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Fin du droit du sol : Mansour Kamardine : « Nous avons gagné la bataille idéologique »

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Mansour Kamardine nous a reçu chez lui à Mangajou pour évoquer son dernier livre sur l’abrogation du droit du sol. L’ancien député dit en avoir trois autres en phase de relecture.

L’annonce faite par Gérald Darmanin, le 11 février, de vouloir supprimer le droit du sol à Mayotte pour lutter contre l’immigration irrégulière n’a pas surpris Mansour Kamardine. Partisan de longue date de cette abrogation, l’ex-député défend cette idée dans un livre intitulé « Lois Mayotte : de la suppression du droit du sol ? ». Il nous a reçu chez lui pour s’en expliquer.

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Flash Infos : Depuis combien de temps défendez-vous cette abrogation du droit du sol à Mayotte ?

Mansour Kamardine : Elle est sur le bureau du parlement depuis 2005. Cette année-là, François Baroin (N.D.L.R. ministre de l’Outremer de 2005 à 2007) l’a posée sur la table lors d’un déplacement à Saint-Pierre-et-Miquelon en août. Moi-même, j’ai déposé une proposition de loi, un mois plus tard, pour dire que la situation à Mayotte nous impose de nous interroger sur le droit du sol. Je note que François Bayrou avait dit en 2007 que c’était la solution. En 2014, François Hollande et Manuel Valls ont instauré le visa territorialisé, qui est l’expression vile de la réaction xénophobe et raciste. Pour eux, Mahorais et Comoriens sont tous noirs, musulmans, on doit donc tous rester entre nous et ne pas aller à Paris les e****der. C’est ça le sens de ce visa. En 2017, Manuel Valls avait dit que le sujet pour Mayotte n’était pas l’abrogation du droit du sol, mais la continuation de l’investissement dans les écoles et le logement social. C’est dans la continuité de la politique de François Mitterrand qui était de rechercher les voies et moyens pour que Mahorais et Comoriens retrouvent « une unité ».

F.I. : Est-ce que la publication de votre ouvrage est une manière de convaincre les réticents qu’il s’agit d’une bonne solution pour Mayotte ?

M.K. : Nous avons gagné la bataille idéologique. Dans le débat politique actuel, on constate que la droite dit qu’il faut le faire et éventuellement en Guyane aussi. La gauche estime que c’est une atteinte à l’unité de la République, il ne faut pas le faire. Et quand on a un président de la République et un ministre de l’Intérieur et de l’Outremer qui disent oui, il faut le faire. Je crois que c’est une victoire idéologique. C’est quelque chose qui se fera. La difficulté que nous avons est de pouvoir éviter un débat frontal et inutile qui desservirait Mayotte. Car les opposants vous disent que si on le fait à Mayotte, le gouvernement sera tenté de le faire ailleurs. Il faut régler cet aspect-là car la situation à Mayotte n’est pas la même que celle de l’Hexagone. Quand l’immigration représente 10% dans l’Hexagone et 60% ici, vous ne réglez pas les problèmes avec les mêmes lois.

F.I. : Pour vous, quels sont les arguments qui légitiment une suppression du sol ?

M.K. : Quand on regarde, tout le monde veut aller à Mayotte accoucher, sans doute pour des raisons liées à l’absence d’infrastructures sanitaires, mais pas que. Les gens qui viennent le disent clairement, ils souhaitent que leurs femmes accouchent à Mayotte pour que leurs enfants accèdent à la nationalité française. C’est le sésame qui empêche l’expulsion, permet d’avoir accès à la santé, au logement. Au milieu de tout ça, il n’y en a pas un qui est heureux d’être Français, ils veulent que Mayotte devienne comorienne.

F.I. : Est-ce que c’est vraiment le cas ? Ceux qui viennent ici le font parce que justement Mayotte est française.

M.K. : C’est tout le paradoxe. Les Comores sont un territoire de paradoxes. On est heureux de venir parce que Mayotte est française, mais en même temps, il faut qu’elle soit rattachée aux Comores parce qu’elle serait à l’origine de tous les maux de Comores. Et malheureusement, c’est un discours que l’on peut retrouver aussi chez des Franco-français. Ensuite, vous avez près de 11.000 naissances à Mayotte par an dont 80% sont des étrangers et dont une bonne partie sont des Comoriens (N.D.L.R. en 2022, sur 10.770 naissances,  l’Insee comptabilise 75% de mères étrangères, mais 55% des nouveau-nés ont au moins un parent français). Intégrer et assimiler une communauté beaucoup plus importante que celle mahoraise, cela ne peut pas se faire. Et c’est exactement ce qui se passe, les effets sont omniprésents. La langue, la culture mahoraise, les traditions mahoraises ont quasiment disparu. A cela, se conjugue le phénomène de violence, les gens n’osent plus sortir la nuit, toutes les manifestations culturelles ou cultuelles, tout ça est terminé. Dans les vingt ou trente ans qui viennent, il n’y aura plus de Mahorais dans le sens que l’on a connu, il y a vingt ans. Ce n’est pas une perspective que je souhaite.

F.I. : Sur quoi fondez-vous cette hypothèse ?

M.K. : Pour le rapport que nous préparions avec Guillaume Vuilletet (N.D.L.R. les deux ex-députés étaient les rapporteurs d’une mission d’information sur la situation du département de Mayotte), nous avons eu beaucoup d’éléments. J’ai moi-même interrogé le gouvernement. A titre d’exemple, selon le ministère de la Justice, sur la période de 2012 à 2017, la France a fait plus de 10.000 jeunes Franco-comoriens par an. Ce sont des gens qui ont des droits que vous et moi, et c’est normal. Mais cela veut dire que dans vingt ans, ils seront plus nombreux que le nombre d’électeurs à Mayotte (N.D.L.R. 98.109 aux dernières élections législatives). On perd ainsi par la démographie ce que l’on a gagné dans les urnes.

F.I. : Vous vous appuyez beaucoup sur des chiffres. Mais concernant les naissances, vous mentionnez peu ceux qui sont nés de père ou de mère de nationalité française.

M.K. : Il est clair que 75% des naissances le sont de mères comoriennes. A côté de ça, il y a quelque chose comme 7.500 reconnaissances. Et quand on dit reconnaissances, j’entends derrière et c’est ce que je dis, il y a les fausses reconnaissances. Ce sont des Mahorais, des métropolitains. Il en est de même pour le Pacs (Pacte civil de solidarité). Dans les officines de notaires, dans les mairies, c’est devenu un sport territorial. Car dit Pacs dit régularisation derrière. Je prends exemple sur un homme qui est venu au cabinet et m’a dit avoir reconnu onze enfants de onze femmes différentes. Il disait avoir été payé cent euros et que c’était un Grand Comorien qui était venu pour lui faire signer les papiers. On m’a dit qu’à Sada, un autre en avait reconnu une quarantaine. La fraude est avérée. C’est sûr que dans le jeu, les Mahorais ne sont pas exempts de critiques. Ils n’ont pas toujours un comportement responsable.

F.I. : Mais si on supprime le droit du sol, est-ce qu’il n’y aurait pas davantage de fausses reconnaissances puisque ce serait l’unique moyen de naturaliser son enfant ?

M.K. : La suppression du droit du sol ne suffirait pas à elle de toute seule pour régler le problème. Il n’y a pas une solution, il y a d’autres solutions, des outils à mettre en place. Je prends l’exemple d’une femme qui vient à accoucher à Mayotte. Elle va bien, son enfant aussi, tant mieux. Qu’est-ce qui empêche le préfet de Mayotte de lui remettre une OQTF*pour qu’elle rentre aux Comores ? Sur ce point, je vous le dis, les services de l’État ont imaginé que c’était interdit. Nous avons eu cet échange quand Bruno Retailleau était là (N.D.L.R. le nouveau ministre de l’Intérieur était à Mayotte au début du mois de mai lorsqu’il était président des sénateurs LR) et on nous a sorti ça. Si nous appliquons des textes contra legem, nous ne nous en sortirons pas. J’ai appelé aussi de mes vœux un véritable plan global qui justifierait d’un point de vue administratif que toute la chaîne de l’immigration (la surveillance, l’interpellation, la reconduite, la régularisation) soit pilotée par un seul. Le général de gendarmerie et le directeur territorial de la police nationale accepteraient alors de placer leurs hommes sous l’autorité d’un préfet délégué à l’immigration.

F.I. : Qu’est-ce qu’il ferait de plus que le sous-préfet chargé de la lutte contre l’immigration clandestine que l’on a aujourd’hui ?

M.K. : Le préfet est un élément de la lutte contre l’immigration. Le sous-préfet fait un travail formidable, mais entre lui, le préfet, le DTPN, le général et le secrétaire général de la préfecture, on a un pouvoir dilué. Et cette dilution est la meilleure façon d’empêcher le pouvoir d’être efficace. Là, on saurait que tout ce qui touche à la question migratoire est du ressort du préfet délégué à l’immigration. Il ne rendrait compte qu’au préfet.

F.I. : Pour revenir sur la question du droit du sol, est-ce que les conséquences d’une abrogation ont été évaluées ? En 2018, la modification du droit du sol (un enfant né à Mayotte de parents étrangers ne peut pas acquérir la nationalité française si au moins l’un des deux parents n’est pas légalement sur le territoire les trois mois avant la naissance) fait que de plus en plus de jeunes se voient refuser la nationalité et se retrouvent coincés ici.

M.K. : L’amendement Thani a été un bel amendement, mais il s’est arrêté au milieu du gué. Il a favorisé la fraude à la reconnaissance de paternité. C’est pour cela qu’il faut aller plus loin. Le cas de ces étudiants est un dévoiement de nos textes. La loi dit que l’école est obligatoire jusqu’à 16 ans. Si vous avez votre baccalauréat, vous n’êtes plus dans l’obligation, vous n’êtes plus jeune. Vous devez pouvoir soit vous rendre aux Comores parce qu’ils ont leur propre réseau de formations, soit vous rendre ailleurs. L’idée d’imaginer que ces jeunes sont abandonnés est fausse, ils refusent simplement d’accepter ce qu’ils sont, c’est-à-dire des Comoriens. Et ils peuvent partir, 350 étrangers ont par exemple eu l’autorisation de partir de Mayotte l’année dernière pour continuer leurs études.

F.I. : Toujours sur l’amendement Thani, il y avait cette idée que ça allait être dissuasif pour les candidats au départ. Et ce n’est pas le cas, on a toujours autant d’arrivées sur le territoire. Est-ce qu’il y a un risque d’avoir le même résultat ?

M.K. : Je le disais tout à l’heure, ce n’est la seule solution. Le contrôle des frontières est un autre aspect de la solution. Tant qu’on n’aura pas réussi à juguler la circulation à nos frontières, il n’y aura pas de véritable solution. C’est une vérité. Mais ce n’est pas la conséquence de l’amendement Thani. Ce qui fait la difficulté dans ce dossier, et c’est le cas sur d’autres sujets en Outremer, l’État a souvent tendance à répondre tardivement aux problématiques ultramarines. De sorte, qu’en le moment où la question est posée et on y répond, la réponse n’est plus adaptée. L’amendement Thani cherche à trouver des solutions. Elles ne fonctionnent pas ? Et bien, il faut les faire évoluer.

*OQTF : Obligation de quitter le territoire français.

« Lois Mayotte : de la suppression du droit du sol ? », de Mansour Kamardine, éditions L’Harmattan, 224 pages, 25 euros.

La jeunesse de l’océan Indien à N’gouja pour travailler ensemble

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Des jeunes de Djibouti, La Réunion et Mayotte participent à cet échange, toute cette semaine. Ceux de Maurice n’étaient pas encore arrivés sur le territoire mahorais, ce lundi après-midi.

Ce lundi 21 octobre, des jeunes de Djibouti, La Réunion et Maurice ont fait connaissance avec des Mahorais à N’gouja, Kani-Kéli. Tout au long de la semaine, ils vont effectuer des actions en faveur de l’environnement, un dispositif à l’initiative de la commission de la Jeunesse et des Sports de l’océan Indien. Ils rédigent une charte sur le sujet qui sera remise aux dirigeants.

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De gauche à droite, Rosette Vitta, conseillère départementale du canton de Bouéni, une élue de la communauté de communes du Sud, Ashok Cheetamun, secrétaire général de la CJSOI, Jacques Mikulovic, le recteur de Mayotte, et Madi Vita, le président du comité régional sportif et olympique (Cros) de Mayotte.

Quoi de mieux que le sud de Mayotte pour présenter les beautés de l’île aux parfums ? « La perle du sud » comme l’appelle la communauté de communes du Sud. Ce lundi, sept jeunes issus de Mayotte, La Réunion, Djibouti et Maurice, de 15 à 25 ans, se sont rencontrés au Jardin Maoré à N’gouja. Pendant la semaine, ils vont participer à des activités en lien avec la préservation de l’environnement. Ce dispositif se déroule dans le cadre de la commission de la Jeunesse et des Sports de l’océan Indien (CJSOI), au-delà du volet sportif des actions culturelles et environnementales sont aussi mises en place entre les jeux. « Lors des derniers jeux à Maurice en 2022, l’environnement était une cause mise en avant dans le plaidoyer des jeunes, nous avons donc repris ce thème », explique Madeleine Delaperrière, déléguée régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et au sport (Drajes), qui organise l’événement.

Les participants ont été choisis pour leur intérêt pour l’environnement. Manar Houssein, 24 ans, vient de Djibouti, elle est chargée de communication dans une agence qui accompagne la transition énergétique mais aussi influenceuse. « J’ai 300.000 abonnés sur mon compte Instagram, je parle de sujets qui me tiennent à cœur comme les mutilation génitale ou l’environnement », raconte-t-elle. A l’issue de la semaine, elle compte sensibiliser sur ce qu’elle a appris sur les réseaux. Daroueche Farel, 16 ans, fait partie des deux Mahorais sélectionnés, il a été choisi pour son implication au sein du comité des jeunes d’Acoua. Pour lui, se mobiliser sur ces questions va de soi car « l’environnement, c’est notre avenir », considère celui qui aime se rendre utile avec les actions de nettoyage de déchets. Les deux filles qui représentent La Réunion sont pour leur part en service civique dans une association de protection des cétacés.

« Donner de la responsabilité »

Le thème retenu, la protection de la planète, est d’autant plus crucial que les îles de l’océan Indien sont particulièrement vulnérables au changement climatique que ce soit pour la montée des eaux ou la pollution de l’océan. Jacques Mikulovic, le recteur de l’académie de Mayotte, salue la tenue de cet événement entre la jeunesse francophone de l’océan Indien à Mayotte afin de sensibiliser « à Mayotte, cette perle de l’océan indien et à son lagon ». Dédier cette semaine à « l’environnement donne de la responsabilité à nos jeunes », soutient-il. La dimension multiculturelle de cet échange lui semble très riche. « Chacun selon le territoire d’où il vient a son regard, dans ces pays des enjeux sont les mêmes, comme ceux du reboisement, de l’eau, de l’électricité, partager des choses à plusieurs rend plus intelligent », estime-t-il.

D’ici jeudi soir, les participants vont faire un baptême de plongée, suivre une conférence sur l’écosystème du lagon et sa protection. Une initiation à l’escalade sur la presqu’île de Bouéni est aussi organisée en même temps qu’une sensibilisation aux oiseaux de Mayotte. Une visite de la mangrove est aussi au programme et un cours de voile. Le but de la semaine est d’écrire une charte des engagements écoresponsables. « Elle sera ensuite remise aux représentants de chaque pays ou ministre pour la mettre en œuvre, l’idée est aussi qu’elle soit utilisée pour organiser des prochains jeux des îles éco responsables comme ceux des Jeux olympiques de Paris », explique Madeleine Delaperrière.

Seuls trois pays et territoires de la CJSOI ont pu faire le déplacement à Mayotte, il manque les Comores, Madagascar et les Seychelles. Ces dernières accueilleront les prochains jeux de la CJSOI en 2025.

Moroni s’indigne après le refoulement d’un bateau à Madagascar

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Parti mercredi depuis le port de Mutsamudu à Anjouan, le bateau Acadie avait été interdit d’accoster à Mahajanga, en respect d’une note des autorités de la Grande Ile qui ont une nouvelle fois décidé de fermer leurs frontières maritimes en raison de la résurgence du choléra à la Grande Comore. Moroni parle d’un acte inamical.

Encore une décision qui cristallise les relations entre Moroni et Antananarivo. Le 16 octobre, Madagascar a décidé sans informer le pays voisin, de fermer les frontières maritimes en raison du retour du choléra au nord de la Grande Comore. N’étant pas informées, les autorités comoriennes ont laissé un bateau partir vers la Grande Ile. Ce n’est qu’une fois sur place, que le commandant de l’Acadie apprenait l’interdiction d’accoster. Le bateau, qui avait à son bord 290 personnes, avait dû opérer un demi-tour. Le navire est arrivé dimanche, au port de Mutsamudu. Un refoulement qui n’a pas du tout plu au gouvernement comorien. « Le gouvernement comorien déplore la décision des autorités de Madagascar de suspendre unilatéralement les liaisons maritimes entre les deux pays, sous le prétexte injustifié qu’une épidémie de choléra sévirait actuellement aux Comores et ce, quatre ans après la suspension unilatérale des liaisons aériennes », a déploré le ministère des Affaires étrangères comorien, ce lundi.

Dans le même communiqué, les autorités comoriennes se posent des questions, constatant que la relation de bon voisinage n’a pas été respectée. « Le refoulement du navire battant pavillon comorien Acadie, avec plus de 280 passagers à bord, dont de nombreuses personnes en situation de vulnérabilité (malades, femmes enceintes, enfants en bas âge, etc.) fait fi, en effet, des liens d’amitié et de bon voisinage existant entre l’Union des Comores et Madagascar », poursuit la diplomatie comorienne. Présent au port de Mutsamudu, pour accueillir les passagers, le gouverneur de l’île d’Anjouan, le docteur Zaïdou Youssouf a qualifié la décision d’Antananarivo d’acte, inélégant et inamical. « Au niveau de la région, plusieurs pays voisins gèrent de façon endémique le choléra sans jamais recourir à une fermeture des frontières », a fait observer le chef de l’exécutif d’Anjouan.

Des malades, femmes enceintes

Il a souligné par ailleurs que dans la législation sanitaire internationale, le choléra n’a pas été inscrit sur la liste des maladies dont la présence dans un territoire peut conduire à la fermeture des frontières. « Même si chaque État est souverain, mais avec la relation fraternelle, le bon voisinage entre les deux pays, Madagascar aurait dû informer Moroni », estime le gouverneur. Avant que le navire n’opère un demi-tour, le consulat comorien de Mahajanga avait proposé une mise en quarantaine des passagers aux frais des autorités de Moroni, ce qui les aurait libérés de ce calvaire, mais une fin de non-recevoir lui a été opposée. Selon nos informations, le bateau Acadie transportait à son bord en partant de Mutsamudu, 295 personnes, dont quinze membres d’équipage, et treize enfants. Parmi les passagers, se trouvaient également trois femmes enceintes, cinq malades et 35 Malgaches qui se rendaient chez eux. Tout ce contingent a passé plus de trois nuits en mer. Après son retour à Moroni, Djae Mohamed a témoigné devant les médiaux sociaux, son périple. « Nous sommes partis de la Grande Comore, mardi, pour prendre le bateau à Anjouan. Une fois au large, le commandant n’a pas de suite expliqué ce qui se passait en vrai. Dans un premier temps, il a dit attendre la marée hausse avant d’accoster. Mais à 14h, il finira par tout avouer. En tout cas, l’équipage a essayé de nous nourrir matin, midi, soir. Une vedette venait nous ravitailler jusqu’à notre retour », a confié le jeune homme qui a dénoncé l’attitude des autorités de Majunga. « Nous étions prêts à payer notre mise en quarantaine. Nous ne demandions qu’une autorisation pour rejoindre la terre ferme, car nous étions épuisés », a-t-il ajouté, invitant le gouvernement comorien à offrir à ses citoyens des meilleures conditions de vie, faisant allusion aux malades qui voulaient partir se soigner à Madagascar. Selon lui, cela éviterait de tels affronts. La décision de fermer les frontières aux bateaux en provenance des Comores a été prise en conseil de ministre, le 16 octobre. Mais la presse de la Grande Ile ne l’a relayée que le lendemain. Le gouvernement d’Andry Rajoelina cite la situation épidémiologique du pays voisin pour justifier la suspension temporaire des liaisons maritimes rouvertes pourtant au fin août, après une longue fermeture qui a duré presque six mois. Le communiqué de l’exécutif repris par des titres de Madagascar précisait que les navires transportant des marchandises stratégiques allaient être autorisés. A bord de l’Acadie, il n’y avait que des passagers avons-nous appris.

Les lingots d’or ?

Des informations relayées ici et là et qui nécessiteront certainement une confirmation dans les jours à venir, laissent entendre que ce refoulement serait aussi lié à une guerre de leadership entre les deux compagnies qui desservent la Grande Ile depuis les Comores. Mais on en saura un peu plus quand le propriétaire de l’agence Acadie s’exprimera. Le gouvernement comorien, dans son communiqué de ce 21 octobre, dit s’interroger, enfin à juste titre, sur le bien-fondé d’une telle décision, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) n’ayant à ce jour déclenché aucune alerte pouvant justifier des mesures aussi drastiques et restrictives. D’autant que les passagers d’Acadie avaient tous selon une source autorisée de l’île d’Anjouan leurs carnets de vaccination du choléra. Moroni à travers le communiqué de sa diplomatie exhorte les autorités de Madagascar à reconsidérer sa position et à donner une chance au dialogue pour mettre fin à ce regrettable malentendu. Pour rappel, depuis la saisie fin décembre 2021, à l’aéroport de Moroni, de près de 49 kilogrammes d’or, que Madagascar considère provenir de son sous-sol, les relations bilatérales entre les deux pays voisins ne cessent de se tanguer.

En dépit de l’extradition des deux trafiquants malgaches présumés arrêtés aux Comores, à cette époque, en possession des lingots d’or, l’espace aérien malgache reste fermé voilà maintenant deux ans. Les passagers qui veulent se rendre à Madagascar depuis l’archipel, sont obligés de passer par Addis-Abeba ou Nairobi payant un billet exorbitant qui avoisine les 600 euros minimums.

Un job dating à Mamoudzou le 5 novembre

Le Crédit Agricole Mutuel La Réunion Mayotte organise un job dating à Mamoudzou le 5 novembre qui réunira une dizaine d’entreprises locales proposant une trentaine de postes en CDD et CDI. La comptabilité-contrôle de gestion, RH-formation, vente, logistique, relation client-support, chimie-biologie-agronomie, administration, qualité-maintenance, ou encore production-fabrication seront les secteurs représentés lors de cet événement qui se tiendra de 9h à 12h. L’inscription est obligatoire, gratuite et soumise à sélection. Pour réserver sa place, il faut se rendre sur https://job.wiz.bi/GHJ17 ou bien écrire à l’adresse carla@wizbii.com ou téléphoner au 06 69 67 11 16, avant le 1er novembre. Le lieu exact du job dating sera envoyé aux futurs participants. Pour consulter les différents postes à pourvoir, il est possible de se rendre à l’adresse suivante : https://www.wizbii.com/events/youzful-job-dating-a-mamoudzou.

Octobre rose : un tournoi de football à M’zouazia

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Dans le cadre des actions menées pour Octobre rose dans le sud de Mayotte, la communauté de communes du Sud de Mayotte (CCSud) organise la première édition du tournoi de football « Un but pour Elles ». Cet événement se déroulera le samedi 26 octobre de 7h à 13h, au stade municipal de M’zouazia, dans la commune de Bouéni. Ce tournoi a pour but de rassembler la population afin de la sensibiliser sur l’importance du dépistage du cancer du sein et de promouvoir le sport comme moyen de prévenir les maladies. Des professionnels de santé seront présents à l’événement pour échanger avec le public.

Octobre rose : des dépistages gratuits à Kawéni samedi

Le centre régional de coordination des dépistages de cancers (CRCDC) de Mayotte clôture Octobre rose, au travers du programme « Parcours santé : Lutte contre le cancer du sein ». Cet après-midi de sensibilisation et de dépistage gratuit est ouvert à tous, ce samedi 26 octobre, de 13h à 17h, à la MJC de Kawéni. Il a pour but de faire comprendre l’importance du dépistage précoce et de découvrir les gestes d’autopalpation par des ateliers. A la fin de la journée, une pièce de théâtre sera jouée par les mamans de Kawéni. Plus de renseignements auprès de Fatima Kassim (06 39 03 69 64).

Une conférence sur la santé mentale au lycée des Lumières

L’Agence régionale de Santé (ARS) de Mayotte organise une conférence sur la santé mentale, le 24 octobre de 8h à 11h30 au lycée des Lumières à Kawéni, dans le cadre des semaines d’information en santé mentale (SISM). Avec des ateliers, des témoignages et des interventions, cette conférence a pour but de sensibiliser, d’informer et de faire évoluer les réflexions autour de la thématique de la santé mentale, et des tabous qui l’entourent.

Onze jeunes de la bande de Gotam jugés devant la cour d’assises

Des jeunes de la bande de Gotam de Petite-Terre, presque tous mineurs au moment des faits, sont jugés pour des vols en réunions et en bande organisée, vols avec violences et armes, mais aussi dégradations, destructions et associations de malfaiteurs pour des faits commis entre le 9 octobre 2020 et le 22 janvier 2021. Le procès, devant la cour d’assises de Mayotte, se déroule jusqu’au mardi 29 octobre à huit clos et compte près de 25 parties civiles.

Un documentaire sur les dugongs mahorais sur France 3

Le documentaire « Dugong Blues, les dernières sirènes de Mayotte » a été diffusé à 23h sur France 3, lundi 21 octobre. Réalisé par Christophe Castagne, il brosse le portrait du dugong, un mammifère maritime herbivore qui vit aux abords de Mayotte. En voie de disparition, il est menacé par le développement de l’île et ne compte presque plus d’individus. La production est à retrouver en streaming sur le site de France.tv jusqu’au 24 juillet 2025.

Ramlati Ali relaxée par le tribunal correctionnel de Mamoudzou

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FI - Justice Ramlati Ali
Sept ans après l’affaire des procurations frauduleuses de Bandraboua, Ramlati Ali a été relaxée par le tribunal correctionnel de Mamoudzou.

L’ex-députée Ramlati Ali a été relaxée par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi matin. Cependant, la justice a estimé que plusieurs de ses soutiens dans le nord de Mayotte avaient bien mis un système en place en 2017 pour établir de fausses procurations pour les élections grâce à un médecin et un gendarme un peu trop complaisants.

Au cours des élections législatives de 2017, l’écart de 54 voix et des irrégularités avaient poussé le conseil constitutionnel à annuler le scrutin qui avait déclaré Ramlati Ali (Parti socialiste, puis La République en marche) victorieuse dans la première circonscription de Mayotte. Cela n’avait pas souri au candidat malheureux Elad Chakrina (Les Républicains) puisque la médecin avait réussi à l’emporter en mars 2018. Sept ans après, l’ex-députée et sept coprévenus ont été jugés pour des fausses procurations établies par un gendarme de la brigade de M’tsamboro et de faux certificats médicaux par un médecin. Ramlati Ali, même si elle en avait été la principale bénéficiaire, a toujours nié et considéré qu’il s’agissait d’une démarche entreprise par ses soutiens sans qu’elle le sache. « Ce qui s’est passé à Bandraboua, je l’ai découvert à la télévision. Je n’étais pas au courant », se défendait-elle, devant le tribunal correctionnel de Mamoudzou, le mardi 24 septembre. N’ayant pas établi « son implication personnelle », elle a été relaxée.

Le gendarme condamné

Au cours de l’enquête, la gendarmerie avait découvert que 38 procurations avaient été signées au mépris des règles électorales, 21 ayant servi au scrutin contesté. Une partie des mandants n’a pas souvenir d’avoir signé ces documents ou alors indiquent ne pas savoir ce qu’ils signaient. Plus grave, au moins trois n’étaient même pas à Mayotte quand les procurations ont été faites. Ahamadi Boura, l’ex-commandant de la brigade de gendarmerie de M’tsamboro, a eu un rôle primordial dans l’établissement des faux documents. Par deux fois, l’officier de police judiciaire avait récupéré une enveloppe contenant 19 procurations chacune. Ancien collègue de Ramlati Ali, un médecin du nord de Grande-Terre avait également établi les faux certificats médicaux pour des électeurs qui ne pouvaient pas se déplacer, puis avait remis l’enveloppe à sa voisine qui soutenait la candidate. Les deux ont eu les peines les plus lourdes. Le premier, lui-même rival de la candidate sortante en 2022 (elle avait recueilli 7,2% des voix, lui 15,7%), a été condamné à douze mois de prison avec sursis, 4.000 euros d’amende, deux ans d’inéligibilité et trois ans d’interdiction d’exercer dans la fonction publique. C’est un peu moins que l’année de prison avec sursis, 10.000 euros d’amende, deux ans d’inéligibilité et trois ans d’interdiction de la fonction publique requis par le Parquet. Le médecin écope lui de dix mois de prison avec sursis, 3.000 euros d’amende et un an d’inéligibilité.

Concernant les « rabatteurs », ceux ayant recueilli les procurations et transmis les certificats, le tribunal correctionnel a considéré qu’ils étaient eux aussi partie prenante, même s’ils ont maintenu qu’ils n’étaient pas très au fait du fonctionnement des procurations. Quatre sont cependant dispensés de peine, un autre qui a eu un rôle plus important a été condamné à six mois de prison avec sursis, 2.000 euros d’amende et un an d’inéligibilité. Ils paieront solidairement avec le gendarme et le médecin les frais de justice d’Elad Chakrina. En revanche, le candidat de la droite n’a rien obtenu pour son préjudice. Le tribunal estime qu’une défaite électorale n’étant pas « un préjudice personnel. On est élu pour la population, pas pour soi ».

La députée de la première circonscription de Mayotte de 2017 à 2022 a traîné cette affaire comme un boulet depuis la toute première année de son mandat. En raison de l’enquête, elle ne pouvait pas se rendre dans le nord du département où elle pouvait croiser d’autres protagonistes, ce que lui interdisait son contrôle judiciaire. « Cette affaire lui pèse énormément », avait rappelé maître Raphaël Gauvain, lui-même ancien député. 

Elle est finalement la seule à ne pas avoir été condamnée. Les autres ont dix jours pour faire appel.

Athlétisme : les relayeurs mahorais ramènent le bronze de Blois

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Ce week-end, à Blois (Indre-et-Loire), l’équipe du Racing club de Mamoudzou défendait son titre national en 4×100 mètres. Kamel Zoubert, Djassim Ahamada, Said Soyifidine et Raphaël Mohamed, accompagnés de Mohamed « Benji » Ousseni en tant que remplaçant, ont réussi à finir en tête de leur série en 42’’09. Ensuite, en finale, ils ont réussi à remporter la médaille bronze (41’’96), en finissant derrière l’Athlé 92 (41’’20) et le Stade brestois à deux centièmes des Mahorais (41’’94).

Des étudiants bloqués à Mayotte tirent la sonnette d’alarme

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Des étudiants en attente d’un visa pour poursuivre leurs d’étude souhaitent interpeller le préfet François-Xavier Bieuville sur leurs situations.

Depuis une semaine, le collectif des citoyens de Mayotte 2018 empêche l’accueil au bureau des étrangers, le service de la préfecture de Mayotte qui octroie les titres de séjours. Ce lundi 21 octobre, place de la République à Mamoudzou, une douzaine d’étudiants en attente de visas afin de poursuivre leurs études souhaitent interpeller le préfet François-Xavier Bieuville sur leur situation.

« Ce n’est pas une manifestation, c’est un appel qu’on lance », explique d’une seule voix une dizaine d’étudiants venus interpeller le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, ce lundi matin. En cette période de vacances scolaires, entre l’office de tourisme départemental et une structure de jeu gonflable, place de la République, ils disent rester en attente d’une remise de visas pour poursuivre leurs études en dehors de Mayotte. « Le titre de séjour qu’on nous octroie est territorialisé. Ce qui nous impose de demander un visa de sortie pour entrer dans un autre pays ou pour la métropole. Nous avons pourtant fait les démarches comme il le fallait », étaye Fatima Abdou Hamid, 22 ans, originaire de Kawéni. C’est sur un groupe Messenger qu’elle et d’autres étudiants se sont regroupés pour tenter de se fédérer et se faire entendre.

« Nous comprenons le blocage »

Le bureau des étrangers de la préfecture de Mayotte, à Mamoudzou, est actuellement bloqué depuis une semaine par le collectif des citoyens de Mayotte 2018. Celui-ci proteste suite à l’agression d’une femme dans son véhicule à Koungou, jeudi 10 octobre, et tient la régularisation des étrangers comme facteur de la montée de l’insécurité à Mayotte. « On comprend le blocage des citoyens de Mayotte 2018, on n’est pas contre l’insécurité, on est tous concerné par cela. Elle concerne les Mahorais et les étrangers. Mais ils doivent comprendre que nous sommes étudiants, tous les étrangers ne font pas de mal », explique Amina Saïd*, 18 ans, étudiante en licence de langue. Admise au sein d’un master à Paris, elle aimerait poursuivre son cursus en métropole.

Le petit groupe indique d’ailleurs que les services de l’État ont déjà permis l’octroi de visas alors que ses locaux étaient bloqués. « L’année dernière, il y avait aussi ces blocages, mais les étudiants étaient reçus. S’ils souhaitent nous accueillir, ils peuvent le faire », ajoute Fatima Abou Hamid. Titulaire d’un BTS développement animation des territoires ruraux, la jeune femme souhaite obtenir un visa pour poursuivre une licence professionnelle en agronomie à La Réunion. A côté d’elle, sa camarade montre sur son téléphone une demande de visa acceptée par le site gouvernemental de la préfecture. « Certains d’entre nous ont effectué leur demande de visa depuis trois mois et sont acceptés dans leur formation. Ne pas pouvoir la suivre, ça nous pénalise, certains peuvent être exclus de leur établissement », alerte l’étudiante. C’est le cas de Daniel Hassan*, 19 ans, présent sur la place, ce lundi matin. Titulaire d’un baccalauréat en mathématiques mention très bien, il a été accepté au sein d’une école d’ingénieurs à Rennes.

Ce dernier, comme tous ses camarades étudiants, attend donc d’avoir une réponse de la préfecture pour s’y rendre.

*Certains étudiants ont souhaité rester anonymes.

Un préavis pour une grève illimitée à partir du 28 octobre

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L’intersyndicale du Département de Mayotte prévoit une grève illimitée à partir du lundi 28 octobre si leurs revendications ne sont pas entendues.

L’intersyndicale du Département de Mayotte dénonce de « de graves dysfonctionnements » et un manque de dialogue social au sein de la collectivité. Un préavis de grève illimitée a été déposé. Elle pourrait être en vigueur dès le lundi 28 octobre.

La rentrée politique de Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte, s’est effectuée en même temps que les syndicats de la collectivité (CGT-MA, CFDT, FO, SNT, Snuter). Plusieurs réunions ont eu lieu, ces dernières semaines, et ont fait apparaître un sentiment d’insatisfaction des employés et l’impression de ne pas être entendus. Trois points ont donc amené l’intersyndicale à déposer un préavis de grève pour le 28 octobre : « de graves dysfonctionnements au sein de l’institution départementale restés sans réponse », « la rupture du dialogue social manifestée par la non prise en compte dans vos décisions des avis unanimes des représentants du personnel sur des sujets sensibles » et « la volonté manifeste d’exclure les organisations syndicales des instances d’échanges et d’ouvrir les discussions pertinentes ».

Les revendications ont été regroupées dans quatre thèmes, les conditions de travail, le dialogue social, l’évolution des carrières et les rémunérations. En premier lieu, par exemple, les employés demandent le retrait de la délibération sur les modalités de mise en place des 1.607 heures. Cette durée légale du travail dans la fonction publique, qui peut faire l’objet d’une dérogation, inquiète les syndicats car « celle ne prend pas en compte les spécificités locales et culturelles du territoire, notamment les jours fériés liés aux fêtes religieuses musulmanes tels que l’Aïd-el-Fitr, l’Aïd-el-Kebir, la Nuit de l’Ascension (Lailat al-Miraj) et le Maoulida (fête de la naissance du Prophète) ». Ils demandent aussi la construction de la cité administratrice de Coconi, un projet depuis longtemps dans les cartons, mais que Ben Issa Ousseni avait défendu récemment, disant vouloir le mener à bien lors de sa conférence de presse de rentrée.

Sur les conditions toujours, les syndicats souhaitent la prise en compte du temps de déplacement dans le temps de travail, la mise en place d’un ramassage comme il existe pour le centre hospitalier de Mayotte (CHM) et la revalorisation de leurs tickets-restaurants. Sur les locaux, ils « exigent des mesures immédiates pour garantir des conditions optimales de santé, d’hygiène et de sécurité ».

« Des directives parfois contradictoires ou incohérentes »

Sur le dialogue social, l’intersyndicale pointe des difficultés hiérarchiques dans une collectivité qui compte plus de 3.000 agents. « Il est impératif de rétablir et de renforcer le respect des règles et des procédures fonctionnelles ainsi que de la chaîne hiérarchique. Trop souvent, les agents se retrouvent confrontés à des ordres qui émanent de sources non identifiées ou de personnes ne faisant pas partie de leur hiérarchie directe, créant confusion et désorganisation. Ces directives sont parfois contradictoires ou incohérentes, ce qui compromet la qualité du travail et la coordination des équipes », souligne-t-elle. Un chapitre est aussi consacré au harcèlement moral, physique, sexuel, ainsi qu’aux intimidations. « Nous demandons la mise en place de procédures internes pour signaler ces comportements, ainsi que des actions concrètes pour protéger les agents et garantir un environnement de travail sain. »

Une révision de l’organigramme est demandée « pour permettre une progression de carrière plus équitable. Chaque agent doit avoir des opportunités d’évolution en fonction de ses compétences et de son expérience, sans favoritisme ni blocage hiérarchique ».

Au niveau de la rémunération, plusieurs revendications sont faites dont le passage à une indexation de 53%, soit la même que La Réunion, ou un paiement plus rapide des heures supplémentaires. « En conclusion, ces revendications visent à améliorer les conditions de travail des agents tout en garantissant un environnement professionnel plus équitable, respectueux et adapté aux besoins de chacun. Nous restons mobilisés pour que ces demandes soient prises en compte et mises en œuvre rapidement, dans l’intérêt des agents et pour assurer un service public de qualité », défendent les syndicats, renvoyant ainsi la balle au Département.

Maoré Jazz : « Cette édition 2024 va encore une fois bousculer les codes »

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Le festival de jazz débute, ce mercredi, par un gala d’ouverture au restaurant la Croisette, à Mamoudzou.

Les organisateurs du quatrième Maoré Jazz festival sont à pied d’œuvre pour préparer cette édition en deux temps, du mercredi 23 au dimanche 27 octobre et à la fin novembre. Il y en aura pour tous les genre (de jazz), des nouveaux talents détectés mais aussi des confirmés, à l’international, au national, régional et local. Le grand Mikidache fait un retour triomphant en apportant une nouvelle direction musicale à ce festival.

Pour les créateurs du Maoré Jazz festival, il y a une règle qui ne change jamais, « toutes les musiques ont des racines jazz et c’est l’esprit qui anime cet événement », annonce d’emblée Ismaël Kordjee. Ce M’tsapérois au goût immodéré pour la musique en général et le spectacle a le chic des innovations en matière de spectacles musicaux et particulièrement pour le jazz (y compris fusion). Ce festival qu’il a contribué à créer (avec d’autres) est à sa quatrième édition cette année. « Il y aura du beau monde cette fois-ci encore » assure-t-il, avec des invités prestigieux, des artistes mahorais tel que le grand Mikidache (à l’origine du festival Milatsika de Chiconi) et El-Had, mais aussi une grande ouverture sur la région et l’Hexagone avec le réunionnais « Maloya Jazz expérience » et la parisienne Virginie Cote aux notes 100 % Jazz. Né en 2005, le « Maore Jazz Festival » porte dans ses gênes la magie du voyage dans un jazz sans frontières qui se décline cette année dans la diversité. « Loin de l’image élitiste des traditionnels festivals de jazz, cette édition 2024 va encore une fois bousculer les codes et se jouer des frontières et des barrières » annonce fièrement sa présidente, Sara Pelée de Saint-Maurice.

A ses yeux, ce rendez-vous musical qui démarre ce mercredi doit ouvrir l’éventail des racines du jazz, « en proposant une programmation électrique, ouverte et dynamique dans laquelle vont se télescoper un jazz moderne qui swingue, ses musiques cousines, et des racines plus vivantes », le tout dans une ambiance accueillante, « pour créer un cadre convivial, autour d’une véritable rencontre culturelle de proximité entre des populations aux origines diverses ». Un bref coup d’œil au programme 2024 permet de saisir la portée des propos de Sara Pelée de Saint-Maurice, les artistes à l’affiche cette année sont de renommée régionale, nationale et même internationale, de quoi faire du Maoré Jazz Festival un vrai carrefour de talents de tous horizons. « Il y a également des talents locaux qui émergent dans un savant dosage ayant en son sein des spectacles issus de démarches de créations artistiques, fruits de résidences artistiques ou de médiation culturelle. Une place de choix leur est réservée », précise à son tour Ismaël Kordjee. Il est vrai que depuis sa création, le festival fait un point d’honneur de placer sous les projecteurs des talents ou émergents. Chaque année, les artistes choisis dans ce cadre précis « se voient bénéficier d’un accompagnement de professionnels grâce auxquels ils arrivent à offrir un programme de qualité à la portée de tout public », a tenu à faire remarquer le grand orchestrateur de ce festival. Après une édition dédiée aux femmes de l’océan Indien en 2022, une autre aux enfants du jazz en 2023 (qui ont interprété une sélection internationale de chants de jazz sous accompagnement de musiciens professionnels venus d’ailleurs), l’édition 2024 se veut une large palette de jazz où chacun devrait trouver son compte.

Auteure-compositeur-interprète, Saandati Moussa (la diva de Tsararano reconnue comme l’une des artistes phare de la région) va vivre son baptême du feu sous les sonorités du jazz. Cette spécialiste du mgodro et du shigoma a accepté de sortir de son registre musical habituel pour intégrer (en qualité d’invitée) le spectacle d’Anne-Gaëlle Naourdine pour interpréter des grands classiques du jazz.

Du mercredi 23 octobre au vendredi 25 novembre, quatrième édition de Maoré Jazz Distribution. Tous les spectacles sont libres d’accès sur réservation à l’exception des concerts organisés au Mhaju de Bandrélé. Le tarif est fixé à quinze euros (au profit de Hippocampus). La billetterie sera assurée en ligne sur le site Event6.Shop ou par e-mail à : contact@event6.shop. Il est également possible de réserver au 06 39 99 89 81.

Le programme des concerts

Mercredi 23 octobre, gala d’ouverture à la Croisette à Mamoudzou, à partir de 19h. Anne-Gaëlle Naouirdine (Mayotte) présentera sa nouvelle création : « Pour l’amour du jazz vocal ». Saandati sera également de la partie.

Jeudi 24 octobre, L-Had (Mayotte) se produira au Mhaju à Bandrélé à 19h.

Samedi 26 octobre, Noon et le trio Melouka Fara (Grenoble), Anne-Gaëlle Naouirdine et Saandati Moussa seront à l’hôtel Sakouli, à Bandrélé, à 19h.

Dimanche 27 octobre, Samysoa se produira à l’école de maternelle de Pamandzi 7 à 15h.

Jeudi 24 novembre, Maloya Jazz Xperianz (La Réunion) sera au Mhaju à Bandrélé à 19h.

Vendredi 25 novembre, Mikidache (lauréat du prix Découverte Radio France Internationale en 1999/2000) et Virginie Cote (Paris) se produiront à la Forge à M’roalé, à 19 h.

« Sur une île, on est conditionné à vouloir comprendre d’où l’on vient »

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Les conférences sur les civilisations du canal de Mozambique se sont déroulées, vendredi et samedi, dans l’hémicycle Younoussa Bamana, au conseil départemental de Mayotte.

Lors de la conférence internationale des civilisations du Canal du Mozambique, qui était de retour pour sa deuxième édition, de jeudi à samedi, différents temps étaient dédiés aux échanges entre le public et les chercheurs. De quoi compléter les conférences dispensées par des spécialistes de Tanzanie, du Mozambique … et d’y apporter une dimension personnelle.

Kassandrah Chanfi prépare la succession au Modem 976

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À la suite de la démission de Daniel Martial Henry de la présidence du Mouvement démocrate (Modem), vendredi 11 octobre, Kassandrah Chanfi est nommée administratrice du parti.

Elle est la nouvelle représentante du Mouvement Démocrate (Modem) à Mayotte. Kassandrah Chanfi est nouvellement nommée par son bureau exécutif. « Je souhaite porter les valeurs du mouvement sur le territoire, annonce-t-elle. Elle aura la charge d’organiser les futures échéances internes au parti suite au retrait de Daniel Martial Henry du poste de président, après avoir été pendant quinze ans le visage du Modem sur le territoire mahorais.

Durant cette période creuse, celle qui était déjà déléguée départementale souhaite poursuivre un objectif d’apaisement et recréer des espaces démocratiques avec ses militants. « On a dans notre mouvement des personnes issues de toutes les strates de la société qui souhaitent participer au développement et au rayonnement de notre territoire », assure-t-elle. L’administratrice d’un parti aujourd’hui composant de la majorité présidentielle veut continuer d’occuper le débat public. « Un parti politique, c’est aussi de l’action », promet-elle.

Les prochaines élections à la présidence du parti du Modem sont ainsi prévues pour début 2025.

L’hôpital joue sur l’élégance en rose pour sensibiliser

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Dans le contexte d’octobre rose, dédié à la sensibilisation au cancer du sein, l’association des soignants contre le cancer (Asca) a organisé au centre hospitalier de Mayotte (CHM) une semaine de prévention qui s’est clôturée vendredi par un concours d’élégance. « Une action caritative pour les patients et les soignants », résume Anrifia Ali Hamadi, présidente d’Asca. Devant un photographe professionnel, les usagers du CHM ont ainsi pu montrer leurs plus belles tenues au cours d’une séance photo. Un montant de 500 euros sera offert aux gagnants. Ces derniers seront connus prochainement. En 2020, selon l’Organisation mondiale de la Santé, un décès sur six serait dû à un cancer, l’une des principales causes de mortalité dans le monde.

Comores : Le mode de désignation du recteur de l’Université fait déjà débat

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Trois candidats au poste de recteur de l’Université des Comores seront départagés par la présidence. Mais le choix opaque et les critères de sélection retenus font l’objet de critiques.

Les membres du conseil d’administration de l’Université des Comores n’auraient pas été transparents dans l’établissement des critères d’évaluation des dossiers, ce qui biaise la procédure, estiment des candidats qui briguaient le poste. Certains n’excluent pas de contester le processus.

D’ici deux semaines, le nom du prochain recteur qui dirigera durant les quatre années à venir l’Université des Comores sera connu. Une nouvelle loi du gouvernement adoptée en décembre dernier a accordé au président de l’Union, Azali Assoumani, la latitude de nommer la personnalité de son choix, pour prendre la tête de la plus grande institution d’enseignement du pays. Mais il faut d’abord qu’une pré-sélection sur dossiers se fasse en amont. Seuls trois candidats doivent être soumis au palais présidentiel. Et déjà, le processus ayant abouti à ce tri est au cœur d’une polémique, jugée fondée par des candidats qui briguent le poste de recteur. En effet, selon un participant ayant pris part aux travaux du conseil d’administration de l’Université locale, après la réception des candidatures, une commission interne a été ensuite créée pour évaluer les dossiers. Le problème, la loi en vigueur n’a jamais mentionné cette commission quelque part. Le texte a seulement précisé les deux critères à remplir pour pouvoir se porter candidat.  « Les candidats à la fonction du recteur doivent justifier les critères suivants : être au moins titulaire du grade de maitre de conférences, avoir exercé au moins huit ans en qualité d’enseignant ou de chercheur au sein d’un établissement d’enseignement supérieur et/ou de recherche. Le conseil d’administration sélectionne les trois meilleures candidatures sur la base de leur parcours académiques et professionnelles ainsi que du meilleur projet de développement proposé à l’établissement concerné », lit-on dans l’article 24 de la loi. En tout, sept personnes étaient en lice. C’est donc à l’issue de cette sélection que trois noms ont tiré leur épingle du jeu, tous des docteurs. Il s’agit de l’actuel administrateur provisoire de l’Université (en poste depuis 2020), Ibouroi Ali Tabibou, Abdillah Said Amana, et Ahmed Saïd Abdallah. Si personne ne remet en cause les compétences de ces candidats sortis du lot, l’absence de certains en dépit de leurs riches expériences et profils suscitent des questions quant à la façon dont l’évaluation se déroulait. « Nous savons que parmi les candidats en lice figurait le docteur Amir Aboubacar, maître de conférences à l’Université de Lille et détenteur d’une habilitation à diriger des recherches. C’est d’ailleurs grâce à cette qualification qu’il a été autorisé à encadrer la thèse de l’un des trois candidats retenus. Alors comment comprendre qu’il ne soit pas parmi les trois. On ne peut pas construire quelque chose de sérieux, tout en continuant à choisir de façon partisane et opaque les décideurs des institutions censées apporter le changement », déplorait sur son mur Facebook, Ousseine Youssoufa, épidémiologiste à Santé publique France.

Mainmise du gouvernement

Le comble même ceux qui sont sélectionnés, s’interrogent sur les méthodes d’évaluation. « On avait interdit aux membres qui siégeaient au conseil d’administration de dévoiler le déroulement du processus. Peut-être parce qu’ils se sont rendus compte qu’ils ont reçu d’abord les candidatures et fixé par la suite les grilles d’évaluation. Si tel est le cas, il y a donc un vice de procédure car ça aurait dû être l’inverse. On est en droit de penser que les critères ont été taillés sur mesure par rapport aux dossiers déposés. Nous estimons que le conseil d’administration n’a pas évalué objectivement », déplore un candidat recalé. Des doutes que le représentant du syndicat des enseignants de l’Université au sein du conseil a essayé de dissiper. « Certes, la loi n’a pas prévu une commission pour étudier les dossiers, mais dans ce cas de figure la jurisprudence s’est imposée. Pour l’évaluation, nous avions élaboré deux grilles. Une première sur la recevabilité de la candidature. Puis, on tenait compte fond du projet et de la forme du dossier. Par exemple, si un casier judiciaire manquait et que cette pièce avait deux points, alors le candidat qui ne l’avait pas versé les perdait. Encore une fois, tout ça était un travail interne. J’estime qu’il n’y avait pas besoin d’informer les candidats », croit savoir Youssouf Boinaheri, numero un du syndicat des enseignants. Selon nos informations, sur les trois candidats retenus, c’est Ibouroi Ali Tabibou, qui dirige l’Université depuis quatre ans, qui aurait engrangé le plus des points pendant l’évaluation. Ce membre du parti présidentiel, dont la gestion de l’Université est souvent critiquée (le personnel compte plus de deux mois d’arriérés de salaires) devrait pourtant partir à la retraite en janvier 2025. Depuis la démission en 2018 de son dernier président élu, l’Université a perdu son autonomie administrative, à cause de la mainmise du gouvernement lequel a changé la loi sur l’enseignement supérieur pour pouvoir imposer ses choix. Désormais, le recteur autrefois élu par les enseignants et le personnel est nommé par décret présidentiel. Même méthode pour les chefs des composantes (facultés, instituts universitaires). Ils seront tous désignés par les autorités.

C’est justement à cause de cette récupération musclée de l’Université par le pouvoir que beaucoup remettent en cause l’objectivité des membres du conseil d’administration pendant l’évaluation de le semaine dernière.

Un agriculteur de Passamaïnty tué samedi soir

Un homme d’une soixantaine d’années a été assassiné devant chez lui, quartier Gouloué à Passamainty, samedi soir. La victime n’a eu aucune chance de survivre après le coup reçu au niveau du cou sectionnant deux veines. Selon un témoin, les auteurs au nombre de trois et cagoulés sont repartis vers Tsoundzou en empruntant le chemin vers le bassin. La victime était connue de tous dans le quartier. Au mois d’août, cet homme sans histoire avait déjà subi une agression, ses champs et son habitation étant situés sur un chemin régulièrement emprunté par des bandes de Tsoundzou et Passamaïnty.

Immigration illégale : un réseau démantelé à Bandrélé

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La semaine dernière, s’est tenue à Bandrélé une importante opération de démantèlement d’une filière illégale d’immigration dans le cadre d’une opération judiciaire. Cette opération était coordonnée par l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim).

L’organisateur de cette filière a été interpellé. Présenté au Parquet, il a été condamné vendredi en comparution immédiate par le tribunal correctionnel à trois ans d’emprisonnement ferme et trois ans d’interdiction du territoire français. Il est d’ores et déjà incarcéré au centre pénitentiaire de Majicavo-Koropa.

Quatre étrangers en situation irrégulière ont également été interpellés et reconduits à la frontière. L’aboutissement d’un travail partenarial qui se poursuit afin de démanteler les trafics d’êtres humains qui alimentent l’immigration clandestine à Mayotte.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes