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12/06/2009 – Union nationale des combattants

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}a semaine dernière, environ 3.000 congressistes réunis en Alsace ont entendu parler de Mayotte et de sa transformation prochaine en département d’Outremer. Les hautes instances de l’Union nationale des combattants avaient réservé un accueil particulier à la délégation d’anciens militaires de notre île venue recevoir le nouveau drapeau de leur section.

Nos anciens combattants et militaires ont eu un agenda plutôt chargé. A peine débarqués du train en provenance de Paris, vendredi en début d’après-midi, ils se sont rendus au mémorial de la deuxième guerre mondiale pour un dépôt de gerbes en présence du secrétaire d’Etat à la défense, chargé des anciens combattants, Jean-Marie Boquel, et d’autres personnalités militaires et de la résistance française dont le président général de l’UNC, Hugues Dalleau. A l’issue de cette cérémonie, le ministre a pris le temps d’échanger, assez longuement, avec les Mahorais avant de se retirer, pour cause de réserve en période électorale.

Journée intense samedi, consacrée à différentes ateliers de travail sur les thèmes suivants : Opex et soldats de France, action sociale, législation, action civique et commission humanitaire. Des heures durant, il fut question de la situation des militaires ayant servi aux théâtres d’opérations en Irak, en Afghanistan et dans les pays de l’ancien bloc soviétique; de la retraite des combattants africains de la deuxième Guerre mondiale, des Harkis, des anciens combattants d’Algérie et d’Indochine, ainsi que des victimes des essais nucléaires français.

A Colmar, l’UNC qui constitue un puissant lobby en France, a présenté une motion de législation réaffirmant son profond attachement à "l’imprescriptible droit à réparation" pour toutes les générations de combattants, de victimes de guerre et du terrorisme. Cette motion dénonce une campagne de désinformation et de diffamation contre la France et ses armées orchestrée par des médias et figurant dans certains manuels scolaires, demande à la justice une plus grande fermeté contre les outrages et profanations des symboles et valeurs nationaux, de même que l’institution du 5 décembre comme journée nationale d’hommage aux "morts pour la France" pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie (1952 à 1964).

Dimanche, journée de clôture de ce congrès national des anciens combattants, les 3.000 congressistes ont assisté à la remise officielle du drapeau de l’UNC de Mayotte au commandant (à la retraite) Ali Boina par le président général, Hugues Dalleau, et du général Kervézik, aux côtés d’autres personnalités, notamment politiques. Un drapeau que Darkaoui Madi (un ancien de la guerre d’Algérie originaire de Pamandzi), a porté avec fierté au milieu de 800 autres porte-drapeaux dans une grande parade, sur un parcours de 2 kilomètres au centre de la ville de Colmar.

Les responsables nationaux n’ont pas manqué, chaque fois, de rappeler le choix de Mahorais à voir leur île devenir le 101ème département français en 2011. Ce voyage des anciens combattants à Colmar a pu se réaliser grâce au concours financier du conseil général de Mayotte.

 

De notre envoyé spécial à Colmar

12/06/2009 – Education : Patrimoine

 

{xtypo_dropcap}I{/xtypo_dropcap}ls sont presque incollables sur le sujet de l'époque sucrière à Mayotte, mais en redemandent quand même. Les élèves de la 4e1 du collège de Dzoumogné, construit sur les ruines de la dernière usine sucrière à avoir fermé ses portes en 1955, travaillent depuis le début de l'année sur l'histoire de l'usine et des engagés du sucre et se sont découvert une passion pour le sujet. Mercredi matin, alors que Lathufat Abdoul-Kader des archives départementales leur présente l'exposition "Mayotte et le sucre", ils ont encore de nombreuses questions, notamment sur les conditions de vie et de travail des engagés, qui s'apparente à de l'esclavage sans en être.

"Cette exposition arrive à un moment où les élèves ont déjà des connaissances sur la période sucrière, mais elle leur donne une vision plus large car elle mentionne toutes les usines de l'île", précise leur professeur d'histoire M. Bénard, à l'initiative du projet qui, pour son plus grand bonheur, a enthousiasmé toute la classe qui se l'est approprié. "Mon but est de faire revivre ce site et sa mémoire, que cette période ne soit pas oubliée par les Mahorais", poursuit l'enseignant. "Il faut que l'histoire de Mayotte soit écrite par des Mahorais."

De l'usine de Dzoumogné, ouverte en 1853 et fermée en 1955, on peut encore voir la cheminée, au centre de la cour du collège, ainsi qu'une machine à vapeur mobile et plusieurs rouleaux de moulins à canne juste devant. A 1.500 mètres de là, le site d'embarquement du sucre est encore identifiable. On y voit l'embarcadère, l'entrepôt, la bouée d'amarrage des navires et les restes d'une voie ferrée. M. Bénard a également découvert que les bureaux de la Sim sont installés dans l'ancienne maison de maître, et que certains de ses collègues vivent dans ce qui était autrefois les logements des engagés.

 

Un nouveau fonds d'archives sur l'usine de Dzoumogné

 

En feuilletant un dossier sur les usines sucrières réalisé il y a quelques années (MH n°308), les élèves ont pu retrouver trois anciens travailleurs de l'usine de Dzoumogné, dont ils doivent enregistrer le témoignage cette semaine. Un élève a également récupéré le texte d'une chanson qu'entonnaient les engagés, elle sera travaillée avec le professeur de musique. De cette façon, les élèves essaient de reconstituer les conditions de vie réelles des engagés du sucre, leurs ancêtres. "Nous voulons retrouver ce patrimoine pour le transmettre aux générations à venir", expliquent les jeunes, "il est encore temps de sauver ce patrimoine matériel laissé à l'abandon, il faut le faire vivre".

Dernière nouvelle qui vient à point nommé, les archives départementales font venir de Nantes un fonds d'archives privées du propriétaire de l'usine de Dzoumogné qu'elles vont numériser. Une aubaine pour les jeunes chercheurs et leur enseignant qui souhaiterait que ces documents soient présentés au collège lors des Journées du patrimoine en septembre.

Car le travail ne s'arrêtera pas avec la fin de l'année scolaire. L'année prochaine sera celle de la concrétisation. Au mois de décembre, les élèves devraient présenter un film qu'ils auront réalisé eux-mêmes, ainsi qu'une exposition sur l'histoire de l'usine, l'époque sucrière et la vie des engagés. C'est à cette occasion que sera entonnée la chanson des engagée découverte par un des élèves. Ils espèrent en trouver d'autres dans les archives orales.

 

Hélène Ferkatadji

12/06/2009 – Education : Etats généraux

 

{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}ixième rencontre de l'atelier consacré à la formation, cette réunion cette fois publique, dirigée par le préfet, avait lieu mardi soir au collège de Dembéni, en présence des responsables de l'établissement, du directeur de cabinet du vice-recteur en mission à Paris, de plusieurs personnalités politiques comme le maire de Dembéni, Mme Roukia Lahadji et Mansour Kamardine, et enfin et surtout d'enseignants, instituteurs, parents d'élèves…

Président de l'atelier, Fadhul Ahmed précise que les débats ont été scindés en trois parties : formation initiale de la maternelle à la terminale, université et formation professionnelle. Décision est prise de débuter les débats sur le thème de la formation initiale. "Peut-on dire que le niveau de l'Education nationale à Mayotte est bon ?" En réponse à cette question surprenante choisie par le préfet pour ouvrir les débats, un participant se lève, discours en main, pour énumérer ce qui, à son sens, freine le bon niveau de l'éducation dans l'île.

Il estime que tout miser sur l'apprentissage et la maîtrise du français est une erreur : "tous les ans, le projet académique du vice-rectorat met l'accent sur le français, mais cela ne change rien. A l'arrivée en 6e les enfants ne savent toujours pas faire une phrase. Ils trainent des lacunes accumulées depuis l'école, car les moyens mis en œuvre au primaire ne sont pas suffisant."

L'homme poursuit sur l'orientation qui n'est pas assez bonne, "il n'y a pas assez de choix à Mayotte, les mauvais élèves de 3e se retrouvent en lycée général et échouent après le bac. Nous fabriquons des jeunes amers et déçus", annonce-t-il en conclusion, précisant que les jeunes d'aujourd'hui doivent former les élites de demain, mais qu'ils sont loin de remplir les conditions requises.

 

"A l'arrivée en 6e les enfants ne savent toujours pas faire une phrase"

 

L'ancien député Mansour Kamardine apporte quelques éléments de réponse. Il rappelle que la France ne s'est décidée à développer l'école que très tard dans l'île, et qu'ainsi les parents ne savent pas s'exprimer en français et que les instituteurs, recrutés en urgence à un niveau collège, ne sont pas qualifiés pour enseigner aujourd'hui.

"Ils ont progressé au fil des années, mais ils ne sont toujours pas au niveau, et cela parce qu'il n'y a pas assez de formations." Le débat se poursuit sur la surcharge des classes en primaire, considérée comme source d'échec. "L'obligation de scolariser tous les enfants pénalise les enfants de Mayotte. Il y a des problèmes fonciers et financiers, on ne peut pas dire que l'apprentissage du français est important et parallèlement ne pas mettre les moyens pour construire des écoles maternelles."

Un enseignant originaire des Antilles prend la parole pour estimer que le français ne peut être la seule cause de l'échec scolaire massif, sans quoi il n'y aurait aucun échec en Métropole. "L'école ne s'adapte pas aux enfants de Mayotte, ils doivent intégrer un programme scolaire métropolitain qui ne leur correspond pas. De plus, tous les enseignants sont blancs, les élèves n'ont donc pas de référence de réussite scolaire, contrairement aux élèves antillais qui ont beaucoup de profs de chez eux. Ils viennent à l'école sans y croire, ils ne voient pas ce que l'école peut leur apporter." Avant de céder la parole, il précise que le rythme scolaire actuel ne favorise pas la réussite, les lycéens qui se lèvent à quatre heures du matin pour aller en cours à l'autre bout de l'île sont pénalisés.

Un instituteur revient sur les problèmes de surcharge de classe au primaire, accusant l'immigration clandestine et exigeant du préfet une solution. Celui-ci reconnait que le sujet est "essentiel", mais propose de le réserver pour plus tard.

 

Un plan d'urgence pour les constructions scolaires

 

Le principal adjoint du collège de Dembéni précise toutefois qu'il n'existe à ce jour aucune étude objective démontrant que diminuer les effectifs augmente la réussite scolaire, "cela peut aider mais ce n'est pas essentiel". Un autre participant propose la mise en place d'un véritable dispositif d'accompagnement pour la formation de professeurs mahorais, comme cela se fait pour les professions médicales en Nouvelle-Calédonie.

Abdou Dahalani, directeur général des services du Smiam, rappelle qu'avec les premières écoles maternelles ouvertes en 1993, le comportement des enfants qui sont passés par la préscolarisation a rapidement changé : des réflexes différents, une meilleure pratique du français… "A l'époque nous avions fixé l'objectif d'une salle pour un maître et une division. L'Etat doit nous donner les moyens pour le réaliser. Il faut séparer les problèmes matériels des problèmes pédagogiques, le matériel peut être réglé sur simple décision de l'Etat, par une annexe au Contrat de projet."

"Les états généraux sont faits pour cela", confirme le préfet qui invite les participants à définir clairement les moyens nécessaires pour améliorer le niveau de français. "Il faut faire un plan d'urgence des constructions scolaires du primaire et le transmettre via les Etats généraux." Daniel Zaïdani, président de l'association Oudailia haki za maore, se base sur les données existantes : les résultats des évaluations de CM2 sont terriblement plus mauvais que la plus mauvaise académie de Métropole, et le premier tour du bac à Mayotte connaît 30% de réussite, contre 75% en Métropole.

"Cela veut dire que de la 6e à la terminale, les élèves ne rattrapent pas le retard. Malgré toute les mesures prises par l'Education nationale, les résultats restent très mauvais, donc les Etats généraux doivent définir de nouvelles orientations car celles suivies actuellement ne sont pas bonnes." M. Zaïdani estime pour sa part que la solution est en maternelle, s'appuyant sur une étude qui démontre que les enfants structurent leurs acquis entre 3 et 6 ans.

Au final, pour la partie formation initiale, tous s'accordent pour dire que la priorité des priorités est la capacité d'accueil en maternelle, puis en primaire et que vient en seconde place la formation des enseignants du primaire.

 

Hélène Ferkatadji

12/06/2009 – Entretien avec la directrice de la Poste

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}près avoir passé un concours externe d'inspecteur, Michèle Paolini intègre la Poste en 1985, en tant que responsable de la distribution à Saint-Laurent-du-Var, puis responsable des ressources humaines au groupement postal de Cagnes.

Elle travaillera dans les Alpes-Maritimes, gravira les échelons au sein de l'entreprise et occupera des postes différents, notamment en tant que manager général chargée de la communication à la direction départementale. Des fonctions qui ont fait d'elle une femme de terrain et d'ouverture et qui lui ont permis de connaître "tous les rouages" de l'administration : "le courrier, la banque postale, le réseau des bureaux de postes…".

Michèle Paolini a un parcours professionnel d'une grande sensibilité insulaire. "Après quinze ans dans les Alpes-Maritimes, j'ai eu envie de changer et j'ai commencé à explorer les îles", raconte-t-elle. Michèle partira ainsi en Corse exercer, pendant cinq ans, les fonctions de directrice de l'action commerciale. En 2006, elle se rend en Martinique, mutée pour trois ans à la direction des ventes.

Depuis le 1er mai 2009, Michèle Paolini est à la direction de la Poste mahoraise. "Mayotte est une destination qui m'attirait depuis longtemps", affirme la nouvelle directrice. C'est un "bout du monde", une "partie du globe" qu'elle ne connaissait pas et elle voulait découvrir "ses us et coutumes".

Michèle savait parfaitement que "Mayotte est une île en plein développement". Elle fait montre de courage : "Aujourd'hui avec la départementalisation, j'ai une envie plus que jamais que la Poste devienne un acteur dynamique du développement de l'île…, et je veux porter ma pierre à l'édifice."

 

170 agents et 13 points de contacts

 

Une fois arrivée, Michèle a voulu tout de suite savoir ce qui existe dans l'île et comprendre le fonctionnement de la Poste de Mayotte. Sa première rencontre, "brève", fut avec Denis Robin, préfet de Mayotte. "J'ai ensuite fait tout le tour des établissements postaux, j'ai rencontré tous les postiers, facteurs et guichetiers."

Un plan de rencontre avec les élus des communes a d'ailleurs été entamé la semaine dernière à Koungou. La directrice a rencontré le maire de la dite localité pour une mise en place d'un bureau de poste avant la fin de cette année. Leur rencontre était fructueuse, aboutissant à un accord sur le contenu du bail qui sera signé dans les prochaines semaines.

Avant d'étaler son plan d'actions, la nouvelle directrice de la Poste a voulu rendre hommage à tout le travail réalisé par son prédécesseur et les postiers de Mayotte. Rappelons que la Poste de Mayotte compte 170 agents, 13 points de contacts dont un centre de tri et deux autres de distributions. Le quatorzième point de contacts sera probablement mis en service à Koungou.

Autant dire que "la Poste est déjà créée à Mayotte". "Il y a eu de grandes avancées, les services fonctionnent bien et il reste à développer un certains nombre de points… Il faut passer à l'amélioration."

Michèle Paolini a trois priorités ayant un même objectif qui n'est autre que la satisfaction du client. Pour atteindre ses objectifs, Michèle Paolini compte "travailler dans la continuité de ce qui existe, en améliorant les choses". Pour ce qui la "satisfait" et la rassure, Michèle a trouvé une équipe "prête à se professionnaliser".

 

2 conseillers financiers et 4 gestionnaires clients seront implantés

 

L'amélioration de l'accueil est la première priorité de la nouvelle directrice. Celle-ci passera forcément par des rénovations des bureaux et des réorganisations. Dans le même sens, la Poste veut favoriser un développement commercial avec des partenariats locaux afin d'offrir aux clients d'autres produits. Ces derniers seront véhiculés vers la Métropole par la Poste. Pour Michèle Paolini, le produit est un vecteur de communication comme la lettre et le colis.

"Je souhaite créer une véritable force de vente bancaire", ambitionne Mme Paolini. "Nous allons implanter deux conseillers financiers et quatre gestionnaires clients", annonce-t-elle. Les conseillers qui "seront formés", précise-t-elle, recevront les clients sur rendez-vous et "au fil de l'eau" pour les gestionnaires.

Au niveau bancaire, Michèle Paolini sait très bien que la Poste est limitée sur certains services, mais avec la création des six postes précités, elle aimerait en développer certains et pourquoi pas vendre de la prévoyance et de l'assurance.

Le second point de son plan d'action est l'amélioration de la qualité de la distribution du courrier, qui nécessite une amélioration de l'adressage du courrier. Michèle Paolini avoue que sur ce domaine, les facteurs de l'île font "un travail actuellement difficile". Il est vrai que beaucoup reste à faire sur la dénomination et la numérotation des rues et des maisons. Un travail de "synergie", de collaboration avec les élus des communes s'impose. "On n'est pas tout seul, on est tributaire des communes", rappelle-t-elle.

Le troisième chantier que la nouvelle directrice veut mettre en œuvre est le développement des clients professionnels. La Poste veut user de ce qui fait "sa plus grande force aujourd'hui", sa présence dans l'ensemble du territoire, pour développer d'autres partenariats. "Il faut que ces bureaux aient un développement commercial", préconise-t-elle. "Il y a des produits que nous allons essayer de leurs proposer (aux clients professionnels, ndlr), pour leur permettre eux aussi d'être performants, dans le sens du développement de l'île."

Tout cela, n'est bien sûr qu'une "petite partie infime" de la tâche qui incombe à la nouvelle directrice. "Je sais que le chemin va être long à parcourir. Il faudra le temps qu'il faudra, mais on y arrivera car rien n'est impossible", s'arme-t-elle. Michèle Paolini compte travailler en concertation avec les organisations syndicales. Et sa motivation est sans faille.

 

Rafik

12/06/2009 – Portrait d’une entreprise : Kouleur Afrik

 

{xtypo_dropcap}T{/xtypo_dropcap}ogo, Congo, Cameroun, Côte d'Ivoire, Nigéria, Mali, Burkina, Guinée, Bénin… Les coutumes et traditions de chacune de ces nations sont à découvrir à Kouleur Afrik, ceci à travers l'art de la canne ou l'art tribal (masques, objets anciens) entre autres, des concepts provenant tout droit de ces Etats. À "KA", on peut également trouver des meubles, des instruments de musique, des bijoux, des tableaux, des calebasses et d'autres objets agréablement rangés tout autour de la boutique.

La grande majorité des produits que propose Kokoe Le Corre, créatrice de "KA", détiennent des significations. "L'africain va créer son art par rapport à sa société, son clan, sa coutume, contrairement à l'occidental qui fait les choses selon son état d'âme", estime-t-elle. Ce qui valorise davantage chaque objet présenté, des objets accès principalement sur le bois. "On réalise tellement de choses en Afrique autour du bois, beaucoup de meubles dans l'ouest, etc., mais ici on n'en voit pas beaucoup". D'où sa venue à Mayotte.

Kokoe demeurait en Guyane jusqu'en juin dernier, elle y effectuait déjà la promotion de cet art, mais "là-bas résident des descendants d'esclaves africains, donc ils ont gardé un peu ces sources. Ici, il y a l'art malgache, mais ce n'est pas tout à fait la même chose", s'exclame l'entrepreneuse. C'est donc en août 2008 qu'elle se pose sur l'île, accompagnée de son mari enseignant.

De par son expérience dans sa vie professionnelle, et notamment son passage au Printemps Haussmann, respectable magasin de mode à Paris, l'habitante de Trévani dessine ses produits. "Je ne suis pas styliste, mais autodidacte", du coup, au-delà de l'art, Kouleur Afrik se porte acquéreur d'une grande partie de la mode et du tissu continental.

 

Une galerie d'art "pour ceux qui souhaitent exposer leurs œuvres"

 

"Il y a tellement de couleurs dans les tissus africains ! Ça plait énormément", affirme la jeune femme de trente-quatre ans. Sa clientèle est d'ailleurs très variée : du Métropolitain, connaisseur de cet artisanat, à la Mahoraise, admiratrice de ce tissu. "Ce sont les filles le plus souvent qui consomment chez nous. Les Mahoraises, les Comoriennes, les Métropolitaines et les Africaines considèrent beaucoup nos tissus. Il y a aussi des tricots pour hommes à mettre plus en valeur", entrevoit-elle.

Plus globalement, Kokoe Le Corre envisage de faire évoluer le côté galerie de son entreprise. "Des galeries à Mayotte, il n'y en a pas des masses. Celle-ci est ouverte à toutes les personnes qui souhaitent exposer leurs œuvres". Sereinement posée dans la rue du Commerce, la Togolaise d'origine a dû se battre et y croire pour la survie de Kouleur Afrik, rencontrant sur son passage de nombreux soucis, particulièrement administratifs.

Son investissement porte doucement ses fruits, évaluant la rentabilisation de son financement d'ici à un an. Cela grâce à la vente, mais aussi par diverses organisations. Dernière disposition en date, une nouvelle exposition du 12 au 27 juin intitulée : "l'Afrique tribale et contemporaine", après en avoir réalisé plusieurs auparavant. "La galerie d'art doit être autant mise en avant que les produits vestimentaires et artisanaux, c'est tout aussi important".

Kouleur Afrik est ouvert le lundi de 14h30 à 17h30, du mardi au vendredi de 8h30 à 17h (pause déjeuner entre 13h et 14h) et le samedi de 9h à 16h, non-stop. Promouvoir la mode et l'art africain, faire connaître à la population de Mayotte toutes ces valeurs, c'est le souhait de Kokoe. Cette initiative privée le lui permet actuellement, pourvu que ça dure !

 

Ichirac Mahafidhou

12/06/2009 – Evènement : Lancement du projet Litto3D

 

{xtypo_dropcap}"C{/xtypo_dropcap}ontrairement à ce qu'on voit d'habitude à Mayotte pour certains projets, il faut souligner la réactivité exceptionnelle de l'Etat et du conseil général sur ce dossier". Christophe du Payrat, secrétaire général aux affaires économiques et régionales à la préfecture, s'est félicité de la signature de cette convention pour un projet qui sera un grand atout pour Mayotte, le deuxième (futur) département de France, 10 jours après la Réunion, à se doter d'un tel outil de gestion intégrée des zones côtières.

C'est suite aux catastrophes de l'Erika et du Prestige que l'Union européenne a vraiment pris conscience de l'importance du littoral et a recommandé le 30 mai 2002 à ses Etats membres de procéder à un inventaire détaillé du littoral. Initié par le comité interministériel de la mer d'avril 2003 et confirmé par celui d'aménagement et de développement du territoire de septembre 2004, le projet Litto3D associe l'IGN au Shom en vue de produire le référentiel géographique du littoral (RGL) qui permettra aux acteurs publics de disposer d'une description de la côte homogène, précise et aisément accessible.

 

Mayotte précurseur d'un projet national unique au monde

 

Le RGL se présente comme un "mille-feuille" composé de nombreuses couches de données thématiques géo-référencées destinées à des projets d'aménagement. Grâce aux avancées technologiques et à l'avènement du numérique, le RGL sera utilisé pour plus d'une centaine d'applications : connaissance et protection du littoral (modification de la côte due à l'érosion, protection de la faune et de la flore), prévention des risques (inondations, pollution, sauvetage en mer, catastrophes naturelles), développement économique (ports, tourisme, industrie), exploitations des ressources énergétiques, études et recherches scientifiques, défense et sécurité nationale (opération de débarquement ou d'évacuation, surveillance côtière).

Il permettra aussi de simuler des montées des eaux ou encore d'établir de nouvelles routes maritimes. Selon Michel Le Gouic, directeur adjoint du Shom, "50 à 70 applications seront utilisables à Mayotte".

M. Le Gouic a également précisé que l'océan Indien est le précurseur de ce projet d'envergure nationale qui fera de la France le tout premier pays du monde en mesure de fournir une référence géographique officielle assurant une continuité entre la terre et la mer. "Litto3D est un exemple frappant de ce que constitue une politique publique de protection du littoral : grâce aux différents sauts technologiques, on arrive à un modèle continu avec une précision inégalée qui permet et facilite des recherches scientifiques qui n'étaient pas mesurables ni quantifiables avant", a ajouté François Brun, directeur adjoint de l'IGN, qui a par ailleurs constaté que cette problématique mobilisait davantage les acteurs publics dans les Dom qu'en Métropole.

 

Une précision de l'ordre du centimètre

 

Trois moyens complémentaires sont mis en œuvre pour effectuer les levés de Litto3D. Sur terre, un laser topographique aéroporté effectue un balayage à 2.000 mètres d'altitude, à marée basse. Ce levé permet d'avoir un point tous les mètres, soit 15 cm de précision. Un travail de filtrage est ensuite effectué pour n'avoir que le sol, sans la végétation et les bâtiments.

Sur mer, un laser bathymétrique aéroporté effectue un balayage à 500-700 mètres d'altitude qui peut aller jusqu'à 40-50 mètres de profondeur si l'eau est claire. Ce levé permet d'avoir une précision d'un point tous les 2 mètres, soit 30 cm de précision. Un sondeur multifaisceaux acoustique embarqué sur un navire, qui peut effectuer des mesures jusqu'à 6.000 mètres de profondeur avec une précision beaucoup plus grande, permet de compléter la partie maritime. Les données sont ensuite fusionnées pour obtenir une carte numérique terre-mer en continu.

A Mayotte, les levés aéroportés terrestres effectués cet hiver viennent d'être finalisés : 260 km² de côtes ont été couverts, avec une précision de deux points par m². Ne manque que la carte des fonds du lagon : le levé bathymétrique aéroporté aura lieu cet été pour aboutir à la fusion des données d'ici juin 2010.

Ce projet coûtera en tout 1,7 million d'euros, financé à hauteur égale par tous les partenaires (Shom, IGN, AMP, Etat et CG). "L'Agence des aires marines protégées finance ce projet car elle en a bien compris l'importance", a expliqué Geneviève Rousseau, directrice adjointe des AMP. "Cet outil servira au Parc naturel marin de Mayotte et permettra de manier des éléments fiables pour discuter, concerter et aménager" et ainsi mettre en œuvre une politique publique maritime et du littoral bien plus efficace.

 

Julien Perrot


Le Shom, un établissement public à la fois militaire et civil

Le Shom (Service hydrographique et océanographique de la Marine) est l'héritier du premier service hydrographique officiel au monde créé en 1720. Depuis 2007, le Shom est un établissement public à caractère administratif sous la tutelle du ministère de la Défense. Sa vocation est de garantir la qualité et la disponibilité de l'information décrivant l'environnement physique maritime, côtier et océanique, en coordonnant son recueil, son archivage et sa diffusion, pour satisfaire au moindre coût les besoins publics, militaires et civils.

Outre ses missions d'hydrographie générale au bénéfice de tous les usagers de la mer pour assurer la sécurité de la navigation, et la satisfaction des besoins d'expertise et de soutien opérationnel de la défense en connaissance de l'environnement aéromaritime, le Shom effectue également un soutien aux politiques publiques maritimes et du littoral dans de multiples domaines : action de l'Etat en mer, expert en matière de délimitations et frontières maritimes, gestion des observations de marées et participation aux réseaux d'alerte pour la prévention des risques et catastrophes, contribution à la modélisation numérique de l'océan mondial (Mercator Océan), mise à disposition des données géographiques maritimes de référence indispensables aux décideurs en charge de l'aménagement du littoral, etc.

Avec un budget annuel en 2008 de 54 millions d'euros, le Shom emploie environ 520 personnes et gère un portefeuille mondial de 1.100 cartes électroniques de navigation. Implanté à Brest (470 personnes), Toulouse, Saint Mandé, Toulon, Nouméa et Papeete, sa couverture géographique correspond aux espaces maritimes français, soit une ZEE de 11 millions de km², ainsi que les zones placées sous la responsabilité cartographique de la France au sein de l'organisation hydrographique internationale ou en application d'accords bilatéraux avec certains Etats côtiers.

La flotte hydro-océanographique du Shom est composée de 5 bâtiments : le Lapérouse, le Borda, le Laplace, le Beautemps-Beaupré et le Pourquoi pas ?, exploité conjointement avec l'Ifremer.

12/06/2009 – Etats généraux de l’Outremer

 

{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}our cette première réunion publique, la commune de Dzaoudzi-Labattoir avait mis les petits plats dans les grands pour accueillir comme il se doit les différents intervenants, tous parés de collier de fleurs. Lancés le 16 avril dernier à Mayotte, les Egom se veulent une réponse institutionnelle à la crise qu'ont traversée les Dom en février et mars derniers. Lundi il a surtout été question des retraites, car Mayotte connaît un régime spécifique dérogatoire au droit commun, "une situation inacceptable vécue comme une discrimination", a rappelé Mohamadi Bacar N'colo, le maire de Dzaoudzi-Labattoir, en ouverture de cette réunion.

Le préfet Denis Robin avait fait le déplacement pour écouter les doléances des habitants : "Aujourd'hui la parole vous est donnée pour dire si le groupe de travail est sur les bonnes pistes", a-t-il précisé, "la synthèse générale des débats sera ensuite transmise au gouvernement puis au Président de la République à la rentrée". Après avoir rappelé que les propositions de l'atelier s'inscrivent dans les règles du Pacte pour la départementalisation, il a ensuite cédé la parole à Michel Taillefer, le président de l'atelier n°5, qui a travaillé sur cette question des retraites avec la CSSM et les partenaires sociaux tous les mercredis depuis 6 semaines.

 

Un montant moyen de 300 € par mois, contre 600 € en Métropole

 

"La grande différence sur le montant moyen de 300 € par mois, contre 600 € en Métropole, tient pour une grande partie au plafond de cotisations qui est de 912 € à Mayotte, alors qu'il est de 2.859 € en Métropole", a-t-il analysé. Le régime de retraite de base des salariés, qui n'a été créé à Mayotte qu'en mars 1987, est en effet encore très loin des plafonds et des taux métropolitains et l'alignement progressif sur le droit commun risque de prendre encore plusieurs années, ce que l'atelier n'est pas parvenu à chiffrer précisément (voir tableau comparatif).

Pour les personnes qui ont travaillé avant 1987, la prise en compte des années d'activité exercées avant 1987 a été retenue sur justification de l'activité salariée… Mais on reste encore très loin des 40 annuités que doivent effectuer les salariés du secteur privé en Métropole pour avoir droit à une retraite à taux plein.

L'une des différences principales porte sur le niveau de la retraite de base à Mayotte (456 € maximum par mois) qui est nettement inférieur au niveau qui est assuré en Métropole (1.429 €). En outre, le plafond n'a pas été augmenté depuis 2004. "Ce blocage conduit à une incohérence car le minimum contributif est devenu supérieur au maximum de retraite", peut-on lire dans le document distribué au cours de la réunion.

 

Le plafond n'a pas été augmenté depuis 2004

 

"Si dans l'immédiat, compte tenu du faible nombre de retraités, le montant des cotisations couvre largement le montant des retraites versées, cette tendance va progressivement s'inverser avec l'augmentation du nombre de retraité qui auront acquis des droits à la retraite plus importants avec un nombre plus grand d'années de cotisations", signale également cette fiche de présentation.

Pour atteindre une convergence totale entre le régime de retraite applicable à Mayotte et le régime de retraite de base dont bénéficient les salariés au plan national, le montant des pensions versées devra être revalorisé et les plafonds ainsi que les cotisations devront être relevés.

Concernant le montant des retraites, l'atelier préconise que "durant une période transitoire à définir, le taux de revalorisation annuelle du montant des retraites à Mayotte pourrait être doublé par rapport au taux de revalorisation applicable au niveau national, jusqu'à ce que le montant de la retraite à Mayotte soit équivalent à la retraite du niveau national. Il est également proposé que pendant une période transitoire, pour les femmes, il soit tenu compte du fait qu'elles n'ont pas pu se constituer une carrière complète (maternité, faible taux d'emploi féminin…)".

 

"Il faudra des délais et avancer par paliers pour augmenter les cotisations de salariés"

 

Le plafond des cotisations fixé à 912 € devra être parallèlement relevé progressivement, ce qui "permettra de relever le montant des retraites versé, car le montant maximum correspond à la moitié du plafond de salaire soumis à cotisations". Pour cela, deux solutions sont envisagées : la première, soutenue par le Medef, consiste à relever le plafond au niveau du montant du Smig mahorais jusqu'en 2012. Dans cette hypothèse, la notion de montant de retraite maximale limitée à la moitié du plafond ne devrait plus être prise en compte.

La seconde solution, notamment proposée par la CFE-CGC, est un relèvement du plafond à un niveau supérieur équivalent par exemple à 2 fois le Smig mahorais (soit 1.854 €), de manière à relever sensiblement le montant de retraite. Afin de préserver l'équilibre économique des entreprises, les cotisations pourraient être assises provisoirement sur un montant de salaire avec un abattement qui serait relevé progressivement. Enfin, concernant les taux de cotisations, ils sont déjà proches de ceux pratiqués en Métropole au niveau des employeurs, de l'ordre de 10%. Par contre, en ce qui concerne les salariés, ce taux devra passer de 4 à 6,75%.

"Il conviendrait de coupler ce relèvement du taux de cotisation avec l'évolution du Smig mahorais durant la période nécessaire pour parvenir à la convergence totale avec le Smic national", préconise l'atelier, qui estime qu'"attendre pour revaloriser ce montant de cotisation que la convergence Smig/Smic ait été atteinte pourrait conduire à des diminutions de salaire net. Alors que mettre en œuvre cette revalorisation pendant la période de convergence du Smig n'entraînera pas de diminution de salaire net".

 

"Si on va trop vite, on risque de toucher au niveau de vie des familles"

 

Pour répondre aux questions pressantes de l'auditoire, qui a demandé par exemple : quand quelqu'un qui touche 3.000 € par mois aura-t-il droit à plus de 500 € de retraite ?, Jean-Paul Aygalent, le directeur de la DTEFP et rapporteur de l'atelier, a précisé que "quel que soit le système choisi, il faudra des délais et avancer par paliers pour augmenter les cotisations de salariés parallèlement à l'évolution du Smig". M. Taillefer a aussi martelé plusieurs fois le fait que les salariés et les patrons devront mettre la main à la poche quand les plafonds et les taux seront revalorisés.

"Plus on voudra augmenter les retraites des bacocos, plus il faudra demander que les jeunes cotisent", a résumé le préfet. "Le risque est que certains gros employeurs, dans la grande distribution par exemple, embauchent moins de salariés, avec des charges plus importantes. Si on va trop vite, on risque de toucher au niveau de vie des familles", a-t-il prévenu.

 

"Il ne faut plus que nos parents viennent mendier chez nous"

 

Pour l'instant, le financement du régime de retraite de base des salariés à Mayotte est excédentaire : les cotisations perçues couvrent largement le montant des retraites versées car le nombre de retraités est encore réduit et que le nombre d'années de cotisation dont ils justifient est faible. Cet excédent, de l'ordre de 19 millions d'euros par an, va aujourd'hui directement dans la caisse nationale vieillesse.

Le député Abdoulatifou Aly, a ensuite demandé la parole pour affirmer que "si nous voulons un département, c'est pour avoir les mêmes règles et les mêmes avantages. Tout le monde doit avoir droit à la retraite : si en Métropole, on a toujours droit à quelque chose, ici aussi". Selon lui, le montant moyen des pensions à Mayotte n'est que de 150 € par mois, "une situation inacceptable pour nos parents alors que c'est grâce à eux que nous avons des salaires plus élevés. Il ne faut plus que nos parents viennent mendier chez nous. Il leur faut un montant décent. Nous, jeunes, devons accepter le déplafonnement, la seule solution pour avoir les mêmes droits".

Même si ces débats très techniques ont été difficilement compréhensibles pour les personnes présentes, et ce malgré les traductions en shimaoré, force est de constater l'engouement de la population pour ce type de démocratie participative, au vu de la pertinence des questions et des interventions, et de l'enthousiasme suscité par cette première réunion publique des Egom.

 

Julien Perrot

 


 

Le régime de retraite complémentaire obligatoire, toujours inexistant à Mayotte

Il n'existe pas à Mayotte de régime de retraite complémentaire des salariés, comme cela est le cas en Métropole avec les régimes Arcco (ensemble des salariés) et Agirc (cadres). En Métropole, ces régimes obligatoires représentent des compléments conséquents, qui correspondent par exemple à environ 22% de la retraite totale pour un salarié qui gagnait 2.000 € par mois.

L'atelier n°5 a mis en exergue le fait que la mise en place de régimes de retraite complémentaire relève en premier lieu de la volonté des partenaires sociaux et ne dépend pas d'une décision de l'Etat qui ne peut que légiférer dans un deuxième temps pour valider et encadrer le dispositif. A Mayotte, la commission consultative du travail pourrait être l'instance de concertation adaptée pour que les partenaires sociaux parviennent à s'accorder sur ce régime complémentaire.

Les taux des cotisations pour le seul régime Arcco applicables en Métropole et dans les Dom s'élèvent à 3,93% pour la part salariale et 5,92% pour la part patronale. "Une mise en place immédiate ne peut s'envisager sans avoir au préalable apprécié les coûts que cela induirait et la capacité des entreprises et des salariés à les supporter", prévient l'atelier. "Une mise en place progressive avec un système facultatif dans un premier temps et qui serait à terme rendu obligatoire devrait être étudié".

"L'une des premières conditions pour que l'Arcco et l'Agirc puissent intervenir à Mayotte serait que le régime de base de Mayotte soit considéré comme partie intégrante du régime général national. Il conviendrait d'étudier comment la CSSM pourrait servir de relais local aux régimes Arcco et Agirc sur des sujets tels que la collecte des cotisations, afin de limiter les coûts de gestion de ces régimes".

 

Le régime de retraite des travailleurs indépendants reste à construire

Le RSI (régime social des indépendants), en vigueur en Métropole et dans les Dom, n'existe pas à Mayotte. Les anciens travailleurs indépendants, artisans, commerçants, professions libérales ne bénéficient pas à Mayotte d'un système de retraite. Ils peuvent néanmoins bénéficier de l'Aspa (Allocation de solidarité aux personnes âgées), s'ils n'ont pas d'autre revenu par ailleurs.

A Mayotte, les travailleurs indépendants peuvent bénéficier d'un régime d'indemnisation en maladie et des allocations familiales avec des cotisations de 4% assises sur l'ensemble des revenus et de 2% sur les dividendes perçus. Toutefois, seulement 20% environ des personnes assujetties cotisent réellement.

En Métropole, le régime de retraite des travailleurs indépendants géré par le RSI repose sur des cotisations correspondant à 16,55% pour la retraite de base et 7,1% pour la retraite complémentaire. Le régime de retraite de base et le régime complémentaire des travailleurs indépendants ont un caractère obligatoire en Métropole.

La mise en place d'un régime de retraite pour les artisans commerçants et professions libérales à Mayotte est unanimement souhaité par les membres de l'atelier représentant ces professions : Medef, CGPME, FMBTP, Capeb et Chambre des métiers. La mise en place d'un tel régime devrait tendre à terme vers une intégration dans le système national de retraite des travailleurs indépendants. Un système transitoire doit permettre de prendre en compte une progressivité contributive qui reste accessible pour les travailleurs indépendants concernés.

"La mise en place d'un régime transitoire obligatoire apparaît acceptable, si les cotisations demandées ne sont pas supérieures aux cotisations versées par les salariés (cotisations salariales et patronales)", souligne l'atelier. "Le régime social des indépendants au niveau national doit être contacté pour qu'il apporte son expertise sur les possibilités d'extension de son intervention à Mayotte, les modalités de partenariat avec la CSSM et les conditions de mise en œuvre progressive de son intervention. Les modifications juridiques qui devraient être éventuellement apportées au statut, à l'organisation, aux principes d'intervention de la CSSM doivent également faire l'objet d'une expertise".

 

Comparaison des régimes de retraites des salariés Mayotte/Métropole :

 

La retraite de base des salarié

Métropole

 Mayotte

Plafond de cotisation

2.859 €

912 €

Taux de cotisation

Salaire plafond 6% salarié

8,3% employeur

Totalité du salaire 0,1% salarié

1,6% employeur

Salaire plafond

4% salarié

10% employeur

Salaire validant un trimestre

1.742 €

1.098 €

Maximum retraite

1.422,50 €

456 €

Minimum contributif

590,33 €

463,91 €

Majoration pour tierce personne

1.029,10 €

néant

Majoration pour conjoint à charge

50,80 €

néant

Majoration de pension si + de 2 enfants

10%

néant

Prélèvement sur pension

     CSG : 6,6% ou 3,8%

     CRDS : 0,5%

Maladie 2%

Smic/Smig

1.471,99 €

927,81 €

 

12/06/09 – Une étude financée par le Fed pour protéger l’environnement

Dans le cadre du 9ème Fed (Fonds européen de développement), en accompagnement du projet de reboisement des padzas, le conseil général finance la réalisation d’une étude typologique des espaces à dominante boisée de Mayotte. Cette étude permettra à la fois d’établir un état des lieux des espaces boisés et de mesurer la dynamique d’évolution du couvert forestier passé. Le groupement Agrifor (dont fait partie le Cirad) a été sélectionné pour réaliser cette étude, et mène une première mission de cadrage qui se déroule à Mayotte du 9 au 12 juin 2009.

Le 9ème Fed finance également, dans le cadre de cette étude, l’acquisition auprès de l’Institut géographique national (IGN) de la photographie aérienne de Mayotte, orthorectifiée et géoréférencée, ainsi que du Modèle numérique de sursol de l’île. A l’occasion du passage de François Brun, directeur général adjoint de l’IGN, la signature du contrat d’acquisition de ces produits a eu lieu ce jeudi 11 juin à la direction de l’agriculture et de la forêt.

L’ensemble de ces outils constituera une aide fondamentale à la décision pour les années à venir, en matière de suivi et de gestion de l’environnement.

UNE Mayotte Hebdo N°432 – Vendredi 12 juin 2009

UNE Mayotte Hebdo N°432 - Vendredi 12 juin 2009Grenelle de la mer – Litto3D

Sauver le Lagon

> Conseil Général : Quels élus pour 2011 ? – Les dossiers de la session
> Education : Plan d'urgence pour les constructions scolaires
> Etats Généraux : Une retraite décente pour tous
> Mayotte ECO : Outremer – le RSTA en attendant le RSA
> Tounda : Nafassound ce samedi, soirée Rock au 5/5

 

 

12/06/2009 – Grenelle de la mer

 

{xtypo_dropcap}E{/xtypo_dropcap}manation du Grenelle de l'environnement, le Grenelle de la mer a été lancé à Mayotte les 25 et 26 mai derniers avec l'arrivée sur notre île de la délégation océan Indien composée de Jérôme Bignon, président de l'Agence des aires marines protégées, Florence Clermont-Brouillet, membre de la Délégation interministérielle à l'aménagement et à la compétitivité des territoires (Diact, ex-Datar), Franck Boumendil, adjoint au maire de Saint-Tropez et Patrick Beyronneau, représentant de la CFDT Réunion pour diriger les ateliers locaux. A noter la participation de Michel Charpentier, le président des Naturalistes de Mayotte, qui fait partie des représentants nationaux de l'un des quatre groupes de travail.

Christophe Peyrel, le secrétaire général de la préfecture, a qualifié ces débats locaux d'"intéressants et utiles" car ils ont permis à la mission nationale de retenir toute une série de propositions pour valoriser la mer à Mayotte. Concernant le secteur de la pêche, il a été demandé unanimement l'interdiction d'autorisation de pêche pour les thoniers-senneurs dans les 24 miles autour de la barrière de corail. La nécessité de mettre en place des équipements structurants pour les pêcheurs mahorais a également été soulignée, avec des palangriers de 9 à 12 mètres et la mise en place d'un hangar de stockage, dont le lieu n'a pas encore été défini.

Les acteurs ont évoqué leur soutien aux études de projets pour les énergies renouvelables issues de la mer menées par l'Ademe et le conseil général, notamment les hydroliennes qui pourraient être installées dans les passes et l'énergie thermique des mers pour la climatisation, à l'image de celle utilisée pour un hôtel à Bora-Bora en Polynésie.

Ils se sont également prononcés pour la promotion d'un tourisme durable, mais Christophe Peyrel a qualifié cette attitude de "vœu pieux" car des dents ont grincé quand a été évoquée la limitation de certaines activités nautiques comme le jet-ski. Par contre, les acteurs étaient tous d'accord pour développer le transport maritime intra-mahorais pour les marchandises et les passagers pour relier Mamoudzou à Longoni et Dembéni en passant par la mer.

 

La station d'épuration expérimentale de Malamani, un exemple pour l'Outremer

 

L'essentiel de la pollution de la mer vient des activités humaines sur la terre, c'est pourquoi il a été demandé le renforcement des capacités d'assainissement et de gestion des déchets, avec plus de moyens, de rapidité et d'efficacité. Mais pour l'assainissement, les limites ne sont pas seulement budgétaires mais foncières, car il est difficile pour le Sieam de trouver des terrains qui peuvent juridiquement être utilisés pour installer des stations d'épuration.

Le 26 mai, la délégation nationale s'est rendue sur le site de la station d'épuration expérimentale de Malamani, accompagnée du président du Sieam, d'experts du CNRS et de la maire de Chirongui. Cette station unique au monde, qui fonctionne grâce à la mangrove, sans aucun traitement chimique, pourrait servir d'exemple pour le reste de l'Outremer pour traiter les eaux domestiques. "Le filtrage par la mangrove est suivi sur le plan scientifique pour évaluer ses incidences positives ou négatives", explique Jean-Pierre Arnaud, responsable du service environnement et forêt de la Daf, "80 maisons sont raccordés depuis un an et les résultats sont en cours. L'expérimentation devrait durer encore 2 ou 3 ans".

Au sujet de la gestion des déchets, il a été demandé la création de véritables déchetteries et la mise en place de filières de retraitement et de compostage. "La création d'un syndicat unique doit se faire avant que les 4 syndicats soient en faillite", a déclaré M. Peyrel, qui a révélé que 3 des 4 syndicats intercommunaux de gestion des déchets vont se retrouver très bientôt sous le contrôle de la Chambre territoriale des comptes.

 

Le Parc naturel marin avance à grands pas

 

Enfin, le dernier atelier sur la connaissance, la formation et l'éducation à l'environnement a fait plusieurs propositions comme la création d'un centre permanent de l'Ifremer pour la recherche-développement, notamment pour l'aquaculture, la mise en place d'un câble sous-marin pour favoriser l'accès à la connaissance, le renforcement des classes découverte en mer et la relance d'un plan d'apprentissage de la natation. Il a été demandé la création d'une "Maison de la mer" pour vulgariser les connaissances sur le lagon et présenter les traditions marines de la pêche mahoraise. L'accroissement de la formation dans la pêche et l'environnement par le biais du GSMA et de l'Ecole d'apprentissage maritime a aussi été mis en avant.

"Dans ce cadre, le futur Parc naturel marin, en tant que structure pour coordonner tous les acteurs, aura toute sa place pour définir les lignes directrices communes pour le développement économique du lagon, qu'il ne faut pas voir comme un sanctuaire", a souligné M. Peyrel. Le prochain comité de pilotage de la création de ce parc aura lieu le 18 juin prochain, avant la consultation publique en octobre : "On aura mis un an pour faire ce que les Bretons ont mis 9 ans à créer", s'est félicité le secrétaire général de la préfecture, faisant référence au Parc marin d'Iroise, le seul en France à ce jour.

Selon M. Peyrel, l'avantage de ce travail en ateliers est que "quand il faudra renégocier le Contrat de projet, cela permettra de prendre les ministères à leur propre jeu pour appuyer des projets et demander des crédits". Une réunion publique animée par la célèbre navigatrice Isabelle Autissier aura lieu le 19 juin à 9h à la Case Rocher pour débattre de ces propositions.

 

Julien Perrot

11/06/09 – Des propositions pour valoriser la mer à Mayotte

Mardi, la préfecture a présenté les travaux menés dans les ateliers locaux du Grenelle de la Mer, les 25 et 26 mai derniers. Christophe Peyrel, secrétaire général de la préfecture, a qualifié ces débats locaux d'"intéressants et utiles" car ils ont permis à la mission nationale de retenir toute une série de propositions pour valoriser la mer à Mayotte. Concernant le secteur de la pêche, il a été demandé unanimement l'interdiction d'autorisation de pêche pour les thoniers-senneurs dans les 24 miles autour de la barrière de corail. La nécessité de mettre en place des équipements structurants pour les pêcheurs mahorais a également été soulignée, avec des palangriers de 9 à 12 m et la mise en place d'un hangar de stockage, dont le lieu n'a pas encore été défini. L'essentiel de la pollution de la mer vient des activités humaines sur la terre, c'est pourquoi il a été demandé le renforcement des capacités d'assainissement et de gestion des déchets, avec plus de moyens, de rapidité et d'efficacité. Le 26 mai, la délégation nationale s'est rendue sur le site de la station d'épuration expérimentale de Malamani, accompagnée du président du Sieam, d'experts du CNRS et de la maire de Chirongui.

Cette station unique au monde, qui fonctionne grâce à la mangrove, sans aucun traitement chimique, pourrait servir d'exemple pour le reste de l'Outremer pour traiter les eaux domestiques. Au sujet de la gestion des déchets, il a été demandé la création de véritables déchetteries et la mise en place de filières de retraitement et de compostage. "La création d'un syndicat unique doit se faire avant que les quatre syndicats soient en faillite", a déclaré M. Peyrel, qui a révélé que trois des quatre syndicats intercommunaux de gestion des déchets vont se retrouver très bientôt sous le contrôle de la Chambre territoriale des comptes. Le dernier atelier sur la connaissance, la formation et l'éducation à l'environnement, a fait plusieurs propositions comme la création d'un centre permanent de l'Ifremer pour la recherche-développement, notamment pour l'aquaculture, la mise en place d'un câble sous marin pour favoriser l'accès à la connaissance, le renforcement des classes découverte en mer et la relance d'un plan d'apprentissage de la natation.

Il a été demandé la création d'une "Maison de la mer" pour vulgariser les connaissances sur le lagon et présenter les traditions marines de la pêche mahoraise. L'accroissement de la formation dans la pêche et l'environnement par le biais du GSMA et de l'Ecole d'apprentissage maritime a aussi été mis en avant. Une réunion publique animée par la célèbre navigatrice Isabelle Autissier aura lieu le 19 juin à 9h à la Case Rocher pour débattre de ces propositions. A noter que le prochain comité de pilotage pour la création du parc marin se tiendra la veille, avant la consultation publique en octobre.

11/06/09 – La CGT-Ma accueille son représentant chargé des relations Outremer

Le représentant de la CGT chargé des relations avec l'Outremer, Bruno Dalberto, sera en déplacement dans notre île cette fin de semaine, du vendredi 12 au dimanche 14 juin. "Cette visite s'inscrit dans la coopération entre nos deux organisations, qui date depuis la création de la CGTMa en janvier 2001" peut-on lire dans le communiqué envoyé à la presse. "Lors de ce voyage, il aura à faire le point sur l'ensemble des questions que se posent les adhérents et militants de la CGT-Ma, mais aussi relancer l'activité de la CGT-Ma. Il aura à définir avec le bureau du syndicat, les relations à entretenir entre les organisations adhérentes de la CGT Mayotte et celles de la CGT". Un voulé sera organisé à la plage de Hamouro le samedi 13 juin à partir de 9h pour tous les militants et adhérents de la CGT-Ma.

11/06/09 – La sélection de Mayotte à Majunga ce week-end

Dans le cadre de la journée mondiale contre la lutte du travail des enfants, la Fédération malgache de Football a invité la sélection de Mayotte de football à Mahajanga pour disputer une rencontre amicale contre les Barea. La rencontre se tiendra le dimanche 14 juin sur la pelouse artificielle du stade Rabemananjara à 14 h 30. "L'objectif est de préparer la coupe des DOMTOM de 2010, les jeux des îles en 2011 et la coupe des DOM-TOM de 2012" indique le président de la ligue de football Enly Mahamoudou. La confrontation avec la sélection malgache est aussi l'occasion de faire du lobbying auprès de la FMF pour qu'elle plaide le dossier de Mayotte qui vise à intégrer à l'instar de la Réunion, les compétitions organisées par la Confédération Africaine de Football (CAF). La sélection composée de 18 joueurs et encadrée par le CTR Guillaume Brouste et Abidi Massoundi, partira samedi et reviendra lundi dans la journée. Une délégation d'officiels comprenant Assani Ali, 5e vice-président du Conseil général, les vice-présidents de la ligue Scyacka Mlamali et Sidi Ahmed, Ibrahima Abdoulhanyou et l'arbitre Inraki Ali sera aussi du voyage.

11/06/09 – Les Naturalistes fêtent la musique avec Air-com’or, le 21 juin à Jimawéni

Rendez-vous solennel, la musique sera fêtée le dimanche 21 juin prochain. A cette occasion et parallèlement à son voulé de fin d'année prévu le même jour à 12h, l'association des Naturalistes de Mayotte accueillera, à 16h30, le groupe Air-com'or à l'écomusée de la vanille et de l'ylang-ylang, sur le site verdoyant de Jimawéni, au sud de Sada. Ce sera l'occasion d'"illustrer en musique la diversité des influences culturelles de l'archipel des Comores : percussion, clavier et guitare, création musicale entre poésie et tradition."

"Chaque musicien en herbe peut également amener son ou ses instruments afin de faire raisonner les notes sous l'ombrage du manguier", invitent les Naturalistes.

 

Participation au voulé : 10€ – Rens. 0269 63 04 81 ou contact@naturmay.org

10/06/09 – L’essence augmente à nouveau

La préfecture de Mayotte vient de publier les nouveaux tarifs des produits pétroliers qui seront en vigueur dès demain. Une augmentation sera appliquée sur tous les produits pétroliers, le cours du baril de pétrole ayant augmenté de 33% depuis le début de l'année. C'est l'essence et le mélange deux-temps qui subissent la plus grande hausse en centimes d'euros (+ 7 centimes) puisque le litre d'essence passe d'1,15 € à 1,22 €, le mélange deux temps s'élève à 1,23 € (1,16 au 1er avril 2009). Pour le gazole, le prix au litre sera désormais d'1,04 € (au lieu d'1,00 €). Le pétrole passe à 0,61 € (contre 0,55 auparavant), et le mélange COPEMAY à 0,79 € (contre 0,72 € en avril).

10/06/09 – Pour une retraite décente pour tous

Lundi au local des associations culturelles de  abattoir, la première réunion publique des états généraux de l'Outremer (Egom) a rassemblé une centaine de personnes venue discuter des conclusions des travaux de l'atelier n°5 sur le dialogue social. Pendant plus de deux heures, la question des retraites était au coeur des débats. Si tout le monde était d'accord pour s'aligner sur le régime métropolitain, la population devait également prendre conscience qu'avec l'augmentation des cotisations, il faudra que les salariés mettent la main à la poche s'ils veulent une retraite plus décente. 

"La grande différence sur le montant moyen de 300 € par mois contre 600 € en Métropole tient pour une grande partie au plafond de cotisations qui est de 912 € à Mayotte alors qu'il est de 2.859 € en Métropole", a analysé Michel Taillefer, le président de l'atelier. Le régime de retraite de base des salariés, qui n'a été créé à Mayotte qu'en mars 1987, est en effet encore très loin des plafonds et des taux métropolitains et l'alignement progressif sur le droit commun risque de prendre encore plusieurs années, que l'atelier n'est pas parvenu à chiffrer précisément. L'une des différences principales porte sur le niveau de la retraite de base à Mayotte (456 € maximum par mois) qui est nettement inférieur au niveau qui est assuré en Métropole (1.429 €). En outre, le plafond n'a pas été augmenté depuis 2004.

"Plus on voudra augmenter les retraites des bacocos, plus il faudra demander que les jeunes cotisent", a résumé le préfet Denis Robin. "Le risque est que certains gros employeurs, dans la grande distribution par exemple, embauchent moins de salariés, avec des charges plus importantes. Si on va trop vite, on risque de toucher au niveau de vie des familles", a-t-il prévenu. Même si ces débats très techniques ont été difficilement compréhensibles pour les personnes présentes, et ce malgré les traductions en shimaoré, force est de constater l'engouement de la population pour ce type de démocratie participative, au vu de la pertinence des questions et des interventions, et de l'enthousiasme suscité par cette première réunion publique des Egom.

10/06/09 – Le roi de la rumba congolaise bientôt à Mayotte

Pour les jeunes et les moins jeunes, ça va swinguer les jeudi 25 et vendredi 26 juin puisque Papa Wemba, le roi de la rumba congolaise se posera sur notre île. Le jeudi 25 juin, il se produira dans la salle de cinéma de Mamoudzou (en première partie, Tony M, Jimmy et Mikidache) et le lendemain au stade de Passamaïnty (en première partie, Tony M, Jimmy, Ténor, Bouhouri et Cadence Mahoraise). Pour la première date, il y aura seulement 250 places de disponibles, vendues à 20 € pièce, alors que le lendemain, elles seront vendues à 10 €. Dans les deux cas, le concert débute à 20 h. Pour plus d'informations se renseigner à la Direction de l'ingénierie culturelle au 02 69 61 11 36.

10/06/2009 – Un rêve plus que bleu, une réalité

 

{xtypo_dropcap}L{xtypo_dropcap}e gymnase de Cavani affiche complet. De nombreux sièges ont dû être installés en plus des places habituelles prévues dans les estrades. Des murmures se font entendre parmi la foule venue assister à la représentation. Un décor très élaboré caractérisant la savane africaine s'offre à leurs yeux. Tout y est représenté : les arbres, les animaux avec un grand éléphant, une girafe…, le soleil et même la voûte céleste remplie d'étoiles scintillantes.

Dans les coulisses tout le monde s'active, s'échauffe, se prépare, se maquille. Matuta, l'une des danseuses, avoue avoir un peu le trac : "J'ai un peu mal au ventre… Je crois qu'il y a 400 personnes quand même". "Non, 600 !", rectifie son amie Berrine qui réalise son cinquième spectacle. "Moi je n'ai pas peur", ajoute cette dernière, "c'est juste qu'il y a trop de gens qu'on connaît". La plupart des personnes du public sont en effet des amis ou la famille des danseurs apportant leur soutien moral par des signes fréquents de la main.

La comédie musicale débute avec une chorale entonnant la chanson phare du dessin animé Aladin "Ce rêve bleu". Cet air est également l'origine du titre de la comédie musicale. Vient le tour d'un jeu de mime dont le but est d'illustrer le début de l'histoire fantastique d'une petite fille et sa famille aspirées dans la télévision.

Différents groupes de danseuses âgées de 4 à 12 ans arrivent alors pour une démonstration hautement colorée à l'aide de pompons et de tutus fluo. La partie théâtrale du spectacle se révèle être une représentation originale du Roi Lion de Walt Disney. Les apprentis comédiens y interprètent les différents rôles principaux du dessin animé en ponctuant leurs gestes de pas de danse.

 

La performance des enfants est à saluer

 

Après la première partie principalement centrée sur le jazz, place au rap, à la danse orientale et au hip hop. Le rythme est plus dynamique et entraînant. Les danseuses et danseurs sont plus âgés mais n'ont pas forcément plus d'assurance. "J'ai eu un peu de trac parce que je passais en dernière avec mon groupe et ça fait peur de voir les autres défiler et passer avant", explique Malika, une danseuse du groupe de hip hop âgée de 15 ans. Il lui a fallu attendre presque trois heures pour voir son tour arriver, suivi de près par la fin du spectacle et les remerciements. Une ovation était spécialement réservée à la scénariste, metteur en scène et chorégraphe de la comédie musicale : Maryse Willaume.

Samedi soir, c'est l'heure du bilan. Tous les billets ont été vendus. Néanmoins, la première soirée a totalisé près de 700 spectateurs et plus de 500 pour la seconde. Un succès nuancé par les démonstrations artistiques elles-mêmes, comme le précise Maryse Willaume. "Aujourd'hui c'était parfait. Tout s'est enchaîné normalement. Hier on a raté le tableau final du Roi Lion, aujourd'hui on l'a réussi. Il y a même eu de l'improvisation, les enfants ont osé en rajouter."

Une légère différence de qualité due selon elle à un manque de répétitions et une certaine découverte de la scène par les danseurs, mais également les techniciens et leurs matériels. "En tout cas, je souhaite saluer la performance des enfants !", un point essentiel pour Maryse Willaume qui précise que Lov'dance est un atelier pour les enfants et par les enfants. Une conclusion tout à fait appropriée pour ces deux jours en l'honneur du talent artistique.

 

Rawnat Mohamed Chaher

10/06/2009 – Nafassound : un plateau rock exceptionnel

 

{xtypo_dropcap}O{/xtypo_dropcap}rganisée par Nafassi ("liberté" en shimaoré), la soirée de samedi au 5/5 est une grande première pour cette association créée en juillet 2008 à l'initiative des Maoris et des anciens musiciens de Daddy Happy devenus les Labsync. Ils se produiront pour la première fois à cette occasion. Ces deux groupes partagent un local de répétition situé dans une courée de la rue du Commerce, qui jouxte le studio d'enregistrement de Deenice, le désormais célèbre ingé son de l'île également président de l'association.

Ce quadruple concert vise à "se faire connaître car beaucoup de gens associent le local de répét' à mon entreprise", explique Deenice. "Nous avons choisi ce nom par rapport à notre autonomie dans la musique. Le local permet aux artistes de travailler leur musique et d'organiser des événements sans dépendre de personne, tout en l'ouvrant aux autres pour, à notre niveau, dynamiser la musique à Mayotte".

 

"Il faut des locaux pour les artistes, il y a un vrai déficit"

 

"Notre local est la seule salle de répét' sur Mamoudzou depuis la fermeture du "container" du service culturel en septembre 2008", déplore Tom, le vice-président de Nafassi et batteur de LTO et de Labsync. Cette remorque de camion, située sur le parking du cinéma, a été fermée car ce n'était pas un lieu approprié. Mais aucun autre local n'est venu le remplacer… "Nous sommes comme un phare dans la nuit", explique Jéjé, le trésorier de l'association et guitariste de Labsync, "comme c'est le seul local de répét', il y a eu beaucoup de passage car tous les groupes de l'île sont en carence".

Lima Wild, Babadi, Combo, Wubani Spirit, Family Skank, Joe Fils, Le Bacar, LTO et bien d'autres ont ainsi eu recours à ce lieu qui est le seul à être aménagé avec une batterie, des micros, des retours, une table de mixage et la clim'.

"Il y a même un groupe d'adolescents de 15 ans qui est venu, les Make a Cake", se souvient Jéjé, qui rappelle que U-Roy et Pablo Moses se sont aussi rendus dans ce lieu de brassage et de vie musicale devenu incontournable, pour répéter avant leur concert en avril dernier. "Notre vocation n'est pas de faire du local de répét' pour les autres. La Dilce doit donner accès à la culture, assurer sa mission", s'insurge Jéjé.

"Les musiciens doivent pouvoir travailler leur musique pour proposer des sets de qualité", renchérit Deenice, "il faut des locaux pour les artistes, il y a un vrai déficit". Pour l'instant, 4 groupes se partagent le local de manière régulière et les créneaux ne sont pas démultipliables…

 

Un projet de coopération avec Anjouan

 

Grâce aux recettes des concerts, "l'association va pouvoir développer le confort et le matériel, avec des nouveaux micros ou des equalizers et améliorer l'insonorisation de la pièce", précise Tom. Nafassi souhaite également établir un partenariat avec le studio d'enregistrement Créagénie de Domoni, à Anjouan, avec des échanges artistiques, de la formation en ingénierie son et des conseils pour l'achat de matériel. "Nous voulons les aider à être autonomes en matos pour la production", souligne Deenice. Des journées culturelles autour de la musique pourraient également voir le jour sur l'île étoile grâce au fonds de coopération régionale dont la commission d'attribution se réunira à la rentrée.

Alors, venez nombreux pour soutenir leur première action d'envergure, en attendant un festival de 2 jours qui devrait avoir lieu dans le courant de l'année prochaine.

 

Julien Perrot

 

Concert ce samedi 13 juin au 5/5, à partir de 21h. Entrée : 5 €. Restauration et boissons sur place.


4 groupes de musique métissée

 

Maoris : Créé il y a 3 ans, ce groupe de reggae métissé est dans sa formation actuelle depuis un an. Ils viennent d'opérer leur grand retour lors du concert pour les Enfants de la Lune au Relais de Bandrélé le mois dernier.

Le Bacar : Après 7 ans d'existence, à 4 musiciens depuis 2 ans, ce groupe mêlant chanson française, rock, dub et punk prépare un deuxième album et une tournée à la Réunion où ils ont été invités par le groupe Zong, figure incontournable de la scène électro réunionnaise.

http:/www.myspace.com/bacaracoustikband

LTO : Créé il y a 3 ans, Les Tôles Ondulées, à la base un groupe de reprises de morceaux rock, s'est mis à la compo depuis un an avec l'arrivée d'un nouveau batteur et d'un guitariste solo. Ce sera leur premier concert depuis un an, avec 6 morceaux inédits.

Labsync : Ce tout nouveau groupe issu des anciens musiciens de Daddy Happy a été créé il y a à peine 6 mois. Sans chanteur, il mêle de nombreuses influences avec une approche jazz fusion et des samples électroniques.

http:/www.myspace.com/lab5ync

10/06/09 – Stage de danse contemporaine africaine à Tsingoni

Le Ballet de Mayotte organise la semaine prochaine des stages de danse contemporaine africaine au "laboratoire" du collège de Tsingoni. Un atelier ouvert à tous se tiendra le mercredi 16 juin à 17h et sera animé avec la collaboration de Yaya Sarria, de la Compagnie des Jeunes Tréteaux du Tchad. Pour réserver votre place, (10 €, 5 € pour les étudiants), contacter Isabelle Camatte au 0639 25 85 70.

Par ailleurs, le Ballet de Mayotte organise un spectacle le vendredi 19 juin au gymnase de Kavani avec Yaya Sarria et Julie Larisoa (Compagnie Ajorombala, Madagascar). L’entrée est fixée à 10 € pour les adultes, 5 € pour les enfants de moins de 12 ans et les étudiants. Pour réserver vos places ou plus de renseignements, contacter Isabelle Camatte.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes