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30/08/2010 – Rapport préliminaire des Naturalistes

 

{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}i les atouts de Mayotte pour son inscription dans la liste des sites préservés sont indéniables, les exigences de ce classement, qui passe par la mise en place d'une véritable politique d'assainissement, le développement de la recherche et du suivi du lagon et la priorité donnée à l'éducation à l'environnement, présentent aussi d'importants obstacles. En plus du prestige qu'il confèrerait, ce classement permettrait de mieux préserver le patrimoine naturel mahorais et favoriserait le développement d'une économie touristique respectueuse de ce patrimoine exceptionnel.

Inscrire le lagon de Mayotte au Patrimoine mondial de l'Humanité, comme celui de la Nouvelle-Calédonie ajouté le 7 juillet 2008… Et pourquoi pas ? Cette proposition a été évoquée pour la première fois lors du Grenelle de la mer qui s'est tenu à Mayotte en mai 2009, et a notamment été soutenue par Jérôme Bignon, président de l'Agence des aires marines protégées et du Conservatoire national du littoral et des espaces lacustres. Désormais, grâce au travail effectué par les Naturalistes, le projet devient tout à fait réalisable. "Ce document est un argumentaire sur lequel les élus et les responsables de l'Etat pourront piocher pour savoir si l'inscription est souhaitable", explique Michel Charpentier, le président de l'association.

Ce dossier d'une quarantaine de pages permettra aux élus et à l'Etat d'appréhender la solvabilité du projet de classement au patrimoine de l'Unesco, et de montrer ses avantages et ses contraintes. "Tous les réseaux inscrits sur la liste entrent dans un réseau de soutien international avec un appui technique et financier pour la mise en place de plans de gestion ou la formation du personnel", précise Arthur Musy.

L'Etat pourra aussi débloquer des fonds spéciaux pour mettre en valeur le patrimoine de Mayotte. "Cela permettrait aussi de développer l'île en plaçant le patrimoine naturel au centre, et créer un cercle vertueux car la préservation de l'environnement attirera davantage de touristes", ajoute l'étudiant.

 

Un patrimoine naturel exceptionnel et des caractéristiques rares au niveau mondial

 

Sur les 10 critères de sélection, un seul suffit pour pouvoir être candidat et Mayotte en remplit déjà 3 : les critères esthétique (VII), de représentativité de processus écologiques et biologiques (IX) et d'habitats naturels menacés (X). Avec un des lagons les plus grands du monde doté d'une double barrière, un littoral encore très peu bétonné, la confluence des courants marins de Madagascar, de la côte est-africaine et de la mer Rouge favorisant la biodiversité, des habitats remarquables comme les coraux, la mangrove, les herbiers et les plages de ponte, et la présence d'espèces menacées comme la baleine à bosse, le dugong ou les tortues marines, Mayotte a toutes les chances d'être un jour inscrite sur la liste indicative des sites sélectionnés par la France.

Mayotte fait en effet partie des 34 "points chauds" de biodiversité identifiés par Conservation international et parmi les 238 éco-régions cruciales pour la conservation de la biodiversité définies par le WWF. L'île est également recensée comme une des 218 zones d'endémismes pour les oiseaux au niveau mondial, et 5 espaces sont susceptibles d'être désignés au titre de la convention de Ramsar sur la protection des zones humides.

En outre, la biodiversité qu'abrite Mayotte et son lagon demeure encore en grande partie inconnue, comme en témoignent la découverte régulière de nouvelles espèces animales ou végétales au cours d'inventaires. Selon l'océanologue Bernard Thomassin, on estime entre 6.000 à 8.000 le nombre d'espèces marines réelles alors que seulement 1.200 à 1.300 espèces ont été recensées. Mayotte possède ainsi un patrimoine naturel exceptionnel, avec certaines caractéristiques rares au niveau mondial.

 

Le classement pourrait permettre une réappropriation de leur patrimoine par les Mahorais

 

Le critère V, qui concerne une utilisation traditionnelle du territoire ou de la mer qui soit représentative d'une culture, pourrait également être sollicité dans le cas d'une inscription de bien mixte (patrimoines à la fois naturel et culturel). Les pratiques traditionnelles mahoraises comme la pêche au djarifa, sur laquelle une étude est actuellement menée par le parc marin pour savoir si elle se révèle compatible avec la préservation de l'environnement, la navigation en pirogue, qui pourrait ainsi faire l'objet d'une dérogation pour être autorisée à l'ensemble du lagon et non plus limitée aux 300 mètres réservés aux engins de plage, ou encore les zyaras, lieux sacrés habités par des esprits, illustrent bien le rapport de la société avec son environnement. Intégrer le critère culturel serait une reconnaissance supplémentaire de la culture traditionnelle mahoraise et faciliterait ainsi l'adhésion de la population à ce projet de classement.

En outre, le classement de Mayotte serait un argument de taille en faveur de la création d'un observatoire de la mangrove, évoqué par la Daf, et d'un observatoire de la faune sauvage, promu par l'ONCFS, qui permettrait de mieux connaître leur extraordinaire biodiversité. Par son caractère prestigieux, le classement pourrait aussi permettre une réappropriation de leur patrimoine par les Mahorais et les sensibiliser davantage à la nécessité de le préserver.

 

Julien Perrot

 


 

La détermination de l'Etat est indispensable

 

Pour une candidature de Mayotte au Patrimoine mondial de l'Humanité

Les étapes d'un long processus

La première étape pour l'inscription au patrimoine mondial est l'inscription sur la liste indicative réalisée par chaque Etat, qui dresse tous les ans un inventaire des sites culturels et naturels les plus importants à l'intérieur de ses frontières. Chaque site inscrit sur cette liste doit ensuite préparer un dossier de proposition d'inscription. Ce dossier doit présenter le caractère unique, et justifier de sa "valeur universelle exceptionnelle" en fonction des critères définis par le Comité du patrimoine mondial.

La proposition d'inscription doit alors être préparée par un comité technique et avec le concours de nombreux partenaires, politiques, scientifiques et associations. Il serait également intéressant pour Mayotte de s'associer avec des ONG internationales comme le WWF ou Birdlife, pour donner une crédibilité internationale à la candidature. Ce dossier doit aussi et surtout faire ressortir la détermination de l'Etat à préserver et valoriser le site, et les outils juridiques, techniques et financiers dédiés à cette tâche. Une fois le dossier rédigé, la candidature peut être déposée au Comité, qui envoie sur place des experts de ses organisations consultatives que sont l'UICN et l'Icomos, pour évaluer les mesures de protection et les caractéristiques du site.

Dans un souci d'établir une liste du patrimoine mondial "représentative, équilibrée et crédible", le Comité du patrimoine a établi une stratégie globale en 1994, visant à un équilibre entre les types de biens représentés et leur répartition géographique, les biens culturels situés en Europe étant bien trop représentés. La priorité est donc aujourd'hui donnée aux sites naturels et mixtes dans des régions du monde encore sous-représentées, ce qui est le cas de Mayotte.

 

L'engagement politique des acteurs locaux en faveur de l'environnement

 

Mais avant ce classement, il reste à régler les problèmes de la gestion de l'eau, de l'assainissement, de la collecte et du traitement des macro-déchets rejetés dans le lagon qui continue de s'envaser, qui menacent tous la durabilité du bien. Même si les activités humaines à Mayotte ne respectent pas encore la "valeur universelle du bien" et ne sont pas écologiquement et culturellement durables, il est néanmoins possible de déposer un dossier de candidature assorti d'un plan d'action définissant les mesures correctives requises dans un laps de temps indiqué.

Dans son "livre blanc" adopté en octobre 2003, le conseil général évoque le développement durable et envisage de nombreuses actions en faveur de la préservation de l'environnement. Ces actions visant à l'amélioration des eaux ou à la protection des espèces vulnérables constituent des bases importantes en vue d'une candidature, car elles traduisent l'engagement politique des acteurs locaux en faveur de l'environnement.

Au niveau national, la biodiversité française est essentiellement ultramarine, c'est pourquoi le conseil interministériel de l'Outremer a lancé en novembre 2009 l'Initiative française pour la conservation et la gestion de la biodiversité ultramarine (Ifrebiom).

 

Un cercle vertueux qui développe le tourisme en préservant l'environnement

 

Le tourisme durable fait partie des contraintes de ce label patrimoine mondial, ce qui exclut un tourisme de masse avec la construction d'hôtels gigantesques sur les plages ou l'utilisation des jets-skis, source de dérangement pour les espèces marines. L'Unesco encourage fortement à associer la population aux activités touristiques durables pour qu'elle puisse profiter des retombées positives du tourisme et que se crée un cercle vertueux : le tourisme se développe grâce au label qui est conservé uniquement si l'environnement est préservé. Une partie des profits générés par le développement de l'activité touristique peut ainsi être allouée à la préservation de l'environnement et ainsi renforcer la qualité touristique.

Les sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial connaissent une augmentation significative de leur fréquentation touristique dès la première année et la notoriété qu'apporte le label attire une clientèle internationale à fort pouvoir d'achat. Par exemple, la fréquentation de la citadelle Vauban à Belfort a augmenté de 20% dès le premier été, et celle de Carcassonne de 30% en deux ans après son classement. L'intérêt suscité par les biens du patrimoine mondial est tel que l'industrie touristique basée sur ces quelques 911 sites est estimée à plus de 1.000 milliards de dollars.

Il faut donc se saisir de ce dossier rapidement pour ne pas que la dégradation de l'environnement devienne irréversible et pour profiter de la dynamique générée par la création du parc marin. D'autant que le processus peut s'avérer très long… La cité épiscopale d'Albi avec la cathédrale Sainte-Cécile, qui vient d'être inscrite au patrimoine mondial cet été, a dû attendre 14 ans avant de passer de la liste indicative de la France à la candidature officielle.

 

Julien Perrot

 

Retrouvez la liste des sites classés sur http:/whc.unesco.org

 


 

La Réunion inscrite au patrimoine mondial de l'humanité

 

L'île de la Réunion a fait son entrée au patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco, qui y a inscrit dimanche 1er août son parc national. La décision a été prise à Brasilia par le Comité du patrimoine mondial de l'Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) réuni à Brasilia pour sa 34ème session. La cité épiscopale d'Albi, deuxième site candidat pour la France, a également été inscrite.

Le parc national de la Réunion, créé en 2007, abrite "des forêts subtropicales, des forêts tropicales humides et des landes constituant une remarquable mosaïque d'écosystèmes et de paysages visuellement séduisants", a déclaré l'Unesco dans un communiqué. Cet espace comprend le cœur du parc national, auquel s'ajoutent le piton d'Anchaing dans le cirque de Salazie, le piton de Sucre et la chapelle dans le cirque de Cilaos, les sites de la Grande Chaloupe et de Mare Longue. La Réunion avait proposé sa candidature depuis trois ans. C'est le 35ème site français à être enregistré au Patrimoine mondial de l'Humanité.

Les ministres Jean-Louis Borloo (Ecologie), Marie-Luce Penchard (Outremer) ainsi que la secrétaire d'Etat Chantal Jouanno (Ecologie) se sont réjouis du classement des "Pitons, cirques et remparts de l'île de la Réunion" sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco. Dans un communiqué commun, les trois membres du gouvernement soulignent que "cette inscription est l'aboutissement d'un travail de longue haleine, piloté par le parc national de la Réunion, auquel se sont associés, avec enthousiasme et conviction, la population réunionnaise ainsi que toutes les composantes de la société civile de l'île".

"Ce classement représente une opportunité supplémentaire de développement" pour les Réunionnais qui "grâce à ce label exceptionnel, s'attacheront à conserver, à préserver et à mettre en valeur les richesses uniques de leur île pour les générations futures", soulignent-ils.

 


 

Petit historique de la création du Patrimoine mondial de l'Humanité

 

L'idée de créer un mouvement international pour protéger le patrimoine est née après la Première Guerre mondiale. L'événement qui a suscité une prise de conscience internationale particulière a été la décision de construire le barrage d'Assouan en Egypte, qui aurait inondé la vallée où se trouvaient les temples d'Abou Simbel, trésors de la civilisation de l'Egypte ancienne.

En 1959, l'Unesco a décidé de lancer une campagne internationale à la suite d'un appel des gouvernements égyptien et soudanais. La recherche archéologique dans les zones qui allaient être inondées a été accélérée et les temples d'Abou Simbel et de Philae ont été démontés, déplacés et réassemblés.

La campagne a coûté environ 80 millions de dollars, la moitié provenant de dons d'une cinquantaine de pays, ce qui a démontré l'importance d'un partage des responsabilités entre pays pour préserver les sites culturels exceptionnels. Ce succès a été suivi d'autres campagnes de sauvegarde, notamment pour sauver Venise et sa lagune (Italie) et les ruines archéologiques de Mohenjo Daro (Pakistan) et pour restaurer l'Ensemble de Borobudur (Indonésie).

L'Unesco, avec l'aide du Conseil international des monuments et des sites (Icomos), a parallèlement amorcé la préparation d'un projet de convention sur la protection du patrimoine culturel. Une conférence à la Maison-Blanche à Washington, en 1965, a demandé la création d'une "Fondation du patrimoine mondial" qui stimulerait la coopération internationale afin de protéger "les lieux, les paysages et les sites historiques les plus extraordinaires pour le présent et l'avenir de toute l’Humanité". En 1968, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a formulé des propositions analogues à ses membres.

Ces propositions furent présentées à la conférence des Nations-Unies sur l'environnement humain à Stockholm en 1972, qui ont conduit à l'adoption de la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel par la conférence générale de l'Unesco le 16 novembre 1972. Le Comité du patrimoine mondial qui se réunit une fois par an et est composé de représentants de 21 Etats parties à la Convention élus pour quatre ans par leur assemblée générale, est responsable de la mise en œuvre de la Convention, décide si un site est inscrit ou retiré de la liste (ce qui est arrivé deux fois), et détermine l'utilisation du Fonds du patrimoine mondial, aujourd'hui financé par les Etats partie à hauteur d'environ 4 millions de dollars annuels.

Alors qu'à l'entrée en vigueur de la Convention en 1975, seule une vingtaine d'Etat dont la France y adhère, on compte, depuis juin 2010, 187 Etats parties qui l'ont ratifié. Aujourd'hui, la liste du patrimoine mondial comporte 911 biens (dont 38 pour la France) constituant le patrimoine culturel et naturel que le Comité considère comme ayant une valeur universelle exceptionnelle. Cette liste comprend 704 biens culturels, 180 naturels et 27 mixtes répartis dans 151 Etats parties.

 

 


 

Les sites classés dans la région

 

Madagascar

– Réserve naturelle intégrale du Tsingy de Bemaraha

– Colline royale d'Ambohimanga

– Forêts humides de l'Atsinanana

 

Seychelles

– Atoll d'Aldabra

– Réserve naturelle de la vallée de Mai

 

Maurice

– Aapravasi Ghat

– Paysage culturel du Morne

 

Mozambique

– Ile de Mozambique

 

Kenya

– Parc national/Forêt naturelle du mont Kenya

– Parcs nationaux du Lac Turkana

– Vieille ville de Lamu

– Forêts sacrées de kayas des Mijikenda

 


 

Les projets d'inscription des Etats dans le canal de Mozambique

 

Pour les Etats situés dans le canal de Mozambique, on dénombre 4 projets pouvant directement concurrencer Mayotte. Il est donc important de faire inscrire Mayotte rapidement sur la liste indicative de la France pour que le Comité puisse évaluer les éventuelles candidatures en tenant compte de Mayotte.

Les projets de classement sont :

– Quirimbas Archipelago (Mozambique). Candidat pour une inscription en tant que bien mixte alliant la vieille ville portuaire et le patrimoine naturel marin. Couvrant divers habitats (mangroves, récifs coralliens, herbiers), le site est également un lieu de migration pour les tortues, baleines et de nombreux oiseaux migrateurs.

– Pontes de Ouro Protected Marin Area (Mozambique). Le site côtier abrite un lagon avec 400 espèces de coraux et accueille des espèces emblématiques, tortues, dugongs et oiseaux migrateurs.

– Jozani-Chwaka Bay Conservation Area, (Tanzanie). Le site associe patrimoine naturel marin et terrestre. La zone marine est composée de forêts de mangroves et de récifs coralliens.

– Ecosystème marin de l'archipel des Comores. Le bien est un bien en série qui regroupe trois entités spécifiques : le parc marin des Coelacanthes en Grande Comore, le parc marin de Mohéli, et les mangroves et le lagon de Bimbini à Anjouan.

 


 

Les atouts de Mayotte pour une éventuelle inscription

par Arthur Musy

 

Critère VII, une beauté exceptionnelle

Ce critère ne peut être évalué sur des bases objectives, mais il y a des signes qui ne trompent pas, et qui laissent les visiteurs qui se rendent à Mayotte sous le charme.

Ce qui frappe à Mayotte c'est l'omniprésence de la végétation verte et dense, qui donne à l'île un aspect sauvage. Les villages se sont établis en fond de baie, derrière la mangrove, ce qui les rend peu visibles depuis le large. Le littoral faiblement urbanisé est bien préservé. Il est découpé par une succession de pointes et des baies, points de rencontre entre "l’île verte" et le bleu du lagon. De nombreuses plages ceinturent Mayotte, souvent bordées de végétaux, comme des badamiers, cocotiers ou baobabs. Le sable de ces plages est le plus souvent composé de sédiments volcaniques qui lui donnent une coloration sombre, mais l'on trouve également certaine plages de sable blanc, situées sur les pointes et les îlots, qui donnent du relief à la ligne d'horizon.

Les camaïeux de bleu qui habillent le lagon offrent des dégradés spectaculaires, avec des variations de couleurs particulièrement remarquables au niveau des passes et de la barrière de corail, accentués à marée basse.

Mais la qualité esthétique de Mayotte ne se limite pas à la surface. Elle est considérée par les plongeurs comme un site de grande qualité, avec ses paysages sous-marins et ses coraux multicolores. La vie qui se développe au niveau des passes et des récifs donne des paysages divers mais toujours remarquables.

 

Critère IX. Exemples représentatifs des processus écologiques et biologiques en cours.

Les eaux de Mayotte abritent une biodiversité d'une richesse exceptionnelle, bien qu'un grand nombre d'espèces reste encore en découvrir. Cette forte biodiversité s'explique par la situation géographique de l'île et les influences qu'elle reçoit des faunes locales, de Madagascar, de la mer Rouge et des côtes est-africaines. De plus, l'isolement océanique favorise un taux d'endémisme marin assez élevé. Pour évaluer la biodiversité d'un écosystème corallien, les principaux groupes référents sont les coraux, les algues, les mollusques, les poissons et les crustacés.

En ce qui concerne les coraux, on en dénombre environ 300 espèces, dont plus de 200 espèces de coraux scléractiniaires. De plus, les récifs mahorais présentent une résilience exceptionnelle comparée aux autres sites étudiés dans la région.

Pour ce qui est de la faune ichtyologique, une étude faite en 2009 donne le nombre de 765 espèces de poissons. En 2004, une précédente étude faisait état de 467 espèces soit une augmentation de 71% du nombre d'espèces connues entre 2004 et 2009. De plus, à Mayotte, il est raisonnablement permis de penser que la richesse spécifique totale est encore largement sous-estimée. Cela va à l'encontre de la théorie selon laquelle la richesse spécifique d'une île est proportionnelle à sa taille et décroît avec son isolement.

On dénombre aussi 11 espèces de phanérogames, ce qui constitue une haute diversité. En effet, Mayotte se place au second rang des territoires ultramarins juste derrière la Nouvelle-Calédonie qui compte 12 espèces.

Le nombre d'espèces de mollusques est lui estimé à plus de 800, avec 500 espèces identifiées.

Pour le groupe des crustacés, il est traditionnellement choisi de s'intéresser aux décapodes, qui comptent parmi les crustacés les mieux étudiés. L'inventaire des crustacés décapodes de Mayotte fait état de 130 espèces déterminées, pour une estimation d'un millier de décapodes présents.

 

Critère X. Des habitats naturels importants pour la conservation in situ de la diversité biologique

1) Une grande variété d'habitats

Sur les côtes de Mayotte :

– Falaises rocheuses volcaniques ou formations marécageuses d'arrière mangrove

– Mangroves ou plages de sable ou de galets

– Zone d'accumulation de sédiments bio-détritiques

Sur le récif frangeant :

– Zone à micro atoll de coraux

– Zone à algueraies ou à herbiers

– Platier abrasé recouvert de cailloutis

– Frange de coraux vivants et bien diversifiés sur le front externe, se poursuivant finalement sur une pente où les coraux descendent jusqu'à environ -30 mètres.

 

2) Les principaux habitats

– Les récifs coralliens : Les récifs couvrent une surface de 150 km². On distingue trois grands types de structures, les récifs frangeants (195 km), les récifs internes dont la double barrière (18 km) et le récif barrière (140 km). Ce sont des lieux de vie extraordinaire, puisque à l'échelle de la planète, les récifs coralliens recouvrent 1% des fonds sous-marins et abritent 25% des espèces marines.

– Les herbiers ou algueraies : La surface totale des herbiers est estimée à 760 ha, avec 7 genres et 11 espèces de phanérogames.

– Les mangroves : La mangrove et l'arrière mangrove couvrent une superficie de 720 ha, et bordent 29% du littoral. Il existe 2 grands types de mangrove à Mayotte, les mangroves d'estuaires et les mangroves littorales composée de 7 espèces de palétuviers. Elles constituent une véritable nurserie pour les juvéniles de poissons qui peuvent se développer à l'abri des prédateurs.

 

3) Les espèces emblématiques et/ou menacées

Le lagon abrite de nombreuses espèces emblématiques et/ou menacées. Les premières qui viennent à l'esprit sont le dugong, la tortues verte et la tortue imbriquée ou encore la baleine à bosse, mais ce ne sont pas les seuls. Au niveau des poissons, on dénombre 25 espèces remarquables selon les critères de l'UICN et/ou de la Cites.

Au cours de l'hiver austral, de nombreuses baleines à bosse viennent trouver refuge dans les eaux calmes du lagon pour mettre bas et élever leurs petits. C'est donc un site particulièrement sensible pour la pérennité de l'espèce.

Mayotte est également un lieu privilégie pour les tortues marines. 2 espèces sur les 5 présentes dans l'océan indien viennent pondre sur les différentes plages et îlots de Mayotte. En 2007, 77 des 172 plages de l'île ont été fréquentées au moins une fois par des tortues. De plus, des sites de pontes particulièrement fréquentés font l'objet d'une attention particulière.

Mayotte est également située sur deux axes migratoires pour les oiseaux, un couloir nord-sud ainsi qu'un couloir est-ouest, entre Madagascar et la côte africaine.

Les mangroves abritent 43 espèces d'oiseaux, dont 15 à valeur patrimoniale forte car endémiques de Mayotte ou des Comores. Parmi ces oiseaux nicheurs à Mayotte, il est important de noter la présence du crabier blanc (classé espèce en danger par l'UICN). Mayotte accueille également des sternes voyageuses sur différents îlots et dans la vasière des Badamiers. De plus, 4 sites sont susceptibles d'être inscrits au titre de la convention de Ramsar sur la protection des zones humides.

27/08/10 – Un nouvel arrêté pour l’approche des baleines

Mayotte étant soumise au Code de l'environnement au même titre que l'ensemble du territoire français, il devenait nécessaire de réglementer de manière plus stricte les activités humaines à proximité des mammifères marins – principalement baleines, dugongs et orques – dans le lagon. L'arrêté préfectoral 2010-49/SEF/DAF apporte quelques modifications à la réglementation en vigueur jusqu'alors, à savoir l'arrêté n°60/DAF de juillet 2004. Les mesures prises par ce nouvel arrêté ont été mises en place en vue de l'expansion des activités touristiques en lien avec l'observation des mammifères marins, mais aussi de la volonté de développer un écotourisme respectueux des espèces protégées.

Ainsi, dans les grandes lignes, l'arrêté annonce que l'approche des mammifères marins avec une embarcation ou un engin nautique dont le moteur est embrayé est interdite dans la zone d'observation rapprochée, à savoir un périmètre de 100 mètres de rayon autour de l'animal. Les jet-skis quant à eux, n'ont strictement pas le droit de s'approcher des mammifères marins. De même il est interdit à plus de deux embarcations d'être présentes dans la zone d'observation rapprochée, le premier arrivé sur les lieux étant prioritaire mais l'observation ne doit pas excéder les 30 minutes par embarcation. Concernant le comportement à adopter lors de l'observation du mammifère marin, il convient d'approcher par les ¾ arrières, de suivre en parallèle la trajectoire de l'animal à une vitesse inférieure à 5 noeuds.

En cas de mise à l'eau de nageurs, ces derniers doivent être en groupe de 8 personnes au maximum, l'observation ne devant pas durer plus de 15 minutes. Enfin, en cas d'infraction au présent arrêté, les contrevenants s'exposent à une contravention de quatrième classe, prévue dans l'article R. 415-1 du code de l'environnement, soit une amende pouvant atteindre 750€. L'arrêté 2010-49/SEF/DAF est consultable dans son intégralité sur le site de la Direction de l'Agriculture et de la Forêt: http:/daf976.agriculture.gouv.fr

27/08/10 – Une enquête sur les prix

Le service de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes de Mayotte vient d'être chargé par le Préfet de procéder à une enquête de relevé de prix des produits alimentaires de consommation courante. Il s'agit en effet de s'assurer qu'en cette période de Ramadan durant laquelle la demande des consommateurs est forte, que les commerçants ne procèdent pas à des augmentations de prix injustifiées. Les résultats de cette enquête seront publiés par la préfecture au cours de la seconde semaine du mois de septembre 2010.

27/08/10 – La ligue d’athlétisme prépare sa rentrée

Le président de la ligue d'athlétisme, Amidou Salim Hamidou, réunit ce samedi 28 août à partir de 8 h 30 les membres du comité directeur, les présidents de clubs, les officiels et les cadres techniques à une réunion de travail qui se tiendra dans l'hémicycle Bamana au Conseil général. Le but de cette réunion est de préparer la saison 2010-2011. Au bout de cette saison se tiendront les Jeux des Îles au Seychelles. Il faut espérer que la ligue ne fasse pas chou blanc comme ce fut le cas avec la Coupe de l'Océan Indien (délégations extérieures arrivées à Mayotte sans que la compétition ait lieu) ou la non participation aux Jeux de la RUP et à la CJSOI.

27/08/10 – Des ligues toujours sans électricité

La maison des associations, qui comporte les différentes ligues sportives, manque toujours d'électricité suite à la dette de 30.000 euros de l'association de gestion des équipements sportifs départementaux de Mayotte (Agesdm) envers EDM. Et les difficultés à préparer la saison se font de plus en plus ressentir, alors qu'on approche de la fin du ramadan. Les championnats devraient reprendre après l'Ide, mais pour le moment, ce n'est pas gagné. Les présidents de ligues s'inquiètent de la situation actuelle qui prend de l'ampleur au fil des jours. A cette allure là, les milliers de licenciés (basket, hand, volley et rugby confondus) devront patienter plusieurs semaines, voire un mois ou deux avant de reprendre leurs championnats respectifs.

27/08/2010 – Sport : Course à pied

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ayotte Hebdo Sport : Kolo, comment s'annonce le 4ème Cross caporal ?

Kolo : Avec quelques points d'interrogation, notamment au niveau des partenaires. J'espère de tout cœur que ceux présents les années précédentes seront là, encore à nos côtés. Je pense tout d'abord à la DJS et sa directrice Echati Maanrifa, qui avait donné le départ de la course l'an dernier. Je pense bien sûr à Mayotte Hebdo pour la couverture médiatique et qui est là depuis les débuts du Cross caporal. Je pense à Mayco qui nous ravitaille gracieusement, je pense aux pompiers, aux associations sportives et culturelles et surtout aux bénévoles de Vahibé et certains amis…

L'idée est là, depuis 2007, mais bien évidemment, sans toutes ces personnes, cet événement n'aurait jamais pu voir le jour et se perpétuer. Une des certitudes, c'est que l'édition 2010 aura bien lieu, le 25 septembre. J'ai déjà eu plusieurs appels de la part d'anciens participants qui s'interrogeaient sur le déroulement ou non de la course. Aujourd'hui je confirme : nous ferons avec les moyens du bord.

 

MHS : Qu'est-ce qui changera comparé aux précédentes éditions ?

Kolo : (Sourires…) Pas grand-chose en fait. Le principal changement viendra de l'organisation de la course, mise en place le matin, plus tôt, contrairement à l'an dernier. Le coup d'envoi est prévu pour 8h. Sinon le parcours sera le même qu'en 2009 : départ et arrivée à Vahibé. Il y aura également deux courses : le 8 kms et le 16 kms avec les mêmes points de ravitaillement. D'ici le début de semaine, le parcours sera balisé et tous ceux qui souhaiteront se préparer, faire la reconnaissance n'auront aucune difficulté pour ça. Je pense surtout aux personnes qui participeront pour la première fois, les nouveaux arrivants à Mayotte, amateurs de course à pied.

Justement, annoncer la course un bon mois avant va permettre à ceux-là de savoir de quoi il s'agit. Aussi, les nouveaux comme les anciens d'ailleurs vont désormais pouvoir se préparer psychologiquement et physiquement à trente jours du départ. Rappelons que le Cross caporal, c'est très peu de routes pour beaucoup de pistes, c'est la découverte du GR de Mayotte, de sa faune et sa flore…

 

MHS : Les conditions d'inscriptions sont toujours les mêmes ?

Kolo : Oui. Toutes les personnes ayant plus de seize ans et munies d'un certificat médical pourront courir. La participation est de 5 euros. Il est possible de s'inscrire le jour J, une heure avant le départ, c'est-à-dire à 7h. L'an dernier, un peu plus de la moitié des participants avait choisi cette option… Sinon, mon numéro est toujours le même : 0639.65.84.60. Il suffit de me passer un coup de fil pour tous renseignements.

 

MHS : Un petit mot pour les futurs participants, coureurs ou bénévoles ?

Kolo : Cette course m'est très chère. Et ça vaut aussi pour toute la famille de Mouhamadi à Vahibé, ses parents en particulier. Le Cross caporal est une épreuve athlétique, mais avant tout une commémoration, pour ne pas l'oublier. Il y a beaucoup d'émotions au cours de cette journée. Je me souviens du père, M.Attoumani qui s'effondrait en larmes au micro à la remise des récompenses, en 2008, trop ému. Et bien d'autres anecdotes sportives et émotionnelles… Perpétuer le Cross caporal pour honorer sa mémoire, c'est l'idée de départ, et c'est grâce aux participants, coureurs, partenaires ou bénévoles autour de moi, que cette commémoration dure et durera encore longtemps je l'espère.

 

Ichirac Mahafidhou

 


 

L'histoire du Cross caporal

Ancien caporal et chef d'équipe à l'armée, Kolo a fait en 2001 la rencontre d'un jeune Mahorais au sein de son groupement : Mouhamadi Attoumani. Les deux hommes se sont liés d'une grande amitié au point de s'estimer comme des frères.

Quatre ans plus tard, le 25 septembre 2005 lors d'une mission en Côte d'Ivoire, Mouhamadi Attoumani, devenu alors caporal a été victime d'un traumatisme crânien après une chute de cinq mètres, quinze jours avant leur retour en France. Tout ça sous les yeux de Kolo qui, trop atteint psychologiquement, quitte l'armée et retourne sur son île d'origine.

A son arrivée à Mayotte en 2006, Kolo déclarait que "beaucoup de personnes meurent pour la patrie et sont très vite oubliées. Je dois graver sa mémoire à travers un événement et cela ne peut se faire en dehors d'un sport. Celui qui reste pour moi mon frère à jamais était très costaud en la matière et le sport m'a permis de me défouler et ainsi surmonter cette horrible douleur enfouie tout au fond de moi".

L'idée d'organiser une course pédestre à Vahibé, village d'origine du défunt militaire mahorais, s'est concrétisée un an après, en 2007, avec la première édition du Cross caporal, baptisé ainsi en mémoire du caporal Mouhamadi Attoumani.

27/08/2010 – Sport : Raid Amazones L’arbre vert

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}lice Lejeune, 25 ans sort de son entraînement de natation aux abords de Musical plage… Les 2 kilomètres de ce matin ne semblent pas avoir émoussé cette jeune femme qui sort pourtant d’une nuit de garde – elle est sage-femme à la maternité de Mramadoudou – et elle se prête volontiers au jeu des questions-réponses.

Capitaine de l’équipe, Alice affiche fièrement les objectifs : “Nous n’avons jamais participé à aucun raid, c’est effectivement une grande première pour nous toutes, mais nous visons une place sur le podium”. Comme le règlement le stipule, 3 jeunes femmes forment l’équipe des Takamaka, où Aurore Loreiller-Martinez (25 ans, elle aussi sage-femme à Mramadoudou) et Fanny Kocan (30 ans, infirmière au CHM) complètent ce groupe.

Travaillant toutes au CHM, les Takamaka espèrent bien surprendre leurs concurrentes malgré leur inexpérience

“Le délire est parti de rien, assises autour d’une table et feuilletant Mayotte Hebdo, nous sommes tombées sur l’annonce de ce raid. L’idée a germé et nous voilà à l’entrainement.” Les plannings des trois jeunes femmes n’étant pas identiques, il n’est pas rare de ne voir qu’une ou deux de ces dernières s’entraîner en même temps.

“Nous avons un planning d’entraînement et nous essayons de nous y tenir. Nous nous sommes entourées de deux professeurs d’EPS travaillant sur l’île, ainsi que d’une kinésithérapeute et je peux vous dire qu’ils ne nous ménagent pas." Telles de vraies professionnelles, l’entraînement alterne course à pied, natation et canoë, et Alice assure que les sessions de pratique de ces sports iront crescendo jusqu’au début de la compétition.

“Nous avons chacune notre spécialité, Fanny est la fondeuse du groupe, Aurore nage, et moi j’ai quelques perfs nationales en cross, nous nous épaulons et essayons dans le temps qui nous reste de travailler nos points faibles.”

 

“38 km de VTT, c’est la discipline que nous redoutons”

 

Restent certains obstacles… En effet, Alice rapporte justement la difficulté de pouvoir s’entraîner dans certaines disciplines comme le VTT, où le manque de matériel fait cruellement défaut. D’ailleurs pour ces trois filles, c’est bien l’épreuve des 38 kilomètres de VTT qui est la plus redoutée. Néanmoins les dernières sorties avec Stéphane, professionnel de l’île bien connu des amateurs de randos cyclistes, leur auront permis de se tester dans les chemins de notre belle île.

"Nous craignons également l’accumulation de fatigue… Un raid d’une semaine laisse des traces dans l’organisme et nous ne savons pas vraiment appréhender l’enchaînement de toutes ces disciplines, nous verrons bien”, se targue Alice d’un grand sourire.

Comme la majeure partie des équipes, les Takamaka sont également à la poursuite des sponsors. Bien mieux loties que certaines des équipes concurrentes, Alice affiche un contrat de sponsoring rempli avec 3 sponsors principaux : une entreprise de métropole Sovéa (spécialisée dans l’assainissement après incendie), la BFC de Mayotte, ainsi que très récemment CanalSatellite. “Nous ne critiquons pas le montant de l’inscription fixé à 7000 € pour les équipes îliennes – les équipes qui y parviendront démontreront leur détermination – mais il est clair qu’il n’a pas été facile d’allier démarchage, travail et entraînement.”

Le rêve prend donc forme, et les trois jeunes femmes sont vraiment ravies de pouvoir rencontrer d’autres participantes venues du monde entier, avec l’envie de se dépasser et de vivre dans tous les cas une semaine extraordinaire, la sensation d’avoir donné le meilleur d’elles-mêmes, dans une ambiance qui se voudra chaleureuse puisque les différentes équipes bivouaqueront ensemble durant une semaine.

 

Une équipe expérimentée qui a tout gagné à Mayotte

 

Pour la seconde équipe (sans nom pour l’instant), la bonne humeur est de mise malgré la pluie qui tombe sur le parc de la pointe Mahabou en ce lundi après-midi. Le vent se lève, mais rien ne peut empêcher Fabienne Corroller, Corinne Redon et Damienne Hebras de faire leur séance de jogging. "Après tout, ce n'est que de l'eau", fait remarquer avec un grand sourire Fabienne Coroller.

Il faut dire que l'eau ne fera pas défaut lors du Raid Amazones. Natation, plongée, kayak seront au programme. Alors autant s'y habituer, même en courant. La course à pieds justement est le point fort de cette équipe. Nos trois raideuses sont des sportives confirmées. A Mayotte, elles se sont constituées un joli palmarès sur les épreuves de courses à pieds, triathlons ou autres raids. Par conséquent, pour elles l'important n'est pas forcément de participer.

"On va faire du mieux que l'on peut tout en se faisant plaisir. Si possible, nous aimerions monter sur le podium. Ce serait bien qu'une équipe mahoraise gagne, non ?", lance malicieusement Corinne Redon. En revanche, elles craignent un peu l'épreuve surprise, mais également le VTT. Elles comptent arpenter les GR et chemins de campagne pour souffrir le moins possible à vélo, sachant que selon leurs informations, le dénivelé du parcours ne sera pas énorme.

D’ailleurs, tout comme les autres équipes mahoraises, elles ont l’avantage de pouvoir reconnaître le parcours et s’y entraîner dessus et elles n’auront pas à s’acclimater à la chaleur. Corinne est la seule à avoir vu des images d'une précédente édition du raid à la Réunion. Les autres en avaient entendu parler, mais leur décision de participer à l'édition mahoraise a été prise après le triathlon de Sakouli et les 11 km de Bouéni, épreuves où elles sont habituellement concurrentes.

 

Le directeur du CDTM lance un appel aux entreprises pour le sponsoring d'équipes mahoraises

 

"Le fait que le raid se passe à Mayotte facilite les choses. D'habitude je participe à tout ce qui se fait ici et le Raid Amazones n'échappe pas à la règle. S'il s'était tenu ailleurs, je pense que je n'y aurais pas participé", indique Corinne Redon. Les 7.000 € à verser à ZBO (dirigée par l’animateur de télévision Alexandre Debanne) avant le 10 septembre constituent le seul frein à leur participation au raid.

Pour l'instant, le trio de choc a reçu l’accord de Somagaz pour un parrainage qui devrait couvrir la moitié de la somme demandée. Fabienne, Damienne et Corinne doivent donc, entre les séances d'entraînement en kayak, à vélo et en course à pied, courir après d'éventuels sponsors. Leur envie de passer une semaine sportive d'exception est très forte et devrait se concrétiser dans les prochains jours puisque des pourparlers sont en cours pour boucler leur budget.

Christophe Gravier, directeur du comité départemental du tourisme appelle d’ailleurs les entreprises à s'impliquer pour favoriser la participation d'équipes locales. En espérant que celui-ci soit entendu, le trio de choc affûte ses chaussures de course pour obtenir un résultat probant.

 

Simon Labrouche et Faïd Souhaïli


L palmarès de Fabienn, Damienne et CorinneCorinne Redon 38 ans, professeur de fitness

2003 : Participation à la Diagonale des fous (grand raid de 160 km à la Réunion). 2004 : Participation à la Course de l’ylang (146 km à boucler en moins de 60 heures à Mayotte). 2006 : Vainqueur de la Course de l’ylang et des 11 km de Bouéni. 2007 : Participation au Mahoraid (épreuve par multi-sports par équipe), vainqueur des 11 km de Bouéni. 2008 : Vainqueur du Défi Combani (course à pieds + VTT), des 11 km de Bouéni et du triathlon de Mayotte. 2009 : Vainqueur du Cross caporal, des 10 km de Majicavo et du marathon des Comores.

 

Damienne Hebras, 32 ans, maître-nageur, ancienne nageuse de haut-niveau

2007 : vainqueur du triathlon de Mayotte et du Défi Combani. 2009 : 2e du Cross caporal. Vainqueur de plusieurs traversées à la nage Bambo-îlot de Bandrélé.

 

Fabienne Coroller 34 ans, adjointe au service Alimentation et filières agroalimentaires (DSV)

1993 : Vice-championne de France de semi-marathon junior. 2009 : 2e (1ère senior) du triathlon de Mayotte. 2010 : Vainqueur du triathlon de Mayotte, 3e au 11 km de Bouéni.

27/08/10 – Une tortue imbriquée prise dans un filet de pêche

Jeudi matin, au cours d'une sortie sur le lagon pour surveiller les approches d'observation des baleines par les professionnels et les particuliers, les agents de la Brigade nature, accompagné d'un gendarme "Free"(Formateur relais enquêteur environnement) de M'tsamboro, sont tombés sur une tortue imbriquée prise dans un filet de pêche, au milieu des îlots des Quatre Frères, devant Mamoudzou.

Lors du contrôle du filet, il s'est avéré qu'il faisait 400 mètres de longueurs, contre 300 mètres autorisés, et qu'il n'avait pas été déclaré aux Affaires maritimes. Le pêcheur risque jusqu'à 1.000€ d'amende, ou un avertissement ou une composition pénale si c'est seulement sa première infraction. La tortue, mal en point, a pu être libérée des mailles et relâchée dans le lagon.

27/08/2010 – Rentrée scolaire

 

{xtypo_dropcap}I{/xtypo_dropcap}ls étaient 82.228 élèves ce mercredi, tous niveaux confondus, attendus sur les bancs de l'école, selon les prévisions du vice-rectorat, soit 4.500 de plus que la rentrée précédente. En fonctions depuis 10 jours sur l'île, le nouveau vice-recteur François-Marie Perrin a effectué une tournée de rentrée à Kawéni accompagné du préfet Hubert Derache, en visitant l'école maternelle T9, l'élémentaire de Kawéni stade, le collège et pour finir le lycée professionnel. Aucune annonce particulière pour l'heure, les chiffres officiels de cette rentrée 2010 seront dévoilés par M. Perrin ce lundi.

A savoir tout de même que sur ces 82.228 élèves attendus, le primaire en attendait 52.060 élèves, soit une augmentation de 5,8% par rapport à 2009 et le secondaire attendait 30.169 élèves de la sixième à la terminale, soit +5,8% également. Dans le détail, on devrait compter 20.092 élèves au collège ainsi que 154 en classes de Segpa, 7.315 élèves en lycée général et 2.269 en lycée professionnel, ainsi que 339 en unités de formation par apprentissage (UFA). Cette augmentation habituelle d'élèves a suscité la création de 474 postes supplémentaires, dont 372 pour l'enseignement primaire. Enfin, ils sont cette année 227 instituteurs stagiaires sur les bancs de l'IFM, contre 175 à la rentrée précédente.

Des créations de postes qui devaient entre autres permettre l'accueil de tous les enfants de 3 ans en première année de maternelle, rendu obligatoire par une ordonnance de 2007 qui échelonnait l'obligation d'accueil en maternelle à Mayotte en commençant par les 5 ans en 2008, les 4 ans en 2009 et les 3 ans cette année.

 

Une "performance" contestée

 

Et c'est le premier couac de rentrée. Lors de sa visite mercredi, le vice-recteur, cité par notre confrère Mayotte Matin, a annoncé que cette année 70% des 4 ans et 30% seulement des 3 ans étaient scolarisés, un chiffre qu'il qualifie de "performance", ce qui fait bondir le secrétaire général du Snuipp Mayotte, syndicat majoritaire des enseignants du primaire.

"La loi l'oblige à scolariser tous les enfants en maternelle. Si on avait atteint 100% cette année, j'aurai accepté le terme de performance, mais je ne vois pas en quoi il peut juger performant le fait de ne pas avoir rempli ses obligations. On ne peut pas être performant quand on ne met pas les moyens nécessaires en place. J'ai lu dans Mayotte Hebdo que sa priorité numéro 1 sera la maîtrise du français. Sans accueillir les élèves en maternelle, je ne vois pas comment il va y arriver."

Au sujet des syndicats, que les parents se rassurent quant aux rumeurs qui annonçaient une grève massive pour la rentrée : cela restera une rumeur. A l'exception du Snuipp sur le sujet des maternelles, les syndicats enseignants ne se sont pas encore exprimés sur la rentrée et ne prévoient pas pour l'heure de nouveau mouvement social, des rencontres étant prévues entre les syndicats et le vice-recteur ces prochains jours.

L'autre gros dossier de cette rentrée c'est bien sur la réforme du lycée, mise en place pour les classes de seconde cette année, qui connait aussi quelques problèmes (voir encadré). Outre la mise en place des heures de soutien personnalisé, du tutorat et des stages de remise à niveau, cette réforme apporte un choix de plusieurs enseignements dits d'"exploration", qui doivent permettre à l'élève de déterminer ses centres d'intérêt et ses compétences pour mieux choisir sa filière en première.

Les élèves choisiront obligatoirement un enseignement en économie, associé à un autre à choisir entre "méthodes et pratiques scientifiques", "création et innovation technologique", "sciences de l'ingénieur", "sciences et laboratoire", "biotechnologies", ou encore "santé et social", "littérature et société" et enfin "création et activité artistique".

 

Hélène Ferkatadji

 


 

Pas de livres pour les secondes

Parmi les inévitables couacs de rentrée, Mayotte n'est pas épargnée par le problème des manuels scolaire de seconde que connait la métropole. La réforme du lycée a en effet entrainé la création de quelques 67 nouveaux manuels, dont la réalisation a été retardée du fait de la publication tardive des nouveaux programmes.

Le ministre de l'Education a affirmé mardi que tous les élèves de métropole seraient équipés d'ici fin octobre, en attendant la plupart des éditeurs proposent un accès gratuit aux manuels numériques. Il n'en sera évidemment pas de même pour les élèves de Mayotte. "Nous devons rencontrer cette semaine les coordinateurs de chaque matière, pour savoir quels sont les livres qu'il faudra commander", explique Soumaïla Salim, de l'association des parents d'élèves du lycée de Sada. "Ensuite nous passerons la commande, via la Maison des livres, et les livres arriveront par bateau, ce qui veut dire qu'ils ne seront là qu'après les vacances de noël. Si nous passons par avion cela prendra 4 semaines, mais le prix est beaucoup trop élevé."

Le coût, l'autre polémique de ces livres scolaires. En métropole, le surcoût de tous ces livres forcément neufs est estimé à 250€ par élève, une somme énorme qui n'est pas couverte par les subventions. "Le conseil général nous aide en partie pour l'achat des livres scolaires, et les familles participent également", poursuit Soumaïla Salim. "Cette année les livres sont très chers, cela représente trop pour les familles, nous allons demander une aide supplémentaire au conseil général."

27/08/2010 – Evènement : Médico-social

 

{xtypo_dropcap}E{/xtypo_dropcap}lle n'est pas encore ouverte mais du public y vient déjà tous les jours. "Pour l'instant c'est moi qui les reçoit comme nous n'avons pas encore d'agents d'accueil, mais s'il n'y a pas d'urgence je leur demande de revenir dans quelques semaines", explique Evie Faugas, impressionnée par la rapidité du bouche-à-oreille. La directrice de la toute nouvelle Maison des personnes handicapées (MPH) s'attelle déjà au traitement des dossiers émanant des autres administrations, tout en s'improvisant chef de chantier pour superviser la finition des travaux.

Légalement, la MPH n'existe pas encore, puisque le décret instituant sa création n'est pas paru. L'objectif est qu'elle soit parfaitement opérationnelle dès la parution du décret, prévue dans les semaines à venir. Une anticipation essentiellement due à Danielle Mouffard, directrice de la Dass, puis de l'Agence de santé de l'océan indien, qui a recruté Mme Faugas en novembre dernier pour travailler à la création de la MPH.

"La Maison des personnes handicapées est avant tout un outil administratif, un guichet unique pour le public", précise la directrice. "C'est le départ d'une politique plus vaste en faveur des handicapés à Mayotte. Il existe déjà des choses, mais qui relèvent plus du bricolage et de la bonne volonté de certains, notamment le vice-rectorat qui a fait beaucoup de choses pour la scolarisation des enfants handicapés, le conseil général qui verse des allocations et les subventions aux associations."

Née d'un travail conjoint entre la Dass, la DTEFP, le vice-rectorat, la caisse de sécurité sociale et le conseil général, la Maison des personnes handicapées est placée sous l'autorité conjointe du préfet et du président du conseil général. Rattachée pour l'heure au conseil général comme un de ses services, elle a vocation à devenir un groupement d'intérêt public, comme c'est le cas pour les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) de métropole.

 

"L'insertion professionnelle sera le thème phare de 2011"

 

"Jusqu'ici, les handicapés avaient affaire à la CSSM, à la Caf, à la Dass et au conseil général, c'était un vrai parcours du combattant, une perte de temps considérable. La MPH centralise désormais tous ces services et accompagne les personnes handicapées pour faire valoir leurs droits à la scolarisation, à l'insertion professionnelle, aux allocations… Elle s'occupe également de l'évaluation du niveau et de la situation de handicap de la personne", explique Evie Faugas.

L'autre rôle de la MPH sera de définir la situation d'un point de vue objectif, appuyé par des statistiques : combien de personnes handicapées sur l'île, quels types de handicaps, quels sont leurs besoins, leurs manques, les structures à développer, etc. Des statistiques et des indications qui devraient permettre à l'avenir de développer la prise en charge et les aides aux handicapés sur l'île.

Actuellement toutes les prestations existantes ne sont pas disponibles à Mayotte, certaines doivent être mises en place dans les années à venir, avec des montants un peu plus faibles qu'en métropole. La MPH travaillera directement avec les ministères concernés pour fixer un calendrier de mise en place.

Enfin, la MPH aura une mission de sensibilisation sur le handicap auprès du grand public, afin à la fois de permettre une détection plus rapide chez les enfants, et aussi de permettre une meilleure insertion. "L'insertion professionnelle sera le thème phare de l'année 2011. À partir du 1er janvier, toutes les entreprises de plus de 20 salariés devront obligatoirement employer 2% de personnel souffrant de handicap", prévient Mme Faugas. La MPH sera aidée dans cette tache par l'Agefiph, l'Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées, qui doit s'installer à Mayotte au dernier trimestre 2010 pour mettre en place des aides à l'insertion.

 

Permanences et visites à domicile

 

Dès septembre, la DTEFP doit mettre en place une information auprès des entreprises. Un travail aura lieu avec Opcalia pour délivrer des formations aux personnes handicapées selon les besoins des entreprises. Une communication aura également lieu auprès des familles pour leur faire comprendre qu'une personne handicapée peut malgré tout travailler. La MPH prendra directement part à l'insertion professionnelle en recrutant des travailleurs handicapés comme agents d'accueil, chargés de recevoir le public, de l'informer et de l'aider à remplir les dossiers.

Pour éviter au maximum les déplacements, des permanences se tiendront dans les unités d'action sociale (UAS, service du conseil général), où les dossiers pourront être retirés et déposés. De plus, dans chaque circonscription scolaire sera désigné un enseignant référent pour les familles d'enfants handicapés. Une fois remplis, les dossiers seront traités par informatique avec un logiciel spécialisé, qui permettra en parallèle de dégager les statistiques.

La MPH comprendra aussi une mission dite d'"évaluation", coordonnée par un médecin, avec un éducateur spécialisé, des infirmiers, un ergothérapeute, un psychologue… toutes ces personnes devront se livrer à une évaluation globale de la situation de la personne. "Il y aura le plus possible de visites à domicile, pour définir l'environnement de la personne, qui joue aussi dans l'évaluation de son niveau de handicap", précise Mme Faugas.

Avec le personnel de direction, ce seront en tout 18 personnes qui travailleront dans cette maison, pour la plupart des personnes travaillant déjà dans d'autres services de l'Etat ou de la Collectivité, qui seront mises à disposition du conseil général.

 

Des liens étroits avec les associations en place

 

Au-delà de ces salariés directs, la MPH travaillera en étroite collaboration avec les associations comme l'ADSM, Toioussi, etc., ainsi qu'avec le vice-rectorat pour les enfants et le CHM pour les soins. "Désormais ce sera la MPH qui orientera les personnes vers les différentes associations. Nous avons des liens très forts avec elles, nous les considérons comme des experts sur la question et elles seront associées au comité de pilotage sur le handicap qui sera réuni par l'ARS", explique Mme Faugas.

Les investissements ont été pris en charge par la préfecture, qui a récemment débloqué des fonds en raison des difficultés financières de la Collectivité. Pour le fonctionnement, la MPH a fait appel à la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), caisse publique nationale qui finance les établissements et services médico-sociaux accueillant les personnes handicapées, et qui lui a octroyé pour cette année 2010 une subvention exceptionnelle, subvention qui deviendra régulière l'an prochain, prenant en charge les trois quarts du budget de fonctionnement.

Point de départ d'une véritable politique de prise en charge, la Maison des personnes handicapées devrait être suivie de plusieurs établissements dans les années à venir. Fin 2010, l'agence de santé va lancer un appel à projets pour la création de structures existantes en métropole comme les instituts médico-éducatifs, les service d'éducation spéciale et de soins à domicile ou encore les centres d'actions médico-sociales précoces, qui permettent la détection du handicap chez les jeunes enfants.

 

Hélène Ferkatadji

26/08/10 – Aérogare : Colas hors jeu

C'est une quasi-certitude, la filiale de Bouygues ne sera pas désignée pour construire et gérer la nouvelle aérogare de Pamandzi. L'offre présentée a été jugée trop onéreuse et peu recherchée sur le plan architectural. Selon nos informations, le géant canadien SNC Lavallin et le groupe Vinci, présent à Mayotte via les sociétés SMBTP et Sogéa, tiennent la corde pour remporter ce marché de partenariat public/privé d'un montant global oscillant entre 40 et 50 millions d'euros selon les offres, en intégrant une participation étatique à hauteur de 12 M€. Si peu de renseignements ont filtré sur la candidature de la SA Aéroport de Nice, nombre d'observateurs s'accordent toutefois pour dire qu'elle est toujours en lice et que son dossier pourrait surprendre, malgré des moyens et des garanties plus modestes que ses deux concurrents, qui comptent toute de même parmi les plus importantes sociétés de construction et d'ingénierie au monde. La phase de consultation se poursuit jusqu'à mi septembre, et le ministère des Transports devrait rendre publique sa décision début octobre pour un décret de mise en concession attendu avant la fin de l'année 2010.

26/08/10 – Le vaccin contre la grippe disponible à Mayotte

La Copharmay annonce que les quinze pharmacies de Mayotte ont commencé à recevoir les vaccins contre la grippe saisonnière. Cette année, le ministère de la Santé a avancé la date de disponibilité du vaccin à la Réunion et Mayotte, l'épidémie de grippe saisonnière ayant lieu plusieurs semaines en avance par rapport à la métropole. La vaccination contre la grippe est particulièrement recommandé pour les personnes fragiles, le vaccin coûte 8.50€ et est remboursé par la sécurité sociale pour certaines catégories de patients.

26/08/10 – Longoni : deux candidats à la DSP

Seulement deux opérateurs ont manifesté leur intention de répondre à l'appel d'offre lancé par la collectivité pour la délégation de service public de gestion de l'ensemble du complexe portuaire de Longoni. La date limite du dépôt de candidature était fixée au 6 août. Comme attendu, la Chambre de commerce et d'industrie de Mayotte aspire à sa propre succession. Selon plusieurs sources, la Chambre consulaire pourrait présenter une offre en pool avec le concours de plusieurs acteurs portuaires de la place, comme les sociétés Smart, Boluda et MIM. Plus surprenante est celle de l'opérateur privé Sato, un groupe néo calédonien, associé avec des capitaux tahitiens, déjà gestionnaire du port de Nouméa et spécialisé dans des activités de manutention, de représentation opérationnelle et commerciale de navire et de transport routier de marchandises. Les services de la collectivité devraient transmettre sous peu un dossier de consultation et le cahier des charges de la DSP aux deux concurrents, qui auront quelques semaines pour préparer leur offre.

La convention de délégation de service public sera d'une durée de 15 ans à compter de la date de son entrée en vigueur. La procédure prévoit par ailleurs que l'effectif du concessionnaire actuel -70 personnes- devra faire l'objet d'une reprise dans le respect des dispositions légales et réglementaires en vigueur, et le délégataire sera tenu de "satisfaire à certains objectifs de performance qu'il proposera dans le contrat de délégation de service public afin d'augmenter et d'améliorer la qualité du trafic du port", précise l'appel à candidature. Ce même délégataire assurera l'exploitation des outillages et superstructures existants, l'établissement d'outillages nouveaux et adaptés au trafic, l'entretien et le renouvellement des outillages et superstructures du site portuaire de Longoni, la gestion et la valorisation domaniale du périmètre délégué, y compris des terminaux pétrolier, gazier et cimentier, inclus dans les limites du domaine public portuaire terrestre, la fourniture directe ou indirecte des services prévus en application de la règlementation, notamment la réception des déchets d'exploitation et résidus de cargaison des navires, ainsi que le remorquage et le lamanage.

25/08/10 – La laiterie de Mayotte brassée par une grève

Une vingtaine de salariés sur les 45 que compte la Laiterie de Mayotte sont en grève depuis lundi matin pour protester contre le licenciement prononcé à l'encontre d'un de leurs collègues, Bacar Malika, un magasinier de chambre froide en poste depuis 2003, pour faute grave. Selon la direction de l'entreprise, ce salarié aurait déjà fait l'objet de plusieurs avertissements et d'une mise à pieds de trois jours en février 2009 pour absentéisme répété et manquement à son poste. "Nous avions à l'époque opté pour la clémence et revu avec le salarié l'ensemble de sa fiche de poste et de ses obligations. Cette fois, sa négligence nous a coûté la perte d'une palette complète de produits frais, soit plus de 1000€. Nous avons donc pris les mesures qui nous paraissaient nécessaires pour que cela ne puisse plus se reproduire", expliquait mardi Oliver Novou, le directeur de la laiterie de Mayotte (LDM).

D'après le délégué syndical FO Hariti Ali, la sanction est disproportionnée, voir abusive. Les grévistes n'ont d'ailleurs pas manqué d'exprimer leur colère et leur soutien en tentant de bloquer mardi matin les camions de livraison sur le site de production, à Kaweni. Si la direction de la LDM a refusé de négocier avec les représentants syndicaux, une médiation de la direction du travail a fait apparaître que le licenciement en question pourrait souffrir d'un vice de procédure. Il appartient désormais au salarié de saisir ou non le tribunal du travail. Pour M. Novou, dont l'entreprise est pourtant réputée pour sa forte dimension sociale, le climat économique insulaire morose et les inquiétudes des salariés après la réalisation de lourds investissements d'automatisation de la chaîne de production seraient également, pour partie, responsables de cette fronde.

"Il ne faut pas laisser l'incompréhension s'installer. Nous avons effectivement investi pour multiplier notre volume de production, nous mettre aux normes et développer de nouveaux produits. Ces investissements induisent une plus grande polyvalence de nos salariés, que nous assurons via une politique de formation, mais jamais nous n'avons envisagé de vague de licenciements ou de restructuration. Je tiens à être très clair sur ce point", a-t-il déclaré. Les grévistes ont fait savoir que le mouvement serait reconduit ce mercredi et jusqu'à ce que M. Malika soit réintégré. La LDM a pour sa part réduit son volume de production de moitié, passant de 5 tonnes à 2 tonnes par jour, enregistré une perte nette de 20.000 euros pour la seule journée de mardi, et redoute de ne pas être en mesure de livrer les laitages des premières collations scolaire de l'année.

25/08/10 – C’est la rentrée !

Après les enseignants mardi, c'est au tour des élèves de rejoindre les bancs de l'école ce mercredi. Toujours plus d'élèves, puisque l'année 2010 marque le passage au dessus de la barre des 80.000, avec normalement 81.993 élèves attendus, soit quelques 4.049 de plus que la rentrée précédente. Pami les changements de cette année

2010, on note également l'obligation d'accueillir tous les enfants de 3 ans en première année de maternelle, ainsi que la réforme du lycée qui démarre pour les secondes, avec la création de l'enseignement de découverte Sciences de l'ingénieur qui sera disponible au lycée de Kahani. François-Marie Perrin, le nouveau vice recteur de Mayotte, fera sa tournée de rentrée en compagnie du préfet à Kawéni tout au long de la matinée : l'école maternelle T9, l'école élémentaire de Kawéni stade, le collège et le lycée professionnel.

25/08/10 – Littérature : Un auteur mahorais candidat au Prix du livre insulaire

Paul Combo, auteur de plusieurs livres publiés aux éditions du Baobab est en lice pour le Prix du livre insulaire, catégorie roman policier, avec "Plus fort que la bière" paru en 2009.

Créé en 1999, en lien avec le Salon international du livre insulaire de l'île d'Ouessant, le Prix du livre insulaire sera attribué pour la douzième fois consécutive. Il est doté de 8 prix récompensant les ouvrages parus entre le 1er avril 2009 et le 1er avril 2010.

Le prix comporte 6 catégories éditoriales : beaux-livres, poésie, fiction, essai, sciences, roman policier, littérature pour la jeunesse. Les ouvrages au concours ont été publiés entre avril 2009 et avril 2010. Trois jurys sont chargés de préparer la remise des prix 2010 : jury général, jury roman policier, jury jeunesse. Les remises des prix se dérouleront au Salon international du livre insulaire sur l'île d'Ouessant les 18 et 19 août prochains.

 

M.C.

25/08/10 – « Il faut des équipes mahoraises pour le Raid Amazones »

A quelques semaines de l'organisation du Raid L'Arbre Vert Amazones organisée par ZBO (dirigée par l'animateur de télévision Alexandre Debanne), les équipes participantes peaufinent leur préparation. Cette épreuve sportive se tiendra à Mayotte du 13 au 21 octobre. Figurent au menu notamment : trek, course d'orientation, VTT, plongée, kayak et tir à l'arc. A Mayotte, des équipes souhaitent participer à cet événement 100% féminin et exceptionnel. Mais les 7.000 € à réunir avant le 10 septembre constituent tout de même un sacré frein. Christophe Gravier, directeur du Comité départemental de tourisme de Mayotte (CDTM) l'un des partenaires du raid, est donc sorti de son silence pour inciter les entreprises mahoraises à soutenir les équipes locales. "Habituellement, 20% des concurrentes viennent du pays organisateur. Il faut des équipes mahoraises pour le Raid Amazones" plaide Christophe Gravier. Espérons pour les concurrentes qu'il sera entendu.

25/08/2010 – Musique : Interview exclusive du Bacar

{xtypo_dropcap}T{/xtypo_dropcap}ounda Mag : Le style chansons dubby-punk, c’est quoi ?

Le Bacar : C’est un mélange de chanson française, plus précisément de chansons à textes avec du gros son et de l’effet. L’idée principale est la création d’ambiance sur une base de son rock. C‘est un concept développé en collaboration avec Yann Costa [musicien du groupe Zong, ingénieur du son et talentueux électron libre de la scène musicale réunionnaise] depuis plusieurs années.

TM : Comment s’est passé votre prise en charge par l’organisation ?

Le Bacar : Super [prononcé à l’unisson !]… très professionnel, très chaleureux. Nous avons été encadrés et dirigés dès notre arrivée. Les gens font preuve de beaucoup de disponibilité, c’est une chance pour nous. Cela nous change de quelques contextes rencontrés à Mayotte.

TM : Ce n’est pas votre premier spectacle en dehors de Mayotte, quel est a été votre parcours pour arriver à cette programmation officiel sur le festival Sakifo ?

Le Bacar : Effectivement, ce n’est pas notre première sortie de Mayotte sur une programmation officielle. En mai 2008, nous avons été invités au Tempo Festival à Saint Leu. Ce concert reste d’ailleurs notre plus grosse expérience. En outre, depuis plusieurs années nous jouons régulièrement deux à trois fois à la Réunion. Ce qui a réellement déclenché notre planification pour le Sakifo est un concert que nous avons donné en mai 2009 au 211 [bar de Saint-Leu]. Suite à ce concert, nous avons rencontré Jérôme Galabert, organisateur du festival. Il a assisté à notre représentation avec, semble-t-il, beaucoup d’intérêt. De là, tout a été relativement très vite, nous nous sommes revus à l’occasion du FIM à Mayotte deux mois plus tard, et Mr Galabert nous confirmait notre programmation pour l’édition 2010 du Sakifo.

TM : Après Lathéral (M’godro / Mayotte) qui était invité à la Fiesta de l’Océan Indien en 2009, c’est donc la première fois qu’un groupe de Mayotte est en programmation officiel sur le plus gros festival de musique de l’Océan Indien. Comment vivez-vous cela ?

Le Bacar : C’est un énorme cadeau pour nous. Et nous ne sommes pas peu fiers de cela. En arrivant de Mayotte, avec un style bien typé [leur style chanson dubby-punk] et donc n’évoluant pas dans le milieu de la world musique, c’est une véritable chance pour nous d’avoir été retenus pour participer à un tel événement. Cette programmation nous conforte également sur notre direction artistique. Notre projet a commencé il y a huit ans à Mayotte. Après avoir évolué en formation « cirquesque » [près de 10 musiciens avec section cuivre et percussions] en proposant une musique festive et dansante, nous avons depuis trois ans pris le partie de jouer une musique basée sur nos influences personnelles tout en évoquant des textes qui illustrent notre cadre de vie [Madagascar, les Comores, Mayotte]. Ce virage artistique a vraiment été initié par notre travail avec Yann Costa. Celui-ci a poussé chacun à aller dans son propre style pour cultiver nos différences. Il a su habilement mélanger le tout et nous orienter vers un ensemble artistique cohérent.

TM : A ce propos, comment c’est passé votre rencontre avec Yann Costa ?

Le Bacar : Tout à commencer il y dix ans. Jean-Marc [bassiste] jouait alors avec Les verres vides. A l’occasion de l’enregistrement de l’album « C’est la nôtre », Dennis Chattot [ancien directeur du Centre mahorais d’animation culturelle (CMAC), devenu service culturelle de Mayotte puis Dilce, et créateur du label Ngomadis] nous met en relation. Yann pensait débarquer de la Réunion pour enregistrer du m’godro ! De là est né une réelle amitié qui suit l’histoire du Bacar depuis ce jour. Tout d’abord en 2005, c’est Yann qui est aux manettes quand nous enregistrons notre premier album « Funambules » sous le label Ngomadis. Ensuite d’année en année nous avons multiplié les collaborations, notamment avec les groupe Zon & Zong de la Réunion dont Yann fait partie. Nous avons également beaucoup rencontré de personnes du milieu musical de l’île Bourbon comme Samy Waro et plein d’autres. Aujourd’hui, Yann fait partie intégrante de notre formation.

TM : Comment avez-vous préparé votre concert de ce soir ?

Le Bacar : Nous travaillons sur ce spectacle depuis près de six mois. Les trois derniers mois étaient consacrés essentiellement à l’enchaînement des morceaux et aux ajustements du jeu de scène. C’est la première fois que nous préparons un spectacle depuis si longtemps et cela nous a permis de régler les moindres détails de notre set. En outre, ce travail est un préalable à notre projet d’album que nous souhaitons proche de notre univers scénique. Depuis notre arrivée dimanche dernier, nous avons pu mettre en place une résidence de deux jours en partenariat avec le bar L’îlot à Saint-Louis, qui a aussi servi de QG [quartier général] pour d’autres formations programmées au Sakifo. Cette résidence s’est faite en collaboration avec Yann Costa pour le son et Drean, chanteuse du groupe Zong pour le jeu de scène. C’était une chance énorme de pouvoir faire ce travail avant le concert officiel et tout le matériel était disponible sur place. Nous souhaitons d’ailleurs tirer un grand coup de chapeau aux responsables de L’ilôt, Loïc et Stéphane qui sont aussi musiciens dans la formation réunionnaise Le pain de fous, qui nous accueille depuis plusieurs années avec une gentillesse et une disponibilité hors du commun. En outre, nous avons initié un partenariat avec le site internet Akout.com qui est spécialisé sur la musique réunionnaise. Leur équipe va assurer une captation vidéo du concert et une diffusion sur leur site.

« L’idée principale et de sortir du circuit de l’autoproduction auto-distribution, mais sans bousculer les étapes. Nous recherchons avant tout les meilleures conditions pour faire vivre notre musique. Quoi qu’il en soit, nous voulons aller plus loin… »

TM : Quels sont vos projets après ce festival ?

Le Bacar : En 2009, nous avons travaillé en studio pendant une dizaine de jours afin de préparer la maquette du projet « Tout va bien » que nous présentons aujourd’hui sur scène. Grâce à cette expérience au Sakifo, nous souhaitons nous développer et trouver des partenaires pour professionnaliser notre projet. Nous désirons pouvoir rencontrer les bonnes personnes qui nous permettraient d’enregistrer un album, d’en assurer la promotion, la distribution et qui pourrait nous faire bénéficier d’une structure solide pour organiser une tournée. L’idée principale et de sortir du circuit de l’autoproduction auto-distribution, mais sans bousculer les étapes. Nous recherchons avant tout les meilleures conditions pour faire vivre notre musique. Quoi qu’il en soit, nous voulons aller plus loin…

TM : Avez-vous bénéficié d’un soutien depuis Mayotte pour cet événement?

Le Bacar : Depuis le début de la formation du groupe en 2004, nous avons souvent été soutenus ou suivis par les diverses instances culturelles de Mayotte comme le service culturel de la collectivité [Dilce] ou la direction des Affaires culturelles de la Préfecture. Ceci nous a beaucoup aidés au début car à Mayotte nous sommes relativement démunis en matière de matériel et de moyens logistiques pour la diffusion musicale. Malheureusement, force est de constater que depuis deux ans, nous ne bénéficions plus d’aucune aide. Sous couvert d’une situation de restriction budgétaire, les subventions votées ne sont pas attribuées et les contrats signés avec la Dilce ne sont pas honorés. Aujourd’hui, ils doivent encore nous régler des prestations réalisées il y a plus d’un an. Au-delà de ce problème, alors que pour la première fois un groupe de Mayotte est programmé sur le plus gros festival de l’océan indien, c’est silence radio du côté des organismes concernés. Aucune communication n’a eu lieu autour de notre programmation. Nous sommes déçus de cette attitude car notre projet est né à Mayotte, nous vivons tous à Mayotte et sommes des acteurs du paysage culturel et musicale de l’île. C’est un peu l’image de l’île que nous représentons à l’occasion de ce festival et c’est très dommage de ne pas avoir été soutenus un minimum.

Propos recueillis par Thomas Bégrand

25/08/2010 – Musique : Festival Sakifo 2010

 

{xtypo_dropcap}I{/xtypo_dropcap}l est 23 heures. Sur la scène Vince Corner du Sakifo, les premières notes dubby-punk du Bacar commencent à résonner. Le concert de Jeanne Cheral vient de se terminer sur la scène voisine et le public sort baigné d’une prestation pop-rock rondement menée par une artiste inspirée.

Le set du Bacar commence par une phase instrumentale batterie-guitare, le son s’ajuste, la basse rentre et les premiers mots du chanteur posent le décor, ça va décoller !

Les quatre premiers morceaux sont bien reçus par le public réunionnais et les Mahorais qui ont fait le déplacement. Ces derniers ne manquent pas de les motiver. Les quatre musiciens trouvent vite leurs marques sur cette nouvelle scène. Le groupe n'a pas manqué de remercier chaleureusement sur leur blog toutes les personne qui les ont soutenus et suivis jusqu'à la Réunion.

Cinquième morceau, "L’habit au vent", titre phare de la formation, le concert s’emballe… Les quatre Bacar sont surmotivés et le cinquième et non moindre dernier membre du groupe, Yann Costa, qui officie comme ingénieur du son, commence à faire monter la sauce dubby-punk à base de ‘delay’ ciselé et de ‘reverb’ finement dosée. Le son qui sort de la façade est puissant et les effets distillés par le groupe et Yann Costa sont très bien maîtrisés. L’interaction entre les musiciens et leur ingé son est bien sentie, le public en redemande.

Les titres s’enchaînent avec beaucoup de cohérence, nous promenant de Diego à Mayotte la clandestine – "26.000 reconduites à la frontière de sans papiers en France, plus de 17. 000 ont lieu sur le sol mahorais", rappelle le groupe, pour finir en clin d’œil sur les routes de France dans un van en direction des festivals…

 

Une prestation très professionnelle

 

Jusqu’au bout de leur concert qui aura duré près d’une heure et quart, le groupe a su tenir son public et attiré tous les curieux du Sakifo. Leur prestation a été décomplexée et efficace malgré un jeu de lumière minimaliste. Ils ont eu l’occasion de travailler pendant deux jours de résidence avec Yann Costa et Drean, chanteuse du groupe Zong, pour peaufiner les derniers réglages scéniques. Le chanteur, Marco, aux mouvements très inspirés par ses textes, Jean-Marc et sa basse en électron libre venant flirter avec Olivier et sa guitare tranchante, Philippe en fond de scène derrière son kit martelant le groove avec rigueur…

A l’arrivée, c’est une belle foule de près de 400 personnes qui s’éparpillent aux dernières notes de nos punks mahorais. Ils sortent de scène heureux de cette belle expérience ; et à juste titre, les organisateurs du festival et d’autres artistes n’ont pas manqué de les saluer pour leur prestation très professionnelle.

Le groupe était également programmé le dernier jour du festival, le dimanche 8 août, à l’occasion de la "Fiesta de l’océan Indien", sur une des scènes du front de mer de Saint-Pierre. Malheureusement, le vent et la pluie incessants ont contraint les organisateurs à annuler tous les concerts après avoir envisagé toutes les solutions de repli. Le groupe reste donc sur une petite note d’inachevé et aurait souhaité confirmer leur précédente bonne prestation. Mais nul doute qu’ils ont "titillé" les oreilles de quelques personnes averties et conquis un nouveau public prêt à suivre leur bout de chemin.

 

Thomas Bégrand

 


 

Bio du Bacar

Le Bacar est né en 2004 dans les bars de Mayotte. D’abord avec une musique "cirquesque", le groupe enregistre son premier album "Funambule" sous le label Ngomadis avec Yann Costa, ingénieur du son et musicien du groupe réunionnais Zong.

De cette rencontre découle une recherche pour le groupe de son propre son. Après de nombreux concerts à Mayotte, Le Bacar commence à tourner dans la région – à la Réunion et Madagascar (Madajazzcar Festival 2006). En mai 2008, le groupe réduit à quatre musiciens, est invité au Tempo Festival (Réunion). L’accueil du public se fait enthousiaste et c’est le moment pour Le Bacar de distiller ses chansons dubby-punk. S’en suivent une longue série de concerts à Mayotte, dont des rencontres avec des artistes comoriens, réunionnais et métropolitains (La rue kétanou, Samy Waro, Zon, Eliasse…).

En février 2009, Le Bacar s’enferme à nouveau en studio avec Yann Costa pendant dix jours pour enregistrer la maquette du projet "Tout va bien", proposé au public de Mayotte en avril-mai et de la Réunion (L’îlot et le 211).

25/08/2010 – Musique : Festival

 

{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}our cette septième édition du Sakifo, c’était une programmation éclectique qui était proposée aux amateurs. Rock, reggae, world, électro, hip-hop, maloya, séga… Tous les styles se seront côtoyés autour d’une organisation technique sans faille et une animation du lieu par une équipe de bénévoles accueillante et très efficace.

Avec moins de dix années d’existence, ce festival a su se développer à une vitesse incroyable et initier un événement musical majeur à l’aide de partenariats institutionnels et privés très solides. Après avoir vu le jour dans la commune de Saint-Leu, l’événement se déroule depuis trois ans à Saint-Pierre qui contribue à l’essor de cette manifestation culturelle d’envergure qui dépasse même le cadre régional.

Outre les petits problèmes inhérents à une organisation de cette taille et venant perturber les riverains pendant quelques jours (nuisances sonores, etc.), côté logistique, tout était pensé… Billetterie électronique, parkings officiels (près de 1.400 places), navettes jusqu’au site du festival, camping, consignes et pour la première fois cette année, le "Sakimarmaille", un festival dédié aux enfants et un service de garderie jusqu’à minuit tous les soirs de concert.

Enfin sur l’aspect communication, une déferlante médiatique vous envahit… Entre les émissions musicales de RFO Réunion en direct pendant les quatre jours, la chaîne de télé Canal Sakifo et l’émission culturelle de France Inter "Escale estivale" qui est venue spécialement pendant deux jours cette année, le Sakifo s’inscrit définitivement comme un événement musical incontournable à l’échelle nationale.

 

Et Mayotte dans tout ça…

 

Excepté la programmation officielle du groupe de rock Le Bacar, on ne pourra que déplorer une absence totale des instances culturelles mahoraises. Alors qu’autour du festival avaient lieu des rencontres professionnelles entre artistes et directeurs de festivals ou des ateliers regroupant des acteurs internationaux du monde de la musique, notre île aura de nouveau failli dans son rôle de représentation et de promotion des artistes locaux.

Souvenez-vous de l’édition 2009 du Fim, le Festival intermizik (11ème édition)… Pour la première fois, un partenariat était engagé entre la Dilce et Scènes australes, l’association support de Sakifo production. Une belle entreprise qui aura permis au public mahorais de bénéficier d’une belle programmation et de découvrir des artistes confirmés (Olivia Ruiz, Tumi & The Volume, etc.) que les moyens financiers de la Dilce n’auraient pu supporter sans cette collaboration.

Mais pour plusieurs raisons cela ne s'est pas reproduit et l’édition 2010 du Fim n’a pas dépassé les attentes de 2009, renvoyant "Le" festival de Mayotte loin de ses équivalents et de ses premières éditions. Depuis 1998, année de la création du Festival interculturel de Mayotte, la population mahoraise est toujours dans l’attente d’un festival à la hauteur de ses premiers essais. Après une année 2006 où le Fim avait battu son plein, rassemblant 2.000 spectateurs pour un concert gratuit sur le stade du Baobab, autour duquel le village du festival avait été aménagé, le succès n'a plus été au rendez-vous… Cette année ce fut le plateau de basket de Passamainty, sans aucune infrastructure, pas même des toilettes publiques, qui accueillait à peine plus de 300 personnes, à 10 euros l'entrée. La comparaison se passe de commentaire…

 

Thomas Bégrand

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