La Société mahoraise des Eaux (SMAE) n'a pas donné d'heure pour la remise en eau, ce mercredi soir.
L’usine de potabilisation de Bouyouni a été touchée par la coupure d’électricité sur le réseau public. Ainsi, la Société mahoraise des eaux (SMAE) indique, ce mercredi soir, qu’elle « fonctionnera toute la nuit en « mode dégradé », soit sur groupe électrogène, jusqu’à [jeudi] matin ». Les réservoirs de tête de Longoni, Kangani-Trévani, Maji-Bas et Maji-Haut en subissent les conséquences. Depuis 21h, une coupure en urgence a été décidée pour le village de Koungou, pointe de Koungou, Majicavo-Koropa, M’tsapéré, Doujani, Passamaïnty Ngnambo titi et Passamaïnty Cavani-Bé.
« A noter que dans l’immédiat, il n’est pas possible de prévoir l’heure de la remise du service d’eau en raison de l’incertitude sur celle de la reprise de la fourniture d’énergie et donc du retour au mode de fonction normale des installations », ajoute le délégataire du syndicat Les Eaux de Mayotte.
Dans le cadre de la cérémonie de remise des prix des nouveaux bacheliers de Bandrélé, prévue le vendredi 2 août au parking de la mairie, il est demandé aux lauréats de déposer au Centre communal d’action sociale de Bandrélé, au service Programme de réussite éducative, les documents nécessaires à leur participation avant le vendredi 26 juillet à 11h. Les pièces à apporter sont une copie du relevé de notes du Bac, un justificatif d’identité, un justificatif d’adresse, et un Relevé d’identité bancaire (RIB) au nom du lauréat. Pour tout renseignement complémentaire, il est possible de contacter le service au 02 69 64 00 68.
La ville de Mamoudzou rappelle que la foire agricole et artisanale de Kawéni aura lieu au parc SPPM pour sa septième édition. Cet événement, qui vise à mettre en valeur le savoir-faire local, les circuits courts et le travail des producteurs, maraîchers et artisans du village, est l’occasion de découvrir les producteurs et artisans locaux, encourager l’économie sociale et solidaire et favoriser la consommation locale en circuit court. Dans ce but, la Ville lance un appel à candidature à destination des artisans et producteurs souhaitant tenir un stand et proposer leurs produits durant la foire : fruits et légumes locaux, textiles, bijoux, artisanat, cosmétiques, sculptures en bois et plantes. L’appel à candidatures est ouvert jusqu’au 18 juillet 2024. Pour plus d’informations ou envoyer sa candidature, il faut contacter Amir Adinani Mela par téléphone au 06 39 67 50 72 ou par email à am.amir@mamoudzou.yt.
En attendant la barge, des usagers se sont installés à l’ombre pour patienter. Aucune barge n’a circulé, ce mardi matin, sauf pour les véhicules des urgences sanitaires.
La section CGT de la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM) a exercé son droit de retrait, ce mardi 2 juillet, pour dénoncer les conditions de travail de ses agents. En attendant, le trafic des barges ayant été interrompu toute la matinée, des usagers ont pris leur mal en patience ou n’ont pas hésité à payer un taxi bateau pour rejoindre Petite-Terre. Reportage.
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Une foule patientait pour prendre les taxis bateaux. Une partie des usagers se rendait à l’aéroport.
Un préavis de grève a été voté par la CGT de la DTM (ex-STM) pour la semaine du 8 juillet. Les barges devraient en revanche circuler.
La cohue agite les abords de la gare maritime de Mamoudzou, ce mardi, vers 9 heures du matin. Alors que les agents de la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM) ont déposé un droit de retrait, plusieurs centaines de personnes attendent une barge pour rejoindre Petite-Terre. Pour certains, comme Naïma, l’attente est désespérément longue : « je prends la barge pour aller voir les résultats du bac au lycée de Petite-Terre, je stresse », confie-t-elle. Selmadi, salarié dans une entreprise privée, attend, de son côté, une barge depuis 5 heures du matin.
De l’autre côté de la gare maritime, une foule compacte fait la queue près du ponton. Valises à la main, un grand nombre se rend à l’aéroport et est prêt à payer un taxi bateau pour y arriver. Yassin patiente avec ses trois enfants en bas âge et sa femme entourés de plusieurs valises. « Nous partons en vacances à Nosy Bé. Notre avion est à 11 heures, on ne sait pas si on va réussir à l’avoir », s’inquiète-t-il. Au courant du mouvement social, Éric a anticipé son trajet, il est venu près de la gare maritime tôt pour être sûr d’arriver à temps pour son vol à destination de Madagascar prévu en début d’après-midi.
« Le ponton n’est pas calibré pour accueillir autant de monde »
Près du ponton, Ali Ousseini observe ce flux de passagers avec inquiétude. Il est le président de la société Sasu Mayotte plaisance qui gère le port. « Le ponton n’est pas calibré pour accueillir autant de monde. Si une personne se blesse, c’est notre responsabilité qui est engagée », affirme-t-il. « Pendant les barrages du début d’année, le ponton du port a déjà été très utilisé, là, ça recommence. Si cela continue, nous serons obligés de le fermer », déclare-t-il. Lorsque la barge ne navigue pas, ce sont l’administration, la gendarmerie, la police entre autres qui utilisent le ponton en plus des particuliers.
Un service minimum de la DTM a néanmoins été assuré pour les urgences sanitaires à savoir le Samu, le Smur, les services d’incendie et de secours. Le trafic des barges a repris, ce mardi, vers midi.
Un préavis de grève pour la semaine du 8 juillet
La CGT de la DTM (ex-STM) a déposé un droit de retrait pour dénoncer une dégradation des conditions de travail. Ce sont les chefs mécaniciens et les commandants qui en sont à l’initiative. Les premiers demandent le paiement de leurs heures supplémentaires et les seconds exigent la validation de leur permis par les Affaires maritimes. Ils refusent de naviguer sans cette validation de peur de perdre leur permis, à savoir que sans cette validation, les bateaux ne sont pas assurés.
Ce mardi matin, les agents avaient une réunion avec le conseil départemental de Mayotte, dont le service dépend*. À l’issue de celle-ci, des agents ont noté « des avancées dans les discussions ». D’autres réunions sont prévues dans les semaines à venir « pour arriver à des actions concrètes », indique des agents. Néanmoins, la CGT a également déposé un préavis de grève pour la semaine prochaine à partir du lundi 8 juillet. Toutefois, les barges devraient continuer à circuler normalement.
*Ali Omar, vice-président en charge des transports, n’a pas répondu à nos sollicitations.
Ibroihima Condro-Mohamadi (à droite), ici lors d’une grève à la prison de Majicavo-Koropa en février 2022, a été condamné par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi. Photo d’archives
Le représentant syndical, Ibroihima Condro-Mohamadi, a été condamné ce mardi pour un tract diffamant à l’encontre de la directrice adjointe du centre pénitentiaire de Majicavo-Koropa. Transmis à ses collègues, le texte y accusait celle-ci de faire preuve de racisme dans le traitement différent de deux faits-divers touchant le personnel de la prison. Le syndicaliste et la CGT doivent verser 1.500 euros de dommages et intérêts à la plaignante.
« Ce n’est pas parce qu’on est syndicaliste qu’on peut tout se permettre », estime maître Basile Hader, alors que l’ex-bâtonnier de l’ordre des avocats de Paris est venu à Mayotte, ce mardi 2 juillet, pour défendre la directrice adjointe du centre pénitentiaire Majicavo-Koropa. Celle-ci avait déposé plainte après qu’un tract la dénigrant soit diffusé par mail aux agents syndiqués à la section CGT de l’établissement en décembre 2023. Devant les juges du tribunal correctionnel, Ibroihima Condro-Mohamadi ne cache pas les inimitiés entre son syndicat et la directrice adjointe arrivée en 2022. Mais c’est surtout en novembre et décembre 2023, lorsque deux faits-divers ont marqué le personnel, que le syndicat a voulu réagir. Le premier est l’agression du directeur de la détention, de couleur noire, devant chez lui aux Hauts-Vallons. Le deuxième, quelques jours, est l’accident grave à Kawéni d’un agent venu de métropole. Le scootériste avait été renversé par un chauffard ivre sur son trajet domicile-travail. Pour ce deuxième cas, une note d’information de la directrice adjointe a été transmise aux agents pour indiquer l’état de santé du collègue renversé. Il n’en fallait pas plus pour que des membres de la CGT rédigent un tract (Ibroihima Condro-Mohamadi se défend de l’avoir écrit lui-même) accusant la directrice adjointe de racisme, s’appuyant sur « ce deux poids deux mesures ». « Que veut expliquer la direction à son personnel sur la note d’information mentionnée sinon réaffirmer son mépris envers le personnel black », est-il ainsi écrit dans la vingtaine de lignes visées par la plainte.
Pointant la différence de traitement avec une note envoyée dans un cas et pas dans l’autre, le texte envoyé à une centaine d’agents suppose un racisme chez la directrice adjointe. « La différence ne vient-elle pas de la couleur de la peau de l’un au détriment de celle de l’autre ? Tous les personnels doivent maintenant s’en rendre compte, la différence de traitement des uns et des autres est ainsi dévoilée », poursuit le communiqué. Interrogé par le juge Clément Le Bideau sur qui sont « les uns et les autres », le syndicaliste peine à répondre clairement, avant de s’en tirer en parlant des « favorisés » et des « défavorisés ».
« Ma cliente est atteinte moralement »
C’était là tout l’enjeu du procès pour l’avocat de la directrice. Selon lui, il y a diffamation puisque l’accusation de racisme est une atteinte à l’honneur de sa cliente. « On ne peut pas être plus explicite. » A la différence du substitut du procureur Max Goldminc, qui estime que « faire des poursuites judiciaires d’emblée ne favorise pas le dialogue », l’avocat fait remarquer que laisser penser « qu’une blanche est raciste est grave ». « Ma cliente est atteinte moralement. Elle subit un harcèlement de la part de ce syndicat depuis deux ans », plaide-t-il. « On outrepasse la polémique syndicale. » Il demande que la CGT soit condamnée à payer la somme de 5.000 euros à sa cliente en dommages et intérêts et que la condamnation soit publiée sur le site de la CGT. Sur la note d’information, il explique que la directrice adjointe a voulu simplement donner des nouvelles rassurantes de leur collègue « entre la vie et la mort ».
De son côté, le syndicaliste se défend d’avoir cité nommément la directrice adjointe et évoque plutôt une direction au sens large. « J’ai utilisé les mots « maîtresse d’école » et « méchante », je vous l’accorde. Mais ce n’est pas raciste », avance-t-il, avant d’expliquer que les relations se sont dégradées « depuis qu’on a demandé le coût des transferts vers La Réunion ou la métropole. Elle ne veut pas que le syndicat soit de la partie ». Il met la réaction de ses collègues sur le compte des conditions qui se dégradent dans le centre pénitentiaire (les derniers chiffres du ministère de la Justice donnent un taux d’occupation de 301% du centre de détention). Selon lui, la plainte serait « une manœuvre d’intimidation » contre le syndicat connu comme étant le plus virulent parmi les quatre présents à la prison. Maître Asskani Moussa demande la relaxe à la fois du syndicat et de son représentant. Il considère que ce n’est pas de la diffamation publique puisqu’il s’agissait « d’un mail adressé aux collègues qui s’interrogeait du comportement de la hiérarchie sur des faits réels ».
Le tribunal condamne la CGT et Ibroihima Condro-Mohamadi à une amende de 1.500 euros avec sursis et à verser 1.500 euros à la directrice adjointe pour son préjudice moral et 2.00 euros pour ses frais de justice. La CGT pénitentiaire devra également publier sur son site la décision de justice dans les quinze jours. Si le syndicaliste assume et dit ne pas regretter ce texte, cette condamnation ne va pas améliorer les relactions entre la directrice adjointe et la CGT. « Les gars lui en veulent d’envoyer un agent au tribunal plutôt qu’au travail », indique l’agent pénitentiaire.
Le doute profite au surnommé « Derek »
Jugé ce mardi, le jeune homme de 21 ans était mis en cause pour les scènes de chaos du 9 décembre 2023 (pour lesquelles plusieurs personnes ont déjà été condamnées). Ce soir-là, une bande de Doujani était venue prêter main-forte à des jeunes de La Vigie pour organiser une expédition punitive à Labattoir. Le déchaînement de violences avait visé la police municipale et la gendarmerie qui s’étaient interposées. Pierres, machettes ou barres de fer avaient été alors lancés sur les véhicules des forces de l’ordre. Au cours de ces événements, un gendarme de la brigade de Pamandzi affirme qu’il a reconnu le prévenu surnommé « Derek » qui portait un pantalon bleu et un bonnet. Déjà condamné pour des vols et emprisonné depuis pour « une affaire lourde », ce dernier a toujours indiqué n’avoir « jamais été là ». S’il dit avoir vu les violences sur des vidéos, il explique qu’il buvait ce soir-là « avec des fréquentations » à La Vigie, loin des faits. Il ajoute qu’il est lui-même de Labattoir et donc n’avait pas d’intérêt à participer aux exactions contre son village. Sans avocat, il demande judicieusement : « Est-ce que les policiers et les gendarmes donnent les mêmes détails ? ». La question, loin d’être anodine, a sans doute pesé dans la décision de le relaxer. Car hormis le gendarme qui assure l’avoir vu et un policier qui dit « avoir entendu » qu’il était là, aucun autre protagoniste ne l’incrimine et il n’y a pas de preuves matérielles.
Deux ans de prison pour un règlement de comptes à Doujani
« Vous pensez que c’est une bonne idée de retourner à Doujani ? », demande Max Goldminc, le substitut du procureur, ce mardi matin. Le prévenu, un jeune homme originaire des Comores âgé de 21 ans, assure qu’il n’a pas trop le choix. C’est dans ce quartier de M’tsapéré qu’un conflit entre bandes l’a amené en prison, le 31 mai 2022. Affilié à une bande de Doujani 1, mais sans casier judiciaire, il s’était retrouvé opposé à une autre du même secteur, à Doujani 2, après le vol de son téléphone et une agression dont il a fait l’objet. Il était allé alors jusqu’au domicile d’un de ses rivaux (défavorablement connu des services de police) pour un règlement de comptes. Outre le caillassage du domicile, il avait jeté « de toutes ses forces » un morceau de parpaing d’un kilo et demi à la tête de la victime (la blessure grave a nécessité quinze jours d’ITT). Il avait pu être interpellé rapidement le lendemain… en allant déposer plainte avec quatre personnes du quartier pour des violences commises par Doujani 2. Le prévenu n’a jamais contesté les faits du 31 mai 2022, qui ont été un temps considérés comme une tentative de meurtre, puis requalifiés en violences aggravées par deux circonstances. « Je voudrais m’excuser. J’ai eu une crise de colère, je n’ai pas pu me contrôler. J’aurais dû déposer plainte avant », se repent-il aujourd’hui. Alors que le Parquet a requis deux ans de prison, le tribunal le condamne à dix-huit mois de prison, couvrant ainsi la période de la détention provisoire. L’individu a donc été autorisé à retourner à Doujani dans la même journée.
Promu secrétaire général du gouvernement, Nour El Fath Azali, est devenu depuis août 2023, le numéro deux de la convention pour le renouveau des Comores, le parti présidentiel, dont son père est le président d’honneur. Ce nouveau remaniement est aussi marqué par l’entrée de plusieurs jeunes.
Mansour Kamardine, candidat Les Républicains (LR) au second tour des élections législatives, a tenu une conférence de presse ce mardi.
Ce mardi 2 juillet, le candidat au second tour des élections législatives dans la deuxième circonscription de Mayotte, Mansour Kamardine (Les Républicains), a tenu une conférence de presse, avec plusieurs élus venus en soutien. Face à l’opposante arrivée en tête au premier tour, Anchya Bamana (Rassemblement national), ils ont tenu à alerter sur les conséquences de l’arrivée du parti de Marine Le Pen à la tête de la circonscription.
Il semble que, face à ce score, Mansour Kamardine a souhaité alerter la population mahoraise sur une potentielle arrivée du parti d’extrême-droite à la tête de la circonscription du Sud. Ce mardi 2 juillet, il a convoqué une conférence de presse, accompagné de plusieurs soutiens demandant à faire fi des différences politiques. Ils s’ajoutent aux soutiens exprimés aussi par d’autres candidats au premier tour, Madi-Boinamani Madi Mari, Daniel Martial Henry et Kira Bacar Adacolo, ainsi que du maire de Chiconi, Mohamadi Madi Ousseni, qui ont tous pris position pour le député sortant.
La loi Mayotte en jeu
« [Le RN] est un parti connu pour sa xénophobie, ses relents de racisme. Mayotte, ce n’est pas ça. Nous avons notre identité, de fortes revendications, mais la politique du rejet par le racisme est une limite que nous ne devons pas franchir », insiste le sénateur Thani Mohamed Soilihi (Renaissance), présent pour soutenir le candidat LR. Au-delà de ce rappel, les élus présents pour soutenir sa candidature insistent sur la continuité du travail sur les projets de loi Mayotte, qui selon eux, sera mis en grande difficulté avec un changement de député.
« Depuis deux ans, un travail important a été engagé par les parlementaires, qu’il convient de continuer. Le message a été compris dans la première circonscription avec l’élection d’Estelle Youssouffa dès le premier tour. Nous invitons l’ensemble des électeurs du Sud à faire de même, pour que les deux députés qui ont commencé le travail puissent continuer », enjoint Ambdilwahedou Soumaïla, maire LR de Mamoudzou, qui dirige la campagne du candidat LR avec le maire de Sada, Houssamoudine Abdallah. « Nous devons tous voter pour Mansour Kamardine, dimanche prochain, pour finir le travail entamé il y a des années », donne pour consigne l’édile sadois.
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Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, a apporté son soutien à la candidature LR.
Le sénateur Thani Mohamed Soilihi était également présent pour faire barrage au Rassemblement National (RN).
Le maire de Sada, Houssamoudine Abdallah, invite également les électeurs de la 2e circonscription à voter pour Mansour Kamardine au second tour des élections législatives.
« Nous avons commencé un travail important sur la loi Mayotte, [qui] a besoin de représentants prêts à travailler, à battre le fer. […] Suite à cette dissolution, nous avons besoin de personnes au taquet. […] C’est pour cela que je suis ici aux côtés de Mansour Kamardine, […] il est prêt, il n’a pas besoin d’être formé », justifie le sénateur Thani. Le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni (LR), était également présent pour appuyer la candidature du député sortant. « Je souhaite que le travail [entamé sur la loi Mayotte] soit mené au bout, avec des gens qui connaissent déjà les rouages », demande celui qui estime que ce n’est pas « le moment de changer » de députés.
Rappelant les autres volets des projets de loi Mayotte, notamment la sécurité, le développement des infrastructures, arriver à la convergence sociale, ajuster les statuts et compétences du conseil départemental, Mansour Kamardine assure qu’il y a « un besoin de voix fortes, qui ne tremblent pas pour ces projets de loi. Je peux être ce représentant-là ».
« Le RN n’acceptera pas la fin du titre de séjour territorialisé »
Ben Issa Ousseni avance également que le RN n’a pas réellement les intérêts de Mayotte à cœur, en citant notamment les contestations du parti dans l’Hexagone lorsque des migrants délogés du stade de Cavani y ont été envoyés. « Je ne crois pas que les députés RN accepteront la fin du titre de séjour territorialisé », analyse-t-il, alors que cette abrogation était la mesure phare voulue par les manifestants en début d’année 2024.
« Quand on proteste contre 350 personnes relevant de l’asile, ils n’accepteront pas la fin du titre de séjour territorialisé », affirme Mansour Kamardine, qui rappelle que les titres de séjours concernent 120.000 personnes sur l’île. Il rappelle également la réaction du RN à l’annonce de la fin du droit du sol à Mayotte, à savoir que le parti s’est emparé de cette mesure pour avancer vouloir la généraliser à l’ensemble du territoire national. « Mais l’urgence, c’est Mayotte », appuie le candidat LR. Le sénateur Thani Mohamed Soilihi alerte également sur ce qu’il considère comme un parti qui se sert du territoire mahorais : « le RN se paye des slogans sur Mayotte, mais nous nous essayons. Le RN n’essaye même pas, car ce qui lui importe, c’est d’utiliser Mayotte pour faire oublier son véritable ADN ».
D’autres soutiens pour le candidat LR
D’autres personnalités politiques mahoraises ont tenu à prendre position pour le candidat Mansour Kamardine, à l’image du sénateur Saïd Omar Oili, qui a déclaré par communiqué de presse appeler « les électeurs de la deuxième circonscription de Mayotte à voter au deuxièmetour dimanche prochain pour le député sortant Mansour Kamardine », afin de battre la candidate du Rassemblement national. De son côté, le député européen de La France Insoumise, Younous Omarjee, adversaire politique de longue date du Sadois, a déclaré : « Dans la deuxième circonscription de Mayotte, pas une voix pour le Rassemblement national ! Quelles que soient nos divergences, je reconnais en Mansour Kamardine un défenseur infatigable et intransigeant de son île, aussi bien à l’Assemblée nationale qu’auprès des députés européens. Et j’appelle à unir les voix sur sa candidature ».
L'établissement avait été fermé par arrêté préfectoral le 30 mai.
Fermé administrativement pour quatre mois suite à un arrêté préfectoral du 30 mai, l’établissement Chez Cousin va désormais pouvoir rouvrir ses portes. Si la demande de suspension en référé-liberté de l’arrêté n’avait pas abouti le 13 juin dernier, la demande en référé suspension a porté ses fruits au tribunal administratif de Mayotte ce mardi matin, qui a décidé de la suspension de la fermeture du restaurant à titre provisoire.
En 2024, le taux de réussite au bac général et au bac technologique est de 56,42%.
L’académie de Mayotte a publié, ce mardi 2 juillet, quelques chiffres concernant les résultats du baccalauréat 2024. Parmi les candidats au baccalauréat général, 62,20 % sont admis. Quatre-vingt-sept admis obtiennent la mention très bien et 14 décrochent la mention très bien avec les félicitations du jury. En 2023, ils étaient 56,6 % à obtenir le bac général, soit un taux de réussite en hausse de 5,6 points par rapport à l’année dernière. Par comparaison, en 2021, le pourcentage de candidats admis était de 72,3 %.
Parmi les candidats au baccalauréat technologique, 48,67% sont admis. Huit sont admis avec la mention très bien et deux avec la mention très bien et les félicitations du jury. En 2023, ils étaient 44,1 % à obtenir le bac technologique, soit un taux de réussite en hausse de 4,6 points par rapport à l’année dernière. Par comparaison, en 2021, le pourcentage de candidats admis en bac techno était de 53,2 %.
Les 3 et 4 juillet, 1.166 candidats se présenteront pour les épreuves du second groupe, c’est-à-dire les épreuves de rattrapage. Les chiffres mentionnés sont évolutifs suivant les résultats du second groupe.
Outre Estelle Youssouffa dans la première circonscription de Mayotte, ils sont 75 à avoir réussi à être élus dès le premier tour de ces élections législatives, ce dimanche. La grande majorité d’entre eux sont soit issus du Rassemblement national allié avec Les Républicains, soit du Nouveau Front populaire. Le premier fait le plein dans le nord de la France (six dans le Nord et six dans le Pas-de-Calais dont Marine Le Pen), l’Aisne (quatre) et le Var avec cinq députés. Le NFP engrange, lui, ses meilleurs résultats en région parisienne avec neuf candidats élus à Paris, sept en Seine-Saint-Denis et quatre dans le Val de Marne.
Ce lundi matin, 446 RN-LR sont qualifiés au second tour, 414 NFP, 323 Ensemble et 65 LR. Parmi le gouvernement, le ministre de l’Intérieur et des Outremer, Gérald Darmanin, est en ballotage favorable dans la circonscription du Nord. Il devrait bénéficier du désistement de la candidate NFP dans son duel face au RN. Le Premier ministre, Gabriel Attal, est aussi en bonne posture dans les Hauts-de-Seine où il a rassemblé 43,9% des voix dans la dixième circonscription, contre 35,5% pour son opposante NFP. En revanche, la ministre déléguée à l’Outremer, Marie Guévenoux, ne sera pas au second tour. Avec l’étiquette Ensemble, elle est arrivée troisième dans la neuvième circonscription de l’Essonne avec 27,1%. Elle a annoncé se retirer « pour faire gagner les candidats issus de l’arc Républicain en mesure de l’emporter dimanche prochain ».
Arrivé cinquième dans la deuxième circonscription de Mayotte avec 1,65% des voix, le candidat du Modem a tenu à remercier les électeurs. « Ces élections se déroulent dans un climat délétère, caractérisé par plusieurs maux sur le territoire : chômage, insécurité, crise de l’eau… Tout au long de cette campagne, nous avons recentré nos solutions sur le développement économique, la formation et l’emploi des jeunes », défend Daniel Martial Henry.
« Ce score que nous avons obtenu, quand bien même modeste, se présente malgré tout comme un sureau d’audace et d’espoir pour l’avenir, lequel ne peut se construire dans les extrêmes ! », ajoute-il, en compagnie de sa suppléante, Jeanne Bébé. Les deux appellent à « faire barrage au Rassemblement national et aux dangers qu’il représente pour la République ».
La communauté d’agglomération du Grand Nord lance une enquête visant à planifier les actions en termes de mobilités sur le territoire. Le but ? Mieux comprendre les pratiques de mobilités et les attentes des habitants du Grand Nord.
Cette enquête s’adresse aux cyclistes du quotidien, au covoitureur de temps à autre ou pour les personnes qui se déplacent en voiture. L’enquête est disponible sur le lien suivant : tinyurl.com/2pwey2st
La Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM) réaménage les sites d’accueil à Hamjago, Sada et Bandrélé depuis ce lundi. Les horaires à Hamjago sont maintenant les jeudis et vendredis de 7h30 à 14h30, le site de Sada est désormais ouvert les mardis et mercredis de 7h30 à 14h30, et pour celui de Bandrélé, le public sera accueilli les mercredis et jeudis de 7h30 à 14h30. Ces nouveaux horaires ont pour objectif de réduire les délais d’attente et renforcer l’accessibilité pour les usagers.
Aucune barge ne sera en circulation ce mardi 2 juillet, sauf pour les urgences. En effet, les agents de la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM) ont annoncé être en droit de retrait à partir de cette journée. Cette mobilisation est motivée par une dégradation des conditions de travail, sujet sur lequel les agents souhaitent interpeller le département. Les employés auraient notamment peur des risques encourus, le service n’ayant toujours pas de permis de naviguer. De son côté, la CGT a déposé un préavis de grève reconductible à partir du lundi 8 juillet, notamment pour demander une régularisation des assurances, améliorer la formation professionnelle ou encore la mise en place d’hébergement d’astreinte, de primes d’incommodité et pour compenser les horaires décalés.
Ce lundi, l’APAJH (Association pour Adultes et Jeunes Handicapés) a inauguré son Service de Soins Infirmiers à Domicile (SSIAD) en Petite-Terre pour les personnes en situation de handicap. De nombreux acteurs du soin étaient présents, comme le président de l’APAJH, Jean-Louis Garcia, ainsi que des élus comme Maymounati Moussa Ahamadi, conseillère départementale du canton de Dzaoudzi-Labattoir ou encore Mikidache Houmadi, maire de la commune de Dzaoudzi-Labattoir.
À l’occasion du premier jour de l’année rotarienne, ce lundi, l’organisme Rotary Club de Mamoudzou, qui travaille sur plusieurs œuvres caritatives, a présenté sa nouvelle présidente, Yrène Prat, qui remplace Farrah Hafidou.
Le 25 juin, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Mayotte a rassemblé les acteurs de la filière aéronautique mahoraise afin de lancer officiellement le cluster aéronautique de Mayotte, une initiative visant à structurer et dynamiser la filière sur le territoire insulaire. Ce cluster vise à créer un écosystème propice à l’émergence de nouveaux talents et d’entreprises en renforçant la cohésion sociale, la compétitivité, l’attractivité, tout en laissant une place au développement durable.
Zaïda Houmadi (au centre avec le haut rouge) et ses amis sont dépités de voir l’affichage des résultats du baccalauréat reportés.
Alors que les lycéens attendaient depuis des heures les résultats du baccalauréat, ceux-ci ont été reportés à la suite d’un problème technique (voir encadré). Reportage au lycée polyvalent de Dembéni avec des lycéens déçus, ce lundi 1er juillet, tandis que décrocher le précieux sésame reste un moment symbolique dans la vie.
Après avoir appris le report des résultats, les 595 élèves de terminale du lycée polyvalent de Dembéni ont quitté l’établissement. Certains patientaient depuis 6 h du matin.
Assis sur les marches devant l’entrée du lycée polyvalent de Dembéni, des lycéens trépignent d’impatience. Certains sont là depuis 6 heures du matin. Ce lundi 1er juillet, ils attendent les résultats du baccalauréat, un passeport d’entrée dans la vie d’adulte. « A l’origine, on devait connaître les résultats du baccalauréat à midi. Ensuite. on nous dit 15h, puis 16h », s’agace un élève. Faute de bus au milieu de la journée, certains n’avaient pas d’autre choix que de venir dès 6 heures.
Devant les grilles fermées du lycée polyvalent de Dembéni, ils sont 595 à attendre les résultats, soit huit classes de terminale générale, huit classes de terminale technologique ainsi qu’une classe de lycéens en majorité redoublants. Après une heure d’ultime attente, les résultats sont affichés sur les panneaux au fond de la cour. Problème : au bout de quelques minutes, les professeurs apprennent qu’ils sont incomplets. « J’ai une mauvaise nouvelle », déclare Chloé Bacoup, la conseillère principale d’éducation (CPE) debout sur un tabouret, mégaphone à la main devant la foule d’élèves. « Il y a un problème avec l’affichage des résultats, ils ne seront disponibles que demain dans l’établissement à partir du 7 h et vous pourrez aussi les consulter sur le site Cyclades, demain matin ».
Les élèves huent. « Je suis dégoûté », lâche Gogo, élève en terminale technologique. « J’ai la pression et une boule au ventre, je suis ici depuis 6 h 30 ». « Ça fait mal au cœur », estime tout autant dépitée Zaïda Houmadi. Si pour sa part « elle sent bien » les résultats, ce retard d’affichage reste frustrant. Pour Anchifia, l’attente est encore plus difficile à gérer qu’elle « n’est pas totalement confiante » pour décrocher son bac. Randy Hassan pour sa part n’est pas inquiet de savoir s’il aura le bac, il souhaite plutôt regarder s’il l’a avec la mention.
« Le dernier moment où on peut se voir »
Au-delà du simple résultat, le moment est symbolique. Ce lundi, des élèves sont venus accompagnés de leurs amis ou de leurs parents. Ce jour est également un « moment de partage, c’est le dernier où on peut se voir avec certains amis », note Randy Hassan. En effet, pour beaucoup de Mahorais, obtenir le baccalauréat signifie quitter Mayotte. Le lycéen en terminale générale option mathématiques et physique chimie va entamer des études de langues étrangères à l’université de La Réunion. Zaïda Houmadi est acceptée pour étudier dans une école en soins infirmiers à Strasbourg. Le bac en poche, Gogo commencera quant à lui un BTS génie électrique à Bordeaux. Il arrive aussi que des jeunes sans papier partent faire leurs études en métropole. « Récemment, un élève est venu me voir pour me remercier, il a obtenu un titre de séjour et va faire un IUT génie civil à Auxerre (N.D.L.R. dans l’Yonne) », raconte la conseillère principale d’éducation.
Ces jeunes appréhendent leur vie loin de Mayotte avec joie et excitation. « J’ai de la famille en métropole, ça ira. J’ai juste entendu qu’il va faire très froid », sourit Zaïda Houmadi. Mais ses études en métropole deviendront enfin concrètes une fois les résultats du précieux sésame connu. « Demain, on saura, inch’Allah», lance une lycéenne en quittant l’établissement.
« Des difficultés techniques au niveau national »
Ce retard dans la publication des résultats est dû « à des difficultés techniques au niveau national », annonce le rectorat. « Les délibérations des jurys ont pris plus de temps que prévu et donc du retard, en particulier dans les filières technologiques ». « Dans la soirée, les résultats ont pu être publiés et consultés sur le site Cyclades », déclare le rectorat. Quant aux résultats dans l’ensemble des lycées, ils seront affichés, ce mardi 2 juillet, dans tous les établissements.
Un accompagnement vers l’enseignement supérieur
À Mayotte, le manque de places et la diversité limitée des offres de formation dans l’enseignement supérieur contraignent de nombreux jeunes à poursuivre leurs études en France métropolitaine, à La Réunion ou ailleurs. Ceux qui ont la chance d’obtenir une place dans une formation de leur choix à l’université de Mayotte, dans un lycée ou dans un centre de formation professionnelle sur le territoire, doivent également faire face à divers défis. « Chaque année, après la publication des résultats du baccalauréat, nous constatons que certains jeunes n’ont pas finalisé correctement leurs préparatifs pour l’entrée dans l’enseignement supérieur ou professionnel », observe l’AEJM.
Le service social de l’AEJM se mobilise tout l’été pour accompagner ces jeunes dans leurs derniers préparatifs. L’objectif ? Éviter que nombre d’entre eux se retrouvent sans école, bourse ou logement, notamment pour ceux qui choisissent de poursuivre leurs études en mobilité. Les acteurs de l’insertion jeunesse ont créé de nombreux outils pour accompagner les néo-bacheliers dans leurs démarches de préparation à la mobilité. « De nombreux rendez-vous sont également prévus tout au long de l’été afin d’informer et d’accompagner au mieux les jeunes et leurs familles », annonce l’AEJM.
Contact pour plus d’informations : secretaire@aejm.fr ou au 0639 66 56 61.
Éric Dupond-Moretti (ici à Majicavo-Koropa en mars 2022) a annoncé qu’un centre éducatif fermé à Mayotte verra le jour.
Dans la commune de Chirongui, le village de Malamani ne manque pas de projets pour les années à venir (voir encadré). Outre la zone d’activité économique et la déchetterie en construction, le premier centre éducatif fermé de l’île devrait y être construit.
Le collectif citoyen « Un lagon sans poison ! » s'inquiète des conséquences du rejet d'eau saumâtre dans le lagon pour la biodiversité marine mahoraise.
Pour répondre à la crise de l’eau, la préfecture de Mayotte et le syndicat Les Eaux de Mayotte prévoient la construction d’une seconde usine de dessalement à Ironi Bé à l’horizon 2025. Seulement, l’urgence dans laquelle le projet s’est mis en place fait redouter les conséquences écologiques du projet. Une pétition intitulée « Un lagon sans poison ! » tente d’interpeller les pouvoirs publics sur cette question.
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La mangrove d'Ironi Bé, habitat du crabier blanc, espèce protégée, va devoir être détruite pour construire la future usine de dessalement.
Catherine Ramousse, activiste écologiste, a créé le collectif citoyen « Un lagon sans poison ! ».
« Un lagon sans poison ! », c’est ce que souhaite une pétition du même nom, qui a commencé à circuler en ligne à la mi-avril, sur le site mesopinions.com. Depuis, elle a dépassé les 13.500 signatures, un nombre important pour une pétition qui concerne l’île hippocampe. Adressé au préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, le texte rédigé par le collectif citoyen qui a pris le même nom que la pétition dénonce les conséquences environnementales de la future usine de dessalement, à Ironi Bé, qui devrait voir le jour en 2025, pouvoir produire 17.500 m3 d’eau potable par jour en 2027 et qui est prévue pour atteindre une capacité de 50.000 m3 par jour à terme. « Le rejet d’eau saumâtre et de produits toxiques directement à la sortie de l’usine dans le lagon va notamment mettre en danger les premiers maillons de la chaîne alimentaire, à savoir coraux, herbiers et planctons, en augmentant la salinité et la température de l’eau », détaille Catherine Ramousse, activiste écologiste à l’initiative du collectif citoyen et de sa pétition. Or, il suffit qu’une partie de la chaîne alimentaire soit impactée pour déséquilibrer le reste de la biodiversité.
L’activiste alerte sur la possibilité de désertion de certaines espèces à terme, y compris dans la passe en S, en face de la future usine, qui sert de couloir de passage et de migration à la méga-faune. « Les taux de reproduction de certaines espèces risquent de diminuer, on risque d’avoir des spécimens également plus petits, puis elles finiront par déserter l’endroit », complète-t-elle, ajoutant à cela la pollution sonore et lumineuse qu’engendrera la future usine. Des conséquences qui ont pu être documentées dans plusieurs études concernant l’impact d’autres usines de dessalement dans le monde. À cela, s’ajoutent les risques de destruction de la mangrove d’Ironi Bé pour construire l’infrastructure, endroit prisé par le crabier blanc, une espèce protégée.
Des études insuffisantes
« Si on abîme le lagon, on abîme la richesse de Mayotte », considère Catherine Ramousse, qui pense aux clubs de plongée, aux pêcheurs, et à l’activité touristique de l’île. Un point de vue partagé par les associations environnementales, qui ont alerté plusieurs fois sur l’opacité du projet concernant ses conséquences sur la nature. En effet, en utilisant la procédure d’urgence civile pour mettre en œuvre cette usine de dessalement afin de répondre à la crise de l’eau, la préfecture n’a pas à réaliser d’étude d’impact et d’évaluation environnementale classique. Dans un document que nous avons pu consulter, l’ONG environnementale Longitude 181 parle d’une « notice d’incidences environnementales succincte et très incomplète », « d’absence d’étude sur la variabilité physico-chimique de l’eau », et « d’études insuffisantes quant à la dispersion des eaux rejetées, de leurs températures, de leurs polluants ».
Pas de séquence ERC (Eviter, Réduire, Compenser) non plus. Cette dernière a pour « objectif d’éviter les atteintes à l’environnement, de réduire celles qui n’ont pu être suffisamment évitées et, si possible, de compenser les effets notables qui n’ont pu être ni évités, ni suffisamment réduits », selon le portail notre-environnement.gouv, point d’accès national à l’information liée à l’environnement et au développement durable. Respecter cette séquence est normalement obligatoire pour tout projet soumis à une ou plusieurs procédures relevant du code de l’environnement. « Il y a globalement une grosse carence du respect de ces obligations en France. Ce n’est pas qu’à Mayotte. Les études d’impact sont très souvent lacunaires », explique Marion Crecent, avocate chez Sea Shepherd, ONG qui fait partie de celles soutenant la pétition pour « Un lagon sans poison ! ». « Ce n’est pas parce qu’il y a urgence qu’il faut faire les choses n’importe comment », s’inquiète celle dont l’association redoute notamment l’impact de l’usine sur les populations de tortues à Mayotte qu’elle protège, les herbiers dont elles se nourrissent risquant d’être menacés par le rejet de saumure. Concernant la nécessité de répondre à la crise de l’eau, Catherine Ramousse regrette que l’État n’ait pas anticipé davantage, celle de 2023 n’étant pas la première qu’a connu le territoire.
« Il faut rejeter l’eau au large »
En mars, plusieurs associations avaient déposé un recours gracieux à l’adresse des pouvoirs publics, afin d’engager des discussions sur ce dossier. Si elles ne sont pas absolument contre cette solution pour pallier l’insuffisance en eau potable, elles demandent néanmoins à ce que la société civile soit davantage incluse dans les débats, à ce que l’impact environnemental soit sérieusement étudié, et que des mesures complémentaires soient prises pour améliorer la gestion de la ressource en eau. À l’image de ce que demande la pétition. « S’il faut absolument une usine de dessalement, d’accord, mais dans ce cas, il faut rejeter l’eau au large (N.D.L.R. c’est le projet prévu avec l’augmentation de capacité de production), ou peut-être envisager d’autres sites, comme la passe Bandrélé, où l’impact serait moindre. […] On voudrait que le principe de précaution soit observé », propose l’activiste à l’origine de la pétition, qui maintient que des systèmes de récupération d’eau de pluie individuel pour les usages domestiques et la reforestation pour recréer de nouvelles nappes phréatiques grâce à une meilleure infiltration de l’eau dans le sol par les racines sont des solutions à long terme qui méritent autant d’être étudiées.
Ces différentes tentatives d’alerter la préfecture, à ajouter au courrier envoyé par Catherine Ramousse au nom de son collectif pour rappeler les conséquences du rejet d’eau saumâtre dans un milieu marin, n’ont pas trouvé écho à ce jour, et aucune réelle discussion n’a pu se mettre en place, selon nos informations. Pour finir, l’activiste se désole qu’il n’existe pas d’inventaire exhaustif sur le lagon et les espèces qui l’habitent : « Si des changements surviennent, il n’y aura pas de moyen de recours ».
Les coupures imprévues s’enchaînent
Le Nord n’a pas épargné par des problèmes d’alimentation en eau, ce lundi. Dès 9h30, la Société mahoraise des eaux (SMAE) faisait état « d’un niveau du réservoir de tête de Majicavo pas suffisant pour garantir la distribution d’eau pour tout son secteur ». Les villages de Majicavo-Koropa et M’tsapéré étaient ainsi coupés « avec remise en eau prévue à 17h ». Les villages de Koungou, Kawéni (village) et le quartier Gnambo titi, normalement concernés par une coupure dans l’après-midi ont vu celle-ci avancée à 9h30, la remise en eau s’effectuant ce mardi, vers 16h.
Pour les villages de M’tsahara, Hamjago, M’tsamboro et M’tsangadoua, la filiale de Vinci reconnaît « une grosse perturbation de la distribution d’eau de la semaine dernière ». Cependant, un retour à la normale ne peut se faire que par des nouvelles coupures à Hamjago et M’tsahara, ce lundi soir. Hamjago doit être alimenté, ce mardi matin, vers 6h, tandis qu’il faudra attendre 16h, à M’tsahara.