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Télévision : « Envoyé spécial » à la rencontre des passeurs d’Anjouan

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Les première minutes du reportage d’Envoyé spécial, diffusé sur France 2, jeudi soir, montrent rapidement la réalité de l’immigration clandestine vers Mayotte, en s’intéressant plutôt au lieu principal des départs, l’île comorienne d’Anjouan. Si les images et les témoignages ne surprendront personne dans l’archipel des Comores (des passeurs qui opèrent en plein jour pour de gros profits, une corruption des garde-côtes locaux, des complices côté Mayotte), elles ont l’avantage de rappeler à quel point ces réseaux sont organisés. Président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, y fait même une apparition, réitérant les revendications comoriennes sur Mayotte. Interrogé sur les départs de ses ressortissants, celui qui en est à son quatrième mandat répond : « Je vais essayer de convaincre les jeunes Comoriens de ne pas aller à Mayotte, parce que ce qu’ils veulent aller chercher à Mayotte, ils peuvent l’avoir ici ». Une déclaration rapidement battue en brèche par le reste du documentaire d’une vingtaine de miutes qui montre une population qui peine à s’en sortir ou des infrastructures vétustes comme l’hôpital d’Hombo. Situé à proximité de Mutsamudu, il se retrouve avec du matériel dernier cri inutilisable à cause des multiples pannes électriques. A proximité, l’hôpital qatarien inachevé et prévu pour un montant de 200 millions d’euros prend la poussière, ce qui promet de dissuader en rien les candidats au départ.

Crise de l’eau : des coupures importantes dans le centre et le sud ce jeudi soir

La commune d'Acoua, le centre et le sud de Grande-Terre connait de nombreuses coupures d'eau, ce jeudi soir.

Journée galère encore pour les abonnés de la Société mahoraise des eaux (SMAE), le réseau a été plusieurs perturbé, ce jeudi. Ce matin, faute d’un niveau d’eau suffisant, les villages de Longoni, Koungou, Kawéni et Gnambo Titi (Passamaïnty) ont eu leur coupure d’eau avancée à 11h, tandis que M’tsapéré a subi une coupure technique de 11h à 18 h.

Ce jeudi soir, le délégataire du syndicat Les Eaux de Mayotte fait état de problèmes dans le centre et le sud de Grande-Terre, ainsi qu’à Acoua, cela en raison des problèmes des réseaux SFR et Only. « Les installations de production et de distribution d’eau fonctionnent en mode automatique et dans ce mode le dialogue entre les ouvrages pilotes et les ouvrages asservis s’effectue par le biais de liaisons radio et de liaisons via le réseau 4G de SFR. Les dysfonctionnements du réseau 4G de ce jour ont grandement affecté les automatismes et malgré le basculement des principaux en mode dégradé pour sauvegarder l’essentiel, les réservoirs de tête sont à cette heure-ci complètement vides pour maintenir la distribution d’eau », explique la SMAE. Tous les villages du centre et du sud faisant partie du secteur 3 sont donc privés d’eau jusqu’à demain matin (le secteur 2 a sa coupure programmée ce jeudi soir). Le secteur 1, qui a été coupé la veille selon le planning des tours d’eau, est le seul qui est alimenté, ce soir. Cela concerne Bambo Est, Barakani, Coconi, Combani sud, Dembéni village, Hagnoundrou, Hapandzo, Iloni, Kani-Kéli village, M’bouanatsa, M’ramadoudou, M’tsamoudou Bas, Nyambadao, Poroani, Sohoa et Tsingoni.

« Concernant le Nord, le village d’Acoua pourrait connaître des perturbations pour les mêmes raisons », ajoute la filiale de Vinci.

Mayotte placée en vigilance météorologique orange « vagues-submersion »

La vigilance orange "vagues-submersion marine" est prévue de ce jeudi soir à vendredi matin.

« Dans la nuit de ce jeudi à vendredi, une grande marée proche de 4m50 et un pic de houle de sud-sud-ouest de deux mètres sont attendus. En conséquence, des débordements d’eau sont pressentis notamment sur les zones littorales Ouest et Est de la Grande-Terre et sur la Petite-Terre », alerte la préfecture de Mayotte. Météo-France a ainsi placé le département mahorais en vigilance météorologique orange « vagues-submersion ». Les risques étant concentrés sur le littoral, les services chargés des secours et de la sécurité, ainsi que les mairies, sont appelés à la vigilance.

« Ce phénomène est susceptible d’impacter les premières rotations des barges vendredi matin et pourrait entraîner des phénomènes d’inondations temporaires dans les zones littorales et sur les infrastructures et les habitations situées en bord de mer », ajoutent les services de l’État, qui recommandent d’adopter plusieurs comportements : circulez avec précaution en bord de mer, limitez votre vitesse sur les routes exposées à la houle, ne prenez pas la mer (à l’attention des plaisanciers et des professionnels de la mer), protégez les embarcations en les mettant à l’abri ou en les sortant de l’eau, ne vous baignez pas, soyez particulièrement vigilants, ne vous approchez pas du bord de l’eau et méfiez-vous des rouleaux (même une zone a priori non exposée – rebord de falaise par exemple – peut être balayée par une vague soudaine plus forte que les autres), surveillez attentivement les enfants et évitez les jeux à proximité de l’eau et si vous habitez en bord de mer, protégez vos biens face à la montée des eaux. Si nécessaire, évacuez vos habitations et mettez-vous à l’abri à l’intérieur des terres.

Ils conseillent de suivre l’évolution de la météo par les médias ou le site https://meteofrance.yt/fr. « En cas de besoin, il est possible de composer le 17 ou le 18. »

Le cinéma Alpa Joe est de retour depuis ce mercredi

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Une semaine de fermeture a été observée par le cinéma Alpa Joe, à Mamoudzou, du 9 au 15 octobre. La faute à des impayés auprès du fournisseur. La situation étant réglée, la programmation a pu reprendre ce mercredi, comme l’indique la page Facebook du cinéma.

Les réseaux SFR et Only perturbés par la coupure d’un câble

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Depuis 11h, ce mardi, les réseaux téléphoniques de SFR et Only rencontrent des difficultés à Mayotte. La préfecture indique qu’elles trouvent leur origine dans la rupture d’un câble terrestre survenu dans la matinée à Mamoudzou. 

Les lignes d’urgence ne sont cependant pas touchées (15,17,18). Les opérateurs tentent de rétablir le service, la reprise est prévue vers 15h.

Air Austral : Les pilotes de ligne inquiets par la direction prise par la compagnie

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Peu diserts jusque-là, les pilotes de lignes s’inquiètent de la stratégie d’Air Austral.

La compagnie aérienne Air Austral devrait bientôt présenter son plan de retournement à ses employés. Une tentative de sauvetage à laquelle ne souscrit pas par les pilotes regroupés dans le syndicat national des pilotes de ligne. Ils s’estiment écartés alors qu’ils ont déjà consentis à plusieurs efforts. Selon eux, la stratégie de la compagnie ne serait pas sans incidence pour Mayotte puisque le remplacement privilégié des Boeing 787 par Airbus pourrait mettre fin à la ligne directe Mayotte-Paris.

Ce sont encore des bruits de couloirs, mais ils ont été suffisamment entendus pour provoquer la colère des pilotes de ligne d’Air Austral. Ces derniers, réunis au sein du syndicat national des pilotes de ligne, sont bien au fait des difficultés financières de la compagnie aérienne. Ils ont accepté une baisse de salaire via un troisième accord de performance collective d’une durée de deux ans. En échange, ils devaient être associés davantage aux décisions et à la stratégie de leur entreprise. Ce qui n’a pas été le cas. Aujourd’hui, ils souhaitent donc « attirer l’attention de la Région Réunion (N.D.L.R. parmi les actionnaires), de ses actionnaires privés et surtout des Réunionnais, sur la situation actuelle de notre belle compagnie réunionnaise Air Austral, et sur le plan de retournement qui est à l’œuvre ».

Dans leur ligne de mire, ils ont Marc Rochet et son cabinet Aérogestion qui conseille plusieurs compagnies dont la leur depuis des années. Selon eux, depuis l’arrivée de l’investisseur privé Run Air, les experts ont pris peu à peu le contrôle de la compagnie aérienne et cela devrait s’accentuer avec le potentiel futur président du directoire, Hugues Marchessaux. Ils y voient un problème, car le cabinet n’ayant « pas, à ce jour, avoir apporté d’économies significatives » ou « ni proposer de solution pour résoudre, sur le long terme, les pertes financières liés aux problématiques des appareils A220 » qui sont tombés en panne récemment.

Un retour des escales réunionnaises ?

Selon Vivien Rousseau, président de la section Air Austral du SNPL, Aérogestion défend aussi l’idée de remplacer les Boeing 787 par des Airbus. Si les pilotes ne sont pas opposés à changer d’appareils, ils alertent sur les conséquences qui en découleraient, notamment pour la ligne Mayotte-Paris. « Les Airbus A330 ne peuvent pas se poser à Dzaoudzi quand la piste mouillée », rappelle le pilote de ligne, qui suppose que cela déboucherait sur un retour en arrière, avec des passages obligés par La Réunion où les coûts d’exploitation ou de carburant sont moins élevés qu’à Mayotte. Alors que la compagnie aérienne est la seule à faire le trajet direct vers la métropole, il confirme que cela serait « un coup à la continuité territoriale ».

Il s’inquiète également pour une autre ligne pourtant profitable à Air Austral, celle entre La Réunion et la capitale thaïlandaise Bangkok, qui attire des touristes partant de toute la région. « Le cabinet ne veut pas augmenter notre offre sur des lignes fortement demandées en période de pointe et s’oppose également aux affrètements pour assurer le transport de nos passagers en cas de panne d’avion », déplore le syndicat. Il décrit un climat social tendu « sur fond de rumeurs et d’incertitudes, atmosphère qui se détériore encore, engendrant une angoisse constante quant à l’avenir de la compagnie et celui des employés ».

Il dresse d’ailleurs un tableau noir de la situation si la compagnie était amenée à être clouée au sol. « L’attrition, voire la disparition d’Air Austral, qui est un acteur majeur tant pour le rayonnement de la France dans l’océan Indien, que pour la connectivité de l’île de la Réunion et pour son environnement économique régional, et sans oublier le rôle sociétal essentiel pour l’île, serait une catastrophe de plus pour nos Outre-mer. »

Avec les modulaires de Massimoni, Koungou franchit une nouvelle étape

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Les logements modulaires de Massimoni ont été inaugurés, ce mercredi matin, par le maire de Koungou, Assani Saindou Bamcolo, en présence des partenaires dont la préfecture de Mayotte représentée par François-Xavier Bieuville, qui est également délégué de l’Anru à Mayotte.

A deux pas du quartier Mavadzani, à Majicavo-Koropa, 21 logements modulaires ont été inaugurés, ce mercredi matin, par la municipalité de Koungou. Gérés par l’association Coallia, ils serviront à l’hébergement de familles habitant des cases prochainement détruites sur les hauteurs de Majivaco-Koropa.

A qui sont destinés les logements ?

En coupant le ruban, ce mercredi matin, le maire de Koungou, Assani Saindou Bamcolo, a inauguré le parc d’hébergement qui a son importance dans le développement de la zone Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine) Mavadzani-Bandrajou. Ainsi, sur les hauteurs de Majicavo-Koropa, à quelques mètres seulement, le quartier Mavadazani doit faire l’objet d’un futur décasage en application de la loi Vivien. C’est donc pour les familles éligibles à une proposition de relogement que les 21 logements modulaires ont vu le jour à Massimoni. « Ce sont 21 logements viabilisés, propres, avec toutes les commodités comme les sanitaires, un espace cuisine. Quand on parle « de bidonville au logement », on est là au cœur du système », explique le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, qui était présent à l’inauguration.

Quelle est la capacité d’accueil ?

« Entre 80 et 100 personnes », annonce Psylia Delwas, en charge de la résorption de l’habitat illégal et insalubre auprès du préfet de Mayotte. En effet, construits en quelques mois, les modulaires principaux peuvent accueillir entre six et neuf membres d’une même fratrie. Ils servent uniquement de pièces de vie et de couchage (l’ensemble peut être aménagé en plusieurs pièces). Car pour le reste, les familles partageront des sanitaires et des espaces cuisines. Ayant déjà visiter les lieux, elles déménageront au cours de ces prochaines semaines. Si l’ensemble est géré par l’association Coallia, la durée possible pour être hébergé sera plus longue qu’au village-relais de Tsoundzou 2.

Quand est-ce que le décasage aura lieu ?

La préfecture de Mayotte compte tenir la date du décasage secrète. Il y a deux semaines, le préfet avait annoncé celle-ci « dans quelques semaines » pour la plus grande opération de ce genre à Mayotte avec la destruction de 466 cases en majorité faites de tôles. Des heurts pouvant intervenir en marge, François-Xavier Bieuville confirme qu’il espère avoir le renfort de deux escadrons supplémentaires de gendarmerie mobile pour sécuriser les lieux, même si des habitants exclus des dispositifs de relogement ont déjà plié bagage. Les services de l’État comptent ainsi éviter le même scénario qu’en septembre 2021. Le décasage de Carobolé avait entraîné l’incendie volontaire de l’hôtel de ville de Koungou à proximité.

Par quoi sera remplacé le quartier détruit ?

Lors de la revue de projets qui a suivie l’inauguration, Vanille Guichard a montré ce que va devenir le programme Anru sur le secteur de Majicavo-Koropa, notamment ce qui concerne quartiers du village, Mavadzani, Bandrajou et Hamarachi (ce dernier est en attente du tracé du boulevard urbain). Pour le premier, l’assiette globale pour le recyclage d’habitat ancien dégradé est 4,7 millions d’euros, 13,2 millions d’euros pour son aménagement. Une Zac (zone d’aménagement concerté) doit ainsi y voir le jour. Si tout en haut du village, l’objectif est de garder une vocation agricole, juste en-dessous, Mavadzani doit accueillir un grand projet immobilier comportant 900 logements.

Quels types d’équipements y sont prévus ?

Des commerces y verront aussi le jour, des parcs et un city-stade sont programmés. Jérôme Josserand, directeur de la direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer de Mayotte (Dealm), a alerté sur l’absence d’un collège dans le projet. Une remarque reprise par le préfet de Mayotte. La mairie de Koungou a convenu qu’il n’était pas inclus dans la zone Anru, mais en a désigné une autre susceptible de pouvoir accueillir cet établissement.

Carobolé en travaux dans les prochains mois

Terrain vague pour le moment, le quartier de Carobolé, à Koungou, a été décasé en 2021 pour un projet immobilier porté par la Société immobilière de Mayotte (SIM) et Colas. L’aménagement devrait débuter dans les prochaines semaines. « Les permis de construire vont être déposés en 2025, ça peut aller très vite », confirme Vanille Guichard. En attendant, les habitants à qui on a promis des logements sont suivis par une travailleuse sociale et des indemnités leur sont versées pour se loger.

Trois jours de débats « pour comprendre d’où nous venons »

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Dédié aux civilisations du canal du Mozambique, l’événement fait la part belle à la culture mahoraise.

Six ans après, une deuxième conférence sur les civilisations du Canal de Mozambique est organisée par le Département de Mayotte du 17 au 20 octobre à Mamoudzou. La cérémonie officielle d’ouverture est prévue pour ce jeudi après-midi à la médiathèque de Cavani, siège de la direction de la culture et de la lecture publique. Un colloque sera consacré à la révélation des identités plurielles dans l’île entre apports humains et sociologiques. La remise des prix du concours « Ecrire au féminin » sera un des temps forts de ces trois jours de rencontres et d’échanges.

Le rendez-vous est donné cet après-midi, à 14h30, aux officiels et au grand public à la médiathèque départementale de Cavani pour assister au lancement officiel de la conférence sur les civilisations du Canal de Mozambique. Il s’agit de la deuxième édition de cet événement qui a vocation à valoriser le patrimoine culturel de l’île aux parfums. Elle va regrouper pendant trois jours (jeudi, vendredi et samedi) dans l’hémicycle du conseil départemental, à Mamoudzou, différents intervenants parmi lesquels des personnalités politiques, des chercheurs et des professeurs d’universités, de Mayotte, Madagascar, Comores et Tanzanie ; des pays et territoires appartenant à l’ensemble géographique, culturel et linguistique swahili.

« Échanger sur l’identité mahoraise »

Pour des questions organisationnelles, d’autres délégations initialement prévues dans le programme ne pourront pas faire le déplacement cette année. Une absence qui sera palliée au moyen d’interventions en visio-conférence. Au-delà des enjeux politiques, économiques et géostratégiques inscrits au programme de ces deux journées d’échanges, ce colloque placé sous le haut patronage de Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental de Mayotte, va avant tout permettre d’éclairer les Mahorais sur les origines du peuplement de leur île en s’appuyant sur les travaux engagés par les chercheurs des pays riverains du Canal de Mozambique. « J’appelle nos concitoyens à venir nombreux participer aux débats pour qu’ils comprennent d’où nous venons, échanger sur l’identité mahoraise, les origines du peuplement de notre île, de ses langues et de sa structure sociale », a lancé Zouhourya Mouayad Ben, quatrième vice-présidente du Département en charge des sports, culture et jeunesse.

Une aubaine pour l’université de Mayotte

« Pour éviter qu’elle ne se perde, cette identité doit être respectée et préservée contre la facilité de certains d’entre nous à copier sur les autres », a poursuivi l’élue. Cheville ouvrière de cet événement avec Abdoussalam Baco, Mohamed M’trégouéni, le directeur de la culture et de la lecture publique au département de Mayotte, estime que les travaux de recherches entamés par les équipes des universités des trois pays invités – basés sur des éléments historiques, archéologiques et traditions orales – constituent une aubaine pour l’université de Mayotte. Dans le cadre d’une collaboration officiellement actée avec ses partenaires de la région, elle va pouvoir s’y appuyer pour lancer ses propres recherches dans un avenir proche. Outre le peuplement de l’île, la question de la construction et de la cohabitation des langues sur le territoire est une deuxième thématique qui préoccupe les organisateurs de cette conférence. Il sera procédé à la remise des prix du concours « Écrire au féminin » en début d’après-midi, samedi 19 octobre, dans l’hémicycle Younoussa-Bamana.

Le programme de la conférence

Jeudi 17 octobre

A la médiathèque de Cavani, à 14h, ouverture et présentation du programme. A 14h30, exposition d’objets artisanaux et pot d’amitié.

Vendredi 18 octobre

Au siège du conseil départemental à Mamoudzou, à 8h, accueil. A 8h50, conférence avec le docteur Alain Kamal Martial Henry, « Les territorialités du Canal de Mozambique, imaginaires, réalités et renaissances d’une région ». A 9h15, conférence avec le docteur Herald Ndomba sur « La surpopulation et les conséquences environnementales à Mayotte ». A 10h10, conférence avec le docteur Said Ali Mohamed Nassur, « La géo-économie du canal du Mozambique (le gaz, le pétrole, le trafic maritime, la piraterie…). A 10H50, conférence avec le docteur Munia G. Osaaji,« Le métissage comme résistance dans la tradition orale de Mayotte ». A 11h50, débat et échanges. A 14h, conférence avec le docteur Siundu G. Wabomba « Rimes et rythmes de Mayotte dans l’océan Indien ». A 14h50, conférence avec Arthur Domingos, « Le Maganja : un patrimoine de Mayotte et de Mozambique ». A 15h40, conférence avec le docteur Barbin Ramahefasoa, « Religions, sociétés et conflits dans le canal du Mozambique ». A 16h25, débat et échanges.

Samedi 19 octobre

Au siège du conseil départemental à Mamoudzou, à 8h, accueil. A 8h45, conférence avec le docteur Soibahaddine Ramadani, ancien président du conseil départemental de Mayotte, « L’installation des langues de Mayotte : problématique d’une légitimité historique et approche d’une utilisation concertée ». A 9h35, conférence avec le docteur Pedro Martinho « Multiplicité linguistique paradoxale à Mayotte. Ses indices et ses explications ». A 10h50, conférence avec le docteur Emmanuel Kessy, « Archéologie des côtes et des iles du canal de Mozambique ». A 11h45, conférence du docteur Haladi Madi, « L’évolution des langues dans la construction de l’identité mahoraise. Swahili, arabe, shimaoré et shibushi ». A 12h20, débat et échanges. A 13h50, remise des prix du concours « Écrire au féminin ». A 14h50, lecture d’extraits des textes primés. A 15h15, clôture officielle avec un spectacle de debaa.

Douze ans de prison pour l’auteur d’un viol et de vols à Miréréni

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Les faits, qui se sont déroulés dans la soirée du 17 novembre 2021 à Miréréni dans la commune de Tsingoni, ont été jugés trois ans après.

Un jeune homme de 22 ans a été condamné à douze ans de prison pour vols et viol, par la cour d’assises de Mayotte, ce mercredi, à l’issue d’un procès de trois jours. Son complice a écopé de cinq ans de réclusion, dont quatre ans ferme, pour les faits qui se sont déroulés à Miréréni (Tsingoni), trois ans plus tôt.

« Il faut distinguer les deux individus et leurs actions », argue l’avocate de Yasser Ahmed, maître Kassurati Mattoir. Lors du dernier jour du procès d’assises, qui s’est tenu de lundi à mercredi au tribunal judiciaire de Mamoudzou, les plaidoiries de la défense des deux jeunes hommes de 22 et 23 ans se concentrent sur les vols et leurs circonstances. « Il faut prouver la co-action dans le cadre des vols, même si le prévenu a reconnu les faits », martèle l’avocate, qui représente le jeune accusé de deux vols, dans la nuit du 17 novembre 2021 à Miréréni (Tsingoni). Lui et Taoumedine Maoulida, surnommé « Petit-bout », ont d’abord volé un téléphone portable, en fin d’après-midi, à un homme qui jouait au domino devant chez lui.

Un viol « sordide »

Ils se sont rendus ensuite chez un homme et sa femme, habitants du village, en milieu de soirée. Là, tandis que Yasser Ahmed a dérobé des affaires au couple armé d’un couteau de cuisine et menace le père de famille, « Petit-bout » est allé chercher la jeune mère de famille dans la chambre. Il l’a entraîné sous la contrainte d’une machette hors du domicile alors que son complice et le mari demandaient à l’homme d’arrêter. Il l’a trainé sur plusieurs mètres, puis l’a violé ensuite sur un parking non loin du domicile familial. « Il ne faut pas l’ériger en héros », martèle Delphine Mousny, qui représentait le ministère public, en désignant Yasser Ahmed. « Il n’a demandé que deux fois [au violeur] d’arrêter ses agissements avant de rentrer chez lui tranquillement. Ce qui allait se passer était pourtant clair », rappelle la magistrate, qui requiert contre lui cinq ans de prison.

Elle s’inquiète surtout de la personnalité de « Petit-bout », qui se « pense irrésistible aux femmes ». Les expertises évoquent un état limite. « En trois ans de détention provisoire, son rapport aux femmes ne semble pas avoir changé », s’exclame Delphine Mousny, qui requiert quinze ans de réclusion, pour les vols et le viol qu’elle qualifie de « sordide ». « Il a confirmé le viol au juge d’instruction », a fait remarquer maître Ahmed Idriss, pour montrer que son client n’a pas caché son geste. Il évoque une enfance difficile, avec un beau-père violent, un père en prison. Les addictions de l’accusé sont aussi pointées du doigt. Au moment des faits, ce dernier était alcoolisé, sous l’emprise du cannabis et a motivé ses actes par le besoin d’argent, tout comme Yasser Ahmed. « Quand on a envie de s’acheter de l’alcool, on fait comme tout le monde et on se trouve un travail », tacle la substitute du procureur de la République.

Le courage de témoigner

Si la victime du premier vol n’est pas présente et ne s’est pas constitué partie-civile, la jeune femme et son ex-conjoint assistent au dernier jour du procès. Maître Aurore Baudry, qui représente les deux parties-civiles, ne mâche pas ses mots, « ils ont vécu l’horreur, un cauchemar ». Elle récuse l’expertise psychologique de la jeune femme (qui avait 20 ans au moment des faits) qui ne relève pas de stress post-traumatique, alors « qu’elle ne sent plus en sécurité nulle part, même chez ses parents ». Sa plaidoirie n’oublie pas non plus de mentionner les jeunes enfants de la famille, présents au moment d’une partie des faits et dont la petite « hurle dès qu’elle aperçoit un couteau ». Elle souligne le courage de la jeune mère d’avoir témoigné, à quelques pas de son violeur, qui l’a « transformé en autre chose, un objet ». Mais surtout les conséquences sur le couple, qui s’est depuis séparé, notamment du fait que la victime a « peur des hommes ». Ils ne peuvent plus habiter dans leur maison, par peur, mais aussi parce que les gens du village savent ce qu’il s’est passé. « Ils venaient d’acheter un terrain, voulaient construire leur maison. Mais leur vie a été détruite », conclut l’avocate, demandant que la justice reconnaisse leur statut de victime. Avant le verdict, les deux jeunes hommes formulent des excuses, têtes baissées.

Yasser Ahmed a été reconnu coupable des deux vols avec usage d’une arme et écope d’une peine de cinq ans de prison, dont quatre ans fermes avec l’interdiction de détenir une arme avec autorisation. De son côté, « Petit-bout » est reconnu coupable du viol et des vols et est condamné à douze ans de réclusion criminelle, dont six ans de sûreté. À l’annonce de la peine, il tente de demander à la magistrate des précisions, avant d’être recadré. Il a également pour interdiction la plus stricte d’approcher la jeune femme.

Le collectif des citoyens compte rester devant le bureau des étrangers

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Depuis trois jours, le bureau des étrangers à Mamoudzou est bloqué par le collectif des citoyens de Mayotte 2018. Le mouvement a été initié après l’agression d’une mère de famille dans son véhicule à Koungou, le vendredi 11 octobre. Déçues par leur rencontre la veille avec le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, les manifestantes n’ont pas aimé l’intervention de la police pour décrocher une banderole, mercredi matin.

Daniel Martial Henry : « Mon engagement ne finira pas aujourd’hui »

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Daniel Martial Henry a décidé de passer la main à la tête du Modem 976.

Après quinze ans de présidence du Modem à Mayotte, Daniel Martial Henry a accepté de revenir sur les raisons de sa démission et les suites de son engagement politique. Entretien.

Flash Infos : Après une première tentative de démission refusée par votre parti en juin dernier, comment avez-vous pris votre décision de démissionner à nouveau ?

Daniel Martial Henry : En fait, c’est une idée que j’ai depuis l’année dernière. Après quinze ans au-devant du Modem Mayotte, j’ai pensé à donner la main. Depuis quinze ans, on a d’abord commencé par une longue période de léthargie, même si c’est un parti qui comptait tout de même un député à l’époque. Devenu tellement impopulaire, le parti a perdu beaucoup de plumes. La population nous a même tourné le dos. Au niveau national, François Bayrou, en 2007, avait eu 18% aux présidentielles, et en 2012, il n’avait récolté que 9%. Le Modem avait perdu toute crédibilité au niveau national. J’ai vécu ces moments difficiles. Mon rapport affectif au parti a fait que je suis resté. Je l’ai connu aux mains de Marcel Henry et du député Abdoulatifou Aly, paix à son âme. Il était tout à fait légitime de tout faire pour que ce parti ne meure pas à Mayotte. Au début, j’étais tout seul. Après, il y a eu quelques jeunes qui m’ont rejoint. Depuis 2017, le parti a pris beaucoup d’ampleur.

F.I. : Est-ce que la présidence du centriste Emmanuel Macron a contribué à cela ?

D.M.H. : Pas forcément avec sa présidence, mais bien avant. À titre personnel, j’avais beaucoup communiqué. J’étais très impliqué. Il faut savoir qu’en 2014, il y avait eu Afidati Mkadara qui était dans la liste des élections européennes au titre du Modem. À l’époque, les élections européennes se faisaient par bassins océaniques. Avant même l’élection de Macron, le Modem était associé comme partie prenante, les gens savaient qu’il était là, même s’ils ne nous prenaient pas au sérieux. Les gens voyaient deux ou trois personnes, même si on communiquait beaucoup.

F.I. : Selon vous, quelles qualités devraient regrouper le prochain président du Modem 976 ?

D.M.H. : Il faut qu’il soit en lien avec les inspirations de Mayotte, parce que le Modem, c’est un parti historique. François Bayrou a été l’ami des anciens leaders politiques de Mayotte, notamment Marcel Henry et Henri-Jean Baptiste. Donc c’est un parti qui est l’émanation de l’UDF en métropole. Mais aussi à Mayotte, l’émanation du MPM et du MDM. Il faut quelqu’un qui ait ces inspirations-là. Il faut aussi une personne qui ait les yeux orientés vers le futur de Mayotte. Parce que nous, au Modem, on parle beaucoup de développement. On pense que c’est le développement économique avec la création d’emplois qui peut créer des occupations pour les jeunes et lutter contre les phénomènes de violence et améliorer le bien-être des mahorais.

F.I. : Au cours de cette présidence, que pensez-vous avoir su imposer sur l’échiquier politique à Mayotte ?

D.M.H. : Ce que j’ai pu amener : faire une rupture avec l’idée de considérer que tout nous doit venir de Paris. C’est-à-dire que quand on a des problèmes, avant de penser ce que l’État doit faire pour nous, nous les Mahorais, nous devons d’abord penser à ce qu’on peut faire. Notre statut de département nous octroie des marges de manœuvre suffisantes et des libertés d’action pour asseoir le développement du territoire. Avant de dire, comme les syndicats, qu’on veut ça, ou que Paris ne fait rien, il faut que nous nous posions la question de ce que nous faisons pour notre territoire, parce que nous ne faisons rien. Quand un territoire est dépendant à 97% sur le plan alimentaire des produits qui viennent de l’extérieur, ça veut dire que nous sommes improductifs.

F.I. : Après quinze ans à la présidence, avez-vous des regrets sur des actions politiques que vous avez pu mener?

D.M.H. : Je ne sais pas. Mon engagement n’a pas commencé aujourd’hui et ne finira pas aujourd’hui. J’ai toujours été un militant politique depuis ma petite enfance et je le resterai toute ma vie, c’est certain. Ce que je regrette aujourd’hui, c’est le populisme qui gagne du terrain. Moi, je pense que le populisme fait partie des maux de Mayotte parce que quand quelqu’un vient dans des élections promettre que les ailes de poulet vont baisser, il est élu. Élire une personne de cette manière, c’est du populisme. Mais au-delà du regret, je ne suis pas là juste pour constater, je ne suis pas de nature pleurnicheur, mais au contraire, dénoncer le problème quelle que soit la façon dont ça peut être compris par les autres, parce que c’est une question de responsabilité, et pousser à recentrer le problème sur le développement endogène. Il faut avoir confiance en nous. Nous pouvons être des vecteurs de notre propre développement.

F.I. : Vous avez admis avoir des ambitions législatives, avez-vous une proposition que vous souhaitez d’ores et déjà soumettre au Parlement ?

D.M.H. : Un député, c’est d’abord une autorité qui participe en tant que législateur à l’action. Un député est là pour faire des lois. C’est à mon sens prendre des mesures qui puissent favoriser le développement. C’est, par exemple, au niveau fiscal, créer une zone franche sur des activités liées au développement économique. C’est le fait d’accorder soit des crédits d’impôt ou des réductions d’impôts à des secteurs d’activité, mais des secteurs qui sont liés à l’activité productive. D’exclure par ce biais tous les secteurs commerciaux, c’est-à-dire ceux qui importent pour vendre à l’État. Tout ce qui génère de valeur ajoutée locale soit exonéré d’impôt pendant un certain temps. C’est une manière de relancer l’activité économique. C’est ce que je mettrai en place.

Le court-métrage mahorais « Laka » en est à sa dixième nomination

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Le court-métrage « Laka » rejoint la sélection officielle au festival La Toile des Palmistes, le rendez-vous des amoureux du cinéma en Guyane et l’un des plus importants festivals ultra-marins. Il se déroule à Cayenne du 24 au 26 octobre. Le film mahorais sera diffusé le vendredi 25 octobre en plein air, sur la place des Palmistes. Une dixième nomination pour la production de Germain Le Carpentier, qui avait été présentée au festival congolais Fickin (Festival international de cinéma de Kinshasa). Il est d’ailleurs en replay sur la plateforme France TV.

Une journée de de sensibilisation sur la santé mentale à Brandélé

Le CCAS de la mairie de Bandrélé organise la journée de sensibilisation sur la santé mentale autour d’activités sportives, qui aura lieu ce samedi 19 octobre à Musicale Plage de 8h à 13h. Au programme, café-débat, mgodro, animations… pour mieux comprendre les effets bénéfiques du sport, notamment sur la santé mentale.

Le ministère de l’Agriculture lance une nouvelle campagne : « Stop au gaspillage alimentaire !

En France, le gaspillage alimentaire représente quatre millions de tonnes de déchets par an (chiffre de 2022). Alors à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, le 16 octobre, le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt lance une nouvelle campagne « STOP au gaspillage alimentaire ». Cette campagne reprend les contes et fables, tels que le Corbeau et le Renard, Blanche-Neige, pour cibler en priorité les parents, les enfants, et les jeunes adultes. Le but, partager des actions simples pour réduire le gaspillage alimentaire.

Tecma se dote d’un nouveau site internet

Le magasin spécialisé en scooter, motos et matériel agricole Tecma se dote d’une nouvelle page web, qui permet de remplir un formulaire de contact. Bientôt, les différents produits en vente, des 2 roues, aux pièces détachées en passant par les accessoires, seront disponibles ( https://tecma.yt/)

Coupure d’eau inopinée à Mamoudzou et Tsoundzou ce mercredi

La Société mahoraise des eaux (SMAE) indiquait, mercredi, que les réservoirs de Mamoudzou et de Passamaïnty étaient insuffisants par rapport aux demandes en eau de ces secteurs. Pour cette raison, une fermeture anticipée a eu lieu, ce mercredi, à Mamoudzou centre à 12h au lieu de 14h pour une réouverture entre 16h et 18h, ce jeudi. A Tsoundzou 1, une coupure technique a été mise en place entre 10h et 16h, ce mercredi.

Une voiture en feu entre Combani et Kahani bloque la circulation

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Vers 15h30, un incendie s’est déclaré sur la route départementale entre Combani et Kahani. C’est une voiture qui a pris feu, « le conducteur a vu de la fumée sous le capot, il s’est aussitôt mis sur le bas-côté », indique Soule Anli, agent de la police municipale de Tsingoni. Il est sain et sauf.
À peine quelques minutes plus tard, le véhicule s’est embrasé et le feu s’est propagé sur les bambous à proximité. Les végétaux sont tombés sur la route bloquant la circulation. Des équipes de la direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer (Dealm) sont sur place pour tronçonner les bamabous et laisser passer les voitures. De leur côté, les pompiers de Longoni et de Kahani interviennent pour éteindre le feu. En attendant de pouvoir circuler, les conducteurs sont sortis de leurs véhicules et s’arment de patience.

La majorité est recomposée au conseil municipal de Chirongui

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Maire de Chirongui depuis mai 2022, Bihaki Daouda n’avait pas de majorité municipale pendant deux ans. Le retour d’élus Les Républicains a parti de recomposer son groupe et de voter un nouveau bureau, ce mardi.

Depuis la démission d’Andhanouni Saïd en 2022, suite à une décision de justice, la vie du conseil municipal de Chirongui est agitée. Bihaki Daouda, élu maire en mai 2022, n’avait pas réussi à conserver sa majorité avec le départ de quelques élus Les Républicains, rendant difficile la prise de délibérations depuis. Le climat est semble-t-il plus apaisé ces derniers temps, et l’élection d’un nouveau bureau a pu avoir lieu, ce mardi 15 octobre (voir encadré).

Est-ce la fin du calvaire pour Bihaki Daouda ? Le maire élu en mai 2022 n’a pas baigné dans la facilité depuis qu’il a pris les rênes d’une municipalité de Chirongui marquée par le passage d’Andhanouni Saïd (l’ex-maire de 2020 à 2022 a été condamné en première instance et en appel pour prise illégale d’intérêts, favoritisme et détournements de fonds). Le nouveau premier magistrat avait tout d’abord réussi à fédérer une partie de la majorité municipale et l’opposition. Sauf que deux éléments ont vite éclaté cette « majorité macédoine ». La première a été le départ, en octobre 2022, des Républicains qui l’avaient initialement rejoint dont Dhoifir Mkadara, son premier adjoint en charge de la sécurité. « Une crise politique majeure avait dès lors paralysé la commune pendant de longs mois. Avec pour conséquence, le rejet du budget de l’exercice 2023 », rappelle la municipalité dans un communiqué. En guerre ouverte et notamment judiciaire, la branche LR avait pu un temps faire retirer au maire ses délégations (à nouveau votées finalement au conseil municipal suivant). Les relations entre les LR et Bihaki Daouda ont pu ensuite s’adoucir et ont permis un vote du budget 2024 d’une importance capitale. « Si le budget n’était pas voté, on repartait pour refaire les élections », précise Adams Ridjali, le directeur de cabinet du maire.

Le deuxième événement de la vie municipale a été le retour dans l’opposition du camp d’Hanima « Roukia » Ibrahima, l’ex-maire de la commune. Parmi celui-ci, il y avait pourtant deux adjoints, Ismaïla Mderemane Saheva et Moussa Daniel. Un nouveau basculement qui a nécessité une clarification pour le conseil municipal. « Vu ce contexte, le maire de Chirongui a convoqué le conseil municipal, mardi 15 octobre, pour une recomposition de la majorité et l’élection d’un nouveau bureau politique, afin de finir le mandat dans de meilleurs conditions », explique la mairie. Ils sont trois à rejoindre le bureau, Mouridou Mari (troisième adjoint au maire), Salim Assani (quatrième adjoint) et Fatima Saïd Bacar (sixième adjointe), tous LR.

Une double opposition

Avec ce retour des élus LR au sein d’une majorité à 19 membres (sur 29 sièges), le maire compte toujours deux oppositions au sein du conseil. Il y a d’abord un camp rassemblant des conseillers municipaux LR qui ne souhaitent pas soutenir le maire comme Youssouf Abdallah, l’ex-maire par intérim, et Tahamida Ibrahim, ancienne conseillère départementale du canton de Sada-Chirongui. Mardi, lors du conseil, ils ont ainsi préféré s’abstenir lors de la plupart des délibérations. Tandis que le clan d’Hanima « Roukia » Ibrahima, qui était au départ favorable au maire, est retourné dans une opposition franche. Réduit à une portion congrue, aucun de ses membres n’a souhaité participer au conseil de ce mardi.

Cette majorité est un nouveau soulagement pour le maire, celui disant vouloir « mener à terme les projets en cours et installer les bases pour un développement harmonieux de la commune ». « On a assez perdu de temps », estime son directeur de cabinet, qui rappelle que la municipalité doit se concentrer sur des travaux importants comme le plateau sportif de Tsimkoura ou le marché couvert de Chirongui.

La composition du bureau

Bihaki Daouda, maire ; Dhoifir Mkadara, premier adjoint ; Momedi Abdillah, deuxième adjoint ; Mouridou Mari, troisième adjoint ; Salim Assani, quatrième adjoint ; Hissani Jean-René, cinquième adjointe ; Fatima Saïd Bacar, sixième adjointe ; Djamalia Antoissi, septième adjointe ; Intia Abdallah, huitième adjointe.

Un nouveau pas vers la recherche clinique à Mayotte

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Abdourahim Chamouine, Mariama Nouroudine et Alice Truffault devant la nouvelle unité de recherche clinique.

L’unité de recherche clinique vient de voir le jour au sein du centre hospitalier de Mayotte. L’objectif : renforcer la recherche au sein de l’hôpital pour évaluer les actions de santé et indirectement améliorer la prise en charge des patients. L’hôpital espère aussi retenir ses médecins en proposant un accompagnement aux chercheurs.

Le capitaine Couric prend la tête de la toute première compagnie de Dembéni

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Le capitaine Arnaud Couric a pris le commandement de la compagnie départementale de Dembéni, ce mardi matin, à Hajangua.

En 2022, la gendarmerie de Mayotte avait créé sa première compagnie départementale à Koungou, afin de renforcer son état-major en Grande-Terre. Avec l’arrivée du capitaine Arnaud Couric au commandement de la compagnie de Dembéni, elle en fait de même pour le sud de Mayotte et ses trois brigades.

Des défis, le capitaine Arnaud Couric en cherchait. Et à Mayotte, le jeune officier de gendarmerie de 30 ans, qui a pris son service le 2 septembre, est déjà servi. Outre ses débuts sur le terrain, la direction de la gendarmerie nationale lui a confié la toute nouvelle compagnie départementale de Dembéni. En effet, comme Koungou en 2022, Dembéni a été choisi (et plus précisément Hajangua) comme centre de commandement pour superviser les trois brigades territoriales du sud de Mayotte, Dembéni, M’zouazia et Sada. Un nouvel échelon à peaufiner qui n’effraie pas celui qui est passé auparavant par la communauté de brigade de Castanet-Tolosan (Haute-Garonne) et la compagnie de Gaillac (Tarn). « L’Outremer, c’est une découverte pour moi. Par contre, je connais la gendarmerie départementale pour avoir commandé deux unités très différentes. L’une était en périphérie de Toulouse avec beaucoup de violences, du trafic de stupéfiants et une grosse activité. La deuxième expérience dans le Tarn était très rurale. Il y avait beaucoup de troubles de l’ordre public, de contestation de l’ordre établi. Ces deux expériences mixées m’ont donné les outils pour amener des idées ou des pratiques dans cette compagnie », explique le diplômé de l’école militaire de Saint-Cyr et de l’école des officiers de gendarmerie de Melun. Il dit vouloir s’appuyer sur ce qui existe déjà, les brigades de Sada, M’zouazia et Dembéni existant respectivement depuis 1974, 1989 et 2020.

Lors de sa prise de commandement, ce mardi matin, le général Lucien Barth lui a donné trois missions prioritaires, « maintenir l’ordre public », « animer la police judiciaire comme la police administrative » et « être en contact de la population et des élus ». « J’ajoute une exigence, soyez le garant des militaires que vous commandez désormais, le garant de leur professionnalisme, de leur adhésion aux ordres que vous leur donnerez », complète le commandant de la gendarmerie de Mayotte, qui espère avec cette création de compagnie renforcer un territoire qui « fait face à la moitié des crimes et délits constatés par les gendarmes ».

Un maillage renforcé

Si Grande-Terre est scindée en deux compagnies désormais, la compagnie départementale du Koungou ne rétrécit qu’à minima. Elle s’est étoffée dernièrement et va continuer à le faire à l’avenir. Depuis trois mois maintenant, la brigade de Tsingoni (installée à Combani, à proximité de la Maison France service) est opérationnelle et compte actuellement douze militaires. Elle fait partie des 238 nouvelles brigades annoncées par Emmanuel Macron en 2023, comme celle de Dzoumogné. Prévue en 2025, cette dernière permettra de décharger la brigade de M’tsamboro, la plus petite de l’île, de la commune de Bandraboua. Présidant la cérémonie, le général Lionel Lavergne confirme que la démographie a joué un rôle dans la création de cette nouvelle compagnie et de ces brigades. « Avec le développement de l’île et la nécessité qu’il y ait le même niveau de sécurité pour tous les Mahorais et Mahoraises, il nous a semblé évident de créer cette deuxième compagnie et de permettre à celle de Koungou de se concentrer sur le nord de Mayotte », précise le commandant de la gendarmerie en Outremer. Alors que l’effectif de la gendarmerie est régulièrement renforcé par des escadrons supplémentaires de gendarmerie mobile (composés de 72 militaires chacun), le renforcement de la gendarmerie territoriale ne se fera pas au détriment des « mobiles » (il y a quatre escadrons pérennisés à Mayotte actuellement), assure le général de corps d’armée. « Les deux sont complémentaires. A Mayotte, par rapport au reste de l’Outremer, on voit bien que la gendarmerie mobile est dans son cœur de métier de prise en compte de l’ordre public (N.D.L.R. et de lutte contre la gendarmerie clandestine). Ailleurs, les gendarmes mobiles sont amenés à faire du renfort de brigades », explique-t-il, ajoutant qu’il est lui-même favorable à avoir « un niveau de capacité de gendarmes mobiles un peu supérieur à quatre escadrons, de manière à continuer de regagner du terrain ».

Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, voit dans la création de la nouvelle compagnie « un atout supplémentaire qui va nous permettre de marquer davantage le terrain ». S’adressant au nouveau venu, il le prévient « qu’ici, vous avez une attente de sécurité publique, d’ordre public et de paix civile. Ce que demandent les Mahorais, c’est de vivre en paix. […] La paix civile, c’est de pouvoir sortir de la mosquée, le soir, sans être agressé. C’est pour les mamans de pouvoir accompagner leurs enfants à l’école sans subir de caillassages. C’est de pouvoir faire un voulé en famille sur la plage et de profiter des bons moments ensemble, faire en sorte que nous puissions profiter des nôtres ».

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Flash infos Mayotte du Mardi 13 mai 2025
Mardi 13 mai 2025

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Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes