souf assume sa décision de se séparer d’eux.

La directrice générale des services de la mairie de Pamandzi quittera bien ses fonctions très prochainement. Dans un entretien qu’il a accordé à Flash Infos, ce mardi 19 mars, en présence de trois de ses collègues élus (dont deux adjoints), le maire de Pamandzi a publiquement confirmé sa décision de remercier Catherine David au motif qu’elle ne remplit pas les missions qui lui ont été confiées*. Madi Madi Souf s’étonne du retentissement que certains voudraient donner à cette affaire et rappel que le poste de DGS est un emploi fonctionnel, et qu’il peut, par définition, y être mis fin à tout moment, si les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous. En l’espèce, la détentrice de ce poste embauchée le 1er juillet 2023, en succession de Jacques Toto (parti l’année précédente), se voit reprocher un nombre important de manquements à la feuille de route qui lui a été assignée par le maire de Pamandzi au moment de sa prise de fonctions.

Au passage, le maire observe que si les missions dévolues à sa directrice recouvrent « un large champ de compétences à la fois technique, juridique, budgétaire, management et portage de projets, il lui avait été demandé de focaliser ses efforts sur quinze axes prioritaires (voir encadré), avec le souhait que ces objectifs puissent être atteints à hauteur de 70 à 90 % en fin de mandature ». En moins d’un an, Madi Madi Souf considère que le compte n’y est pas et qu’il convient de crever l’abcès en mettant un terme à sa collaboration avec Catherine David (en arrêt maladie). Le maire espère lui faire parvenir la lettre officialisant sa rupture de contrat dont une copie confiée pour transmission à un agent de police municipale assermenté.

Un risque de perte de financements

Au rang premier rang des différents griefs qu’ils porte au détriment de sa principale collaboratrice, le premier élu de Pamandzi fait état de la lettre de mission que celle-ci ne lui aurait toujours pas renvoyé signée, en guise d’acceptation, la non production d’un organigramme des services municipaux, la réorganisation du personnel avec les rappels à l’ordre qui s’imposaient à certains. « Comment expliquer que celle qui avait la charge de mettre de l’ordre au sein du personnel préfère se lier d’amitié avec eux, aller fumer la cigarette et sympathiser avec ceux dont elle doit signaler les retards d’embauche et le non accomplissement des tâches ? », interroge Madi Madi Souf. Mais ce n’est pas tout, la DGS se voit reprocher également une nonchalance dans la gestion de marchés publics, la recherche de financements, la gestion des dotations et recettes pourtant indispensables pour une commune endettée au point d’avoir été placée sous tutelle de la préfecture de Mayotte.

« Nous avons obtenu des services de l’État et de l’intercommunalité de Petite-Terre plusieurs financements pour des projets précis de voirie, espaces de jeux. Rien n’a bougé au point que nous risquons de perdre une partie de ces aides. C’est pareil pour des entreprises qui attendent toujours d’être payées pour des travaux déjà réalisés. Les titres de paiement ne sont pas établis alors que la préfecture reste en attente pour leur validation », rajoute le maire de Pamandzi.

Des difficultés de communication

Preuve que le torchon brûle réellement entre lui et sa DGS, le maire de Pamandzi fait état d’un problème important de communication entre cette dernière et une partie non négligeable de ses agents, de même qu’avec des élus locaux. Preuve matérielle à l’appui, il fait valoir des accrochages entre Catherine David et des élus municipaux ayant demandé des informations sur l’état d’avancement de projets dont ils ont le portage. « Je ne travaillerai qu’avec le maire, je n’ai des comptes à rendre qu’à lui, et aucunement avec ses adjoints. » Toujours sur le même ton, elle aurait relayé cet incident par téléphone auprès de Madi Madi Souf en faisant valoir « un besoin d’autonomie, des éclaircissements pour le lendemain », avant d’enfoncer le clou par d’autres propos : « je ne suis pas la subalterne des élus, autrement, je considérerais ne plus avoir ma place à la mairie de Pamandzi ».

Le maire évoque d’autres péripéties du même genre et d’autres types de dossiers en souffrance dans la commune tel que le bilan de mi-mandat. Une situation qu’il a géré temporairement en faisant appel à une tierce personne (anciennement de la Deal) dont le poste a été financé par la préfecture. Une aide saluée par un grand nombre d’élus pamandziens mais qui n’aurait pas été goût de la DGS et du directeur des services technique (DST) que Madi Madi Souf accuse ouvertement d’avoir mis des bâtons dans les roues dans le but de la faire partir. « Cette personne bénéficiait d’un contrat de droit privé et était parfaitement en situation de demander des aménagements salariaux en raison de l’importance du travail qui lui était confié, le suivi du remboursement de subventions dues à la commune, en vue du redressement des comptes déficitaires. »

Il est revenu longuement sur le cas de son directeur des services techniques, Christophe Quentin, également sur un strapontin de départ*. Il lui est reproché « une inaptitude au travail et de passer son temps à monter certains agents contre les élus ». La liste s’allonge avec des écarts de langage vis-à-vis d’adjoints au maire, de transporteurs de conteneurs de bouteilles d’eau (qualifiés de voleurs), des travaux d’aménagement en retard, la construction de la phase 2 de l’AJP, le CCAS, l’évacuation des eaux pluviales, l’incapacité à manager ses services au point que des compétences lui auraient été retirées s’agissant de l’ingénierie de projets et les appels d’offres. Madi Madi Souf confirme également le départ du chef de la police municipale, Oili Issouf Oili, dont le poste est déjà à pourvoir (voir encadré). Celui-ci aurait de son propre chef demandé à partir en septembre 2023, mais serait encore dans les locaux, faute de point de chute à Koungou où il aurait exercé avant Pamandzi.

Il lui est aussi reproché, entre autres choses, une proximité avec Catherine David ayant conduit à un ratage du plan de formation des agents de la police municipale. Trois agents seraient convoqués en entretien pour signification de manquements à leurs missions.

*Flash Infos a souhaité recueillir l’opinion des trois agents incriminés dans cette affaire. La DGS n’a pas jugé utile de répondre à nos appels répétés, pas plus que le directeur des services techniques. Seul le directeur de la police municipale, Oili Issouf Oili, a non sans réticences préalables, accepté d’exposer son point de vue sur les reproches formulées à son encontre (voir encadré).

Un directeur de la police qui se dit démuni

Le directeur de la police municipale, Oili Issouf Oili, explique avoir fait les frais de son refus à transiger les règles de son travail. En premier lieu, un des adjoints au maire aurait la fâcheuse tendance d’intervenir en faveur d’un proche parent, engagé en qualité d’ASVP. Celle-ci ne viendrait au travail que quand bon lui semble et ne peut être sanctionné eut égard à sa proximité avec l’élu interventionniste. « J’ai une obligation d’équité dans la gestion de mon personnel. Comment voulez que je puisse accepter de sanctionner certains pour des faits mineurs quand je dois fermer les yeux sur le comportement de leurs collègues ? Ici plus qu’ailleurs sur le territoire national, les élus aiment faire ce qui les arrange en dehors des règlements établis. Il m’a été demandé de faire travailler en extérieur des agents non à jour de leur formation initiale (six mois indispensables au CNFPT pour pouvoir la formation initiale police) ». Selon ses dires, une partie significative des effectifs ne remplit pas les conditions requises pour être déployé sur le terrain, pour avoir bénéficié d’embauches politiques. D’où son insistance à les voir formés par le CNFPT, notamment sur le plan juridique. « Cela m’a été reproché par ma hiérarchie qui n’a pas délivré le bon de commande nécessaire au démarrage de cette formation. » Oili Issouf Oili, admet une autre pomme de discorde avec sa hiérarchie, les horaires de travail des policiers. « Dans la règle, il faut une discussion préalable entre direction et agents, validée par un comité technique avant d’être définitivement acté par le Conseil municipal. Ce processus est important parce qu’il a des implications budgétaires pour une collectivité qui traverse une mauvaise passe en ce moment. Des élus réclament un déploiement d’effectifs sur le terrain 24 h/24 h, il faut payer les heures supplémentaires ou les compenser en jour de repos. Cela se négocie mais ne se décrète pas », fait remarquer le directeur de la police municipale. Pour ce qui relève de sa situation personnelle, il reconnaît avoir introduit en mai 2023 une demande de mutation en direction de la commune de Koungou où il a effectivement officié avant Pamandzi. Il estime que les règles administratives en ce domaine sont suffisamment claires pour qu’il ne quitte son poste que lorsqu’une place se libère dans le service d’accueil. Par conséquent, il considère ne pas avoir à subir une contrainte à partir avant de disposer d’un point de chute certain.

Les missions principales confiées à la DGS

Au centre de la mésentente entre le maire de Pamandzi, Madi Madi Souf, et sa directrice générale des services, Catherine David, une quinzaine de missions assignées avec une attente de résultats entre 70 et 90 % au terme du mandat municipal en cours. Celles-ci portent sur la réorganisation de l’administration générale, résorption de la dette communale, recherche de financements et gestion des dotations et des recettes, mise en place et exécution du programme de la majorité, gestion des assemblées et des conseils municipaux, représenter la commune et échanger avec les partenaires, et collectivités, piloter les responsables des services techniques, manager les services administratifs, CCAS, scolaires et de la bibliothèque, être l’interface stratégique entre élus et techniciens, contrôler le travail courant des agents sous sa responsabilité directe, gérer directement les dossiers stratégiques, élaborer en lien avec l’agent des finances le budget de la commune et enfin, être le support, le garant d’une communication active.

Sacha Houlié : « le cadre législatif doit évoluer »

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Jusqu’à dimanche, Sacha Houlié, le président de la commission des Lois, visite le territoire mahorais.

Le président de la commission des Lois à l’Assemblée nationale, Sacha Houlié, a atterri à Mayotte ce mercredi pour une visite de cinq jours aux côtés de la vice-présidente de l’institution, Élodie Jacquier-Laforge. « Les évolutions législatives à venir que nous avons amorcées doivent suivre les besoins réels de la population », estime le député de la Vienne dans un entretien exclusif accordé à notre journal.

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Les collégiens ont sorti les clubs au championnat académique

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Cinquante-si élèves se sont départagés sur le neuf trous du golf « Les Ylangs » à Combani, ce mercredi.

Cinquante-six élèves des collèges de Doujani, M’tsamboro et Tsingoni s’étaient donné rendez-vous, ce mercredi, au golf « Les Ylangs » à Combani pour le championnat académique annuel de la discipline organisé par l’Union nationale du sport scolaire (UNSS). C’est le collège de Tsingoni qui a gagné le droit de représenter Mayotte aux championnats de France, au mois de juin.

Chaque mercredi, les élèves des associations sportives des collèges de M’tsamboro, Doujani et Tsingoni ont l’occasion de s’adonner au golf. Ce sport de précision, qui nécessite de la patience et du « self-control », est régulièrement mis en avant par l’Union nationale du sport scolaire, qui œuvre à créer des manifestations sportives inter-établissements scolaires sur l’île. Un championnat académique impliquant les différentes associations sportives « golf » des collèges Mahorais s’est ainsi tenu ce mercredi 20 mars, au golf « Les Ylangs » à Combani. Cinquante-six participants se sont affrontés sur le neuf trous.

L’occasion, pour le collège de Doujani, de rappeler que la discipline de Tiger Woods n’est pas prise à la légère à Mamoudzou. L’établissement compte à ce jour quarante-cinq inscrits dans son association sportive « golf ». Pierre Rivaud, professeur d’EPS et responsable de cette section sportive, avait propulsé l’an dernier sa jeune équipe à la huitième place au championnat de France UNSS de golf. Un an plus tard, force est de constater qu’il est difficile d’empiéter sur les plates-bandes des golfeurs aux tee-shirts rouge. Doujani a trusté le haut du classement dans la catégorie « excellence », ce mercredi. La répartition des équipes s’est voulue plus équilibrée dans le « championnat établissements » (voir photos). Quatre collégiens de Tsingoni terminent en haut du podium, suivis de deux équipes, respectivement en provenance de M’tsamboro et de Doujani. Une dernière catégorie, nommée « sport partagé », a permis à huit élèves en situation de handicap de participer à l’évènement.

 « C’est un sport pour les élèves jugés par les élèves », félicite Philippe Poirier, directeur adjoint de l’UNSS Mayotte. Pour cause, les arbitres de la compétition étaient des collégiens, formés au préalable, tout comme les coachs des huit équipes qui ont concouru ce mercredi.

Des élèves du lycée Younoussa-Bamana se glissent dans la peau de journalistes

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La journaliste de Mayotte La 1ère, Anastasia Laguerra, est intervenue ce mercredi matin au lycée Younoussa-Bamana pour sensibiliser des élèves au métier de journaliste. Avec comme cas concret sur lequel enquêter : l’altercation entre jeunes qui s’est déroulée ce lundi.

La semaine de la presse et des médias dans l’école a donné lieu, ce mercredi, à un exercice pratique, au lycée Younoussa-Bamana, à Mamoudzou. Et pour une application concrète, quoi de mieux que de se concentrer sur l’actualité de ce lundi : une bagarre dans le lycée ?

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Le recteur, Jacques Mikulovic, a tenu, dans un discours, à souligner l’importance des médias, mais aussi celle de réfléchir aux conséquences d’une publication concernant la médiatisation de faits de violence, au détriment, peut-être, d’autres actualités.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? », interroge le professeur documentaliste Patrick Cheriet devant dix élèves qui préparent le concours préparatoire aux grandes écoles (CPGE). Ce mercredi, troisième journée de la 35ème édition nationale de la semaine de la presse et des médias dans l’école (SPME), ces jeunes majeurs doivent se mettre dans la peau d’un journaliste et reconstituer les évènements de lundi : une bagarre entre jeunes dans l’enceinte de leur lycée, Younoussa-Bamana, à Mamoudzou, ayant entraîné l’hospitalisation d’un jeune du village de M’tsapéré.

Ils reviennent, auprès de l’intervenante de Mayotte La 1ère, Anastasia Laguerra, sur les éléments récoltés plus tôt, après avoir interrogé plusieurs sources, témoins de l’altercation : surveillants, élèves, équipes mobiles de sécurité (EMS)… « Mais vous auriez pu aussi aller voir les enseignants, des jeunes de Doujani [qui auraient riposté après une première attaque d’un jeune de M’tsapéré lit-on sur le tableau] pour comprendre les raisons du conflit, mais aussi la direction et le recteur… », complète la journaliste.

Deux jours après avoir pu converser en visioconférence avec la journaliste du Monde Florence Aubenas, cette session d’éducation aux médias permet de retourner aux fondamentaux du journalisme : la récolte d’informations (factuelles : Quoi ? Qui ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?) et l’importance de croiser ses sources pour obtenir plusieurs points de vue. Ou « leur vérité », chacun ayant la sienne, apporte comme nuance Samuel Fabre, professeur de littérature, pour rebondir sur le thème de leur épreuve de culture générale pour le CPGE : « Faire croire ». Raison pour laquelle cette classe a été choisie pour participer à ces journées des médias.

Interroger l’impact des médias

Le recteur, Jacques Mikulovic, en a également profité pour glisser quelques mots au sujet de la ligne éditoriale d’un journal : le choix de traiter tel ou tel événement, et sous quel angle. Remettant en question l’intérêt de parler de la bagarre de lundi en elle-même dans les journaux, dont la médiatisation peut sous-entendre pour les jeunes concernés « une validation de leur exploit », les rendre plus visibles. Il détaille cependant que d’écrire sur les raisons des rivalités entre jeunes de différents villages pourrait être selon lui « très intéressant ».

La suite de ces interventions donnera lieu à l’écriture, en groupes, d’un article, pour s’exercer à la mise en forme de l’information mais aussi se familiariser au sens même du journalisme : écrire pour être lu.

L’après-midi, cette classe visitera les locaux de Mayotte La 1ère. Et toujours dans le but de sensibiliser les élèves à la lecture de la presse, en cette semaine dédiée qui se termine samedi 23 mars, tous peuvent consulter des articles de presse gratuitement et librement sur le portail numérique du lycée.

CCEEM : Madi Vita prêt à passer la main dans trois ans

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Le Conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement de Mayotte (CCEEM) s’est réuni, ce mercredi, pour le lancement de la nouvelle mandature, toujours sous la présidence de Madi Vita.

Comme les élections du Cesem, la veille, le Conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement de Mayotte (CCEEM) n’a pas souhaité changer de président, ce mercredi. Madi Vita a été réélu à une condition cependant, il laissera sa place dans trois ans à ses alliés lors de l’élection.

Institution amenée à se prononcer sur les questions culturelle, éducative et environnementale grâce à une vingtaine de représentants ad hoc, le CCEEM a confié sa présidence à Madi Vita, depuis 2013. Et le « Monsieur sport de Mayotte » fera trois ans de plus, puisqu’il a été réélu, ce mercredi main, lors d’une séance du conseil, dans l’hémicycle Younoussa-Bamana, au conseil départemental de Mayotte, un jour seulement après la reconduite d’Abdou Dahalani, la veille, à la tête du Cesem (Conseil économique, social et environnemental de Mayotte), l’autre assemblée collaborative du Département. Élu avec douze voix, contre sept pour Bacar Achiraf, Madi Vita prévient qu’il fera la moitié d’un mandat de six ans, car la nouvelle équipe qui compose avec lui le bureau de la commission permanente (voir encadré) a négocié un changement à mi-chemin. « On a comme accord que je fasse la première mandature, et puis l’autre équipe présentera un candidat que je m’engage à soutenir », ne fait pas mystère celui qui est président du Cros (Comité régional olympique et sportif) mahorais.

Un conseil qui joue sur l’initiative

« Notre rôle essentiel est de donner des avis pour le conseil départemental de Mayotte. Mais, depuis que je suis le président en 2013, j’ai imposé une autre façon de travailler avec 80% d’autosaisines. Car si on se contente de répondre aux avis, c’est très limité », explique le président réélu devant l’assemblée rassemblant anciens et nouveaux conseillers. Il promet de travailler sur tous les dossiers déjà en cours, comme la récolte des données pour l’Observatoire des violences à Mayotte créé en 2020. « C’est un grand dossier où justice, santé ou éducation nationale sont impliquées. Un prestataire nous a aidé à monter le dossier, il nous reste à le faire vivre. » Il compte également continuer de faire des éditions de rapports réalisés par l’instance. « Tout ce qu’on produit, y compris les avis sont mis sur internet. On veut continuer à les sortir sous forme de livres et à les proposer au grand public ou aux établissements scolaires », espère-t-il.

Il va donner très vite rendez-vous aux conseillers pour que le conseil puisse former ses trois commissions thématiques.

Les membres de la commission permanente

La commission permanente a fait l’objet d’une élection par liste. Une seule a été présentée. La commission est donc composée comme suit : Madi Vita, président ; Madi Ali, Haïdar Attoumani Saïd, Nizar Assani Hanafi, Michel Charpentier, Zidini Saindou Dimissi, Salim Younou et Saïd Abdallah, vice-présidents ; Anazad Amdjad, Victoire Cottereau, Soulaïmana Issoufou et Mariama Cristin.

Mayotte, bouclier sanitaire des pays européens au large de l’Afrique de l’Est

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Le choléra « interroge certains pratiques à domicile, notamment les rites funéraires en cas de décès de choléra, le rapport à la nourriture, le rapport à l’eau dans les foyers et dans les mosquées et le rapport au propre et au sale », estime Salim Mouhoutar.

Située à l’entrée du canal de Mozambique, Mayotte est encadrée au Nord par l’Union des Comores, au Sud par Madagascar, et à l’Ouest par l’Afrique de l’Est  (zone des Grands Lacs, des pays bordant le Canal du Mozambique). En raison de son niveau de développement économique et social, le 101ème département de France entraîne une attractivité certaine pour de nombreuses populations de cette région et plus particulièrement, des îles voisines des Comores et de Madagascar. Ce flux d’immigration est rendu plus aisé par la situation géographique de Mayotte, située à 70 km de l’île d’Anjouan et à proximité des côtes africaines et de Madagascar dont les côtes les plus proches se trouvent à 350 km des côtes mahoraises. Toutes ces populations sont tentées par un pouvoir d’achat plus élevé.

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L’auteur et conférencier Salim Mouhoutar rappelle que ce n’est pas la première fois que des maladies sont « importées » des îles voisines.

Un territoire fragile

Du fait de sa situation géographique en zone tropicale, de différences climatiques, socio-économiques ou culturelles et de l’influence des échanges avec les pays voisins, notamment de la zone des Grands lacs, des pays bordant le Canal du Mozambique, des pays arabes), Mayotte est confrontée à des risques spécifiques, différents de ceux habituellement rencontrés dans la France hexagonale. En particulier les risques infectieux sont latents. Il s’agit des maladies vectorielles transmises par les moustiques ou par les rats tels que la dengue, le paludisme, le chikungunya, la fièvre de la vallée du Rift, la leptospirose, les maladies entériques et les parasitoses intestinales.

Ces risques sont aggravés du fait de la forte précarité (77% de la population vit sous le seuil de pauvreté), les insuffisances en matière d’équipements en infrastructures, d’assainissement des eaux usées qui nécessiteraient un investissement de l’ordre de plusieurs millions d’euros, d’accès à l’eau potable avec 30 % des ménages qui n’ont pas accès à l’eau et de collecte et traitement des déchets qui ne sont pas suffisamment organisés, et surtout par l’habitat insalubre. Plus de 40 % de l’ensemble du parc de logement est en situation précaire et 35 % des résidences principales sont situées dans des quartiers insalubres. A Mamoudzou, comme sur d’autres communes, une ceinture de bidonvilles s’étend sur toutes les hauteurs de la ville.

L’environnement reste un problème majeur à Mayotte. En effet, l’arrivée de produits de consommation « manufacturés » sur l’île (cannettes, emballages…), le maintien d’un comportement à risque des individus en matière d’élimination de ces déchets non biodégradables, et l’absence d’une politique de gestion efficace de ces déchets, fragilisent l’environnement. Le défaut d’assainissement et d’entretien du réseau pluvial dans les communes fait que les déchets jetés dans les caniveaux entravent la bonne circulation des eaux pluviales et forment des barrages assimilables à des gîtes larvaires. Enfin, il convient de signaler que la population qui n’a pas accès à un point d’eau individuel dans la maison ou dans la cour, n’a d’autres choix que de disposer chez eux des récipients pour collecter l’eau de pluie, et constituent ainsi de très nombreux gîtes larvaires. Ce contexte géographique et climatique, associé à l’insuffisance des infrastructures vitales entrainent la population à adopter des comportements qui fragilisent sa santé.

Une île sous pression

Dans ce contexte de fragilité, la proximité de cette première terre européenne au large de l’Afrique de l’Est impose une grande vigilance vis-à-vis des épidémies qui sévissent dans ces pays. Il ne s’agit pas ici d’affoler la population, mais il faut demeurer attentif à la réapparition à Mayotte de certaines pathologies. Cette situation peut être liée aux conditions désastreuses d’hygiène que connaissent dans l’île, des personne majoritairement issues d’une immigration étrangère très mal contrôlée, en dépit de l’irritation croissante de la population.

A titre d’illustration, en 1998, alors que le choléra faisait son apparition sur l’île de la Grande Comores, des cas ont été déclarés à Moheli et à Madagascar où l’épidémie aurait touché fin avril 2000, plus de 25.000 personnes. Après la survenue de quelque cas entre mai et juin 1999, l’épidémie de choléra s’est réellement étendue sur l’île d’Anjouan en novembre 1999. C’est dans cette situation que sont survenus à Mayotte les cas de choléra entre février et avril 2000. En effet, le 3 mai 2000, la direction des affaires sanitaires de Mayotte (la Dass) avait signalé à la Direction générale de la Santé (DGS), la survenue de quatre cas de choléra, dont deux vivant sous le même toit et répartis entre les villes de Labattoir, Mamoudzou et Sada. Ces cas de choléra avaient nécessité l’organisation d’une grande campagne de vaccinations pour l’ensemble de la population. Par ailleurs, en 2007, lors de l’apparition d’une vague d’épidémie de choléra à la Grande Comore et à Mohéli, les mesures de prévention d’une épidémie ont été activées à Mayotte entre mai et octobre 2007.

Et enfin, les Comores connaissent et sont touchées depuis plusieurs semaines par une épidémie de Choléra dont l’évolution est surveillée sur l’île par les autorités sanitaires. A l’heure actuelle, seul un cas de choléra a été déclaré à Mayotte. Il convient en tout cas de rester vigilant et de respecter des précautions d’usage, notamment en matière d’hygiène car le choléra se propage très facilement avec l’insalubrité. D’autres exemples, en 2007, apparaissent aussi les premiers cas humains de fièvre de la Vallée du Rift. Deux autres cas ont été détectés en 2009. C’est le transport clandestin d’animaux (zébus, cabris) en provenance des Comores qui a été le risque majeur d’importation de cette maladie animale transmissible à l’homme. La circulation du virus a été détectée dans le cheptel mahorais.

Alors que Mayotte est en phase d’éradication du paludisme, l’île assiste depuis 2018 à une reprise de la transmission de la maladie à partir des cas exclusivement importés (80 cas en 2023). Cette situation montre que le risque de reprise d’épidémies de paludisme n’est pas à écarter, en dépit de l’intensification des actions de lutte anti-vectorielle conduites par les autorités sanitaires. Enfin, la proximité de Madagascar, où la peste connaît des épidémies récurrentes, maintient un risque supplémentaire sur Mayotte. Alors que la lèpre a quasiment disparu de l’Outre-mer, des cas sont quelquefois diagnostiqués dans l’île, faisant de Mayotte le territoire français au plus haut niveau endémique. L’ensemble de ces menaces pèse sur Mayotte, qui tente de jouer le rôle de bouclier sanitaire des pays européens nécessite le renforcement de la veille dans toute ses dimensions sur la zone océan Indien et canal du Mozambique.

Pour la population, la prévention

Même si le terme choléra est bien connu des Mahorais, il n’est pas traduit dans les langues locales à l’exemple du paludisme (wadé wa dréréma), de la lèpre (wénéfu) ou de la variole (pelembé). Selon la tradition orale, le village de Caroni, qui était située entre Tsimkoura et Mzoizia, a été rayé de la carte de Mayotte à cause de la variole. Cette maladie a fait de nombreuses victimes dans les plantations, en 1875 et l’épidémie a causé 2.300 morts en 1898. Perçu le plus souvent comme la maladie de la pauvreté, de la saleté, le choléra est une maladie qui vient rompre les règles élémentaires de bienséances. Il interroge certains pratiques à domicile, notamment les rites funéraires en cas de décès de choléra, le rapport à la nourriture, le rapport à l’eau dans les foyers et dans les mosquées et le rapport au propre et au sale.

Les rites funéraires vont être mis à l’épreuve du choléra. Ils seront en déphasage avec les rites funéraires accomplis par les musulmans, mais non contraire aux principes religieux. Les rites funéraires observés à Mayotte, qui sont à la base, codifiés par la religion, seront dérogés. Cette dérogation trouve sa justification d’une part, dans le Coran qui commande à l’Homme de protéger et de préserver sa propre vie et celle d’autrui (C2/195), et d’autre part dans le concept islamique de la « Al-darura » qui prend en considération l’intérêt de l’Homme et qui soutient que le droit d’une personne vivante prime sur celui d’une personne morte.

L’acte de manger : comme l’indique le proverbe mahorais « Mla wéké mfa wéfé », l’acte de manger pendant le « futari » en cette période de ramadan est reconnu socialement. Il est ritualisé par la présence de plusieurs participants. Il doit insister sur le lavage préalable des mains à l’eau et au savon ou avec du gel hydro alcoolique avant de manger, mais aussi au lavage des fruits avant toute consommation et surtout à protéger les repas contre les mouches.

L’eau pour la consommation et pour les ablutions : Au-delà de la satisfaction d’un besoin physiologique (aliment), l’eau apparait comme un élément de convivialité et d’accueil : « Caribou unwé mwana maji ». Elle symbolise l’accueil et la paix dans le rituel de réception. Elle est un signe d’hospitalité. L’eau est donc au cœur de la lubrification des relations sociales dans le quotidien de chaque Mahorais. Dans ce contexte, mais aussi pour les ablutions, c’est-à-dire le lavage cinq fois par jour, avant chaque prière « wudu », il faut utiliser exclusivement de l’eau potable et éviter d’utiliser de l’eau de puits, de rivière pour la consommation mais aussi des birika des mosquées pour les ablutions.

En conclusion, Il convient d’insister sur le rôle majeur de la prévention. Outre l’hygiène individuelle indispensable, notamment le lavage des mains de chaque citoyen de Mayotte avant de manger et après avoir été aux toilettes, l’élimination des déchets ménagers et l’utilisation de toilettes bien protégées pour éviter que les matières fécales ne soient pas rejetées dans les cours d’eau et dans le lagon permettront de limiter considérablement les risques d’épidémie de choléra dans notre département, mais aussi l’extension d’autres pathologies liées à l’hygiène et à l’assainissement. Le territoire atypique de Mayotte a plus que jamais besoin d’un soutien et d’un accompagnement de la part des autorités nationales, départementales, communales voire régionales.

La retenue collinaire de Combani désemplie

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C’est un acte qui peut paraître invraisemblable après la sécheresse que le territoire vient de connaître. La mairie de Tsingoni a communiqué sur l’opération d’ouverture des vannes de la retenue collinaire de Combani « déroulée sans le moindre incident ». Mardi 19 mars, cette opération réglementaire coordonnée entre la société mahoraise des eaux (SMAE), la direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer de Mayotte (Dealm), les Eaux de Mayotte et la préfecture de Mayotte, visait à écarter les risques de débordements (photo de la municipalité de Tsingoni). Les agents de la mairie, les équipes de la régie territoriale de Tsingoni (RTT), la brigade verte de la communauté de communes du centre-ouest (3CO) et la police municipale ainsi que la gendarmerie étaient sur place pour sécuriser et informer les riverains présents.

Pour rappel, le fait que les deux retenues de Dzoumogné et Combani soient remplies à 100% de leurs capacités ne signifient pas la fin des tours d’eau. Ces derniers sont maintenus à cause d’un problème d’équilibre entre production d’eau potable et consommation, la SMAE n’ayant les capacités de potabiliser assez d’eau pour répondre à la demande.

Un violeur en série présumé né à Mamoudzou arrêté à Rennes

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Un violeur en série présumé, né à Mamoudzou, a été arrêté à Rennes.

Un homme de 24 ans a été interpellé la semaine dernière, par la police, en lien avec des viols ou tentatives de viol à Rennes (Ille-et-Vilaine). « Nous déplorons depuis le mois de septembre à Rennes, une série de faits de viols ou de tentative de viol pour la plupart sur la voie publique que nous paraissaient avec le groupe d’enquête « mœurs » de la division de la criminalité territoriale de la DIPN de Rennes susceptibles d’être le fait d’une seule et même personne », nous confirme Philippe Astruc, le procureur de la République du tribunal de Rennes, ce mercredi. L’enquête a permis de cibler un intérimaire né à Mamoudzou. En garde à vue, celui-ci a reconnu cinq faits.

Les deux premiers sont des viols commis à Rennes sur des jeunes femmes de 21 et 24 ans, en septembre et octobre. Dans la même période, une tentative de viol a également eu lieu sur une victime non identifiée. « Les faits auraient été commis, selon le mis en cause, entre le 14 septembre et le 9 octobre, à Rennes, à proximité du lycée Victor et Hélène Basch (avenue Charles et Raymonde Tillon) », explique le procureur, qui invite la victime « à se signaler auprès des services de police de Rennes ». Deux autres tentatives de viols plus récentes, les 25 janvier et 2 mars, ont eu lieu sur des femmes de 21 et 34 ans. La deuxième relève d’une tentative de viol aggravée puisqu’il a menacé la victime avec un couteau.

L’homme a été mis en examen et placé en détention provisoire. Il encourt la peine de vingt ans de réclusion criminelle. « J’adresse aux policiers de ce service mes plus vives félicitations pour leur travail absolument remarquable. L’interpellation de cet homme constitue pour nous un véritable soulagement », poursuit Philippe Astruc.

L’académie de Mayotte recrute toujours

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Ecoles maternelles, élémentaires ou primaires attendent leurs nouveaux contractuels pour répondre au défi démographique. L’académie de Mayotte lance sa campagne de recrutement le 1er mars pour la rentrée scolaire 2024-2025. À compter de cette date, les candidats « motivés par le désir d’enseigner », désireux « de s’investir dans le territoire de Mayotte » et diplômés d’un bac +3 minimum peuvent déposer leur dossier sur le site et application Acloe (1er degré) jusqu’au 31 mars.

Les candidats seront ensuite convoqués entre le 8 et le 10 avril pour passer des tests de connaissances en français et en mathématiques. Les 300 sélectionnés devront par la suite réaliser un stade d’observation d’une semaine, du 22 avril au 26 dans une école. L’étape d’après est un entretien devant une commission de professionnels de l’éducation. À l’issue, 200 élus obtiendront, « en fonction des besoins », un contrat dans une école. Une formation obligatoire au préalable est prévue dès le 19 août, avant la rentrée scolaire.

Pour répondre à l’évolution démographique, l’académie de Mayotte indique devoir recruter chaque année entre 160 et 200 contractuels.

La grande dictée du sport fait étape à Mayotte

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L’écriture, aussi un sport ? L’académie de Mayotte, la Délégation régionale académique à la jeunesse, l’engagement et aux sports de Mayotte (Drajes) ainsi que l’Université de Mayotte invitent tous ceux qui le souhaitent, âgés minimum de 10 ans, à participer à la Grande dictée du sport. Un événement organisé par la Dictée pour tous au niveau national qui fait étape, parmi les 26, ce lundi 1er avril, sur l’île aux parfums.

Rendez-vous dès 9 h 30, à l’Université de Mayotte, à Dembéni, pour une heure de stimulation du corps et de l’esprit autour de l’écriture d’un texte emblématique de la littérature française célébrant la pratique sportive. Quatre catégories s’affrontent : primaire, collège, lycée et adultes. Les finalistes de chacune d’elles pourront représenter le territoire lors de la finale nationale de ce championnat, à Paris, sous la Coupole de l’Institut de France, samedi 27 avril. L’inscription est gratuite mais obligatoire jusqu’au 27 mars inclus en ligne ici.

L’académie de Mayotte rapporte dans son communiqué de ce mardi que de nombreux autres événements vont être organisés, « sur tous les territoires », dans le cadre de la « Grande cause nationale 2024 », décrétée par le Président de la République, en cette année de Jeux olympiques et paralympiques qui se déroulent à Paris.

La matinée de ce 1er avril sera d’ailleurs également « l’occasion, pour tous les participants, de se retrouver autour d’ateliers sportifs, festifs et ludiques ». Ce, afin de « répondre à l’urgence sanitaire liée à l’explosion de la sédentarité et de mieux faire connaître la nécessité de bouger « 30 minutes par jour » ». Nom donné à cette grande cause nationale dédiée à l’activité physique et sportive.

Sortie à la retenue collinaire de Combani ce samedi

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À l’occasion des journées mondiales des zones humides, l’association Mayotte nature environnement informe que la sortie initialement prévu le mois dernier avec Gepomay aura lieu ce samedi 23 mars, à la retenue collinaire de Combani. Trois heures d’observation de la biodiversité sont à prévoir. Rendez-vous pour cela à 9 heures dans les locaux de Gepomay, munis d’eau, chaussures et vêtement solides et de protection contre les moustiques (manches et pantalons fortement conseillés). Inscription gratuite et obligatoire par tél. au 06 39 02 61 11 ou par mail à animation@gepomay.fr

Débrayage à la prison de Majicavo-Koropa ce mardi

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Voulant suivre la grève nationale de la fonction publique, les agents du centre pénitentiaire de Majicavo-Koropa ont finalement stoppé le travail une heure, ce mardi matin, à 7h. Davantage que les rémunérations, ce sont les conditions de travail qui inquiètent les agents mahorais réunis à l’appel d el’intersyndicale. En cause, un taux d’occupation proche des 240% (centre de détention et maison d’arrêt inclus). A l’approche de l’opération Wuambushu 2, les entrées se font de plus en plus fréquentes à la prison, tandis que les départs de détenus vers la métropole (toutes les deux semaines) et La Réunion (deux par semaine) n’arrivent pas à équilibrer l’effectif. Des étrangers incarcérés pour des petites peines, comme des passeurs, sont ainsi libérés en amont et expulsés pour faire aussi de la place.

L’agence pour l’immobilier de la justice est justement à Mayotte cette semaine pour déterminer quel site pourrait accueillir la deuxième prison de 400 places (Kawéni ou Dembéni). Une réponse pourrait être donnée « dans deux ou trois mois », nous indique-t-on. Le délai est même plus court pour l’étude de faisabilité d’une extension, le cabinet d’études qui en a la charge doit donner son avis très prochainement. Une centaine de places pourrait être ajoutée aux 278 existantes aujourd’hui.

Comores : À Anjouan, les cas de choléra en forte hausse

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En deux semaines, l’île, la dernière de l’Union à être touchée compte près de 123 cas, dont 95 patients admis dans le centre hospitalier de Hombo, dans la banlieue de Mutsamudu. Le déni de l’épidémie fait partie des raisons qui expliquent cette flambée. 

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L’avenir politique de Daniel Zaïdani en suspens

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Pour la substitute du procureur, Cassandre Morvan, les infractions financières, commises en l’espace d’un an, sont quasi concomitantes aux dernières condamnations de Daniel Zaïdani pour délit de favoritisme (en 2012) et prise illégale d’intérêts (en 2017). Photo d’archives

L’ancien président du conseil général de Mayotte (de 2011 à 2015) comparaissait, ce mardi, au tribunal correctionnel de Mamoudzou pour détournement de fonds public. La prévention visait des infractions commises entre 2012 et 2013, dont l’organisation d’un concert du groupe de rap Sexion d’Assaut à Madagascar sur des fonds publics de la collectivité mahoraise. Dans ses réquisitions, le Parquet a demandé qu’une peine d’interdiction d’exercer une fonction publique pendant cinq ans soit prononcée à l’encontre de l’élu. Le délibéré sera rendu le 30 avril.

Mis en examen depuis le 11 juin 2013 dans l’affaire plus tard nommée « du concert de Sexion d’Assaut », Daniel Zaïdani apparaissait confiant aux abords du tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi matin. Après dix années passées sous contrôle judiciaire, il ne s’attendait peut-être pas à des auditions aussi musclées, aux côtés de son avocat Benoît Jorion. L’ancien président du conseil général (devenu départemental depuis), âgé de 37 ans à l’époque des faits qui lui sont reprochés, devait répondre de quatre infractions retenues dans le réquisitoire définitif du parquet. Des faits de détournements de fonds publics et de contournements des marchés publics entre 2012 et 2013, dans l’administration du tout jeune département français (depuis le 31 mars 2011). Le plus retentissant est et restera celui de l’organisation opaque, sur des deniers publics, de trois concerts du groupe Sexion d’Assaut, en tournée à Mayotte, aux Comores, et à Madagascar, dans le cadre du festival Intermizik en septembre 2012.

Mais la lettre de dénonciation anonyme qui a levé le voile sur le financement de la venue des superstars du rap et entraîné l’ouverture d’une information judiciaire contre X ne s’arrêtait pas là. L’auteur, dans un écrit circonstancié adressé au procureur, déplorait aussi les contours étonnants du traditionnel foutari de fin de ramadan organisé par le conseil général en 2012 et l’acquisition non encadrée de deux véhicules flambants neufs pour le compte des élus de la collectivité. Le début d’un engrenage judiciaire laborieux pour celui qui était alors le plus jeune président de conseil général de France.

Un foutari pas comme les autres

C’est une tradition. À la fin du ramadan, le conseil départemental (auparavant conseil général) organise chaque année un foutari au cours duquel les autorités de Mayotte et représentants d’instances sont conviées. En 2012, Daniel Zaïdani a préféré resserrer le casting et faire la cérémonie à sa manière, sans changer le mode de financement. 5.000 euros ont été budgétés au sein du conseil pour une fête qui s’est tenue le 12 août 2012. Seul hic : l’élu a organisé l’événement dans sa résidence, à Pamandzi en Petite-Terre. À ses côtés, près de 200 convives, pour la plupart des notables de son entourage, ont participé au foutari. A l’audience, la juge Catherine Vannier s’étonne de l’absence d’autorités administratives « alors que les autres élus ont invité d’autres représentants religieux par le passé ». Et d’ajouter : « le deuxième point qui nous chiffonne, c’est que votre prédécesseur [Saïd Omar Oili, désormais sénateur] a organisé des foutaris qui, lorsqu’ils étaient organisés chez lui, étaient financés sur fonds propres ».

Pour la localisation de la cérémonie, Daniel Zaïdani souligne que « la seule habitation [du conseil général] disponible était celle à Kani-Kéli ». « C’était beaucoup plus excentré, la grande majorité des personnes se trouvent à Mamoudzou et en Petite-Terre. » Entendu, mais le bât blesse au niveau des profils des participants. En l’absence d’autorités, n’était-ce pas une cérémonie privée ? « Pourquoi le préfet n’était pas là ? Si vous invitez en tant que président du conseil général, le préfet s’impose ! », s’étrangle Catherine Vannier. Et d’ajouter : « vous avez évité toutes les personnalités officielles ! ». Le Pamandzien n’en démord pas : « A aucun moment, je n’ai organisé un foutari privé. C’était bien en ma qualité de président. Il faut savoir que de manière générale la rupture du jeûne se fait en famille. Le sujet était connu et avait été posé sur la table ». Pour le ministère public, représenté par la substitute du procureur, Cassandre Morvan, la fête financée sur des fonds publics n’était rien d’autre qu’un achat de voix électorales. « Ces personnes ont bien été régalées aux frais du conseil départemental », rajoute la magistrate. Ce qui est constitutif de l’infraction de « détournement d’un bien public » dans le code pénal.

70.700 euros pour deux SUV

Avant l’arrivée de Daniel Zaïdani au pouvoir, Saïd Omar Oili était sujet à des « pressions » des élus de sa majorité pour la mise à disposition d’un parc de véhicules. Il avait pris une délibération à cet effet, octroyant également aux conseillers la possibilité de disposer d’un des chauffeurs affectés au Département. Pas satisfait du standing des voitures, son successeur avait acté l’achat de deux nouveaux véhicules. Sans passation de marché public, pourtant obligatoire lorsque le montant de l’achat dépasse les 15.000 euros, deux SUV [pour Sport utility vehicule, en anglais] ont été acquis au sein de la concession Peugeot mahoraise. Le commercial s’était déplacé en personne au conseil général pour faire signer les baux. Les deux bolides ne sont pas passés inaperçus sur le parking des agents. « Des élus se sont étonnés de ces acquisitions compte-tenu des difficultés du Département », souligne Catherine Vannier.

Alhamid Aboubacar, également convoqué devant le tribunal correctionnel, était à cette époque en détachement au sein de la garde rapprochée de Daniel Zaïdani, officiellement en tant que conseiller politique. Il est soupçonné d’avoir lui-même choisi les deux véhicules, respectivement achetés à hauteur de 39.100 euros pour l’un, 31.600 euros pour l’autre. S’il avait suivi les règles, le président du conseil général de l’époque aurait dû solliciter le service « logistique et moyens » du département pour cette opération. Il ne l’aurait pas fait, préférant faire appel à ses collaborateurs quotidiens. L’enquête de la section de recherche de la gendarmerie a aussi permis d’établir que des élus utilisaient le parc automobile à des fins privés. Daniel Zaïdani aurait même sollicité à plusieurs reprises un des chauffeurs pour aller chercher sa femme et ses enfants.

À la barre, celui qui défend désormais Marine Le Pen (Rassemblement national) estime n’avoir pu que s’ancrer dans des pratiques déjà bien implantées avant qu’il ne soit élu. « Je n’ai pas imposé une gestion, nous étions dans une continuité de pratique. Dès lors que j’ai été sensibilisé à la question, je me suis dit, en janvier 2012, qu’il fallait solliciter un juriste sur cette question. » Au-delà de leur utilisation, c’est surtout l’acquisition des deux véhicules neufs à hauteur de 70.700 euros qui intéressait la juge Catherine Vannier et ses deux assesseures. Le budget, d’abord, n’est « pas adapté au budget du conseil général », assure la présidente de l’audience, rappelant que « 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté ». Et c’est le président lui-même qui a apposé sa signature sur le devis, souligne encore la juge. La procédure, entachée d’irrégularités, caractérise presque « un système », pour la substitute du procureur. Cet achat est un « avantage injustifié », accordé dans un contexte où d’autres services « avaient des besoins criants », note le ministère public.

La « coopération régionale » avec Sexion d’Assaut

Daniel Zaïdany, désormais proche de la cinquantaine d’années, ne tarit pas sa passion pour les « tubes » du groupe Sexion d’assaut, très en vogue dans les années qu’il a passé à la présidence du conseil général. Un groupe qui a « vendu 1,5 million d’album », souligne-t-il. « Il fallait organiser une tournée, on s’est assuré qu’ils puissent venir à Mayotte. » A quel prix ? En septembre 2012, le groupe, après une escale à Diego-Suarez, au nord de Madagascar, devait se produire à Mayotte, puis aux Comores. Deux conventions distinctes ont été paraphées. La première, signée avec le producteur des rappeurs, assurait le cachet des trois représentations à hauteur de 45.000 euros. La seconde confiait au conseil général le soin de financer les billets d’avion. Un beau pactole, et la promesse d’une tournée que les chanteurs n’avaient pas prévue aussi complète dans le canal du Mozambique. « Le producteur du groupe Sexion d’Assaut dit qu’il n’a jamais exigé trois concerts… », relève Catherine Vannier. Alain Kamal Martial Henry, l’écrivain mahorais, était à cette époque directeur du service culturel départemental, comparaît pour avoir pris part aux négociations. Celui qui représente désormais Mayotte au Mozambique pour le compte du conseil départemental attribue l’organisation des concerts à Diego-Suarez à Daniel Zaïdani. Ce dernier s’était d’ailleurs rendu en personne à Madagascar pour accueillir les stars du rap, montant sur scène et annonçant l’arrivée prochaine du groupe à Mayotte. Il a toutefois maintenu que le conseil général n’était pas partenaire de l’évènement, expliquant s’être officiellement rendu sur place dans le cadre de travaux autour de la « coopération régionale ».

Pour la substitute du procureur, ces infractions financières, commises en l’espace d’un an, sont quasi concomitantes aux dernières condamnations de Daniel Zaïdani pour délit de favoritisme (en 2012) et prise illégale d’intérêts (en 2017). En tenant compte de l’ancienneté des faits, elle requiert un an d’emprisonnement avec sursis et demande au tribunal que celui qui est toujours conseiller départemental du canton de Pamandzi soit privé de ses droits civils et civiques pendant cinq ans et interdit d’exercer toute fonction publique pendant la même durée. 40.000 euros d’amende ont aussi été requis dans l’objectif de « réprimer des comportements désastreux pour les administrés ». Si, comme demandé par le parquet, l’exécution provisoire de l’interdiction de fonction publique est prononcée, Daniel Zaïdani perdra son mandat de conseiller départemental.

Les deux autres complices, présentés comme « périphériques » par le parquet, ont été sujet à des réquisitions plus ténues : deux mois d’emprisonnement avec sursis. Une amende de 2.000 euros a été demandée contre Alain Kamal Martial Henry et une autre de 1.000 euros contre Alhamid Aboubacar. Le tribunal rendra sa décision le 30 avril.

Hakim Karki jugé en cour d’appel cette semaine

Le vendredi 16 décembre 2023, la cour d’assises de Paris a reconnu Hakim Karki coupable de viol et condamné à huit ans de prison. Le juge d’instruction ayant fait appel depuis, un nouveau procès s’est donc ouvert devant la cour d’appel de Créteil (Val-de-Marne), ce mardi. Il y comparait pour le viol d’une jeune enseignante commis dans la nuit du 1er au 2 juillet 2014 à Mayotte. Ce soir-là, après une rencontre au Caribou, il devait raccompagner la jeune femme chez elle. Dans son appartement, trois rapports sexuels ont eu lieu. La plaignante, qui n’a jamais changé de version, a indiqué avoir subi des violences, des gifles, des menaces et des actes forcés pendant trois heures. Ce qu’Hakim Karki a réfuté, estimant que le rapport sexuel était consenti. En premier instance, il criait même au complot, étant en charge à cette période d’un dossier visant le cimentier Lafarge après la découverte, en 2012, d’un stock de 6.000 tonnes de ciment pouvoir contenir des taux de chrome six fois plus élevés que ce qu’autorise la réglementation. Selon Le Parisien, l’homme âgé de cinquante ans aujourd’hui a été libéré il y a quelques semaines et donc comparaît libre.

Risques naturels : À l’école de M’ronabéja, « on ne peut même pas construire de préau »

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L’école primaire du village de Mronabéja a commencé à être construite dans les années 1980.

Les écoles situées dans les villages côtiers sont pour la plupart soumises aux risques d’inondation et de submersion. Mais lorsque le danger est trop élevé, cela peut bloquer les financements de rénovation. C’est ce qui arrive à l’école primaire de M’ronabéja, dans la commune de Kani-Kéli.

Dans la commune de Kani-Kéli, la plupart des écoles sont à risque d’inondation ou de submersion, étant situées dans des villages côtiers. Mais celle de M’ronabéja en paye particulièrement les frais. Située entre deux ravines et à même pas 100 mètres de la mer, l’école est à risque fort d’inondation et très fort de submersion. En effet, le terrain de l’école est particulièrement plat, au même niveau que la mer, et une des ravines se trouve seulement à quelques pas. “Quand il pleut, c’est tellement plat qu’on a des problèmes au niveau de l’évacuation des eaux”, commente Ahmed Djanfar, chef du service Aménagement et urbanisme à la mairie de Kani-Kéli.

Le risque est tel que le plan pluriannuel d’investissement (PPI) de la Direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer de Mayotte (Dealm), ne prévoit plus de financement pour les travaux de rénovation dans cette école. “On avait un de nos bâtiments qui était vétuste. On l’a détruit et on voulait le reconstruire. Mais on n’a pas pu avoir les financements alors on ne l’a pas fait”, explique Ahmed Djanfar, en nous montrant un bout de terrain couvert d’herbe dans la cour de l’école. “On ne peut même pas construire de préau”, ajoute-t-il, désignant cette fois l’arbre qui permet aux 140 élèves de Mronabéja de trouver un peu d’ombre. En attendant, la commune ne peut que financer quelques réparations ici et là, quand le besoin est urgent.

Un déménagement inévitable

Impossible donc de rénover ou d’agrandir l’école, dont les premières fondations ont été posées dans les années 1980, avant d’être étendues au début des années 2000. À l’époque, le risque existait déjà, mais ces critères étaient peu connus et entraient encore moins en ligne de compte de manière systématique dans les projets. C’est depuis une dizaine d’années environ que le problème a commencé à se poser, avec la réalisation des premiers diagnostics. De mémoire, Ahmed Djanfar affirme que l’école n’a encore jamais subi d’inondation. “En 2022, le village a été inondé, mais l’école a été épargnée”, se souvient-il. Ce n’est donc pas tant le risque d’inondation et de submersion en lui-même qui remet en question la capacité d’accueil de l’école à court terme, mais l’impossibilité de l’agrandir en raison de ces risques.

Quoiqu’il en soit, avec la montée du niveau de la mer induit par le dérèglement climatique et le recul du trait de côte inévitable, l’école primaire du village et ses deux bâtiments sont condamnés à déménager. “Il faut délocaliser l’école. On a désigné un site entre M’ronabéja et Passi-Kéli,  mais il faut l’arbitrage des élus municipaux pour entamer les procédures de maîtrise foncière”, relate le directeur de l’aménagement, qui reconnaît qu’il n’y a pas beaucoup de marge de manœuvre du point de vue foncier. En attendant, les élèves resteront sur le site, et si leur nombre augmente, il faudra peut-être passer aux emplois du temps alternés, comme à Mamoudzou. “Mais on aimerait éviter”, assure Ahmed Djanfar.

Si lors des premiers diagnostics, la situation était présentée comme urgente, la faible augmentation du nombre d’élèves dans le village permet de relativiser le risque pour l’instant. Heureusement, car la future école ne pourra voir le jour que dans plusieurs années.

Abdou Dahalani est président du Cesem trois ans de plus

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Président du conseil économique, social et environnemental de Mayotte, Abdou Dahalani rempile jusqu’en 2027.

La nouvelle mandature du conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Cesem) se déroulera avec la même présidence. Abdou Dahalani a été réélu, ce mardi matin, avec 21 voix, contre 8 pour son opposant, Saïd Hachim Mze Mogne.

Pas toujours très bien traité par le conseil départemental de Mayotte, le Cesem (conseil économique, social et environnemental de Mayotte) a commencé sa nouvelle mandature dans un hémicycle Younoussa-Bamana à la chaleur étouffante, du fait de l’absence de climatisation. En dépit de son sort, cette instance composée de représentants de la vie économique et sociale de l’île a procédé à de nouvelles élections, ce mardi matin. Et là non plus, pas de changements du côté de sa présidence. C’est Abdou Dahalani, élu déjà en 2021, qui rempile pour trois années supplémentaires (2024-2027). Au cours du scrutin, le doyen du conseil était opposé à Saïd Hachim Saïd Housseni Mogne, le représentant de la CFDT au sein du Cesem. Avec 21 voix, contre huit pour son rival et un blanc, celui qui est aussi président du Parc naturel marin de Mayotte est assuré de garder son siège.

« Je vous remercie de m’avoir renouvelé votre confiance à la tête de cette belle institution. Je prends cette confiance avec beaucoup d’humilité, mais surtout de la détermination pour poursuivre le travail que nous avons commencé ensemble », déclare le président réélu, qui a remercié autant les anciens membres que les nouveaux (l’assemblée a vu 40% de ses membres renouvelés), ainsi que « son challenger ». En référence aux crises que le territoire enchaine ces derniers temps, il note « qu’elles ne nous empêchent pas de travailler, de faire ce qu’on attend de cette institution, à savoir être l’expression de la société civile organisée et apporter sa contribution pour éclairer la décision commune ». En effet, le Cesem, qui n’a aucun pouvoir décisionnaire, a pour rôle la rédaction de rapports et de préconisations dans tous les domaines traités par le politique.

Un œil sur la loi Mayotte

Il l’avait déjà fait précédemment, avant que la loi Mayotte ne soit mise au placard en janvier 2022, « la deuxième institution politique de l’île » sera amené travailler sur les futurs textes législatifs concernant l’île, à commencer par la loi « d’urgence pour Mayotte », prévue en conseil des ministres, le mercredi 22 mai. « Nous espérons qu’on nous donnera l’opportunité de poursuivre le travail de conseil. Dans les phases précédentes, nous avons été de ceux qui avons apporté toutes nos contributions pour structurer le projet de loi Mayotte », rappelle-t-il, avant de demander à la trentaine d’élus devant lui « d’aller plus loin dans la recherche des causes des problèmes cycliques que connaissent Mayotte. Pendant longtemps, on a travaillé nos conséquences ». Abdou Dahalani prend comme exemple la démographie, « le premier défi du territoire ».

Pour ce nouveau mandat, le président réélu peut déjà s’appuyer sur un bureau où nombre de vice-présidents ont été reconduits (voir encadré).

Le nouveau bureau également élu

Outre le président, il a été procédé à l’élection du bureau sous forme de scrutin de liste. Une seule a été proposée et donc été élue (23 pour, une enveloppe vide et six blancs). Le nouveau bureau est donc constitué ainsi : Abdou Dahalani, président ; Nadine Hafidou, Hamidou Madi M’colo, Laïni Mogne Mali, Nizary Ali, Attoumani Harouna, Fatima Souffou, Anthoumani Saïd, Saoudate Abdou, vice-présidents ; Rivo Rakotomalala, Kamaldine Attoumani, Dominique Marot, Halima Moumini, secrétaires ; Laurence Pollozec, Bouéni Malidi, Kamal Youssouf, autres membres.

Sélections au RSMA : « S’il y a un potentiel de 0,0001%, on se dit qu’il y a une chance »

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Fatima fait partie des candidats à venir participer à cette matinée de sélection à la maison de service militaire adapté (SMA), à Kawéni, ce mardi 19 mars. Sans son baccalauréat en poche, « alors qu’elle sait lire », souligne le major David, la jeune femme de 19 ans cherche une formation d’aide à la personne.

La maison du service militaire adapté (SMA), basée à Kawéni, organise depuis novembre une demi-journée de sélection par mois pour intégrer le régiment via des formations de métiers. Un dispositif censé faciliter la candidature des jeunes officiellement inauguré ce mardi.

« Qu’est-ce qui te plaît dans ce métier ? », demande le major David, chargé de réaliser l’entretien des nouveaux candidats au régiment du service militaire adapté (RSMA). Samidine, 18 ans, un CAP en poche, se caresse les jambes, le regard tourné vers le sol. Il souhaite réaliser une formation métier d’agent de magasin et passer le diplôme de cariste. Mais sur sa fiche de renseignement complétée en entrant à la maison du service militaire adapté (SMA), il est aussi indiqué qu’il souhaite travailler en maison de retraite. Il répond vouloir peut-être intégrer l’armée, avant de reconfirmer son souhait de travailler en magasin. « Je ne sais pas, je n’ai jamais fait. Mais je me suis dit que ça ira mieux pour moi peut-être », répond-il vaguement.

Ce mardi 19 mars est la cinquième demi-journée de sélection, ouverte à la presse pour un lancement officiel, qui se déroule à la maison du service militaire adapté (SMA), basée depuis 2022, à Kawéni. Ce jeune, après avoir franchi le seuil du bâtiment, être accueilli par deux jeunes recrues, Mina et Echat, a pu prendre les renseignements de ce que le régime propose en formations de métiers, avant de s’entretenir avec le major. Quelques minutes servent à cerner sa situation familiale, ses envies, ses aptitudes à lire, écrire… « Il aura sa chance. On le récupère », décrète le major, pas 100 % convaincu qu’il réussira sa formation.

« Ce n’est pas vraiment une sélection au sens d’examen. Le RSMA a une vocation d’insertion sociale et professionnelle, mais surtout d’apprendre un état d’esprit de résilience au lieu de résignation, d’estime de soi. S’il y a un potentiel de 0,0001%, je vais tout miser dessus. On se dit qu’il y a une chance », détaille le militaire qui montre même une fiche de renseignement complétée par un autre jeune, remplie d’une écriture indéchiffrable. Pas de difficulté dans ces cas-là, la formation s’adaptera aux lacunes. « L’idée est de recruter ceux qui sont les plus éloignés de l’emploi. On reçoit des jeunes complètement cabossés par la vie », explique celui qui cherche seulement à déceler cette « pseudo étincelle », envie de s’en sortir, et non des compétences particulières, ni même une réelle motivation pour un projet défini.  « La plupart veulent, un, sortir de l’oisiveté, et deux, sortir d’une situation familiale compliquée. » Même pour les bacheliers qui ne savent pas écrire, il y a la filière recherche active d’emploi (RAE).

« L’employeur a surtout un œil sur leur capacité à arriver à l’heure »

Pour les cinq à six autres jeunes candidats présents lors de cette matinée de sélection, le circuit se poursuit par une visite médicale pour vérifier leur compatibilité au métier choisi auprès de la médecin cheffe Carole, déplacée exprès du lieu de régiment situé à Combani, à la maison de Kawéni pour réaliser les consultations. Ensuite, un test d’illettrisme non-rédhibitoire est réalisé sur tablette, avant de procéder aux vérifications administratives. Chaque étape est validée en direct. Si le jeune ne remplit pas les conditions de recrutement (voir par ailleurs), il peut être redirigé vers les partenaires tels que les Apprentis d’Auteuil, Mlezi Maore. S’il ne montre aucune motivation, il peut être redirigé vers le RSMA plus tard, le temps qu’elle mûrisse. Sinon, il pourra rejoindre l’une des 22 formations proposées à Combani, au plus tôt, selon « un planning monstrueux en frise », commente gaiment le colonel Guillaume Larabi, chef de corps du RSMA Mayotte.

Les formations sont non-diplômantes, sauf pour le métier d’agent de sécurité et les permis liés au métier à passer. « Mais l’employeur à Mayotte a surtout un œil sur leur capacité à arriver à l’heure », note le major. Les deux premiers mois sont une formation militaire initiale qui permet de travailler le savoir-être, le vivre-ensemble, le respect de la hiérarchie, se lever à l’heure, se mettre en tenue, faire son lit… « Donner un cadre », décrit le colonel. Cette première étape se conclut par une levée de drapeaux en présence de la famille. Les huit à dix mois restants sont dédiés à la formation métier, dont un stage en entreprise et le passage du permis de conduire. Le recruté perçoit 350 euros par mois, est logé à l’internat, nourri, habillé et transporté le vendredi et le lundi. Tout est expliqué lors de l’entretien.

« On veut que ça parle aux jeunes », indique le lieutenant Toussaint, chargé de la maison du SMA. Des photos de précédentes promotions sont affichées au mur et l’aménagement des salles suit la logique du circuit. L’objectif de cette antenne à Kawéni étant de permettre plus facilement aux potentiels candidats de Mamoudzou de se renseigner (ouverture tous les jours de la semaine) et de participer aux sélections une fois par mois, sans obligation de se rendre à Combani. « Ce sont nos équipes qui se tapent les bouchons sur la route au lieu des jeunes », relève-t-il joyeusement. En parallèle, une permanence est assurée tous les mois dans chaque commune pour pouvoir donner des renseignements aux intéressés. De même que des événements réguliers à Mayotte.

Le SMA de Mayotte réuni en « régiment », pour sa capacité à accueillir depuis 2018 entre 800 et 850 jeunes par an, a pour but de pouvoir en former 1.200 en 2030. Selon le colonel, ils sont entre 1.300 et 1.500 à candidater chaque année. 85 % des jeunes formés décrochent à la sortie un CDD de six mois ou un CDI.

Les conditions à remplir pour être recruté

Pour espérer rejoindre les rangs du régiment du service militaire (RSMA), le candidat doit être majeur et avoir moins de 26 ans. Il doit avoir la nationalité française et avoir un casier « judiciairement compatible ». C’est-à-dire, explique le colonel Guillaume Larabi : « Il y a une tolérance dans les délits. On peut donner une chance. Mais pas pour une affaire en rapport avec le trafic ni de violences. »

Un premier cas de choléra détecté à Mayotte

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Le lavage des mains reste la première barrière pour lutter contre la propagation du choléra, la bactérie se transmettant par voie fécale.

L’épidémie dans les Comores voisines ne laissait guère de place au doute. Une femme, arrivée à Passamaïnty ce lundi, a été testée positive au choléra. Présentant les symptômes de la bactérie (vomissements et diarrhée), c’est elle qui a joint le 15 pour être prise en charge.     

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Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville (au centre), a tenu une conférence de presse, ce mardi matin, aux côtés des directeurs de l’Agence régionale de Santé (ARS), Olivier Brahic (à gauche), et du centre hospitalier de Mayotte, Jean-Mathieu Defour (à droite), au sujet du premier cas de choléra connu à Mayotte.

                                                                                            

Détection

« On a détecté un cas de choléra qui est arrivé [lundi], selon nos informations et le témoignage de la personne concernée, d’Anjouan par kwassa. Elle est arrivée dans le nord de l’île et comme elle ne se sentait pas bien, elle a appelé le 15 », confirme le préfet de Mayotte, ce mardi matin. François-Xavier Bieuville a tenu une conférence de presse, aux côtés des directeurs de l’Agence régionale de Santé (ARS), Olivier Brahic, et du centre hospitalier de Mayotte (CHM), Jean-Mathieu Defour, au sujet du premier cas connu à Mayotte. « La patiente est stable au niveau santé », informe le directeur du CHM, qui précise que des formations ont eu lieu sur le sujet pour les professionnels de santé et « qu’une centaine d’agents ont été vaccinés ».

« Les équipes de l’ARS sont allées sur le terrain pour identifier le cercle familial et les cas contacts », ajoute le directeur de l’ARS. « Les personnes ont reçu des antibiotiques prophylactiques. Cela tue le germe et donc les selles ne sont plus contaminables (N.D.L.R. la bactérie se transmet uniquement par voie fécale). » Deux personnes ont été également vaccinées et des investigations sont toujours en cours.

Dispositif

Il y a un mois et au vu des premiers cas recensés aux Comores, l’Agence régionale de Santé avait tenu une conférence de presse pour expliquer son dispositif. La description a été réitérée, ce mardi matin. « Le dispositif se base sur trois piliers, dont premièrement, la détection et l’alerte. Dans le cas présent, ça a bien marché », estime Olivier Brahic. « Ensuite, il y a la capacité de réactivité et de réaction sur le terrain pour prendre en charge les cas contacts et désinfecter l’environnement. Et troisièmement, une prise en charge sécurisée au CHM. » « Toute personne qui vient des Comores et qui a soit des diarrhées ou des vomissements, le premier réflexe est de s’isoler et d’appeler le 15 », répète-il. Au CHM, six lits sont pour l’instant réservés pour des malades atteints du choléra dans une aile de l’hôpital de Mamoudzou, mais une augmentation des capacités est prévue si la situation s’aggrave. Pour rappel, la bactérie n’est pas directement mortelle, mais entraîne une déshydratation qui peut le devenir.

Communication

Le préfet de Mayotte veut jouer la transparence par rapport à l’arrivée de la bactérie sur le territoire. « Il nous semblait important que la presse et les concitoyens soient informés », confirme-t-il, évoquant des « rendez-vous réguliers avec la presse pour faire un état des lieux ». Ces points pourraient être hebdomadaires. « On se retrouvera régulièrement pour vous tenir informés », promet le délégué du gouvernement.

Frontières

Interrogées sur la surveillance des frontières, les autorités restent sur le même modèle. Seuls les cas suspects, notamment venus des Comores ou du Kenya où l’épidémie est en cours, sont testés. Des messages de prévention sont diffusés dans le Maria-Galanta par exemple et une feuille d’émargement doit assurer la traçabilité. Il n’y a pas de tests négatifs exigés pour tous les passagers comme pendant la période du Covid-19. « À ce stade, ça n’aurait pas de sens », considère le directeur de l’ARS. Préférant anticiper une réaction de la population au sujet de l’immigration, le préfet ne veut pas que des nouveaux barrages se développent sur le territoire. « L’une des clés de la réussite, c’est qu’on ait une grande liberté de déplacements. Il faut qu’on aille sur les zones où on a besoin de tester et d’isoler si on peut. Et si un cas est détecté, il faut qu’on puisse l’emmener à l’hôpital », prévient-il.

Eau

Parmi les préconisations, il est impératif de se laver régulièrement les mains avec du savon ou du gel hydroalcoolique, mais également de boire de l’eau potable. Quid de l’eau courante alors qui reste distribuée deux jours sur trois dans les quartiers, voire moins avec les coupures techniques ?  « Il faut profiter des tours d’eau pour faire des réserves, évidemment. Deuxième sujet, les rampes sont conservées, parce que justement elles sont utilisées dans des zones où il peut y avoir potentiellement à la fois des problèmes d’hygiène et de consommation », explique le préfet. Et pour ce qui est du ramadan, « dans une démarche de santé publique, on appelle évidemment à une forme de rationalité sur l’utilisation de l’eau lorsque la vie est en danger. Je pense que ce message peut passer aisément même en période particulière comme le ramadan.» 

Une attention particulière pour les voyageurs

La préfecture de Mayotte, en complément de la conférence de presse, demande aux habitants de s’isoler, s’hydrater et d’appeler le 15 si : vous souffrez de diarrhées et vous revenez des Comores ou d’Afrique continentale depuis moins de dix jours ; vous avez été en contact étroit avec une personne revenant d’un de ces pays depuis moins de dix jours ; vous avez consommé des produits frais apportés des Comores dans les dix jours ; vous souffrez de diarrhées aqueuses aiguë et d’une déshydratation sévère ; vous souffrez de diarrhées après avoir été en contact avec un cas suspect de choléra.

Le président de la commission des lois de l’Assemblée nationale à Mayotte

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Un mois après l’annonce de la suppression du sol à Mayotte – formulée par Gérald Darmanin en plein mouvement social – le président de la commission des lois à l’Assemblée nationale se rend sur l’île aux parfums. Sacha Houlié (photo), figure de l’aile gauche du parti Renaissance, a bloqué cinq jours dans son agenda. Cette immersion mahoraise, prévue de mercredi à dimanche, aux côtés de l’élue Élodie Jacquier-Laforge, députée iséroise également vice-présidente de l’Assemblée nationale. Défavorable à la suppression du droit du sol à Mayotte, Sacha Houlié veut se confronter aux réalités mahoraises. Pour cela, il se rendra notamment, après sa descente de l’avion, mercredi, au camp de migrants du stade Cavani et au sein des locaux de l’association Solidarités Mayotte. A la suite de plusieurs rencontres institutionnelles, les deux parlementaires visiteront également le centre pénitentiaire de Majicavo-Koropa, jeudi, en fin de journée. Selon un programme encore prévisionnel, le président de la commission des lois a également prévu de visiter le centre hospitalier de Mayotte et de prendre part à « une tournée » aux côtés des agents de la brigade anti-criminalité (BAC) de Mamoudzou. Pour conclure ce déplacement, les deux élus déambuleront dans deux quartiers informels : le bidonville de Mavadzani à Majicavo-Koropa, dans lequel un décasage est prévu prochainement, et un autre à Kawéni.

Contrat de ville de Koungou : les associations appelées à candidater

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Le vendredi 5 avril, à midi, la municipalité de Koungou va clore la période des candidatures pour les subventions au titre de la programmation de contrat de ville (qui concerne Longoni, Koungou Village et Majicavo-Koropa). Les associations de la commune sont donc appelées à faire leurs demandes en privilégiant la dématérialisation. « La politique de la ville de Koungou est une politique publique de proximité coordonnée à l’échelle nationale par l’ANCT (Agence Nationale de la Cohésion des Territoires). Elle a pour objectif la réduction des inégalités entre les territoires en mobilisant des crédits spécifiques au bénéfice des habitants des quartiers prioritaires, en complément des crédits du droit commun. Il fixe les grands enjeux du territoire de Koungou, et constitue la feuille de route pour l’ensemble des acteurs », explique la municipalité. Les actions financées par les crédits de la politique de la ville doivent répondre à trois domaines : la cohésion sociale (éducation, jeunesse, sports, vie associative, culture, social, santé, justice), le développement économique et social (développement économique et emploi) et le cadre de vie et le renouvellement urbain (rénovation urbaine-cadre de vie et prévention de la délinquance).

Afin de vous accompagner dans vos démarches, l’équipe politique de la ville de Koungou se tient à votre disposition tous les jours de 7h à 14h30 du lundi au jeudi, et de 7h à 12h30 le vendredi. Pour toutes demandes d’informations ou de prise de rendez-vous concernant cet appel à projets, contactez Sitty Soulaimane par mail (sitty-fatima.soulaimane@koungou.fr ou contact@koungou.fr) ou téléphone (06 39 68 74 94). N’hésitez pas à vous rapprocher de la Mairie annexe à Majicavo-Koropa pour tout renseignement. « Il est rappelé que la commune peut aussi fournir, tout au long de l’année des aides en nature (locaux, matériel, aides logistiques) suivant les disponibilités de ses ressources, ces demandes traitées au cas par cas doivent être faites avec un délai minimum d’un mois », fait remarquer la municipalité.

Retrouvez le dossier complet sur le contrat de ville sur le site de la commune (villedekoungou.fr/appel-a-projet-contrat-de-ville-de-koungou-2024).

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Le journal des jeunes