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Comores : Il a fui à Mayotte après avoir refusé d’exécuter un de ses amis

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Effrayé à l’idée d’être expulsé vers les Comores où il se sait en danger, Youssouf « Akoulay » Hassani a fait une demande d’asile.

Craignant pour sa vie, Youssouf « Akoulay » Hassani est arrivé à Mayotte en juillet 2022. Cet ancien agent des renseignements comoriens a quitté les Comores en catastrophe, puisqu’il a refusé l’ordre d’empoisonner un de ses proches. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt depuis. Témoignage.

« Ils m’ont dit : « on va t’utiliser maintenant » », se souvient Youssouf Hassani, surnommé « Akoulay ». Celui-ci raconte une scène qui se passe dans le camp militaire de Kandani, en Grande-Comore, en juillet 2022. L’ex-policier municipal de Moroni, âgé de 44 ans et qui n’a pas fait long feu dans les renseignements comoriens, a simplement répondu « ok », sans savoir que cela l’amènerait à fuir son pays dans la foulée. Appâté par un meilleur salaire davantage qu’une fidélité au régime d’Azali Assoumani, l’homme à l’allure élancée assure qu’il suivait jusque-là les manifestations en civil ou ce qui pouvait être dit dans la rue. L’intérêt est tout trouvé pour son employeur quand il est recruté en 2021, car il connaît tout Moroni. « J’ai fait de l’Université de la rue, je connais beaucoup choses. Tout le monde me connaît là-bas », explique-t-il. Cependant, en rejoignant le bâtiment B2 du camp de Kandani (celui du renseignement), il savait qu’il n’était pas à l’abri de devoir exécuter de basses besognes. Car son ancien commandant l’avait prévenu. « Un jour, on aura besoin de t’utiliser. Quand ça arrivera, il faudra que tu sois prêt. »

Un an plus tard, c’est précisément de ça dont il s’agit quand on lui demande d’éliminer un homme contre 500 euros et un visa pour la France. Sa cible ? Farid Abdou Salam, le petit frère du commandant Faissoil Abdou Salam. Ce dernier, ancien cadre de l’armée comorienne, a trouvé la mort lors d’une tentative d’évasion de la prison de Moroni en 2019, alors qu’il purgeait une condamnation pour un coup d’État manqué l’année précédente. Son petit frère, qui n’a pas digéré la mort de son aîné, n’est pas seulement un voisin d’« Akoulay », c’est aussi un ami avec qui il traîne souvent. Une bouteille de poison dans la poche (il devait le verser dans un verre), l’ancien policier se souvient avoir jeté la canette de coca qu’on venait de lui offrir dans la poubelle en sortant du camp, puis rejoint le centre de Moroni. Loin de suivre les ordres, il est allé retrouver son camarade sur la place publique où ils se croisent souvent pour tout lui avouer, qu’il était lui-même un agent des renseignements, que son ami devait craindre pour sa vie. « Je lui ai dit que si ce n’est pas moi, un autre le ferait sûrement contre la même chose », raconte-il.

Pas de retour en arrière

En enfreignant les règles, « Akoulay » s’est lui-même mis en danger. Sa tante, qu’il considère comme sa mère (ses parents sont décédés), lui a conseillé alors de partir. Ce qu’il a fait en prenant la décision de quitter précipitamment les Comores, laissant sa fille à sa belle-famille, en passant par Mohéli puis Anjouan. « J’ai eu l’entretien à la caserne, le 6 juillet 2022. Le lendemain, minuit, j’étais sur le bateau entre Anjouan et Mayotte. » Il découvrira plus tard qu’un mandat d’arrêt, dont il nous a fourni la copie, a été émis à son encontre pour « abus de confiance ». « A Anjouan, j’ai jeté la bouteille de poison avant de monter dans le bateau. Je me suis dit que si on avait été interpellé par la police aux frontières (PAF), ça m’aurait causé plus de problèmes. » Arrivé finalement ici, il habite à Mamoudzou et a fait une demande d’asile dont il attend toujours la réponse. En situation irrégulière, il vit de petits boulots et prend soin d’éviter les contrôles de la PAF. « Je sais que si je suis arrêté et expulsé, on m’attendra dès la sortie du bateau. Aux Comores, les prisons ne sont pas comme ici », rappelle celui qui n’a pas que des amis dans la communauté comorienne installée ici.

En effet, il sait que sa présence à Mayotte met mal à l’aise ceux qui l’ont déjà croisé à Moroni. « Les renseignements comoriens agissent même ici à Mayotte », fait remarquer l’ancien policier.

Port de Longoni, moyens maritimes, décasage : retour sur la deuxième journée de visite de Manuel Valls

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Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, arrivant au port de Longoni, dans la commune de Koungou.

Pour sa deuxième journée de visite à Mayotte, le programme du ministre des Outre-mer Manuel Valls s’est articulé autour de divers sujets, comme l’activité portuaire et les moyens maritimes mis à disposition pour lutter contre l’immigration illégale. 

150 conteneurs sortent du port par jour

Pour cette deuxième journée de visite, Manuel Valls s’est rendu au port de Longoni. Le ministre des Outre-mer a été reçu par Ida Nel, présidente directrice générale de Mayotte Channel Gateway, société gérant l’endroit. Après les détails des dégâts subis par le port, endommagé à 70% par Chido, la dirigeante a défendu que la difficulté à faire sortir les conteneurs provenait en partie des axes routiers encombrés. Un « entonnoir » à l’origine des sorties ralenties depuis le port, qui ont entraîné des absences de certains produits dans les magasins. Aujourd’hui, Ida Nel affirme que 150 conteneurs sortent du port par jour. Les travaux d’extension du port ont également été présentés au ministre, qui a maintenu que l’infrastructure était un outil essentiel pour le développement de Mayotte et pour que l’île ait toute sa place dans la région de l’océan Indien.

Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, devant un porte conteneur au port de Longoni.

Une nouvelle vedette côtière de surveillance

Le ministre s’est ensuite tourné vers le général commandant de la gendarmerie de Mayotte pour souligner l’arrivée par porte conteneur d’une nouvelle vedette côtière de surveillance maritime, qui vient remplacer les deux détruites par le cyclone Chido. Elle « devrait être mise à l’eau dès cette semaine », confirme Lucien Barth, ajoutant qu’une deuxième arrivera cet été.  « Les moyens de détection, en termes de radar notamment, sont en train d’être reconstruits et seront plus puissants qu’avant Chido », ajoute le ministre. Trois nouveaux radars et un quatrième avec une profondeur de détection plus importante qu’à l’heure actuelle devraient permettre « une meilleure anticipation sur ce qui arrive et donc une meilleure réaction, une meilleure interpellation », souligne le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville. Dans le même thème, le ministre s’est rendu plus tard dans la journée à l’îlot Mtsamboro pour aborder le sujet du futur ponton, qui doit permettre aux intercepteurs des forces de l’ordre d’amarrer.

Décasage à Dzoumogné

Manuel Valls a poursuivi sa visite à Dzoumogné, dans la commune de Bandraboua, où un décasage est en cours dans le quartier informel Hacomba. Les opérations lui ont été présentées par la préfecture. Sur les 73 familles concernées par la démolition de leur case au profit de la construction d’une école de 26 classes, les services de l’État ont indiqué que 17 ont reçu une proposition de relogement et que seules six ont accepté. « [Ces solutions] ne concernent qu’une toute petite partie de la population qui était sur place, certains refusent, donc ça permet de dire autre chose : on ne reloge pas toutes les populations en situation d’habitat illégal dans le logement social aux frais de l’Etat et des Mahorais. À bon entendeur, salut », en a conclu le ministre avant d’aller voir le chantier. Alors que la plupart des cases en tôles ont disparu, il a visité un bâtiment en dur insalubre du quartier.

Municipales à Chirongui : Adrachi Velou officiellement investi ce dimanche

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La section de Chirongui du parti Les Républicains mise sur Adrachi Velou pour reconquérir la municipalité au cours des élections municipales de 2026. Ainsi, une cérémonie d’investiture aura lieu, ce dimanche, à 15h30, à la place du DAB BFCOI de M’ramadoudou. “Cet événement marquera le lancement officiel de sa candidature et sera une occasion privilégiée de découvrir sa vision, ses engagements et les projets qu’il souhaite porter pour la commune de Chirongui. Votre présence et votre soutien sont essentiels pour réussir ce nouvel élan. Ensemble, nous pouvons construire un avenir meilleur”, défend la section locale.

Des doctorants mahorais appelés à devenir des ambassadeurs

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche lance officiellement la première campagne de désignation des ambassadeurs et ambassadrices du doctorat. L’académie de Mayotte se mobilise pleinement pour identifier et proposer des personnalités inspirantes du territoire, représentatives de la richesse et de la diversité des parcours doctoraux. Ces ambassadeurs, nommés pour une durée de trois ans par le ministre, auront pour mission de valoriser le doctorat, de renforcer son attractivité et de promouvoir l’insertion professionnelle des docteurs, tant au niveau local que national.

Sous la coordination de Fahoullia Mohamadi, un travail de repérage de profils est en cours. Des personnalités engagées, parfois méconnues mais prometteuses, pourraient enrichir ce réseau national. Afin de donner toute sa place à la recherche mahoraise dans cette dynamique, l’académie encourage vivement la mobilisation des acteurs locaux de l’enseignement supérieur, de la recherche et du monde socio-économique.

Toutes les personnes intéressées ou souhaitant proposer une candidature à sont invitées à transmettre leur dossier avant le 10 mai 2025 à l’adresse suivante : fahoullia.mohamadi@ac-mayotte.fr. La sélection nationale se fera le 4 juin 2025 et une cérémonie de réception des ambassadeurs sera organisé en octobre 2025.

Les critères nécessaires sont d’être titulaires d’un doctorat obtenu en France, avoir démontré un engagement concret en faveur de la reconnaissance du doctorat, représenter la pluralité des parcours professionnels post-doctorat (académiques et non académiques) et promouvoir des pratiques innovantes en matière de gestion de carrière des docteurs. Le dossier de candidature devra comporter un CV détaillé et une lettre de soutien d’un établissement accrédité à délivrer le doctorat, incluant un engagement à produire un portrait et une vidéo témoignage.

Les personnalités sélectionnées exerceront leur rôle pour une durée de trois ans et seront appelées à participer aux journées annuelles du réseau des Ambassadeurs du Doctorat, dont la première aura lieu en octobre 2025, contribuer aux actions de communication sur le doctorat à l’échelle nationale, notamment à travers des portraits et témoignages vidéos diffusées sur les canaux du ministère, valoriser les bonnes pratiques de recrutement et d’intégration des docteurs dans leurs réseaux professionnels, intervenir lors d’événements de promotion du doctorat, notamment la Journée européenne du doctorat prévue en mai 2026 et entretenir des liens entre les secteurs d’emploi et les formations doctorales afin d’améliorer l’attractivité du doctorat.

Mamoudzou ouvre les inscriptions à la course de pneus communale

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La Ville de Mamoudzou organise la course de pneus communale, le dimanche 27 avril, de 9h à midi, dans les rues de M’tsapéré.  Plusieurs centaines de participants sont attendus, répartis dans 2 catégories : « jeunes » (filles et garçons de 8 à 12 ans) et « mamans » (de 25 à 55 ans). Le circuit sera adapté pour chaque catégorie. Le départ sera donné avenue Abdallah Houmadi devant le plateau de M’Balamanga pour une arrivée sur la place derrière la halle de pêche de M’tsapéré. Objectif : La grande finale du 29 juin. Les finalistes « jeunes » composeront la sélection communale qui disputera la 41ème édition de l’emblématique Course de pneus à Mamoudzou le 29 juin prochain face aux jeunes des autres communes.

Pour concourir, l’inscription est obligatoire. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 18 avri et s’effectuent dans les MJC de Kawéni, Mamoudzou, Tsoundzou et Vahibé, à la médiathèque Rama M’sa à Passamaïnty ainsi qu’à la maison de quartier de Cavani. Les participants doivent remplir et signer les documents ci-dessous, disponibles sur les lieux d’inscription :  la fiche d’inscription, la fiche sanitaire, le questionnaire de santé, l’autorisation de droit à l’image, l’autorisation parentale pour la catégorie « jeune ».

Des ateliers esthétiques et de coiffure pour les malades du cancer

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L’association mahoraise pour la lutte contre le cancer (Amalca) accueille cette semaine du 7 au 13 avril une association partenaire de la Réunion « Un Autre Regard » spécialisée dans les soins esthétiques et de coiffure sur les malades, notamment touchés par le cancer.

Des interventions sont prévues pour les malades à l’hôpital (en ambulatoire et hospitalisés) et pour ceux suivis à domicile, ainsi que pour les soignants. Ces séances dont destinées à apporter un soulagement sur les corps déjà soumis à des lourds traitements et à leurs conséquences extérieures (sur les chevaux, la peau, les ongles…).

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Piste longue de Mayotte : Saïd Omar Oili lutte toujours pour un maintien à Pamandzi

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@DGAC

Le sénateur mahorais Saïd Omar Oili s’offusque que la direction générale de l’aviation civile ait pu confirmer aux élus mahorais, ce lundi, le choix de Bouyouni pour accueillir le projet de piste longue. Le sénateur, qui défend un maintien à Pamandzi, rappelle que ni le ministère des Transports dans un courrier du 6 mars, ni le président de la Commission nationale du débat public n’ont démontré que la concertation avait pris fin. “Un communiqué des scientifiques du 12 décembre 2024, à la suite d’une réunion de travail conduite par le sénateur, apportait une contradiction étayée aux arguments de la DGAC sur les risques liés au volcan Fani Maoré. Selon ces experts, “la probabilité d’une nouvelle éruption d’une telle ampleur est évaluée au minimum à 0,008% sur les 100 ans à venir”, rappelle l’ex-maire de Dzaoudzi-Labattoir. Rappelant que la piste actuelle pourrait ne plus être opérationnelle toute l’année à partir de 2035, il “invite les services de l’État à reprendre la concertation imposée par les textes et à transmettre en toute transparence les études sur les deux projets”.

“Une situation où il faut le temps de lancer toutes les procédures”

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Sur le plateau sportif de M’tsapéré, le colonel Blaise Séguin explique le dispositif déployé par l’armée à Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, Manuel Valls, le ministre de l’Outremer, Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte, et Anchya Bamana, la députée de la deuxième circonscription de Mayotte.

Les dégâts provoqués par le passage du cyclone Chido, le 14 décembre 2024, continuent de marquer l’archipel mahorais, presque quatre mois après. En visite sur le territoire, ces mardi et mercredi, c’est ce qu’a pu constater Manuel Valls, le ministre de l’Outremer et d’une reconstruction qui avance peu.

Les bâches déchirées qui recouvrent sur le plateau sportif de M’tsapéré tombent une à une, ce mardi après-midi. Voilà presque quatre mois qu’elles donnent un air de château hanté à l’infrastructure sportive, lieu d’accueil habituel du BC M’tsapéré. Ces stigmates du cyclone Chido, le bataillon de la reconstruction s’attache à les enlever, ce mardi, alors que Manuel Valls commence sa visite de deux jours par cet équipement. Le ministre de l’Outremer est là pour voir comment avance les travaux d’urgence ou de reconstruction qui avancent pas à pas, voire trop lentement pour la population. Le Premier ministre dit “comprendre l’impatience, l’attente et parfois la colère des Mahorais. On est dans une situation où il faut le temps de lancer toutes les procédures, que les financements, c’est souvent une question de jours ou de quelques semaines”, tente-il pour rassurer, alors que 350 militaires sont ainsi déployés, comme le rapporte le colonel Blaise Séguin. Leur mission à Mamoudzou, ce jour-là, retirer les bâches déchirées et nettoyer le parcours de santé qui jouxte le plateau. “Les missions se font en fonction des demandes des mairies. On apporte l’aide en fonction de ce que l’on peut apporter”, explique le lieutenant Olivier, qui fait partie de l’escadre aérienne d’appui aux opérations basée à Bordeaux-Mérignac.

La grogne des prestataires

L’eau, les déchets et les barges sont pour moi des urgences”, affirme aussi le ministre, en regardant les tas de déchets accumulés sur le terre-plein de M’tsapéré, décrivant cette zone-tampon comme “un symbole” d’un archipel qui peinait déjà à traiter ses déchets habituellement. Des 6.000 tonnes de déchets supplémentaires, la préfecture de Mayotte a confié au Sidevam (le syndicat intercommunal d’élimination et de traitement des déchets de Mayotte) le soin d’en brûler la moitié à Hajangoua, “loin des habitations et pas quand il y a du vent”, précise le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville. Le travail de collecte étant considérable, il a fallu aussi faire appel avec des prestataires privés faute de camions suffisants. Et les factures s’accumulent, comme le rappelle Chanoor Cassam au ministre. “La tension de trésorerie est telle qu’aujourd’hui, nos fournisseurs et nos sous-traitants nous menacent de se retirer. C’est une question de jours”, alerte le directeur général des services du Sidevam. Il estime à six millions d’euros (soit 20% du budget du Sidevam) les efforts fournis par le syndicat pour traiter les déchets post-Chido et à dix millions supplémentaires ceux des communes et des intercommunalités. Le fonds de solidarité de l’Union européenne pourrait intervenir pour compenser, mais les délais inquiètent le Sidevam et la Cadema (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou), les deux collecteurs. “Le vrai sujet, c’est la capacité à enlever les déchets. Après, il y a des problématiques de trésorerie et de finances des structures, mais on va les traiter. Il n’y a pas de problèmes”, essaye de convaincre Manuel Valls.

Autre problème soulevé par le directeur du Sidevam, l’absence d’éco-organismes pour traiter les déchets (ferraille, encombrants) qui ont fini par remplacer totalement les ordures ménagères dans la cinquantaine de zones-tampons. “On aimerait un soutien de l’État pour mettre une pression supplémentaire”, demande-t-il, mettant en exergue que le déploiement de ces éco-organismes n’est toujours pas effectif sur le territoire mahorais, quatre mois après la catastrophe.

Comores : Saïd Ahamada crée un tollé à Moroni après ses propos sur Mayotte

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Saïd Ahamada, le directeur de L’Agence d’outremer pour la mobilité (Ladom) est intervenu, ce lundi, à l’Université des Comores pour y aborder la place des Comores avec l’évolution actuelle des relations internationales.

Répondant à une invitation de l’Université des Comores, pour animer une conférence sur la place des Comores avec l’évolution actuelle des relations internationales, l’ex-député de la circonscription des Bouches-du-Rhône, Saïd Ahamada, s’est attiré les foudres dans le pays voisin. L’actuel président de Ladom (L’Agence d’outremer pour la mobilité), par ailleurs franco-comorien, a déclaré que le fait que Mayotte soit française est un avantage pour le reste des îles de l’archipel des Comores.

Épargné pendant seulement quelques bonnes heures après ses propos, l’ancien député français d’origine comorienne, Saïd Ahamada, n’échappait toujours pas à la controverse qu’il a déclenchée, lundi. L’ancien élu La République en Marche (devenue depuis Renaissance) de la septième circonscription des Bouches-du-Rhône a, en effet, crée un tollé qui agitait la toile comorienne en laissant entendre que le fait que Mayotte soit française était une opportunité pour le reste de l’archipel, alors que le territoire est toujours revendiqué par l’Union des Comores. Avant qu’il n’essaie de clarifier ses déclarations, ayant constaté le tollé né sur les réseaux sociaux, beaucoup de militants et politiciens n’ont pas tardé à le clouer au pilori. Ce 7 avril, en présence d’étudiants et d’enseignants, l’actuel directeur de l’Agence de l’outre-mer pour la mobilité (Ladom) animait une conférence débat sur la place des Comores, avec l’évolution actuelle des relations internationales. « Ceux qui attaquent les étudiants pour n’avoir pas réagi, n’ont sûrement pas écouté mon discours encore moins le contexte, voilà pourquoi je suis là pour rétablir la vérité », s’est d’abord justifié l’ancien député dans une courte vidéo postée lundi soir pour tenter de mettre les points sur les i.

« Pas à moi de faire de la politique intérieure »

Le natif de La Réunion a poursuivi. « Je m’exprimais en mon nom personnel. Ce n’est pas à moi de faire de la politique intérieure. Je laisse ça à ceux qui sont sur place. Ce pays leur appartient. Je ne m’exprimais pas non plus en tant que Français car la France a ses représentants aux Comores. On parlait d’économie. J’ai donc expliqué que les quatre îles de l’archipel ont chacune des avantages comparatifs », a -t-il dit. C’est à ce moment-là qu’il a cité l’exemple de la Grande Comore qui détient le plus grand aéroport, Mohéli les terres agricoles fertiles au point d’être qualifiée de grenier, pendant que Mayotte se distingue pour son pouvoir d’achat, qui constitue ainsi une opportunité pour les autres îles, selon les éclaircissements de Saïd Ahamada.

S’il trouve que la polémique déclenchée est blessante à la fois envers les étudiants et les universitaires présents, accusés d’être restés silencieux, l’intervenant n’a pas fini de faire parler de lui, en dépit de sa vidéo de clarification. Les réactions de militants, politiques et juristes pleuvaient encore ce mardi. Le ministre de l’Éducation, récemment élu député, Bacar Mvulana a été le premier à réagir. « Je dénonce avec la plus grande vigueur cette position qui relève d’une vision cynique et profondément déconnectée de la réalité historique, politique et identitaire de notre nation. Mayotte est comorienne (sic). Elle l’a toujours été, et elle le restera pour l’éternité. Aucune logique économique, aucune stratégie dite « de coopération » ne saurait justifier ou légitimer l’occupation illégale de ce territoire comorien par une puissance étrangère. Il n’y a pas, et il n’y aura jamais, de prix ni de compromis possible sur la souveraineté comorienne de Mayotte », a dénoncé le parlementaire comorien alors même que les Mahorais ont plusieurs fois choisi de montrer leur attachement à la France.

L’Université se désengage des propos

Constatant que la polémique enflait, l’Université des Comores a sorti un communiqué ce mardi 8 avril pour se désengager des propos de son invité franco-comorien. « Certaines des déclarations de l’ancien parlementaire ont été perçues comme une remise en cause de l’unité nationale, en particulier sur la question de Mayotte. L’Université des Comores tient à rappeler avec force et clarté sa position constante, en parfaite harmonie avec celle de l’État comorien. L’Université regrette profondément qu’un certain discours ait pu heurter ou prêter à confusion, et tient à rassurer les autorités ainsi que l’opinion publique nationale sur sa fidélité sans faille aux principes de l’indépendance, de l’unité et de la souveraineté des Comores », lit-on dans la déclaration publiée par l’administration de l’Université.

Ce tollé apparaît alors que les relations entre Paris et Moroni étaient un peu tendues mi-mars, après l’annonce de l’ouverture d’une base navale à Mayotte. Le directeur de cabinet chargé de la défense, Youssoufa Mohamed Ali, répète à qui veut l’entendre qu’il n’y a aucune crise entre les deux pays. Ce proche collaborateur d’Azali Assoumani rappelle aussi, ces derniers temps, que les Comores sont souveraines et libres d’autoriser l’ouverture d’une ambassade d’un pays ami faisant allusion à la venue annoncée d’une mission diplomatique russe sur le sol comorien. Une décision qui est loin de plaire à Paris.

La future Zone franche globale à Mayotte, comment ça marche ?

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L’article 23 rédigé dans le projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte porte sur la création de la zone franche globale. Connaissant déjà de multiples abattements, les entreprises mahoraises pourraient profiter de meilleurs taux. Avec cependant un hic, ce ne sont que celles réalisant des bénéfices qui seront concernées.

Pourquoi une nouvelle zone franche ?

C’était une promesse du plan Mayotte debout annoncé par le Premier ministre, François Bayrou, le 30 décembre 2024, Mayotte devrait bénéficier « d’une zone franche exemptant toutes les entreprises pour une durée de cinq ans, pour relancer une économie sinistrée et passer d’une économie souterraine à une économie déclarée ». Dans le projet de loi de programmation préparé par Manuel Valls, le ministre de l’Outremer, cela devrait se concrétiser par l’adoption de l’article 23, qui permettra en réalité des aménagements de ce qui existe déjà. Car Mayotte, comme la Guyane, connaît déjà une série d’abattements importants. L’impôt sur les bénéfices, par exemple, comprend un taux d’abattement de 50% dans ces deux départements. Avec la nouvelle loi, et en attendant d’éventuelles modifications par le Parlement, il est proposé de le porter à 80%. Pareil pour le taux de l’abattement de la cotisation foncière des entreprises (CFE) qui est réhaussé à 100%.

Quelles entreprises sont concernées ?

Celles qui bénéficient du dispositif actuel sont concernées. D’autres secteurs économiques vont s’y ajouter, comme les acteurs du tourisme par exemple. Mais la Fedom (fédération des entreprises d’outre-mer) voit quand même une limite dans le dispositif proposé. « Les abattements ne vont profiter qu’aux entreprises qui font des bénéfices », fait remarquer Laurent Renouf, le délégué général de la fédération. Sa structure défend ainsi de nouvelles exonérations de charges patronales ou le renforcement du CICE (crédit d’impôt, compétitivité et emploi) pour aider des entreprises en difficulté.

Pour combien de temps ?

Comme François Bayrou l’avait annoncé, ces abattements ont une durée limitée. Actifs dès cette année, ils s’étendent pour l’instant jusqu’en 2030.

Les droits de douane et l’octroi de mer sont-ils inclus ?

S’avérant parfois coûteuse pour les entreprises, l’importation de produits à Mayotte n’est pas prise en compte dans la création de la ZFG. Les droits de douanes, tout comme l’octroi de mer, ne sont pas inclus. Concernant ce dernier, si la Cour des comptes plaide pour une réforme, arguant qu’il participe à la cherté de la vie en Outremer ou qu’il manque de transparence, le sujet devrait être abordé lors d’une prochain comité interministériel prévu « au second semestre 2025 », selon Manuel Valls. Pour rappel, à Mayotte, en 2023, l’octroi de mer a contribué à hauteur de 90 millions d’euros aux recettes des 17 communes du territoire et 44 millions d’euros à celles du Département de Mayotte (soit un peu moins d’un quart des recettes de fonctionnement de la collectivité).

Un regard sociologique sur un 101ème département à l’évolution accélérée

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Sophie Blanqui, installée à Mayotte depuis 1979, étudie les processus de socialisation qui y ont cours depuis 45 ans.

Le colloque « Mayotte entre passé, présent et avenir », organisé ces mardi et mercredi par l’Université de Mayotte, réunit des chercheurs pour aborder des sujets comme les migrations, la jeunesse et l’environnement. Il invite à réfléchir sur l’évolution du territoire, son développement autonome et ses relations avec l’État et les collectivités locales.

« Je suis venue pour comprendre l’origine des maux que traverse notre île », confie Nazile Omar Hassan, travailleuse sociale, à l’occasion du quatorzième colloque organisé par l’Université de Mayotte, ce mardi. Ce colloque, qui se déroule sur deux jours, rassemble une vingtaine de chercheurs dans la salle polyvalente de l’établissement, afin d’apporter un éclairage sur la complexité du territoire à travers un regard anthropologique.

Ce colloque a été réfléchi par Georgetta Stoica, maitresse de conférences à l’Université de Mayotte, à Dembéni. Elle précise l’origine de son évènement : « Ce colloque est un événement de deux jours, avec des collègues issus des sciences sociales, présentant différents points de vue. Cela nous permet de réfléchir sur le passé, le présent et de nous interroger sur l’avenir de demain. Nous n’avons pas toujours le temps de prendre conscience des changements rapides du territoire. »

Certaines interventions ont permis de retracer l’évolution de Mayotte au cours des quatre dernières décennies. C’est le cas de Sophie Blanqui, installée sur l’île depuis 1979, qui étudie les processus de socialisation depuis 45 ans. « Les sociétés insulaires sont constamment en construction. J’ai tenté d’évoquer la circulation de la violence et la construction de liens communs. Il est erroné de penser que les communautés ont toujours existé telles qu’elles sont aujourd’hui », souligne-t-elle.

Un laboratoire sociologique

Certains chercheurs comme Anthony Goreau-Ponceaud évoquent « un piège identitaire » qui empêche les Mahorais de se projeter dans l’avenir et de construire un « après-Chido ». Ce piège profiterait à la métropole. Le chercheur explique que les multiples frontières – qu’elles soient sociales, spatiales ou symboliques – opposent les Mahorais aux autres. Il souhaite observer Mayotte comme un laboratoire sociologique. Le chercheur se demandent également quel sera le futur du territoire si son développement n’est pas pensé par ses propres habitants, mais par la métropole. Selon lui, il serait nécessaire de favoriser un développement endogène, en repensant les relations entre l’État et les collectivités locales, qui sont en mesure de porter une double culture, celle de l’île et celle de l’État français.

De nombreux thèmes sont abordés lors de ces échanges, notamment la jeunesse, les migrations, le rôle des cadis et les questions environnementales. Des sujets de réflexion qui continueront d’alimenter les débats jusqu’au lendemain, permettant une analyse approfondie des enjeux actuels et futurs du 101e département français.

Tribune libre : Un Département « qui a lui-même mis à terre la culture mahoraise »

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Le collectif des artistes de Mayotte s’est fendu d’une lettre ouverte à l’attention de Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte, ce mardi. Ils y font part notamment de leurs divergences avec la politique culturelle de la collectivité et de désaccords profonds avec Zouhourya Mouayad Ben, l’élue en charge de la culture.

« Monsieur le Président,

Le 15 mars dernier, soit trois mois après le cyclone Chido, le Département de Mayotte a organisé une rencontre avec les acteurs culturels locaux pour réfléchir ensemble à la mise en place d’actions concrètes pour soutenir le secteur culturel. Comme vous avez pu le constater, ces acteurs culturels, en particulier les musiciens (pourtant les plus nombreux sur ce territoire) n’ont pas massivement répondu à votre appel et cela, pour une raison simple : nous sommes convaincus que le conseil départemental de Mayotte s’est placé aujourd’hui dans l’incapacité de créer la dynamique nécessaire car c’est lui-même qui a mis à terre la culture mahoraise. Actuellement, comme il n’a aucune vision en matière culturelle, le Département se contente d’improviser des actions au coup par coup, avec des moyens énormes et qui ne profitent même pas aux artistes locaux ni à la population.

Comme l’a dit très justement l’artiste Bedja sur Mayotte La 1ère, les artistes et opérateurs culturels mahorais attendent impatiemment une vraie politique culturelle du Département, c’est ce qui manque gravement à notre territoire. Nous regrettons qu’au lieu de rassurer la population et les acteurs culturels sur ses intentions en faveur de la culture à Mayotte, au lieu d’appeler au dialogue et à l’esprit de coopération, le Département a choisi de fuir ses responsabilités, en cherchant à rejeter la faute aux les autres. C’est ce qu’a fait votre vice-présidente et présidente de l’office culturel du Département, à l’occasion de l’émission Zakwéli du 20 mars dernier. Plutôt que d’assumer les conséquences très préjudiciables de ses actes et de sa gestion sur la vie culturelle à Mayotte qu’elle a réussi à démanteler en peu de temps, elle a choisi d’accabler et d’humilier Bedja, sur qui elle rejette la faute devant tout Mayotte. Rappelons que Bedja avait été invité et a participé en tant qu’artiste à la réunion des acteurs. En aucun cas son statut d’agent exerçant au sein de la collectivité départementale de Mayotte n’était concerné.

Solidarité avec Bedja

Cette façon de faire du Département de Mayotte à l’égard de cet artiste est irresponsable, puérile et indigne d’une élue locale, surtout quand elle est chargée de la Culture et de la Jeunesse. Nous dénonçons et protestons vigoureusement contre ces méthodes et manifestons notre solidarité à l’égard de notre ami artiste comme nous, qui paye d’avoir été sincère en disant tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Nous estimons qu’un sujet aussi important que celui de la politique culturelle d’un territoire ne peut pas être réduit aux états d’âmes et à l’esprit revanchard de certains. Le fait que la présidente de l’OCD ne supporte pas la contradiction comme c’est notoirement connu, tout comme elle est bien connue pour avoir la rancune tenace, ne l’excuse en rien. Elle a, dès le début de la mandature, démontré sa toute-puissance car pour se plier aux caprices de son protégé, l’actuel directeur de l’OCD, elle n’a pas hésité à sacrifier les meilleurs techniciens son de l’office. Vous les retrouvez aujourd’hui comme agent de sécurité au port, chauffeur à la bibliothèque ou encore ouvreur de salle à l’hémicycle Younoussa Bamana, sans que cela ne dérange aucun élu de cette institution. Quel gâchis pour des jeunes qui se sont engagés depuis plus de vingt ans au service de la culture mahoraise et qui ont accumulé plusieurs années d’expériences et reçu des formations financées par la collectivité pour bien exercer leur métier ! Le pire est que l’office culturel du département de Mayotte est aujourd’hui obligé de payer très cher pour faire venir des techniciens de La Réunion pour les quelques événements du Département.

Demande de bilans

Pour nous, c’est désormais clair : en balayant d’un revers de main dédaigneux toute critique à l’encontre de la gestion de la culture ou par rapport à l’absence d’une politique culturelle départementale identifiable, le Département de Mayotte considère qu’il n’a finalement rien à se reprocher et qu’il mène des actions irréprochables en faveur de la culture. Soit, nous voulons bien le croire. C’est pourquoi, nous vous prenons aux mots et vous prions par la présente, de bien vouloir publier un bilan précis et détaillé de toutes les réalisations de l’OCD de Mayotte, au vu des importantes subventions attribuées à cet organisme tous les ans, depuis sa création ; ce bilan, nous l’espérons accessible au grand public et aux acteurs culturels.

Enfin, ayant appris l’arrivée prochaine à Mayotte de Rachida Dati (N.D.L.R. selon nos informations, la visite a été reportée à une date ultérieure), ministre de la Culture, nous allons demander à la direction des affaires culturelles, chargée de conduire la politique culturelle de l’Etat à Mayotte, de communiquer aussi son bilan. Également, nous cherchons à comprendre comment l’action de l’Etat à Mayotte contribue réellement à l’aménagement culturel du territoire, au renforcement de la vie culturelle et à la construction d’une identité territoriale positive ? Nous pensons que la déclinaison sur notre territoire, de la politique culturelle de l’Etat devrait aider à la reconnaissance de la juste valeur des expressions culturelles locales et de l’identité de notre territoire, notamment en matière de soutien aux spectacles vivants, à la création artistique ou encore aux métiers des arts et du spectacle, etc…

Or, aujourd’hui, nous constatons que cette direction des affaires culturelles mobilise beaucoup plus ses moyens financiers et l’arsenal administratif qui va avec pour façonner et imposer la culture qui doit prédominer sur le paysage culturel local : en effet, en choisissant de soutenir certains projets culturels et en éliminant les autres, cette direction décide de fait, quelle culture doit vivre et se diffuser sur notre territoire. Pour toutes ces raisons, nous envisageons de solliciter une audience avec la ministre de la Culture afin d’aborder toutes ces questions.

Nous restons également disponibles pour approfondir avec vous tous ces sujets et pour contribuer à construire un aménagement culturel équilibré et durable de notre territoire. Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre très haute considération. »

Le Collectif des artistes de Mayotte

Une matinée pour échanger sur la nutrition et le sport santé à Mayotte

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Ce lundi, à l’occasion de la Journée Mondiale de la Santé, l’association Ré Diab Ylang 976 en partenariat avec le Centre communal d’action sociales de Mamoudzou, a réuni à la MJC de Mamoudzou des représentants d’associations, d’entreprises, d’institutions publiques et d’organismes engagés dans la santé, le bien-être et le social. Des échanges autour du thème « Nutrition et Sport Santé » ont eu lieu dans une ambiance riche en idées et en partage.
Cette matinée a donné lieu à des rencontres avec des acteurs locaux engagés dans la nutrition, l’activité physique et l’éducation thérapeutique, la présentation d’initiatives inspirantes en faveur de la santé et la réflexion collective sur la reprise des activités après le passage du cyclone Chido.

Estelle Youssouffa demande l’extension de l’AME à Mayotte

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Via une proposition de loi, la députée de la première circonscription de Mayotte, Estelle Youssouffa, demande que le dispositif de l’AME (aide médicale d’État) soit étendu à Mayotte. Permettant la prise en charge des soins gratuitement pour les étrangers en situation irrégulière, celui-ci n’est pas appliqué dans l’archipel mahorais. Pourtant, « l’absence de ce dispositif soulève d’importants enjeux de santé publique, aussi bien pour le public concerné que pour l’ensemble de la population de l’île », fait remarquer la parlementaire. Cela favorise un afflux vers les urgences, parfois tardivement, puisque les soins en dispensaire se font sur la base de forfaits les non-assurés sociaux. Elle voit donc dans cet extension un moyen « de libérer en partie l’hôpital de cette charge, en réorientant les patients vers la médecine de ville, mieux adaptée à la prévention et au suivi de certaines pathologies », ainsi que « d’améliorer la prévention, réduire les coûts liés aux interventions tardives et renforcer la cohésion sanitaire sur l’île ». Elle ajoute qu’elle « est d’autant plus cruciale face aux risques épidémiques actuels, afin de préserver la santé de tous et de consolider la solidarité territoriale ». Elle rappelle, chiffres de l’Agence régionale Santé à l’appui, que 93.626 patients français et 85.567 patients étrangers ont été soignés par le centre hospitalier de Mayotte en 2022.

RUP : le groupe socialiste veut plus de moyens pour la sécurité à Mayotte

Avec cette nouvelle législature, les membres de la délégation française du groupe Socialistes et démocrates sont déterminés à continuer d’agir en faveur des RUP.

L’agriculture ultramarine doit être protégée et soutenue. Compte-tenu de la sous-budgétisation chronique et des besoins réels des RUP, nous nous battons pour une augmentation du budget du POSEI pour l’après 2027, notamment pour favoriser la diversification des productions locales et de renforcement de l’autonomie alimentaire des RUP.  Les filières agricoles traditionnelles doivent aussi être défendues lors des négociations commerciales menées par la Commission européenne et pour que les produits sensibles des RUP soient exclus des accords commerciaux, comme l’ont été les sucres spéciaux dans les accords UE-Vietnam et UE-Mercosur par exemple. Lorsqu’une telle protection ne sera pas possible, nous exigerons la mise en place de clauses de sauvegarde véritablement efficaces, tout en demandant à la Commission de mieux mesurer l’impact cumulé des concessions commerciales accordées par l’UE sur les économies des RUP. Quant à la pêche ultramarine, elle est un secteur clé pour l’économie alimentaire locale et nécessite également un soutien communautaire renforcé. C’est pourquoi, dans le cadre des discussions budgétaires européennes pour l’après 2027, nous proposerons la création d’un POSEI Pêche pour apporter un soutien durable et ciblé à cette filière, notamment grâce au financement du renouvellement et de la modernisation des flottes de pêche artisanale des RUP.
Par ailleurs, l’urgence et les calamités climatiques frappent durement les RUP. En complément de ce que permettent déjà les instruments traditionnels de la politique de cohésion, notamment les récentes mesures RESTORE, il est essentiel de proposer la création d’une capacité budgétaire permanente de gestion de crise, pour apporter un soutien d’urgence après le passage d’une catastrophe naturelle. Pour reconstruire en mieux, nous proposerons que l’adaptation au changement climatique devienne une nouvelle priorité de financement des FESI post-2027. Soutenir les RUP, c’est aussi tenir compte de leur sécurité et donc leur donner les moyens de lutter contre tous les trafics qui déstabilisent les populations, aggravent les difficultés sociales et économiques de ces Régions comme la lutte contre les pillages de masse des ressources naturelles océaniques ou encore celle concernant les migrations organisées par des réseaux criminels. L’UE doit en tenir compte en adaptant le Fonds « Asile, migration et intégration » et en renforçant le soutien aux États membres concernés, face aux pressions disproportionnées que subissent certains de ces territoires comme Mayotte.

Le fonds de secours Outre-mer pour les petites entreprises accessible

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Le passage du cyclone Chido dans l’archipel de Mayotte a causé de grandes difficultés aux acteurs économiques. Le guichet du fonds de secours Outre-mer (FSOM) au profit des petites entreprises mahoraises est ouvert depuis ce lundi. Soumise à la condition du respect des obligations fiscales, cette aide s’adresse aux entreprises de moins de 20 salariés dont l’activité est réalisée à Mayotte et qui ne sont pas assurées. La demande d’indemnisation couvre les sinistres sur les biens mobiliers et immobiliers qui font partie intégrante de l’appareil productif de l’entreprise. Les demandes d’aide sont à formuler avant le 6 juin 2025 sur la plateforme des démarches simplifiées accessible sur le lien suivant : https://www.demarches-simplifiees.fr/commencer/fsom-chido-aide-aux-petites-entreprises

Le collectif Ré-MaA appelle à la mobilisation le 12 avril

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Le Collectif Résistance Réunion/Mayotte en Action (Ré-MaA) invite à une mobilisation ce samedi 12 avril à 10h devant la préfecture de La Réunion, afin de demander “l’alignement immédiat des droits sociaux à Mayotte”. “Le Président de la République doit donner aux Mahorais l’égalité sociale avant 2027, nous demandons donc légitimement que cela soit inscrit dans la loi programme pour Mayotte”, indique le collectif dans un communiqué. Il demande également la fin du titre de séjour territorialisé, tout en dénonçant la stigmatisation que les Mahorais subissent à La Réunion. “Nous sommes des citoyens français à part entière et devons être traités comme tels”, écrit le collectif.

Loi Mayotte : « Il y aura « karivendzé » si l’État refuse nos trois revendications »

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Devant le bureau des étrangers de la préfecture de Mayotte, à Mamoudzou, les collectifs mahorais ont fait part de leur opposition au projet de loi Mayotte tel qu’il est aujourd’hui, ce lundi.

Mécontents de la première copie du projet de loi-programme, les collectifs mahorais demandent qu’elle soit revue avant tout débat parlementaire. Ce lundi, ils insistent sur trois choses, la suppression du titre de séjour territorialisé, la construction d’une piste longue à Pamandzi et le retrait de l’article 20 qui doit faciliter l’expropriation « pour cause d’utilité publique ».

Que veulent les collectifs ?

Réunis ce lundi, devant le bureau des étrangers de la préfecture de Mayotte qu’ils bloquent régulièrement, les membres de plusieurs collectifs du territoire ont fait part de leur désaccord avec le projet de loi-programme pour la refondation de Mayotte, qui doit être présenté au Sénat à la mi-mai. « Ce projet va engager Mayotte, sa population, nos enfants pendant plusieurs générations. Il ne faut pas que les élus mahorais se contentent d’une copie aussi vide, sachant qu’on sort d’un ramadan difficile et de plusieurs crises comme celles de l’eau et Chido », défend Safina Soula, la présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018. Alors que Manuel Valls, le ministre de l’Outremer, sera présent à Mayotte, ces mardi et mercredi, les collectifs souhaitent trois modifications nécessaires à leurs yeux.
Il y a d’abord la suppression du titre de séjour territorialisé, une demande plusieurs fois répétée pour réduire la pression démographique liée à l’immigration clandestine. « Nous sommes discriminés depuis plusieurs années. Aujourd’hui, la seule façon pour l’État de se faire pardonner auprès des Mahorais est d’insérer cette suppression dans la loi », prévient la militante mahoraise. Autre revendication portée ce lundi, il y a la création d’une piste longue à Pamandzi. Ali Djaroudi, président de l’Autam (Association d’usagers des transports aériens à Mayotte), estime que l’alternative de Bouyouni est « un leurre » pour ne pas réaliser ce projet pour lequel Emmanuel Macron s’était pourtant engagé en 2019. Enfin, il y a l’article 20 qui doit faciliter les expropriations « pour cause d’utilité publique » et que les participants à la conférence de presse veulent voir retiré.

Pourquoi l’article 20 déplaît tant ?

C’est une disposition qui a été déjà mise sur la table lors de la présentation du projet de loi d’urgence pour Mayotte. Initialement, l’article 10 comprenait, en effet, « des adaptations ou dérogations aux règles relatives à l’expropriation pour cause d’utilité publique, notamment en matière d’identification et d’indemnisation préalable des propriétaires des emprises devant faire l’objet d’une expropriation ». En février, Manuel Valls avait préféré retirer ce texte, jugeant que l’article avait été « mal compris et que sa formulation en ordonnance n’a pas aidé à l’établissement de la confiance avec la population ». A Mayotte, plusieurs voix dont celles des collectifs, s’étaient élevées contre cet article, l’accusant de vouloir déposséder les Mahorais de leurs terres pour y faire de l’habitat provisoire.
Sauf que le gouvernement, inquiet que l’établissement public ne puisse pas disposer d’outils suffisants pour réaliser ses projets, a décidé de remettre la mesure dans le nouveau texte. Ainsi, l’article 20 est pratiquement similaire à sa version précédente. S’il n’est plus question d’ordonnance, le gouvernement confirme que la procédure d’expropriation dans le cadre de déclaration d’utilité publique (DUP) pourrait être enclenché si un accord de vente n’est pas trouvé avec des propriétaires.

Que se passera-t-il s’ils n’obtiennent pas gain de cause ?

S’ils se disent « fatigués » des blocages, notamment après le peu de résultats obtenus en 2018 ou suite aux barrages de janvier et février 2024, ils n’excluent pas d’y recourir à nouveau. « Si la suppression du titre de séjour territorialisé ne figure pas dans le texte, nous, on va bloquer », avertit Dhinouraini Boina. Se présentant comme représentant de la société civile, il va plus loin : « Il y aura « karivendzé » [« on n’en veut pas »] si l’État veut passer en force et refuse nos trois revendications ». Et cela pourrait arriver vite, puisque les collectifs veulent ces modifications rapidement. « On ne peut pas attendre les débats parlementaires pour réagir. Parce que là, ça sera trop tard », fait remarquer Ali Djaroudi.

De quoi attendre du débat parlementaire justement ?

Les participants à la conférence de presse considèrent qu’il y a pratiquement un consensus des quatre parlementaires (les députées Estelle Youssouffa et Anchya Bamana, ainsi que les sénateurs Saïd Omar Oili et Salama Ramia) sur les trois points évoqués. Ils se méfient, en revanche, des groupes politiques. « On veut envoyer un message à tous ces parlementaires qui viennent nous voir, faire semblant de nous écouter et voter contre nous », justifie Safina Soula. Moutouin Soufiyan rappelle que la droite a refusé au Sénat que la suppression du titre de séjour territorialisé soit intégrée à la nouvelle restriction du droit du sol à Mayotte. « Gérald Darmanin [N.D.L.R. ancien ministre de l’Intérieur et de l’Outremer, passé depuis à la justice] avait promis que si le droit du sol était modifié, on aurait cette suppression. On n’a rien eu en contrepartie », peste le représentant du Codim (Collectif de défense des intérêts de Mayotte).
Les collectifs tiennent donc à ne pas être dupés une nouvelle fois, rappelant qu’au bout d’un mois de mouvement des Forces vives, ils avaient accepté de « tendre la main » en échange de promesses non réalisées à ce jour.

De l’attente aussi envers Emmanuel Macron

Les autres points sur lesquels les collectifs sont vigilants sont la reconstruction de Mayotte post-Chido qui peine à avancer et l’intégration de Mayotte à la commission de l’océan Indien. Concernant ce dernier, ils attendent beaucoup du président de la République qui devrait être sur le territoire mahorais avant sa participation au sommet de la COI dans deux semaines. Ils aimeraient qu’Emmanuel Macron s’engage à l’intégration de Mayotte dans la commission, quitte à remettre en cause la place de la France dans cette organisation dont elle est pourtant la principale financeuse.

“Il faut regarder la réalité en face” : 5379 enfants non-scolarisés à Mayotte

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Selon les chercheurs de l’Université Paris Nanterre, au moins 5.379 enfants ne sont pas scolarisés dans le département. Photo d’archives.

Ce lundi, une conférence sur la non-scolarisation s’est tenue au rectorat à Mamoudzou, animée par des chercheurs de l’Université Paris Nanterre. Ils ont présenté leurs travaux sur le sujet et ceux qu’il reste encore à faire.

À Mayotte, on arrive à un total de 5.379 enfants non scolarisés a minima”. C’est le chiffre que présente Tanguy Mathon Cécillon, un des chercheurs au centre de recherches Éducation et Formation (Cref) de l’Université Paris Nanterre, qui a contribué à l’étude « Non-scolarisation et déscolarisation à Mayotte : dénombrer et comprendre » parue en 2023. Avec Gilles Séraphin, professeur des universités et responsable scientifique de l’étude commandée par les associations Mlezi Maore, la Convention nationale des associations de protection de l’enfance (CNAPE), la Croix-Rouge et les Apprentis d’Auteuil, ils en ont présenté les résultats lors d’une conférence tenue au rectorat, à Mamoudzou, ce lundi matin. C’est, entre autres méthodes, en comparant le nombre de naissances d’une année donnée aux nombres d’inscrits à l’école quelques années après que les chercheurs arrivent à ce chiffre.

Le recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic, présent lors de la conférence, reconnaît qu’il “faut regarder la réalité en face” ajoutant qu’il est estimé que 6.000 enfants sont non scolarisés à la maternelle. “On a la prétention de croire qu’on scolarise tout le monde en CP”, ajoute-t-il. Blocages administratifs au moment de l’inscription faute de justificatifs, manque d’infrastructure, réseau de transport insuffisant… Plusieurs facteurs sont mis en avant par le rectorat et l’équipe de recherche pour expliquer les difficultés à scolariser les enfants. Mais pour les identifier et les comprendre davantage, une nouvelle étude va être menée par les chercheurs du Cref, renforcés par la présence d’une anthropologue, Alison Morano, et d’un doctorant, Jim Sermeth. “Cette fois-ci, on veut aussi un aspect qualitatif pour savoir ce que font ces enfants au quotidien, comment ils occupent leur journée, quel rapport ils ont avec les différentes institutions”, détaille Gilles Séraphin.

Des difficultés en plus avec Chido

Plusieurs associations financent cette nouvelle étude, dont Mlezi Maore et le Village d’Eva. “Il faut que la non-scolarisation soit visible et qu’on prenne le problème à bras le corps”, insiste Laëtitia Vazé, responsable administrative et financière du Village d’Eva, qui a accueilli 600 enfants non-scolarisés en 2024 dans ses quatre centres.
Cette fois-ci, l’impact du cyclone Chido va pouvoir être pris en compte. “Depuis Chido, l’hypothèse que la situation s’est dégradée et que de nouveaux enfants sont concernés n’est pas une hypothèse délirante”, affirme Gilles Séraphin. Le recteur ajoute que 2.000 élèves initialement inscrits sont en difficultés de scolarisation depuis le cyclone, s’ajoutant aux enfants non scolarisés initialement.
Toutes ces données récoltées doivent également poser les bases d’un Observatoire de la non-scolarisation à Mayotte. Pouvoirs publics, associations et chercheurs seront invités à le nourrir afin de mieux comprendre cette problématique et trouver des solutions. “Il faut qu’on puisse poser un diagnostic pour aider ces enfants à être scolarisés”, insiste Laëtitia Vazé.

A Mayotte, l’économie de la mer et du tourisme attend un salut européen

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Presque quatre mois après Chido, le port de plaisance de Mamoudzou est toujours en ruine.

Raffaele Fitto, l’un des vice-présidents de la commission européenne, était en visite à Mayotte, ce lundi. Il a notamment rencontré les acteurs de la pêche et du tourisme pour recueillir leurs attentes dans le contexte post-cyclone Chido.

A peine arrivé à Mamoudzou, ce lundi matin, Raffaele Fitto, l’un des vice-présidents de la commission européenne, a rencontré les acteurs de la pêche et du tourisme pour écouter leurs difficultés dans le contexte post-Chido. Mayotte en tant que région ultrapériphériques (Rup) de l’Union européenne bénéficie de fonds européens, c’est dans ce cadre, pour discuter des besoins et de leur distribution que le vice-président s’est rendu sur le territoire.

Tandis que les pêcheurs peuvent bénéficier d’une aide notamment financée par l’Europe pour renouveler leur flotte de pêche jusqu’à fin décembre 2025, Bibi Chanfi, vice-présidente du conseil départemental de Mayotte, en charge du développement économique et de la coopération décentralisée, a plaidé pour qu’un “délai supplémentaire de cinq ans soit accordé pour que les pêcheurs achètent un bateau”. Une demande alors que la filière n’est pas encore structurée sur le territoire. Une idée partagée par Régis Masséaux, le gérant de la SARL Capt’ain Alandor, “dans la feuille de route qui doit être présentée en juin 2025, j’aimerais qu’il y ait un paragraphe spécial sur Mayotte pour tenir compte des besoins”. La demande a aussi été appuyée par Mouhamadi Abdou Chebani, le président de la Chambre d’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture (Capam), “Mayotte dispose d’une zone économique exclusive de 74.000 kilomètres-carré, pourtant la moitié de la consommation de poisson est importée, nous demandons à repousser l’échéance de 2025 à l’horizon 2030 pour permettre aux professionnels mahorais de se structurer”.

“L’économie bleue à l’arrêt total”

Michel Madi, le directeur général de l’agence d’attractivité et de développement touristique à Mayotte (AaDTM) a, pour sa part, fait remonter les difficultés du tourisme. “En 2023, Mayotte a accueilli 75.000 touristes principalement issus de la France métropolitaine et de La Réunion, cela occupe 6 % de l’activité économique de Mayotte”, a-t-il présenté. Un chiffre très bas qui peut “s’expliquer par le handicap de la desserte aérienne, le fait qu’il n’y ait pas de ligne directe avec l’Europe sauf avec Paris, que le nombre de lits ne dépasse pas 1.500 ”. L’AaDTM estime les dégâts de Chido à hauteur de 45 millions d’euros, “le plus dur est à venir”, alerte le directeur de l’agence. Il demande donc que l’Union européenne soutienne le développement du tourisme dans le département afin de “profiter de cette catastrophe pour développer un éco-tourisme raisonné”.

Antoine Tordeur, le président du cluster tourisme Mayotte a tiré la sonnette d’alarme autour du ponton détruit du port de plaisance de Mamoudzou. “A cause de cela, tous les professionnels de l’économie bleue, plongée, prestataires nautiques, pêche sont à l’arrêt total, les financements manquent. Aucune entreprise ne pourra attendre un ou deux ans, nous avons besoin que les fonds européens soient libérés dès maintenant”, a-t-il insisté.

“ Ce n’est pas la seule réunion qu’on va avoir »

L’enjeu de cette rencontre avec le vice-président de la commission est d’intégrer les besoins actuels du département aux fonds européens 2021-2027 afin de tenir compte des besoins de reconstruction. Les acteurs locaux espèrent également bénéficier des financements du fonds de solidarité de l’Union européenne (FSUE). “Nous allons travailler avec le secteur de la pêche à l’élaboration d’une mission. Ce n’est pas possible que ce soit les mêmes règles en Europe et dans les régions ultrapériphériques”, a affirmé Raffaele Fitto. “Aujourd’hui, ce n’est pas la seule réunion qu’on va avoir, mais c’est la première”, a-t-il adressé aux différents acteurs présents.
Pour Antoine Tordeur, cette rencontre était “rassurante car nous avons été écoutés mais c’est loin d’être suffisant. La difficulté, c’est le délai avant de pouvoir libérer les fonds européens. Combien de temps cela va-t-il prendre ? Le temps administratif et le temps du terrain sont différents.” Car selon lui l’urgence est maintenant sinon des entreprises du secteur maritime vont devoir mettre la clé sous la porte.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes