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Comores : Pour prévenir le Mpox, le pays en attente de réactifs

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Mpox Comores

Sur l’île de Mohéli, les agents de santé, ont commencé à bénéficier des formations de sensibilisation sur ce qui était appelé encore récemment la variole du singe. Parallèlement, le ministère de la Santé des Comores a annoncé le déploiement des différentes équipes de surveillance dans les ports et aéroports.

Alors que la variole du singe se propage très rapidement en Afrique, de nombreux pays essaient dès maintenant de s’en prémunir. Dans le sud-ouest de l’océan Indien, seule l’île de la Réunion a déclaré des cas dès le mois de juin. Mais cela n’a pas empêché les autres pays de la région de se mobiliser en prenant des mesures de prévention, avant qu’il ne soit trop tard. L’Union des Comores n’est pas en reste. Les autorités ont dejà annoncé mettre en place des mécanismes de surveillance. Dans une conférence de presse tenue ce week-end, le secrétaire général du ministère de la Santé, le docteur Ben Iman, a dévoilé une partie de la stratégie que Moroni compte déployer pour éviter toute importation du Mpox, qui a dejà fait 5.000 morts en République démocratique du Congo depuis le début de l’année. « L’épidémie de Monkey Pox (MPox) ou la variole du singe est une urgence de santé publique de portée continentale au niveau de l’Afrique voire mondiale. Les pays de notre zone allant de République sud-africaine au Kenya pour ne citer qu’eux ont déclaré la maladie du singe. Et un cas est apparu dans l’océan Indien au niveau de l’île de la Réunion », a-t-il rappelé, reconnaissant au passage que la menace était réelle pour les Comores qui ne peuvent rester les bras croisés.

80 tests

A cette occasion, le tout nouveau secrétaire général du ministère comorien de la Santé a informé la presse du déploiement d’équipes dans les points d’entrée. Une commande de réactifs a également été faite et la réception est prévue pour bientôt.  Selon le directeur général de la santé des Comores, le docteur Saindou Ben Ali Mbae, interrogé par Flash Infos, deux kits de réactifs devraient arriver au pays d’ici peu. C’est l’État comorien qui a payé l’acquisition. « La commande passée concerne deux kits. Selon les techniciens de santé, chaque kit peut produire jusqu’à 80 tests. Les équipes de surveillance aux frontières sont et seront déployées sur le terrain. Nous avons tout ce qu’il faut en termes d’appareillage et les réactifs PCR vont permettre de confirmer du diagnostic », a assuré le directeur général de la santé, ce mardi 27 août. Le gouvernement comorien, à travers le ministère de la Santé, a dejà établi un premier document qui explique la variole du singe, classée depuis le 14 août, « épidémie d’urgence mondiale » par l’Organisation mondiale de santé (OMS). Au niveau national, on mise sur l’envoi d’équipes dans les ports et aéroports pour contrôler toute menace à un moment où le Kenya et La Réunion sont touchés. Notons qu’en moyenne, deux vols relient Nairobi et Moroni par semaine, sans compter les bateaux qui transportent les marchandises.

Sensibilisation des maires

Le Mpox touche à la fois les enfants comme les adultes. C’est surtout l’Afrique (treize pays) qui est la plus touchée jusqu’à présent. Les symptômes sont nombreux. Parmi eux, de la fièvre, des maux de tête, des ganglions gonflés qui se traduisent par de petites boules sous la peau, au niveau du cou, ou encore une éruption cutanée, marquée par des boutons qui apparaissent sur le visage et le corps.  Idem pour les voies de transmission qui ne sont pas négligeables. « Le virus se transmet à l’être humain par contact étroit avec une personne ou un animal infecté, ou par des produits contaminés. La contamination de la variole est interhumaine et peut se produire par un contact direct avec des lésions infectieuses cutanées ou les lésions de la bouche ou des organes génitaux », rappelle le ministère de la Santé. L’épidémie se transmet enfin par un linge contaminé : vêtements, draps entre autres. Au-delà de cette sensibilisation, l’Union des Comores a commencé à mobiliser les structures sanitaires insulaires pour qu’elles restent sur le qui-vive. A Anjouan, par exemple, le docteur Anssoufouddine Mohamed qui coordonnait la riposte du choléra au niveau de l’île a indiqué qu’en ce moment, l’heure est à la préparation. Les étapes énumérées par le cardiologue vont de la sensibilisation des autorités locales (maires et préfectures), en passant par la formation des districts sanitaires jusqu’à l’identification des sites de prise en charge des cas suspects. A Mohéli, les agents de santé communautaire suivent de leur côté des séances de formation sur le Mpox.

Des judokas mahorais sur le podium du tournoi des Mascareignes

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Les 23 et 24 août, des athlètes mahorais soutenus par le conseil départemental de Mayotte ont brillamment représenté l’île lors de la première journée du tournoi Open des Mascareignes à La Réunion. Ahyam Youssouf Hassani du club Mahorais Judo Jujitsu Boxing club (MJJB) a terminé troisième dans la catégorie -55 kg, Nathanael Moussa de l’association sportive judo jujitsu club Mayotte (ASJJCM) a aussi fini à la troisième place, Florine Hamidou du Judo Club Chiconi Sada (JCCS) a été classée quatrième et Lucas Darouèche du club MJJB est arrivé à la septième position.

Des animations sportives à Koungou jeudi et vendredi

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Cette semaine la Mission locale organise un « Team Village » à Koungou, des journées dédiées à la cohésion des villages de Koungou par le sport. Le but : partager des moments de convivialité et de collaboration, tout en promouvant un esprit d’équipe, de cohésion et de solidarité. Le jeudi 29 août, des activités nautiques sont organisées plage de Trévani de 8h à 14 h. Le vendredi 30, une conférence et un fitness géant sont organisés à l’hôtel Le Trévani de 8h à 14h30.

Le salon de l’Habitat durable le 7 septembre à Coconi

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L’association Soliha Mayotte organise la première édition du salon de l’Habitat Durable qui se tiendra le samedi 7 septembre au pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi de 9 h à 16 h. L’entrée est gratuite. Cet événement a pour objectif d’informer et de sensibiliser les habitants de Mayotte aux enjeux de l’amélioration de l’habitat et de la transition énergétique. Tout au long de la journée, les participants auront l’opportunité d’assister à des conférences animées par des experts du secteur et de parcourir les stands de différentes structures : techniques, juridiques et financières.

Les visiteurs pourront rencontrer des experts et obtenir des conseils adaptés à leurs besoins spécifiques. Des stands d’animations autour de la rénovation énergétique permettront de découvrir des démonstrations pratiques et des jeux interactifs. Les participants repartiront avec les informations nécessaires pour entamer leurs démarches de rénovation et bénéficier des aides financières disponibles. Les organisateurs invitent les entreprises, partenaires et le grand public à participer à cette journée d’information et d’échanges.  

L’augmentation des prix ralentit à Mayotte

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L’institut national des statistiques et des études économiques (Insee) vient de publier le dernier indice des prix à la consommation des ménages à Mayotte. Sur un an, de juillet 2023 à juillet 2024, l’augmentation des prix s’établit à +2,2 % à Mayotte, en net ralentissement. L’inflation annuelle est proche en juillet du niveau national (+2,3 %). Les prix de l’alimentation, des produits manufacturés et du tabac augmentent davantage sur un an à Mayotte qu’au niveau national, tandis que ceux des services et de l’énergie augmentent moins.

Sur un an, la hausse des prix de l’énergie ralentit en juillet (+7,9 % après +9,8 % en juin). L’énergie pèse pour 9 % dans le budget des ménages et si elle n’a eu de cesse d’être plus coûteuse, cela est dû principalement à l’augmentation des tarifs de l’électricité (+19,9 %).

Du côté de l’alimentation, l’inflation s’atténue (+2,7 % après +4,2 % en juin). En revanche, les prix des produits frais augmentent toujours fortement (+10,5 % à Mayotte contre +2,8 % au niveau national). L’augmentation des prix des services ralentit également en juillet sur un an (+1,3 % après +2,6 % en juin), avec une inflation annuelle bien inférieure au niveau national (+2,6 %). Concernant les prix des produits manufacturés, ils augmentent légèrement de 0,2 % (stables au niveau national). En revanche, les prix du tabac augmentent de 24,1 % sur un an à Mayotte (+8,7 % au niveau national).

Dernières projections de Mapping Debaa à M’liha et à M’tsamoudou

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Cette semaine, le mapping Debaa sera projeté le 29 août dans la cour de l’école primaire de M’liha, de 19h15 à 20h, dans la commune de M’tsangamouji. Le lendemain, le 30 août, l’œuvre sera projetée, rue du Lotissement à M’tsamoudou de 19h15 à 20h. Il s’agira de la dernière projection du Mapping Debaa. Tout au long de l’été, cette activité culturelle a fait le tour de l’île pour proposer au public de découvrir ou redécouvrir ces chants traditionnels mahorais à travers des projections murales.

Choléra : une campagne de vaccination en Petite-Terre

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L’Agence régionale de Santé (ARS) de Mayotte a lancé une campagne de vaccination contre le choléra en Petite-Terre. Cette opération se déroule actuellement dans les quartiers cumulant des facteurs de risques, à savoir difficultés d’accès à l’eau potable, l’utilisation d’eau brute, la précarité de l’habitat. L’ARS rappelle que la vaccination est gratuite et permet de prémunir la population d’une flambée épidémique durant la prochaine saison des pluies. Elle concerne toutes les personnes volontaires âgées de plus de 2 ans, avec un vaccin à prise orale. Voici les différents lieux de vaccination : La Vigie – Dagoni et Carrera – Fond ce mercredi 28 août ; La Vigie – Antenne 1 et Totto Rossa – Carrera le 29 ; La Vigie – Antenne 1 et Totto Rossa Mosquée le 30 ; Cetam BFM et Oupie les 2 et 3 septembre ; Cetam Bas et La Vigie Pente (Anti 2) les 4 et 5 septembre ; La Vigie Lavage Auto 6 septembre ; Polé Mangajou le 9 ; Polé Mangrove le 10 et Dziani le 11.

« C’est inquiétant de vous voir vous cacher derrière la sorcellerie »

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Un homme de 50 ans a été condamné pour avoir frotté son sexe contre les fesses d’un enfant âgé de 6 ans, en 2021, à Tsimkoura. S’il reconnaît les faits, il dit être victime d’un sort dont il n’arrive pas à se débarrasser. Le tribunal correctionnel de Mamoudzou l’a condamné à trois ans de prison ferme avec mandat de dépôt, il devra indemniser les victimes à hauteur de 4.000 euros.

« Ce n’est pas intentionnel. Je ne sais pas pourquoi je fais ça », tente d’expliquer le cinquantenaire, à la barre du tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi matin. Déjà condamné pour des faits similaires, ayant déménagé dans le sud de Mayotte justement parce qu’il ne doit plus se rendre à Acoua dont il est originaire, le prévenu ne dément pas ce qu’il s’est passé. Il y a trois ans, celui qui est connu comme « Monsieur panini » dans son quartier de Tsimkoura a invité un voisin de 6 ans à venir chez lui, dans sa chambre, en échange d’un sandwich. Il a ensuite enlevé le pantalon et a pratiqué le gurua (qui consiste à frotter son sexe sans pénétration) sur le postérieur de l’enfant. Il faudra attendre deux ans avant que ce dernier ne finisse par évoquer cet acte qu’il n’a pas compris. « La psychologue a indiqué qu’il n’a pas la maturité pour comprendre. Elle a noté cependant un changement d’humeur et le risque d’un stress post-traumatique », précise Ariane Balg, la présidente du tribunal correctionnel.

Un sort qu’on lui a jeté

De son côté, le prévenu présente ses excuses à la victime qui a fait le déplacement avec sa mère, ce mardi matin. « Je me dis que ce n’est pas normal, que j’ai des enfants », estime celui qui a déjà fait un passage par la prison, mais évoque « un sort » qu’on lui a jeté. Il raconte que sa famille est au courant et qu’il a consulté plusieurs foundis depuis. Sûr de son fait, il ajoute : « Je sais que vous n’y croyez pas. Mais je sais qu’il me faut des médicaments traditionnels. Il faut que je cherche un foundi pour que ça ne se reproduise plus ». Ce discours ne manque pas de faire réagir la juge. « Ce qui est inquiétant, c’est que vous vous cachez derrière la sorcellerie », fait-elle remarquer.

La mère du garçon, qui n’avait jamais su quoi que ce soit avant de voir les gendarmes débarquer chez elle, n’exprime pas de la colère, mais de l’inquiétude. « Ce qui m’a beaucoup dérangée, c’est qu’il est lui-même père de famille. Jamais il ne se permettrait de faire ça à ses propres enfants », estime-t-elle. « Je veux qu’il soit jugé de telle sorte qu’il ne fasse plus ça. » La vice-procureure de la République, Charlène Delmoitié, exprime la même volonté. Elle note qu’il n’y a que des regrets de la part du prévenu, mais « pas de remise en question ». « Ce n’est pas de l’opportunisme, c’est bien pensé », au sujet du fait qu’il attire chez lui les victimes contre la promesse d’avoir à manger. Elle requiert trois ans de prison avec mandat de dépôt, ainsi qu’un suivi pendant cinq ans. Elle demande aussi qu’il ait une interdiction d’avoir une activité en lien avec les mineurs. Le tribunal a suivi ces réquisitions par décision contradictoire. Il fait droit à l’indemnisation des victimes, soit 3.000 euros pour l’enfant et 1.000 euros pour sa mère.

Deux membres d’une bande de Majicavo relaxés

Des témoignages contradictoires ont permis à deux jeunes hommes de 33 ans et 22 ans d’être relaxés par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi. Liés à la bande de Medellin, connue à Majicavo-Koropa pour des faits de délinquance, ils étaient poursuivis pour le caillassage d’une résidence des Hauts-Vallons et des forces de l’ordre, le soir du 23 décembre 2023. Si plusieurs personnes, dont des mineurs, ont pu être interpellés dans cette affaire, la participation des prévenus n’est pas clairement établie. Selon deux mineurs, ils étaient également présents, le plus âgé serait même un des meneurs de la bande avec « Chifou » (notamment lié à la mort de « Kibama », tué par balles le 27 février 2024). « Ils disent ça parce qu’ils sont de la bande de Gotham et nous de Medellin. Mais c’est eux qui sont dans des bails aux Hauts-Vallons », se défend celui de 33 ans, avant de mettre en avant qu’il est en situation régulière, qu’il travaille et a deux enfants.
Alors qu’ils ne sont pas identifiés par les témoins et les victimes, mais reconnus que par deux auteurs, la vice-procureure Charlène Delmoitié admet un manque d’éléments et demande la relaxe, tout comme maître Erick Hessler, l’avocat du plus âgé. Si, par décision contradictoire, ils ont pu obtenir une relaxe, ce mardi, les deux hommes restent en détention provisoire pour leurs rôles supposés dans une autre affaire.

 

Condamné pour avoir frappé son épouse

Un homme de 38 ans, originaire de Tsingoni, a été condamné pour avoir blessé l’une de ses épouses. Le soir du 22 mars 2022, c’est après un nouvel épisode de violences dans leur domicile dans la commune de Dembéni qu’elle a décidé de se rendre à la gendarmerie d’Hajangoua. Face aux gendarmes, elle a raconté que pris d’un excès de jalousie, il lui a donné des gifles, serré la mâchoire et lui a cassé ses deux téléphones. Elle a également décrit des années marquées par ce type de comportement, ainsi que des rapports sexuels sous la contrainte lors des premières années de concubinage. Interpellé, l’intérimaire dans le bâtiment a avoué les coups et les relations sexuelles forcées. Présentant des excuses à son ancienne compagne, il met cela sur le compte de la jalousie. Pour la vice-procureure, les blessures du 22 mars prouvent les violences exercées par le compagnon, l’ancienne épouse ayant eu quatre jours d’ITT. Charlène Delmoitié demande en revanche que la durée de la prévention pour les agressions sexuelles soit ramenée entre 2016 et 2019, la victime n’ayant pas fait mention de contrainte jusqu’en 2022, l’année où ils se sont séparés.
Pour maître Kassurati Mattoir, « cette violence aurait pu être perçue par son autre épouse ou l’enfant qu’il a eu avec la victime, mais il n’y a rien eu de tout cela ». Si elle ne s’oppose pas à une condamnation, elle demande de prendre en considération les horaires de travail de son client pour aménager sa peine. Le tribunal a choisi, par décision contradictoire, de condamner l’homme à trois ans de prison dont deux ans avec sursis. Alors qu’il a fait cinq mois en détention provisoire, il fera quelques mois de plus sous bracelet électronique. Il a également une obligation de soins et de travail.

Développer l’agriculture, étendre les marchés… des pistes pour rendre la vie moins chère en Outre-mer

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Ivan Odonnat, président de l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer (Iedom), à gauche, a été présenté en début de conférence par Patrick Croissandeau, directeur de l’Iedom à Mayotte, à droite.

Ce lundi, le président de l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer (Iedom), Ivan Odonnat, était présent au lycée des Lumières, à Mamoudzou, pour tenir une conférence lors des Rencontres de la politique monétaire. La société filiale de la Banque de France tient en effet à rendre accessible les sujets monétaires au plus grand nombre, et en a profité pour expliquer les raisons du coût de vie élevé dans les départements d’Outre-mer.

Vulgariser la politique monétaire

Dans un contexte économique ayant connu des crises successives, entre la crise financière de 2008, la pandémie de Covid-19 ou encore la guerre en Ukraine, la Banque de France a initié en 2021 les Rencontres monétaires, afin d’aller au contact de la population et rendre accessible les enjeux économiques. Cette démarche s’est étendue aux départements d’Outre-mer, avec l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer (Iedom), société filiale de la Banque de France, en 2023. « Sur les quinze dernières années, on a connu une succession de chocs sur le plan mondial. À la Banque de France, on s’est dit qu’il fallait qu’on explique et qu’on fasse comprendre la politique monétaire au public », développe le président de l’Iedom, Ivan Odonnat. Une démarche utile, au regard du micro-trottoir réalisé à Mayotte présenté au début de la conférence. Si tous les interrogés s’accordent à peu près pour dire que les prix augmentent sans cesse sur l’île, on constate bien que les raisons de cette augmentation sont finalement peu comprises. Face à ce tableau, l’Iedom se donne pour mot d’ordre de « communiquer et écouter » la population, et de mener un réel travail de pédagogie, comme à travers ces rencontres.

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Ivan Odonnat, président de l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer (Iedom), à gauche, a été présenté en début de conférence par Patrick Croissandeau, directeur de l’Iedom à Mayotte, à droite.

Une inflation en hausse à Mayotte

Le représentant de l’Iedom, après avoir replacé le contexte inflationniste sur le plan mondial, s’est concentré sur l’inflation à Mayotte. Il indique ainsi que les prix à la consommation sont en moyenne 10 % plus élevés sur l’île que dans l’Hexagone en 2022. Néanmoins, ce n’est pas le département d’Outre-mer le moins bien loti. Cette différence est de 16 % en Guadeloupe et de 14 % en Guyane et en Martinique. Elle est en revanche de 9 % à La Réunion. Quand on scrute les chiffres concernant le prix des produits alimentaires, l’inflation grandissante est cependant criante pour l’île aux parfums : si sur ces denrées, la différence de prix avec l’Hexagone était de 19 % en 2015, elle était de 30 % en 2022, selon l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques). Une augmentation qui s’explique par le contexte inflationniste général dû à la pandémie de Covid-19 en 2020 et à la guerre en Ukraine déclenchée en 2022 par l’invasion russe, qui a engendré, entre autres, une hausse des coûts des matières premières agricoles et des produits pétroliers pour l’ensemble du globe.

Une vie structurellement plus chère

Mais la vie chère n’est pas nouvelle en Outre-mer. Alors pourquoi ? C’est la question à laquelle Ivan Odonnat a essayé de répondre, en décrivant les facteurs structurels de ce coût de la vie particulièrement élevé hors Hexagone. Premièrement, ces territoires, tous insulaires sauf la Guyane, ont un marché étroit, c’est-à-dire que la petite taille de la population et donc du marché offre moins de possibilités de ventes aux producteurs, donc les prix restent élevés. « On pourrait, par exemple, réfléchir à étendre ces marchés avec de l’exportation au niveau régional », émet comme idée le représentant de l’institution financière. L’éloignement des ressources d’approvisionnement, forçant à une importation de beaucoup de produits, contribue également à maintenir des prix à un niveau élevé. Enfin, des facteurs comme la fiscalité (à Mayotte, l’octroi de mer) ou encore les risques environnementaux pèsent dans la balance. Le président de l’Iedom rappelle ainsi que les prix à La Réunion ont augmenté en début d’année à cause du passage du cyclone Belal.

Réduire les importations

Pour remédier à ces causes structurelles, quatre pistes de réflexion ont été présentées. Tout d’abord, il faut renforcer l’autonomie alimentaire en investissant dans l’agriculture et la transformation industrielle, pour réduire la chaîne d’approvisionnement et les importations. Il faudrait aussi améliorer la connexion des territoires d’Outre-mer aux routes maritimes en développant la coopération régionale. « D’autant plus que Mayotte, se trouvant dans le canal du Mozambique, a un atout extrêmement fort pour devenir une base pour les pays voisins », note le président de l’Iedom. Il ajoute qu’accélérer la transition énergétique est nécessaire, en profitant des atouts propres aux Outre-mer en matière d’énergies renouvelables. En effet, l’utilisation des énergies fossiles pour fabriquer de l’électricité, une pratique qui a augmenté ces vingt dernières années en Outre-mer au fur et à mesure qu’elle a diminué dans l’Hexagone, contribue à maintenir des prix à la consommation élevés. Pour l’institut, il est aussi absolument nécessaire de soutenir le développement du tissu entrepreneurial local, notamment industriel. Une dernière piste qui s’ajoute aux quatre précédentes serait de jouer sur la fiscalité, en réformant l’octroi de mer.

Cet impôt historique, qui date de l’époque coloniale, a initialement été mis en place pour favoriser la production locale. Or, aujourd’hui, il s’applique à tous les biens, même ceux qui ne sont pas produits localement.

Michel Madi : « Nous voulons que ce soit la fête du tourisme »

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Michel Madi est le directeur général de l’Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM).

La deuxième édition des « Trophées du tourisme de Mayotte » est attendue par les acteurs du monde touristique. Cette année, elle promet de belles surprises aux principaux concernés. Michel Madi, le directeur général de l’Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte, nous donne un avant-goût dans cette interview, tandis qu’il ne reste que quatre jours pour sélectionner vos candidats préférés via le formulaire en ligne (tourisme.yt/vote).

Flash Infos : Quel bilan faites-vous de la première édition des Trophées du tourisme ?

Michel Madi : J’en fais un bilan très positif. On avait l’appréhension de la première édition. On ne savait pas comment les opérateurs touristiques allaient réagir. D’autant plus que ça a été fait l’année dernière, dans une période compliquée. L’activité touristique a été impactée par la crise de l’eau. Mais finalement, nous avons eu des retours très positifs de la part des opérateurs, des nommés et surtout des lauréats. Cela leur a donné un vrai coup de pouce au niveau de la visibilité à Mayotte. Notamment pour ceux qui ne sont pas connus, puisque leurs portraits sont diffusés sur le site et les réseaux sociaux, il y a une couverture médiatique importante. C’était la première édition donc nous avons forcément eu quelques critiques, mais nous avons essayé de les rattraper cette année, notamment avec les catégories. L’année dernière, nous avions six catégories, et pour cette deuxième édition nous en avons deux supplémentaires. La première est celle de l’hébergement alternatif, nous l’avons rajoutée pour faire la distinction avec l’hôtellerie. Et la deuxième est la catégorie des institutions et collectivités attractives pour les différencier des associations.

F.I. : Quelles sont les autres nouveautés de cette deuxième édition ?

M.M. : Pour cette deuxième édition, nous sommes en train de travailler pour qu’il y ait une diffusion de la cérémonie en direct sur les réseaux sociaux. Ça serait sur la page Facebook de la Somapresse (page Facebook Mayotte Hebdo) qui est notre partenaire en termes d’organisation pour cet événement, la page de l’AaDTM et peut-être aussi la page de Mayotte la 1ère, pour que la diffusion soit la plus large possible.

F.I. : Comment sont choisis les nommés ?

M.M. : L’année dernière, nous étions sur un jury de treize personnalités et cette année nous en avons quinze. Elles viennent du monde économique, touristique, de l’entreprise, de l’environnement, de l’économie sociale, de la banque, de la culture, etc. Ce sont toutes les composantes d’une entreprise touristique. Il y a eu une première réunion de ce jury qui a identifié une cinquantaine de structures, puis ils ont fait un pré-vote en se basant sur des critères précis afin de retenir cinq nommés par catégorie. Puis les votes sont lancés. Le vote du public compte pour 40% et celui du jury pour 60%, tout simplement parce qu’il y a des critères qu’on doit regarder de plus près pour choisir le lauréat, et le public ne maîtrise pas toujours ces critères.

F.I. : Pourquoi avez-vous souhaité lancer les Trophées du tourisme de Mayotte ?

M.M. : Dans beaucoup de territoires en France hexagonale, il y a les trophées du tourisme qui permettent de valoriser les acteurs touristiques. À Mayotte, nous avons mis un peu de temps, mais on a été obligés de le faire à cause de l’actualité, puisque nous constatons que d’année en année, les différentes crises qui se succèdent mettent à mal l’activité touristique. Nous avons donc changé notre stratégie en essayant de travailler plus le tourisme local afin que les locaux soient davantage des consommateurs en matière de tourisme à Mayotte. Cela a été renforcé après la crise Covid. Durant cette période, on a vu que toutes les destinations, même internationales, misaient en priorité sur la population intérieure. On a cherché des moyens pour promouvoir et valoriser les acteurs touristiques aux yeux de la population locale. Cela passe par le salon du tourisme, mais il nous fallait aussi un moment pour témoigner notre reconnaissance à ces opérateurs qui ont pris un risque d’investir sur Mayotte et qui traversent des difficultés. L’objectif est de pérenniser les Trophées du tourisme. Nous voulons que ce soit la fête du tourisme. Pour le moment, nous l’organisons dans le cadre du Salon du tourisme, mais il n’est pas exclu que dans les prochaines années, ce soit un moment à part entière.

F.I. : Comment se porte le tourisme à Mayotte ?

M.M. : Le tourisme à Mayotte ne se porte pas très bien. À cause des différentes crises, les chiffres sont en baisse cette année. Les barrages du début d’année n’ont pas permis aux acteurs touristiques d’exercer leurs activités. À cela, s’ajoute l’image qu’a Mayotte à l’extérieur, on a beaucoup de mal à attirer les touristes en ce moment. Mais c’est comme une entreprise, il y a des hauts et des bas et quand il y a des bas, il faut savoir se retrousser les manches pour travailler encore plus dur et pouvoir aller de l’avant.

F.I. : Quelle est votre stratégie pour développer le tourisme à Mayotte ?

M.M. : Au niveau de l’AaDTM et des partenaires, on lance des projets pour pouvoir préparer les fondements sur lesquels on peut parfois passer un peu trop vite, notamment sur la formation des opérateurs, la formation des jeunes. Au niveau de l’hôtellerie, nous avons mis en place le club des hébergeurs. En fait, ce temps où l’activité est en berne, nous permet de travailler sur les bases pour pouvoir relancer la machine. Le pôle ingénierie de l’AaDTM travaille également sur l’offre avec le fond de tourisme durable, avec la signalisation touristique, etc. Ce sont des dossiers qu’on présentera à la rentrée.

Tous les portraits des sept catégories sont à retrouver sur le site tourisme.yt et dans les deux dernières éditions de Mayotte Hebdo (n°1098 et n°1099). Vous pouvez directement voter, jusqu’au dimanche 1er septembre, sur le formulaire en ligne (tourisme.yt/vote).

A l’école Boboka, une rentrée synonyme de virage numérique

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Un tableau numérique a remplacé le Veleda dans la salle de classe de grande section de l’école maternelle Boinali Zaina (Boboka). Ce mardi 27 août, le professeur active une animation en anglais devant les élèves. Comme dans cet établissement de Mamoudzou, un tableau et trente tablettes numériques seront mis en place dans chaque école maternelle et élémentaires de la commune dans les deux prochains mois, soit dans 37 groupes scolaires. Des équipements qui visent à réduire la fracture numérique en apprenant à tous les enfants à s’en servir.

En maternelle, ces outils seront utilisés pour l’apprentissage de l’anglais et en élémentaire ils pourront être utilisés dans toutes les disciplines. Des investissements qui s’inscrivent dans la politique d’excellence éducative portée par le maire de Mamoudzou. « L’enseignement numérique très tôt vise à former demain des citoyens aguerris », souligne Ambdilwahedou Soumaïla, qui a visité l’école avec Jacques Mikulovic. L’utilisation de ces équipements s’accompagnera d’un éducation au numérique pour apprendre aux jeunes « de ne pas croire tout ce qu’on voit sur internet ». Le recteur de l’académie de Mayotte salue aussi le déploiement de ces outils, utiles « pour renforcer les apprentissages. Le numérique peut être mis au service de la société », estime-t-il.

Ces équipements coûtent 2,8 millions d’euros à la Ville, qui a pu bénéficier de subventions du Fonds européen de développement régional (Feder) et de l’État.

Un séisme de magnitude 4,9 ressenti à Mayotte ce mardi soir

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“Il n'y a pas de vigilance tsunami, ni de dégâts signalés à ce stade.”, précise la préfecture.

“Un séisme ressenti de magnitude de l’ordre de 4.9 a été enregistré le 27 août 2024 à 18h51 heure locale Mayotte par le réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte (Revosim)”, indique la préfecture ce mardi soir. L’épicentre a été localisé à 40 km à l’est de la Petite-Terre, à 48 km de profondeur, dans la zone du volcan Fani Maoré.

“Il n’y a pas de vigilance tsunami, ni de dégâts signalés à ce stade”, précise les services de l’Etat. Le réseau reste en vigilance sur d’éventuels événements consécutifs.

L’association Les Naturalistes victime de « menaces » à M’tsamoudou

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Les Naturalistes, l’association protectrice de l’environnement, assure faire l’objet « d’accusations et de menaces concernant sa présence chaque semaine sur le site de Saziley. » Ces menaces parfois « très agressives visent à interdire totalement l’accès des Naturalistes à la plage de Saziley et au parking de M’tsamoudou ; il y a même eu menace d’incendie de voiture », explique-t-elle dans un communiqué publié ce mardi 27 août.
Si celle-ci se rend depuis plusieurs années dans le sud de Grande-Terre, c’est pour y organiser des bivouacs découverte de pontes de tortues à Saziley. A partir de 2019, elle est en outre présente deux fois par semaine sur ce site pour mener un suivi scientifique des montées et pontes de ces animaux marins. Enfin, elle participe depuis 2021 au pacte de sauvegarde des tortues marines lancé par la préfecture de Mayotte en organisant des patrouilles anti-braconnage sur les plages du sud.
Ses membres déplorent « l’absence totale de dialogue préalable » et précisent « qu’ils ne privatisent pas la plage de Saziley ». Ils rappellent qu’il s’agit d’un terrain public appartenant au Conservatoire du littoral. Ils y œuvrent avec son accord et celui des deux cogestionnaires, la communauté de communes du Sud (CCSud) et le conseil départemental de Mayotte. « On n’empêche personne d’accéder à Saziley. » La seule contrainte d’accès -qui s’applique aux quatre sites principaux de plages de ponte de tortues : Papani, Moya, Charifou et Saziley- est l’interdiction d’accès de nuit, de 18 h à 6 h, par arrêté préfectoral, pour protéger les pontes de tortues.
Les Naturalistes regrettent « l’insuffisance de communication sur la réglementation en vigueur sur les plages car cette méconnaissance explique pour une part les tensions actuelles » et considèrent que : « les acteurs institutionnels (Conservatoire du littoral, CCSud, Département, Dealm-État) ont en charge la réglementation et son application ».

Miss France en visite pour couronner Miss Mayotte 2024

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Miss France 2024, Eve Gilles, sera présente à Mayotte pour le couronnement de la future Miss qui représentera l’île. L’élection de Miss Mayotte 2024 est en effet prévue pour ce samedi 31 août, à l’hôtel Ibis, en Petite-Terre. La représentante du concours national arrivera le jeudi 29 août, ce qui lui permettra d’avoir quelques jours pour découvrir l’île aux parfums, avant de remettre de ses mains la couronne à la miss mahoraise. La population est invitée à venir accueillir Eve Gilles, le 29 août, à 17h30, à l’aéroport Marcel-Henry.

Une réunion sur différentes formations professionnelles à Sada

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L’École supérieure de commerce et de gestion de Mayotte (ESCGM), en collaboration avec le Centre communal d’action sociale (CCAS) de Sada, organise une Information Collective à destination des personnes ayant un niveau CAP ou BEP jusqu’à Bac+2, le mercredi 28 août, à partir de 9h à la MJC de Mangajou. Cela doit permettre au public de découvrir les formations proposées et préparer leur avenir professionnel. Il y aura notamment des informations sur les formations pour devenir formateur professionnel d’adultes, secrétaire comptable, réceptionniste en hôtellerie, développeur web ou encore employé commercial.

Grand nettoyage à Hamaha et Hauts-Vallons

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La Ville de Mamoudzou a organisé une opération de nettoyage communale ce week-end dans les quartiers de Hamaha et de Hauts-Vallons, à l’aide d’associations et des habitants engagés dans la propreté urbaine. Près de 26 tonnes de déchets ont ainsi été évacuées dimanche. Les prochains nettoyages auront lieu à Tsoundzou, le 15 septembre, et à Vahibé, le 13 octobre. Ces actions qui entrent dans le cadre de la politique de la Ville, qui a fait de la propreté urbaine sa cause communale.

Le Mapping Debaa à M’tsangamouji ce jeudi

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Cette semaine, le Mapping Debaa sera projeté le 29 août dans la cour de l’école primaire de M’liha, de 19h à 20h, dans la commune de M’tsangamouji. Cette activité culturelle fait le tour de l’île pour proposer au public de découvrir ou redécouvrir ces chants traditionnels mahorais à travers des projections murales.

Deux mois après l’incendie, c’est la rentrée au collège de Dzoumogné

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Le bâtiment de l’établissement qui a été détruit par les flammes comprenait sept salles de classe.

La rentrée scolaire a eu lieu au collège de Dzoumogné, ce lundi 26 août, là où le feu avait détruit une partie des bâtiments, fin juin. Sept salles de classe ont disparu dans les flammes. Alors que les effectifs sont en hausse, les emplois du temps ont dû être réorganisés pour accueillir tous les élèves.

« Ici, c’est l’infirmerie », présente un professeur à sa classe de sixième qui visite l’établissement. En cette matinée de rentrée scolaire, ce lundi, l’ambiance semble apaisée. Les arbres de la cour ont été taillés, la cour impeccablement nettoyée, tout est prêt pour accueillir les 1.500 élèves, cent de plus que l’année dernière.

Pourtant, rien ne garantissait leur accueil pour la rentrée scolaire. Le 23 juin, un incendie a ravagé une partie du collège de Dzoumogné. « Sept salles de classes ont disparu sous les flammes », relate Belkacem Bakhta, principal de l’établissement, soit un bâtiment entier. Un événement traumatique survenu à quelques jours de l’examen du brevet des collèges qui s’est finalement tenu au lycée professionnel, situé de l’autre côté de la rue.

« Je suis heureux de vous voir ici »

C’est donc avec une grande joie que le principal fait visiter le collège, deux mois après l’incendie, à Jacques Mikulovic, recteur de l’académie de Mayotte, et à Thierry Denoyelle, directeur académique, ce lundi matin. « Le collège est là, il est fonctionnel. Qu’est-ce que je suis heureux de vous voir ici », s’enthousiasme le principal devant des élèves de sixième de la classe Anglais et Culture de l’océan indien (Acoi), qui a vu le jour cette année avec « le choc des savoirs ». Après le moment douloureux de l’incendie, au cours des derniers mois, l’une de ses missions a été de « rassurer les familles, les élèves, et le personnel », raconte-t-il.

Alors que les circuits d’eau et d’électricité ont été dégradés par le feu, la première étape a été de sécuriser l’établissement pour pouvoir garantir le retour des effectifs. « La mise en sécurité a été faite », précise Belkacem Bakhta. Avec un nombre de bâtiments moindre et un effectif en hausse, les emplois du temps ont dû être remaniés pour réussir à accueillir l’ensemble des jeunes, les cours s’étalent donc du lundi au samedi.

Les livres du CDI sauvés

Pendant l’été, plusieurs entreprises se sont mobilisées pour assurer les travaux. Une coursive a été déjà réparée. A Mayotte, le rectorat a la charge de la construction et de l’entretien des collèges et lycées à la différence du reste de la France, où ces compétences reviennent respectivement aux départements et aux régions. Le centre de documentation et d’informatique (CDI) qui s’était effondré va rouvrir ses portes d’ici quelques jours. Une bonne surprise a été constatée. Alors qu’on le croyait intégralement détruit, en réalité « 99 % de la ressource documentaire a été sauvée », se réjouit Belkacem Bakhta. « A Mayotte, on ne s’attaque pas au savoir », plaisante le recteur. Les jeunes pourront donc retrouver les ressources du CDI. Ce lundi, seuls les élèves de sixième ont fait leur rentrée, le reste de la semaine, ce sera au tour des autres niveaux.

850 élèves font leur rentrée au LPO de Dzoumogné

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La direction du lycée professionnel de Dzoumogné. De gauche à droite, Aziz Gaye, proviseur adjoint, Suzie Martias, la proviseure, Jacques Mikolovic, le recteur de l’académie, et Hugues Humbert, directeur délégué à la formation professionnelle et technologique.

Le lycée professionnel de Dzoumogné a aussi fait sa rentrée, ce lundi matin. Deux nouvelles filières ont vu le jour pour cette année scolaire, un baccalauréat professionnel Métal Aluminium Verre (MAV) et un bac technologique électricien. « La formation de monteur en installations sanitaires est également remplacée par celle de métallier car nous nous sommes rendu compte que le besoin dans ce domaine sur le territoire est plus fort », souligne Hugues Humbert, directeur délégué à la formation professionnelle et technologique du lycée. L’établissement professionnel souffre d’un manque de professeurs, dû notamment à des changements de fonction, quatre d’entre eux n’enseignent plus, mais occupent désormais des postes de coordinateurs dans l’Éducation nationale. « Nous connaissons des difficultés pour recruter des enseignants dans des disciplines très spécifiques, par exemple dans la cuisine, la coiffure. Au lycée de Chirongui, nous recherchons actuellement trois professeurs de couture », reconnaît le recteur, Jacques Mikulovic.

Alors que les bâtiments sont vieillissants et trop étroits, les professeurs attendent avec impatience la livraison du lycée des métiers de Longoni prévue en 2025, où le LPO de Dzoumogné déménagera à terme.

Les locaux désormais inaugurés, place au décollage de la filière

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Annoncé depuis cinq ans, le pôle des métiers de l’aéronautique a ouvert ses portes aux abords de l’aéroport Marcel-Henry, ce lundi. Il préfigure la mise en place d’une politique globale menée par l’académie de Mayotte visant à étaler sur l’ensemble de l’île des pôles de compétences thématiques adossés aux différents lycées.

Au wakeboard, « une fois qu’on arrive à se lever, c’est magique »

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Yoann Hautecloche a créé l’école Wake Up Maluja en 2017.

Le lagon de Mayotte a bien des choses à offrir. Parmi elles, la possibilité de glisser dessus en wakeboard, grâce à l’école Wake Up Maluja. Sous les conseils précieux de Yoann Hautecloche, nous avons pu tester cette activité. 

« Allez, ne réfléchis pas, laisse-toi tirer ! » La voix de Yoann Hautecloche résonne dans le casque qui est de mise lors des sessions de wakeboard. Il y a sept ans, celui qui est tombé amoureux de Mayotte en venant y passer une saison a ouvert l’école Wake Up Maluja, avec laquelle il propose des cours de wakeboard, mais aussi de wakesurf, wakefoil et wakeskate. Initialement détenteur de plusieurs titres nationaux en kayak slalom, l’amoureux des sports nautiques a découvert le wakeboard en 2012, avant de suivre une formation pour devenir moniteur en Floride, aux États-Unis. C’est un vendredi midi que nous le retrouvons, au ponton de plaisance de Mamoudzou. A bord du bateau, il y a également Mathieu, en visite à Mayotte et qui, contrairement à nous, a un niveau confirmé. Après avoir mis un gilet d’impact, direction Majicavo-Koropa par la mer. Ça va être à nous de commencer, et ce, pour la toute première fois. Yoann nous briefe avec patience et bienveillance dans le bateau, et nous fait répéter les gestes pour réussir à se lever sur la planche, mimant la traction de la corde avec ses bras. « Il ne faudra pas tirer sur la corde, mais lâcher prise et se laisser tracter », insiste-t-il.

« Regarde devant toi »

Une fois le casque équipé d’une radio sur la tête, il faut se jeter à l’eau, puis attraper la planche et enfiler ses pieds dans les chausses. C’est en fait à ce moment-là que nous buvons le plus la tasse, avant de comprendre, au bout de la quatrième fois, que cette étape s’effectue plus facilement sur le dos, la tête vers le ciel, sans avoir besoin de regarder ses pieds. On se place ensuite en position accroupie, dos vers le fond de l’eau, les genoux entre les bras qui eux agrippent le palonnier rattaché à la corde. La surface de la planche doit rester perpendiculaire à l’eau. Au fur et à mesure que le bateau commence à avancer, la corde se tend puis commence à nous tracter. Naturellement, la surface de la planche se redresse, comme notre corps, qui doit se laisser porter. Sortir de l’eau dans cette position accroupie sans tomber est le premier cap à passer. « Super, maintenant, tu vas te lever en restant bien droite. Regarde devant toi », indique Yoann dans l’oreillette, depuis les commandes du bateau à moteur. Tout doucement, on essaye de se mettre debout. La réussite est brève, et le réflexe de tirer sur la corde aura eu raison de notre ascension. « Ce n’est pas grave, c’est très bien ce que tu as fait. Deuxième essai ! », nous encourage le moniteur. Puis troisième, puis quatrième, puis cinquième… Nous n’irons pas plus loin que tenir quelques secondes debout. « C’est violent de se lever, mais une fois qu’on y arrive, c’est magique », décrit le pilote du bateau, qui pense notamment aux sessions qu’il organise tôt le matin, pour les clients qui souhaitent profiter du lagon avant d’aller au travail. Les quelques instants que nous passons à glisser sur la surface du lagon sont en effet fabuleux.

Au bout d’une vingtaine de minutes, c’est au tour de Mathieu de profiter. Ce dernier se lève sans encombre et part pour quinze à vingt minutes de glisse sur la vague formée par le bateau. Ce dernier fait des virages, des switch (changement de pied en avant) et des ollies (sauts), encouragé et aiguillé par Yoann, toujours aux manettes. Ce dernier rappelle la philosophie de ces sessions : s’agissant d’une école, le but est certes de s’amuser, mais aussi de progresser et repartir avec des conseils. Une fois le tour de Mathieu passé, c’est encore à nous. Cette fois, nous gardons à l’esprit le conseil de bien se lever et rester debout : serrer les fesses. Et ça marche. Cette fois, on arrive à se lever du premier coup et rester debout une vingtaine de secondes. « Regarde bien droit, vers le moteur du bateau, mets ta jambe gauche devant », peut-on entendre dans l’oreillette. C’est en tentant de virer que la grâce s’interrompt. Une tasse plus tard, nous recommençons plusieurs fois, avec plus ou moins de succès. Si lors des derniers essais, la fatigue commence à se faire sentir, on se sent progresser. « Le progrès se fait toujours sentir à la deuxième session », nous avait prévenu notre professeur.

Progresser et s’amuser

La chose est valable pour Mathieu. Pour son deuxième quart d’heure, il est initié au 360 glissé, une figure qui consiste à faire un tour sur soi-même en faisant passer le palonnier dans le dos. La tâche n’est pas aisée pour l’apprenti, mais notre moniteur continue de l’encourager avec positivité à travers l’oreillette. « On essaye encore une fois, puis après, fais ce qui te fait plaisir », lance-t-il, précisant que si le but des sessions sont de progresser, elles ont aussi pour objectif de s’amuser. « J’essaye toujours d’équilibrer les deux. » Après quelques sauts, Yoann propose à Mathieu de glisser derrière le bateau pendant le retour au port. « C’était génial ! », s’exclame ce dernier une fois à quai. Pour le moniteur, le wakeboard est sûrement un des sports de glisse les plus accessibles. « On voit que c’est facile de progresser en wakeboard. Beaucoup de gens qui n’ont pas l’habitude des sports de glisse peuvent rapidement s’amuser avec ce sport », explique celui qui ne se lasse pas de voguer sur le lagon mahorais.

Des prestations variées pour tous les goûts

La séance de bateau est de 68 euros que ce soit pour le wakeboard, le wakesurf, le wakeskate ou le wakefoil. Des abonnements existent également, avec par exemple une formule à 600 euros pour un nombre de sorties illimitées pendant six mois. Les sorties se font jusqu’à quatre élèves et durent trois heures. Il y a plusieurs créneaux par jour : de 5h30 à 8h, de 12h à 15h et de 15h à 18h. Il est possible de réserver les sessions directement sur le site internet de l’école, wake-up-maluja.fr. Yoann Hautecloche propose également des séances de ski nautique et de bouée tractée à la demande.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes