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Athlétisme : les relayeurs mahorais ramènent le bronze de Blois

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Ce week-end, à Blois (Indre-et-Loire), l’équipe du Racing club de Mamoudzou défendait son titre national en 4×100 mètres. Kamel Zoubert, Djassim Ahamada, Said Soyifidine et Raphaël Mohamed, accompagnés de Mohamed « Benji » Ousseni en tant que remplaçant, ont réussi à finir en tête de leur série en 42’’09. Ensuite, en finale, ils ont réussi à remporter la médaille bronze (41’’96), en finissant derrière l’Athlé 92 (41’’20) et le Stade brestois à deux centièmes des Mahorais (41’’94).

Des étudiants bloqués à Mayotte tirent la sonnette d’alarme

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Des étudiants en attente d’un visa pour poursuivre leurs d’étude souhaitent interpeller le préfet François-Xavier Bieuville sur leurs situations.

Depuis une semaine, le collectif des citoyens de Mayotte 2018 empêche l’accueil au bureau des étrangers, le service de la préfecture de Mayotte qui octroie les titres de séjours. Ce lundi 21 octobre, place de la République à Mamoudzou, une douzaine d’étudiants en attente de visas afin de poursuivre leurs études souhaitent interpeller le préfet François-Xavier Bieuville sur leur situation.

« Ce n’est pas une manifestation, c’est un appel qu’on lance », explique d’une seule voix une dizaine d’étudiants venus interpeller le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, ce lundi matin. En cette période de vacances scolaires, entre l’office de tourisme départemental et une structure de jeu gonflable, place de la République, ils disent rester en attente d’une remise de visas pour poursuivre leurs études en dehors de Mayotte. « Le titre de séjour qu’on nous octroie est territorialisé. Ce qui nous impose de demander un visa de sortie pour entrer dans un autre pays ou pour la métropole. Nous avons pourtant fait les démarches comme il le fallait », étaye Fatima Abdou Hamid, 22 ans, originaire de Kawéni. C’est sur un groupe Messenger qu’elle et d’autres étudiants se sont regroupés pour tenter de se fédérer et se faire entendre.

« Nous comprenons le blocage »

Le bureau des étrangers de la préfecture de Mayotte, à Mamoudzou, est actuellement bloqué depuis une semaine par le collectif des citoyens de Mayotte 2018. Celui-ci proteste suite à l’agression d’une femme dans son véhicule à Koungou, jeudi 10 octobre, et tient la régularisation des étrangers comme facteur de la montée de l’insécurité à Mayotte. « On comprend le blocage des citoyens de Mayotte 2018, on n’est pas contre l’insécurité, on est tous concerné par cela. Elle concerne les Mahorais et les étrangers. Mais ils doivent comprendre que nous sommes étudiants, tous les étrangers ne font pas de mal », explique Amina Saïd*, 18 ans, étudiante en licence de langue. Admise au sein d’un master à Paris, elle aimerait poursuivre son cursus en métropole.

Le petit groupe indique d’ailleurs que les services de l’État ont déjà permis l’octroi de visas alors que ses locaux étaient bloqués. « L’année dernière, il y avait aussi ces blocages, mais les étudiants étaient reçus. S’ils souhaitent nous accueillir, ils peuvent le faire », ajoute Fatima Abou Hamid. Titulaire d’un BTS développement animation des territoires ruraux, la jeune femme souhaite obtenir un visa pour poursuivre une licence professionnelle en agronomie à La Réunion. A côté d’elle, sa camarade montre sur son téléphone une demande de visa acceptée par le site gouvernemental de la préfecture. « Certains d’entre nous ont effectué leur demande de visa depuis trois mois et sont acceptés dans leur formation. Ne pas pouvoir la suivre, ça nous pénalise, certains peuvent être exclus de leur établissement », alerte l’étudiante. C’est le cas de Daniel Hassan*, 19 ans, présent sur la place, ce lundi matin. Titulaire d’un baccalauréat en mathématiques mention très bien, il a été accepté au sein d’une école d’ingénieurs à Rennes.

Ce dernier, comme tous ses camarades étudiants, attend donc d’avoir une réponse de la préfecture pour s’y rendre.

*Certains étudiants ont souhaité rester anonymes.

Un préavis pour une grève illimitée à partir du 28 octobre

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L’intersyndicale du Département de Mayotte prévoit une grève illimitée à partir du lundi 28 octobre si leurs revendications ne sont pas entendues.

L’intersyndicale du Département de Mayotte dénonce de « de graves dysfonctionnements » et un manque de dialogue social au sein de la collectivité. Un préavis de grève illimitée a été déposé. Elle pourrait être en vigueur dès le lundi 28 octobre.

La rentrée politique de Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte, s’est effectuée en même temps que les syndicats de la collectivité (CGT-MA, CFDT, FO, SNT, Snuter). Plusieurs réunions ont eu lieu, ces dernières semaines, et ont fait apparaître un sentiment d’insatisfaction des employés et l’impression de ne pas être entendus. Trois points ont donc amené l’intersyndicale à déposer un préavis de grève pour le 28 octobre : « de graves dysfonctionnements au sein de l’institution départementale restés sans réponse », « la rupture du dialogue social manifestée par la non prise en compte dans vos décisions des avis unanimes des représentants du personnel sur des sujets sensibles » et « la volonté manifeste d’exclure les organisations syndicales des instances d’échanges et d’ouvrir les discussions pertinentes ».

Les revendications ont été regroupées dans quatre thèmes, les conditions de travail, le dialogue social, l’évolution des carrières et les rémunérations. En premier lieu, par exemple, les employés demandent le retrait de la délibération sur les modalités de mise en place des 1.607 heures. Cette durée légale du travail dans la fonction publique, qui peut faire l’objet d’une dérogation, inquiète les syndicats car « celle ne prend pas en compte les spécificités locales et culturelles du territoire, notamment les jours fériés liés aux fêtes religieuses musulmanes tels que l’Aïd-el-Fitr, l’Aïd-el-Kebir, la Nuit de l’Ascension (Lailat al-Miraj) et le Maoulida (fête de la naissance du Prophète) ». Ils demandent aussi la construction de la cité administratrice de Coconi, un projet depuis longtemps dans les cartons, mais que Ben Issa Ousseni avait défendu récemment, disant vouloir le mener à bien lors de sa conférence de presse de rentrée.

Sur les conditions toujours, les syndicats souhaitent la prise en compte du temps de déplacement dans le temps de travail, la mise en place d’un ramassage comme il existe pour le centre hospitalier de Mayotte (CHM) et la revalorisation de leurs tickets-restaurants. Sur les locaux, ils « exigent des mesures immédiates pour garantir des conditions optimales de santé, d’hygiène et de sécurité ».

« Des directives parfois contradictoires ou incohérentes »

Sur le dialogue social, l’intersyndicale pointe des difficultés hiérarchiques dans une collectivité qui compte plus de 3.000 agents. « Il est impératif de rétablir et de renforcer le respect des règles et des procédures fonctionnelles ainsi que de la chaîne hiérarchique. Trop souvent, les agents se retrouvent confrontés à des ordres qui émanent de sources non identifiées ou de personnes ne faisant pas partie de leur hiérarchie directe, créant confusion et désorganisation. Ces directives sont parfois contradictoires ou incohérentes, ce qui compromet la qualité du travail et la coordination des équipes », souligne-t-elle. Un chapitre est aussi consacré au harcèlement moral, physique, sexuel, ainsi qu’aux intimidations. « Nous demandons la mise en place de procédures internes pour signaler ces comportements, ainsi que des actions concrètes pour protéger les agents et garantir un environnement de travail sain. »

Une révision de l’organigramme est demandée « pour permettre une progression de carrière plus équitable. Chaque agent doit avoir des opportunités d’évolution en fonction de ses compétences et de son expérience, sans favoritisme ni blocage hiérarchique ».

Au niveau de la rémunération, plusieurs revendications sont faites dont le passage à une indexation de 53%, soit la même que La Réunion, ou un paiement plus rapide des heures supplémentaires. « En conclusion, ces revendications visent à améliorer les conditions de travail des agents tout en garantissant un environnement professionnel plus équitable, respectueux et adapté aux besoins de chacun. Nous restons mobilisés pour que ces demandes soient prises en compte et mises en œuvre rapidement, dans l’intérêt des agents et pour assurer un service public de qualité », défendent les syndicats, renvoyant ainsi la balle au Département.

Maoré Jazz : « Cette édition 2024 va encore une fois bousculer les codes »

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Le festival de jazz débute, ce mercredi, par un gala d’ouverture au restaurant la Croisette, à Mamoudzou.

Les organisateurs du quatrième Maoré Jazz festival sont à pied d’œuvre pour préparer cette édition en deux temps, du mercredi 23 au dimanche 27 octobre et à la fin novembre. Il y en aura pour tous les genre (de jazz), des nouveaux talents détectés mais aussi des confirmés, à l’international, au national, régional et local. Le grand Mikidache fait un retour triomphant en apportant une nouvelle direction musicale à ce festival.

Pour les créateurs du Maoré Jazz festival, il y a une règle qui ne change jamais, « toutes les musiques ont des racines jazz et c’est l’esprit qui anime cet événement », annonce d’emblée Ismaël Kordjee. Ce M’tsapérois au goût immodéré pour la musique en général et le spectacle a le chic des innovations en matière de spectacles musicaux et particulièrement pour le jazz (y compris fusion). Ce festival qu’il a contribué à créer (avec d’autres) est à sa quatrième édition cette année. « Il y aura du beau monde cette fois-ci encore » assure-t-il, avec des invités prestigieux, des artistes mahorais tel que le grand Mikidache (à l’origine du festival Milatsika de Chiconi) et El-Had, mais aussi une grande ouverture sur la région et l’Hexagone avec le réunionnais « Maloya Jazz expérience » et la parisienne Virginie Cote aux notes 100 % Jazz. Né en 2005, le « Maore Jazz Festival » porte dans ses gênes la magie du voyage dans un jazz sans frontières qui se décline cette année dans la diversité. « Loin de l’image élitiste des traditionnels festivals de jazz, cette édition 2024 va encore une fois bousculer les codes et se jouer des frontières et des barrières » annonce fièrement sa présidente, Sara Pelée de Saint-Maurice.

A ses yeux, ce rendez-vous musical qui démarre ce mercredi doit ouvrir l’éventail des racines du jazz, « en proposant une programmation électrique, ouverte et dynamique dans laquelle vont se télescoper un jazz moderne qui swingue, ses musiques cousines, et des racines plus vivantes », le tout dans une ambiance accueillante, « pour créer un cadre convivial, autour d’une véritable rencontre culturelle de proximité entre des populations aux origines diverses ». Un bref coup d’œil au programme 2024 permet de saisir la portée des propos de Sara Pelée de Saint-Maurice, les artistes à l’affiche cette année sont de renommée régionale, nationale et même internationale, de quoi faire du Maoré Jazz Festival un vrai carrefour de talents de tous horizons. « Il y a également des talents locaux qui émergent dans un savant dosage ayant en son sein des spectacles issus de démarches de créations artistiques, fruits de résidences artistiques ou de médiation culturelle. Une place de choix leur est réservée », précise à son tour Ismaël Kordjee. Il est vrai que depuis sa création, le festival fait un point d’honneur de placer sous les projecteurs des talents ou émergents. Chaque année, les artistes choisis dans ce cadre précis « se voient bénéficier d’un accompagnement de professionnels grâce auxquels ils arrivent à offrir un programme de qualité à la portée de tout public », a tenu à faire remarquer le grand orchestrateur de ce festival. Après une édition dédiée aux femmes de l’océan Indien en 2022, une autre aux enfants du jazz en 2023 (qui ont interprété une sélection internationale de chants de jazz sous accompagnement de musiciens professionnels venus d’ailleurs), l’édition 2024 se veut une large palette de jazz où chacun devrait trouver son compte.

Auteure-compositeur-interprète, Saandati Moussa (la diva de Tsararano reconnue comme l’une des artistes phare de la région) va vivre son baptême du feu sous les sonorités du jazz. Cette spécialiste du mgodro et du shigoma a accepté de sortir de son registre musical habituel pour intégrer (en qualité d’invitée) le spectacle d’Anne-Gaëlle Naourdine pour interpréter des grands classiques du jazz.

Du mercredi 23 octobre au vendredi 25 novembre, quatrième édition de Maoré Jazz Distribution. Tous les spectacles sont libres d’accès sur réservation à l’exception des concerts organisés au Mhaju de Bandrélé. Le tarif est fixé à quinze euros (au profit de Hippocampus). La billetterie sera assurée en ligne sur le site Event6.Shop ou par e-mail à : contact@event6.shop. Il est également possible de réserver au 06 39 99 89 81.

Le programme des concerts

Mercredi 23 octobre, gala d’ouverture à la Croisette à Mamoudzou, à partir de 19h. Anne-Gaëlle Naouirdine (Mayotte) présentera sa nouvelle création : « Pour l’amour du jazz vocal ». Saandati sera également de la partie.

Jeudi 24 octobre, L-Had (Mayotte) se produira au Mhaju à Bandrélé à 19h.

Samedi 26 octobre, Noon et le trio Melouka Fara (Grenoble), Anne-Gaëlle Naouirdine et Saandati Moussa seront à l’hôtel Sakouli, à Bandrélé, à 19h.

Dimanche 27 octobre, Samysoa se produira à l’école de maternelle de Pamandzi 7 à 15h.

Jeudi 24 novembre, Maloya Jazz Xperianz (La Réunion) sera au Mhaju à Bandrélé à 19h.

Vendredi 25 novembre, Mikidache (lauréat du prix Découverte Radio France Internationale en 1999/2000) et Virginie Cote (Paris) se produiront à la Forge à M’roalé, à 19 h.

« Sur une île, on est conditionné à vouloir comprendre d’où l’on vient »

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Les conférences sur les civilisations du canal de Mozambique se sont déroulées, vendredi et samedi, dans l’hémicycle Younoussa Bamana, au conseil départemental de Mayotte.

Lors de la conférence internationale des civilisations du Canal du Mozambique, qui était de retour pour sa deuxième édition, de jeudi à samedi, différents temps étaient dédiés aux échanges entre le public et les chercheurs. De quoi compléter les conférences dispensées par des spécialistes de Tanzanie, du Mozambique … et d’y apporter une dimension personnelle.

Kassandrah Chanfi prépare la succession au Modem 976

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À la suite de la démission de Daniel Martial Henry de la présidence du Mouvement démocrate (Modem), vendredi 11 octobre, Kassandrah Chanfi est nommée administratrice du parti.

Elle est la nouvelle représentante du Mouvement Démocrate (Modem) à Mayotte. Kassandrah Chanfi est nouvellement nommée par son bureau exécutif. « Je souhaite porter les valeurs du mouvement sur le territoire, annonce-t-elle. Elle aura la charge d’organiser les futures échéances internes au parti suite au retrait de Daniel Martial Henry du poste de président, après avoir été pendant quinze ans le visage du Modem sur le territoire mahorais.

Durant cette période creuse, celle qui était déjà déléguée départementale souhaite poursuivre un objectif d’apaisement et recréer des espaces démocratiques avec ses militants. « On a dans notre mouvement des personnes issues de toutes les strates de la société qui souhaitent participer au développement et au rayonnement de notre territoire », assure-t-elle. L’administratrice d’un parti aujourd’hui composant de la majorité présidentielle veut continuer d’occuper le débat public. « Un parti politique, c’est aussi de l’action », promet-elle.

Les prochaines élections à la présidence du parti du Modem sont ainsi prévues pour début 2025.

L’hôpital joue sur l’élégance en rose pour sensibiliser

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Dans le contexte d’octobre rose, dédié à la sensibilisation au cancer du sein, l’association des soignants contre le cancer (Asca) a organisé au centre hospitalier de Mayotte (CHM) une semaine de prévention qui s’est clôturée vendredi par un concours d’élégance. « Une action caritative pour les patients et les soignants », résume Anrifia Ali Hamadi, présidente d’Asca. Devant un photographe professionnel, les usagers du CHM ont ainsi pu montrer leurs plus belles tenues au cours d’une séance photo. Un montant de 500 euros sera offert aux gagnants. Ces derniers seront connus prochainement. En 2020, selon l’Organisation mondiale de la Santé, un décès sur six serait dû à un cancer, l’une des principales causes de mortalité dans le monde.

Comores : Le mode de désignation du recteur de l’Université fait déjà débat

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Trois candidats au poste de recteur de l’Université des Comores seront départagés par la présidence. Mais le choix opaque et les critères de sélection retenus font l’objet de critiques.

Les membres du conseil d’administration de l’Université des Comores n’auraient pas été transparents dans l’établissement des critères d’évaluation des dossiers, ce qui biaise la procédure, estiment des candidats qui briguaient le poste. Certains n’excluent pas de contester le processus.

D’ici deux semaines, le nom du prochain recteur qui dirigera durant les quatre années à venir l’Université des Comores sera connu. Une nouvelle loi du gouvernement adoptée en décembre dernier a accordé au président de l’Union, Azali Assoumani, la latitude de nommer la personnalité de son choix, pour prendre la tête de la plus grande institution d’enseignement du pays. Mais il faut d’abord qu’une pré-sélection sur dossiers se fasse en amont. Seuls trois candidats doivent être soumis au palais présidentiel. Et déjà, le processus ayant abouti à ce tri est au cœur d’une polémique, jugée fondée par des candidats qui briguent le poste de recteur. En effet, selon un participant ayant pris part aux travaux du conseil d’administration de l’Université locale, après la réception des candidatures, une commission interne a été ensuite créée pour évaluer les dossiers. Le problème, la loi en vigueur n’a jamais mentionné cette commission quelque part. Le texte a seulement précisé les deux critères à remplir pour pouvoir se porter candidat.  « Les candidats à la fonction du recteur doivent justifier les critères suivants : être au moins titulaire du grade de maitre de conférences, avoir exercé au moins huit ans en qualité d’enseignant ou de chercheur au sein d’un établissement d’enseignement supérieur et/ou de recherche. Le conseil d’administration sélectionne les trois meilleures candidatures sur la base de leur parcours académiques et professionnelles ainsi que du meilleur projet de développement proposé à l’établissement concerné », lit-on dans l’article 24 de la loi. En tout, sept personnes étaient en lice. C’est donc à l’issue de cette sélection que trois noms ont tiré leur épingle du jeu, tous des docteurs. Il s’agit de l’actuel administrateur provisoire de l’Université (en poste depuis 2020), Ibouroi Ali Tabibou, Abdillah Said Amana, et Ahmed Saïd Abdallah. Si personne ne remet en cause les compétences de ces candidats sortis du lot, l’absence de certains en dépit de leurs riches expériences et profils suscitent des questions quant à la façon dont l’évaluation se déroulait. « Nous savons que parmi les candidats en lice figurait le docteur Amir Aboubacar, maître de conférences à l’Université de Lille et détenteur d’une habilitation à diriger des recherches. C’est d’ailleurs grâce à cette qualification qu’il a été autorisé à encadrer la thèse de l’un des trois candidats retenus. Alors comment comprendre qu’il ne soit pas parmi les trois. On ne peut pas construire quelque chose de sérieux, tout en continuant à choisir de façon partisane et opaque les décideurs des institutions censées apporter le changement », déplorait sur son mur Facebook, Ousseine Youssoufa, épidémiologiste à Santé publique France.

Mainmise du gouvernement

Le comble même ceux qui sont sélectionnés, s’interrogent sur les méthodes d’évaluation. « On avait interdit aux membres qui siégeaient au conseil d’administration de dévoiler le déroulement du processus. Peut-être parce qu’ils se sont rendus compte qu’ils ont reçu d’abord les candidatures et fixé par la suite les grilles d’évaluation. Si tel est le cas, il y a donc un vice de procédure car ça aurait dû être l’inverse. On est en droit de penser que les critères ont été taillés sur mesure par rapport aux dossiers déposés. Nous estimons que le conseil d’administration n’a pas évalué objectivement », déplore un candidat recalé. Des doutes que le représentant du syndicat des enseignants de l’Université au sein du conseil a essayé de dissiper. « Certes, la loi n’a pas prévu une commission pour étudier les dossiers, mais dans ce cas de figure la jurisprudence s’est imposée. Pour l’évaluation, nous avions élaboré deux grilles. Une première sur la recevabilité de la candidature. Puis, on tenait compte fond du projet et de la forme du dossier. Par exemple, si un casier judiciaire manquait et que cette pièce avait deux points, alors le candidat qui ne l’avait pas versé les perdait. Encore une fois, tout ça était un travail interne. J’estime qu’il n’y avait pas besoin d’informer les candidats », croit savoir Youssouf Boinaheri, numero un du syndicat des enseignants. Selon nos informations, sur les trois candidats retenus, c’est Ibouroi Ali Tabibou, qui dirige l’Université depuis quatre ans, qui aurait engrangé le plus des points pendant l’évaluation. Ce membre du parti présidentiel, dont la gestion de l’Université est souvent critiquée (le personnel compte plus de deux mois d’arriérés de salaires) devrait pourtant partir à la retraite en janvier 2025. Depuis la démission en 2018 de son dernier président élu, l’Université a perdu son autonomie administrative, à cause de la mainmise du gouvernement lequel a changé la loi sur l’enseignement supérieur pour pouvoir imposer ses choix. Désormais, le recteur autrefois élu par les enseignants et le personnel est nommé par décret présidentiel. Même méthode pour les chefs des composantes (facultés, instituts universitaires). Ils seront tous désignés par les autorités.

C’est justement à cause de cette récupération musclée de l’Université par le pouvoir que beaucoup remettent en cause l’objectivité des membres du conseil d’administration pendant l’évaluation de le semaine dernière.

Un agriculteur de Passamaïnty tué samedi soir

Un homme d’une soixantaine d’années a été assassiné devant chez lui, quartier Gouloué à Passamainty, samedi soir. La victime n’a eu aucune chance de survivre après le coup reçu au niveau du cou sectionnant deux veines. Selon un témoin, les auteurs au nombre de trois et cagoulés sont repartis vers Tsoundzou en empruntant le chemin vers le bassin. La victime était connue de tous dans le quartier. Au mois d’août, cet homme sans histoire avait déjà subi une agression, ses champs et son habitation étant situés sur un chemin régulièrement emprunté par des bandes de Tsoundzou et Passamaïnty.

Immigration illégale : un réseau démantelé à Bandrélé

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La semaine dernière, s’est tenue à Bandrélé une importante opération de démantèlement d’une filière illégale d’immigration dans le cadre d’une opération judiciaire. Cette opération était coordonnée par l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim).

L’organisateur de cette filière a été interpellé. Présenté au Parquet, il a été condamné vendredi en comparution immédiate par le tribunal correctionnel à trois ans d’emprisonnement ferme et trois ans d’interdiction du territoire français. Il est d’ores et déjà incarcéré au centre pénitentiaire de Majicavo-Koropa.

Quatre étrangers en situation irrégulière ont également été interpellés et reconduits à la frontière. L’aboutissement d’un travail partenarial qui se poursuit afin de démanteler les trafics d’êtres humains qui alimentent l’immigration clandestine à Mayotte.

Télévision : « Envoyé spécial » à la rencontre des passeurs d’Anjouan

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Les première minutes du reportage d’Envoyé spécial, diffusé sur France 2, jeudi soir, montrent rapidement la réalité de l’immigration clandestine vers Mayotte, en s’intéressant plutôt au lieu principal des départs, l’île comorienne d’Anjouan. Si les images et les témoignages ne surprendront personne dans l’archipel des Comores (des passeurs qui opèrent en plein jour pour de gros profits, une corruption des garde-côtes locaux, des complices côté Mayotte), elles ont l’avantage de rappeler à quel point ces réseaux sont organisés. Président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, y fait même une apparition, réitérant les revendications comoriennes sur Mayotte. Interrogé sur les départs de ses ressortissants, celui qui en est à son quatrième mandat répond : « Je vais essayer de convaincre les jeunes Comoriens de ne pas aller à Mayotte, parce que ce qu’ils veulent aller chercher à Mayotte, ils peuvent l’avoir ici ». Une déclaration rapidement battue en brèche par le reste du documentaire d’une vingtaine de miutes qui montre une population qui peine à s’en sortir ou des infrastructures vétustes comme l’hôpital d’Hombo. Situé à proximité de Mutsamudu, il se retrouve avec du matériel dernier cri inutilisable à cause des multiples pannes électriques. A proximité, l’hôpital qatarien inachevé et prévu pour un montant de 200 millions d’euros prend la poussière, ce qui promet de dissuader en rien les candidats au départ. Le reportage « Anjouan, le rêve de France » est à retrouver en replay sur francetv.fr

Régularisation foncière : la Ville de Dembéni signe une cinquantaine d’actes

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Afin de permettre à des familles de la commune de Dembéni d’être propriétaires de plein droit de terrains qu’ils occupent parfois depuis plusieurs générations, la municipalité a organisé la signature d’une cinquantaine d’actes. Celle-ci s’est faite dans le cadre d’une cérémonie organisée à la Maison pour tous de Dembéni, vendredi après-midi, et par la main du maire Moudjibou Saïdi. « Cet événement marque une étape importante dans le processus de sécurisation des droits fonciers pour nos concitoyens », a indiqué la commune.

Boinariziki Mohamed conforté à la tête de la ligue de football

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C’est un quatrième mandat qu’entame Boinariziki Mohamed, le président de la ligue mahoraise de football. Ce dimanche, lors de l’assemblée générale de l’instance sportive, au siège du conseil départemental de Mayotte, il a été élu à 76% pour quatre ans supplémentaires. Le vote s’est fait sans surprise, la liste concurrente portée Mikidadi Abdullahi étant été écartée pour des raisons d’irrégularités.

Des routes submergées à Mayotte jeudi et vendredi

Dans la nuit du 17 au 18 octobre, une grande marée, qui a atteint 4m50, a touché l’île, provoquant des débordements d’eau dans certaines localités. Le quartier Potéléa de Brandélé a été touché par la montée des eaux. La préfecture indiquait alors, vendredi matin, que « les services municipaux et le CCAS sont actuellement au contact des habitants sinistrés ». La piste de l’aéroport à Pamandzi a été partiellement inondée (mais est à nouveau opérationnelle), tout comme le boulevard des Crabes de Dzaoudzi-Labattoir, et la route d’Ironi Bé qui a vu sa circulation ralentie par la marée.

Météo-France maintenait l’île en vigilance orange, ce vendredi 18 octobre, et appelait à la plus grande attention lorsque la mer était la plus haute, vers 17h. Le lendemain, le niveau de vigilance a pu passer au jaune au vue de la houle très faible et du beau temps attendu.

Des élus mahorais à la Convention des intercommunalités de France

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A l’occasion de la 34ème Convention nationale des intercommunalités de France qui s’est tenue au Havre (Seine-Maritime) du 16 au 18 octobre et en marge de la rencontre des Outremer en ouverture de la convention, une délégation d’élus intercommunaux de Mayotte a été reçue par Sébastien Martin, président d’Intercommunalités de France. La délégation de Mayotte était conduite par Ali Moussa Moussa Ben, le maire de Bandrélé et président de la communauté de communes du Sud (CCSud), et Archadi Abassi, président de la communauté de communes de Petite Terre (CCPT). Les discussions ont principalement porté sur la labellisation de Mayotte en tant que Territoire d’Industrie, qui permettrait d’accélérer les projets industriels locaux.

Visite d’Anne Rubinstein dans le quartier de La Vigie

Le mercredi 16 octobre, la déléguée interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, s’est rendue dans le quartier de La Vigie à Petite-Terre pour une visite de terrain, aux côtés de la communauté de communes de Petite-Terre (CCPT). Cette rencontre a permis de sensibiliser la délégation aux défis de ce quartier qui fait partie d’un programme de renouvellement urbain de l’Anru et de réaffirmer l’engagement de la CCPT et de ses partenaires pour améliorer les conditions de vie des habitants. Le lendemain, la déléguée était reçue par le conseil départemental de Mayotte pour la signature le Pacte des Solidarités entre l’État et la collectivité.

Mayotte toujours en vigilance orange « vagues-submersions » ce vendredi

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Dans la nuit du 17 au 18 octobre, une grande marée, qui a atteint 4m50, a touché l’île, provoquant des débordements d’eau dans certaines localités. Le quartier Potéléa de Brandélé a été touché par la montée des eaux. La préfecture a indiqué que « les services municipaux et le CCAS sont actuellement au contact des habitants sinistrés ». La piste de l’aéroport à Pamandzi a été partiellement inondée (mais est à nouveau opérationnelle), tout comme le boulevard des Crabes de Dzaoudzi-Labattoir, et la route d’Ironi Bé qui a vu sa circulation ralentie par la marée.
Météo-France maintient l’île en vigilance orange, ce vendredi 18 octobre, et appelle à la vigilance lorsque la mer est la plus haute, vers 17h. Elle invite à ne pas prendre la mer, à protéger les embarcations, d’éviter les bords d’eau et les jeux à proximité et ce même si la zone ne semble pas exposée et surtout de ne pas aller se baigner.

Pacte des Solidarités : « En mettant de l’argent sur la table, on va développer encore nos actions »

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Le pacte des Solidarités, le premier à Mayotte, a été présenté, ce jeudi matin, au conseil départemental de Mayotte, à Mamoudzou.

Alors que les actions de lutte contre la pauvreté du Département de Mayotte et de la préfecture sont amenées à progresser, celles-ci intègrent un nouveau pacte des Solidarités signé ce jeudi, au siège du conseil départemental, à Mamoudzou. Le montant total est de douze millions d’euros sur quatre ans pour financer des actions, mais l’État, par la voix de déléguée interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté, s’engage déjà à faire plus.

Quatre raisons de se rendre au festival Milatsika qui se déroule à Chiconi

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C’est la dix-huitème édition du festival Milatsika. Elle se déroule au plateau de Chiconi.

Ce vendredi et samedi, la commune de Chiconi vit au rythme du festival Milatsika. A l’affiche de cette dix-huitème édition, des artistes mahorais mais aussi du Burundi, de Madagascar ou encore de la métropole.

Des découvertes

Depuis sa création, l’événement poursuit la même philosophie : « faire découvrir des artistes pas toujours connus du grand public », souligne Del, le directeur artistique et l’un des fondateurs du festival. Ici, pas de têtes d’affiche pour attirer les spectateurs, mais des artistes émergents. « Nous voulons que le public vienne par curiosité avec l’envie de voir ce que l’artiste a à proposer. Si le spectateur repart avec un coup de cœur pour un groupe, alors notre pari est gagné. »

Des artistes mahorais

L’événement met à l’honneur des artistes de différents horizons et aux styles musicaux différents : rap, rock, musique du monde. Des chanteurs locaux seront présents, comme le rappeur Boogie Gangsta, qui joue à domicile, il est en effet originaire de Chiconi. Le collectif mahorais Kalyma Groove se produira également, le groupe se distingue par son registre reggae enrichi d’influences de musiques mahoraises. Ce sera aussi l’occasion d’écouter Jahdine M’zé, un chanteur de reggae mahorais qui écrit des textes engagés sur les questions de justice sociale. Sans oublier L-Had Dalane, originaire de Bandraboua. Sur scène, il mêle la guitare au utende, cet art oratoire mahorais.

Une ouverture au monde

Chaque artiste a son identité. Le groupe Dassa interprète par exemple la musique traditionnelle du sud de Madagascar, ses membres incarnent la danse Banaike, inspirée par les mouvements des zébus, pratiquée lors d’événements spéciaux. Le trio Wildation qui vient de métropole propose un registre folk rock inspiré par dix ans de voyages à travers le monde pour le chanteur. Dyna, une chanteuse issue de la métropole associe pour sa part musiques traditionnelles françaises et électro dans ses titres.

Des jeunes talents

Pour faire la programmation du festival, Del se rend dans différentes salles à travers le monde notamment en métropole et en Afrique. Là-bas, il noue des partenariats avec plusieurs structures. Les artistes mahorais qui jouent à Milatsika sont ensuite généralement programmés dans ces scènes partenaires. « Le but est de donner l’opportunité aux artistes mahorais d’être par la suite programmés en métropole ou au Burundi par exemple », explique-t-il.

Le programme du festival

Le festival Milatsika a lieu le vendredi 18 et samedi 19 octobre. Début des concerts à 20 heure au plateau de Chiconi. Attention, ils ne commenceront pas en retard. Entrée : dix euros pour la soirée.

Vendredi : Boogi Gangsta, Dassa, Andy Mwag, Wildation, Kalyma Groove.

Samedi : Jadhdine Mze, L-Had, Dynah, Eliasse et Sarandra Beloba.

Eliasse : « Je suis né artistiquement à Mayotte »

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Eliasse fait trois dates à Mayotte avec ses musiciens Jérémy Ortal, bassiste, percussionniste, Fred Girard, à la batterie et au chant, et Eddy Dacosta, ingénieur du son.

Le chanteur comorien Eliasse est à Mayotte pour trois représentations. Avec son groupe, il interprète son troisième album « Zangoma » au festival Milatsika ce samedi, au pôle culturel de Chirongui, le 22 octobre, et à la prison de Majicavo-Koropa. Rencontre.

Flash Infos : Pouvez-vous décrire votre relation avec Mayotte ?

Eliasse : Ma mère est d’Anjouan et mon père de Grande Comore, mais je suis né artistiquement à Mayotte. J’étais musicien à Moroni, j’ai accompagné des artistes comme Maalesh, mais c’est à Mayotte que je suis né en tant qu’Eliasse, artiste devant la scène en 2005. J’ai sorti mon premier album ici en 2008, ma fille est née ici. Je suis un grand fan de plein d’artistes mahorais y compris Baco, donc ma relation à Mayotte est très forte d’un point de vue artistique. Et puis Mayotte et les Comores, je les appelle le « shaya na mbere », c’est-à-dire le doigt et la bague en shimaoré. Comme le doigt et la bague, Mayotte et les Comores, c’est une relation et dans les histoires de couples, on s’aime, on se sépare, on se chamaille.

F.I. : Cela représente quoi de venir jouer son nouvel album à Mayotte ?

Eliasse : Cela représente beaucoup de choses. C’est mon troisième album qui s’appelle « Zangoma ». C’est le style de musique que j’essaie de défendre, il vient de Baco et donc de Mayotte. Dans mon premier album, il y avait déjà un titre qui s’appelle « Zangoman », et 18 ans plus tard, je reviens avec l’album consacré à ce style, c’est hyper important pour moi. « Zangoma » est lié aux percussions et plus largement au rythme. Comme on a beaucoup de rythme dans l’archipel, je puise là-dedans, et j’essaye de le mélanger avec du rock, du blues, tout en gardant la racine.

F.I. : Dans plusieurs de vos chansons, vous faites passer des messages notamment contre la stigmatisation. Pouvez-vous nous en parler ?

Eliasse : En tant que Comorien qui a vécu à Mayotte, je parle de ces questions. Dans la chanson « Laka road », je parle d’une personne qui fait le tour de l’archipel et qui s’arrête dans chaque île, elle demande : « Comment ça va la famille ? les chiens ? les poules ? les voisins qui viennent d’arriver ? ». Et sur ce dernier point, problème. Les réactions sont les mêmes dans les quatre îles, à chaque fois, le problème, c’est l’autre. A Mayotte, on dit que le bouc-émissaire, ce sont les Comoriens qui viennent sans papiers. Mais de l’autre côté, c’est pareil, on critique des Anjouanais qui viennent en Grande Comore. Pour moi, on ne peut pas apaiser cette question, si on ne se dit pas qu’on a peut-être aussi une petite part de responsabilité. Si on accepte cela, peut-être qu’on fera un pas. Pour faire passer mes idées, je choisis d’écrire de façon imagée, c’est la petite pierre que j’apporte à l’édifice, je n’ai pas la prétention de changer le monde.

F.I. : Dans votre dernier album, vous évoquez aussi l’écologie dans la chanson Salama avec un très beau clip tourné à Mayotte.

Eliasse : On a tourné à Mayotte mais cette chanson sur le dérèglement climatique n’est pas destinée qu’à l’archipel mahorais, elle s’adresse au monde entier. Mais je pense que pour évoquer cette question, j’ai voulu partir de chez moi et montrer qu’il y a une beauté. Dans le clip, nous avons montré le positif, ce qu’il y a à sauver ici plutôt que de faire ressortir ce qu’on a déjà détruit.

F.I. : Votre dernière date à Mayotte est prévue à la prison de Majicavo, un lieu atypique pour un concert, encore plus compte tenu de la mutinerie qui s’y est produite récemment.

Eliasse : On réagit quand ça explose, mais je ne pense pas que les difficultés étaient là avant la mutinerie. J’ai bossé trois ans à la prison, j’animais des ateliers de musique là-bas. Toutes les semaines, j’apprenais aux détenus à jouer la guitare, les percussions, à chanter et à écrire. On a même fait un spectacle là-bas. Ce n’est pas parce que les gens paient pour ce qu’ils ont fait qu’ils n’ont pas le droit à la culture. Peut-être qu’en sortant de là, l’un d’entre eux va faire de la musique ou de la peinture ou bien que l’art va l’apaiser. Avec ce concert, j’apporte aussi ma petite pierre. Imaginons que ces personnes sont dans une chambre sans fenêtre, moi, je suis la fenêtre pendant 45 minutes. Ça ne change pas leur vie, mais si je peux leur offrir une respiration pendant un petit moment, alors je le fais.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes