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Visite du président malgache à Paris : “Madagascar est un chantier au niveau économique”

“Nous avons beaucoup souffert de cette période qui s’est écoulée entre 2009 et 2014 où Madagascar vivait une forme de contestation permanente. Nous sommes heureux du Président élu à partir d’élections démocratiques”, a déclaré ce vendredi François Hollande, lors d’un point de presse tenu conjointement entre les deux chefs d’État.

Ce bonheur de la France se traduit par la prochaine multiplication des investisseurs français à Madagascar. “Le président Hery recevra bientôt des entreprises françaises intéressées par de nouveaux investissements à Madagascar”, a fait savoir le président français.

“Madagascar est un chantier au niveau économique. Madagascar est un pays d’opportunités aujourd’hui” a appuyé Rajaonarimampianina, accompagné d’une délégation comprenant notamment le ministre des Affaires étrangères et le ministre des Transports. Il a précisé que son déplacement à Paris avait pour but de “sensibiliser” les autorités françaises et la communauté économique sur le sujet.

Dans la soirée de vendredi, un repas a d’ailleurs rassemblé des membres du Medef et des chefs d’entreprises malgaches, parmi lesquels Sylvia Pagès, présidente de la plateforme Entreprendre au féminin océan Indien (EFOI) et Noro Andriamamonjiarison, présidente du Groupement des entreprises de Madagascar.

Ces futurs nouveaux investisseurs vont garnir le rang des mille entreprises françaises et des 25 000 résidents français à Madagascar. “Une nouvelle qui devrait ravir certains Malgaches et faire grincer les dents d’autres”, rapporte Lova Emmanuel dans l’Express de Madagascar.

Le destin des deux pays semble désormais plus que jamais lié. Les deux Chefs de l’État l’ont d’ailleurs admis. “L’intérêt de Madagascar, c’est aussi l’intérêt de la France”, s’est permis d’indiquer Hollande. Rajaonarimampianina lui répond : “Merci pour le soutien que vous nous avez accordé et merci pour le soutien dans l’avenir”.

Pour marquer ce nouveau pas, François Hollande n’a pas été avare en éloges à l’endroit de son homologue malgache : “Grâce au courage du président malgache, il y a mobilisation de la communauté internationale, du FMI et de l’Europe… La France est aux côtés de Madagascar pour sa réussite, pour l’établissement d’un état de droit, la lutte contre la corruption et la bonne gouvernance”.

À 16h, Hery Rajaonarimampianina avait rencontré le président de l’Assemblée nationale française, Claude Bartolone à l’Hôtel de Lassay avant de s’entretenir avec différentes personnalités françaises à la Résidence de Madagascar à Paris.

Dans la journée du samedi, le président malgache et sa délégation sont partis à Toulouse où ils ont rencontré les responsables des compagnies Airbus et ATR . En fin d’après-midi, ils se sont déplacés au Jardin d’Agronomie tropicale de Vincennes pour y déposer une gerbe au “Mémorial aux soldats de Madagascar”.

Après Paris, le président malgache et sa délégation participeront au Sommet de la 69ème Assemblée générale des Nations Unies qui se tiendra du 22 au 25 septembre à New York et il devrait rejoindre Tokyo et Canberra pour d’autres visites officielles.

2 000 euros d’amende pour la déléguée syndicale de Jumbo Score

Au mois d’avril dernier, les salariés de Bourbon distribution travaillant au centre commercial Lukida (Jumbo Score) étaient en grève pendant quinze jours parce que l’un d’entre eux avait essuyé des sanctions. Et pour cause, il avait mis la main aux fesses d’une des leurs collègues. Mais paradoxalement, il avait le soutien des salariés grévistes.

L’affaire a été jugée au tribunal correctionnel et le salarié en question a été condamné. Toujours en marge de cette affaire, une déléguée syndicale s’était exprimée au journal télévisé et a porté des propos jugés diffamatoires par la direction qui a choisi de déposer une plainte pour diffamation.

Le délibéré de l’affaire a été rendu hier. La déléguée syndicale Cgt-Ma a été reconnue coupable et condamnée à payer 2 000 euros d’amende dont 1 500 avec sursis.

 

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Les moustiquaires détaxées

Le conseil général s’apprête à voter une modification de la taxe d’octroi de mer sur les éléments de bonneterie, à savoir principalement sur les moustiquaires imprégnées.

On importe aujourd’hui à Mayotte pour 223 000 € de ce type de produits, taxé à 40 %. Si le CG adopte la délibération demain en session plénière, le taux retombera à 0 %, ce qui constitue un manque à gagner pour la collectivité de 78 050 €.

Un chiffre relativement dérisoire en comparaison des bienfaits de l’importation de ce type de produits qui contribue à lutter contre les maladies vectorielles liées aux piqûres de moustiques.

 

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Polémique sur un t-shirt : “Pardon” jugé raciste

Après l’affaire de la “Marianne mahoraise”, cette affiche publicitaire qui montrait une femme seins nus avec un balai dans la main rappelant la célèbre allégorie peinte par Eugène Delacroix, “la liberté guidant le peuple”, une affiche qui en avait choqué quelques-uns, la marque fait une nouvelle fois polémique sur les réseaux sociaux.

Cette fois il s’agit d’un tee-shirt où l’on peut lire des raccourcis à connotation prétendument racistes tels que Zarab + Malbar = Zamal ; Kaf + Malbar = kafar ou encore Malgache + Chinois = Gachi. Si le message envoyé par le tee-shirt ne dépasse par réellement le seuil de la bêtise, il heurte certains en particulier sur les réseaux sociaux, car certains juge qu’il attaque le consensus réunionnais sur les communautés ethniques.

Le créateur de la marque, Peter Mertès s’est fendu d’un mot d’excuse “auprès de toute personne qui a pu être blessée ou choquée”. Selon lui, les tee-shirts ont été retirés de la vente et détruits.

Il reste que ce n’est pas la première fois que la marque s’en prend à des symboles du vivre ensemble pour créer un buzz médiatique et vendre ses produits. Raison pour laquelle, une page Facebook intitulée “Pour que les Réunionnais boycottent la marque Pardon”.

L’étiquette même présente à l’intérieur des tee-shirts est incriminée par les internautes. On peut y voir le personnage emblématique de la marque avec son chapeau plat dans une chaise à porteurs, portée par des femmes nues africaines, une image jugée sexiste et raciste par plusieurs personnes.

 

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Le pain se fait rare à Anjouan

En plus des coupures d’électricité et des pénuries d’eau, les Anjouanais connaissent ces derniers jours de nouvelles difficultés.

En effet, de longues files d’attente se forment tous les jours devant les boulangeries. Et pour cause, le pain manque. Les boulangers sont dans une situation difficile puisque les stocks de farine de blé sont épuisés.

En effet, celle-ci arrive par bateau et les navires qui devaient arriver il y a une dizaine de jours n’ont toujours pas accosté au port de Mutsamudu. Les clients grognent et accusent les boulangers d’être de mauvais gestionnaires.
Pour satisfaire tout le monde, les boulangers limitent le nombre de pains vendus à un client. “On ne vend pas plus de six pains à un client, c’est-à-dire qu’on n’excède pas les 500 KMF par tête” a indiqué à HZK Presse un patron boulanger de Mutsamudu.
Le calvaire des amateurs de pain devrait prendre fin prochainement selon des sources portuaires.

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Un 3ème salon sur le thème de l’hébergement

“Venez dormir chez moi”, l’invitation est lancée par le CDTM à tous ceux qui feront le déplacement sur la place de la République début octobre. Le choix de la date n’est pas anodin, puisqu’il s’agit du dernier week-end précédent les vacances scolaires, de quoi donner envie aux visiteurs de profiter des offres disponibles localement en matière de tourisme durant cette période de repos. L’accent est donc mis sur l’hébergement, et les stands des exposants seront d’ailleurs disposés autour d’une chambre témoin. “Beaucoup de gens n’ont encore jamais mis les pieds dans un hôtel ou une chambre d’hôtes, le salon peut-être une première expérience” expliquait Michel Ahmed, directeur du CDTM.

Mais au-delà de la valorisation et de la promotion de l’existant, la question du manque de chambres sera également posée lors d’un débat public – puisque Mayotte n’en compte que 1.000 – où seront présents le conseil général, la Dieccte, le Sgaer de la préfecture, le Gemtour et des représentants des professionnels.

Pour cette troisième édition, le comité du tourisme a choisi de déléguer l’organisation à une société de communication événementielle privée, Bouche-à-oreille, afin de répondre aux ambitions de professionnalisation du salon. Une cinquantaine d’exposants sont attendus, c’est peu par rapport à l’année dernière mais Michel Ahmed explique cela par davantage de qualité, mais aussi l’absence de plusieurs opérateurs du lagon, occupés le week-end. Les offices du tourisme de Nosy- Be, Diégo-Suarez et Majunga seront présentes pour représenter la région, mais aussi parce qu’il existe des conventions entre le département et les régions de Nosy-Bé et Diégo. “Pour l’heure le développement du tourisme régional nécessite la levée de plusieurs barrières pour lesquelles un travail de fond est nécessaire”, soulignait le directeur du CDTM. La possibilité de mettre en place des offres de voyages combinés comme cela se fait avec La Réunion depuis 2012, est en discussion avec les trois destinations malgaches, “mais la complémentarité n’est pas si évidente que ça, car ces destinations sont assez similaires avec Mayotte”.

Pour davantage de visibilité, les exposants seront répartis en univers : gastronomie, artisanat, grand tourisme, loisirs, institutionnel et tourisme régional. Ce à quoi viennent se greffer les animations diverses et variées comme les ateliers maquillage, cuisine et dégustation, balade en poneys, mini-golf et initiation au kayak polo.
Pour couronner le tout, plusieurs lots seront à gagner lors de la tombola dont des billets d’avion offerts par la compagnie Ewa.

Les chiffres du tourisme repartent à la hausse, Mayotte a accueilli 52.000 touristes en 2013 soit +18 % par rapport à l’année précédente ; le directeur du CDTM affirme que les indicateurs pour 2014 sont d’ores et déjà à la hausse.

M.C.

Édito : Une vision de demain

 

La France a accumulé du patrimoine, des richesses, durant des siècles. Quelques guerres l’ont pour le moins calmé, ont asséché sa population et ses comptes, mais après la dernière grande guerre en 1945, et avec le Plan Marshall notamment, un cycle s’était mis en place : les 30 Glorieuses. 30 ans de croissance des revenus, 30 ans de quasi plein emploi, de jeunesse dynamique, d’industrie florissante, de grands groupes internationaux conquérants…

En période faste, il est facile, agréable, bienvenu, de faire preuve de largesses, de libéralités. Il est sain, dans le cadre d’un pacte national compris par tous, de partager les fruits de cette croissance, de venir en aide aux plus démunis, aux blessés, aux malades, aux plus âgés. C’était tout à l’honneur du pays des Droits de l’homme. La sécurité sociale a ainsi été enviée par nombre de nos voisins. L’école et l’université gratuites, la santé prise en charge, les retraites payées par tous… Ces « avancées sociales » ont pu être financées, et tant mieux.

Ces dernières décennies, nous avons alors assisté à une contraction progressive de la croissance, après les chocs pétroliers, avec la concurrence de nombreux pays n’étant pas soumis aux mêmes règles sociales, environnementales, humaines, avec le travail des enfants, que nous. Nous avons délocalisé des pans entiers de nos activités, pour pouvoir acheter moins cher… et perdu des emplois, dans l’industrie, dans les services maintenant, en commençant par les activités les plus polluantes au départ. Ceux qui achetaient des produits de grande consommation moins cher pleuraient en même temps de perdre leurs emplois. Les citoyens devant financer ces mécanismes de sécurité sociale sont devenus de moins en moins nombreux. La forte demande de soins, le vieillissement ont mis en péril les équilibres budgétaires.

Il a fallu s’endetter et, pour payer tout cela, pour maintenir ce niveau de vie, il a fallu augmenter les impôts, les taxes. Le travail devenant de plus en plus cher, la pression fiscale étant de plus en plus forte, les départs se sont accrus, les délocalisations ont explosé. Et le déficit et la dette se sont accrus. Nous sommes dans cette spirale négative et à la moindre tentative d’évolution, de réforme, chacun s’arc-boute sur ses « acquis », défend son pré carré. Nous n’avons pourtant plus les moyens d’assurer le financement du pacte national qui liait jusque là les Français. A Mayotte, cette période de faste s’est traduite par des milliers d’embauches dans les administrations. Faute d’action, de formations, ces embauches vont plomber les comptes pour les prochaines décennies.

Il est temps de dire la vérité, honnêtement, sincèrement, clairement. Il convient de reconnaître le diagnostic de la situation, déjà largement connu, il faut du courage politique pour cela et engager des réformes fortes, nécessaires, vitales, sérieuses, rapidement. Il faut arrêter avec les « dérapages budgétaires » incessants. Une famille, une entreprise ne pourraient pas se comporter ainsi en s’endettant bien au-delà du raisonnable, en arrêtant d’investir.

Il ne faut pas nous « distraire » avec des faits divers bassinés à longueur de journaux télévisés, des interventions armées (nécessaires ou pas) engageant « l’honneur de la France » et sa place dans le monde. Il faut arrêter l’actualité « people », les petites phrases politiciennes ridicules, les polémiques stériles et inutiles qui durent quelques jours avant de passer à la suivante.

Il faut construire un nouveau pacte national, avec des projets communs, des objectifs, des efforts à consentir en échange d’une vision claire et porteuse d’espoirs pour demain, un pacte auquel chacun sera content, fier d’adhérer. C’est par des projets en commun que la France recréera du lien social.

Pour vivre ensemble, au niveau national, sur un territoire comme Mayotte, dans une entreprise, voire dans un couple, il convient d’avoir des projets en commun, des grands projets et d’autres à courts termes. C’est indispensable. Il faut des raisons de vivre ensemble, de se retrouver, de s’épauler, de faire les efforts nécessaires, pour que tous avancent. Il faut aussi régulièrement du plaisir, de la joie, de la reconnaissance, du respect. Il faut que les efforts de chacun soient compris et librement consentis.

Il faut que chacun à son niveau puisse comprendre la situation, cerner les enjeux, les possibles, les limites. Et ensuite agir, se mettre au travail. C’est possible quand on connaît l’objectif à atteindre. Il faut ces espoirs clairement distinguables, sinon chacun défendra son steak et la Marseillaise sera sifflée. Sinon il y aura des manifestants dans la rue à chaque projet de réforme, des grévistes à chaque évolution, et la situation ne s’arrangera pas, les liens sociaux se délitant inexorablement.

Le Premier ministre à l’Assemblée a insisté sur “le courage de gouverner, le courage de réformer”. François Hollande dans son intervention ce jeudi soir a rappelé son « pacte de responsabilité, de solidarité : c’est un cadre pour que dans les trois ans qui viennent, chacun sache ce qu’il a à faire, ce sur quoi il peut compter, de manière à ce que les engagements soient pris et tenus ». Ce sont des pistes, des espoirs. Il convient aussi à Mayotte, après la quête de la départementalisation, de dessiner de grandes lignes pour demain, en réussissant à rassembler autour d’un projet auquel chacun ait envie d’adhérer, une vision de demain.

Laurent Canavate

Procès de la tête de cochon : prison ferme et forte amende

Tout le monde s’en souvient. L’entrée dans l’année 2014 ne s’était pas passée sans heurts, tout de suite entachée par un scandale : une tête de cochon déposée dans la mosquée du vendredi de Dzaoudzi Labattoir la nuit du réveillon. Les jours passent, la population peine à comprendre que l’enquête piétine. Des marches sont organisées. Elles rassemblent dans le calme des milliers de croyants.

Au bout d’une semaine, on apprend enfin que ce sont des réveillonneurs avinés qui, après avoir passé la soirée auprès de tout un groupe de légionnaires et de gendarmes, en ont fait le pari.
Après avoir cuisiné “à la tahitienne”, deux porcelets commandés chez Jumbo Score, Malika, chez qui se tenait la soirée, plaisante à l’idée de jeter l’un des membres d’un cochon par-dessus sa clôture, pour embêter les jeunes qui l’ennuient souvent de l’autre côté. Sarah relève alors la proposition et se met à évoquer les répercussions qu’aurait une tête de cochon placée dans une mosquée. “Chiche”, embraye Malika.
Plusieurs heures plus tard, et surtout de nombreux verres après – elle parle que 10 verres de rosé, de 5 à 8 verres de punch, de 3 à 4 nouveaux verres de rosé, de 4 verres de vin rouge, de 2 bouteilles de champagne et de 4 ou 5 verres de Get27 -, alors qu’il est temps pour les amis de se séparer, Sarah et Sébastien, son mari gendarme, repartent avec la tête sous le bras. C’est Sébastien qui conduit. Il stoppe son véhicule aux abords de la mosquée. Là, son épouse descend et dépose la tête “entre les colonnes”. “Il est possible qu’elle soit tombée dans le patio”, ajoutera Sarah.
Ils ont été repérés par un témoin. Là, les événements ne sont pas clairs. Le témoin a-t-il sonné l’alerte ? La prière s’est-elle tenue avec la tête de cochon à l’intérieur du bâtiment pour n’être découverte qu’à la sortie des fidèles ? Difficile de le dire.

Une véritable omerta

L’absence des prévenus est déplorée par tous.
“Cela fait partie de la sanction que de se présenter devant les juges”, affirme le procureur Joël Garrigue.
“L’audience aurait du clôturer l’événement. Elle va produire l’effet inverse en laissant un gout d’inachevé”, regrette maitre Larifou qui évoque une certaine “lâcheté”.
Tous les trois ont produit des certificats médicaux mettant en avant l’état psychologique dans lequel ils se trouvent. Leurs avocats expliquent que tous sont en instance de séparation.
“Cette audience est l’acronyme d’une bêtise insondable”, lance le président Jean-Pierre Rieux. Il parle de “l’omerta” initiée par le Numéro 2 du DLEM qui a préféré faire le secret sur l’histoire avant de s’assurer qu’aucun de ses hommes n’y était trop impliqué et de dénoncer alors lui-même les auteurs à la gendarmerie. “Cet ordre de se taire a participé à l’ampleur qu’ont pris les choses”, selon Jean-Pierre Rieux. Après avoir relaté les faits, il pose à la défense une question qui fera sourire certains des spectateurs : “Vos clients, on a testé leur QI ?”. Le plus sérieusement du monde, Maitre Pinelli, conseil de Malika, de répondre : “pas dans le cadre de la procédure”.
Cet argument de la stupidité reviendra régulièrement battre la mesure, “imbécile” étant certainement le terme qui aura été utilisé le plus grand nombre de fois.

Depuis, Sébastien a reçu un blâme ministériel et a été muté à Toulon. Il serait en instance de divorce d’avec Sarah qui, elle, ne travaille toujours pas et vivrait des subsides de la CAF . Tout comme Malika, elle aussi en voie de séparation et bénéficiaire du RSA . “Il nous faudrait des preuves de tout ça, ou au moins des mouchoirs, pour que l’on puisse pleurer”, s’exclame Maitre Ahamada.

Avant les plaidoiries, le président Rieux propose de requalifier les faits, qui étaient jusque-là qualifiés de provocation à la discrimination en raison de la religion en violence psychologique.

Un profil Facebook brandi en plaidoirie

Maitre Cooper met en avant les “mensonges constants” dans cette affaire. Elle fait surtout impression en lisant certains articles partagés sur la page Facebook de Sarah. Des articles nationalistes et à forte connotation raciste envers les musulmans. Pour maitre Ahamada, “on juge des racistes et des souilleurs.” Il a regretté : “une fois encore à Mayotte, on est face à des fonctionnaires censés protéger le territoire et qui s’illustrent mal.” Il termine sa plaidoirie en demandant une condamnation aux juges : “on le doit aux Français”, a-t-il ajouté. Enfin, maitre Larifou s’est dit fier de “participer à l’oeuvre de justice”. Il a écarté la thèse de l’acte spontané : “Tout a été prémédité. Il y avait une volonté d’agresser les musulmans de Mayotte, mais aussi du monde entier. Ils sont tous attentifs à la réponse que vous allez apporter”.

Les trois avocats qui représentaient l’association gérant le lieu de culte ont demandé 50 000 € de dommages et intérêts pour le préjudice subi.
Maitre Chakrina pour sa part, représente les intérêts de la commune de Dzaoudzi. Il regrette le laxisme de la France en matière d’infraction à caractère raciste. Il évoque également une “atteinte à l’intégrité du territoire national”. Il explique alors : ces gens veulent que Mayotte se détache de la République. Ils veulent démontrer que nous n’y avons pas notre place. Ils avaient la volonté de créer une émeute. Ça aurait pu marcher, mais les Mahorais ont agi avec intelligence.”

Il demande 150 000 € de dommages et intérêts pour la commune.
Besançon, Blois, Narbonne, Ambérieu… Autant de villes citées par le procureur Joël Garrigue.
D’autres villes où des actes similaires ont été enregistrés, les auteurs n’étant jamais retrouvés. “C’est notre seule fierté dans cette affaire”.
Il a maintenu la qualification de provocation issue de la loi de 1881 expliquant que la tête de cochon pouvait faire figure de l’emblème requis par le texte de loi, étant alors le symbole du rejet de l’islam. Il n’a pour autant pas rejeté la qualification de violence en raison du choc psychologique. Le procureur a requis 6 mois de prison avec sursis, 3 000 € d’amende et la publication de la décision dans la commune de Dzaoudzi ainsi qu’au Journal officiel.

3 mois ferme pour Malika et Sarah

Maitre Chauvin a commencé sa plaidoirie par rappeler les excuses de ses clients pour cet “acte isolé de racisme”. Il a tenté d’expliquer les agissements de sa cliente par son parcours : “ses parents se sont entretués quand elle avait 3 ans. Elle a été placée à la Dass. À 18 ans, elle a été séquestrée et violée… Sa fragilité psychologique, sa construction mentale peuvent peut-être expliquer qu’elle ait réagi comme elle l’a fait lorsque le pari a été lancé.”

Tout en reconnaissant les fautes commises, il a plaidé la relaxe. Il a d’abord rejeté la qualification de violence, ne trouvant pas de victime identifiée. Quant à la provocation, il l’a également écartée. Selon lui, la tête de cochon n’est pas, en soi, un emblème de l’islamophobie, la mosquée pas non plus un lieu public. “La contravention d’injure non publique aurait pu s’appliquer”, indique-t-il.

Maitre Pinelli défend enfin Malika. Sur les faits, il reconnait que sa cliente a donné l’idée en premier et mis son amie au défi. Pourtant, il souhaite préciser que sa cliente croyait que son amie allait jeter la tête de cochon à la poubelle lorsqu’elle l’a vu partir avec.
Reprenant les mêmes arguments que son confrère, il regrette que le cadre législatif n’ait pas évolué avec le contexte et qu’aucun délit ne soit approprié à ce type de faits. “La seule qualification appropriée est celle du droit canon : c’est un blasphème”, assure-t-il. Il s’est étonné que “trois fondements juridiques” aient été proposés au fil des audiences, démontrant par la même les doutes quant à leur applicabilité. Pour lui, seul le droit civil aurait pu permettre de réparer les préjudices subis.

Mais le débat juridique n’aura pas convaincu les juges. Les magistrats outrepassent même les réquisitions. Retenant la qualification de violences, ils octroient 6 mois de sursis et 3 000 € d’amende à Sébastien, 9 mois de prison dont 6 avec sursis et 3 000 € d’amende pour Malika et Sarah. Les prévenus devront aussi s’acquitter de 7 000 € de dommages et intérêts auprès de leurs victimes.

JD

Les îles éparses revendiquées par Madagascar

On a l’habitude d’entendre les revendications de l’Union des Comores sur Mayotte. Mais dans notre région, les Comoriens ne sont pas les seuls à considérer que la France occupe un territoire qui n’est pas le sien.

Le parti nationaliste Otrikafo de Rajaonah Andrianjaka a manifesté samedi devant le siège du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) pour interpeller l’ONU de restituer les îles Éparses à Madagascar.
Ce sujet figure en effet à l’ordre du jour de l’assemblée générale des Nations unies qui a débuté hier à New York.
Une résolution prise en 1979 a ordonné la restitution par la France des îles Éparses à Madagascar. Mais rien n’a bougé depuis.

Les îles Éparses pourraient abriter du pétrole et du gaz selon le parti Otrifako. Mais ce qu’il lui déplaît le plus, c’est l’attitude plus que timide des autorités malgaches à vouloir défendre ce sujet auprès de la communauté internationale.

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Des subventions pour les entreprises

Deux secteurs d’activité ont été privilégiés par la collectivité pour recevoir près de 1,9 million d’euros de subventions.

Tout d’abord le secteur des transporteurs dont beaucoup travaillent déjà indirectement pour la collectivité en effectuant les transports scolaires et dont beaucoup d’autres seront amenés à être conventionnés dans le cadre des transports collectifs urbains et départementaux.
Il s’agit donc pour le CG de commencer à sélectionner les acteurs de demain dans le secteur du transport en leur permettant de réaliser dès maintenant leurs investissements.

24 entreprises de transport ont été sélectionnées sur dossier de demande de subvention.
Elles recevront en tout une aide de 1,6 million d’euros. Ces entreprises ce sont tout de même engagées à créer 72 nouveaux emplois en contrepartie de cette aide de la collectivité.

Le montant de l’aide est plafonné à 200 000 euros pour les entreprises et à 40 % du projet total d’investissement présenté par les entreprises. Les montants attribués évoluent entre 145.000 euros, pour Romli Mistoihi ou 135 000 € pour les entreprises Elamine transport et Maya transport et 13 800 € pour l’entreprise de Laydine Ahamadi, par exemple.

Dans le secteur du tourisme, une enveloppe de 236 370 € a été réservée pour neuf opérateurs, restaurants, bars et boîtes de nuit, lieux de concert, centres de soins corporels.
Les bénéficiaires de cette manne financière auront la charge de recruter 27 emplois au total. Il n’est pas précisé si ces emplois seront des postes en contrat à durée indéterminée.

À titre d’exemple, le Café Room de Combani va percevoir une subvention de 60 000 euros de la part du conseil général pour réaliser un plan d’investissement de 200 000 € comprenant “d’importants travaux d’aménagement et l’acquisition de matériel”. Le restaurant organise déjà régulièrement des concerts, des séminaires et des soirées. Il est devenu par exemple un lieu de réception pour les séminaires du Centre national de la fonction publique territoriale.

Il s’agit pour le conseil général de “redevenir la locomotive du développement de l’économie locale malgré un contexte social et économique difficile”. L’objectif initial est de créer des emplois dans le secteur privé. Toutefois pour mener à bien cette mission, un suivi des dossiers d’attribution devra être réalisé, afin de vérifier que les entreprises aidées ont bien réalisé ces embauches.

En effet, par le passé, la collectivité a déjà réalisé ce genre d’opérations avec des entrepreneurs peu scrupuleux. Plusieurs entreprises avaient même disparu une fois les subventions absorbées, oubliant les promesses d’embauches.

Adrien Theilleux

Younous Omarjee se positionne pour la Palestine

L’eurodéputé Younous Omarjee était il y a quelques jours en mission en Israël et en Palestine.
Il s’est notamment rendu à Gaza pour soutenir la population sur place dont les habitations ont été bombardées par l’armée israélienne. Celle-ci avait décidé de mener ces attaques en riposte à l’enlèvement de trois Israéliens dans la bande de Gaza et au lancement de roquettes sur les villes israéliennes par le Hamas.

De retour à Bruxelles, Younous Omarjee a rencontré Leïla Shahid, l’ambassadrice de Palestine auprès de l’Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg.
Ils ont évoqué les actions à mener auprès de l’UE pour la reconnaissance des droits des Palestiniens et l’application du droit international.
Younous Omarjee a également parlé de dialogue interreligieux avec l’ambassadrice Shahid et l’a invitée à se rendre à La Réunion d’ici la fin de l’année 2014.

 

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Une syndicaliste parisienne au chevet de la Sodifram

Les salariés grévistes de la Sodifram entament leur deuxième semaine de grève.
Mécontents du sort réservé à huit employés de la société de grande distribution, dont 5 délégués syndicaux, les grévistes réclament l’arrêt de la procédure de licenciement et la réintégration des personnels à leur poste.
La direction ne souhaitant pas faire de commentaire sur cette affaire, c’est donc la Dieccte qui, depuis la semaine dernière, enquête sur la procédure afin de déterminer si elle est illégale comme le prétend FO.

Le syndicat FO, qui mène le mouvement, a transmis le dossier à Paris qui a ainsi envoyé un émissaire en la personne de Carole Desiano, secrétaire fédérale en charge de la grande distribution.
Arrivée ce week-end, la syndicaliste s’est rendue lundi à la préfecture de Mamoudzou pour y rencontrer la sous-préfète Sylvie Espécier afin de la sensibiliser au conflit.
“Ce n’est pas une affaire négligeable, elle concerne la plus importante société de distribution de l’île et en cas de problème cela pourrait déstabiliser l’île, il en est de la responsabilité du Préfet également” expliquait hier matin le secrétaire départemental de FO, El-Anziz Hamidou.

Tous de rouge vêtus, les grévistes étaient rassemblés devant le dépôt frais de la Sodifram à Kawéni et c’est en coeur et en chansons qu’ils ont formé un cortège vers la Préfecture à Mamoudzou.
Là-bas, Carole Desiano a souhaité exposer les raisons de sa venue, et alerter la préfecture sur ce conflit qui perdure, si elle a trouvé une oreille attentive, la préfecture a tenu à rappeler qu’elle n’avait pas “à interférer dans ce dossier”.
Mme Desiano s’est aussi manifestée auprès de la direction de la Sodifram afin de rencontrer Ersi Volonakis, présidente du groupe, dans les meilleurs délais.
Le syndicat FO s’est par ailleurs attaché les services d’un avocat de la place, Me Yanis Souhaïli, “pour nous orienter, nous défendre et protéger nos intérêts légitimes” soulignait le secrétaire départemental.
Pour ce dernier la manoeuvre de la direction est claire, par le licenciement de ces cinq délégués syndicaux et trois militants FO, “elle souhaite écarter le syndicat de la société juste avant les élections syndicales qui auront lieu en décembre”, pour la FGTA-FO, il s’agit plus généralement d’une atteinte à la liberté syndicale.
Depuis le début du conflit les responsables du groupe de grande distribution ont choisi de ne pas commenter l’affaire.

Hier, les grévistes étaient une cinquantaine à défiler dans les rues du chef-lieu, entre 150 et 200 selon les responsables de Force ouvrière.

M.C.

Boinali débloque 125 000 Euros pour Acoua

Le député de la 1ère circonscription de Mayotte, Boinali Saïd, indique à travers un communiqué qu’il mobilise sa réserve parlementaire à hauteur de 125 000 € en faveur des sinistrés du cyclone Hellen.
Il précise que cette aide est destinée “aux associations et organismes implantés dans la commune d’Acoua”. Il déclare également “par ailleurs j’ai participé localement à l’élaboration des dossiers sur le cyclone Hellen que j’ai ensuite remis au préfet et à la ministre des Outremers. Donc je me suis fortement mobilisé en faveur de ce dossier sensible qui me préoccupe particulièrement”.

La « réserve parlementaire » est une dotation financière utilisable par les députés, issue du budget de l’Assemblée nationale, qui sert à financer des associations et des collectivités de leur circonscription. Son montant est de 130 000 €

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Violence et faits divers

Difficile interpellation à Kavani
Vendredi vers 11h30, les policiers de la Brigade de sûreté urbaine sont à la recherche d’un jeune homme soupçonné d’un vol avec agression, commis la veille, au quartier de Kavani.
Ils trouvent le malfaiteur en question, mais il est accompagné d’un camarade plutôt hostile, alors qu’ils procèdent à l’interpellation du premier, le second leur lance une bouteille en verre, puis sa sacoche-banane pour tenter de faire libérer son comparse. Or, le second objet est immédiatement identifié par les agents, comme l’objet d’un second vol avec agression, lui aussi commis la veille.
Les policiers interpellent alors le second délinquant, un mineur multirécidiviste dans le vol.

Entre temps, un attroupement s’est formé composé de gens du quartier, de badauds et de lycéens qui rentrent des cours, parmi eux, la mère du second voyou qui hurle alors et entre dans une crise d’hystérie pour exiger la libération de son fils.
Rapidement la situation dégénère et des cailloux volent en direction des policiers qui filent au véhicule où se trouvent déjà les deux suspects.
Mais, comble du malheur pour eux, leur véhicule tombe en panne dans le rond-point et la pluie de galets reprend de plus belle.
Finalement, les agents ont été obligés de tirer des grenades lacrymogènes pour dégager le rond-point et attendre des renforts.
Les officiers de police venus en renfort ont réussi à obtenir le retour au calme et l’extraction des deux malfaiteurs.

De l’affaire des vols, il ressort que trois auteurs ont été interpellés en tout, mineurs, ils ont été écroués et placés en détention provisoire jusqu’à leur comparution devant un juge des libertés ce mercredi.

Altercation rond-point Baobab : deux policiers blessés
Samedi soir, une patrouille de la brigade anti-criminalité intervient au rond-point du Baobab à Mamoudzou pour aider un conducteur à dégager un véhicule en panne.
Ils aperçoivent alors un début de bagarre entre deux jeunes qu’ils tentent de séparer.
Mais soudainement, ils sont pris à partie par une dizaine de jeunes très énervés qui font pleuvoir sur eux une pluie de projectiles.
Les deux fonctionnaires sont blessés dans l’assaut. Leur véhicule a les vitres brisées et une portière enfoncée. Ils sont parvenus à se dégager et un des jeunes agresseurs a été retrouvé et appréhendé par la suite par leurs collègues.
Il ferait partie de la même bande qui a agressé les policiers vendredi au carrefour circulaire de Kavani.

11 ans et déjà voleurs
Les policiers de Mamoudzou ont appréhendé à deux reprises des voleurs âgés de 11 ans seulement ce samedi.
Le premier faisait partie d’une bande qui s’en est pris à un magasin de sport à Kawéni vers 9h30, dérobant un vélo.
Le second a été interpellé dans un magasin de pièces détachées automobiles à Kawéni qu’il tentait de cambrioler vers 12h20.

Un enfant meurt dans un incendie
Vendredi vers 14h, un père s’absente pour faire des courses à Tsoundzou 2.
Il laisse seuls dans le banga ses deux fils de 8 et 3 ans.
Soudainement l’habitation prend feu, le plus grand parvient à s’enfuir tandis que le benjamin, endormi, succombe aux vapeurs toxiques.
Mis à part la négligence des parents, on ne connait pas les raisons exactes de l’incendie.

Des centrales solaires indiennes pour les Comores ?

Le développement de l’énergie solaire aux Comores pourrait être une alternative à la production d’électricité faite grâce aux énergies fossiles. C’est en tout cas ce que croit l’homme d’affaires comorien Omar Mouhssine. Celui-ci a fait venir des ingénieurs indiens au pays pour qu’ils viennent étudier la faisabilité d’un projet de centrale solaire. Les ingénieurs ont visité les installations de la Ma-Mwe en compagnie du directeur technique de l’entreprise d’état. Le projet d’Omar Mouhssine prévoit l’installation de sept centrales de production d’énergie avec quatre panneaux solaires. Ces centres de production solaire devraient produire 55 megawatt au total, mais le projet se fera étape par étape si tout se passe bien. Deux centres sont prévus pour être opérationnels en février 2015. Ils produiraient 9 mégawatt et coûteraient près de 600 millions de francs comoriens (1,2 millions d’euros).

 

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Miss Mayotte : Les Femmes Leaders veulent des explications

Le collectif des femmes leaders, représentant au passage les mécontents du résultat de l’élection Miss Mayotte du 30 août dernier, a sollicité une rencontre avec les membres du comité d’organisation.

C’est encore une fois le manque « de racines » mahoraises qui est reproché à la reine de beauté et les femmes leaders comptent bien faire entendre leur point de vue aux organisateurs.
« Nous n’avons rien contre elle, mais nous en voulons à ceux qui lui ont permis de se présenter » affirme Sandati Abdou, présidente des femmes leaders. C’est dans un esprit pacifiste et afin de calmer la polémique que Franck Servel, délégué régional de la société Miss France, a accepté la rencontre.
« Comment quelqu’un qui n’a jamais vécu ici peut représenter Mayotte ? Bien que beaucoup voudraient que la première dauphine Maeva Toumbou-Dani prenne sa place, nous voulons surtout clarifier les choses pour les prochaines élections, afin que cela ne se reproduise pas » tempère Sandati Abdou.

 

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Il gifle sa femme en plein commissariat

Mardi matin, une femme se présente au poste de police de Mamoudzou, elle veut porter plainte pour des violences conjugales.

Le mari est interpellé à son domicile et conduit au poste. Sur place, il saute à la gorge de son épouse et lui administre une violente claque devant les agents médusés.

Il est rapidement maîtrisé par un adjoint de sécurité puis placé en détention. Son dossier fait état de violences répétées à l’égard de son épouse.

 

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Bientôt le retour de la presse ?

La mise en place de l’octroi de mer et en particulier de taux de 5 à 22,5 % sur les livres, journaux et ouvrages cartographiques avaient provoqué l’arrêt brutal en mai dernier de la distribution de la presse à Mayotte, en particulier la presse papier nationale.

Les élus du conseil général ont relevé la difficulté des médias. Or, le manque d’accès à ces produits culturels dans l’île au lagon est doublement pénalisant pour une population qui aspire à se cultiver et à ouvrir d’autres fenêtres sur le monde que son petit univers insulaire.
Dans les autres départements d’outre-mer, ces taux ont été pris en compte puisqu’ils varient de 0 à 2,5 %, les taux actuels étaient donc largement surévalués.

Le 19 septembre prochain, la collectivité compte donc présenter une délibération pour annuler les taux en cours et les abaisser à 0 %. La plupart des produits d’édition ont été pris en compte, du magasine au livre pour enfant en passant par le dictionnaire. Cette nouvelle pourrait augurer d’un retour de la presse nationale dans les kiosques.

 

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Un nouvel album pour Saandati

Une chanson pour raconter sa propre histoire. Une histoire comme tant de filles peuvent en vivre. Une histoire d’un coup de foudre, d’un amour envers un homme. Celui qui aurait pu être le bon, celui qui aurait demandé sa main à ses parents. C’est d’ailleurs ce qu’elle lui demande : “va faire hodi chez mes parents et tu seras bien accueilli”. Bien évidemment, il ne le fera pas.
Ce titre phare, entendu en boucle actuellement, raconte cette déception amoureuse. Mais un titre déjà entendu sur internet.
En effet, cela fait deux ans que le clip est présent sur YouTube. “C’est pour préparer la sortie de l’album”, révèle l’artiste.

Aujourd’hui, le titre a été vu plus de 86 000 fois. Un succès donc. Il a fallu trois ans pour qu’il voie le jour, avec l’aide de la commune de Dembéni, du Crédit Agricole et du sénateur Thani Mohamed Soilihi, un ami, dit-elle.

Reconnaissante, elle n’oublie pas de remercier ses soutiens surtout en pensant à la difficulté de sortir un album. Elle révèle y avoir mis toutes ses économies. Après la sortie de son premier album “Mtrumama karemwa” en 2011, la chanteuse continue avec ses textes engagés.

Saandati parle d’amour dans ses chansons, mais elle traite également de la douloureuse traversée en kwassa, du sida, de la grossesse précoce, etc.
“Pour moi les autorités françaises comme comoriennes sont responsables de la mort des gens qui tentent de traverser l’océan pour rejoindre Mayotte”.

Pour l’heure, l’album reçoit un accueil plutôt chaleureux, notamment le titre éponyme “Mwana baba” qui est repris dans les mariages.

2015, Sandati sera au festival de Sauti Za Busara

Une récompense pour la chanteuse : Récemment, elle était en résidence artistique avec les violons de Zanzibar. Au mois de février 2015, ils devraient se produire ensemble à Zanzibar dans le cadre du festival de Sauti Za Busara et peut-être qu’un album sera également enregistré, elle laisse planer le mystère.

La résidence artistique s’est déroulée chez Kolo à Dapani, à l’Autre bout de l’île, avec l’aide de Del, l’organisateur du festival Milatsika.
Une rencontre rendue possible par le financement du service culturel de la préfecture. Un album est fait de duos avec Baré, Bodo ou encore d’autres talents à découvrir.

Sandati, une chanteuse engagée, touchée par le délaissement du secteur culturel dans l’île. “J’ai l’impression que l’on est en train de tuer la culture à Mayotte”, dit-elle, visiblement affectée. L’employée du conseil général qu’elle est n’hésite pas à critiquer et fustiger le département quant à la situation culturelle de l’île.
Connue pour ne pas avoir la langue dans sa poche, Saandati est pourtant d’une profonde tendresse.

Kalathoumi Abdil-Hadi

 

 

Édito : 600.000 habitants dans 20 ans !

 

Cela représente actuellement 5.000 habitants supplémentaires par an. La plupart étant des nouveau-nés, en grandissant il leur faudra des crèches, des salles de classe à l’école, puis au collège et au lycée, voire à l’université, déjà victime de son succès. Il faudra des logements pour toutes ces personnes. Il faudra de l’argent pour les nourrir, donc du travail, des zones d’activités.

Ils seront amenés à se déplacer, en voitures, en deux-roues ou en transport en commun, terrestre ou maritime. Il faudra donc continuer à densifier les logements, ce qu’a commencé la Sim et qui a été réalisé aux Hauts Vallons notamment. Il faudra élargir des routes, ou plutôt en construire de nouvelles, sur le lagon ou par les hauteurs de Mamoudzou, à l’intérieur de l’île. Cela permettra de désenclaver des terres nécessaires à toutes ces constructions, à tous ces aménagements. Les acteurs publics et les privés devront suivre le rythme, en fonction des moyens.

600.000 habitants, cela donnera 1.700 habitants par km/² ! Aujourd’hui nous occupons déjà la 11ème place mondiale (classement par pays) en termes de densité de population. Avec 1.700 hab/km², nous serions 5ème, juste derrière Monaco, Singapour, la Bande de Gaza et le Vatican. Juste devant Malte, Bahreïn et le Bangladesh.

Cet accroissement massif de la population constituera certes un élément positif pour la consommation, avec des clients potentiels, des économies d’échelle, mais génèrera assurément des soucis nouveaux à assumer. Il y aura des besoins financiers importants pour des chantiers colossaux afin de gérer ces habitants, construire des logements, proposer du travail. Il faudra assurer la sécurité, les déplacements, l’éducation et la santé.

Il faudra (re)dimensionner les infrastructures scolaires et hospitalières, les routes, le port et l’aéroport. Il faudra fortement densifier l’habitat, et créer de l’emploi. Les 4.000 bangas encore recensés en 2002 auront bien disparu !

Les enjeux sont colossaux, les ambitions doivent être à la hauteur de cette explosion démographique en cours et les moyens doivent être mobilisés en conséquence. Le territoire devra le supporter, sur le plan environnemental notamment. Quand on connait l’impact de l’homme sur son environnement, il faudra là aussi beaucoup de sensibilisation, adopter beaucoup de nouvelles pratiques, durables, pour ne pas se retrouver sur une terre saccagée.

Pour accueillir une telle population, il faudra aussi de l’énergie, gérer les déchets… A l’image de Malte par exemple qui est entrée dans l’Union européenne en 2004, il y a 10 ans, des îles parviennent à gérer de telles densités de population, une telle évolution de la société qui en découle. Des territoires, des pays comme en Europe du Sud ou de l’Est ont bénéficié des mannes de l’Europe pour leur mise à niveau. Cela ne s’est pas fait sans douleurs, sans à-coups, sans efforts bien compris, sans évolution importante et sans un travail efficace des élites et de dirigeants politiques visionnaires.

Il faut le comprendre, il faut le dire, et surtout il faut engager les chantiers pour faire face à ces défis. Car le temps passe, les enfants sont déjà là, ils grandissent et réclament de plus en plus fort des écoles, des cantines, des hôpitaux avec des médecins, des loisirs, des concerts, du transport, des barges, des journaux (?), des billets d’avion pour voyager, des plages aménagées… Pour financer tout ça on va pouvoir compter sur l’Europe, mais surtout sur le travail de chacun pour que Mayotte redevienne attractive, belle et que ses habitants y vivent heureux.

Et le magnégné n’aura plus sa place ! Certains n’ont pas encore compris les enjeux, les besoins urgents et continuent le bricolage, les petits arrangements entre amis, les voyages de complaisance, les emplois fictifs. Cela ne sert pas Mayotte, bien au contraire. La politique politicienne, les coups dans les pattes ou par derrière ont trop duré. Jalouser la réussite est ridicule, au contraire il faut s’en féliciter. Le jeu d’être élu pour se servir et manger est terminé. Il y a du boulot ! Certains l’ont compris et il faut les soutenir, les accompagner, les encourager ! Avec 600.000 habitants dans quelques jours, il convient de préparer le terrain et d’être à la hauteur de l’enjeu, pour Mayotte.

Laurent Canavate

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes