À la bibliothèque municipale de Cavani, à Mamoudzou, la salle s’est remplie petit à petit, jeudi 17 octobre, pour la cérémonie d’ouverture de la conférence des Civilisations du canal du Mozambique. Elle a été l’occasion de (re)découvrir des objets artisanaux, de célébrer le patrimoine dansé et d’annoncer une belle nouvelle. Après l’inscription du maoulida shengué en 2022 et du mbiwi au patrimoine culturel immatériel national, c’est au tour de la poterie traditionnelle mahoraise de faire son entrée. Une annonce couverte d’applaudissements des membres du département qui ont participé à la mise en place de la Conférence. Les docteurs Arthur Domingo, Alain Kamal Martial Henry et Pedro Martinho, qui interviendront dans le cadre de conférences et de débats, ont été personnellement remerciés par la vice-présidente, chargée des Sports, Culture et Jeunesse du département Zouhourya Mouayad Ben. La deuxième édition se poursuit aujourd’hui et samedi, au siège du département.
Tribune libre : « Une arsenalisation des migrants et des mineurs à Mayotte »
Conseiller départemental du canton de Sada-Chirongui, Soula Saïd-Souffou défend l’idée que l’immigration irrégulière est utilisée pour déstabiliser Mayotte. Dans une tribune, intitulée « Arsenalisation des migrants et des mineurs à Mayotte : Ingérences étrangères et déstabilisation revendiquée d’une région ultrapériphérique de l’Europe », celui qui est doctorant en droit public de l’Université Sorbonne Paris Nord liste les éléments qui lui font penser cela.
« Les guerres modernes sont protéiformes. Si les canons, les missiles et les avions de chasse demeurent essentiels sur le champ de bataille, les soldats modernes peuvent prendre les traits de simples civils innocents méritant accueil et protection. Loin des snipers, des soldats cybernétiques des films de science-fiction, l’on parle ici d’arsenalisation de populations, de migrants, de menaces hybrides et d’ingérences étrangères. Face à ces phénomènes, les États sont obligés de s’adapter constamment y compris dans le cyberespace pour assurer leur sécurité. Selon l’Otan : « On entend par menaces hybrides des activités menées ouvertement ou non à l’aide de moyens militaires et de moyens non militaires : désinformation, cyberattaques, pression économique, déploiement de groupes armés irréguliers ou emploi de forces régulières »[i]. L’utilisation des flux migratoires comme activités hybrides et géopolitiques est à présent reconnue par l’Otan et l’Union européenne. Selon cette dernière : « Les menaces hybrides visent à exploiter les vulnérabilités d’un pays et ont souvent pour but de saper les valeurs démocratiques et les libertés fondamentales »[ii]. Bien avant les crises migratoires au Sud de l’UE, notamment dans les îles italiennes, et à l’Est de l’UE, notamment à la frontière entre la Pologne et le Bélarus, l’utilisation de populations à des fins d’activités hybrides et géopolitiques était déjà une réalité à Mayotte depuis le milieu des années 1990.
La politique de reconduite à la frontière des migrants économiques, telle qu’elle est pratiquée en outre-mer depuis des décennies, donne des résultats « peu satisfaisants »[iii] selon la Cour des comptes. Pour produire les effets escomptés, elle devrait faire l’objet d’une réorganisation profonde. Aujourd’hui, l’espace continental de l’UE est à son tour impacté par le phénomène migratoire de façon brutale, même s’il est vrai que des signes avant-coureurs pouvaient annoncer l’avènement d’un tel phénomène aux portes de l’Europe. « Les migrants servent de chair à canon pour faire pression sur un État »[iv]. C’est une des réalités des nouvelles guerres hybrides. La France, à travers la région ultrapériphérique de Mayotte, fait l’objet de ce genre de pression compte tenu des revendications territoriales des Comores sur Mayotte depuis 1974. Quant à l’Europe, elle semble avoir manqué de vigilance. Le renforcement de certains régimes autoritaires, en quête de reconnaissance et d’affirmation, pouvait pourtant attirer son attention. Elle se retrouve aujourd’hui la cible de nombreuses attaques hybrides. Jean-Sylvestre Mongrenier évoquait déjà, en 2020, une « arsenalisation des flux migratoires »[v]. L’UE prenait alors pleinement conscience du fait que des migrants pouvaient être utilisés comme des « armes » par destination dans le cadre d’une guerre hybride, une situation pourtant dénoncée depuis des décennies par les élus de Mayotte. C’est en ce sens que l’on peut affirmer que les RUP sont, en quelque sorte, des lunettes grossissantes des enjeux de sécurité intérieure de l’UE.
« Une radicalisation du discours comorien »
Dès 1997, éclatait une crise séparatiste au sein de la République fédérale islamique des Comores. L’île d’Anjouan manifeste alors sa volonté d’accéder à la pleine souveraineté. Le drapeau français est hissé sur de nombreux bâtiments officiels. En guise de représailles, un blocus hermétique est imposé à l’île par les autorités fédérales comoriennes soutenues par l’OUA[vi]. Rapidement, la population va manquer de tout, notamment de nourriture et de médicaments, entrainant une crise économique, sanitaire et sociale sans précédent. De tels événements enclenchent une dynamique d’émigration massive vers Mayotte qui est alors déstabilisée progressivement au point que la moitié de sa population est aujourd’hui étrangère, majoritairement comorienne et en situation irrégulière[vii]. La mise en œuvre du visa Balladur (18/01/1995) et le lancement du processus de départementalisation, avec la consultation référendaire du 2 juillet 2000, ont engendré une forme de radicalisation du discours comorien à l’égard de Mayotte française. En 2021, le gouverneur d’Anjouan, Anissi Chamsoudine, a publiquement appelé ses compatriotes à envahir Mayotte par kwassa[viii]. Il a déclaré : « Il faudrait peut-être que les Comoriens prennent des kwassa par milliers. J’ai déjà le mien. Mais, il faudrait que tout le monde se mobilise. On verra si la France nous bombardera avec ses bateaux de guerre »[ix]. Cette arsenalisation des populations comoriennes a entrainé un changement profond de perception du migrant comorien. Celui-ci est passé de migrant économique à celui d’envahisseur déclaré.
Pourtant, en 2019, un accord ambitieux de partenariat renouvelé, assorti d’un plan de développement doté de 150 millions d’euros (2019-2022), a été signé entre la France et les Comores. La contrepartie demandée aux Comores était une participation active à la lutte contre l’immigration clandestine. Cet engagement n’a pas été tenu. En outre, « il faut aussi relever l’absence de coopération pénale tant sur le plan de l’extradition que des demandes d’entraide aux fins d’enquête notamment dans la lutte contre les filières d’immigration. Ainsi, la convention d’entraide judiciaire en matière pénale signée à Moroni le 13 février 2014 n’est toujours pas ratifiée par les Comores »[x]. En raison de la forte pression migratoire, les faibles infrastructures de Mayotte sont saturées et l’attractivité professionnelle des l’ile est en berne. Ainsi, l’île, de quelques 374 km2 seulement, manque de tout : insuffisance de structures d’accueil et d’hébergement, quasi-inexistence d’aides d’urgence à destination des migrants et des demandeurs d’asile, crise de l’eau, désert médical, écoles surchargées, explosion de la violence. Dans ce contexte inédit, les migrations africaines, qui apparaissent et s’intensifient, constituent un défi social supplémentaire à relever. En l’absence de maîtrise des flux migratoires habituels, notamment comoriens, les demandeurs d’asile d’origine africaine sont devenus des victimes collatérales du différend franco-comorien. L’acceptation sociale de ces nouvelles migrations est rendue difficile. La société mahoraise subit des transformations majeures à très grande vitesse.
Une Europe victime de son attractivité
Toutes les populations migrantes ne peuvent être considérées comme arsenalisées. Beaucoup fuient, de bonne foi, les persécutions et partent à la recherche d’un pays plus sûr. Montesquieu, conceptualisant la sûreté comme protection juridique contre l’arbitraire de l’État, disait que « la liberté politique consiste dans la sûreté »[xi]. L’UE est aussi victime de l’attractivité de son modèle politique, économique, social et démocratique. Aujourd’hui, il s’agit de gérer les conséquences sécuritaires d’un tel engouement, dans des conditions budgétaires dégradées qui favorisent concomitamment la montée des tensions sociales et le renforcement des régimes illibéraux. Au-delà de la question politique et géopolitique, les soubassements économiques de l’arsenalisation des migrants ne peuvent être ignorés. En effet, les populations arsenalisées sont souvent de modestes conditions. Ainsi, le pays agresseur trouve, dans une telle opération, une soupape de sécurité lui permettant d’exporter ses propres difficultés socio-économiques vers un autre pays qui se retrouve moralement et politiquement contraint de les prendre en charge, selon des modalités propores à sa législation nationale. C’est bien l’effet submersif de la migration qui cause la déstabilisation du pays agressé et la saturation de ses services publics.
L’arsenalisation des populations permet d’atteindre des « buts de guerre » à peu de frais en causant des dégâts particulièrement visibles sur la société, les services publics, l’économie et le cadre de vie du pays visé. Il est alors difficile de mettre directement et juridiquement en cause les autorités du pays agresseur face à l’hybridité de la menace et en l’absence de déploiement d’une armée conventionnelle identifiée. Cependant, s’agissant des Comores, l’invitation publique à l’invasion établit officiellement la responsabilité directe du pays. Mayotte, région agressée, a encore du mal à s’adapter à ce phénomène qui sature complètement ses capacités d’accueil, d’insertion économique et sociale. Quant à l’UE, elle est en train de faire l’expérience de ce type d’activités hybrides sur son sol continental. Ses capacités d’accueil ont souvent été mises à rude épreuve ces dernières années et les perspectives géopolitiques (augmentation des réfugiés climatiques, des demandeurs d’asile, des migrants économiques) laissent entrevoir une aggravation du phénomène dans les prochaines années. Étant entendu que ces manœuvres sont manifestement martiales, le rôle des forces armées dans la gestion des migrations arsenalisées se développe eu égard à l’ampleur du phénomène aux frontières extérieures de l’UE. Le cadre de la défense européenne demeure l’Otan (Art. 42 TUE). Dès lors, des échanges nourris, entre l’UE et l’Otan, ont été menés sur l’arsenalisation des migrants. Le Conseil des affaires étrangères a appelé, à maintes reprises, à « améliorer la coopération UE-Otan en matière de lutte contre les menaces hybrides »[xii].
« Un sentiment de toute-puissance gagne les jeunes arsenalisés »
Quant à l’arsenalisation des mineurs, elle constitue un défi nouveau auquel les États membres doivent également s’attaquer de toute urgence. Elle constitue une source de déstabilisation et de dégradation continue de la sécurité intérieure de l’UE. Des entités criminelles, ayant parfois des connexions avec l’étranger, recrutent et arsenalisent des mineurs de plus en plus jeunes à des fins de commission d’actes de terreur qui fragilisent la stabilité de certaines RUP comme Mayotte. Le mode opératoire est toujours le même : jeunes cagoulés, souvent vêtus de blouses blanches, armés de galets, de machettes, d’autres armes blanches, parfois même d’armes à feu et de chiens dressés au combat utilisés comme armes par destination. Plusieurs agents des forces de l’ordre, agressés par les bandes, se sont vus dépouillés de leurs armes de service qui se retrouvent, temporairement ou durablement, dans les mains de ces bandes criminelles. Par ailleurs, l’introduction irrégulière d’armes par kwassa est devenue monnaie courante. Un sentiment de toute-puissance gagne les jeunes arsenalisés. « Les adultes, ceux qui ont 18 ou 19 ans, les utilisent pour les crimes qu’ils veulent commettre, car les mineurs ne feront jamais de prison »[xiii]. L’excuse de minorité[xiv], principe majeur de la justice des mineurs, est massivement détournée par les bandes organisées pour affaiblir et défier les autorités. En outre, la seule prison de l’île déborde : 650 prisonniers pour 278 places théoriques, dont 30 pour mineurs, sur une population de plus de 350 000 habitants. Le directeur de la prison a démissionné, début octobre 2024, pour attirer l’attention sur les conditions de travail difficiles dans cet établissement marqué, fin septembre 2024, par une minuterie largement diffusée sur les réseaux sociaux par les prisonniers eux-mêmes. Les jeunes délinquants n’hésitent plus à s’afficher, y compris à visage découvert, sur ces mêmes réseaux sociaux, armes à la main. En Espagne et à La Réunion, l’implantation de ce phénomène de bandes armées de machettes constitue un vrai sujet de préoccupation pour la sécurité intérieure. Des cas sporadiques de violences extrêmes commises par de très jeunes mineurs apparaissent sur le territoire continental, notamment à Marseille. L’impact émotionnel de la violence des mineurs sur la société est plus fort que celui des adultes compte tenu de leur minorité psychologiquement associée à la tranquillité et au bonheur.
À Mayotte, les échecs de milliers de parcours d’intégration, issus de l’immigration, causent aujourd’hui des tensions sociales fortes qui sont à l’origine de violences graves et répétées dans le territoire où l’échelle[xv] de BUI TRONG, permettant de mesurer l’intensité des violences urbaines, atteint régulièrement des records, y compris aux abords de l’école de la république. Pendant longtemps, on a cru, ou voulu croire que les violences juvéniles à Mayotte se résumaient à une simple délinquance de « survie » pratiquée par des mineurs isolés souvent issus de l’immigration. C’était faire fi du processus d’embrigadement qui est à l’œuvre au sein de ces jeunes populations vulnérables à qui l’on inculque la haine de Mayotte et de la France au sein de bandes particulièrement violentes comme les « watoros » ou les « Dakou » (N.D.L.R. une partie des bandes se surnomment les « terroristes ») pouvant être respectivement traduits par « les Sauvages » et « les Terreurs ». Au sein de ces bandes, il n’y a pas que des jeunes sans papiers ni régularisables ni expulsables, dits « ni ni ». Des jeunes nés à Mayotte, ayant un parent de nationalité française, ou pouvant prétendre, à leur majorité, à ladite nationalité, se retrouvent également embrigadés dans ces bandes organisées. Ainsi, dans de nombreuses affaires criminelles impliquant ces gangs de mineurs qui tuent, volent à main armée, se livrent à des expéditions punitives, coupent les routes, rackettent, brûlent des voitures et des bâtiments publics, caillassent des bus scolaires, des transports de personnels hospitaliers, des ambulances, des véhicules de la sécurité civile et agressent les forces de l’ordre, il apparaît, en réalité, que des adultes ont été mis en cause directement ou indirectement comme complices des violences commises par les jeunes délinquants. Ainsi, le 18 décembre 2023, eu égard aux violences extrêmes constatées sur le territoire, compte tenu de la montée des messages de haine contre Mayotte et la France sur les réseaux sociaux, et face à des bandes manifestement arsenalisées, l’Assemblée départementale de Mayotte a sollicité[xvi] une enquête du parquet national antiterroriste aux fins de faire la lumière sur les actes de terreur perpétrés à Mayotte. Cette saisine vient après une phase de préfiguration d’un Observatoire des violences à Mayotte (OVM) et de la mise en place d’une Task Force de lutte contre l’insécurité au sein du conseil départemental.
Souvent cerveaux présumés des opérations, financeurs, parfois cuisiniers centraux de ces mêmes bandes, les adultes, restés dans l’ombre, ont quasi systématiquement des accointances avec l’étranger, notamment avec les Comores voisines. Ces aspects subversifs des violences commises à Mayotte, peu médiatisés, sont visés à l’Article 411-4 du Code pénal qui punit les activités visant à « susciter des hostilités ou des actes d’agression » ou à « fournir à une puissance étrangère, à une entreprise ou une organisation étrangère ou sous contrôle étranger ou à leurs agents les moyens d’entreprendre des hostilités ou d’accomplir des actes d’agression contre la France ». En outre, quelques Mahorais pro-comoriens, voyageant passeport français à la main et participant de plus en plus ouvertement à des conférences publiques remettant en cause la présence française à Mayotte, nourrissent, par de tels agissements, les revendications territoriales comoriennes. « Mayotte est prise au piège d’un conflit entre deux états, la France et les Comores »[xvii]. La dernière conférence connue s’est tenue à Bakou (Azerbaïdjan) les 2 et 3 septembre 2024 et était intitulée « l’occupation illégale de Mayotte par la France ». L’Azerbaïdjan est connu pour se livrer activement à des ingérences en Nouvelle-Calédonie. L’aide que l’Union des Comores reçoit des puissances étrangères, proches de la Chine et de la Russie, comme l’Azerbaïdjan renforce la déstabilisation permanente du département de Mayotte. Cette guerre sans armée régulière faite d’ingérences et de menaces protéiformes doit être menée de front par le gouvernement français, avec le concours du Département de Mayotte, avec des moyens plus adaptés. Le combat fait rage à la suite de l’apparition de nouveaux acteurs étrangers qui agissent partout y compris sur les réseaux sociaux. La France s’est ainsi dotée d’une loi visant à lutter efficacement contre les ingérences étrangères[xviii].
Par conséquent, loin de relever de la petite délinquance entretenue de l’intérieur ou de l’extérieur, la violence extrême des mineurs, transformés en « enfants soldats » ou en « agents de l’étranger », peut être constitutive d’activités hybrides tendant à défier, discréditer et affaiblir des gouvernements ou des autorités régionales, notamment dans leur capacité à assurer la sécurité de leurs territoires. Ces activités hybrides visent à asseoir de nouveaux équilibres géopolitiques régionaux et mondiaux, à conforter l’affirmation de nouveaux régimes illibéraux et autoritaires, en marge de l’intensification des tensions sino-américaines pour le leadership mondial. »
[i] OTAN, Lutte contre les menaces hybrides, 07 mars 2024.
[ii] Communication conjointe au Parlement européen et au Conseil, Cadre commun en matière de lutte contre les menaces hybrides, Une réponse de l’Union européenne, JOIN (2016) 18 final, Bruxelles, le 6.4.2016.
[iii] COINTAT Christian et FRIMAT Bernard, Rapport d’information à la suite d’une mission d’information effectuée en Guyane, en Martinique et en Guadeloupe du 17 février au 4 mars 2011, n° 410, Sénat, 6 avril 2011, p. 15.
[iv] AMSILI Sophie, Les migrants servent de chair à canon pour déstabiliser l’Union européenne, Les Échos, 9 novembre 2021.
[v] MONGRENIER Jean-Sylvestre. Géopolitique de l’Europe. PUF, 2020, 128 p.
[vi] Organisation de l’Unité Africaine (1963-1999) devenue Union africaine en 2002.
[vii] Recensement générale de la population en 2017.
[viii] Embarcation légère servant de transport clandestin.
[ix] Comores infos, le gouverneur d’Anjouan appelle à envahir Mayotte en kwassa, 29 janvier 2021.
[x] IGJ/IGAS/IGA/IGAE/IGESR/IGF, op. cit., p. 101.
[xi] MONTESQUIEU. Œuvres complètes. Tome 2. Gallimard, La Pléiade, 1951, p. 431.
[xii] Communication conjointe au Parlement européen et au Conseil, Cadre commun en matière de lutte contre les menaces hybrides, une réponse de l’Union européenne, Bruxelles, 6 avril 2016 JOIN(2016) 18 final, p. 3.
[xiii] VELAZQUEZ Jaime, À Madrid, des centaines mineurs tombent dans la violence des « gangs latinos », Euronews, 21/02/2022.
[xiv] Art. L121-5 du Code de la justice pénale des mineurs.
[xv] Créée dans les années 1990 par Lucienne BUI TRONG (1942-2028) qui était spécialiste des violences urbaines.
[xvi] Délibération DL_AP2023_0283 portant saisine du parquet national antiterroriste (PNAT) au sujet des actes de terrorisme perpétrés dans le département de mayotte, 18 décembre 2023.
[xvii] DR Alain Kamal Martial (écrivain, dramaturge, chercheur en Littératures postcoloniales) dans l’émission Zakwéli, Mayotte 1ère, 3 mai 2023.
[xviii] LOI n° 2024-850 du 25 juillet 2024 visant à prévenir les ingérences étrangères en France.
La finale d’Uzuri Wa Debaa aura lieu ce samedi à Pamandzi
Les six associations finalistes se retrouveront à l’hotel Ibis, samedi 19 octobre, pour la dernière étape de la compétition départementale de debaa, intitulé « Uzuri wa Debaa ». Un jury d’experts (composé de personnalités issues du milieu culturel et artistique) sélectionnera les meilleures performances. A la clé, un voyage offert par la compagnie Air Austral et l’office de tourisme de Petite-Terre pour représenter Mayotte lors du Salon International de Tourisme et de Voyage (SITV) à Colmar, début novembre 2024. Une occasion pour l’office de mettre en avant le debaa, vitrine culturelle de Mayotte.
La famille de Jean-Claude Novou réconfortée par les messages de soutien
Acteur majeur du développement du sport à Mayotte, Jean-Claude Novou s’est éteint à l’âge de 77 ans, le mardi 8 octobre. Recevant de nombreux messages de soutien et de solidarité, ses proches veulent remercier tous ceux qui lui ont rendu hommage :
« La famille Novou tient à exprimer sa plus profonde gratitude envers toutes les personnes qui ont témoigné leur soutien et leur solidarité suite au décès de leur époux, frère, père, grand-père, et oncle bien-aimé, Jean-Claude Novou.
En ces moments difficiles, vos messages de réconfort, vos gestes de compassion, et votre présence ont été d’un immense soutien. Nous sommes profondément touchés par les nombreuses marques d’affection et de sympathie que nous avons reçues, et cela nous rappelle combien Jean-Claude était apprécié et respecté de tous.
Vos prières, pensées, et mots réconfortants ont été une source de force pour toute la famille. Nous tenons à remercier chaleureusement tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à rendre hommage à sa mémoire. Merci de continuer à honorer sa mémoire avec amour et respect. Avec toute notre reconnaissance ».
Chambre des métiers : trois listes candidates à l’élection
Au regard des dysfonctionnements de la Chambre des métiers et de l’artisanat de Mayotte, il y a un an, la préfecture de Mayotte avait pris la décision de dissoudre l’assemblée et nommer des administrateurs le temps d’organiser une nouvelle élection du bureau. Celle-ci aura lieu le mercredi 20 novembre. Trois listes sont candidates et ont été enregistrées par la préfecture. Il y a « Réussir ensemble » dont la tête de liste est Madi Baco, le président du syndicat des artisans taxis-ville de Mayotte. Celui-ci avait déjà été candidat en 2021. « Réussir les artisans pour construire Mayotte demain » est portée par Fouadi Abdou, le gérant d’Air Fluide OI à M’tsamboro, tandis que « Les artisans de Mayotte » l’est par Fahar Madi, artisan à Ouangani.
Un concours de l’élégance rose à l’hôpital de Mamoudzou
À l’occasion de la semaine rose au centre hospitalier de Mayotte (CHM) qui s’est déroulée du 14 au 18 octobre, l’association des soignants contre le cancer (Asca) organise un concours d’élégance sur le thème de rose en journée de clôture, le vendredi 18 octobre, de 8h à 14h au sein de l’entrée principale du CHM, à Mamoudzou. De nombreux lots sont à gagner, 500 euros à recevoir pour le premier prix. Le concours est ouvert aux femmes et aux hommes. Un photographe est aussi prévu pour une séance photo avec les participants.
Santé mentale : une journée de sensibilisation à Bandrélé
Le centre communal d’action sociale de la mairie de Bandrélé organise une journée de sensibilisation à la santé mentale, à Musicale plage, ce samedi 19 octobre, de 8h à 13h. Le petit-déjeuner sera offert. Un café-débat sera animé par un psychologue et de nombreuses animations sont prévues. Pour plus d’informations, contacter Mme Asmine Insa, 0639 65 16 34 ou Mme Echat Said 0639 20 75 35
Cherté des billets d’avion : des députés ultramarins contre une nouvelle taxe
La députée réunionnaise Karine Lebon ainsi que treize autres parlementaires ultramarins de la gauche et du centre ont adressé un courrier au Premier ministre Michel Barnier concernant l’augmentation de la taxe sur les billets d’avion pour les populations ultramarines. Le député guadeloupéen Christian Baptiste, cosignataire de la lettre, a également alerté le ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie sur le danger de cette taxe, sur la continuité territoriale et le droit fondamental à la mobilité. Les députés demandent davantage de clarification sur cette mesure dans le cadre du projet de loi de finances 2025. Ils font remarquer dans le courrier que « l’explosion des prix des billets d’avion empêche déjà depuis plusieurs années nos concitoyens de voyager et de retourner auprès de leurs proches puisqu’aucune alternative de déplacement n’existe ». Ils promettent d’être attentifs aux prochaines discussions budgétaires concernant cette nouvelle taxation des Français d‘Outre-mer.
Une plainte vise la police municipale de Mamoudzou
Une plainte pour vol, détournement de fonds publics, faux en écriture et usage de faux a été reçue par le procureur de la République à Mayotte, Yann Le Bris. Elle vise le chef de la police municipale de Mamoudzou, le maire de Mamoudzou et son DGS. Le policier municipal à l’origine de la plainte, qui souhaite rester anonyme, raconte dans les colonnes du Journal de Mayotte, abus, marchandises subtilisées… Une enquête est en cours.
« Tropique de la violence » revient sur France.tv
Le film « Tropique de la violence », adaptation par Manuel Schapira du roman éponyme de Nathacha Appanah, était diffusé ce jeudi soir, à 22h sur Culturebox et France.tv. Il sera disponible en replay. La fiction, qui met en scène certaines réalités mahoraises, a été tournée sur l’île. Le roman, sélectionné aux prix Goncourt en 2016, avait remporté plusieurs prix, dont le Femina des lycéens, le prix France Télévisions et celui du Roman métis des lycéens.
Télévision : « Envoyé spécial » à la rencontre des passeurs d’Anjouan
Crise de l’eau : des coupures importantes dans le centre et le sud ce jeudi soir

Journée galère encore pour les abonnés de la Société mahoraise des eaux (SMAE), le réseau a été plusieurs perturbé, ce jeudi. Ce matin, faute d’un niveau d’eau suffisant, les villages de Longoni, Koungou, Kawéni et Gnambo Titi (Passamaïnty) ont eu leur coupure d’eau avancée à 11h, tandis que M’tsapéré a subi une coupure technique de 11h à 18 h.
Ce jeudi soir, le délégataire du syndicat Les Eaux de Mayotte fait état de problèmes dans le centre et le sud de Grande-Terre, ainsi qu’à Acoua, cela en raison des problèmes des réseaux SFR et Only. « Les installations de production et de distribution d’eau fonctionnent en mode automatique et dans ce mode le dialogue entre les ouvrages pilotes et les ouvrages asservis s’effectue par le biais de liaisons radio et de liaisons via le réseau 4G de SFR. Les dysfonctionnements du réseau 4G de ce jour ont grandement affecté les automatismes et malgré le basculement des principaux en mode dégradé pour sauvegarder l’essentiel, les réservoirs de tête sont à cette heure-ci complètement vides pour maintenir la distribution d’eau », explique la SMAE. Tous les villages du centre et du sud faisant partie du secteur 3 sont donc privés d’eau jusqu’à demain matin (le secteur 2 a sa coupure programmée ce jeudi soir). Le secteur 1, qui a été coupé la veille selon le planning des tours d’eau, est le seul qui est alimenté, ce soir. Cela concerne Bambo Est, Barakani, Coconi, Combani sud, Dembéni village, Hagnoundrou, Hapandzo, Iloni, Kani-Kéli village, M’bouanatsa, M’ramadoudou, M’tsamoudou Bas, Nyambadao, Poroani, Sohoa et Tsingoni.
« Concernant le Nord, le village d’Acoua pourrait connaître des perturbations pour les mêmes raisons », ajoute la filiale de Vinci.
Mayotte placée en vigilance météorologique orange « vagues-submersion »
« Dans la nuit de ce jeudi à vendredi, une grande marée proche de 4m50 et un pic de houle de sud-sud-ouest de deux mètres sont attendus. En conséquence, des débordements d’eau sont pressentis notamment sur les zones littorales Ouest et Est de la Grande-Terre et sur la Petite-Terre », alerte la préfecture de Mayotte. Météo-France a ainsi placé le département mahorais en vigilance météorologique orange « vagues-submersion ». Les risques étant concentrés sur le littoral, les services chargés des secours et de la sécurité, ainsi que les mairies, sont appelés à la vigilance.
« Ce phénomène est susceptible d’impacter les premières rotations des barges vendredi matin et pourrait entraîner des phénomènes d’inondations temporaires dans les zones littorales et sur les infrastructures et les habitations situées en bord de mer », ajoutent les services de l’État, qui recommandent d’adopter plusieurs comportements : circulez avec précaution en bord de mer, limitez votre vitesse sur les routes exposées à la houle, ne prenez pas la mer (à l’attention des plaisanciers et des professionnels de la mer), protégez les embarcations en les mettant à l’abri ou en les sortant de l’eau, ne vous baignez pas, soyez particulièrement vigilants, ne vous approchez pas du bord de l’eau et méfiez-vous des rouleaux (même une zone a priori non exposée – rebord de falaise par exemple – peut être balayée par une vague soudaine plus forte que les autres), surveillez attentivement les enfants et évitez les jeux à proximité de l’eau et si vous habitez en bord de mer, protégez vos biens face à la montée des eaux. Si nécessaire, évacuez vos habitations et mettez-vous à l’abri à l’intérieur des terres.
Ils conseillent de suivre l’évolution de la météo par les médias ou le site https://meteofrance.yt/fr. « En cas de besoin, il est possible de composer le 17 ou le 18. »
Le cinéma Alpa Joe est de retour depuis ce mercredi
Une semaine de fermeture a été observée par le cinéma Alpa Joe, à Mamoudzou, du 9 au 15 octobre. La faute à des impayés auprès du fournisseur. La situation étant réglée, la programmation a pu reprendre ce mercredi, comme l’indique la page Facebook du cinéma.
Les réseaux SFR et Only perturbés par la coupure d’un câble
Depuis 11h, ce mardi, les réseaux téléphoniques de SFR et Only rencontrent des difficultés à Mayotte. La préfecture indique qu’elles trouvent leur origine dans la rupture d’un câble terrestre survenu dans la matinée à Mamoudzou.
Les lignes d’urgence ne sont cependant pas touchées (15,17,18). Les opérateurs tentent de rétablir le service, la reprise est prévue vers 15h.
Air Austral : Les pilotes de ligne inquiets par la direction prise par la compagnie
La compagnie aérienne Air Austral devrait bientôt présenter son plan de retournement à ses employés. Une tentative de sauvetage à laquelle ne souscrit pas par les pilotes regroupés dans le syndicat national des pilotes de ligne. Ils s’estiment écartés alors qu’ils ont déjà consentis à plusieurs efforts. Selon eux, la stratégie de la compagnie ne serait pas sans incidence pour Mayotte puisque le remplacement privilégié des Boeing 787 par Airbus pourrait mettre fin à la ligne directe Mayotte-Paris.
Ce sont encore des bruits de couloirs, mais ils ont été suffisamment entendus pour provoquer la colère des pilotes de ligne d’Air Austral. Ces derniers, réunis au sein du syndicat national des pilotes de ligne, sont bien au fait des difficultés financières de la compagnie aérienne. Ils ont accepté une baisse de salaire via un troisième accord de performance collective d’une durée de deux ans. En échange, ils devaient être associés davantage aux décisions et à la stratégie de leur entreprise. Ce qui n’a pas été le cas. Aujourd’hui, ils souhaitent donc « attirer l’attention de la Région Réunion (N.D.L.R. parmi les actionnaires), de ses actionnaires privés et surtout des Réunionnais, sur la situation actuelle de notre belle compagnie réunionnaise Air Austral, et sur le plan de retournement qui est à l’œuvre ».
Dans leur ligne de mire, ils ont Marc Rochet et son cabinet Aérogestion qui conseille plusieurs compagnies dont la leur depuis des années. Selon eux, depuis l’arrivée de l’investisseur privé Run Air, les experts ont pris peu à peu le contrôle de la compagnie aérienne et cela devrait s’accentuer avec le potentiel futur président du directoire, Hugues Marchessaux. Ils y voient un problème, car le cabinet n’ayant « pas, à ce jour, avoir apporté d’économies significatives » ou « ni proposer de solution pour résoudre, sur le long terme, les pertes financières liés aux problématiques des appareils A220 » qui sont tombés en panne récemment.
Un retour des escales réunionnaises ?
Selon Vivien Rousseau, président de la section Air Austral du SNPL, Aérogestion défend aussi l’idée de remplacer les Boeing 787 par des Airbus. Si les pilotes ne sont pas opposés à changer d’appareils, ils alertent sur les conséquences qui en découleraient, notamment pour la ligne Mayotte-Paris. « Les Airbus A330 ne peuvent pas se poser à Dzaoudzi quand la piste mouillée », rappelle le pilote de ligne, qui suppose que cela déboucherait sur un retour en arrière, avec des passages obligés par La Réunion où les coûts d’exploitation ou de carburant sont moins élevés qu’à Mayotte. Alors que la compagnie aérienne est la seule à faire le trajet direct vers la métropole, il confirme que cela serait « un coup à la continuité territoriale ».
Il s’inquiète également pour une autre ligne pourtant profitable à Air Austral, celle entre La Réunion et la capitale thaïlandaise Bangkok, qui attire des touristes partant de toute la région. « Le cabinet ne veut pas augmenter notre offre sur des lignes fortement demandées en période de pointe et s’oppose également aux affrètements pour assurer le transport de nos passagers en cas de panne d’avion », déplore le syndicat. Il décrit un climat social tendu « sur fond de rumeurs et d’incertitudes, atmosphère qui se détériore encore, engendrant une angoisse constante quant à l’avenir de la compagnie et celui des employés ».
Il dresse d’ailleurs un tableau noir de la situation si la compagnie était amenée à être clouée au sol. « L’attrition, voire la disparition d’Air Austral, qui est un acteur majeur tant pour le rayonnement de la France dans l’océan Indien, que pour la connectivité de l’île de la Réunion et pour son environnement économique régional, et sans oublier le rôle sociétal essentiel pour l’île, serait une catastrophe de plus pour nos Outre-mer. »
Avec les modulaires de Massimoni, Koungou franchit une nouvelle étape

A deux pas du quartier Mavadzani, à Majicavo-Koropa, 21 logements modulaires ont été inaugurés, ce mercredi matin, par la municipalité de Koungou. Gérés par l’association Coallia, ils serviront à l’hébergement de familles habitant des cases prochainement détruites sur les hauteurs de Majivaco-Koropa.
A qui sont destinés les logements ?
En coupant le ruban, ce mercredi matin, le maire de Koungou, Assani Saindou Bamcolo, a inauguré le parc d’hébergement qui a son importance dans le développement de la zone Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine) Mavadzani-Bandrajou. Ainsi, sur les hauteurs de Majicavo-Koropa, à quelques mètres seulement, le quartier Mavadazani doit faire l’objet d’un futur décasage en application de la loi Vivien. C’est donc pour les familles éligibles à une proposition de relogement que les 21 logements modulaires ont vu le jour à Massimoni. « Ce sont 21 logements viabilisés, propres, avec toutes les commodités comme les sanitaires, un espace cuisine. Quand on parle « de bidonville au logement », on est là au cœur du système », explique le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, qui était présent à l’inauguration.
Quelle est la capacité d’accueil ?
« Entre 80 et 100 personnes », annonce Psylia Delwas, en charge de la résorption de l’habitat illégal et insalubre auprès du préfet de Mayotte. En effet, construits en quelques mois, les modulaires principaux peuvent accueillir entre six et neuf membres d’une même fratrie. Ils servent uniquement de pièces de vie et de couchage (l’ensemble peut être aménagé en plusieurs pièces). Car pour le reste, les familles partageront des sanitaires et des espaces cuisines. Ayant déjà visiter les lieux, elles déménageront au cours de ces prochaines semaines. Si l’ensemble est géré par l’association Coallia, la durée possible pour être hébergé sera plus longue qu’au village-relais de Tsoundzou 2.
Quand est-ce que le décasage aura lieu ?
La préfecture de Mayotte compte tenir la date du décasage secrète. Il y a deux semaines, le préfet avait annoncé celle-ci « dans quelques semaines » pour la plus grande opération de ce genre à Mayotte avec la destruction de 466 cases en majorité faites de tôles. Des heurts pouvant intervenir en marge, François-Xavier Bieuville confirme qu’il espère avoir le renfort de deux escadrons supplémentaires de gendarmerie mobile pour sécuriser les lieux, même si des habitants exclus des dispositifs de relogement ont déjà plié bagage. Les services de l’État comptent ainsi éviter le même scénario qu’en septembre 2021. Le décasage de Carobolé avait entraîné l’incendie volontaire de l’hôtel de ville de Koungou à proximité.
Par quoi sera remplacé le quartier détruit ?
Lors de la revue de projets qui a suivie l’inauguration, Vanille Guichard a montré ce que va devenir le programme Anru sur le secteur de Majicavo-Koropa, notamment ce qui concerne quartiers du village, Mavadzani, Bandrajou et Hamarachi (ce dernier est en attente du tracé du boulevard urbain). Pour le premier, l’assiette globale pour le recyclage d’habitat ancien dégradé est 4,7 millions d’euros, 13,2 millions d’euros pour son aménagement. Une Zac (zone d’aménagement concerté) doit ainsi y voir le jour. Si tout en haut du village, l’objectif est de garder une vocation agricole, juste en-dessous, Mavadzani doit accueillir un grand projet immobilier comportant 900 logements.
Quels types d’équipements y sont prévus ?
Des commerces y verront aussi le jour, des parcs et un city-stade sont programmés. Jérôme Josserand, directeur de la direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer de Mayotte (Dealm), a alerté sur l’absence d’un collège dans le projet. Une remarque reprise par le préfet de Mayotte. La mairie de Koungou a convenu qu’il n’était pas inclus dans la zone Anru, mais en a désigné une autre susceptible de pouvoir accueillir cet établissement.
Carobolé en travaux dans les prochains mois
Terrain vague pour le moment, le quartier de Carobolé, à Koungou, a été décasé en 2021 pour un projet immobilier porté par la Société immobilière de Mayotte (SIM) et Colas. L’aménagement devrait débuter dans les prochaines semaines. « Les permis de construire vont être déposés en 2025, ça peut aller très vite », confirme Vanille Guichard. En attendant, les habitants à qui on a promis des logements sont suivis par une travailleuse sociale et des indemnités leur sont versées pour se loger.
Trois jours de débats « pour comprendre d’où nous venons »

Six ans après, une deuxième conférence sur les civilisations du Canal de Mozambique est organisée par le Département de Mayotte du 17 au 20 octobre à Mamoudzou. La cérémonie officielle d’ouverture est prévue pour ce jeudi après-midi à la médiathèque de Cavani, siège de la direction de la culture et de la lecture publique. Un colloque sera consacré à la révélation des identités plurielles dans l’île entre apports humains et sociologiques. La remise des prix du concours « Ecrire au féminin » sera un des temps forts de ces trois jours de rencontres et d’échanges.
Le rendez-vous est donné cet après-midi, à 14h30, aux officiels et au grand public à la médiathèque départementale de Cavani pour assister au lancement officiel de la conférence sur les civilisations du Canal de Mozambique. Il s’agit de la deuxième édition de cet événement qui a vocation à valoriser le patrimoine culturel de l’île aux parfums. Elle va regrouper pendant trois jours (jeudi, vendredi et samedi) dans l’hémicycle du conseil départemental, à Mamoudzou, différents intervenants parmi lesquels des personnalités politiques, des chercheurs et des professeurs d’universités, de Mayotte, Madagascar, Comores et Tanzanie ; des pays et territoires appartenant à l’ensemble géographique, culturel et linguistique swahili.
« Échanger sur l’identité mahoraise »
Pour des questions organisationnelles, d’autres délégations initialement prévues dans le programme ne pourront pas faire le déplacement cette année. Une absence qui sera palliée au moyen d’interventions en visio-conférence. Au-delà des enjeux politiques, économiques et géostratégiques inscrits au programme de ces deux journées d’échanges, ce colloque placé sous le haut patronage de Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental de Mayotte, va avant tout permettre d’éclairer les Mahorais sur les origines du peuplement de leur île en s’appuyant sur les travaux engagés par les chercheurs des pays riverains du Canal de Mozambique. « J’appelle nos concitoyens à venir nombreux participer aux débats pour qu’ils comprennent d’où nous venons, échanger sur l’identité mahoraise, les origines du peuplement de notre île, de ses langues et de sa structure sociale », a lancé Zouhourya Mouayad Ben, quatrième vice-présidente du Département en charge des sports, culture et jeunesse.
Une aubaine pour l’université de Mayotte
« Pour éviter qu’elle ne se perde, cette identité doit être respectée et préservée contre la facilité de certains d’entre nous à copier sur les autres », a poursuivi l’élue. Cheville ouvrière de cet événement avec Abdoussalam Baco, Mohamed M’trégouéni, le directeur de la culture et de la lecture publique au département de Mayotte, estime que les travaux de recherches entamés par les équipes des universités des trois pays invités – basés sur des éléments historiques, archéologiques et traditions orales – constituent une aubaine pour l’université de Mayotte. Dans le cadre d’une collaboration officiellement actée avec ses partenaires de la région, elle va pouvoir s’y appuyer pour lancer ses propres recherches dans un avenir proche. Outre le peuplement de l’île, la question de la construction et de la cohabitation des langues sur le territoire est une deuxième thématique qui préoccupe les organisateurs de cette conférence. Il sera procédé à la remise des prix du concours « Écrire au féminin » en début d’après-midi, samedi 19 octobre, dans l’hémicycle Younoussa-Bamana.
Le programme de la conférence
Jeudi 17 octobre
A la médiathèque de Cavani, à 14h, ouverture et présentation du programme. A 14h30, exposition d’objets artisanaux et pot d’amitié.
Vendredi 18 octobre
Au siège du conseil départemental à Mamoudzou, à 8h, accueil. A 8h50, conférence avec le docteur Alain Kamal Martial Henry, « Les territorialités du Canal de Mozambique, imaginaires, réalités et renaissances d’une région ». A 9h15, conférence avec le docteur Herald Ndomba sur « La surpopulation et les conséquences environnementales à Mayotte ». A 10h10, conférence avec le docteur Said Ali Mohamed Nassur, « La géo-économie du canal du Mozambique (le gaz, le pétrole, le trafic maritime, la piraterie…). A 10H50, conférence avec le docteur Munia G. Osaaji,« Le métissage comme résistance dans la tradition orale de Mayotte ». A 11h50, débat et échanges. A 14h, conférence avec le docteur Siundu G. Wabomba « Rimes et rythmes de Mayotte dans l’océan Indien ». A 14h50, conférence avec Arthur Domingos, « Le Maganja : un patrimoine de Mayotte et de Mozambique ». A 15h40, conférence avec le docteur Barbin Ramahefasoa, « Religions, sociétés et conflits dans le canal du Mozambique ». A 16h25, débat et échanges.
Samedi 19 octobre
Au siège du conseil départemental à Mamoudzou, à 8h, accueil. A 8h45, conférence avec le docteur Soibahaddine Ramadani, ancien président du conseil départemental de Mayotte, « L’installation des langues de Mayotte : problématique d’une légitimité historique et approche d’une utilisation concertée ». A 9h35, conférence avec le docteur Pedro Martinho « Multiplicité linguistique paradoxale à Mayotte. Ses indices et ses explications ». A 10h50, conférence avec le docteur Emmanuel Kessy, « Archéologie des côtes et des iles du canal de Mozambique ». A 11h45, conférence du docteur Haladi Madi, « L’évolution des langues dans la construction de l’identité mahoraise. Swahili, arabe, shimaoré et shibushi ». A 12h20, débat et échanges. A 13h50, remise des prix du concours « Écrire au féminin ». A 14h50, lecture d’extraits des textes primés. A 15h15, clôture officielle avec un spectacle de debaa.
Douze ans de prison pour l’auteur d’un viol et de vols à Miréréni

Un jeune homme de 22 ans a été condamné à douze ans de prison pour vols et viol, par la cour d’assises de Mayotte, ce mercredi, à l’issue d’un procès de trois jours. Son complice a écopé de cinq ans de réclusion, dont quatre ans ferme, pour les faits qui se sont déroulés à Miréréni (Tsingoni), trois ans plus tôt.
« Il faut distinguer les deux individus et leurs actions », argue l’avocate de Yasser Ahmed, maître Kassurati Mattoir. Lors du dernier jour du procès d’assises, qui s’est tenu de lundi à mercredi au tribunal judiciaire de Mamoudzou, les plaidoiries de la défense des deux jeunes hommes de 22 et 23 ans se concentrent sur les vols et leurs circonstances. « Il faut prouver la co-action dans le cadre des vols, même si le prévenu a reconnu les faits », martèle l’avocate, qui représente le jeune accusé de deux vols, dans la nuit du 17 novembre 2021 à Miréréni (Tsingoni). Lui et Taoumedine Maoulida, surnommé « Petit-bout », ont d’abord volé un téléphone portable, en fin d’après-midi, à un homme qui jouait au domino devant chez lui.
Un viol « sordide »
Ils se sont rendus ensuite chez un homme et sa femme, habitants du village, en milieu de soirée. Là, tandis que Yasser Ahmed a dérobé des affaires au couple armé d’un couteau de cuisine et menace le père de famille, « Petit-bout » est allé chercher la jeune mère de famille dans la chambre. Il l’a entraîné sous la contrainte d’une machette hors du domicile alors que son complice et le mari demandaient à l’homme d’arrêter. Il l’a trainé sur plusieurs mètres, puis l’a violé ensuite sur un parking non loin du domicile familial. « Il ne faut pas l’ériger en héros », martèle Delphine Mousny, qui représentait le ministère public, en désignant Yasser Ahmed. « Il n’a demandé que deux fois [au violeur] d’arrêter ses agissements avant de rentrer chez lui tranquillement. Ce qui allait se passer était pourtant clair », rappelle la magistrate, qui requiert contre lui cinq ans de prison.
Elle s’inquiète surtout de la personnalité de « Petit-bout », qui se « pense irrésistible aux femmes ». Les expertises évoquent un état limite. « En trois ans de détention provisoire, son rapport aux femmes ne semble pas avoir changé », s’exclame Delphine Mousny, qui requiert quinze ans de réclusion, pour les vols et le viol qu’elle qualifie de « sordide ». « Il a confirmé le viol au juge d’instruction », a fait remarquer maître Ahmed Idriss, pour montrer que son client n’a pas caché son geste. Il évoque une enfance difficile, avec un beau-père violent, un père en prison. Les addictions de l’accusé sont aussi pointées du doigt. Au moment des faits, ce dernier était alcoolisé, sous l’emprise du cannabis et a motivé ses actes par le besoin d’argent, tout comme Yasser Ahmed. « Quand on a envie de s’acheter de l’alcool, on fait comme tout le monde et on se trouve un travail », tacle la substitute du procureur de la République.
Le courage de témoigner
Si la victime du premier vol n’est pas présente et ne s’est pas constitué partie-civile, la jeune femme et son ex-conjoint assistent au dernier jour du procès. Maître Aurore Baudry, qui représente les deux parties-civiles, ne mâche pas ses mots, « ils ont vécu l’horreur, un cauchemar ». Elle récuse l’expertise psychologique de la jeune femme (qui avait 20 ans au moment des faits) qui ne relève pas de stress post-traumatique, alors « qu’elle ne sent plus en sécurité nulle part, même chez ses parents ». Sa plaidoirie n’oublie pas non plus de mentionner les jeunes enfants de la famille, présents au moment d’une partie des faits et dont la petite « hurle dès qu’elle aperçoit un couteau ». Elle souligne le courage de la jeune mère d’avoir témoigné, à quelques pas de son violeur, qui l’a « transformé en autre chose, un objet ». Mais surtout les conséquences sur le couple, qui s’est depuis séparé, notamment du fait que la victime a « peur des hommes ». Ils ne peuvent plus habiter dans leur maison, par peur, mais aussi parce que les gens du village savent ce qu’il s’est passé. « Ils venaient d’acheter un terrain, voulaient construire leur maison. Mais leur vie a été détruite », conclut l’avocate, demandant que la justice reconnaisse leur statut de victime. Avant le verdict, les deux jeunes hommes formulent des excuses, têtes baissées.
Yasser Ahmed a été reconnu coupable des deux vols avec usage d’une arme et écope d’une peine de cinq ans de prison, dont quatre ans fermes avec l’interdiction de détenir une arme avec autorisation. De son côté, « Petit-bout » est reconnu coupable du viol et des vols et est condamné à douze ans de réclusion criminelle, dont six ans de sûreté. À l’annonce de la peine, il tente de demander à la magistrate des précisions, avant d’être recadré. Il a également pour interdiction la plus stricte d’approcher la jeune femme.
Le collectif des citoyens compte rester devant le bureau des étrangers
Depuis trois jours, le bureau des étrangers à Mamoudzou est bloqué par le collectif des citoyens de Mayotte 2018. Le mouvement a été initié après l’agression d’une mère de famille dans son véhicule à Koungou, le vendredi 11 octobre. Déçues par leur rencontre la veille avec le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, les manifestantes n’ont pas aimé l’intervention de la police pour décrocher une banderole, mercredi matin.