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Édito : Retour sur les élections avec un parfum d’amertume

Ils aiment tester de nouveaux produits, ils aiment zapper et ont soif de nouveautés, de changements. Très peu d’anciennes équipes municipales ont été reconduites. Et lorsqu’elles l’ont été, elles ont réussi à l’arraché, dans la contestation, et trainent des recours devant les tribunaux administratifs. C’est le cas à Dembéni où Soihibou Hamada l’emporte de 7 petites voix, à Chirongui où Roukia Lahadji ne devance son adversaire que de 43 voix et encore à Ouangani où Ali Ahmed Combo alias « Maradona » a semé son poursuivant de quelques dizaines de voix. A Pamandzi, l’équipe sortante s’en sort un peu mieux et à Koungou, le tout jeune maire, Assani Saïndou Bamcolo, poussé en avant en janvier 2012 pour sortir de l’impasse la commune, a réussi son pari. Mais dans les deux cas il s’agissait de triangulaires (une fausse quadrangulaire dans le cas de Koungou, puisqu’un des quatre candidats avait refusé d’imprimer ses bulletins et soutenait officieusement une de ses adversaires).

 

Le changement de têtes s’explique en partie par la jeunesse de la population, parmi les électeurs de 2014, nombreux sont ceux qui n’avaient pas voté en 2008 car ils étaient trop jeunes pour le faire. Or les jeunes, dans toutes les sociétés, et Mayotte n’y déroge pas, ont moins de conscience politique que les plus âgés. Ils votent moins et quand ils le font, ce sont pour des considérations triviales, le look du candidat, le choix familial, une certaine crédulité face aux promesses électorales, la joie d’avoir pu partager un voulé arrosé au frais de la princesse.

 

Les choix électoraux se sont aussi réalisés en fonction de considérations plus terre à terre. Beaucoup de Mahorais ont voté pour soutenir un membre de leur famille en pensant que cela lui donnait une chance d’obtenir de la reconnaissance sociale, une indemnité d’élu, de peser dans les décisions foncières, attribution de permis de construire, régularisation de terrain. D’autres ont vu la possibilité de gravir la tête des syndicats intercommunaux en devenant délégué pour accéder à une vice-présidence et toucher, là encore, des indemnités. Les élections à la tête du syndicat d’investissement le vendredi 2 mai prochain (date annoncée pour l’instant) donneront un premier aperçu de ces séquelles des municipales.

 

Les choix électoraux se sont beaucoup portés sur la personnalité des candidats, leurs traits de caractère plus que leur formation, leur parcours, leurs compétences, leurs réalisations. Ainsi, certains maires sortants, unanimement reconnus par les partenaires institutionnels, les entrepreneurs, comme de bons gestionnaires ont été déboulonnés à la grande surprise de ce petit monde de décideurs. C’est le cas de Fahardine Ahamada à Bandraboua, d’Ibrahim Boinahéry à Tsingoni.

 

De responsabilité, de mise en place de la fiscalité locale, de gestion saine des finances communales, de projets d’investissements structurants pour le territoire, il n’en a pas été beaucoup question lors de ce vote. Ce qui ressort des élections et des programmes électoraux, c’est l’absence de vision politique à moyen et long terme, le vide sidérale de la force de proposition. La donne politique a ainsi beaucoup changé. Le Mouvement pour le développement de Mayotte a perdu encore du terrain et seuls deux maires portant cette étiquette historique se sont fait élire (à Bandrélé et Mtzamboro). Changer le mot « Département » en « Développement » ne fait pas un projet politique. Il faudrait d’abord définir ce qu’est le développement pour vouloir y concourir. Le Parti socialiste a connu le même sort face à son impossibilité à se structurer, à se développer, en raison de son organisation interne, complètement inerte. Un seul candidat avec cette étiquette est passé, Ahmed Darouèche à Acoua et la tâche qui lui incombe rappelle pour beaucoup le cinquième des 12 travaux d’Hercule lorsqu’on lui confia la mission de nettoyer les Ecurie d’Augias. Surtout que la tempête Hellen n’a rien arrangé.Seule l’UMP est arrivée à tirer son épingle du jeu, malgré les nombreuses dissidences en décrochant six mairies. Cela est dû à une réflexion sur le choix des candidats, à une stratégie de conquête électorale plus qu’à une offre politique et à un véritable projet de société.

 

Les trois formations politiques (UMP, PS, MDM) sont traversées par des dissensions en interne, des querelles de personnes qui paraissent insurmontables. On a ainsi vu durant les élections des personnalités appeler à voter contre leurs « amis politiques ». De fait les partis n’ont jamais été aussi faibles et la classe politique mahoraise aussi divisée, morcelée. Et ce, au moment même où l’Europe commence à exiger des projets d’ensemble, des programmes d’investissement pluriannuel, des dossiers précis et détaillés, défendus par tous les élus mains dans la main. Sans prise de conscience rapide des enjeux, le réveil sera douloureux…

 

Adrien Theilleux

Grève au port : un accord d’entreprise en gestation

Derrière la grille fermée du port de Longoni, où flottent les drapeaux de la CGT-Ma et de FO, les deux syndicats qui ont appelé à la grève illimitée des manutentionnaires, l’activité tourne au ralenti. Un bateau à quai a pu être déchargé mardi, mais en revanche, aucun containeur n’a quitté le port.

« Pas d’entrave au travail », se félicite Vincent Lietard, directeur de développement et infrastructures de Mayotte Channel Gateway, la société qui gère et exploite le port de Longoni depuis novembre dernier.

Si l’ambiance sur le site était plutôt bon enfant ce mercredi, le bras de fer entre le personnel et la direction de la SA MCG demeure tendu. En cause, la convention collective proposée par le concessionnaire et que dénonce le personnel pour non-conformité au contrat de délégation de service public. Celui-ci donnait en effet à Ida Nel, la gestion et l’exploitation du port. Or, la SA Mayotte Channel Gateway, considère qu’elle est « une entreprise de gestion et de manutention », cette dernière selon le code APE, constituant son activité principale et la principale source de son chiffre d’affaires. Or, c’est justement l’intégration de cette activité de manutention que contestent les deux syndicats qui ont appelé à la grève.

Pour les syndicats, la SA MCG chercherait à contourner le contrat spécial de délégation et à « échapper à l’applicabilité de la Convention nationale unifiée ». Pour la direction de la société privée, qui a jusqu’au 1er mai prochain pour remettre une convention collective au conseil général, elle dit « être attachée à la CNU ». Seulement, souligne-t-elle, cette convention n’est pas totalement applicable à Mayotte. D’où la proposition d’un accord d’entreprise sur les domaines applicable, explique Vincent Lietard.

Si le directeur du développement et infrastructure de la SA MCG dit comprendre les inquiétudes du personnel, il affirme aussi que la direction s’est engagée « à assurer tous les avantages acquis » aux 63 agents qui étaient sous le régime de la CCI.

Devant la méfiance des organisations socioprofessionnelles, les parties ont donc convenu de travailler sur cet accord d’entreprise au coeur des discussions qui ont débuté hier et qui devraient se poursuivre ce jeudi matin dans les locaux de la DTE FP (Direction du travail de l’emploi et de la formation professionnelle). Des discussions qui s’annoncent difficiles, mais dont l’enjeu est de parvenir à un nouveau contrat avant le 1er mai.

KES

Mayotte prospecte au Mozambique

La semaine dernière, du 12 au 18 avril, une délégation de CET Mayotte a effectué une visite de prospection au Mozambique.
C’est la première visite prospective officielle d’une entreprise mahoraise. Cette escapade mozambicaine a été possible grâce au concours d’Ubifrance qui s’est occupé du calage de l’agenda et des prises de rendez-vous.

L’entreprise mahoraise était représentée par son directeur général Naoioui Mhohamed, qui est aussi vice-président du Medef et président de la FMBTP, et de Soizic Duret-Motard, directrice des opérations internationales, architecte et présidente du Club Export Mayotte.
Les deux professionnels mahorais sont revenus samedi à Mayotte enthousiasmés. Le bilan de leur déplacement est positif et prometteur.

L’objectif de ce déplacement au Mozambique, explique Soizic Duret-Motard, était de « découvrir et prendre des contacts » avec les entreprises mozambicaines. Le mercredi 16 avril, les deux professionnels de CET Mayotte ont été reçus à l’Ambassade de France, à Maputo. Ils étaient accueillis par l’ambassadeur de France au Mozambique, M. Sugura, le chef du service économique, M. Fouet, et la chargée de mission économique et commerciale, Mme Dick.

À en croire de Soizic Duret-Motard, « CET Mayotte s’intéresse de très près au Mozambique pour ne pas rester en marge d’un développement fulgurant où chacun peut trouver sa place ». En effet, le Mozambique connait une croissance rapide et impressionnante. De nombreux pays y sont présents. Le pays africain ne cesse d’intéresser les investisseurs. Notre interlocutrice peut citer la Belgique, la Suisse, le Japon, l’Amérique, le Portugal, l’Italie, l’Allemagne, etc., qui sont représentés par des entreprises.

« À peine une trentaine d’entreprises françaises sont au Mozambique », avance-t- elle. Si ce chiffre peut paraître important pour Mayotte, il faut savoir qu’il est moindre au Mozambique. Elle précise que ces sociétés françaises « viennent pour un coup, mais elles ne restent pas ».

Le pas franchi par les professionnels de CET Mayotte a énormément plus aux services diplomatique et économique qui les ont accueillis.

Il est important de souligner que très peu d’entreprises françaises en général et mahoraises en particulier sont sur place, alors même que le dossier déposé par CET au titre du Fonds de coopération régionale (FCR) n’a pas été retenu et ni soutenu à Mayotte.

Outre le rendez-vous « enrichissant » tenu à l’ambassade de France au Mozambique, la délégation mahoraise a pu rencontrer des bailleurs de fonds qui agissent localement, comme l’United States Agency for International Developpment (USAID), la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Agence française de développement (AFD), le Japan International Cooperation Agency (JICA), l’Union européenne, des investisseurs internationaux, des promoteurs nationaux, des partenaires architectes et bureaux d’études privés, des entreprises de BTP locales, etc.

Cette visite aura permis à CET Mayotte de nouer des contacts très prometteurs pour des partenariats sur des projets de construction dans le nord du Mozambique en faisant valoir ce nouvel atout d’une liaison aérienne directe d’une heure et demie de temps entre Mayotte et Pemba grâce à la compagnie mahoraise Ewa Air alors que Maputo semble bien éloignée, à presque 3 heures de vol de Pemba, peut manifester Soizic Duret-Motard.

La présidente du Club Export Mayotte imagine que la compagnie mahoraise « pourrait être intéressée par un partenariat avec le Club Export Mayotte qui pourra être un appui réel pour faire vivre cette ligne de façon régulière en incitant les entreprises mahoraises à oser tenter leur chance au Mozambique. Il semble évident et nécessaire que les entreprises mahoraises soient partie prenante dès le début de cette grande aventure et opportunité à la fois pour elles et pour la compagnie aérienne ».

La visite prospective de CET Mayotte est « avant-gardiste et très prometteuse pour celles qui suivront ». En effet, l’ouverture et le rayonnement de Mayotte dans la région passeront obligatoirement par là.

Rafik

Rohff en garde à vue

Le rappeur d’origine comorienne Rohff a été placé en garde à vue dans la nuit de lundi à mardi vers 4h30 alors qu’il s’était présenté de lui-même au commissariat.
Il serait impliqué dans une rixe advenue quartier du Châtelet-Les Halles à Paris, lundi vers 18h15 au local du magasin de Streetwear d’un de ses concurrents, le rappeur Booba. Lors de la bagarre, un jeune vendeur de 19 ans a été lynché violemment.
D’après les premiers témoignages le rappeur serait l’un de ses agresseurs. Le jeune homme a été conduit à l’hôpital dans un état grave, son pronostic vital était encore engagé mardi matin.
L’agression, qui ressemble fort à une expédition punitive, intervient quelques heures après des messages d’insultes que les deux rappeurs rivaux se seraient envoyés sur les réseaux sociaux.
Après l’annulation du concert prévu à Mayotte en février dernier, le chanteur Rohff poursuit donc sa descente aux enfers. Le rappeur aux 1,4 millions d’albums écoulés pourrait en effet être inculpé dans le meilleur des cas d’homicide involontaire, si sa victime venait à décéder.

 

 

Hishima 2014 : Les artistes aux abonnés absents

Cette année, les arts de l’image avaient été mis à l’honneur, mais les Hishima ont pour ambition de récompenser les artistes s’étant illustrés l’année précédente.

Présentée par Johnny et Stanisla Saïd, Miss Mayotte 2012, la soirée a débuté avec un discours du conseiller général d’Acoua, Soiderdine Madi, représentant le président Zaïdani parti fêter l’anniversaire de la départementalisation à La Réunion.

Les remises de prix étaient ponctuées de prestations artistiques dont on notera une fois de plus l’originalité et la beauté des chanteuses de Fleurs d’ylang, dont la charismatique leader, Zily, a livré une performance toute en émotions.

Quant au groupe Klan Demba de Chiconi, il a su réveiller un public somnolant en fin de soirée avec ses percussions rythmées.

La soirée voulait rendre hommage à trois chanteurs des années 60 à 80, « trois géants de la musique mahoraise » comme les a qualifiés le directeur de la DILCE, Alain Kamal Martial.

Baninga, Justice et Patrick Prat se sont donc succédé sur scène pour reprendre des classiques.

Kamar, qui faisait ses premiers pas sur scène en tant qu’humoriste, malgré quelques imitations bien maîtrisées, a rapidement sombré dans la facilité et la vulgarité. Dommage, car en matière de stand-up, il y a réellement un créneau à prendre et les sources d’inspiration ne manquent pas.

Le premier prix de la soirée a été remis à Kham’s dans la catégorie image, pour ses sketchs satiriques diffusés sur Mayotte 1ère. Résidant en métropole, le comique était représenté par deux amis. Ce fut ensuite le tour de Jamili, lauréat du prix du meilleur comédien, lui aussi absent, et ce fut ainsi pour l’ensemble des récompenses dans les catégories concert, où Wubani Spirit a été récompensé, clip où Chaf Masta s’est illustré et troupe de danse traditionnelle qui a salué Ouvoimoja de Mtsahara, pas un seul artiste lauréat n’était présent dans la salle, de quoi laisser planer quelques interrogations.

Malgré les quelques couacs habituels, certainement dus à un manque de préparation, le directeur de la DILCE semblait ravi du palmarès 2014. Il a par ailleurs, tenu à souligner son intérêt pour deux artistes qui se sont vus offrir des prix spéciaux, Nayl Ah et Ridjali, respectivement photographe et réalisateur. « La photographie et le cinéma sont des domaines vierges à Mayotte et je prends personnellement l’engagement ici de vous soutenir dans vos projets futurs ».

M.C.

La CFE-CGC discute à Paris

Soulaïmana Noussoura a l’habitude de se rendre à Paris pour tenter de faire avancer les sujets qui préoccupent les salariés mahorais.
Lundi, il a été reçu au palais de l’Elysée par Mme Reinauld, chargée de mission Outremer auprès de Marc Vizy, le conseiller Outremer de François Hollande. Comme d’habitude, il est revenu la nécessité de réviser l’accord cadre de la fonction publique signé en 2009 et de faire le bilan de la grève de 2011. Sur le premier sujet, des contacts vont être pris avec la ministre de la fonction publique Marylise Lebranchu.

Reçu le lendemain au ministère des Outre-mer par Nathalie Infante et Sophie Onado, conseillères de la nouvelle ministre des Outre-mer George Pau- Langevin, il a évoqué le document stratégique Mayotte 2025.

La consultation des parlementaires mahorais a débuté, comme celle du président du conseil général.

Soulaïmana Noussoura a également profité de ces rencontres pour que le sujet des retraites soit mis sur la table et qu’un rattrapage s’effectue aussi rapidement que possible (2017 maximum).

F.S.

Édito : Mayotte Hebdo passe au numérique

 L’industrie musicale il y a 20 ans, puis les films, la télévision, l’édition littéraire ont été très fortement ébranlés par l’arrivée du numérique, puis le développement d’internet. Les modèles économiques valsent et il faut s’adapter sous peine de disparaître très vite. Le presseur de CD, le fabricant et le projectionniste de bobines disparaissent très vite, comme en son temps le maréchal-ferrant, l’opératrice téléphonique ou le poinçonneur des Lilas.

La vente de disques, puis de CD, a longtemps assuré aux artistes des revenus réguliers, en fonction de leurs sorties, de leurs succès. Puis est arrivée la numérisation, le MP3, les radios numériques par dizaines de milliers, le partage de fichiers des uns aux autres, sur clé USB, puis démultiplié par des sites pirates sur internet. Des acteurs ont disparu, d’autres sont nés, certains ont su évoluer. Aujourd’hui il y a des bases de données accessibles par abonnement et les artistes gagnent leur vie surtout par les concerts, qui auparavant servaient surtout à promouvoir une sortie d’album. Ils se sont adaptés et vendent leurs morceaux sur internet. La musique continue, autrement, heureusement.

Le cinéma, la littérature suivent le même chemin. Il faut revoir le financement, le circuit de distribution, savoir qui paye pour quel service, à quel prix. L’information est sur la même voie, avant un nouveau secteur qui suit de près : l’éducation et la formation.

Pour l’information, les média étaient jusque là circonscrits à la presse écrite, radiophonique et télévisuelle. Chacun avait progressivement trouvé son rythme, son public, son prix de vente, son équilibre financier. Certains s’étaient même endormis dans des formats dépassés, avec des formules qui disparaissaient avec leurs lecteurs, comme une partie de la presse quotidienne régionale. Les aides publiques ne suffisaient plus à combler les pertes, aggravées par la concurrence progressive de nouveaux supports de publicités qui apparaissaient un peu partout, sous toutes formes, avec des panneaux de 4 mètres par 3 défigurant les abords des villes, puis des dizaines de télés gratuites sur la TNT ou sur des bouquets payants et aussi internet.

La presse papier a ainsi vu sa diffusion s’effriter petit à petit, inexorablement. Les Etats généraux de la presse en 2008 ont opté pour une disparition annoncée des aides publiques de fonctionnement, mais avec un soutien à la modernisation et la numérisation des rédactions, des processus de récolte, vérification et diffusion de l’information.

Il a fallu trouver les modèles économiques. Il y a eu un temps consacré à la course aux internautes, avec une porte où l’info était payante, sur papier, et à côté une porte où la même information était gratuite, sur internet. Quasiment tous sont revenus ou reviennent de ce mirage. Pourquoi payer alors que l’info était disponible gratuitement ? Nous avons pris le temps de voir ce qui se faisait, ce qui marchait, ce qui correspondait à vos besoins, à nos possibilités.

L’information, sérieuse, vérifiée, a en effet un coût. Il faut des journalistes, professionnels, titulaires de la carte de presse, pour réaliser un travail, qui mérite évidemment un salaire décent. Le support importe finalement peu, mais l’info compte et l’Homme en aura toujours besoin. Savoir ce qui s’est passé, ce qui se passe, ce qui se prépare, sur un territoire donné. Savoir qui fait quoi, avec qui, pourquoi, comment ?… L’information, socle de la démocratie, du bien vivre-ensemble, doit exister et se développer pour assurer son rôle d’informer bien sûr, mais aussi de lien social, de valorisation des Hommes et des territoires. L’information sert à diffuser la connaissance, à vulgariser les sciences, à (faire) découvrir son territoire et le monde, sa culture et les autres. Le journal doit servir aussi à se distraire, à s’amuser, sortir…

L’information, l’échange de données est vital pour l’Homme. A partir du moment où il y a eu plus de deux personnes, depuis l’époque où l’Homme s’est organisé en groupes, il fallait prévenir d’un danger, d’une source d’eau ou de nourriture. Le langage s’est ainsi développé pour transmettre ces informations vitales.

La pierre gravée, le papyrus, le papier ensuite, puis les ondes ont servi de support à cette diffusion. Aujourd’hui, avec des milliards d’individus connectés à internet, le passage de l’information en numérique et sa diffusion par internet sont des évidences. Internet permet de toucher directement, distinctement, quasiment n’importe qui, n’importe où sur la planète.

Les émissions télé sont désormais disponibles sur internet, en direct ou en différé, les écrans sont connectés, les uns et les autres s’expriment, réagissent en direct aux évènements, les diffusent. La presse écrite a pris ce pas depuis quelques années maintenant, avec des retours d’expérience disponibles, des échecs retentissants, des disparitions de titres, de groupes, mais aussi des succès, des exemples.

Certains journaux américains, après deux ou trois décennies de crise, regagnent des lecteurs, retrouvent leur public, par un travail de qualité, une réponse pertinente aux attentes de leurs lecteurs. En France aussi la plupart des journaux proposent désormais des formules avec un abonnement numérique, un accès à un site internet intéressant, utile.

C’est, à notre niveau, ce que nous avons mis en place à la Somapresse, avec Mayotte Hebdo. Depuis cette semaine vous pouvez acheter un exemplaire et/ou vous abonner au journal à partir de notre site mayottehebdo.com. Vous pourrez ainsi avoir accès à votre journal chaque semaine, où que vous soyez, quand vous voulez, moins cher qu’en version papier, et le lire sur votre ordinateur, mais aussi sur une tablette ou votre téléphone intelligent. Il suffit de télécharger gratuitement les applications Mayotte Hebdo. Et l’impact est positif pour la planète…

Alors n’hésitez plus, bonne lecture papier… et numérique !

 

Laurent Canavate

Le vice-rectorat rencontre les maires

Contrairement aux années passées, le vice-rectorat ne cherche plus depuis peu à dissimuler les problèmes sous le tapis.

Les nouveaux maires ont donc eu le droit à un tableau de bord « sans fard à paupières » de l’éducation à Mayotte. L’île reste un front de scolarisation et constitue une exception notable par rapport au contexte national. Les élèves sont en constante augmentation et la gestion des flux impacte fortement sur la qualité de l’enseignement dispensé et forcément sur le résultat en aval.

Le niveau moyen des élèves reste assez largement inférieur à ceux des autres académies de France (moins de 70% de taux de réussites aux examens, tous baccalauréats confondus). Beaucoup de jeunes décrochent des études avant la fin du second degré. Et ceux qui poursuivent des études dans l’enseignement supérieur sont mal armés pour faire front et décrocher des diplômes.

Sur le manque de professeurs, le nombre d’arrivées de nouveaux enseignants stagne depuis 5 ans, alors que la population scolaire a poursuivi son ascension dans le même temps, ce qui crée un décalage en termes de ressources humaines.
Conséquence : le nombre de contractuels est en forte progression, plus de 1000 personnes, dont environ 600 dans le second degré.

Dans le primaire, tous les élèves ne sont pas scolarisés, surtout dans le premier cycle, la maternelle. Et lorsqu’ils sont scolarisés, le temps scolaire est mal adapté, si bien que « le système fait perdre 40% du temps scolaire aux élèves », selon François Coux, le Vice-recteur. Il a fait de la lutte contre les rotations et pour la mise en place des nouveaux rythmes scolaires une de ses trois priorités. Or, le temps scolaire est une compétence municipale, de même que la construction des écoles, unique moyen de lutter contre la rotation.

Face à ce sombre tableau, les élus ont répliqué en mettant en cause le statut de l’éducation à Mayotte et les moyens mis à disposition. Pour Abdourahamane Ravoay, adjoint à Kani-Kéli, Mayotte devrait être une académie et avoir un rectorat à part entière. Un argument que le Vice-recteur balaie d’un revers de main « l’évolution vers un rectorat de changera rien », en effet, Mayotte est « directement rattachée au ministère de l’Éducation », comme n’importe quel territoire.

Mouslim Abdourahamane, maire de Bouéni, est sceptique, car les moyens dont dispose sa commune ne sont pas suffisants. Soihibou Hamada, maire de Dembéni, pense que c’est le manque de moyens qui constitue un frein à l’action des communes en matière de réussite éducative. Ce à quoi le M. Coux répond par une nécessité pour les maires : « Dans l’urgence, se recentrer sur les priorités ». Il préconise ainsi de se fixer deux ou trois priorités absolues, parmi lesquelles assurer une nouvelle gouvernance pour la construction des établissements scolaires et en finir avec les rotations et le temps scolaire uniquement le matin.

Adrien Theilleux

Un nouvel élan pour la jeunesse et la culture

Anne-Marie Bourrouilh, directrice de la Fédération française des maisons des jeunes et de la culture (FFMJC) est à Mayotte depuis dimanche. Son déplacement a pour premier objectif d’officialiser la prise de fonction d’un jeune mahorais en tant que représentant de la Fédération à Mayotte. Il s’agit de Dahnil Mondorha, 33 ans, détenteur de nombreuses qualifications dans le domaine de l’encadrement sportif, social et culturel.
Le Tsingonien a été engagé par la FFMJC afin d’aider la Fédération mahoraise de l’éducation populaire (Fedmaep) à se restructurer.

Actuellement à Mayotte, 23 MJC et associations oeuvrant pour la jeunesse sont affiliées à la Fedmaep. Et certaines de ses structures sont très peu actives au cours de l’année. Or, elles sont des lieux de vie « au quotidien et pour toutes les générations » selon Anne-Marie Bourrouilh.

« Nous avons un projet d’éducation populaire dans toute la France, mais à des niveaux différents selon les régions. À Mayotte, la priorité sera de former les citoyens et de mettre en place des actions sociales, éducatives et culturelles ».

Pour cela, la FFMJC et la Fedmaep commenceront par rencontrer les maires et effectuer un diagnostic général pour se faire une idée du travail qui les attend et savoir sur qui ils pourront s’appuyer.

« On se donne quelques mois, jusqu’à l’été pour nous fixer une ligne de route. D’ici là, nous devrions avoir échangé avec les élus municipaux et ceux du conseil général pour mieux connaître leur politique vis-à-vis de la jeunesse, nous devrions aussi avoir rencontré les directeurs de MJC et les associations pour mieux connaître leurs forces et leurs faiblesses. Le travail de structuration ou de restructuration passera aussi par là ».

La Fédération française des MJC, qui a 70 ans d’existence et compte plus de 500 structures adhérentes, a le soutien du Ministère de la Jeunesse et des Sports, du ministère de la Culture et du ministère de l’Outre-Mer pour ses projets de développement des MJC dans les Dom- Tom, et donc à Mayotte. Avec le recrutement de Dahnil Mondorha, la FFMJC confirme sa volonté d’agir sur l’île avec des jeunes du territoire disposant des compétences nécessaires.

« C’est la construction d’un meilleur avenir pour les Mahorais, et par les Mahorais, que nous souhaitions relancer et qui est en marche ».

I.M

Les Diablesses Rouges disqualifiées

Championnes de Mayotte indétrônables depuis quatorze ans, les M’tsapéroises du BCM viennent d’être disqualifiées de la Régionale Féminine par la Ligue régionale de basket-ball de Mayotte. Selon le procès verbal publié ce jour par la commission sportive, le BCM n’aurait pas respecté l’article 3.6 du règlement sportif de la ligue stipulant que « les groupements sportifs évoluant en RF1 devront obligatoirement présenter deux équipes de jeunes de catégories différentes (U15, U13, U11) participant au championnat dans lequel elles sont engagées. » C’est un énorme coup de tonnerre dans le basket-ball mahorais féminin qui pourrait voir sa meilleure équipe depuis plus d’une décennie abandonner son titre et descendre en deuxième division. Le club m’tsapérois a d’ores et déjà annoncé qu’il fera appel de cette décision auprès des instances fédérales du basket-ball français.

  

 

 

  

 

 

Bug au commissariat

 

Depuis vendredi, le commissariat de Mamoudzou reçoit des appels de personnes qui appellent depuis la Réunion ou encore de la région parisienne et d’autres zones de métropole.

La plupart de ces personnes ont pourtant simplement composé le 17, qui est le numéro d’urgence pour la Police nationale. Il semble que le problème soit lié à un bug du réseau informatique.

Les agents redirigent pour l’instant les plaignants vers les commissariats de leur résidence.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Pass « îles vanille » : Un outil de dévellopement du tourisme

Un nouvel outil devant contribuer au développement touristique dans la région vient d’être lancé : le Pass « Iles Vanille ».
Il est signé par la compagnie aérienne Air Austral. Cet outil vient faciliter, vers et depuis son hub de la Réunion, les déplacements entre les îles de l’océan Indien : l’Ile Maurice, les Seychelles, Madagascar, les Comores et Mayotte.
Ce produit est destiné aux passagers déjà en possession d’un billet Paris – Saint-Denis et permet, à partir de 90 euros l’aller-retour, de rejoindre les autres destinations de l’océan Indien. Air Austral et Air Seychelles font partie des quatorze compagnies qui ont signé un accord pour une meilleure accessibilité des îles Vanille dans le sud-ouest de l’océan Indien, aux côtés d’Air France, Air Madagascar, British Airways, Comair, Condor, Corsair International, Edelweiss, Emirates Airlines, Meridiana Fly, South African Airways et Transaero.

Plus de détails dans le Flash Infos du 15 avril 2014

 

 

Mayotte absente au conseil des ministres de la COI

Un conseil des ministres de la COI organisé à Moroni, c’était l’occasion rêvée pour le gouvernement français d’inviter les élus mahorais à la table des discussions diplomatiques entre la France et les Comores.

Mais, cette opportunité n’a pas été saisie. Ahamed Attoumani Douchina, ancien président du conseil général et qui a participé aux réunions de feu le groupe de travail de haut niveau entre la France et les Comores en 2008, n’a pas été intégré à la délégation française la semaine dernière.

Présent à Moroni, il avait selon lui été désigné par le CG pour représenter Mayotte suite à un courrier du ministère des Affaires étrangères transmis à la préfecture de Mayotte. Mais ces consignes n’ont pas été apparemment transmises à Claudine Ledoux, l’ambassadrice déléguée à la coopération régionale de la zone océan Indien. Du moins, c’est ce qu’elle a fait comprendre à Ahamed Attoumani Douchina.

« Je pense qu’elle a eu peur et qu’elle a paniqué. Certains journaux comoriens ont fait état de ma présence ici et c’est peut-être ce qui lui a fait peur. J’ai préféré partir, car je ne voulais pas subir l’humiliation qu’elle me demande de sortir de la salle lors des réunions. Je m’attendais à un soutien de sa part, puisque c’est elle qui avait toute la latitude pour composer la délégation française » explique Ahamed Attoumani Douchina.

Pour lui, sa non-participation à ce conseil des ministres est une affaire strictement franco-française.

« Je n’ai vu aucune pancarte, aucune banderole hostile à ma présence. Ce n’est pas une opposition des Comoriens ni des Malgaches, Seychellois, Réunionnais ou Mauriciens » insiste l’ancien président du CG. Celui-ci envisage de demander à Daniel Zaïdani d’écrire au gouvernement pour protester contre cette mise à l’écart.

En temps habituel, c’est le préfet de la Réunion qui invite en tant que représentant du gouvernement les représentants du conseil général de Mayotte et de la Réunion (la présidente Nassimah Dindar et l’ancien député Wilfrid Bertile ont représenté le département réunionnais).

Parfois, le ministère des Affaires étrangères invite directement des personnalités des collectivités dans sa délégation. Quoi qu’il en soit, il y a eu un gros loupé avec M. Douchina et c’est quelque chose qu’il faudrait régler pour les échéances à venir, puisque la COI ne peut faire semblant de nier l’existence des Mahorais dans son espace géographique.

Hier, le chargé de mission UMP Hadadi Andjilani a réagi suite à cette mise à l’écart. « La fédération UMP de Mayotte s’indigne contre ce mépris, de surcroît perpétré par un haut fonctionnaire de la République pour humilier les responsables politiques locaux. Mayotte c’est la France, son représentant a le devoir de défendre les intérêts et la place de Mayotte au sein de toutes les instances internationales de l’océan indien.

Par conséquent, le parti demande la démission de madame Claudine Ledoux qui est indigne de représenter notre pays dans l’océan Indien » a-t-il écrit dans un communiqué.

L’UMP demande également une position claire du gouvernement socialiste sur les relations qu’il entend mener avec l’Union des Comores.

Cette position sera peut-être réaffirmée en juillet prochain lors du sommet des chefs d’État et de gouvernement de la COI pour lequel François Hollande a confirmé sa participation.

Le conseil des ministres de la COI n’a pas évoqué la question de Mayotte. De nombreuses questions ont été à l’ordre du jour, notamment la surveillance côtière, la stabilité politique régionale ou encore le budget de l’organisation. Pour les projets, il sera doté de 23 millions d’euros, versés en grande partie (70 %) par l’Union européenne.
Pour le fonctionnement, le budget sera de 600 000 euros, soit une hausse de 15 % et qui est à la charge des États membres.

Enfin, il a été discuté de l’éventuelle adhésion du Sri Lanka et du changement d’appellation en Commission des États de l’océan Indien.

F.S.

Adieu à la dernière chatouilleuse

Après une longue vie de combat politique, Zéna Boinali, épouse Méresse, a rendu les armes ce samedi 12 avril à l’âge de 79 ans, suite à une longue maladie. L’annonce du décès de la dernière chatouilleuse a d’abord eu l’effet d’une onde de choc. Des quatre coins de l’île, les Mahorais, toutes catégories confondues, se sont mis en route vers le domicile familial de la défunte à Pamandzi, quartier Sandravoingue, pour un dernier adieu à l’une des figures emblématiques de la lutte pour Mayotte française et bras droit incontesté de Zéna Mdéré, l’icône de ce combat.

Les femmes étaient les plus nombreuses et les premières à défiler sans discontinuer devant la dépouille mortelle de celle qu’elles nommaient affectueusement la mère Méresse.

Pas de larmes, mais un profond chagrin qu’exprimaient en choeur, les chants du chengué, sorte de prière de rassemblement accompagnant tous les grands événements à Mayotte.

Face à l’ampleur de l’afflux de la population dans sa commune, le nouveau maire de Pamandzi Mahafourou Saïdali annonce des dispositions spéciales.
L’affrètement de bus pour assurer la navette à l’arrivée des barges à Dzaoudzi. De son côté, le conseil général décide de prolonger cette mesure sur l’ensemble de l’île et annonce la gratuité de la barge pour faciliter la circulation de la population entre Grande-Terre et Petite-Terre.

A la fin de la matinée, Pamandzi était noire de monde. Toutes les personnalités politiques que compte Mayotte se sont déplacées pour rendre un dernier hommage à celle qui fut aussi la première femme à entrer au Conseil général. En déplacement à l’extérieur, le préfet de Mayotte s’est fait représenté officiellement par le secrétaire général de la Préfecture, François Chauvin.

Tous les corps d’armes étaient également représentés au plus haut niveau. Outre les personnalités, beaucoup d’anonymes qui ont connu la génération des chatouilleuses, mais également des jeunes portés par l’aura de ces personnalités qui ont marqué l’histoire de leur île ou tout simplement venus exprimer la reconnaissance « à celles qui ont permis le développement de Mayotte », ont confié certains parmi eux.

Par milliers, les Mahorais ont bravé le soleil de plomb pour toucher ou porter sur leur dos le cercueil de Zéna Méresse, jusqu’à son dernier demeure. Un adieu de toute une population à une mère, à une combattante, en reconnaissance de son engagement pour que Mayotte demeure au sein de la France.

KES

Anchya Bamana déjà en difficulté à Sada

Mercredi, réunion du conseil municipal de Sada, avec Anchya Bamana comme première magistrate de la commune. Celle qui a été élue avec seulement une vingtaine de voix d’écart a toujours les traits tirés après sa victoire. Et pour cause, l’ennemi n’est pas forcément celui que l’on croit. Déjà, la rumeur disait qu’elle aurait pu ne pas être investie comme maire, mais au final cela s’est fait. Du côté de l’opposition, la défaite est dure à avaler, même s’il y a un recours auprès du tribunal. Ils n’avaient pas trop de quoi sourire, jusqu’à cette réunion du conseil municipal de mercredi dernier. Aujourd’hui, officiellement tous se disent inquiets pour la commune qui se retrouve bloquée, mais officieusement ils ne peuvent s’empêcher de sourire.
Et comment, ne le feront-ils pas, quand la maire se retrouve en minorité en plein conseil municipal, quand les cinq ordres du jour sont rejetés notamment la délégation de signature. « Nous avons un maire sans pouvoir, avec un but non avoué de la pousser à la démission », analysent certains dans la ville.

Le conseil municipal est composé de trente-trois membres, dont huit pour l’opposition. Au moment des votes. 18 conseillers s’opposaient aux propositions et 15 étaient pour. Le calcul est vite fait, dix conseillers municipaux à priori de la majorité ont voté avec l’opposition. Les regards se tournent vers ceux que l’on nomme à Sada, « la mouvance Momoni » du nom d’un quartier de la ville. Ceux de cette mouvance ne nient pas forcément les faits.

La rancune vient de loin, d’avant les élections, au moment des investitures quant à la primaire, c’est Sidi Riffay qui est élu pour être la tête de liste de l’UMP. Mais les ténors de l’UMP au niveau du département ont soutenu la candidature de la fille du Mzé Bamana.

À un moment donné, il a failli avoir une liste dissidente dans la ville, mais au final, le malheureux se range derrière la liste menée par Anchya Bamana. Mais la pilule passe mal, quand le dénommé Sidi Riffay qui ne figure pas sur sa liste voit que ses partisans, membres du conseil municipal n’ont pas eu de poste d’adjoint. Ils ont donc décidé d’adresser un message à la maire. Le but est qu’il y ait une nouvelle désignation des adjoints, afin que les partisans de Sidi Riffay y soient. Ils se sont sentis déconsidérés, disent-ils. Ce soir une réunion a lieu à Sada réunissant les membres du parti afin de tenter de trouver une solution à la crise.

Kalathoumi Abdil-Hadi

Édito : Mayotte, une île en paix !

 

Le Mozambique a vécu près de 15 ans de guerre de libération nationale, puis autant de guerre civile, laissant des populations traumatisées, des territoires ravagés.

Mayotte a eu la chance, l’intelligence de ne pas se retrouver dans de telles situations. Mais au même titre que la démocratie, la paix est une chose fragile qu’il convient de chérir, de protéger, de défendre si nécessaire. La pauvreté, la misère intellectuelle et l’avidité sont mauvaises conseillères.

Dans un territoire en guerre, comme l’Europe le fut si souvent, les populations pensent d’abord à protéger leurs vies, leurs enfants, puis ensuite à manger, à trouver un abri le plus sûr possible, quitte à fuir dans des exodes dramatiques.

Dans un territoire en guerre, seule la survie compte. Il n’y a pas de place pour le confort, pour le surplus, pour le gaspillage. Il n’y a pas de place pour les récriminations syndicales ou les complaintes ridicules, pour les revendications superficielles ou un temps de loisir.

Il y a en revanche la place pour l’héroïsme, pour la solidarité, pour le partage. L’Homme se réfugie dans ces dernières valeurs, s’y accroche, et il lui reste l’espoir de sortir de cette nuit de mort et de violence, sortir de cette période de honte où l’homme retrouve parfois l’animal.

Mayotte n’a pas connu la guerre et c’est tant mieux. Il ne faut souhaiter à aucun territoire, à aucune population de vivre dans la guerre, pour ses enfants, pour l’Humanité.

Et en temps de paix, l’Homme peut révéler tout son génie, son intelligence. Il peut bâtir, aménager, améliorer sa vie et celle de ceux qui l’entourent. Certains prennent ce rôle entre leurs mains et s’y attellent pour des groupes, des communes…

L’Homme s’organise, gère, prévoit, imagine, rêve…

Mayotte est une île de paix, et ses enfants peuvent rêver la nuit venue. En (toute) sécurité ? Dans un lit douillet ? A l’abri de la faim ? Ce n’est pas sûr. Du tout.

Mayotte est une île en paix, mais il y a beaucoup à faire, une fois la paix (re)venue. Les territoires détruits le savent trop bien. Il faut pardonner, pour que tous se retrouvent, ensemble. Il faut ensuite travailler, sérieusement, honnêtement, pour (re)construire.

Il faut alors un toit digne pour chacun. Un rapport sur « L’habitat indigne et insalubre dans l’Outremer : un défi à relever », de septembre 2009, fait état d’un « sentiment d’échec » et de plus de 50.000 logements concernés.

Les centaines ou milliers d’enfants abandonnés, livrés à eux-mêmes dans les rues de Mamoudzou, que le Défenseur des droits Dominique Baudis devait aider, sont autant d’orphelins de guerre. L’accès de tous à l’eau et à l’électricité, un système de santé correct, des voies de communication praticables, sont autant d’éléments nécessaires à un territoire pour se (re)lever.

Mayotte n’a pas connu la guerre, mais l’abandon relatif dans lequel l’île a vécu durant des décennies la positionne comme certains théâtres de guerre.

Les infrastructures doivent être là. Un Plan Marshall, la communauté internationale, la solidarité nationale sont des vecteurs à activer pour (re)mettre le territoire sur pieds. Le chemin qui nous mènera à Mayotte 2025 doit être tracé. Il convient à chacun de participer au redressement, au redémarrage des institutions, des activités, des entreprises, du commerce.

La sécurité doit être au rendez-vous, sécurité des personnes, des biens, mais aussi sécurité sociale, pour les plus démunis, les victimes d’accidents de la vie. Une solidarité nationale s’organise.

Puis viennent ce qui est parfois considéré comme plus accessoire : la protection de l’environnement, du lagon, la culture, les loisirs, les arts…

Mayotte est une île en paix, mais tous ces combats sont à mener en parallèle. Il y a des parties de la population à tous les niveaux : certaines cherchent à manger, d’autres rigolent à Gohou, c’est ainsi, et ce sont parfois les mêmes. Il faut bâtir des maisons, des écoles, mais aussi un théâtre, construire des routes et des ports de plaisance, aménager des plages et des fronts de mer. Il faut de l’électricité pour enfin éclairer certaines maisons, mais aussi de bonne qualité, pour ne pas abimer le matériel informatique sensible et si nécessaire.

Mayotte est une île en paix, mais il faut engager sans tarder la bataille contre le chômage si destructeur pour la paix sociale, pour créer des emplois, de la valeur ajoutée, pour financer tout cela.

Mayotte est une île en paix, et c’est tant mieux !

 

Laurent Canavate

59 salariés de Cananga remerciés

« On ne se remet pas d’une telle séparation », reconnaît Mahamoud Mdallah. Le délégué du personnel et représentant syndical CGT – MA était pourtant aux premières de la longue procédure de restructuration de Cananga qui devait déboucher inexorablement à ce dénouement fatal.

Si tout le personnel des deux enseignes du groupe (Méga et Batimax) s’attendait donc à ce licenciement massif, « nul ne savait quand cela allait arriver ni sur qui. C’est ce qui a été le plus dur à gober », affirme Mahamoud Mdallah, bien mal à l’aise devant cette situation.

Soilih Ahamada, l’un des 59 salariés qui ont reçu leur lettre de licenciement mardi avec effet immédiat, n’est pas du même avis que le syndicaliste. « Ils (direction et syndicat ndlr) ont négocié ensemble, ils savaient tout et maintenant ils font semblant d’être surpris. Ils ont décidé de se passer des anciens pour laisser la place aux jeunes », accuse-t-il. Après 17 années dans la même boite, c’est un homme abattu qui s’est présenté ce mercredi pour faire ses cartons. Comme tous les autres, Soilih Ahamada est rentré à la maison sans idée claire de ce qu’il va advenir avec comme seul réconfort, une indemnité de licenciement dont il n’a pas souhaité révéler le montant.

Absent du territoire, Gamil Kakal aura échappé aux journalistes qui ont fait le siège dans la cour déserte du site pour recueillir les explications de la direction. Ces derniers se sont finalement rués que Mahamoud Mdallah, qui pour sa part, assume l’action de son syndicat.

« J’ai assisté personnellement à toutes les négociations pour m’assurer que les textes soient appliqués et qu’il n’y ait pas de dérapages. Les services de contrôle (Dieccte, Dtefp, Pôle emploi, etc.) ont fixé des critères et tous les paramètres ont été appliqués. Nous nous sommes battus pour sauver le maximum de gens, mais l’enjeu était la survie même de l’entreprise. Dans ce contexte, le licenciement était inévitable », affirme-t-il. Pour le syndicaliste, cet enjeu a été compris par tout le personnel, « c’est pourquoi vous n’avez pas assisté à un mouvement social, comme c’est souvent le cas », analyse- t-il.

Une cellule de reclassement désignée par Cananga, en l’occurrence l’ACE, a rencontré mardi les personnels licenciés pour les inciter à faire la démarche d’adhérer.
Pour les 49 salariés qui ont survécu à cette vague de licenciement, leur destin dépendra de la nouvelle stratégie qu’adoptera le groupe qui vient de se passer de Méga pour concentrer son activité sur Batimax.

Kamal’Eddine Saindou

Cinéma : le programme

 

VENDREDI 13 MAI
15h30 : Dirty Papy
18h00 : Le livre de la jungle
20h30 : Captain America : Civil War

SAMEDI 14 MAI
15h00 : Le livre de la jungle
18h00 : Truth : le prix de la vérité
21h00 : Captain America : Civil War

MARDI 17 MAI
18h00 : Le livre de la jungle
20h30 : Truth : le prix de la vérité

MERCREDI 18 MAI
15h00 : Captain America : Civil War
18h30 : Le livre de la jungle
20h30 : Batman vs Superman

JEUDI 19 MAI
18h30 : Captain America : Civil War
21h00 : Truth : le prix de la vérité

 

Retrouvez ci-dessous tous les films, les synopsis et les bandes annonces. 

Cinéma Alpa Joe: 0269 64 95 18

 


 Zootopie

 

 

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Source: Allociné


 

Batman vs superman : l’aube de la justice

Batman vs superman :l'aube de la justice

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Source: Allociné

 


 

Deadpool

 

Deadpool

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Source: Allociné

 


 

Célibataire, mode d’emploi

Célibataire, mode d'emploi

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Source: Allociné

Marées : les horaires

Mayotte : les marées à 30 jours

 

Date Marée haute Marée haute Marée basse Marée basse
heure hauteur heure hauteur heure hauteur heure hauteur
mardi 27 mai 2014 03:09 3,05 m 15:25 3,50 m 09:11 0,70 m 21:48 0,60 m
mercredi 28 mai 2014 03:51 3,10 m 16:05 3,55 m 09:50 0,65 m 22:27 0,50 m
jeudi 29 mai 2014 04:28 3,15 m 16:41 3,55 m 10:27 0,60 m 23:02 0,50 m
vendredi 30 mai 2014 05:03 3,20 m 17:16 3,55 m 11:01 0,60 m 23:36 0,50 m
samedi 31 mai 2014 05:35 3,15 m 17:49 3,45 m 11:33 0,65 m –:– –,– m
dimanche 1er juin 2014 06:07 3,10 m 18:21 3,35 m 00:08 0,60 m 12:06 0,75 m
lundi 2 juin 2014 06:40 3,00 m 18:54 3,20 m 00:40 0,65 m 12:39 0,90 m
mardi 3 juin 2014 07:14 2,90 m 19:29 3,05 m 01:13 0,80 m 13:15 1,05 m
mercredi 4 juin 2014 07:53 2,80 m 20:08 2,85 m 01:47 0,95 m 13:56 1,20 m
jeudi 5 juin 2014 08:40 2,70 m 20:57 2,65 m 02:27 1,10 m 14:47 1,35 m
vendredi 6 juin 2014 09:44 2,60 m 22:02 2,50 m 03:17 1,25 m 15:55 1,50 m
samedi 7 juin 2014 11:03 2,60 m 23:24 2,45 m 04:22 1,35 m 17:20 1,50 m
dimanche 8 juin 2014 12:19 2,70 m –:– –,– m 05:41 1,35 m 18:42 1,40 m
lundi 9 juin 2014 00:43 2,50 m 13:19 2,90 m 06:54 1,20 m 19:46 1,15 m
mardi 10 juin 2014 01:47 2,65 m 14:10 3,15 m 07:52 1,05 m 20:37 0,95 m
mercredi 11 juin 2014 02:39 2,80 m 14:55 3,35 m 08:39 0,85 m 21:22 0,70 m
jeudi 12 juin 2014 03:25 3,00 m 15:38 3,55 m 09:23 0,65 m 22:04 0,50 m
vendredi 13 juin 2014 04:07 3,15 m 16:20 3,70 m 10:05 0,50 m 22:45 0,40 m
samedi 14 juin 2014 04:49 3,25 m 17:02 3,75 m 10:47 0,40 m 23:27 0,30 m
dimanche 15 juin 2014 05:30 3,35 m 17:45 3,75 m 11:30 0,40 m –:– –,– m
lundi 16 juin 2014 06:13 3,35 m 18:29 3,65 m 00:08 0,35 m 12:14 0,45 m
mardi 17 juin 2014 06:58 3,30 m 19:15 3,50 m 00:50 0,40 m 13:01 0,60 m
mercredi 18 juin 2014 07:46 3,20 m 20:03 3,25 m 01:34 0,55 m 13:52 0,80 m
jeudi 19 juin 2014 08:40 3,10 m 20:58 3,00 m 02:20 0,75 m 14:50 1,00 m
vendredi 20 juin 2014 09:44 2,95 m 22:03 2,75 m 03:13 0,95 m 15:58 1,15 m
samedi 21 juin 2014 11:01 2,90 m 23:24 2,60 m 04:18 1,10 m 17:19 1,25 m
dimanche 22 juin 2014 12:20 2,90 m –:– –:– m 05:38 1,20 m 18:44 1,25
lundi 23 juin 2014 00:49 2,55 m 13:30 3,00 m 07:01 1,15 m 19:57 1,10 m
mardi 24 juin 2014 02:01 2,65 m 14:26 3,15 m 08:07 1,05 m 20:53 0,90 m
mercredi 25 juin 2014 02:56 2,80 m 15:13 3,30 m 08:58 0,90 m 21:38 0,75 m
jeudi 26 juin 2014 03:40 2,95 m 15:54 3,40 m 09:40 0,75 m 22:16 0,65 m
vendredi 27 juin 2014 04:18 3,05 m 16:29 3,45 m 10:16 0,70 m 22:50 0,55 m
                 
                 

        

         

        

         

 

 

© SHOM n° 502/2013 – Reproduction des prédictions de marées du SHOM pour Dzaoudzi – non vérifiée par le SHOM et réalisée sous la seule responsabilité de l’éditeur

 

Le torchon brûle encore à la CAPAM

C’est une cohabitation, comme l’a à juste titre rappelé Mohamedi Antoine, le secrétaire général de la CAPAM, et une cohabitation n’est jamais facilement gérable, surtout si elle oblige la collaboration des ambitieux et des ennemis d’hier. Lundi, le bureau de la CAPAM devait voter le budget, mais au final, ce sont les insultes qui ont fusé autour de la table.

Cette fois-ci, c’est entre le jeune Mohamedi Antoine (membre des jeunes agriculteurs) et le président Mouslim Payet que le ton monte. Lundi, lors d’une réunion de bureau pour le vote de budget, Mohamedi Antoine a présenté la rédaction d’un nouveau règlement intérieur pour la chambre. Le nouveau document est rejeté par Mouslim Payet et pour cause, il confère plus de pouvoir à son secrétaire général.

Pour le président Payet, au sein de la chambre, deux personnes ne cessent pas de lui mettre des bâtons dans les roues. Il cite l’ancien président Dani Salim et Mohamedi Antoine.

Ce nouveau règlement intérieur que l’on a pu se procurer et dont des passages ont été rédigés en rouge est menaçant pour Mouslim Payet. Ainsi, il est rappelé au président que le bureau est là « pour l’assister dans l’application des décisions émanant de la session ou en son sein ».

Un autre article signale que « le secrétaire général est chargé de la coordination des affaires relatives au fonctionnement de la chambre… » et qu’il doit « avoir accès à toute la correspondance officielle de la CAPAM en entrée et sortie qui doit être enregistrée dans un registre spécial ».
Le secrétaire général « pilote la rédaction des documents de programmations, les fiches actions, les notes et les avis de la CAPAM, il reçoit le pouvoir en plus et en complément du président de négocier des moyens, de défendre les actions auprès des financeurs et des partenaires ». Le secrétaire général veut également préparer le budget.

En réaction à cette demande qui, pour Mouslim Payet, s’apparente à une usurpation de pouvoir, il a alors sorti un document envoyé par Nailati Boura Mcolo, employée de la CAPAM et actuellement en Métropole. Le document, code rural à l’appui, parle d’une délégation de signature envers le directeur de la chambre d’agriculture en toute matière, mais qui ne « signifie pas transfert de compétences ».
« Il y a une cohabitation, il faut que les gens puissent avoir les mêmes informations ».
Sur les modifications du règlement intérieur, la formulation « bureau exécutif » est qualifiée de « non réglementaire » et rappelle que le bureau n’a « pas de pouvoir exécutif ». Le document – que nous avons en notre possession – parle même de la mise sous-tutelle du président, « chose qui n’est pas possible ». « Le bureau n’a pas de pouvoir décisionnel. C’est un organe de réflexion et non d’exécution ».

Pour le document de Nailati Boura Mcolo, ce nouveau règlement intérieur confère au secrétaire général « une présidence bis ». Contacté, Mohamedi Antoine parle surtout d’un budget non équilibré et qu’à l’heure actuelle, la CAPAM a juste un budget de 732 000 Euros pour le fonctionnement et c’est tout.

Sur la modification du règlement intérieur, le secrétaire général note que le document envoyé par Nailati Boura Mcolo ne vient pas de l’assemblée permanente des chambres d’agriculture.

« On n’est pas d’accord, on ne peut pas être élu et se faire diriger par les agents. Nailati, elle, est chef de service, mais pas directrice.

Il y a une cohabitation, il faut que les gens puissent avoir les mêmes informations. Il faut qu’il y ait une concertation. Qu’il reconnaisse qu’on ait les mêmes droits c’est tout ».

En attendant, la CAPAM subit une situation de blocage. Mouslim Payet envisage de s’en référer à la préfecture et se donne une quinzaine de jours pour organiser une autre session afin que le budget soit voté.
Kalathoumi Abdil-Hadi

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes