La 2ᵉ édition des Dimanches Évasion se tiendra ce dimanche 29 juin de 7h à 21h au restaurant Bambo-Beach à Bouéni. Pensé comme un souffle de répit après les récents événements climatiques traumatisants, cet événement ouvert à tous vise à offrir à la population un moment de détente, de découverte et de partage. Au programme : animations de plage, activités nautiques, baptêmes de plongée, ateliers artisanaux, espace bien-être, coin enfants, restauration locale et concerts live. Une scène libre est aussi ouverte aux talents locaux. L’initiative se veut à la fois festive, solidaire et porteuse de développement pour Mayotte, en valorisant son terroir, ses savoir-faire et son potentiel économique. L’événement a lieu chaque dernier dimanche du mois. Le public peut obtenir des informations ou réserver en appelant le 0639 69 88 89. Les visiteurs peuvent bénéficier d’un service de navette en contactant le 0639 73 37 07 ou le 0639 48 54 64.
La fin du titre de séjour territorialisé en 2030 adopté à l’Assemblée
Ce mardi, les députés ont voté pour la fin du titre de séjour territorialisé en 2030 dans le cadre de l’examen de loi pour la refondation de Mayotte. Alors qu’elle ne figurait pas dans le projet de loi, cette mesure a été ajoutée en commission. La Rassemblement national n’a pas voté pour cette mesure, à l’exception de la députée Anchya Bamana. Marine Le Pen, au lieu de voter “contre” a appelé ses troupes à s’abstenir. Un vote du Rassemblement national qui a amené Estelle Youssouffa à déclarer à Marine Le Pen : “On peut faire de superbes scores à Mayotte, mais en fait ne pas écouter les revendications des Mahorais et des Mahoraises ».
Le directeur du CHM et son directeur de cabinet quittent leurs fonctions au 1er juillet
Jean-Mathieu Defour, directeur général du Centre Hospitalier de Mayotte depuis 3 ans, quitte son poste au 1er juillet. A l’occasion de son départ, une cérémonie a été organisée hier au CHM. Jean-Michel Beaumarchais assurera l’intérim jusqu’au 1er septembre, date à laquelle un nouveau directeur « stable » aura normalement été trouvé par l’ARS et le ministère de la Santé.
Si Jean-Mathieu Defour, directeur du CHM depuis avril 2022, a été fort décrié de toute part pendant l’exercice de ses fonctions, ce ne sont que des éloges qui ont plu sur sa tête pour son « pot de départ ». Il faut dire qu’en 3 ans, ce directeur n’a fait qu’essuyer crises sur crises dont « le clou » a, bien sûr, été Chido. « J’ai calculé qu’en moyenne, depuis ma prise de fonction, il y a eu une crise tous les 3 mois », a-t-il révélé avant de remercier chaleureusement les équipes du CHM, qui n’a jamais fermé malgré les 90 % de bâtiments touchés par le cyclone. « Les contraintes étaient majeures, ce n’est pas facile de travailler dans un hôpital tout cassé, mais le CHM a quand même répondu présent », a-t-il affirmé avant qu’une montée d’émotion ne vienne interrompre son discours, dévoilant son humanité derrière « le masque de fer » de son rôle de dirigeant. Même à un niveau personnel, la région ne l’a pas épargné puisqu’après Chido et Dikeledi, c’est Garance qui l’a frappé alors même qu’il croyait pouvoir prendre un peu de repos à La Réunion.

Il est néanmoins satisfait de ce qu’il a pu apporter à l’établissement. « On a fait beaucoup de choses dans des conditions parfois rocambolesques », a-t-il déclaré en rappelant que le CHM était « un petit hôpital avec de gros projets » et, Mayotte, « un petit territoire avec de gros défis ». Il part à présent dans la région de Cannes où il compte prendre un peu de repos après ces 3 années « intenses ». Mohamed Zoubert, son directeur de cabinet depuis le 1er mai 2023, quitte également ses fonctions pour rejoindre la technopole de Dembeni. S’il a été remercié par Jean-Mathieu Defour pour, notamment, « le décodage local qu’il a su lui apporter », Mohamed Zoubert n’a pas caché qu’il y a eu « de fortes tensions sur les personnels médicaux et paramédicaux » au cours de ses 2 ans d’exercices et a estimé que la pire crise que le CHM ait eu à subir a été interne. « Mais on a tenu bon », s’est-il félicité.
Jean-Mathieu Defour regrette « de ne pas avoir réussi à réconcilier les Mahorais avec leur CHM »
S’il part avec « le sentiment du devoir accompli », Jean-Mathieu Defour a confié n’avoir qu’un seul regret : celui « de ne pas avoir réussi à réconcilier les Mahorais avec leur CHM ». Il faut dire que de beaux locaux et du matériel de pointe financé par les fonds européens ne servent pas à grand-chose tant que le problème des effectifs de médecins n’est pas résolu. Car un hôpital avec un effectif de médecins inférieur aux besoins réels de la population, c’est un peu comme un beau tribunal sans juges ou avocats et cela explique très certainement la frustration qu’éprouve une grande partie de la population mahoraise. Bref : les millions investis ne se voient pas au regard du quidam lambda qui tombe malade et qui ne trouve pas, au sein du CHM, ce qu’il était venu chercher : une prise en charge efficace.
Ben Issa Ousseni déplore « un turn-over trop important au sein des hauts fonctionnaires d’Etat »
Présent à la cérémonie de départ de Jean-Mathieu Defour, Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte, a salué le travail accompli par Jean-Mathieu Defour pendant ces 3 ans, sa gestion efficace des différentes crises, surtout celle de Chido, bien évidemment. Il a toutefois tenu à nous confier qu’il « déplorait le turn-over trop important des hauts fonctionnaires d’Etat ». « Je préside le conseil départemental depuis 4 ans et, pendant ces 4 années, j’en suis déjà à mon 3ème recteur, mon 3ème préfet et bientôt ma 3ème SGAR et mon 3ème directeur général du CHM », s’est-il plaint. Il estime en effet qu’avec un turn-over aussi important, établir une collaboration professionnelle efficace et sereine s’avérait particulièrement difficile. Nous noterons de notre côté qu’en outre, peu de ces hauts fonctionnaires ne prennent la peine de se renseigner sur la réalité du territoire d’une manière concrète avant leur arrivée, ajoutant bien des difficultés aux élus qui doivent « recommencer à expliquer les choses à chaque fois ».
Jean-Michel Beaumarchais, nommé directeur par intérim
En attendant que l’ARS et le ministère de la Santé ne choisissent conjointement un nouveau directeur pour le CHM, c’est Jean-Michel Beaumarchais qui en assurera l’intérim du 1er juillet au 1er septembre 2025. Venu de La Réunion, cet « homme d’administration » était au préalable directeur préfigurateur d’un projet de regroupement des EHPAD publics et, encore avant, directeur des achats et de la logistique au sein du groupement hospitalier de l’Est-Réunion. Nous ne pouvons que souhaiter que le futur directeur « stable » du CHM ait davantage de rapport avec le monde des soins afin que la future gestion du seul hôpital de l’île ne soit pas déconnectée de la réalité des Mahorais.
Aéroport de Mayotte : Un flou artistique qui inquiète les compagnies aériennes
Une conférence de presse conjointe entre Air Austral et Ewa Air a eu lieu ce mardi matin à l’aéroport de Pamandzi. Les deux compagnies aériennes sœurs s’interrogent sur le futur immédiat de la desserte de Mayotte suite aux différentes déclarations gouvernementales au sujet de la construction d’une piste longue en Grande-Terre.
C’est en présence du Président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Mayotte et du directeur général de Mayotte Air Services, MM. Mohamed Al Hamidi et Moïse Issouf Ali, que les deux dirigeants des principales compagnies utilisatrices de la plateforme aéroportuaire de Mayotte, Air Austral et Ewa, ont tenu une conférence de presse mardi matin. « En tant qu’opérateurs, nous sommes très attentifs aux conditions d’opération sur la piste et, évidemment, sur les infrastructures aéroportuaires existantes. Chido a eu un gros impact et a limité nos opérations. Là où avant il n’y avait pas de limitation de mouvements, aujourd’hui nous sommes limités, sur nos appareils 777 que je ne peux pas, à priori, faire voler à plus de trois rotations. Autrement dit, six mouvements par mois ». Hugues Marchesseaux, Président du directoire d’Air Austral explique que cette contrainte ne lui était pas imposée avant le passage du cyclone Chido le 14 décembre 2024. Il pouvait faire autant de vols qu’il souhaitait en Boeing 777. Une contrainte d’autant plus sérieuse étant donné qu’un autre appareil, un 787, se trouve immobilisé en Europe. « Avant je pouvais mettre un 787 en substitution, ce qui est maintenant impossible », s’alarme t-il.

Autre conséquence post Chido, le fret aérien qui est important, notamment les acheminements cargo par moyen courrier entre La Réunion et Mayotte. Actuellement, l’A 220 d’Air Austral n’a pas la capacité cargo. Habituellement, un Boeing 777 suffisait pour résorber le surcroît de fret. « Aujourd’hui si je faisais cela je puiserai sur mon quota qui est déjà très restreint de vols que je pourrai opérer avec ce type d’aéronefs. Autre souci pour nous, nous entendons parler de revêtement de piste qui se dégrade rapidement. À priori, des études auraient été fait par la DGAC, je crois même qu’EDIS l’opérateur aéroportuaire a fait ses propres études, nous attendons avec impatience qu’on nous partage les résultats de ces études que je n’ai pas à l’heure où je vous parle, pour qu’on nous dise vers quoi on tend », fait remarquer le Président du directoire d’Air Austral. Il insiste sur l’importance pour sa compagnie de connaître l’état de la piste dans le futur, quels sont les travaux qu’EDIS, le concessionnaire actuel (et ou futur) sera amené à faire pour que cette piste soit remise en état. « C’est notre question numéro 1 », a martelé l’opérateur aéronautique.
Les compagnies sont dans le flou
Les compagnies attendent également de savoir comment l’État pourrait les aider à s’organiser si la piste se construit à Bouyouni. Continuer à opérer sur l’aéroport Marcel Henry est essentiel pour Air Austral et Ewa Air. Elles considèrent être des acteurs essentiels du développement économique de notre territoire et elles entendent se battre pour continuer à le faire. Pour se faire, il leur importe de disposer d’un minimum d’infrastructures, ce qui devient compliqué par les temps qui courent faute de visibilité, à moyen terme, de ce que deviendra de l’aéroport de Pamandzi.
Trois commandants de bord mahorais en fin d’année
Hugues Marchesseaux relève qu’il est très souvent question de la piste et très peu des infrastructures qui permettent d’accueillir la clientèle. « Nous devons les accueillir dans les meilleures conditions possibles, y compris en matière de sécurité. Là dessus nous manquons vraiment de lisibilité aujourd’hui et il y a également le long terme qui nous impose de savoir ce qui sera décidéau final et quelles sont les contraintes auxquelles nous devrons faire face ». Pour illustrer son propos, le Président du directoire d’Air Austral a pris le cas de deux avions long courrier qu’il possède actuellement, qui sont de deux types différents (B 787 et B 777), en sachant que dans les prochaines années sa compagnie sera amenée à faire des choix dans sa flotte long courrier. Cela suppose que celle-ci connaisse au préalable les contraintes avec lesquelles elle doit opérer. « En d’autres termes, aujourd’hui un Airbus plus gros que le B 330 ne peut pas se poser à Mayotte, et le B 350 ne se pose pas non plus. Nous supposons qu’il pourrait se poser demain sur la nouvelle piste. Encore faut-il que tout cela nous soit confirmé car si nous devions acheter des avions demain, il nous est nécessaire de savoir lesquels peuvent opérer sur l’aéroport actuel, et le futur, afin de faire le meilleur choix de flotte possible. Nous ne sommes pas encore dans cette position là « . De Réunion Air Services (RAS) à Air Austral, le trafic aérien a considérablement évolué à Mayotte depuis 1977 pour atteindre presque 400.000 passagers en 2025, toutes compagnies confondues. La construction récente d’un lycée dédié aux métiers de l’aéronautique aux abords de l’aéroport de Pamandzi constitue un atout supplémentaire pour les compagnies Ewa Air et Air Austral. Il leur permettra de disposer, dans un futur proche, de commandants de bord mahorais et d’une main d’œuvre locale qualifiée dans des secteurs pointus comme la maintenance aéronautique. De jeunes pilotes sont actuellement en cours de formation hors territoire et des co-pilotes (sur Ewa Air) dont 3 qui passeront commandant de bord à la fin de cette année. Pour Drissa SAMAKE, directeur général d’Ewa Air, il ne fait pas l’ombre d’un doute sur la volonté de sa compagnie de s’appuyer sur cet établissement scolaire professionnel dans un futur proche pour embaucher une main d’oeuvre locale dans des profils qui sont très spécifiques.
“Mayotte a beaucoup à nous apprendre”, La BD “Le béton et le bambou” retrace les techniques de construction traditionnelle de l’île
La bande dessinée, Le béton et le bambou, propositions pour Mayotte et le monde (éditions Delcourt), fait honneur aux pratiques traditionnelles de Mayotte en matière de construction respectueuse de l’environnement. A l’ère du tout béton renforcé depuis Chido, elle fait l’éloge des savoir-faire enseignés par les fundis du territoire.
Plonger dans les traditions de Mayotte pour s’emparer d’idées et d’outils pour construire l’île de demain. C’est ce que propose la bande dessinée Le béton et le bambou, propositions pour Mayotte et le monde. Une bande dessinée conçue à six mains, par l’architecte Matthias Cambreling, l’illustratrice Aurélia Aurita et l’anthropologue Frédéric Joulian.
Le lecteur parcourt Mayotte en compagnie des trois auteurs à la rencontre des fundis qui enseignent leur savoir-faire sur le bambou et l’éco-construction. Par exemple, Babali qui leur apprend pourquoi il ne faut pas couper les arbres près des rivières, “ça fait de la fraîcheur pour les animaux, ils mangent, boivent et dans leurs déjections il y a des graines, avec ça on gagne plein de variétés d’arbres et puis c’est l’endroit des esprits aussi”, relate-t-il. Avec ce livre, les auteurs veulent “garder la mémoire et transmettre les savoir-faire d’artisans-jardiniers merveilleux qui montrent comment grâce à une herbe -le bambou – chacun et chacune pourrait bâtir son foyer sans nuire au vivant, aux autres et à la nature”.
La qualité des pratiques traditionnelles
En 2018, lorsque Matthias Cambreling concevait des ouvrages bois du lycée des métiers du bâtiment de Longoni, il a été amené à travailler avec des fundis “Je me suis rendu compte de la qualité des pratiques traditionnelles de gestion des milieux et de construction, à la fois dans leur capacité à maintenir les services écosystémiques de l’île, à préserver les sols, les rivières, et à ne pas utiliser de produits chimiques pour limiter l’impact sur la biodiversité”, raconte-t-il.
Dans l’album, le lecteur découvre ces savoir-faire, expliqués de façon très accessible et amusante sans jamais être rébarbatif. C’est la force de la bande dessinée, démocratiser grâce à l’illustration des idées qui peuvent être complexes. “Depuis quelques années, la bande dessinée devient un médium sérieux pour véhiculer des informations”, observe Aurélia Aurita, l’illustratrice.
Une érosion des savoir-faire
Pour les auteurs, il est urgent d’évoquer ces pratiques traditionnelles car elles disparaissent. “La jeune génération et une partie de la précédente ne voient pas l’intelligence qui les entourent”, estime l’architecte. Pourtant à Mayotte, les fundis sont encore vivants contrairement à la France métropolitaine, une chance selon lui. “Dans l’Hexagone, ceux qui détenaient ces pratiques traditionnelles sont morts, ce sont nos arrières grand-pères, nos grand-pères.”Elles peuvent apporter des réponses concrètes aux enjeux de l’île tels que la ressource en eau, le maintien de la biodiversité et le développement économique. Un rappel utile aujourd’hui tandis qu’après Chido et les nombreux bâtiments détruits, la tentation du tout béton n’a jamais été aussi forte.
“Le modèle existe depuis des centaines d’années à Mayotte, il faut le prendre. Même s’il n’est pas simple, il est le plus adapté au territoire. Il n’y a pas besoin de prendre exemple sur un modèle qui se trouve en Indonésie”, considère l’architecte. D’un point de vue environnemental “pratiquement partout dans le monde, les transferts de technologies du Nord vers le Sud ont mené à l’échec”, analyse l’anthropologue Frédéric Joulian. D’où l’importance selon les auteurs de renouer avec les techniques locales dans l’utilisation du bambou et des matériaux locaux. La BD s’intitule “Propositions pour Mayotte et le monde” car “Mayotte a beaucoup à nous apprendre, juge l’illustratrice, elle meurt de ce rêve de modernité qui nous imprègne tous”.
Il n’est pas nécessaire d’être passionné d’architecture pour apprécier la bande dessinée, ni d’être incollable sur Mayotte. Au-delà du sujet de l’éco-construction, l’album raconte aussi l’histoire récente du territoire depuis son indépendance, le tout avec des illustrations pastel de très grande qualité et des métaphores très bien trouvées. Mayotte et les autres îles des Comores sont notamment représentées comme des sœurs en conflit. Pour les amoureux ou les nostalgiques de Mayotte, le récit véhicule bien les senteurs, les goûts et les paysages de l’île aux parfums comme une madeleine de Proust.
Pratique : La bande dessinée est disponible à la librairie La Bouquinerie à Passamainty, il est aussi possible de la commander en ligne sur le site de l’éditeur Delcourt . Prix : 23,75 €
Comores : un directeur de banque condamné à 7 ans de prison pour le viol d’une adolescente

Un ancien directeur de la banque de développement des Comores fait partie des condamnés pour avoir abusé d’une fille de 15 ans, enfant de l’une de ses nièces mais la cour l’a seulement condamné à 7 ans de prison ferme.
Les premières condamnations ont commencé à tomber à l’issue de la première journée des audiences de la cour d’assises ouvertes hier au tribunal de Moroni. Une affaire concernait un viol impliquant l’ancien responsable de la banque de développement des Comores (BDC). Mohamed Moussa Moudjahidi, puisqu’il s’agit de lui, était inculpé depuis avril 2024. Il vient d’être reconnu coupable pour viol commis sur une fille de 15 ans. La cour l’a condamné à une peine de 7 ans de prison ferme et une amende de 5.000 euros. Il faut savoir que le procureur général avait requis 10 ans contre l’accusé. L’avocat de la défense s’est réjoui d’avoir réussi à obtenir la réduction de la peine réclamée, pendant le réquisitoire. Devant le président de la cour, l’accusé proche de la victime (c’est la fille de sa nièce) a nié en bloc les faits qui lui étaient reprochés. Si la petite et sa maman n’étaient pas présentes, hier, le magistrat qui présidait l’audience, a relaté la version de la petite. Tout se serait déroulé au mois de février 2024, au bureau de Mr Moudjahidi à qui il lui arrivait de garder sa petite fille quand cette dernière avait cours l’après-midi. Le jour où le viol c’est produite, la victime a quitté l’école car elle était souffrante. Mais une fois qu’elle s’est retrouvée devant son agresseur, celui-ci aurait commencé à la toucher d’abord l’épaule, ensuite les seins, avant la pénétration vaginale.
Achat de la fourniture scolaire
Malgré la description faite par la victime, qui affirmait se trouver sur le canapé le jour où elle a subi cet acte, l’accusé lui a tout nié. Il a en revanche reconnu l’existence d’une affinité familiale avec la mère ainsi que sa fille. « J’aide de temps la mère qui est une nièce à moi. Quand je fais les courses pour mes propres enfants, ou j’achète leurs fournitures scolaires, j’inclus toujours cet enfant qui pour moi fait partie de la famille. D’ailleurs elle passe souvent une partie de ses vacances chez moi ”, a indiqué Mohamed Moussa Moudjahidi. L’affaire a éclaté après que la victime a lancé devant sa maman que son oncle lui a ôté sa virginité. Ce soir-là, la fille serait rentrée tard à la maison, quand sa mère la grondait, elle en a profité pour accuser son oncle. Selon l’analyse de l’avocat de la défense, Maitre Djamal Edine-bacar, la fille voulait se servir de cette histoire pour faire taire les critiques de sa mère, convaincue que cette dernière garderait l’information pour elle. » Il arrivait à mon client de ramener la fille chez elle. En fait, les occasions n’ont jamais manqué si réellement il était mal intentionné. Mais il ne s’est jamais rien passé. Moudjahidi est une personnalité qui avait les moyens de s’offrir de femmes autant qu’il pouvait. Il ne viendrait pas abuser de la fille de sa nièce. Je me demande pourquoi il n’y a jamais eu de confrontations entre mon client et la victime.
Un accusé acquitté
La journée d’hier a aussi vu comparaître près de 5 personnes, accusées d’agression sexuelles. Mais un seul prévenu n’a pas répondu présent. Ce dénommé, « Achakacha », qui avait obtenu une autorisation de se rendre à l’hôpital et en a profité pour s’enfuir à Mayotte. Il a écopé de 15 ans de prison ferme. On a ordonné le lancement d’un mandat d’arrêt à son encontre. Né en 1970, ce Monsieur avait touché la poitrine et les fesses d’une fillette de 11 ans de son quartier à Moroni. Il lui a d’abord remis 500 francs pour échanger en pièces. A son retour il en a profité pour la faire rentrer de force dans sa cabane et a commencé à l’embrasser avant de s’adonner à des attouchements. Le seul prévenu qui a échappé à une condamnation de la cour d’assises ce mardi est un jeune de Bangoi Kuni, localité située au nord de la Grande Comore. Il était accusé d’agressions sexuelles sur une mineure de 7 ans, d’avoir introduit son doigt dans l’anus de l’enfant, le 5 juillet 2022, il a finalement été acquitté.
Stop aux arnaques : une campagne pour protéger les ultramarins
L’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM) et l’Institut d’émission d’outre-mer (IEOM) lancent une campagne de sensibilisation intitulée « Stop arnaques » pour alerter les usagers bancaires ultramarins sur les risques de fraudes financières. Malgré une meilleure connaissance des arnaques, les fraudeurs multiplient les techniques, allant des faux conseillers bancaires aux offres de crédit frauduleuses, en passant par les manipulations de chèques.
La campagne cible trois principales escroqueries : le faux conseiller bancaire qui réclame des codes confidentiels, le crédit sans condition moyennant des frais d’avance, et la fraude au chèque. Face à ces menaces, les autorités appellent à la vigilance et recommandent notamment de contacter directement sa banque en cas de doute et de toujours remplir soi-même ses chèques.
Pour toucher un large public, l’IEDOM et l’IEOM diffusent des visuels simples et clairs rappelant les bons réflexes à adopter pour ne pas tomber dans le piège.
La CAGNM consulte ses habitants sur le futur Plan Local d’Urbanisme
La Communauté d’Agglomération du Grand Nord de Mayotte (CAGNM) organise plusieurs réunions publiques afin de présenter aux habitants le Plan Local d’Urbanisme intercommunal valant programme local de l’habitat et de développement durable (PLUi-HD). Ce document stratégique définira les grandes orientations du territoire pour les dix prochaines années, en matière d’aménagement, de logement, de mobilités, d’environnement et de développement économique.
Les premières réunions se tiendront le vendredi 27 juin 2025 à Koungou, à la bibliothèque municipale de 9h30 à midi, puis à Bouyouni, au siège de la CAGNM de 14h à 16h. Elles se poursuivront le samedi 28 juin à Acoua, sur le parking de la mairie de 9h30 à midi, et à Mtsamboro, au siège de l’Office de tourisme communautaire de 14h à 16h30.
Habitants, élus, associations et professionnels sont invités à venir nombreux pour s’informer et poser leurs questions. Toutes les informations pratiques sont à retrouver sur les réseaux sociaux de la CAGNM.
La sénatrice Salama Ramia veut « relancer l’apprentissage à Mayotte »
Mercredi 18 juin, la sénatrice Salama Ramia a réuni plusieurs acteurs « autour d’un projet structurant pour notre territoire », explique-t-elle pour relancer l’apprentissage. Il vise à « former des formateurs pour accompagner nos artisans et leur permettre de répondre efficacement aux marchés désormais réservés par la loi d’urgence pour Mayotte. » Celui-ci est soutenu par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat France (CMA France), en appui à la CMA Mayotte. La réunion a eu lieu avec la sous-préfète Isabelle Richard, représentant la Mission Interministérielle pour la Reconstruction et la Refondation de Mayotte (MIRRM), coordonnée par le Général Facon.
Les recommandations du Cesem pour la mise en place de la convergence économique et sociale à Mayotte
Dans un avis rendu le 19 juin, le Conseil économique, social et environnemental de Mayotte, le Cesem, a rendu son avis sur la convergence économique et sociale complète dans le département. Ses membres estiment dans le communiqué de presse qu’un « alignement immédiat sur le droit commun constitue non seulement un enjeu majeur pour l’île, mais aussi un impératif constitutionnel, social et politique. Et ce, malgré une situation sociale locale extrêmement volatile. »
L’assemblée estime que la réussite de la convergence économique et sociale reposera sur deux préalables : le renforcement des services publics de l’État chargés de la gestion et du contrôle (CSSM, France Travail, DEETS, DGFIP, etc.) et le déploiement de dispositifs de soutien économique aux entreprises pour faire face à l’augmentation des cotisations fiscales et sociales. Pour mettre en oeuvre cet alignement, le Cesem soutient le déploiement de la Loi pour l’Ouverture et le Développement Économique de l’Outre-Mer (Lodeom) à partir du 1er janvier 2026. Il demande également la publication des résultats du rapport relatif « aux disparités entre les montants des prestations servies à Mayotte et ceux versés dans l’Hexagone et les autres DOM » conformément à l’article 36 de la loi d’urgence pour Mayotte votée le 24 février. Ses membres souhaitent la réalisation d’une étude d’impact avant le 31 juillet 2025 pour déterminer le calendrier de relèvement des niveaux de cotisation sociales et de contribution. Par ailleurs, pour éviter des effets inflationnistes, ils préconisent un alignement du SMIC brut sur trois ans à partir de 2026 et aussi la mise en place d’un plan d’apurement des dettes fiscales et sociales pour les entreprises, entrepreneurs et travailleurs indépendants installés et exerçant leur activité avant le 13 décembre 2024, sur le modèle de la loi du 13 décembre 2000 d’orientation pour l’outre-mer (LOOM). Enfin, ils souhaitent le report des mesures de suspension des recouvrements de cotisations jusqu’au 31 décembre 2025.
Refondation de Mayotte : une semaine de débats cruciaux débute à l’Assemblée nationale
Adoptée par le Sénat en mai, c’est au tour de l’Assemblée nationale de se pencher sur le projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte et sur le projet de loi organique après son passage en commission. Les députés ont une semaine pour débattre sur ces projets de loi fortement attendus pour le département.
Les députés ont entamé ce lundi l’examen du projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte et du projet de loi organique qui doit doter le département d’un statut de “département-région”. Manuel Valls, ministre des Outre-mer, qui a pris la parole en préambule des débats devant les parlementaires, a affirmé que l’objectif du gouvernement était de poser les fondations d’une transformation profonde du territoire et “d’améliorer la vie quotidienne des Mahorais” à travers un projet de loi de refondation à “l’ambition politique sans précédent pour Mayotte”.
Le ministre entend rétablir la confiance entre l’État et les Mahorais. “L’État n’a pas abandonné Mayotte”, a-t-il insisté, en rappelant ses quatre visites dans l’archipel suite au cyclone Chido, qui a endommagé 90% des bâtiments.
4 milliards d’euros d’investissement sur six ans
Le texte prévoit un investissement de 4 milliards d’euros sur six ans pour refonder Mayotte en matière de lutte contre l’immigration clandestine, de sécurité, de convergence sociale, d’accès à l’eau, d’éducation et d’infrastructures. Composé de 34 articles dans sa version initiale, 57 vont être débattus à l’Assemblée, après le passage du projet de loi devant le Sénat et en commission. Plusieurs modifications ont en effet eu lieu, comme la suppression en commission des articles 7, 8, 9 et 11 relatifs à la lutte contre l’immigration illégale. Manuel Valls a annoncé vouloir les rétablir par amendement. Une autre nouveauté par rapport au texte initial est l’abrogation du titre de séjour territorialisé à compter du 1er janvier 2030, réclamée de longue date par les Mahorais. Si le gouvernement y était initialement opposé, un amendement porté par les rapporteurs a été adopté en commission. “L’adoption de cet amendement est un signal fort pour Mayotte”, a salué Estelle Youssouffa, députée de la première circonscription du département.
Le texte ne fait pas l’unanimité et risque d’évoluer au cours des débats et amendements examinés. Le calendrier de la convergence sociale déçoit, notamment les députées mahoraises. Alors que le gouvernement souhaite que cette convergence se fasse par ordonnance petit à petit en suivant le rythme des acteurs économiques, avec des premières avancée en janvier 2026, Estelle Youssouffa, ayant pris la parole comme rapporteure de la commission des lois et représentante du groupe LIOT, a déposé un amendement pour que le SMIC soit aligné dès 2027. D’autres parlementaires, notamment Jean Hugues Ratenon (LFI / NFP) ou encore Dominique Voynet (Écologiste et social) ont regretté un calendrier trop lent.
Un projet de loi vivement débattu
L’article 19 permettant des procédures accélérées d’expropriation autour de projets d’infrastructures est aussi source de tensions. Estelle Youssouffa affirme qu’il s’agit d’une tentative du gouvernement de “passer en force” sur les expropriations des Mahorais et n’hésite pas à parler d’“infâmie” . Une position partagée par Anchya Bamana (RN), députée de la deuxième circonscription de Mayotte, qui demande aussi à supprimer cet article.
Pour la majorité présidentielle, représentée par Brigitte Liso (Ensemble pour la République) ce projet de loi est “juste et profondément ambitieux”. À droite, Olivier Marleix soutient un texte qui “parachève la départementalisation”. Les groupes Écologiste et LFI / NFP dénoncent, eux, une obsession autour de l’immigration. Enfin, Anchya Bamana, dénonce un projet “creux” et déconnecté des réalités locales.
Un consensus se dégage néanmoins sur la nécessité de voter cette loi pour Mayotte, même si les prochains jours feront très certainement évoluer sa forme actuelle. “Si cette loi Mayotte n’est pas parfaite, si elle manque à de nombreux égards de répondre aux attentes légitimes de notre île, cette loi marque une étape historique à ne pas manquer”, a déclaré Estelle Youssouffa. Le projet de loi organique fait moins débat, et doit permettre au département d’avoir un nouveau statut, à l’instar de la Guyane ou de la Martinique, et ainsi voir ses compétences élargies. Les débats doivent durer une semaine.
Département : le budget 2025 revu après un rapport de la chambre régionale des comptes

Les élus départementaux se sont réunis ce lundi pour revoir le budget 2025, suite à un rapport de la chambre régionale des comptes. Si la majorité parle d’ajustements, l’opposition dénonce un budget insincère.
Les élus du département de Mayotte se sont réunis en séance plénière ce lundi à Mamoudzou pour examiner les rapports définitifs de la chambre régionale des comptes sur la gestion des finances, du patrimoine et des subventions du département. Ces observations de la CRC portent sur les exercices 2019 et suivants. « Des observations qui mettent en lumière les marges de progression en matière de pilotage budgétaire de gestion des actifs et de soutien financier aux acteurs locaux », pouvait-on lire sur les documents de présentation de cette session plénière. Cette session budgétaire s’est déroulée dans le calme, et a essentiellement porté sur la décision modificative consécutive à la saisine de la CRC par le préfet de Mayotte. Le budget 2025 initialement estimé à 500 millions d’euros, a dû être revu à la baisse. « Les recommandations de la chambre régionale des comptes portaient sur des ajustements techniques notamment sur le fonds d’amorçage que nous avions inscrit. Nous avions prévu un montant de 35 millions d’euros de travaux suite au cyclone Chido et il nous a été demandé d’en soustraire 18 millions d’euros au motif que le fonds d’amorçage pour la reconstruction de Mayotte ne concerne pas que le département », a expliqué la vice-présidente chargée des finances.
Celle-ci déplore que la CRC ait demandé que ces travaux se limitent à une reconstruction à l’identique des bâtiments endommagés par le cyclone Chido. En raison d’un nombre non négligeable de locaux anciens en sa possession, le département avait échafaudé un autre scénario. « Pour nous cela devrait être une opportunité de construire des bureaux neufs sur les sites de l’ancien CFA à Kawéni et la cité administrative de Coconi », a noté l’élue. Mais les observations de la Chambre régionale des comptes ne se sont limitées qu’à ce point précis. L’octroi de mer figure au rang des observations émises. « Étant donné que nous venions de subir le cyclone Chido, nous avions supposé que la consommation allait forcément baisser dans la mesure où cette ressource est liée à l’activité économique sur le territoire. Il s’avère que nous avons été trop prudents, par conséquent, il nous est demandé de rajouter un montant de 3, 2 millions d’euros, ce qui fait que nos recettes passent de 496 millions d’euros à 501 millions d’euros », fait remarquer Ahamadi Zamimou, 5ème vice-présidente en charge des finances et affaires européennes. Elle estime que l’impact de ce réajustement sur le budget de fonctionnement du département n’est pas énorme et qu’au final le résultat resterait le même.
Des chambres consultatives non écoutées avant le vote du budget
Du côté de l’opposition, le son de cloche est complètement différent. Pas d’hésitation à lancer le gros pavé dans la marre « d’un budget insincère ». Soula Saïd- Souffou s’est voulu extrêmement précis, « la CRC dit que nous avons artificiellement gonflé notre budget pour afficher un équilibre apparent alors que nous étions en déséquilibre. Pour parler de montant, cela signifie que lorsque nous inscrivons plus de 100 millions d’euros comme étant des apports de l’État dans le cadre de la reconstruction, la Chambre nous dit doucement les gars, cette enveloppe n’a pas été destinée à la collectivité départementale seule mais aussi à l’ensemble des communes. Vous devez inscrire la valeur réelle estimée à 30 millions d’euros ». Sur cette insincérité qu’il indexe, le conseiller départemental de Sada-Chirongui soulève que sur les questions de fonctionnement, il y aurait eu plus de dépenses que prévu, des dépenses qu’il qualifie de « minorées ». « La CRC les a repéré et a étudié sur la longueur, à court et moyen terme. Elle nous dit que sur la trajectoire le département risque de perdre sa liberté d’administration. En langage plus clair, cela s’appelle une mise sous tutelle « . Face à la gravité des mots qu’il a employés, Soula Saïd-Souffou s’est défendu de toute considération partisane, « c’est la Chambre régionale des comptes qui le dit, les chambres consultatives ont repris cela dans leurs avis. Je déplore que notre Président ait traité par-dessus la jambe les avis de ces chambres consultatives ». Membre de l’opposition, l’élu de Sada-Chirongui explique qu’habituellement, celles-ci sont entendues avant que l’assemblée départementale ne délibère. Et qu’en l’espèce, elles n’ont pas été entendues parce que leurs observations étaient gênantes pour le groupe de majorité. Une passe d’armes qui n’aura pas empêché l’adoption du projet de budget 2025. Après une courte interruption, la séance a repris, à huis clos cette fois-ci, pour parler du budget primitif.
Comores : un bateau malgache à destination d’Anjouan introuvable depuis le 16 juin
Un navire de 30 personnes en partance de Mahajanga à destination de Mutsamudu à Anjouan a disparu depuis lundi 16 juin. Six comoriens sont à bord. Jusqu’ici les secours n’ont pas trouvé de trace du bateau et de ses passagers.
Une semaine après l’annonce de la disparition d’un bateau entre Madagascar et les Comores avec 30 personnes à bord, toujours aucune nouvelle rassurante n’a été communiquée par les autorités des deux pays, à savoir Madagascar et l’Union des Comores. Depuis le 16 juin, Antanarivo et Moroni coordonnent leurs actions en vue de retrouver le bateau Aw, battant pavillon malgache qui a quitté Mahajanga lundi 16 juin à destination du port de Mutsamudu, sur l’île d’Anjouan. Jusqu’à hier, aucune trace du bateau n’avait été détectée. Le petit voilier a disparu des radars avec à son bord 30 personnes, dont 11 membres d’équipage. Sur les 19 passagers, on compte quatre comoriens. Les autres occupants sont en majorité malgaches. » C’est un bateau qui a commencé ses activités voilà maintenant près de quatre mois et transportait principalement des marchandises et peu de passagers dont le nombre oscille généralement entre 5 et 7. Il pesait 220 tonnes« , a indiqué une source se trouvant à Mahajanga, où le bateau a levé l’ancre le 16 juin, vers 16h.
Recherchés depuis jeudi
Des informations indiquent que la fille du propriétaire ainsi que son frère se trouvaient à bord du bateau, qui a déjà fait quelques voyages entre Madagascar et Anjouan. Selon notre source, c’est à partir de jeudi que les recherches ont commencé. « L’armateur, les familles et les autorités se sont mobilisés afin de localiser le bateau. Des navires qui partaient aux Comores n’ont rien détecté durant leurs trajets. Même résultat pour les bateaux qui retournaient à Madagascar depuis Mutsamudu. Les membres d’équipage n’ont pas aperçu la moindre trace« , a ajouté notre interlocuteur. Un autre bateau dénommé Antsatsa était mobilisé pour parcourir la zone mais il est revenu bredouille dimanche. Rentré pour faire le plein du carburant, il partait encore ce lundi dans l’espoir de retrouver quelques indices pouvant aider à localiser le AW. Les autorités malgaches avaient fait appel à un avion qui a décollé depuis Mayotte. L’aéronef a sillonné la zone de l’Océan indien, pendant 4h sans apercevoir des survivants ou le bateau. » Sans informations alors que le temps passe, ça nous rend encore plus inquiets« , acquiesce, notre source, résidant à Mahajanga. Dans une déclaration faite à des médias, avant-hier, dimanche, la ministre comorienne des Transports aériens et terrestres, Hassane Alfeine Yasmine déclarait : » Les recherches se poursuivent activement aussi bien aux Comores que dans les pays voisins. D’importants moyens ont été mobilisés de part et d’autre et tous les navires faisant escale dans la zone sont mis en alerte« .
Frontières ouvertes depuis mars
Le bateau a-t-il pris l’eau ? Est-ce que les conditions météorologiques de ces derniers jours ont causé cette perdition ? Autant de questions qui restent sans réponse. Le gouvernement comorien se réunissait comme tous les lundis en interministériel, hier, mais le sujet du bateau porté disparu n’était pas abordé, avons-nous appris. Après 5 mois de fermeture des frontières maritimes, Madagascar a rouvert ses ports aux bateaux comoriens, depuis mars. La Grande île était restée inflexible sur la question à cause de la présence des cas de choléra au niveau de l’archipel, où l’épidémie avait fait plus de 115 morts. En octobre 2024, le navire Acadie, en partance des Comores avait été refoulé par les autorités de Mahajanga, causant une brouille diplomatique entre les deux pays voisins. Avant que le trafic maritime ne reprenne avec fluidité, favorisant la venue à deux reprises de ce petit voilier AW, les Comores s’étaient insurgées contre le maintien de mesures sanitaires imposées par Madagascar, au mois d’avril. Mais un compromis a été trouvé. Seul point de friction toujours d’actualité, le maintien de la fermeture des frontières aériennes depuis 2022. Après la saisie en décembre 2021 à l’aéroport de Moroni, de près de 49kg d’or, aux mains de trafiquants dont deux malgaches, aucun vol direct en provenance des Comores n’est autorisé à se poser à Madagascar. Malgré l’extradition des deux hommes, après leur arrestation et la restitution des lingots d’or en mars dernier, les Comoriens souhaitant voyager vers le pays voisin sont obligés de faire une longue et coûteuse escale à Addis-Abeba ou Nairobi.
Le rugby à 7 clôt la saison en beauté à Bouéni
Clap de fin pour la saison de rugby à 7 à Mayotte, discipline olympique spectaculaire qui gagne en popularité sur l’île. Dimanche, sur le terrain de Bouéni, les sept équipes engagées se sont affrontées dans une ultime journée intense, rythmée par les essais et la vitesse de jeu propre à cette pratique plus aérée que le rugby à XV.
Le grand vainqueur de la journée ? Le Desperados de Mamoudzou, qui a confirmé sa domination. Le club du chef-lieu, venu en force avec deux équipes masculines et une féminine, a remporté la finale hommes face à Chiconi (26-7), et celle des femmes contre le Rugby club de Mamoudzou (19-7). Un doublé retentissant, succédant à Koungou au palmarès.
Une consécration
« C’est la consécration de la saison », se réjouit Éric Landmann, président du comité territorial, qui a salué la belle ambiance de cette fête du rugby. La formule du tournoi : matchs de poule le matin, phases finales l’après-midi.
Preuve de l’importance de l’événement, le préfet de Mayotte a fait le déplacement pour remettre les trophées aux équipes championnes. Un geste fort pour un sport en plein développement, soutenu nationalement par la FFR et sa commission dédiée. La saison s’achève donc sur une belle note d’engagement et de convivialité, à l’image du rugby à 7.
Lancement de la phase 3 des travaux du pôle d’échanges multimodal de Mamoudzou
Le Conseil départemental de Mayotte informe les usagers que la phase 2 des travaux de création de la voie provisoire d’accès au PEM de Mamoudzou s’achèvera cette semaine. La phase 3 débutera ce lundi 23 juin, et entraînera des aménagements temporaires ayant un impact sur la circulation dans le secteur de la gare maritime de Mamoudzou. L’accès à la barge s’effectuera uniquement du côté des parkings Camion Blanc et Camion Rouge, fermés au stationnement pendant une durée d’un mois. La sortie des barges se fera côté Camion Rouge, permettant un accès direct à la route nationale. Une réouverture partielle de la zone gare maritime est prévue après 15 jours de travaux.
Cette nouvelle phase consiste à réaliser une structure de chaussée renforcée, permettant le passage des poids lourds et véhicules sortant de la barge, tout en assurant le maintien de la circulation pendant les travaux du PEM. La durée des travaux est estimée à un mois.
A Mayotte, un plan épaves pour retirer les bateaux coulés dans le port
Alors que des épaves se trouvent toujours dans le port de Mamoudzou six mois après Chido, la préfecture lance un “plan épaves” d’un montant de 2,8 millions d’euros pour les retirer. Une intervention qui relève normalement du Conseil départemental, celui-ci a mis en place en place une délégation de service public pour sa gestion avec la Chambre de commerce et d’industrie (CCI). Les bateaux les plus dangereux pour la circulation ont déjà été retirés.
Un homme mis en examen pour viol sur mineur à Mayotte
Le 16 juin 2025, le père d’une fillette âgée de six ans s’est présenté à la gendarmerie de M’tsamboro pour dénoncer un viol commis sur sa fille par un individu résidant dans le voisinage. L’enquête menée sous la direction du procureur de la République a confirmé la réalité de cette dénonciation, à savoir que l’auteur des faits, prétextant des friandises à la fillette et sa copine qui jouaient à l’extérieur, les a amenées à son domicile, puis imposé un acte sexuel sur l’une d’elle. Suite à ces faits, il a avoué son geste à la famille de la jeune fille et demandé pardon en offrant du numéraire, ce que les parents ont aussitôt refusé. Placé rapidement en garde à vue, il a reconnu à minima les faits, contestant le viol. Présenté devant un juge d’instruction, ce 20 juin 2025, il a été mis en examen du chef de viol aggravé, sur mineur de quinze ans. Il a été placé sous mandat de dépôt criminel, suite aux réquisitions du procureur de la République et de la saisine du juge d’instruction. Agé de 45 ans, l’auteur des faits est connu de la justice puisqu’en 2006, il était condamné, d’une part, par un tribunal correctionnel à la peine de 3 ans pour atteinte sexuelle aggravée et, d’autre part, par une cour d’assises à la peine de 8 ans pour viol sur mineur de quinze ans.
Un séisme de magnitude 3,5 enregistré ce vendredi à Mayotte
Ce vendredi, plusieurs habitants ont expliqué avoir ressenti un léger tremblement de terre. Le Réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte (Revosima) confirme qu’un séisme de magnitude 3,5 à bien été enregistré le 20 juin à 20h48. L’épicentre a été localisé à 28 km à l’est-nord-est de Dzaoudzi, à 48 km de profondeur. Le Revosima a alerté que des répliques pouvaient être ressenties.
Plus de 1.000 cas de chikungunya à Mayotte
La barre des 1.000 cas de chikungunya a été franchie cette semaine. L’Agence régionale de santé (ARS), a enregistré au total 1.007 cas de chikungunya, dont 36 ont conduit à une hospitalisation. L’ARS a recensé 2.927 gîtes de larves et moustiques et 1.590 domiciles ont été traités afin d’endiguer la propagation de la maladie. L’ARS recommande de se protéger des moustiques avec les sprays et moustiquaires, et d’éviter d’encourager leur prolifération en laissant de l’eau stagnante. En cas de symptômes (fièvre, douleurs articulaires), consultez un médecin.
Entretien avec Anchya Bamana : “Laissez-nous nos terres”
Anchya Bamana, députée de la deuxième circonscription de Mayotte, promet d’être combative à l’Assemblée nationale dès ce lundi à l’ouverture des débats sur la loi de reconstruction et refondation de Mayotte. Son principal cheval de bataille sera l’annulation de l’article sur l’expropriation des terres mahoraises. Elle espère ainsi, par ricochet, entraîner l’annulation d’autres dispositions prévues par le gouvernement Bayrou.
F.l. : Les débats sur la loi de refondation et reconstruction de Mayotte débutent ce lundi à l’Assemblée nationale, quels sont les points que vous comptez faire amender ?
Anchya Bamana : Je ne vais vous citer qu’un seul amendement. Je l’ai déjà dit à notre Président de groupe Madame Marine Le Pen, je lui ai clairement expliqué que Mayotte est à terre, l’île continue à manquer d’eau, les entreprises sont à terre, les familles n’ont pas eu d’aides pour refaire leurs toitures endommagées ou emporter par le cyclone Chido, bref nous vivons un chao généralisé sur le territoire, mais de grâce laissez-nous nos terres la seule richesse qui nous reste encore. Ne touchez pas à nos terres ! Le droit à l’expropriation existe, la DUP (Déclaration d’Utilité Publique) existe, c’est le droit commun, il n’est pas question d’obtenir une nouvelle dérogation de ce droit commun. Voilà ce que j’ai dit à Mme Le Pen et voilà ce que je dirai ce lundi à l’ouverture des débats à l’Assemblée nationale.
F.I. : En votre qualité de députée de Mayotte, comment expliquez-vous cette volonté du gouvernement à obtenir cette dérogation ?
A.B. : Je pense qu’ils veulent nous prendre nos terres pour construire des logements afin de faire face à l’immigration massive que nous subissons sur cette île. Nos terres constituent notre unique richesse, je le redis ici, et je le répèterai au sein de l’hémicycle à Paris, la posture du gouvernement dans cette affaire n’est rien d’autre que du mépris total à l’égard de la population mahoraise. Nous avons débattu de ce sujet lors de la loi d’urgence en janvier 2025, rappelez-vous l’article 10 de cette loi, aujourd’hui il nous remet la même chose en changeant seulement de numérotation. Pour nous cela n’est rien d’autre que du mépris de la part d’un gouvernement qui n’écoute pas les doléances des Mahorais.
F.I. : Un nouveau pavé a été jeté dans la marre de cette loi, le statut et la place des cadis dans la société locale. Quel est votre position sur ce sujet inattendu ?
A.B. : Pour moi, ce n’est rien d’autre qu’une manœuvre de diversion. Je suis convaincu qu’il existe des sujets de fond qui préoccupent nos compatriotes telle que la pénurie d’eau, les difficultés de reconstruction, les montagnes de déchets qui pourrissent nos vies avec l’épidémie de Chikungunya avec plus de 1000 cas aujourd’hui. Pour moi cette affaire des cadis est un débat inutile qui n’a pas lieu d’être.
F.I. : C’est ce que vous prévoyez de dire à vos collègues députés à l’Assemblée nationale ?
A.B. : Je vais amender, j’attendais d’abord l’issue de la réunion des élus départementaux. J’affirme ici haut et fort, avoir adressé un courrier au Président du Conseil départemental, Monsieur Ben Issa Ousséni, lui demandant de faire statuer l’assemblée départementale sur cette question du Conseil cadial, mais également sur le nouveau mode de scrutin des prochaines élections. Ce qui a été voté au Sénat diverge de ce qui est discuté en ce moment à l’Assemblée nationale, ce qui m’a conduit à m’adresser à Monsieur Ben Issa Ousséni, afin qu’il nous saisisse nous les 4 parlementaires Mahorais et nous dise clairement ce que souhaite le département de Mayotte sur ces deux sujets.
F.I. : Avez-vous un avis particulier sur la forme que pourrait prendre ce nouveau mode de scrutin ? L’idéal ce serait quoi ?
A.B. : Personnellement, je suis favorable à ce qui a été approuvé par le Sénat et je vais demander aux députés de notre groupe de voter en faveur des 13 sections qui permettent une représentation de toutes les communes en se callant sur le schéma des cantons.
F.I. : Quelle est votre opinion au sujet du débat qui a cours depuis peu sur le port de Longoni, après celui de la piste longue à Bouyouni ?
A.B. : L’aéroport est un débat qui date depuis plus de 30 ans. J’aurai un mot là-dessus dans quelques heures lors de ma prise de parole si le sujet s’invite dans les débats. Je me bats pour la suppression complète de l’article 19 et si c’est le cas, les deux autres sous-amendements, 19.10 et 19.13, qui parlent de cet aéroport à Bouyouni tombent.
F.I. : L’État souhaite mettre la main sur le port de Longoni, comment expliquez-vous cette démarche qui n’exclut pas une grande désorganisation de l’économie fragile du territoire et un manque à gagner certain pour le département ?
A.B. : Pour ma part je constate une démarche très cavalière que mène le gouvernement sur plusieurs sujets à Mayotte. Les Mahorais ne veulent pas d’expropriation mais il nous l’impose, en me fiant aux délibérations du département qui sont des décisions officielles des élus, lesquels ont voté pour le maintien de l’aéroport à Pamandzi et le gouvernement décide de faire autre chose, en refusant d’entendre le choix de la population. Oui, le gouvernement a introduit un amendement sur la transformation de ce port en port d’État. Moi, j’ai dis clairement devant la Commission des Lois de l’Assemblée nationale, que j’attendais la décision du département qui est gestionnaire de ce port et qui a son mot à dire là-dessus. Je sais qu’il y a un audit qui est lancé en partenariat avec le ministère des Outre-mer. C’est ce qui résulte des dernières discussions que j’ai eu avec le Président du département, donc je me suis gardé de voter cet amendement à la Commission des Lois. Je considère que l’avis du département sur ce dossier est essentiel. Cela fait aussi partie des points développés dans ma saisine de Monsieur Ben Issa Ousséni dans le but d’éclairer ce soir les discussions à l’Assemblée nationale.
F.I. : Procéder de la sorte convient pour le gouvernement de priver totalement le Département de Mayotte d’une source conséquente de revenus ?
A.B. : Je partage votre questionnement. Nous avons interrogé en ce sens Monsieur Vigier qui a porté l’amendement du gouvernement sur ce sujet. Et c’est pour cette même raison que je n’ai pas voté cet amendement. Je le répète, l’avis des conseillers départementaux est essentiel car cet outil leur appartient.
Un amendement discuté pour étendre les pouvoirs du préfet
Dans la loi de programmation pour la refondation de Mayotte, un amendement a été déposé pour étendre les pouvoirs du préfet notamment dans les domaines de l’éducation et de l’armée. Au lendemain de Chido, les pouvoirs du représentant de l’Etat avaient été élargis en vertu de l’article 27 de la loi d’orientation de programmation du ministère de l’Intérieur, pour gérer la crise post-cyclone. Ils lui donnaient plus de latitude dans les champs liés à l’éducation et à l’armée justement. Cela avait duré jusqu’au Ramadan. Si l’amendement est adopté, ces pouvoirs pourraient se pérenniser. L’amendement a été adopté lors du vote du texte au Sénat.
Lisa Morisseau
Le Medef Mayotte inquiet de la suppression du CICE dans la loi
Alors que la loi de refondation est examinée aujourd’hui, le Medef Mayotte alerte sur “la situation économique post Chido qualifiée, notamment par l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM) “d’inédite« , un indice du climat des affaires en déclin, le ralentissement de la consommation, la baisse de l’activité économique, un risque inflationniste, une chute des importations, un taux de chômage à 40%, une hausse des crédits d’exploitation, le prolongement des aides exceptionnelles toujours en attente bien qu’annoncé par le ministre des Outre-Mer”.
En matière de convergence économique et sociale, le Medef déplore le rejet des amendements “pour accompagner la convergence sociale par le renforcement du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Une compensation dont seule Mayotte bénéficie et dont l’intérêt augmente à mesure que les entreprises se développent et gagnent en masse salariale.” A la place, les membres de la commission de lois ont opté pour la mise en place, et ce, par ordonnance, dans un délai de 6 mois, du dispositif de défiscalisation Outre-Mer LODEOM et la suppression dans le même délai du CICE. L’organisation alerte “les parlementaires sur l’impossibilité technique d’appliquer une LODEOM à Mayotte dans un délai de 6 mois. D’une part, le régime de la LODEOM est multiple et doit s’adapter aux singularités et aux secteurs prioritaires de chaque territoire. Le régime n’est donc pas à étendre, mais bien à bâtir. D’autre part, le mécanisme général des dispositifs LODEOM est lui-même conditionné à un certain nombre d’évolutions en discussion, notamment celles liées à la réforme à venir des allègements généraux. Au regard de ces éléments, la suppression actée du CICE dans ce même délai de 6 mois est prématurée et incompréhensible pour les acteurs économiques du territoire.”