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Pythagore : « Ma vie c’est le slam »

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap} comme association. Très vite, il devient lui-même chroniqueur de l’émission de slam à la radio. L’idée vient alors de créer un réseau de slameurs, d’aller à la rencontre des jeunes et de proposer à ces derniers de slamer en public : le projet « Slam Aleikoum » est né. Pythagore est choisi pour être président et « slam master », l’animateur qui met l’ambiance dans ces rencontres. Pendant deux mois, durant cet été, Slam Aleikoum organise des « combats de slam », des concours dans les bibliothèques, les brochettis dans des villes, des villages, des quartiers de l’île. Les jeunes viennent lire leur texte en public et un jury, choisi au hasard dans le public, est chargé d’élire le meilleur slameur de la soirée.  Huit clubs sont alors créés comptant vingt adhérents chacun. Dans chaque lieu, une personne est choisie pour développer localement le slam. Une véritable organisation.

Lors de ses déplacements, Pythagore emporte toujours avec lui une valise, « la valise slam », une boite en métal de 20 cm qui contient les textes de slam et des fiches techniques. Il avoue que les débuts étaient difficiles : « Lorsque j’étais à Tsingoni, je rencontre un jeune et je lui demande s’il veut écrire un slam. Il répond qu’il ne s’intéresse pas à cela. Je lui propose de venir dans nos réunions.  Je lui ai dit : « Tu n’es pas obligé de rester, pas obligé d’écrire. Viens et tu verras ». Il est venu et depuis, il est devenu le représentant slam de Tsingoni ».

« Avec le slam, j’ai appris à m‘échapper de ma prison. »

R comme révolte. Pythagore est aussi un personnage. Son physique imposant cache en réalité une personne sensible presque réservée. Rien à voir avec l’animateur des soirées slam : « c’est vrai je suis réservé. Plus jeune, je me réfugiais dans les mathématiques, un peu pour fuir quelque chose. Avec le slam, j’ai appris à m‘échapper de ma prison. Le slam m‘a libéré. Il me permet de parler de tout, même des sujets interdits ». Le slam est aussi une manière de crier sa colère autrement : « Ce qui m’énerve c’est d’entendre tout ce qu’on dit sur les jeunes. On les associe à la violence, à tous nos problèmes. C’est faux ! Et le slam est la preuve que ces jeunes ont d’autres préoccupations que la bagarre. Beaucoup parlent d’amour par exemple. En réalité, beaucoup de jeunes ne demandent qu’à s’exprimer. Mais ce n’est pas tout le monde qui a la chance d’être écrivain, de donner son avis ».

T comme thèmes. Pythagore comme tout les clameurs ont des thèmes, des sujets de slam favoris : « J’écris beaucoup de slam sur l’amour, sur l’esclavage et mes racines africaines ». Il y a trois ans, Pythagore part au Rwanda et découvre  la culture des Hautes Vallées de l’Afrique, le berceau de l’Humanité : « J’ai pu ressentir cette culture africaine et les liens avec mon île. C’est de là que viennent certaines de nos croyances traditionnelles. Je ne fais d’ailleurs pas de différence entre les Noirs africains et les Noirs à Mayotte. Ce sont tous les mêmes hommes. Je n’aime pas la façon dont certains traitent les réfugiés africains à Mayotte ».

« Pour moi le slam c’est le PARTAGE ».

A comme aventure. Les rencontres qu’organise Slam Aleikoum ne s’arrêtent pas là : « Mon but c’est que le slam soit reconnu ». La formation signe des partenariats avec d’autres associations telles que les Enfants de la Lune et l’ADSM. Elle s’implique aussi dans la prévention contre le SIDA avec des opérations comme « Un slam dit, une capote offerte ». Ils ont aussi une ligne téléphonique et un blog*, et compte bien investir les cours de l’école : « on essaie de rentrer en contact avec les professeurs de français dans les écoles pour développer le concept »

G comme groupe : « Je suis le président mais en réalité nous sommes un groupe. On est aujourd’hui 400 adhérents. Notre mouvement se veut même international ». Slam Aleikoum a déjà des contacts avec Madagascar et la Réunion.

E comme expression. Le slam est avant tout un moyen de s’exprimer, de communiquer : « Contrairement à ce que l’on pense, le slam ne demande aucun effort d’orthographe. Quand j’écris, je ne fais pas attention. L’histoire, tu l’inventes dans la tête. Du moment que tu sais parler, tu es slameur. Tu peux le dire en français ou en shimaoré. Tu peux avoir six ou soixante ans, mais tu auras toujours quelques choses à dire, à raconter. Pour moi le slam c’est le PARTAGE ».

Malika Ziane

Eliasse, des projets plein la tête

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es 15 et 16 juillet, c’est à La Rochelle, en Charente-Maritime, qu’Eliasse est monté sur scène aux côtés des autres lauréats du concours 9 semaines et 1 jour. Une belle expérience pour le musicien qui représentait Mayotte, même s’il regrette de n’avoir pu se donner d’avantage, « c’est dommage dans le sens où avec un seul morceau, on n’a pas le temps de vendre un spectacle, mais aussi parce que tout le stress d’un concert repose sur une chanson. Mais j’y allais aussi dans l’optique de rencontrer des musiciens. Chaque artiste était accompagné par un groupe de 5 musiciens et 2 choristes, je n’avais jamais joué dans cette configuration et j’ai beaucoup apprécié » relate Eliasse. Une rencontre entre professionnels était également organisée en marge des concerts mais ces derniers n’ont pas tous répondu présents, chose que regrette également le musicien qui n’a pas pour autant perdu son temps et a pris contact pour sa prochaine tournée métropolitaine prévue en janvier 2011.

« J’ai eu des bons retours sur le concert aux Francofolies puisque des spectateurs ont pris contact avec moi via mon myspace. Il y a eu également un bon feeling entre les lauréats du concours 9 semaines et 1 jour » souligne Eliasse, qui a tout de même pu échanger quelques mots avec Gérald De Palmas et Féfé, qui assuraient le show sur la même scène.

 

« Tsenga 2 » en enregistrement

 

A peine le temps de profiter de la quiétude mahoraise en période de vacance scolaire, que le musicien prépare de nouveau ses valises pour repartir en Bretagne cette fois, où il va travailler avec Mikidache et M’toro Chamou à l’enregistrement de « Tsenga 2 » durant un mois. Dans un lieu tenu secret, loin de tout, les trois compères vont répéter puis enregistrer les morceaux travaillés en amont lors d’une précédente séance de travail à Mayotte au mois de mai.

Les trois artistes vont collaborer avec le batteur Brice Wassy – qui a accompagné entre autres Manu Dibango, Salif Keita et Busi Mhlongo – et François Puyalto, bassiste de renom qui a tourné récemment avec Emily Loizeau. « Nous voulions des musiciens expérimentés qui puissent eux-aussi apporter leur pierre au projet ». Abdallah, percussionniste, membre du groupe d’Eliasse, fera également partie de l’aventure, de même que Bo Houss et Zaïnouni, pour des collaborations sur l’album. « L’idée de Tsenga 2 est de mettre sur la table des chansons de chacun et de les travailler ensemble pour que le résultat soit un vrai mélange », explique Eliasse. La sortie de l’album est prévue pour la fin du premier semestre 2011, et sera accompagnée d’une tournée en avril-mai en métropole, en juin à La Réunion et en juillet à Mayotte. La production, Bouquin Affamé, qui avait déjà produit le premier album Tsenga met clairement les moyens pour que le projet rencontre un large public.

 

Marion Châteauneuf

 


 

Trois concerts en novembre

Afin de préparer son nouvel album, mais aussi pour mieux appréhender la tournée métropolitaine, Eliasse et son groupe organiseront trois concerts en novembre dans des lieux largement connus du public mahorais. Le batteur malgache, Jimmy, sera de la partie aux côtés d’Abadallah, Manu et bien sûr Eliasse. Le groupe communiquera plus largement sur ces évènements dans un avenir proche mais on sait d’ores et déjà que les fonds récoltés serviront à financer la tournée métropolitaine de janvier, pour lesquelles quatre dates sont déjà calées à Paris, Tours, Châteauroux et Vendôme.

01/09/10 – Indexation : les instituteurs continueront à lutter

Comme il fallait s'y attendre, le syndicat majoritaire des enseignants du primaire, le Snuipp Mayotte conduit par son secrétaire général Rivo, a réagit immédiatement à l'annonce par Marie-Luce Penchard que l'indexation des salaires à Mayotte n'est "pas envisagée, ni souhaitable" (voir FI lundi 30 août). "La Ministre de l'outre-mer a renouvelé le refus du gouvernement de traiter les fonctionnaires qui exercent à Mayotte comme leurs homologues ultramarins. Donc, non seulement l'Etat viole la loi de juin 1950 en maintenant le statut quo mais il accentue le sentiment d'injustice", s'indigne Rivo dans un communiqué transmis mardi. "Le conseil syndical du SNUIPP Mayotte se réunira le vendredi 3 septembre ; les militants du syndicat décideront à cette réunion des actions à prendre pour s'opposer à la pérennisation de cette discrimination salariale."

On peut donc s'attendre à une nouvelle grève dans les semaines à venir. Pour l'heure, le syndicat appelle les enseignants du premier degré à suivre la grève nationale du mardi 7 septembre pour la défense des retraites, de l'emploi et du pouvoir d'achat. Par ailleurs, le syndicat a été reçu lundi par le nouveau vice recteur pour l'informer de leurs différentes revendications. Le syndicat reste septique sur l'affirmation de M. Perrin sur sa capacité à accueillir tous les enfants de 3 ans en maternelle.

Le vice recteur s'est engagé à demander au Préfet d'intervenir auprès des maires afin que ces derniers assument leurs responsabilités en matière de construction d'écoles et de fournitures scolaires, de même il fera remonter au ministère la demande au sujet de l'indexation des salaires. "Pour finir, la délégation du Snuipp Mayotte s'est engagé à adopter une démarche constructive avec l'administration et a demandé au nouveau vice recteur un véritable dialogue social", annonce le syndicat, qui espère "mais sans grande conviction quand même, que le Vice Recteur ne tombera pas dans les travers de ses prédécesseurs".

01/09/10 – Festival Milatsika 2010, la programmation est close

La 4ème édition du festival Milatsika se tiendra les 15 et 16 octobre prochains à Chiconi. Au programme, une bonne dizaine de talents locaux et internationaux. Vendredi 15 octobre, la scène accueillera en début de soirée Nawal, l'artiste comorienne, qui sera accompagnée par les femmes de la lune. Suivra le collectif Maymad, mêlant talents de Mayotte et de Madagascar, à savoir Abou Chihabi, Del, Zama Colo, Vilon'androy, Monja et Mémé. Le groupe Sarandra Beloba, les malgaches de Fort Dauphin, enflammera la soirée avec leurs rythmes mangaliba et sarandra. Ils laisseront la place à Bo Houss et ses complices, puis ce sera le groupe ivoirien Talehi, qui présentera son show tant musical que visuel.

Le lendemain, samedi 16 octobre, la programmation sera tout aussi chargée. Jimmy démarrera la soirée avec son m'godro traditionnel, avant de laisser la place à Mami Bastah, lauréat malgache du prix Musiques Océan Indien 2009. Puis ce sera Zaïnouni qui prendra le relais, suivie de Gérard Louis qui fera vibrer le public aux rythmes du Sega mauricien. Enfin, Lathéral clôturera ce 4ème festival Milatsika. Nous reviendrons évidemment en détails sur cet évènement, mais sachez que le programme intégral sera bientôt disponible en ligne sur le site officiel du festival : www.festivalmilatsika.com

01/09/10 – Justice : Comparution à venir pour aide au séjour d’étrangers

Jeudi matin, la police de l'air et des frontières est intervenue dans le quartier Caro Boina à Koungou pour interpeller des habitants suspectés de favoriser l'aide au séjour d'étrangers en situation irrégulière. Huit personnes ont été mises en garde à vue au CRA. Celles-ci affirment avoir été violentées, ne pas avoir pu se rendre aux toilettes et ne pas avoir reçu à manger ni à boire à 18 heures, heure approximative de la rupture du jeûne en ce mois de ramadan. "J'ai demandé à boire à 18 h, on m'a répondu qu'on n'était pas au restaurant" raconte l'un d'entre eux alors qu'une dame explique de son côté que des hommes de la PAF l'appelaient "Chérie" de manière suggestive. Les habitants sont sortis le lendemain à 10 h de leur garde à vue. Ils estiment ne pas avoir été traités avec le minimum de respect et considèrent être en règle quant à leurs compteurs d'électricité. La commissaire Maureille de la PAF explique l'intervention de manière bien différente.

"Ces personnes fournissaient de l'électricité grâce à des branchements anarchiques à des personnes en situation irrégulière. Les clandestins payaient 40 € par mois, soit bien plus que leur consommation réelle. Ils étaient de plus logés dans des sous-sols ou des bangas indignes. Ces personnes exploitent la misère des autres. Ils ont par ailleurs été très bien traités lors de leur garde à vue. Nous respectons les croyances de tout le monde, d'ailleurs ils ont pu manger et boire dès lors qu'ils l'ont souhaité." Mme Maureille précise dans cette histoire que c'est bien la PAF qui a demandé la réquisition d'EDM et non l'inverse comme semblent le penser les gardés à vue. Parmi les habitants de Koungou, une personne a été mise hors de cause, 2 ont reçu un rappel à la loi et les autres sont convoquées devant le tribunal correctionnel le 16 février 2011.

31/08/10 – LDM : Sortie de cirse

La vingtaine de salariés de la laiterie de Mayotte qui observent depuis lundi dernier un "mouvement d'humeur" ont manifesté lundi matin en défilant des locaux de l'entreprise jusqu'au rond point de la barge. Ces derniers, qui réclament toujours la réintégration d'un de leur collègue licencié la semaine dernière pour faute grave, ont été rejoints par une partie du personnel de la société des eaux et boissons de Mayotte (SEBM), qui appartient au même groupe que la laiterie de Mayotte. Les protestataires, représentés par l'organisation syndicale FO, ont accepté de s'asseoir à la table des négociations avec des membres de la direction vers 14h lundi. Grace à la médiation menée par la direction du travail, en fin de soirée, les deux partis seraient tombés d'accord sur la rédaction d'un protocole de sortie de crise reprenant les propositions de reclassement proposées par la direction aux salariés jeudi dernier. Selon des informations du représentant de FO assis à la table des négociations, le protocole, s'il est accepté par l'intéressé, sera présenté aux salariés par les représentants du personnel ce mardi matin, pour une reprise du travail convenu à la même date.

Ramatou Bamana candidate UMP à Chirongui

 
 

Les élections cantonales de 2011 ne se dérouleront que dans 5 mois, mais les candidats sont déjà dans les starting-blocks. Ce dimanche, la section communale de l’UMP organisait une primaire pour désigner son candidat. En l’occurrence, c’est une candidate qui est sortie gagnante, Ramatou Bamana, demeurant à Poroani. Celle-ci a devancé El Hadj Saïd Omar et Hamada Haïdar. Mais pour Djinouri Ali, secrétaire général de la section UMP de Chirongui, tout n’a pas été fait dans les règles de l’art. « Je ne conteste pas le choix de Mme Bamana. Toutefois, la procédure de vote n’a pas été respectée. Les élections ont été organisées sans que le secrétaire général que je suis et le président de la section communale n’ait signé quoique ce soit. Nous aurions du faire les convocations, donner les instructions pour la campagne et les listes des militants aux 3 candidats. Or il s’avère que seule Mme Bamana a pu avoir cela » regrette-t-il.

 
 Celui-ci craint que ses éléments conduisent à une ou plusieurs candidatures dissidentes de l’UMP et que le parti perde comme en 2004 le canton de Chirongui. « Des éléments extérieurs au canton, notamment chez les Jeunes UMP, ont été manipulés par des personnes haut placées au sein de l’UMP territoriale pour favoriser certains candidats. J’avais demandé d’arrêter les élections au vu du climat tendu qui a entouré ces primaires. Mais, cela n’a pas été fait. Des sanctions doivent tomber et nous devons dans les 8 mois qui arrivent se réunir pour trouver un candidat consensuel. »

31/08/10 – Un système d’information sur l’eau au service de politiques publiques de l’eau

Le schéma national des données sur l'eau (SNDE), élaboré par l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema), a été approuvé par les ministres chargés de l'écologie, des collectivités territoriales et de l'outre-mer, de la santé, de l'agriculture et de l'alimentation. Ce schéma organise les données du système d'information sur l'eau (SIE) et les contributions de l'ensemble des acteurs dans sa mise en oeuvre. L'objectif est de construire un système d'information sur l'eau au service de politiques publiques de l'eau orientées par la connaissance. La loi sur l'eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006 a confié à l'Onema la coordination technique du SIE, système d'information sur l'eau, les milieux aquatiques, leurs usages et les services publics d'eau et d'assainissement.

Son référentiel technique, qui assure sa cohérence et s'impose à l'ensemble de ses contributeurs, est composé d'un schéma national des données sur l'eau (SNDE) et de documents techniques annexes. Le portail web "www.eaufrance.fr" est le point d'entrée du système d'information sur l'eau : il donnera accès, progressivement et à travers les autres sites "eaufrance", à l'ensemble des informations du SIE. Un outil donc très utile pour nos élus et techniciens des collectivités locales travaillant dans le domaine de l'eau.

31/08/2010 – Politique : Election cantonales

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e mois de mars 2011 rentrera à coup sûr dans l’histoire de Mayotte. Après les élections cantonales, l’assemblée érigera le département de Mayotte. Le rêve de beaucoup d’anciens deviendra réalité, mais pour les élus en place il faudra se retrousser les manches pour gagner les nombreux défis que Mayotte devra affronter. Le premier d’entre eux sera de finaliser les outils permettant la levée de taxes locales.

Il faudra également préparer l’entrée de notre Collectivité au sein des régions ultrapériphériques européennes et accompagner le développement économique de l’île. Ce scrutin de 2011 sera le premier dans lequel les nombreux partis seront vraiment jugés sur un projet (du moins faut-il l'espérer) autre que la départementalisation, enfin acquise.

Chacun d'entre eux pourra tester son poids électoral au sein de la société mahoraise. Il est pratiquement certain qu’aucun d'entre eux ne pourra, sauf miracle, former une majorité à lui tout seul. On se dirige donc vers une majorité “macédoine”, terme utilisé par les détracteurs de la majorité présidée par Ahamed Attoumani Douchina, car composée de partis hétéroclites (UMP, Nouveau Centre, PS).

En effet, l’UMP qui a le nombre de conseillers le plus élevé (8) doit en renouveler 5. Parmi eux figurent notamment le président actuel Ahamed Attoumani Douchina (Kani-Kéli) et son 3e vice-président Hadadi Andjilani (Ouangani). Il semblerait que l’UMP soit partie pour présenter un candidat dans chaque canton renouvelable. Il faudrait donc un véritable miracle (gagner 7 sièges) pour que l'UMP forme à elle toute seule une majorité avec les 3 conseillers élus en 2008 (Zaïdou Tavanday, Assani Ali et Ali Bacar).

"Nous sommes résolument à droite et notre objectif est de diriger le conseil général. Nous voulons montrer aux petits partis (NDLR : la Fédération des partis progressistes) que nous sommes là pour préparer la destinée de Mayotte", assène fermement Ali Souf, secrétaire départemental de l'UMP. Du côté du Nouveau centre, le discours est similaire, à une nuance près : le parti se dit ouvert à toute discussion quelle que soit la formation politique, à condition que l'intérêt supérieur des Mahorais prime.

"Nous sommes un parti de centre droit et nous voulons peser au conseil général pour être des partenaires respectés et respectables. Nous voulons mettre fin aux monopoles et développer une économie de marché à visage humain", explique pour sa part M'hamadi Abdou "Alain", délégué départemental du NC. Avec 4 élus pour l'instant, le NC doit remettre en jeu les sièges d'Alain (Bandraboua) et de Madi Chanfi Ahamada (M'tsangamouji) qui ne se représente pas. L'objectif est d'une part d'accroître le nombre de conseillers et une fois dans la majorité de sortir la CDM d'une situation budgétaire déficitaire. Le NC devrait investir des candidats partout sauf à Pamandzi, Kani-Kéli et Ouangani.

Les progressistes (PSM, PCRM, MPM, Alliance, Verts, Union du renouveau, Modem, Néma) ont pris l'engagement de ne pas partir en ordre dispersé en ne présentant qu'un seul candidat par canton. Le pari semble difficile à tenir, mais on devrait en savoir plus à la fin du mois de septembre. D'autant plus que le Néma de Saïd Omar Oili ne semble plus être sûr de faire partie de cette coalition ayant pour but de barrer la route de l'hémicycle Bamana à l'UMP.

S'il y a une formation qui a tout à gagner de ce scrutin, c'est le MDM. Ayant élu 5 conseillers en 2004 et 2008, le MDM a vu tous ses élus lui tourner le dos. Aujourd'hui, l'objectif est de réintégrer le conseil général avec des personnes "sûres". Les efforts se feront sur 5 cantons uniquement, avec pour tête d'affiche Daniel Zaïdani (militant de l'association Oudaïlia haqui za Mmaoré) à Pamandzi, Darcaoui Toiliha (suppléant du sénateur Giraud) à Bandrélé et Abdourahamane Ravoay à Kani-Kéli.

Le PS est quant à lui en pleine crise de leadership. Malgré ses succès en 2008 (deux conseillers généraux élus, la mairie de Tsingoni arrachée à l'UMP) le parti semble faire du surplace. Récemment, le maire de Bandraboua (bastion du PS à Mayotte), Fahardine Ahamada s'était plaint du manque d'action du parti et reproche à Ibrahim Aboubacar de ne pas jouer son rôle de secrétaire général. Y aura-t-il une réconciliation ou le parti implosera-t-il comme en 2002 avec la candidature dissidente de Raos aux législatives ? Seul l'avenir nous le dira.

 

Faïd Souhaïli

 


 

Les cantons renouvelés en 2011

Cantons

Conseiller général actuel

Partis et candidats déclarés

Kani-Kéli

 

Ahamed Attoumani Douchina (UMP)

UMP

MDM (Abdourahamane Ravoay)

Koungou

Hariti Bacar (UMP)

UMP

PSM

NC ?

Bandrélé

Mustoihi Mari (Modem)

Modem

UMP

MDM (Darcaoui Toiliha)

NC

M'tsangamouji

Madi Chanfi Ahamada (NC)

NC ?

UMP

Chiconi

Ishaka Ibrahim (UMP)

UMP

NC

Ouangani

Hadadi Andjilani (UMP)

UMP

 

Bandraboua

M'hamadi Abdou (NC)

NC (M'hamadi Abdou)

MDM (Rahania Madi)

UMP

PS ?

Pamandzi

Fadul Ahmed Fadul (UMP)

UMP

MDM (Daniel Zaïdani)

Chirongui

Ali Halifa (élu sous l'étiquette MDC)

 

 

 

Comment les partis choisissent les candidats ?

En ce qui concerne les grosses formations (UMP, MDM, Nouveau centre) la procédure de désignation des candidats est stricte. Cette année, les partis tiennent plus que tout à éviter les candidatures dissidentes. Aussi, il revient aux sections communales de désigner leur candidat, soit par un vote des adhérents, soit par désignation du bureau. "On ne fait que valider les propositions des sections locales", expliquent d'une même voix Ali Souf secrétaire départemental de l'UMP et Ali Mohamed, secrétaire général du MDM.

Par le passé, certains candidats avaient rouspété contre le favoritisme exercé par l'état-major territorial au sein des sections communales. Si certains élus ne sont pas désignés par leur section locale, ils pourraient tenter néanmoins l'aventure sans l'investiture de leur parti. Mais dans ce cas-là les risques de défaite sont accentués.

Pour les autres partis, notamment les progressistes, la logique voudrait que chaque leader se présente dans son fief (Raos à Koungou, Alidina à M'tsangamouji, Kamal Ibrahim à Chirongui) et qu'un arrangement soit trouvé dans les autres cantons.

30/08/10 – Pas d’indexation pour les fonctionnaires de Mayotte

Le 17 juin dernier, le sénateur de Mayotte Soibahadine Ibrahim Ramadani avait publié une question dans le journal officiel du Sénat concernant la revendication d'indexation des salaires de la fonction publique territoriale, menée par les instituteurs de l'île. La réponse de la ministre de l'Outremer Marie-Luce Penchard n'a été publiée que le 26 août dernier, et ne diffère pas des propos qu'avait tenu le secrétaire d'Etat à la fonction publique au Sénat lorsqu'il avait été interrogé par le sénateur Adrien Giraud. Voici l'intégralité de la réponse de la ministre :

"Pour les fonctionnaires, la loi de programme pour l'outre-mer du 21 juillet 2003 a permis de mettre en place un important dispositif d'intégration des agents publics exerçant à Mayotte dans les trois fonctions publiques. Ce processus, qui doit être achevé au plus tard le 31 décembre 2010, s'est traduit par la publication de plus d'une trentaine de décrets en Conseil d'État. Les agents intégrés par cette voie ont pu voir leur situation sensiblement améliorée tant en termes de garanties d'emploi que de niveau de rémunération et d'évolution de carrière. Cette amélioration a bien évidemment concerné, dès 2005, le corps des instituteurs de la fonction publique de l'État recrutés à Mayotte, créé par décret du 14 février 2005. Il convient, en outre, de préciser que, dans le cadre de ce processus, des dispositions d'amélioration ont été prises par décret du 4 septembre 2006 au bénéfice des enseignants du premier degré relevant du corps spécifique des instituteurs de Mayotte.

Un protocole d'accord signé le 8 avril 2009 à Mayotte a conforté notablement les conditions d'intégration dans les corps et les cadres d'emplois transitoires de la fonction publique de l'État et de la fonction publique territoriale initialement prévues. L'ensemble des agents intégrés bénéficient d'un régime indemnitaire rénové (en tout état de cause, quelle que soit la fonction publique dont ils relèvent, aucun agent ne peut se trouver dans une situation moins favorable que précédemment) d'une évolution de carrière et de grilles indiciaires plus favorables par rapport à leur situation antérieure. Ainsi, le dispositif mis en place se traduit par une amélioration concrète et sensible de la situation des agents publics, tant en matière de rémunération que de garanties d'évolution.

Compte tenu des priorités du pacte pour la départementalisation de Mayotte que le Gouvernement s'attache à mettre en oeuvre, du contexte général budgétaire contraint et de l'amélioration significative de la situation des agents publics à Mayotte, qui résulte des mesures récemment prises, il n'est pas envisagé, ni souhaitable, de créer à Mayotte un régime de sur-rémunération supplémentaire. Le Gouvernement s'attache par ailleurs à améliorer la situation concrète des salariés et des personnes les plus fragiles : le plafond de la sécurité sociale pour le calcul des retraites a ainsi été revalorisé en juillet, et le minimum vieillesse et l'allocation adultes handicapés feront l'objet d'une augmentation avec effet rétroactif au 1er avril 2010."

30/08/10 – Elections à la Chambre des métiers et de l’artisanat

La date des élections des chambres de métiers et de l'artisanat au 13 octobre 2010. Conformément aux dispositions du décret introduisant un nouveau dispositif électoral pour les chambres de métiers et d'artisanat, les déclarations de candidature sont déposées à partir du mercredi 1er septembre 2010 jusqu'au vendredi 10 septembre à 12h00 par un mandataire ayant qualité d'électeur, à la préfecture (au SGAER/BAPIC). A cet effet, la liste déposée doit indiquer expressément : le titre de la liste présentée ainsi que les noms de famille et le cas échéant d'épouse, les prénoms, le sexe, la date et le lieu de naissance, la profession, la catégorie d'activité, le n° d'immatriculation au répertoire des métiers et l'adresse du siège de l'entreprise de chacun des candidats.

Cette déclaration comporte la signature de chaque candidat qui établit un mandat signé de lui, confiant au mandataire de la liste le soin de faire toutes déclaration et démarches utiles à l'enregistrement de la liste. Les listes doivent être accompagnées des mandats, des attestations sur l'honneur signées par chaque candidat (immatriculation au RM depuis plus de 2 ans et à jour des obligations sociales et fiscales – CSSM et CACM) sous peine d'irrecevabilité de la candidature. La campagne électorale débute le mercredi 29 septembre et se termine le 12 octobre 2010 à minuit, après publication des listes de candidature jugées recevables par la préfecture.

Pour être complète, une liste doit comprendre 5 candidats. Chaque liste comporte u moins 4 candidats pour chacune des catégories qui regroupent les activités, dont au moins 2 pour chacune des catégories doivent figurer parmi les 18 premier candidats de chaque liste. Chaque liste comporte au moins un candidat de chaque sexe au sein de chaque tranche de quatre candidats. Une note concernant les modalités de la propagande électorale sera mise à la disposition des candidats au secrétariat de la CMA -place Mariage à Mamoudzou, et au secrétariat général pour les affaires économiques et régionales, à la préfecture.

30/08/10 – Une action pour les redoublants de terminale

Samedi matin, les familles des élèves ayant échoué au baccalauréat l'an dernier et n'ayant pas été repris en terminale cette année se sont réunis à Cavani Mamoudzou. Ils sont une soixantaine d'élèves dans cette situation, alors que l'ancien vice recteur avait affirmé que tous les candidats échouant au bac pour la première fois seraient acceptés en redoublement. Les familles ont décidé de lancer une action au cours de la semaine pour en appeler au conseil général ou à la préfecture.

30/08/2010 – Rapport préliminaire des Naturalistes

 

{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}i les atouts de Mayotte pour son inscription dans la liste des sites préservés sont indéniables, les exigences de ce classement, qui passe par la mise en place d'une véritable politique d'assainissement, le développement de la recherche et du suivi du lagon et la priorité donnée à l'éducation à l'environnement, présentent aussi d'importants obstacles. En plus du prestige qu'il confèrerait, ce classement permettrait de mieux préserver le patrimoine naturel mahorais et favoriserait le développement d'une économie touristique respectueuse de ce patrimoine exceptionnel.

Inscrire le lagon de Mayotte au Patrimoine mondial de l'Humanité, comme celui de la Nouvelle-Calédonie ajouté le 7 juillet 2008… Et pourquoi pas ? Cette proposition a été évoquée pour la première fois lors du Grenelle de la mer qui s'est tenu à Mayotte en mai 2009, et a notamment été soutenue par Jérôme Bignon, président de l'Agence des aires marines protégées et du Conservatoire national du littoral et des espaces lacustres. Désormais, grâce au travail effectué par les Naturalistes, le projet devient tout à fait réalisable. "Ce document est un argumentaire sur lequel les élus et les responsables de l'Etat pourront piocher pour savoir si l'inscription est souhaitable", explique Michel Charpentier, le président de l'association.

Ce dossier d'une quarantaine de pages permettra aux élus et à l'Etat d'appréhender la solvabilité du projet de classement au patrimoine de l'Unesco, et de montrer ses avantages et ses contraintes. "Tous les réseaux inscrits sur la liste entrent dans un réseau de soutien international avec un appui technique et financier pour la mise en place de plans de gestion ou la formation du personnel", précise Arthur Musy.

L'Etat pourra aussi débloquer des fonds spéciaux pour mettre en valeur le patrimoine de Mayotte. "Cela permettrait aussi de développer l'île en plaçant le patrimoine naturel au centre, et créer un cercle vertueux car la préservation de l'environnement attirera davantage de touristes", ajoute l'étudiant.

 

Un patrimoine naturel exceptionnel et des caractéristiques rares au niveau mondial

 

Sur les 10 critères de sélection, un seul suffit pour pouvoir être candidat et Mayotte en remplit déjà 3 : les critères esthétique (VII), de représentativité de processus écologiques et biologiques (IX) et d'habitats naturels menacés (X). Avec un des lagons les plus grands du monde doté d'une double barrière, un littoral encore très peu bétonné, la confluence des courants marins de Madagascar, de la côte est-africaine et de la mer Rouge favorisant la biodiversité, des habitats remarquables comme les coraux, la mangrove, les herbiers et les plages de ponte, et la présence d'espèces menacées comme la baleine à bosse, le dugong ou les tortues marines, Mayotte a toutes les chances d'être un jour inscrite sur la liste indicative des sites sélectionnés par la France.

Mayotte fait en effet partie des 34 "points chauds" de biodiversité identifiés par Conservation international et parmi les 238 éco-régions cruciales pour la conservation de la biodiversité définies par le WWF. L'île est également recensée comme une des 218 zones d'endémismes pour les oiseaux au niveau mondial, et 5 espaces sont susceptibles d'être désignés au titre de la convention de Ramsar sur la protection des zones humides.

En outre, la biodiversité qu'abrite Mayotte et son lagon demeure encore en grande partie inconnue, comme en témoignent la découverte régulière de nouvelles espèces animales ou végétales au cours d'inventaires. Selon l'océanologue Bernard Thomassin, on estime entre 6.000 à 8.000 le nombre d'espèces marines réelles alors que seulement 1.200 à 1.300 espèces ont été recensées. Mayotte possède ainsi un patrimoine naturel exceptionnel, avec certaines caractéristiques rares au niveau mondial.

 

Le classement pourrait permettre une réappropriation de leur patrimoine par les Mahorais

 

Le critère V, qui concerne une utilisation traditionnelle du territoire ou de la mer qui soit représentative d'une culture, pourrait également être sollicité dans le cas d'une inscription de bien mixte (patrimoines à la fois naturel et culturel). Les pratiques traditionnelles mahoraises comme la pêche au djarifa, sur laquelle une étude est actuellement menée par le parc marin pour savoir si elle se révèle compatible avec la préservation de l'environnement, la navigation en pirogue, qui pourrait ainsi faire l'objet d'une dérogation pour être autorisée à l'ensemble du lagon et non plus limitée aux 300 mètres réservés aux engins de plage, ou encore les zyaras, lieux sacrés habités par des esprits, illustrent bien le rapport de la société avec son environnement. Intégrer le critère culturel serait une reconnaissance supplémentaire de la culture traditionnelle mahoraise et faciliterait ainsi l'adhésion de la population à ce projet de classement.

En outre, le classement de Mayotte serait un argument de taille en faveur de la création d'un observatoire de la mangrove, évoqué par la Daf, et d'un observatoire de la faune sauvage, promu par l'ONCFS, qui permettrait de mieux connaître leur extraordinaire biodiversité. Par son caractère prestigieux, le classement pourrait aussi permettre une réappropriation de leur patrimoine par les Mahorais et les sensibiliser davantage à la nécessité de le préserver.

 

Julien Perrot

 


 

La détermination de l'Etat est indispensable

 

Pour une candidature de Mayotte au Patrimoine mondial de l'Humanité

Les étapes d'un long processus

La première étape pour l'inscription au patrimoine mondial est l'inscription sur la liste indicative réalisée par chaque Etat, qui dresse tous les ans un inventaire des sites culturels et naturels les plus importants à l'intérieur de ses frontières. Chaque site inscrit sur cette liste doit ensuite préparer un dossier de proposition d'inscription. Ce dossier doit présenter le caractère unique, et justifier de sa "valeur universelle exceptionnelle" en fonction des critères définis par le Comité du patrimoine mondial.

La proposition d'inscription doit alors être préparée par un comité technique et avec le concours de nombreux partenaires, politiques, scientifiques et associations. Il serait également intéressant pour Mayotte de s'associer avec des ONG internationales comme le WWF ou Birdlife, pour donner une crédibilité internationale à la candidature. Ce dossier doit aussi et surtout faire ressortir la détermination de l'Etat à préserver et valoriser le site, et les outils juridiques, techniques et financiers dédiés à cette tâche. Une fois le dossier rédigé, la candidature peut être déposée au Comité, qui envoie sur place des experts de ses organisations consultatives que sont l'UICN et l'Icomos, pour évaluer les mesures de protection et les caractéristiques du site.

Dans un souci d'établir une liste du patrimoine mondial "représentative, équilibrée et crédible", le Comité du patrimoine a établi une stratégie globale en 1994, visant à un équilibre entre les types de biens représentés et leur répartition géographique, les biens culturels situés en Europe étant bien trop représentés. La priorité est donc aujourd'hui donnée aux sites naturels et mixtes dans des régions du monde encore sous-représentées, ce qui est le cas de Mayotte.

 

L'engagement politique des acteurs locaux en faveur de l'environnement

 

Mais avant ce classement, il reste à régler les problèmes de la gestion de l'eau, de l'assainissement, de la collecte et du traitement des macro-déchets rejetés dans le lagon qui continue de s'envaser, qui menacent tous la durabilité du bien. Même si les activités humaines à Mayotte ne respectent pas encore la "valeur universelle du bien" et ne sont pas écologiquement et culturellement durables, il est néanmoins possible de déposer un dossier de candidature assorti d'un plan d'action définissant les mesures correctives requises dans un laps de temps indiqué.

Dans son "livre blanc" adopté en octobre 2003, le conseil général évoque le développement durable et envisage de nombreuses actions en faveur de la préservation de l'environnement. Ces actions visant à l'amélioration des eaux ou à la protection des espèces vulnérables constituent des bases importantes en vue d'une candidature, car elles traduisent l'engagement politique des acteurs locaux en faveur de l'environnement.

Au niveau national, la biodiversité française est essentiellement ultramarine, c'est pourquoi le conseil interministériel de l'Outremer a lancé en novembre 2009 l'Initiative française pour la conservation et la gestion de la biodiversité ultramarine (Ifrebiom).

 

Un cercle vertueux qui développe le tourisme en préservant l'environnement

 

Le tourisme durable fait partie des contraintes de ce label patrimoine mondial, ce qui exclut un tourisme de masse avec la construction d'hôtels gigantesques sur les plages ou l'utilisation des jets-skis, source de dérangement pour les espèces marines. L'Unesco encourage fortement à associer la population aux activités touristiques durables pour qu'elle puisse profiter des retombées positives du tourisme et que se crée un cercle vertueux : le tourisme se développe grâce au label qui est conservé uniquement si l'environnement est préservé. Une partie des profits générés par le développement de l'activité touristique peut ainsi être allouée à la préservation de l'environnement et ainsi renforcer la qualité touristique.

Les sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial connaissent une augmentation significative de leur fréquentation touristique dès la première année et la notoriété qu'apporte le label attire une clientèle internationale à fort pouvoir d'achat. Par exemple, la fréquentation de la citadelle Vauban à Belfort a augmenté de 20% dès le premier été, et celle de Carcassonne de 30% en deux ans après son classement. L'intérêt suscité par les biens du patrimoine mondial est tel que l'industrie touristique basée sur ces quelques 911 sites est estimée à plus de 1.000 milliards de dollars.

Il faut donc se saisir de ce dossier rapidement pour ne pas que la dégradation de l'environnement devienne irréversible et pour profiter de la dynamique générée par la création du parc marin. D'autant que le processus peut s'avérer très long… La cité épiscopale d'Albi avec la cathédrale Sainte-Cécile, qui vient d'être inscrite au patrimoine mondial cet été, a dû attendre 14 ans avant de passer de la liste indicative de la France à la candidature officielle.

 

Julien Perrot

 

Retrouvez la liste des sites classés sur http:/whc.unesco.org

 


 

La Réunion inscrite au patrimoine mondial de l'humanité

 

L'île de la Réunion a fait son entrée au patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco, qui y a inscrit dimanche 1er août son parc national. La décision a été prise à Brasilia par le Comité du patrimoine mondial de l'Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) réuni à Brasilia pour sa 34ème session. La cité épiscopale d'Albi, deuxième site candidat pour la France, a également été inscrite.

Le parc national de la Réunion, créé en 2007, abrite "des forêts subtropicales, des forêts tropicales humides et des landes constituant une remarquable mosaïque d'écosystèmes et de paysages visuellement séduisants", a déclaré l'Unesco dans un communiqué. Cet espace comprend le cœur du parc national, auquel s'ajoutent le piton d'Anchaing dans le cirque de Salazie, le piton de Sucre et la chapelle dans le cirque de Cilaos, les sites de la Grande Chaloupe et de Mare Longue. La Réunion avait proposé sa candidature depuis trois ans. C'est le 35ème site français à être enregistré au Patrimoine mondial de l'Humanité.

Les ministres Jean-Louis Borloo (Ecologie), Marie-Luce Penchard (Outremer) ainsi que la secrétaire d'Etat Chantal Jouanno (Ecologie) se sont réjouis du classement des "Pitons, cirques et remparts de l'île de la Réunion" sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco. Dans un communiqué commun, les trois membres du gouvernement soulignent que "cette inscription est l'aboutissement d'un travail de longue haleine, piloté par le parc national de la Réunion, auquel se sont associés, avec enthousiasme et conviction, la population réunionnaise ainsi que toutes les composantes de la société civile de l'île".

"Ce classement représente une opportunité supplémentaire de développement" pour les Réunionnais qui "grâce à ce label exceptionnel, s'attacheront à conserver, à préserver et à mettre en valeur les richesses uniques de leur île pour les générations futures", soulignent-ils.

 


 

Petit historique de la création du Patrimoine mondial de l'Humanité

 

L'idée de créer un mouvement international pour protéger le patrimoine est née après la Première Guerre mondiale. L'événement qui a suscité une prise de conscience internationale particulière a été la décision de construire le barrage d'Assouan en Egypte, qui aurait inondé la vallée où se trouvaient les temples d'Abou Simbel, trésors de la civilisation de l'Egypte ancienne.

En 1959, l'Unesco a décidé de lancer une campagne internationale à la suite d'un appel des gouvernements égyptien et soudanais. La recherche archéologique dans les zones qui allaient être inondées a été accélérée et les temples d'Abou Simbel et de Philae ont été démontés, déplacés et réassemblés.

La campagne a coûté environ 80 millions de dollars, la moitié provenant de dons d'une cinquantaine de pays, ce qui a démontré l'importance d'un partage des responsabilités entre pays pour préserver les sites culturels exceptionnels. Ce succès a été suivi d'autres campagnes de sauvegarde, notamment pour sauver Venise et sa lagune (Italie) et les ruines archéologiques de Mohenjo Daro (Pakistan) et pour restaurer l'Ensemble de Borobudur (Indonésie).

L'Unesco, avec l'aide du Conseil international des monuments et des sites (Icomos), a parallèlement amorcé la préparation d'un projet de convention sur la protection du patrimoine culturel. Une conférence à la Maison-Blanche à Washington, en 1965, a demandé la création d'une "Fondation du patrimoine mondial" qui stimulerait la coopération internationale afin de protéger "les lieux, les paysages et les sites historiques les plus extraordinaires pour le présent et l'avenir de toute l’Humanité". En 1968, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a formulé des propositions analogues à ses membres.

Ces propositions furent présentées à la conférence des Nations-Unies sur l'environnement humain à Stockholm en 1972, qui ont conduit à l'adoption de la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel par la conférence générale de l'Unesco le 16 novembre 1972. Le Comité du patrimoine mondial qui se réunit une fois par an et est composé de représentants de 21 Etats parties à la Convention élus pour quatre ans par leur assemblée générale, est responsable de la mise en œuvre de la Convention, décide si un site est inscrit ou retiré de la liste (ce qui est arrivé deux fois), et détermine l'utilisation du Fonds du patrimoine mondial, aujourd'hui financé par les Etats partie à hauteur d'environ 4 millions de dollars annuels.

Alors qu'à l'entrée en vigueur de la Convention en 1975, seule une vingtaine d'Etat dont la France y adhère, on compte, depuis juin 2010, 187 Etats parties qui l'ont ratifié. Aujourd'hui, la liste du patrimoine mondial comporte 911 biens (dont 38 pour la France) constituant le patrimoine culturel et naturel que le Comité considère comme ayant une valeur universelle exceptionnelle. Cette liste comprend 704 biens culturels, 180 naturels et 27 mixtes répartis dans 151 Etats parties.

 

 


 

Les sites classés dans la région

 

Madagascar

– Réserve naturelle intégrale du Tsingy de Bemaraha

– Colline royale d'Ambohimanga

– Forêts humides de l'Atsinanana

 

Seychelles

– Atoll d'Aldabra

– Réserve naturelle de la vallée de Mai

 

Maurice

– Aapravasi Ghat

– Paysage culturel du Morne

 

Mozambique

– Ile de Mozambique

 

Kenya

– Parc national/Forêt naturelle du mont Kenya

– Parcs nationaux du Lac Turkana

– Vieille ville de Lamu

– Forêts sacrées de kayas des Mijikenda

 


 

Les projets d'inscription des Etats dans le canal de Mozambique

 

Pour les Etats situés dans le canal de Mozambique, on dénombre 4 projets pouvant directement concurrencer Mayotte. Il est donc important de faire inscrire Mayotte rapidement sur la liste indicative de la France pour que le Comité puisse évaluer les éventuelles candidatures en tenant compte de Mayotte.

Les projets de classement sont :

– Quirimbas Archipelago (Mozambique). Candidat pour une inscription en tant que bien mixte alliant la vieille ville portuaire et le patrimoine naturel marin. Couvrant divers habitats (mangroves, récifs coralliens, herbiers), le site est également un lieu de migration pour les tortues, baleines et de nombreux oiseaux migrateurs.

– Pontes de Ouro Protected Marin Area (Mozambique). Le site côtier abrite un lagon avec 400 espèces de coraux et accueille des espèces emblématiques, tortues, dugongs et oiseaux migrateurs.

– Jozani-Chwaka Bay Conservation Area, (Tanzanie). Le site associe patrimoine naturel marin et terrestre. La zone marine est composée de forêts de mangroves et de récifs coralliens.

– Ecosystème marin de l'archipel des Comores. Le bien est un bien en série qui regroupe trois entités spécifiques : le parc marin des Coelacanthes en Grande Comore, le parc marin de Mohéli, et les mangroves et le lagon de Bimbini à Anjouan.

 


 

Les atouts de Mayotte pour une éventuelle inscription

par Arthur Musy

 

Critère VII, une beauté exceptionnelle

Ce critère ne peut être évalué sur des bases objectives, mais il y a des signes qui ne trompent pas, et qui laissent les visiteurs qui se rendent à Mayotte sous le charme.

Ce qui frappe à Mayotte c'est l'omniprésence de la végétation verte et dense, qui donne à l'île un aspect sauvage. Les villages se sont établis en fond de baie, derrière la mangrove, ce qui les rend peu visibles depuis le large. Le littoral faiblement urbanisé est bien préservé. Il est découpé par une succession de pointes et des baies, points de rencontre entre "l’île verte" et le bleu du lagon. De nombreuses plages ceinturent Mayotte, souvent bordées de végétaux, comme des badamiers, cocotiers ou baobabs. Le sable de ces plages est le plus souvent composé de sédiments volcaniques qui lui donnent une coloration sombre, mais l'on trouve également certaine plages de sable blanc, situées sur les pointes et les îlots, qui donnent du relief à la ligne d'horizon.

Les camaïeux de bleu qui habillent le lagon offrent des dégradés spectaculaires, avec des variations de couleurs particulièrement remarquables au niveau des passes et de la barrière de corail, accentués à marée basse.

Mais la qualité esthétique de Mayotte ne se limite pas à la surface. Elle est considérée par les plongeurs comme un site de grande qualité, avec ses paysages sous-marins et ses coraux multicolores. La vie qui se développe au niveau des passes et des récifs donne des paysages divers mais toujours remarquables.

 

Critère IX. Exemples représentatifs des processus écologiques et biologiques en cours.

Les eaux de Mayotte abritent une biodiversité d'une richesse exceptionnelle, bien qu'un grand nombre d'espèces reste encore en découvrir. Cette forte biodiversité s'explique par la situation géographique de l'île et les influences qu'elle reçoit des faunes locales, de Madagascar, de la mer Rouge et des côtes est-africaines. De plus, l'isolement océanique favorise un taux d'endémisme marin assez élevé. Pour évaluer la biodiversité d'un écosystème corallien, les principaux groupes référents sont les coraux, les algues, les mollusques, les poissons et les crustacés.

En ce qui concerne les coraux, on en dénombre environ 300 espèces, dont plus de 200 espèces de coraux scléractiniaires. De plus, les récifs mahorais présentent une résilience exceptionnelle comparée aux autres sites étudiés dans la région.

Pour ce qui est de la faune ichtyologique, une étude faite en 2009 donne le nombre de 765 espèces de poissons. En 2004, une précédente étude faisait état de 467 espèces soit une augmentation de 71% du nombre d'espèces connues entre 2004 et 2009. De plus, à Mayotte, il est raisonnablement permis de penser que la richesse spécifique totale est encore largement sous-estimée. Cela va à l'encontre de la théorie selon laquelle la richesse spécifique d'une île est proportionnelle à sa taille et décroît avec son isolement.

On dénombre aussi 11 espèces de phanérogames, ce qui constitue une haute diversité. En effet, Mayotte se place au second rang des territoires ultramarins juste derrière la Nouvelle-Calédonie qui compte 12 espèces.

Le nombre d'espèces de mollusques est lui estimé à plus de 800, avec 500 espèces identifiées.

Pour le groupe des crustacés, il est traditionnellement choisi de s'intéresser aux décapodes, qui comptent parmi les crustacés les mieux étudiés. L'inventaire des crustacés décapodes de Mayotte fait état de 130 espèces déterminées, pour une estimation d'un millier de décapodes présents.

 

Critère X. Des habitats naturels importants pour la conservation in situ de la diversité biologique

1) Une grande variété d'habitats

Sur les côtes de Mayotte :

– Falaises rocheuses volcaniques ou formations marécageuses d'arrière mangrove

– Mangroves ou plages de sable ou de galets

– Zone d'accumulation de sédiments bio-détritiques

Sur le récif frangeant :

– Zone à micro atoll de coraux

– Zone à algueraies ou à herbiers

– Platier abrasé recouvert de cailloutis

– Frange de coraux vivants et bien diversifiés sur le front externe, se poursuivant finalement sur une pente où les coraux descendent jusqu'à environ -30 mètres.

 

2) Les principaux habitats

– Les récifs coralliens : Les récifs couvrent une surface de 150 km². On distingue trois grands types de structures, les récifs frangeants (195 km), les récifs internes dont la double barrière (18 km) et le récif barrière (140 km). Ce sont des lieux de vie extraordinaire, puisque à l'échelle de la planète, les récifs coralliens recouvrent 1% des fonds sous-marins et abritent 25% des espèces marines.

– Les herbiers ou algueraies : La surface totale des herbiers est estimée à 760 ha, avec 7 genres et 11 espèces de phanérogames.

– Les mangroves : La mangrove et l'arrière mangrove couvrent une superficie de 720 ha, et bordent 29% du littoral. Il existe 2 grands types de mangrove à Mayotte, les mangroves d'estuaires et les mangroves littorales composée de 7 espèces de palétuviers. Elles constituent une véritable nurserie pour les juvéniles de poissons qui peuvent se développer à l'abri des prédateurs.

 

3) Les espèces emblématiques et/ou menacées

Le lagon abrite de nombreuses espèces emblématiques et/ou menacées. Les premières qui viennent à l'esprit sont le dugong, la tortues verte et la tortue imbriquée ou encore la baleine à bosse, mais ce ne sont pas les seuls. Au niveau des poissons, on dénombre 25 espèces remarquables selon les critères de l'UICN et/ou de la Cites.

Au cours de l'hiver austral, de nombreuses baleines à bosse viennent trouver refuge dans les eaux calmes du lagon pour mettre bas et élever leurs petits. C'est donc un site particulièrement sensible pour la pérennité de l'espèce.

Mayotte est également un lieu privilégie pour les tortues marines. 2 espèces sur les 5 présentes dans l'océan indien viennent pondre sur les différentes plages et îlots de Mayotte. En 2007, 77 des 172 plages de l'île ont été fréquentées au moins une fois par des tortues. De plus, des sites de pontes particulièrement fréquentés font l'objet d'une attention particulière.

Mayotte est également située sur deux axes migratoires pour les oiseaux, un couloir nord-sud ainsi qu'un couloir est-ouest, entre Madagascar et la côte africaine.

Les mangroves abritent 43 espèces d'oiseaux, dont 15 à valeur patrimoniale forte car endémiques de Mayotte ou des Comores. Parmi ces oiseaux nicheurs à Mayotte, il est important de noter la présence du crabier blanc (classé espèce en danger par l'UICN). Mayotte accueille également des sternes voyageuses sur différents îlots et dans la vasière des Badamiers. De plus, 4 sites sont susceptibles d'être inscrits au titre de la convention de Ramsar sur la protection des zones humides.

27/08/10 – Un nouvel arrêté pour l’approche des baleines

Mayotte étant soumise au Code de l'environnement au même titre que l'ensemble du territoire français, il devenait nécessaire de réglementer de manière plus stricte les activités humaines à proximité des mammifères marins – principalement baleines, dugongs et orques – dans le lagon. L'arrêté préfectoral 2010-49/SEF/DAF apporte quelques modifications à la réglementation en vigueur jusqu'alors, à savoir l'arrêté n°60/DAF de juillet 2004. Les mesures prises par ce nouvel arrêté ont été mises en place en vue de l'expansion des activités touristiques en lien avec l'observation des mammifères marins, mais aussi de la volonté de développer un écotourisme respectueux des espèces protégées.

Ainsi, dans les grandes lignes, l'arrêté annonce que l'approche des mammifères marins avec une embarcation ou un engin nautique dont le moteur est embrayé est interdite dans la zone d'observation rapprochée, à savoir un périmètre de 100 mètres de rayon autour de l'animal. Les jet-skis quant à eux, n'ont strictement pas le droit de s'approcher des mammifères marins. De même il est interdit à plus de deux embarcations d'être présentes dans la zone d'observation rapprochée, le premier arrivé sur les lieux étant prioritaire mais l'observation ne doit pas excéder les 30 minutes par embarcation. Concernant le comportement à adopter lors de l'observation du mammifère marin, il convient d'approcher par les ¾ arrières, de suivre en parallèle la trajectoire de l'animal à une vitesse inférieure à 5 noeuds.

En cas de mise à l'eau de nageurs, ces derniers doivent être en groupe de 8 personnes au maximum, l'observation ne devant pas durer plus de 15 minutes. Enfin, en cas d'infraction au présent arrêté, les contrevenants s'exposent à une contravention de quatrième classe, prévue dans l'article R. 415-1 du code de l'environnement, soit une amende pouvant atteindre 750€. L'arrêté 2010-49/SEF/DAF est consultable dans son intégralité sur le site de la Direction de l'Agriculture et de la Forêt: http:/daf976.agriculture.gouv.fr

27/08/10 – Une enquête sur les prix

Le service de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes de Mayotte vient d'être chargé par le Préfet de procéder à une enquête de relevé de prix des produits alimentaires de consommation courante. Il s'agit en effet de s'assurer qu'en cette période de Ramadan durant laquelle la demande des consommateurs est forte, que les commerçants ne procèdent pas à des augmentations de prix injustifiées. Les résultats de cette enquête seront publiés par la préfecture au cours de la seconde semaine du mois de septembre 2010.

27/08/10 – La ligue d’athlétisme prépare sa rentrée

Le président de la ligue d'athlétisme, Amidou Salim Hamidou, réunit ce samedi 28 août à partir de 8 h 30 les membres du comité directeur, les présidents de clubs, les officiels et les cadres techniques à une réunion de travail qui se tiendra dans l'hémicycle Bamana au Conseil général. Le but de cette réunion est de préparer la saison 2010-2011. Au bout de cette saison se tiendront les Jeux des Îles au Seychelles. Il faut espérer que la ligue ne fasse pas chou blanc comme ce fut le cas avec la Coupe de l'Océan Indien (délégations extérieures arrivées à Mayotte sans que la compétition ait lieu) ou la non participation aux Jeux de la RUP et à la CJSOI.

27/08/10 – Des ligues toujours sans électricité

La maison des associations, qui comporte les différentes ligues sportives, manque toujours d'électricité suite à la dette de 30.000 euros de l'association de gestion des équipements sportifs départementaux de Mayotte (Agesdm) envers EDM. Et les difficultés à préparer la saison se font de plus en plus ressentir, alors qu'on approche de la fin du ramadan. Les championnats devraient reprendre après l'Ide, mais pour le moment, ce n'est pas gagné. Les présidents de ligues s'inquiètent de la situation actuelle qui prend de l'ampleur au fil des jours. A cette allure là, les milliers de licenciés (basket, hand, volley et rugby confondus) devront patienter plusieurs semaines, voire un mois ou deux avant de reprendre leurs championnats respectifs.

27/08/2010 – Sport : Course à pied

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ayotte Hebdo Sport : Kolo, comment s'annonce le 4ème Cross caporal ?

Kolo : Avec quelques points d'interrogation, notamment au niveau des partenaires. J'espère de tout cœur que ceux présents les années précédentes seront là, encore à nos côtés. Je pense tout d'abord à la DJS et sa directrice Echati Maanrifa, qui avait donné le départ de la course l'an dernier. Je pense bien sûr à Mayotte Hebdo pour la couverture médiatique et qui est là depuis les débuts du Cross caporal. Je pense à Mayco qui nous ravitaille gracieusement, je pense aux pompiers, aux associations sportives et culturelles et surtout aux bénévoles de Vahibé et certains amis…

L'idée est là, depuis 2007, mais bien évidemment, sans toutes ces personnes, cet événement n'aurait jamais pu voir le jour et se perpétuer. Une des certitudes, c'est que l'édition 2010 aura bien lieu, le 25 septembre. J'ai déjà eu plusieurs appels de la part d'anciens participants qui s'interrogeaient sur le déroulement ou non de la course. Aujourd'hui je confirme : nous ferons avec les moyens du bord.

 

MHS : Qu'est-ce qui changera comparé aux précédentes éditions ?

Kolo : (Sourires…) Pas grand-chose en fait. Le principal changement viendra de l'organisation de la course, mise en place le matin, plus tôt, contrairement à l'an dernier. Le coup d'envoi est prévu pour 8h. Sinon le parcours sera le même qu'en 2009 : départ et arrivée à Vahibé. Il y aura également deux courses : le 8 kms et le 16 kms avec les mêmes points de ravitaillement. D'ici le début de semaine, le parcours sera balisé et tous ceux qui souhaiteront se préparer, faire la reconnaissance n'auront aucune difficulté pour ça. Je pense surtout aux personnes qui participeront pour la première fois, les nouveaux arrivants à Mayotte, amateurs de course à pied.

Justement, annoncer la course un bon mois avant va permettre à ceux-là de savoir de quoi il s'agit. Aussi, les nouveaux comme les anciens d'ailleurs vont désormais pouvoir se préparer psychologiquement et physiquement à trente jours du départ. Rappelons que le Cross caporal, c'est très peu de routes pour beaucoup de pistes, c'est la découverte du GR de Mayotte, de sa faune et sa flore…

 

MHS : Les conditions d'inscriptions sont toujours les mêmes ?

Kolo : Oui. Toutes les personnes ayant plus de seize ans et munies d'un certificat médical pourront courir. La participation est de 5 euros. Il est possible de s'inscrire le jour J, une heure avant le départ, c'est-à-dire à 7h. L'an dernier, un peu plus de la moitié des participants avait choisi cette option… Sinon, mon numéro est toujours le même : 0639.65.84.60. Il suffit de me passer un coup de fil pour tous renseignements.

 

MHS : Un petit mot pour les futurs participants, coureurs ou bénévoles ?

Kolo : Cette course m'est très chère. Et ça vaut aussi pour toute la famille de Mouhamadi à Vahibé, ses parents en particulier. Le Cross caporal est une épreuve athlétique, mais avant tout une commémoration, pour ne pas l'oublier. Il y a beaucoup d'émotions au cours de cette journée. Je me souviens du père, M.Attoumani qui s'effondrait en larmes au micro à la remise des récompenses, en 2008, trop ému. Et bien d'autres anecdotes sportives et émotionnelles… Perpétuer le Cross caporal pour honorer sa mémoire, c'est l'idée de départ, et c'est grâce aux participants, coureurs, partenaires ou bénévoles autour de moi, que cette commémoration dure et durera encore longtemps je l'espère.

 

Ichirac Mahafidhou

 


 

L'histoire du Cross caporal

Ancien caporal et chef d'équipe à l'armée, Kolo a fait en 2001 la rencontre d'un jeune Mahorais au sein de son groupement : Mouhamadi Attoumani. Les deux hommes se sont liés d'une grande amitié au point de s'estimer comme des frères.

Quatre ans plus tard, le 25 septembre 2005 lors d'une mission en Côte d'Ivoire, Mouhamadi Attoumani, devenu alors caporal a été victime d'un traumatisme crânien après une chute de cinq mètres, quinze jours avant leur retour en France. Tout ça sous les yeux de Kolo qui, trop atteint psychologiquement, quitte l'armée et retourne sur son île d'origine.

A son arrivée à Mayotte en 2006, Kolo déclarait que "beaucoup de personnes meurent pour la patrie et sont très vite oubliées. Je dois graver sa mémoire à travers un événement et cela ne peut se faire en dehors d'un sport. Celui qui reste pour moi mon frère à jamais était très costaud en la matière et le sport m'a permis de me défouler et ainsi surmonter cette horrible douleur enfouie tout au fond de moi".

L'idée d'organiser une course pédestre à Vahibé, village d'origine du défunt militaire mahorais, s'est concrétisée un an après, en 2007, avec la première édition du Cross caporal, baptisé ainsi en mémoire du caporal Mouhamadi Attoumani.

27/08/2010 – Sport : Raid Amazones L’arbre vert

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}lice Lejeune, 25 ans sort de son entraînement de natation aux abords de Musical plage… Les 2 kilomètres de ce matin ne semblent pas avoir émoussé cette jeune femme qui sort pourtant d’une nuit de garde – elle est sage-femme à la maternité de Mramadoudou – et elle se prête volontiers au jeu des questions-réponses.

Capitaine de l’équipe, Alice affiche fièrement les objectifs : “Nous n’avons jamais participé à aucun raid, c’est effectivement une grande première pour nous toutes, mais nous visons une place sur le podium”. Comme le règlement le stipule, 3 jeunes femmes forment l’équipe des Takamaka, où Aurore Loreiller-Martinez (25 ans, elle aussi sage-femme à Mramadoudou) et Fanny Kocan (30 ans, infirmière au CHM) complètent ce groupe.

Travaillant toutes au CHM, les Takamaka espèrent bien surprendre leurs concurrentes malgré leur inexpérience

“Le délire est parti de rien, assises autour d’une table et feuilletant Mayotte Hebdo, nous sommes tombées sur l’annonce de ce raid. L’idée a germé et nous voilà à l’entrainement.” Les plannings des trois jeunes femmes n’étant pas identiques, il n’est pas rare de ne voir qu’une ou deux de ces dernières s’entraîner en même temps.

“Nous avons un planning d’entraînement et nous essayons de nous y tenir. Nous nous sommes entourées de deux professeurs d’EPS travaillant sur l’île, ainsi que d’une kinésithérapeute et je peux vous dire qu’ils ne nous ménagent pas." Telles de vraies professionnelles, l’entraînement alterne course à pied, natation et canoë, et Alice assure que les sessions de pratique de ces sports iront crescendo jusqu’au début de la compétition.

“Nous avons chacune notre spécialité, Fanny est la fondeuse du groupe, Aurore nage, et moi j’ai quelques perfs nationales en cross, nous nous épaulons et essayons dans le temps qui nous reste de travailler nos points faibles.”

 

“38 km de VTT, c’est la discipline que nous redoutons”

 

Restent certains obstacles… En effet, Alice rapporte justement la difficulté de pouvoir s’entraîner dans certaines disciplines comme le VTT, où le manque de matériel fait cruellement défaut. D’ailleurs pour ces trois filles, c’est bien l’épreuve des 38 kilomètres de VTT qui est la plus redoutée. Néanmoins les dernières sorties avec Stéphane, professionnel de l’île bien connu des amateurs de randos cyclistes, leur auront permis de se tester dans les chemins de notre belle île.

"Nous craignons également l’accumulation de fatigue… Un raid d’une semaine laisse des traces dans l’organisme et nous ne savons pas vraiment appréhender l’enchaînement de toutes ces disciplines, nous verrons bien”, se targue Alice d’un grand sourire.

Comme la majeure partie des équipes, les Takamaka sont également à la poursuite des sponsors. Bien mieux loties que certaines des équipes concurrentes, Alice affiche un contrat de sponsoring rempli avec 3 sponsors principaux : une entreprise de métropole Sovéa (spécialisée dans l’assainissement après incendie), la BFC de Mayotte, ainsi que très récemment CanalSatellite. “Nous ne critiquons pas le montant de l’inscription fixé à 7000 € pour les équipes îliennes – les équipes qui y parviendront démontreront leur détermination – mais il est clair qu’il n’a pas été facile d’allier démarchage, travail et entraînement.”

Le rêve prend donc forme, et les trois jeunes femmes sont vraiment ravies de pouvoir rencontrer d’autres participantes venues du monde entier, avec l’envie de se dépasser et de vivre dans tous les cas une semaine extraordinaire, la sensation d’avoir donné le meilleur d’elles-mêmes, dans une ambiance qui se voudra chaleureuse puisque les différentes équipes bivouaqueront ensemble durant une semaine.

 

Une équipe expérimentée qui a tout gagné à Mayotte

 

Pour la seconde équipe (sans nom pour l’instant), la bonne humeur est de mise malgré la pluie qui tombe sur le parc de la pointe Mahabou en ce lundi après-midi. Le vent se lève, mais rien ne peut empêcher Fabienne Corroller, Corinne Redon et Damienne Hebras de faire leur séance de jogging. "Après tout, ce n'est que de l'eau", fait remarquer avec un grand sourire Fabienne Coroller.

Il faut dire que l'eau ne fera pas défaut lors du Raid Amazones. Natation, plongée, kayak seront au programme. Alors autant s'y habituer, même en courant. La course à pieds justement est le point fort de cette équipe. Nos trois raideuses sont des sportives confirmées. A Mayotte, elles se sont constituées un joli palmarès sur les épreuves de courses à pieds, triathlons ou autres raids. Par conséquent, pour elles l'important n'est pas forcément de participer.

"On va faire du mieux que l'on peut tout en se faisant plaisir. Si possible, nous aimerions monter sur le podium. Ce serait bien qu'une équipe mahoraise gagne, non ?", lance malicieusement Corinne Redon. En revanche, elles craignent un peu l'épreuve surprise, mais également le VTT. Elles comptent arpenter les GR et chemins de campagne pour souffrir le moins possible à vélo, sachant que selon leurs informations, le dénivelé du parcours ne sera pas énorme.

D’ailleurs, tout comme les autres équipes mahoraises, elles ont l’avantage de pouvoir reconnaître le parcours et s’y entraîner dessus et elles n’auront pas à s’acclimater à la chaleur. Corinne est la seule à avoir vu des images d'une précédente édition du raid à la Réunion. Les autres en avaient entendu parler, mais leur décision de participer à l'édition mahoraise a été prise après le triathlon de Sakouli et les 11 km de Bouéni, épreuves où elles sont habituellement concurrentes.

 

Le directeur du CDTM lance un appel aux entreprises pour le sponsoring d'équipes mahoraises

 

"Le fait que le raid se passe à Mayotte facilite les choses. D'habitude je participe à tout ce qui se fait ici et le Raid Amazones n'échappe pas à la règle. S'il s'était tenu ailleurs, je pense que je n'y aurais pas participé", indique Corinne Redon. Les 7.000 € à verser à ZBO (dirigée par l’animateur de télévision Alexandre Debanne) avant le 10 septembre constituent le seul frein à leur participation au raid.

Pour l'instant, le trio de choc a reçu l’accord de Somagaz pour un parrainage qui devrait couvrir la moitié de la somme demandée. Fabienne, Damienne et Corinne doivent donc, entre les séances d'entraînement en kayak, à vélo et en course à pied, courir après d'éventuels sponsors. Leur envie de passer une semaine sportive d'exception est très forte et devrait se concrétiser dans les prochains jours puisque des pourparlers sont en cours pour boucler leur budget.

Christophe Gravier, directeur du comité départemental du tourisme appelle d’ailleurs les entreprises à s'impliquer pour favoriser la participation d'équipes locales. En espérant que celui-ci soit entendu, le trio de choc affûte ses chaussures de course pour obtenir un résultat probant.

 

Simon Labrouche et Faïd Souhaïli


L palmarès de Fabienn, Damienne et CorinneCorinne Redon 38 ans, professeur de fitness

2003 : Participation à la Diagonale des fous (grand raid de 160 km à la Réunion). 2004 : Participation à la Course de l’ylang (146 km à boucler en moins de 60 heures à Mayotte). 2006 : Vainqueur de la Course de l’ylang et des 11 km de Bouéni. 2007 : Participation au Mahoraid (épreuve par multi-sports par équipe), vainqueur des 11 km de Bouéni. 2008 : Vainqueur du Défi Combani (course à pieds + VTT), des 11 km de Bouéni et du triathlon de Mayotte. 2009 : Vainqueur du Cross caporal, des 10 km de Majicavo et du marathon des Comores.

 

Damienne Hebras, 32 ans, maître-nageur, ancienne nageuse de haut-niveau

2007 : vainqueur du triathlon de Mayotte et du Défi Combani. 2009 : 2e du Cross caporal. Vainqueur de plusieurs traversées à la nage Bambo-îlot de Bandrélé.

 

Fabienne Coroller 34 ans, adjointe au service Alimentation et filières agroalimentaires (DSV)

1993 : Vice-championne de France de semi-marathon junior. 2009 : 2e (1ère senior) du triathlon de Mayotte. 2010 : Vainqueur du triathlon de Mayotte, 3e au 11 km de Bouéni.

27/08/10 – Une tortue imbriquée prise dans un filet de pêche

Jeudi matin, au cours d'une sortie sur le lagon pour surveiller les approches d'observation des baleines par les professionnels et les particuliers, les agents de la Brigade nature, accompagné d'un gendarme "Free"(Formateur relais enquêteur environnement) de M'tsamboro, sont tombés sur une tortue imbriquée prise dans un filet de pêche, au milieu des îlots des Quatre Frères, devant Mamoudzou.

Lors du contrôle du filet, il s'est avéré qu'il faisait 400 mètres de longueurs, contre 300 mètres autorisés, et qu'il n'avait pas été déclaré aux Affaires maritimes. Le pêcheur risque jusqu'à 1.000€ d'amende, ou un avertissement ou une composition pénale si c'est seulement sa première infraction. La tortue, mal en point, a pu être libérée des mailles et relâchée dans le lagon.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes