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19/06/2009 – Portrait : Lahadji Abdou

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}ahadji Abdou, natif de Barakani, fêtera ses 27 ans ce samedi 20 juin. Après l'obtention de son baccalauréat, option économique et sociale au lycée de Sada, Lahadji Abdou quitte son île pour aller poursuivre ses études universitaires en Métropole. Il y restera pendant six ans. Il affirme que c'est "par ambition professionnelle, personnelle et par goût de l'action" qu'il a arrêté son choix sur le management et l'entreprenariat, avec l'envie de devenir cadre dirigeant ou chef d’entreprise.

En 2002, l'enfant de Barakani intègre l'IUT de gestion administrative et commerciale de Chambéry pendant deux ans. Il valide par la suite, à Lyon, deux licences professionnelles, en management des organisations et en administration économique et sociale. Lahadji Abdou conclut ses études en septembre 2008, par un master professionnel de gestion et management des PME-PMI.

Lahadji Abdou ne se formait pas qu'à l'école. Il se cultivait aussi dans les entreprises privées et publiques, en France comme à l'étranger. Dans son cursus universitaire, il multipliait les collaborations. En 2005, il s'était rendu à Mayotte, et a été, pendant quatre mois, chargé de mission à la Chambre professionnelle. Il a réalisé une étude sur la situation des hôtels et restaurants dans l'île.

En 2007, il était accueilli par la société Nationwide, au Royaume-Uni, pendant quatre mois, au service conseil en management. "J’ai effectué mon stage de fin d’études à la communauté d’agglomération de Roanne, où j’étais chargé de mission pour valoriser les compétences industrielles d’une école d’ingénieur et améliorer le placement des élèves-ingénieurs auprès des entreprises roannaises", raconte-t-il.

Une fois finies ses études en septembre dernier, Lahadji Abdou a commencé à chercher un travail en Métropole. Après quatre mois et quatre entretiens infructueux, avoue-t-il, il est devenu son propre patron en tant que courtier en assurances, mandaté par OVB France, une société allemande spécialisée dans les services financiers.

Bien qu'il ait été embauché en février de cette année chez Décathlon comme responsable de rayon, Lahadji Abdou s'est porté candidat au poste de directeur de Tifaki Hazi au mois de mars. Retenu pour diriger cette association "intermédiaire" pour l'emploi, il a pris ses fonctions le 1er avril 2009 et est très heureux de servir son pays.

 

Rafik

 


 

Tifaki Hazi, une structure à relancer

Sur le fonctionnement, l'association Tifaki Hazi a besoin de relance. Et le nouveau directeur le sait bien. En effet, l'association intermédiaire enregistre, depuis 2007, une baisse de son activité dont l'indicateur de mesure est le nombre d’heures de prestations facturées. Selon Lahadji Abdou, ce ralentissement structurel serait dû à un conflit social entre les salariés et son prédécesseur. Ce dernier a même fini par démissionner.

Tifaki Hazi a réalisé en 2008 un chiffre d’affaires de 498.000 € de prestations vendues. Soit une baisse de 24% par rapport à 2007. Tout au long de l’année, Tifaki Hazi assure sur Mayotte les mises à disposition de personnes dans les domaines de l’entretien et du nettoyage, des emplois familiaux (ménage, jardinage), de la manutention auprès des particuliers, entreprises et collectivités.

L’association a géré la vente de 40.378 heures de travail auprès de 120 utilisateurs particuliers ou entreprises; ce qui correspond à l’embauche de 20 équivalents temps plein.

Les mises à disposition étaient de 62% pour les particuliers, 25% dans les entreprises, 9% dans les associations et 4% au sein des collectivités.

98 salariés ont été accompagnés en 2008. "57 sont encore en parcours au sein de l’association et 41 sont sortis de notre effectif". La capacité d’insertion de l’association est de 51% pour 2008, soit 21 sorties dynamiques.

 

3 questions à Lahadji Abdou

 

"Un lieu de passage vers l’emploi durable"

 

Pouvez-vous nous présenter Tifaki Hazi ?

Lahadji Abdou : L’association intermédiaire Tifaki Hazi est spécialisée dans l’insertion d’un public en difficulté socioprofessionnelle. Sa finalité est de construire des parcours d’insertion vers l’emploi durable à travers des actions de formations et de placement d’employés. Le demandeur d’emploi doit être inscrit au préalable au Pôle emploi avant d’intégrer notre circuit. Après validation de son profil par un chargé d’accueil, il est reçu par un conseiller en insertion qui définit son projet d’insertion. Un référent, un employé de Tifaki Hazi, lui est attribué et est en contact avec lui pendant son parcours.

Tifaki Hazi met à la disposition des particuliers, entreprises, collectivités et association, des employés correspondant à leurs besoins dans les emplois familiaux (ménage, jardinage, bricolage) manutention, nettoyage des locaux, repassage, etc. Une convention de mise à disposition et un contrat de travail est signé entre les trois parties : Tifaki Hazi, l'utilisateur et le salarié.

Tifaki Hazi reste l’employeur de la personne placée. A ce titre, l’association se charge d’établir son contrat de travail et de facturer les heures réalisées. Elle assure également toutes les obligations légales de l’employeur : fiche de paie, salaires et déclarations fiscales et sociales. Ainsi, Tifaki Hazi apporte de nombreux avantages à ses clients : pas de souci de recrutement et de remplacement du personnel absent, rapidité des mises à disposition et peu de formalités administratives. Tifaki Hazi est une solution contre l'emploi de personnes en situation irrégulière.

 

Depuis votre prise de fonction, quelles sont vos priorités ?

L.A. : Mes priorités s’articulent autour de trois axes. Le premier est le redéveloppement de l’activité de Tifaki Hazi. Il s’agit de positionner l'association comme un partenaire incontournable de l’insertion et de l’emploi.

Parmi les actions envisagées, il y a le développement commercial pour augmenter le nombre d’utilisateurs de Tifaki Hazi par la communication et l’information dans les zones à forte affluence. Nous mènerons des actions de promotion dans les centres commerciaux, dans la barge, dans les établissements scolaires et par des mailings, des prospections sur le terrain.

Nous comptons ouvrir une antenne au Sud de l'île pour décentraliser Tifaki Hazi. L’activité de Tifaki Hazi est concentrée dans la zone de Mamoudzou avec 80% de placement. Le projet en cours d’étude vise à nous redéployer dans les zones urbaines à potentiel de développement et se rapprocher des demandeurs d’emplois. Nous allons développer le partenariat à travers la collaboration sur des projets communs avec des établissements de formation professionnelle qui sont porteurs d’un projet de création d’une couveuse d’entreprises.

Pour la seconde priorité, nous allons optimiser notre organisation pour plus d’efficacité. Nous devons redéfinir notre métier dans l’insertion et l’accompagnement socioprofessionnel par un schéma d’insertion. L'objectif est de réduire les parcours d’insertion vers l’emploi durable de trois ans à 24 mois. On peut retrouver par exemple des salariés qui sont au sein de l'association depuis 4 ou 5 ans. Notre association doit être un lieu de passage qui mène vers l’emploi durable. Ce que l’on appelle les sorties dynamiques. Cela suppose le perfectionnement de notre accompagnement socioprofessionnel. Nous devons aussi améliorer la qualité du service client quant au délai de traitement des offres et des réclamations. Un client insatisfait communique dix fois plus qu'un client satisfait.

Par ailleurs, il nous est important de développer notre polyvalence par une redéfinition des postes pour améliorer notre efficacité. Depuis mon arrivée, j’ai redéfini et fait valider les fiches de poste du personnel encadrant. Tifaki Hazi dispose de deux types de personnel. Nous avons un personnel encadrant qui sont des permanents à temps plein au nombre de 4 et 50 salariés en insertion placés tous les mois.

Enfin, pour la dernière priorité, nous allons essayer de réduire les frais de fonctionnement et tendre vers l’équilibre. Cela se traduira par une rationalisation des charges d’exploitation; par exemple par une sélection optimale des fournisseurs et un contrôle des coûts de fonctionnement.

 

Quels sont vos partenaires ?

L.A. : Nous avons deux types de partenaires. Il faut distinguer les partenaires institutionnels et financiers et les partenaires opérationnels.

Pour la première catégorie, il y a la DTEFP qui est un organisme de tutelle puisque c'est elle qui dirige la politique de l’Etat en matière d’emploi sur le territoire. La DTEFP reste un incontournable partenaire financier. Il y a ensuite la préfecture qui nous finance également à travers dans le cadre de la politique de la ville. La Collectivité départementale de Mayotte, à travers la DFPI, fait partie des financeurs. Les communes, bien qu’elles ne nous financent pas aujourd'hui, sont à entretenir. La proximité qu'elles ont avec la population, mais aussi au vu des évolutions futures, fera que nous serons financés en partie par elles à l’avenir.

Parmi les partenaires opérationnels, nous avons le Pôle emploi. Il fait partie avec la DTFEP, du service public pour l’emploi (SPE), qui définit les politiques de l’emploi et de l’insertion sur le territoire. L'Association pour la condition féminine et d'aide aux victimes (ACFAV), Solidarité Mayotte, le Crij, la Boutique de gestion, l'Adie, la Mission locale, Tama et plein d'autres, sont des structures avec lesquelles nous sommes amenés à travailler.

 

Propos recueillis par Rafik

19/06/2009 – Etats généraux de l’Outremer : Culture

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}près un chigoma d'accueil particulièrement animé, le préfet Denis Robin a rappelé que les Egom "sont une grande chance et un grand moment pour tout l'Outremer français", qui permet de débattre de son modèle de développement économique et social. A Mayotte, les Egom sont conçus comme un complément au Pacte pour la départementalisation qui n'a pas tout prévu dans les détails. Cet atelier a notamment pour but de "faire attention que la départementalisation ne détruise pas ce qui fait le cœur de Mayotte, sa richesse, sa culture".

Le président de l'atelier Ibrahim Aboubacar a ensuite présenté à la centaine de personnes présentes le travail effectué depuis plusieurs semaines. La première préoccupation des acteurs de l'atelier concerne d'abord l'inventaire du patrimoine mahorais, dont une grande partie demeure inconnue de la population, pour le protéger et le transmettre aux générations suivantes. "Il ne s'agit pas seulement des monuments historiques ou coloniaux, mais aussi les techniques artisanales, les croyances religieuses, les traditions ancestrales, les langues locales ou les modes de vie", a précisé M. Aboubacar. La question de l'identité des Mahorais, d'origine africaine et malgache, soumise aux influences arabes et occidentales, a également été posée.

Les différentes interventions du public ont surtout porté sur la transmission des valeurs des parents à leurs enfants et beaucoup ont déploré la baisse de fréquentation des écoles coraniques, un élément structurant de la culture islamique mahoraise. "Au shioni, j'ai appris à connaître ma culture, à tresser des feuilles de coco, tout le fonctionnement de ma société. C'est un élément structurant de la mémoire culturelle mahoraise où on n'apprend pas que le Coran", a affirmé l'un des intervenants.

 

"Notre jeunesse est déconnectée car elle ne maîtrise pas sa culture, son Histoire"

 

Certains ont demandé à ce que le shimaoré soit enseigné dans les écoles de la République et que l'arabe ne soit pas proposé qu'à partir du collège. "La langue arabe ne doit pas être menacée à Mayotte", a déclaré un employé de la bibliothèque, "en Métropole, 15 universités proposent l'arabe jusqu'à la thèse et plus d'une cinquantaine jusqu'à la licence. Nous demandons qu'elle soit traitée comme l'espagnol ou l'anglais".

"Notre jeunesse est déconnectée car elle ne maîtrise pas sa culture, son Histoire. Rien n'est enseigné à l'école, il n'y a que la télé pour eux et ils oublient le respect dû aux anciens. Notre monde ne doit pas être assimilé à la culture occidentale", a déploré un autre intervenant. "Ce n'est pas aux professeurs mais aux parents de sanctionner leurs enfants", lui a répondu une jeune femme de 23 ans qui s'est félicitée qu'"aujourd'hui notre avis, à nous les jeunes, compte, alors qu'avant il n'y avait que les anciens qui pouvaient prendre la parole en public".

Le chorégraphe Jeff Ridjali a ensuite souligné la difficulté d'avoir des locaux pour les activités culturelles à Mayotte et a demandé que l'école s'ouvre davantage aux intervenants extérieurs, pour permettre aux élèves de se construire en étant encadrés par des professionnels. "Il faut des lieux pour échanger avec les jeunes et leur proposer des activités culturelles", a-t-il préconisé.

Alain Kamal Martial, le directeur de la Dilce du conseil général, a constaté que le problème réside dans l'absence de lieux de transmission tels que des salles de spectacles, des centres de formation artistique ou des musées historiques : "Nous devenons une société quasi amnésique. Comment les enfants peuvent-ils respecter ce qu'ils ne connaissent pas ? Tout le monde dit son mal-être dans une société où on ne se comprend plus, où tout le monde est solitaire. Il faut des lieux de transmission car la génération qui est partie n'a rien laissé à celle d'aujourd'hui".

 

"Le problème n'est pas seulement dans la transmission, mais aussi dans la création"

 

Non seulement les MJC ne semblent pas tenir leur rôle de lieu de rencontres entre les générations et d'émulation collective, mais les sites du patrimoine historique mahorais comme les vestiges des usines sucrières de Soulou et Hajangua, les machines à filer le sisal à M'roalé ou encore le cimetière de Jimawéni sont complètement laissés à l'abandon et demeurent inconnus de beaucoup de Mahorais.

Michel Charpentier, le président des Naturalistes, a vivement déploré l'absence de musée historique à Mayotte, mais a toutefois précisé que des efforts sont réalisés depuis quelques années pour enseigner l'histoire locale, surtout dans un cadre parascolaire. Le service des archives départementales a par exemple monté plusieurs expositions et l'association des Naturalistes organise depuis deux ans les Rallyes du patrimoine qui ont permis l'an passé à 600 jeunes de découvrir ces sites historiques : "Nous aurions pu faire mieux si nous avions eu plus de moyens".

Le préfet Denis Robin a conclu ces débats en rappelant que la départementalisation n'est pas un danger pour la culture des Mahorais et qu'ils doivent être fiers de leur identité : "L'environnement, ces paysages extraordinaires en font partie, mais quand je vois comme il est sali et pollué, je me dis que les Mahorais ne sont pas si fiers". Les gravats de la nouvelle mosquée de Tsingoni sur les tombeaux chiraziens, déposés dans l'indifférence générale, sont aussi une preuve pour lui que les éléments du patrimoine ne sont pas assez défendus par les Mahorais.

"Mayotte passe d'un système de régulation sociale à un autre et il faut combler les vides", a analysé le préfet. "Ce n'est pas seulement la départementalisation qui change tout ça, mais aussi la télé et internet, avec un modèle occidental qui fait rêver les jeunes. Mais la solution n'est pas de casser la télé… La culture n'est pas figée, il faut la moderniser : le problème n'est pas seulement dans la transmission, mais aussi dans la création, avec des studios d'enregistrement ou des lieux de spectacles. Transmettre des éléments du passé sans les faire évoluer les feront disparaître car les enfants préféreront alors les séries américaines".

 

Julien Perrot

19/06/2009 – Concours : remise des diplômes CAFIPEMF

 

{xtypo_dropcap}"N{/xtypo_dropcap}ous avons deux défis : élever le niveau d’éducation des élèves, vous êtes au cœur de ça, et former l’ensemble des maîtres de Mayotte, un vrai défi." C'est en ces termes que le vice-recteur a présenté lundi les sept lauréats au certificat d'aptitude aux fonctions d'instituteur ou de professeur des écoles maître formateur, un diplôme qui permet d'être candidat à des postes de maître formateur à l’Institut de formation des maîtres ou en école d’application, écoles accueillant les instituteurs stagiaires. Ce diplôme permet aussi d’être candidat à des postes d’encadrement tels que les postes de conseiller pédagogique en circonscription.

A Mayotte, cette promotion de lauréats du Cafipemf est la deuxième, auparavant un diplôme quasi similaire mais "made in Mayotte" était proposé. 26 candidats se sont présentés aux épreuves, 13 ont été déclarés admissibles et 7 ont été admis. "Les instituteurs ont besoin de vous", a estimé le vice-recteur qui rappelle qu'il faut remettre à niveau tous les instituteurs de l'île, "les jeunes et les moins jeunes". Après l'augmentation de la capacité d'accueil des établissements scolaires, la formation des maîtres a été définie comme le deuxième point le plus important pour l'éducation lors de la dernière réunion des Etats généraux sur le sujet.

Délivré à l'issue d'un examen ouvert aux instituteurs et aux professeurs des écoles titulaires justifiant d'au moins cinq années de services effectifs dans une classe, le Cafipemf doit permettre le renforcement de la capacité d’intervention en matière de formation, notamment continue, auprès des enseignants du premier degré de Mayotte, au sein même des classes.

 

 


 

Lauréats 2009 du Cafipemf

  • M. Oihabi Abdoul-Anzizi : Instituteur, Maternelle Barakani
  • M. Nassur Andjili : Instituteur, Elémentaire Mtsapéré Bonovo
  • M. Bertrand Ledoux : Professeur des écoles, Rased Bouéni
  • Mme Coralie Marquand : Professeur des écoles, Elémentaire Pamandzi 5
  • Mme Lalarina Mtsounga : Professeur des écoles, Elémentaire Labattoir 3
  • Mme Sylvie Pfrogner : Professeur des écoles, Collège de Kawéni, 6e Segpa
  • Mme Adidja Soufou : Institutrice, Elémentaire Chiconi 2

19/06/2009 – Education : Petite enfance

 

{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}epuis maintenant plusieurs mois, les crèches associatives remuent ciel et terre pour alerter les financeurs sur l'urgence de leur situation et assurer la survie des établissements. Alors que la crèche de M'tsahara est fermée depuis plus de trois mois pour cause de non paiement des salaires et que celles de Combani et Tsingoni ne pensent pas pouvoir survivre au-delà de l'été, directrices, employées, parents et enfants ont manifesté lundi matin au conseil général, pour exiger des réponses et une aide d'urgence.

"D'après les bruits qui nous parviennent le conseil général ne nous donnera pas d'argent cette année, seulement nous n'avons reçu aucune réponse officielle de leur part, et ils ont esquivé une réunion prévue avec les maires pour trouver une solution", explique Hélène Delarue, directrice de la crèche de Combani. Rapidement, le coup de force porte ses fruits, les trois directrices et le président de l'association de Combani sont reçus.

En l'absence du président du CG en mission à Paris, la délégation est accueillie par son directeur de cabinet et le DGA Aly Mohamed. "Il n'y a qu'un embryon de crèches à Mayotte, si on y met fin maintenant ce sera très dur à reconstruire", prévient le président des parents de Combani. "Si les communes souhaitent prendre le relais, les associations seraient toutes disposées à disparaitre pour leur transmettre les structures, mais en attendant notre seul moyen de survie sans subvention est d'augmenter les cotisations des familles, ce qui fermera l'accès à la crèche à de nombreuses familles modestes."

 

"Je ne pouvais pas savoir, j'ai pris mes fonctions il y a une semaine"

 

Convaincus, assurent-ils, que "les crèches sont indispensables", les deux représentants du président Douchina n'ont pas grand-chose de concret à proposer pour les aider. Le directeur de cabinet regrette ce coup de force "sans dialogue préalable, qui fait penser que le CG a été saisi et a refusé son aide". A quoi les directrices lui rétorquent qu'elles écrivent et téléphonent depuis des mois pour avoir des informations, leur situation n'est pas nouvelle. "Je ne pouvais pas savoir, j'ai pris mes fonctions il y a une semaine."

Aly Mohamed rappelle alors la position du CG, "qui n'a peut-être pas été bien expliquée" : depuis 2007 et la loi DSIOM, le conseil général reverse de l'argent aux communes pour qu'elles prennent en charge certaines compétences, dont le secteur de la petite enfance. Il enjoint donc les directrices à prendre contact avec le préfet, qui a pouvoir d'exiger des communes qu'elles affectent la somme nécessaire aux crèches.

Pourquoi alors, la direction de la santé et du développement social (DSDS), service du conseil général, a-t-elle appelé les crèches fin 2008 pour les inviter à remplir un dossier de demande de subvention pour 2009 ? Et pourquoi, alors que ces dossiers ont été dûment remplis et retournés en janvier dernier, aucune réponse n'a été formulée par le conseil général pour informer les crèches qu'elles ne toucheraient rien de leur part, ce qui leur aurait permis de prendre des dispositions auprès des communes bien plus tôt ? A cette question embarrassante, Aly Mohamed répond en se déchargeant sur M. El Amine, directeur de la DSDS, qui n'aurait pas suivi les règles. "Nous réagirons, les personnes responsables seront inquiétées."

Autrement dit, les responsables du CG n'ont jamais eu connaissance de ces dossiers, alors que la directrice de la crèche de M'tsahara a été informée récemment qu'ils étaient passés une première fois en commission et devaient être représentés le 1er juin…

Les manifestants sont donc repartis les mains vides et avec peu d'espoir de trouver les 20.000€ qui manquent à chaque crèche pour terminer l'année, les directrices vont en appeler rapidement au préfet.

 

Hélène Ferkatadji

19/06/2009 – Intégration des fonctionnaires

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e préfet de Mayotte a reçu le mercredi 17 juin une délégation des syndicats Cisma-CFDT et CGT-Ma des fonctionnaires du conseil général et de la police municipale. La délégation a présenté des demandes de modifications du protocole d’accord du 8 avril 2009 relatif à l’intégration des agents de la fonction publique mahoraise dans l’une des trois fonctions publiques nationales. Les principaux points portaient sur : la reprise de l’ancienneté, les retraites, l’indexation des fonctionnaires et, pour certains d’entre eux, la définition des corps ou cadres d’emploi d’accueil.

Après avoir pris connaissance des attentes des fonctionnaires en grève, le préfet de Mayotte a rappelé qu’une négociation a déjà été menée localement dans le cadre d’un groupe de travail largement ouvert. Les discussions ont duré plusieurs mois et ont permis d’aboutir, grâce à des compromis et à des avancées consenties de part et d’autre, au protocole d’accord signé le 8 avril par toutes les organisations syndicales et par tous les employeurs publics. Ce protocole ne règle pas dans le détail toutes les situations, mais il acte des améliorations importantes des textes actuellement en vigueur pour relancer le processus d’intégration.

Des gains significatifs sont accordés sur les niveaux indiciaires d’intégration, les régimes indemnitaires, qui sont immédiatement alignés sur ceux des agents de catégorie C, et les compléments de rémunération sociaux, notamment familiaux. Le protocole acte la prise en charge des fonctionnaires intégrés par les régimes nationaux de retraite. Il ouvre à nouveau des possibilités d’intégration directe dans les catégories d’encadrement. Il étend enfin les règles d’intégration aux contractuels recrutés après 2003, qui étaient totalement exclus du dispositif antérieur.

Le préfet a indiqué que ce protocole a été transmis aux différents ministères, qui doivent le transcrire dans le droit. Il va être soumis prochainement aux instances paritaires centrales : le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale le 1er juillet et la Commission nationale des statuts le 7 juillet. Les confédérations syndicales nationales siègent dans ces instances et vont donc être appelées à donner leur avis sur les nouveaux textes.

Le préfet de Mayotte a expliqué que sur le plan des principes, il trouve étonnant qu’on sollicite, moins de trois mois après sa signature, la modification d’un accord qui a été mis au point après de longues heures de discussion. Sur l’efficacité de la démarche, il est aujourd’hui nécessaire de disposer très vite de nouveaux textes pour reprendre le processus d’intégration et le mener dans les délais fixés par la loi, soit avant le 31 décembre 2010. Il serait très risqué d’interrompre la procédure en cours.

Il a ainsi recommandé à ses interlocuteurs de transmettre leurs argumentaires à leurs centrales syndicales nationales, pour qu’elles puissent en tenir compte lors de la consultation des conseils nationaux. Il a conclu en rappelant sa volonté de respecter les engagements pris dans le cadre du protocole, pour répondre aux nombreux agents qui attendent depuis maintenant plusieurs années leur intégration dans l’une des fonctions publiques nationales.

UNE Mayotte Hebdo N°433 – Vendredi 19 juin 2009

UNE Mayotte Hebdo N°433 - Vendredi 19 juin 2009Conseil Général

Trois gros dossiers bloqués (Mayotte ECO)

> Grands travaux : Une rocade pour les hauts de mamoudzou
> Grèves : La colère gronde malgré les accords signés
> Education : Pas d'aide pour les crèches – Un PAE nommé "Douj@ni.fr"
> Etats Généraux : Dynamiser en urgence la production locale
> Tounda : Fête de la musique – Tout le programme

 

18/06/09 – La fonction publique territoriale dans la rue

Si les grèves des policiers municipaux ont perturbé la circulation à Kawéni mardi et mercredi (hier), aujourd'hui, la situation devrait empirer puisque c'est toute la fonction publique territoriale qui est en grève. "Des policiers municipaux, aux gardes-champêtres en passant par les Asem (agents spécialisés des écoles maternelles) et les CES du Conseil général, des mairies, des syndicats intercommunaux, tout le monde est en grève" affirme Kamiloudine Djanfar de la CGT-Mayotte. Indexation, intégration, titularisation, prise en compte de l'ancienneté, amélioration des conditions de travail, les revendications sont toujours les mêmes. Au vu du large mouvement mis en marche et la détermination des grévistes, celle-ci risque de durer longtemps. Il faudra donc encore être patient si vous circulez en voiture à Mamoudzou et Kawéni aujourd'hui. Une rencontre entre une délégation syndicale et la préfecture a eu lieu mercredi, sans résultat pour l'instant.

18/06/09 – Les créateurs d’entreprise récompensés

La remise des prix de la troisième éditionmahoraise du concours Talents Mahorais a eu lieu cet après-midi au restaurant Maoré Burger. Sur 48 dossiers déposés par les chefs d’entreprise de l’ile, dix gagnants se sont vu remettre des prix allant de 1.500 à 5.000 euros. Les sommes étaient réparties de la façon suivante : 500 euros pour les lauréats régionaux, 3.000 euros pour les prix spéciaux, 1.500 euros pour les prix « coup de coeur du jury », et 1.000 euros pour les prix du meilleur commerçant et du meilleur artisan. Dans la catégorie talents de l’artisanat et du commerce, le lauréat régional est M. Boina Sharaf, président de la SARL Mayotte Pare Brise ; Mme Bacar Nafissa a reçu le prix spécial du jury pour son commerce d’alimentation générale « Maman Joe » à Acoua, et Claude Barthois décroche le prix coup de cœur du jury pour son entreprise d’artisanat du bois Touch’ du bois » basée à Sada.

Les prix du meilleur jeune artisan et du meilleur commerçant sont décernés respectivement  mina Karerwa et Mahamdou hmadi. Pour la catégorie « Talents des services », le lauréats régional est Vincent Dinhut, primé pour son bureau d’études en expertises environnementales Isirius basé à Mamoudzou. Le prix spécial du jury est décerné à Shaïma Daniel pour son entreprise de recouvrement de créances, et le prix coup de coeur du jury de 1.500 euros va à Emilie Bloyet, créatrice d’une agence d’architecture d’intérieur et de décoration. Dans la catégorie « Talents des dynamiques rurales », Abdou Madjid est le lauréat régional avec son entreprise Sud Aquaculture. Le prix spécial du jury va à Mohamadi Toulaibi et son entreprise de tourisme May’authentique, et le coup de coeur du jury est décerné à Zaidou Ahmed et son entreprise Atova Tourisme.

18/06/09 – Sortie de crise à Jumbo score

Le nouveau directeur de l'enseigne peut enfin souffler, la grève est suspendue. Mardi soir, la commission de conciliation a permis de débloquer une situation qui s'était enlisée depuis près de trois semaines, provocant le blocage du centre commercial Lukida. Les salariés grévistes et la direction se sont entendu pour avancer la date des NAO (négociations annuelles obligatoires) au 1er juillet prochain. Elles porteront notamment sur l'évolution de la grille salariale de l'entreprise et sur "tous les points susceptibles d'être abordés dans le cadre légal des NAO". En ce qui concerne les revendications sur les conditions de travail, elles seront débattues au cours d'une réunion le vendredi l9 juin. Enfin, la direction s'est engagée à étaler sur les 3 prochains mois les retraits de salaires liés aux jours de grève. Finalement, la seule véritable avancée pour les grévistes sera la mise en place d'une prime sur démarque établie par rapport à des objectifs en réponse à la revendication sur un treizième mois. Djanffar Kamiloudine, secrétaire général adjoint de la CGT-Ma ne cache pas sa déception face aux piètres résultats obtenus, après un mouvement qui "a pris autant de temps" et nécessité l'intervention de nombreux acteurs économiques.

18/06/09 – Tour de Mayotte pour les « anciens »

Ce samedi 20 juin est organisé le tour de Mayotte des personnes âgées pour la commune de Bandraboua. Cet événement, organisé par l’association Wadzadé wa mahorais, "Les aînés de Mayotte", devrait compter 200 participants cette année. Le départ sera donné à 7h30 à Bandraboua et les arrivées sont prévues vers 18h00. Durant la journée, une pause déjeuner se fera sur l’une des plages du sud de Mayotte. Pour plus d’informations, joindre l’association au 0639 09 89 33 ou 0639 19 25 09.

18/06/09 – 3ème Fête du surf, ce dimanche 21 juin à Chembenyoumba

Parallèlement à la journée internationale "Surfing day" qui a lieu en Métropole pour la sixième année consécutive, les associations Wami venza maluja, Hadi's salama et Eurosima organisent la 3ème Fête du surf à Mayotte, ce dimanche 21 juin, à Chembenyoumba dans la commune de M'tsangamouji.

Les festivités débuteront à 10h, avec les démonstrations et les initiations de skimboard, de skateboard, de longboard "suivant la houle", et atelier VTT avec des excursions. L'après-midi sera consacré aux compétitions de skimboard et skateboarder cross.

Les organisateurs invitent les amoureux de la mer à vivre de nouvelles sensations de glisse et à participer aux démonstrations et initiations de skimboard, de skateboard et de longboard.

18/06/09 – Evènement Théâtre

"Du haut de trois chaises", les 24, 25 et 28 juin à M'gombani

Fin d'année oblige, les spectacles fleurissent. Mais s'il en est un à recommander cette semaine, "Du haut de trois chaises" aurait raison de notre choix. Un titre accrocheur, mais sans prétention, qui doit sa formulation à "l'observation contemplative des accessoires avec lesquelles nous avons travaillé", rigole Sitty, metteur en scène de cette "troupe naissante", composée de six adultes, âgés de 25 à 64 ans.

Après 10 mois de travaux, d'expressions scéniques, corporelles, verbales, de répétitions et un "nettoyage" de "la demande en mariage" d'Anton Tchékhof, l'atelier propose, autour des textes de l'écrivain russe, des extraits compilés d'auteurs comme Tardieu, mais aussi d'illustres inconnus, sans coupures. Parmi ces textes "deux monologues féminins atypiques, ou les femmes se défendent", nous dit Sitty… de quoi ? Pour le savoir, rendez-vous les 24, 25 et 28 juin à la MJC de M'gombani.

Contact et infos, Sitty : 0639 209 404 ou 0639 224 001

18/06/2009 – Mikidache, ambassadeur de la musique mahoraise

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}a y est, il a enfin décidé de se poser. Après une multitude de concerts aux quatre coins du monde, notamment au début du mois de juin, au Dreaming Folk festival dans le Queensland en Australie. Mikidache s'est fixé à Mayotte. "C'est vraiment une chance pour moi de pouvoir poursuivre ma carrière tout en ayant un pied à terre ici, mais mon manager est en France", explique t-il. Un retour aux sources mahoraises. Son pays, mais aussi la terre qui a vu naître sa vie artistique comme il se plait à le raconter avec amusement.

"J'étais encore tout petit, mes parents me faisaient écouter la même chanson chaque soir avant d'aller dormir. Un jour j'ai essayé de la mettre moi-même, je me suis gravement électrocuté en voulant brancher l'appareil. C'est une anecdote qui montre bien que j'ai attrapé le virus de la musique."

Mais il en faut plus pour retenir ce grand voyageur, car sa carrière c'est surtout à l'extérieur qu'il l'envisage. Une carrière qui commence vraiment aux Comores, où sont partis se réfugier ses parents au moment où le combat pour le maintien de Mayotte au sein de la République française scinde l'ile en deux : "sorodas" et "serrez la main", partisans et adversaires de la cause comorienne en 1975. Il en résulte qu'il ne vivra jamais vraiment à Mayotte. En 1989, lorsqu'il revient sur l'île pour la première fois depuis l'âge de 5 ans, ce sera pour repartir quelques temps après pour suivre des études de sciences économiques en France.

Une voie que cet artiste abandonnera rapidement pour se consacrer à la musique. "La musique était une passion depuis tout petit. Et j'ai eu la chance d'avoir toutes les conditions réunies pour pouvoir continuer là-dedans. Mais faire des études m'a permis d'avoir le choix. Vous savez, j'ai même été manager au Mc Donald. Je gérais des enseignes."

En 1999 sort "Kauli", son premier album en France. Il marque le début d'une carrière qui s'est construite au fil de rencontres et du hasard : la chance selon lui. Mais on dira plutôt la reconnaissance de son talent. En effet avec ce premier album, il sera lauréat du prix découverte de RFI.

 

"Je suis sûr qu'un jour ca finira par marcher"

 

Quelques années plus tard, en 2005, il remporte l'émission "Neuf semaines et un jour", face à de nombreux artistes ultramarins. Une victoire qui lui a valu de participer à l'émission pour la sélection du représentant de la France à l'Eurovision. Devant plusieurs millions de téléspectateurs, Mikidache portera haut les couleurs de l'île aux parfums. Et même s'il n'a pas remporté cette compétition, ce sera une grande victoire pour l'artiste. Jamais un Mahorais n'aura été autant médiatisé.

Depuis, à force de persévérance, il s'est imposé dans le milieu des musiques du monde. "Le milieu de la musique du monde a un public averti. Mais je fais en sorte de faire des morceaux accessibles à tous. Mes chansons sont d'ailleurs très mélodiques. Et partout dans le monde les gens apprécient cela. C'est ce qui m'encourage pour continuer. Je suis sûr qu'un jour ca finira par marcher."

Après 12 ans de carrière, cet artiste de 38 ans est aujourd'hui intermittent du spectacle. Un statut qui lui permet d'avoir des avantages et une sécurité impossibles à obtenir pour les artistes locaux. "Il y a un certain nombre d'heures de spectacle à faire sur 10 mois; cela nous permet d'être payé par les Assedic tous les mois." Sinon il lui reste toujours les ventes d'albums et les droits payés par la Sacem pour ses morceaux, aujourd'hui diffusés dans le monde entier.

 

Halda Toihiridini

 


 

Dates des concerts

  • Vendredi 19 juin, à M'tsapéré
  • Dimanche 21 juin, à Chiconi (concert gratuit)
  • Samedi 4 juillet, au Jungle Café

18/06/09 – 26ème Course de pneus, le samedi 4 juillet

La 26ème édition de la Course de pneus aura lieu le samedi 4 juillet prochain. Le départ est toujours prévu à M'tsapéré, depuis le quartier M'balamanga, à 14h, et l'arrivée à la rocade, sur le magnifique front de mer de Mamoudzou.

Avis à tous ceux qui ont conservé leur âme d’enfant ou ont envie de s'amuser, les inscriptions pour la fameuse course de pneus annuelle commenceront ce lundi 22 juin, à l’agence Angalia, au centre Amatoula à Kawéni, à côté de la Caf.

Les participants adultes sont invités à s’inscrire par équipes de cinq membres, il n’y a pas d’inscription préalable pour les enfants.

Pour tout renseignement, contactez l’agence Angalia au 0269 62.72.00.

18/06/2009 – Journées portes ouvertes du GSMA

 

{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}résentée près du stand de la tombola, la C5 – premier prix – fait briller les yeux des participants, rêveurs de repartir en fin de journée avec. Près d'une centaine d'autres cadeaux sont offerts durant ce même tirage. Mais les journées portes ouvertes du GSMA, ce ne sont pas seulement la tombola.

Au cours de la journée, un espace dédié à diverses démonstrations (gendarmerie, sports de combat, danses…) retient la foule. Aussi, des dizaines de stands occupent le groupement entier : aires de jeux pour les enfants encadrées par les stagiaires du GSMA, aires de jeux pour les adultes, stands gastronomiques pour déguster à tout moment… Plusieurs entreprises ont aussi eu l'opportunité d'exposer jusqu'à 17h15, et l'heure du tirage.

Lathéral, le célèbre artiste mahorais formé au GSMA parachève cette journée au cours du concert de clôture, où, le temps d'un quart d'heure, les forces de l'ordre et la sécurité du groupement bloquent l'entrée. "C'est un ordre que l'on vient de nous faire parvenir. Ce n'est pas la peine de rester devant, plus personne n'entrera pour des raisons de sécurité. Il y a déjà beaucoup de monde !", tente d'expliquer le chef de la gendarmerie qui ne convainc toutefois pas le public désireux d'assister au concert.

Tout s'arrange finalement, peu après, et tous ceux qui l'ont souhaité ont pu assister à la soirée. Il n'y a eu aucun blessé, aucun dérapage d'une quelconque personne, grâce à l'organisation cette fois encore irréprochable du groupement. La population mahoraise a répondu présente, est repartie très satisfaite et nul doute que 2010 connaîtra un succès grandissant avec encore des milliers de visiteurs.

 

I.M

18/06/09 – Portes ouvertes à « Art et Recycle » samedi à Bambo-Ouest

Art et Recycle organise une journée portes ouvertes, ce samedi 20 juin, au sein de son centre de formation professionnelle, à Bambo-Ouest. Le public est invité à découvrir les différentes activités proposées dans ce centre. La journée commencera dès 8h avec la visite des ateliers du centre en présence d’élèves en situation de travail. Parallèlement à la visite des ateliers, vous pourrez découvrir des expositions de produits artisanaux, ainsi que les productions des stagiaires du centre.

Pour les affamés, il sera également possible de se restaurer sur place.

18/06/2009 – Bilan très positif pour le Festival de l’image sous-marine

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}oté palmarès, il y a eu de nombreuses productions locales cette année et quelques grands vainqueurs. Les deux vainqueurs cette année dans la catégorie film, avec un nouveau prix "Mission parc marin Mayotte 2009" décerné par l’Agence des aires marines protégées, sont Jean-Marie Bouchard et Geoffroy Balandreau pour leur film "Les dix plus belles plongées de Mayotte", et le traditionnel Hippocampe d’or qui revient à Antoine Ganne et Loïc Thomas pour "Les remparts d’Atlantis".

Julien Wickel quant à lui se voit décerner l’Hippocampe du meilleur diaporama pour "Beautés fatales du lagon de Mayotte", et c’est Marc Allaria qui l’emporte dans la catégorie portfolio, avec une sélection de dix magnifiques clichés du lagon. Le concours de la meilleure musique sur le thème de la mer, autre nouveauté, a été remporté par Béranger Gasser grâce à une composition originale intitulée simplement "Lagoon".Un concours de dessins était également ouvert aux enfants de l'île, avec pas moins de 174 dessins en compétition. Les quelques trente gagnants se sont vus offrir un baptême de plongée mémorable à la plage de Trévani.

Mai un bon festival est avant tout destiné au public, et de ce coté aussi les chiffres sont encourageants. D'abord pour les scolaires: avec près de 1.900 entrées pour la seule salle de cinéma de Mamoudzou, et des DVD mis à disposition des enseignants dans les écoles et collèges. Les responsables tablent sur une audience globale de plus de 6.000 élèves. Concernant les entrées payantes, c’est également une réussite avec plus de 1000 entrées en soirée pour les trois sites de projection à Mamoudzou, au lycée de Petite Terre et au lycée agricole de Coconi.

Jack Passe peut se déclarer "très satisfait" : pour la 15ème année consécutive, le spectacle de la vie marine sur grand écran a captivé une foule de spectateurs de tous âges, toujours plus nombreux et grâce à de nombreux partenaires publics et privés qui rendent cette manifestation possible.

 

Tom

18/06/09 – Concours Francojeunes, des non-voyants récompensés pour leurs poèmes

Jeudi 11 juin à l'Agepac, les 7 élèves déficients visuels de la Clis 3 qui ont remporté cette année la 7ème édition du concours Francojeunes pour leurs poèmes se sont vus remettre remettre leur diplôme par David Jaomanoro et Jean-Pierre Costet du CDP (Centre de documentation pédagogique du vice-rectorat). A cause d'un problème de visas, ils n'ont malheureusement pas pu être aux côtés des 14 autres lauréats pour participer aux ateliers d'écriture et lire leurs textes lors de la finale qui avait lieu à Diego-Suarez du 3 au 9 mai.

Financé par le conseil général, ce concours régional récompense les jeunes auteurs mahorais, comoriens et malgaches. "Le public à Madagascar a été conquis par l'émotion de vos textes", a déclaré M. Costet, "au-delà de votre handicap, vous avez su dire des choses que peu de gens voyants auraient été capables d'écrire".

Les poèmes seront publiés à la rentrée par le CDP, aux côtés des nouvelles des autres lauréats mahorais de cette édition : Ali Sharif Daoulab pour "Alassane et demain" dans la catégorie moins de 25 ans, Saïna Amedi, en 1ère au lycée de Mamoudzou, pour son texte intitulé "Miriam ou les changements d'une vie" et Hassani El Farouk, du collège de Sada, pour "Le 60e royaume".

Créé en 2003 à l'initiative du CDP de Mayotte, le concours Francojeunes s'est élargi aux Comores et à la côte Nord-Ouest de Madagascar en 2005 (Majunga et Diego-Suarez). Depuis 2 ans, les villes de Tananarive et Tulear y participent également, grâce à un partenariat avec les Alliances françaises. David Jaomanoro, qui est parti cette année à Diego avec les écrivains mahorais Nassur Attoumani et Ambass Ridjali, assure que "des contacts ont été pris pour un projet de coopération théâtrale avec Diego, Tulear et Majunga".

L'objectif est d'y créer avec les jeunes trois pièces de théâtre originales qui seront présentées à Mayotte pendant la semaine de la langue française la première quinzaine de mars. Des spectacles qui seraient également montrés aux participants du colloque international sur la pratique des langues organisé par l'université de Rouen, qui se tiendra à Mayotte en mai 2010. Quant à la finale de la 8ème édition de Francojeunes, elle devrait se tenir l'année prochaine à Tulear.

 

Tom

18/06/2009 – Danse contemporaine, des rencontres pour rétrécir le monde

 

{xtypo_dropcap}“L{/xtypo_dropcap}es voyages forment la jeunesse”, dit l’adage populaire. Pour Jeff Ridjali du Ballet de Mayotte, les voyages permettent également la rencontre et par conséquent l’enrichissement personnel au contact de nouvelles connaissances. Ce vendredi, il présentera deux de ses nouvelles pièces "Shaaba" et "Shakasha", alors que Yaya Sarria de la compagnie des Jeunes tréteaux du Tchad et Julie Larisoa de la compagnie malgache Anjorombala, feront découvrir leur duo.

Les deux danseurs sont profondément ancrés dans leurs racines respectives, mais leur travail consiste comme celui de nombreux chorégraphes, à déconstruire la danse traditionnelle. “Il vient d’Afrique centrale, moi je suis de l’océan Indien. On travaille ensemble depuis 2007, soutenus par les ambassades de France de nos pays respectifs. La confrontation des cultures, c’est ce qui est intéressant. On fait les choses avec beaucoup de passion, il y a plein de choses que l’on ne voit pas de la même façon, mais on s’écoute beaucoup. Nous sommes flexibles et nous avons pris beaucoup de temps pour effectuer notre recherche. On a cherché à rétrécir le monde, rassembler”, souligne Julie Larisoa.

D’habitude elle s’ingénie à mêler danse contemporaine avec le hip hop et d’autres danses de la rue. “Savoir d’où l’on vient est très important. Mais à travers les échanges, on s’aperçoit qu’il y a des choses que l’on retrouve ailleurs.

 

Faire connaître Mayotte à l’international

 

Hier (dimanche), j’ai eu un aperçu de chigoma. C’est une danse où l’on est ancré dans le sol, où la relation avec la terre est très importante, un peu à la manière du mbile béninois”, affirme pour sa part Yaya Sarria. Jeff Ridjali a fait connaissance avec ses collègues danseurs en octobre dernier au festival i'Trôtra ("se rencontrer", en malgache) qui s’est tenu à Antananarivo. En les invitant, il a tenu à élargir l’horizon des amateurs de danse contemporaine mahorais.

“L’art ouvre beaucoup les consciences humaines et j’avais envie de faire connaître d’autres manières de danser à notre public. De plus, aujourd’hui, ce sont des initiatives d’artistes invitant d’autres artistes qui nous permettent d’avancer”, explique le danseur de Tsingoni. L’objectif est également de nouer des relations et faire tourner les différentes troupes dans les pays respectifs.

“C’est un moyen de faire connaître cette île sur un plan international. Des pays comme le Mali ou le Burkina-Faso ne sont pas connus pour leur pétrole ou leurs mines, mais bien pour leurs richesses culturelles. Il pourrait en être de même pour Mayotte. En repartant, quand on parlera de Mayotte, on pourra dire qu’il y a des choses qui se font ici en danse contemporaine. De la même façon, on espère pouvoir faire venir chez nous, au Tchad, le Ballet de Mayotte”, révèle Yaya Sarria. Pour les trois compagnies, développer la danse contemporaine n’est pas de tout repos.

 

La danse contemporaine existe même dans les pays arabes !

 

Souvent perçue comme une atteinte aux danses traditionnelles ou une importation venue de l’Occident, la discipline se veut pourtant être un véritable art, tout comme la musique. “La danse contemporaine s’est développée à Madagascar, surtout après les rencontres africaines et de l’océan Indien de la danse contemporaine de Tana en 2001”, explique Julie Larisoa.

Yaya Sarria et la compagnie des Jeunes tréteaux du Tchad ont plus de problèmes chez eux. “Le terrain était vierge pour la danse contemporaine, qui plus est dans un pays à culture musulmane. Certains ont cru qu’il y avait incompatibilité. Mais la danse contemporaine existe partout, même dans les pays arabes !”, s’exclame Yaya Sarria.

Ces difficultés font écho à Jeff Ridjali, qui a rencontré le même genre de problèmes ici à Mayotte. Pour les trois artistes, la danse contemporaine est aussi une manière d’éduquer les gens et de faire passer des messages. Dans sa pièce "Shaaba" ("cuivre"), le danseur tsingonien dénonce l’indifférence de la population quant aux traversées de kwassa-kwassa dans lesquelles périssent de nombreux candidats à l’immigration. Un problème d’autant plus préoccupant pour lui que l’un de ses danseurs Baltazard a perdu sa mère au sein de l’une de ces traversées tragiques. Soutenu par les Affaires cultures et la Dilce du conseil général, mais surtout par l’Organisation internationale de la francophonie et les Affaires culturelles de la préfecture de Mayotte, le Ballet de Mayotte entend délivrer une prestation de choix ce vendredi soir.

 

Faïd Souhaïli

17/06/09 – Grève des policiers municipaux à Mamoudzou

Les policiers municipaux et gardes champêtres on défilé mardi matin dès 8h, pour réclamer, entre autres, la normalisation de leur statut, la titularisation des contractuels, et le paiement des heures supplémentaires déjà effectuées. C'était une vision surprenante qui s'offrait au regard ce matin vers 10h au rond point de la barge. On pouvait voir un camion de pompiers, toutes sirènes hurlantes, prisonnier d'un flot immobilisé de véhicules, alors que ses occupants avaient mis pied à terre et tentaient vainement de gérer la circulation chaotique. Une tache impossible puisque cent mètres plus loin au niveau du marché, plusieurs poids lourds bloquaient le trafic en direction de Kawéni. 

La cause de ce désordre, il fallait la chercher à Kawéni, où la manifestation des policiers municipaux battait son plein. Ils étaient plus d'une centaine à s'être réunis à l'appel de l'intersyndicale Cisma/CFDT et CGT Ma, créée spécialement pour porter les revendications des employés de mairie faisant fonction de gardes champêtres et de policiers municipaux. Partis de l'office du tourisme de Mamoudzou, ils ont fait une pause au rond point de Kawéni, avant de revenir à Mamoudzou, pour finir face aux grilles fermées de la préfecture. Dans le respect de la tradition des mouvements sociaux à Mayotte, le cortège bloquait la circulation à chaque étape. Les responsables syndicaux prévoient d'intensifier le mouvement, avec des grèves mercredi dans d'autres communes de l'île. Compte tenu de l'importance des revendications, l'on peut s'attendre à un mouvement de longue haleine, de l'aveu même des manifestants.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes