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Les salariés d’IBS bloquent l’île

À 7h30 ce matin, les salariés d’IBS ont bloqué le rond-point de Longoni : venant de la route du Nord, impossible de se rendre au port et encore moins à Mamoudzou. Des poids lourds bloquent le passage. Seuls les pompiers, les ambulances et les forces de l’ordre ont l’autorisation de passer. 

« Quel est notre avenir ? On veut savoir si nous allons garder notre poste. Nous ne savons pas aujourd’hui ce que nous allons devenir », déclare Mario, un salarié d’IBS, manifestant sur le rond-point de Longoni. 

Cette manifestation entraîne des kilomètres de bouchons et de perturbations. Les automobilistes n’ont pas d’autre choix que de faire demi-tour. Nous repartons vers le Nord, en direction de Tsingoni. Mais nous serons à nouveau bloqué quelques kilomètres plus loin. À Combani, les salariés ont également bloqué la route, interdisant tout véhicule de passer. Nous arrivons à garer notre voiture et continuons à pied. 

Au-delà des préoccupations pour l’emploi, on entend ici et là qu’IBS entend mettre la pression concernant l’occupation illégale de la carrière de Kangani. C’est finalement une guerre entre ces géants du BTP : Vinci, IBS, qui remportera l’exploitation de la carrière ? Il y a quelques jours, la réunion à la préfecture n’a manifestement pas contenté Théophane Narayanin, le PDG d’IBS. Prétextant la suppression de nombres d’emploi, l’entreprise a réussi à mobiliser ses 200 salariés pour mettre la pression. Pari réussi puisque toute la matinée, l’île se retrouve bloquée. 

 

   

 

 

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TME 2015 : Dhurari

Catégorie : Jeune entreprise

Entreprise : Dhurari
Dirigeant : Dhurari Dhoulya
Chiffre d’affaires : non communiqué
Date de création : 2015
Nombre de salariés : 1
Secteur d’activité : vendeur de glace ambulant

Fondée en février 2015 par Dhurari Dhoulya, l’entreprise Dhurari vient de démarrer ses activités et commence déjà à faire parler d’elle.

Après avoir suivi un BEP comptabilité, Dhurari Dhoulya se réoriente dans la logistique en préparant un bac professionnel logistique puis continue dans la même voie jusqu’à l’obtention d’un BTS logistique. Pendant ses études, Dhoulya a travaillé deux ans comme vendeur de glaces et a appris en même temps la fabrication de glaces. C’est à ce moment-là que l’idée lui est venue de faire la même chose à Mayotte. « Je me suis beaucoup renseigné depuis la métropole pour savoir s’il y avait un vendeur de glaces. J’ai également contacté des fournisseurs ».

Ayant pour objectif d’encourager les agriculteurs locaux et mettre en valeur les fruits et légumes mahorais, l’entreprise veut mettre en place un partenariat avec les agriculteurs mahorais. En fonction de la saison, l’entreprise propose des produits à base de fruits et légumes : glaces italiennes, boissons sans sucre sous forme de milk-shake, smoothie (boisson à base de fruits et légumes). Des produits qui permettent de consommer des fruits et des légumes frais (essentiels à notre santé).

Dhurari ne fait pas que de la vente de glaces. Il agit aussi sur le thème de manger-bouger en ayant pour objectif d’amener enfants et parents à faire de l’exercice en leur proposant des jeux et activités comme le « jump délire » dans le but de réunir la famille dans une même ambiance. Et également sensibiliser, en usant de tours de magie, les petits sur le brossage des dents. Une manière ludique pour les petits mais aussi les grands. « J’aime le contact avec les gens. Voir les gens partir avec le sourire me donne encore plus envie de continuer ».

Avec son camion aménagé d’un réfrigérateur, d’un congélateur, d’une machine à glace, d’une machine à gaufre et d’un mixeur, Dhurari se déplace dans les établissements scolaires dans la semaine pour être au plus près des jeunes qui forment la grande majorité des consommateurs de glaces. Le week-end et pendant les vacances, le vendeur ambulant se déplace dans les villages ; cela occupe les jeunes et il est au plus près de ses clients. Afin de développer davantage son entreprise, Dhoulya envisage de se consacrer, en plus de la glace italienne, à la glace artisanale et ainsi de proposer plus de saveurs et offrir une gamme de choix plus large aux clients. Proposer des produits à base de lait de vache mahorais et trouver un local font aussi partie des projets de l’entreprise.

Dhurari compte actuellement une salariée et prévoit l’embauche de quatre autres. « Mon but c’est de développer mon entreprise pour créer de l’emploi et ainsi diminuer le chômage ». Vendeur de glaces ambulant de l’île, il fallait y penser. C’est une activité qui correspond parfaitement au climat mahorais.

Une maison écologique à Mayotte : c’est possible !

Soixante-dix mille euros pour une maison écologique de 100 m2, réalisée en deux mois et demi et permettant de faire des économies d’énergie considérables : c’est ce que propose Patrick Zerour grâce à sa société May.villaenbois. Et ce n’est qu’une offre parmi tant d’autres : du chalet massif au chalet moderne, il y a en a pour tous les budgets, avec un prix au m2 bien inférieur à la moyenne. « Sur l’île, le mètre carré se vend en moyenne entre 1 500 et 2 100 euros. Pour les premiers prix d’une maison écologique, je suis à 700 euros le m2 », souligne le gérant, « à prestation égale, mes tarifs sont largement en-dessous ».


Patrick Zerour (à droite) entend développer les chalets en bois écologiques avec son responsable commercial Ali Baco (à gauche).

Sauf que l’entrepreneur, qui ne demande aucune subvention et qui a investi 138 000 euros de fonds propres à Mayotte, se voit bloquer par les pouvoirs publics, faute de Kbis [seul document officiel attestant de l’existence juridique d’une entreprise] et de foncier : depuis un an, des demandes sont en cours afin d’obtenir un terrain pour ses locaux. De plus, sans Kbis, impossible aussi de répondre aux appels d’offre. « J’arrive avec mes propres fonds et je milite pour le développement de Mayotte et pourtant je suis sans cesse freiné », déplore Patrick Zerour. Ce dernier entend aussi développer l’emploi : dès qu’il pourra obtenir un terrain et ouvrir un centre de production, plus de 25 emplois pourraient être créés. « J’aimerais aussi mettre en place un centre de formation. Il y a tout à faire pour le développement de l’île », insiste le maître-artisan.

Des maisons à la carte

May.villaenbois propose différents types de chalets, avec un travail à la carte. Habitation, école, dispensaire, bureau, les formules sont adaptables et peuvent rapidement rapporter à l’investisseur : pour une demande de lotissement, l’acheteur peut par exemple percevoir un revenu locatif dès la livraison des premières maisons, même si le chantier n’est pas fini.

« Le faible prix de mes matières premières  me permet d’être largement moins cher que ce que l’on trouve déjà sur l’île », détaille Patrick Zerour. Un panneau de bois, directement importé de la métropole lui coûte 12 euros alors qu’il est vendu 33 euros à Mayotte !

En faveur du développement durable

Les maisons écologiques incluent un isolement acoustique et thermique, avec un chauffe-eau et une climatisation solaires ainsi qu’un système de récupération des eaux. À l’heure du développement durable, les structures permettent une maîtrise de l’énergie avec des économies considérables. « Pour un chalet moderne, on est dans le cas de la maison passive, c’est-à-dire qu’il est à 80% autonome en énergie. Les eaux de pluie, de la climatisation, etc, sont récupérées et réinjectées dans un réseau secondaire qui va alimenter tout ce qui est hors circuit d’eau potable comme les toilettes ou la machine à laver ». Couplé de panneaux solaires pour la production d’électricité, les économies d’énergie sur l’année sont considérables. « Les maisons sont amortis en 8 ans », déclare Ali Baco, le responsable commercial.

Si les prix du marché actuel se situent entre 1 900 à 2 500 euros le m2, à prestation égale les chalets écologiques ne dépassent pas les 1 350 euros le m2. « On peut aller jusqu’à des structures de 1 000 m2 sans problème », souligne le gérant.

Installé à Mayotte depuis un an, Patrick Zerour n’a pu réaliser jusqu’à présent que des farés sur l’île. Une maison de 180 m2, certifiée BBC « Bâtiment basse consommation d’énergie », est également en cours à Poroani, dans le Sud.

Mais faute de terrain et de Kbis, l’entrepreneur est largement bloqué dans son activité. Pour le moment, il s’organise avec un conteneur-atelier qu’il transporte en camion, en guise d’atelier de construction. « Nous ne demandons pas de subventions, juste de pouvoir travailler. Nous sommes à 100% autofinancé », insiste le maître-artisan.

Son projet permet notamment de réduire l’empreinte écologique de l’île avec des constructions écologiques et économiques. Mais à quand des pouvoirs publics engagés et mobilisés, prêts à soutenir les acteurs économiques ? On entend souvent que Mayotte souffre du manque d’investisseurs « sérieux » : pourtant tout est fait pour les décourager dans leur entreprise. À quand une prise de conscience ?

Raphaëlle Bauduin

TME 2015 : Colas

Catégorie : Entreprise innovante

Entreprise : Colas Mayotte
Dirigeant : Nicolas de Robien
Chiffre d’affaires : non communiqué
Date de création : premières interventions à Mayotte dans les années 50 à partir de l’implantation malgache du groupe. Installation définitive dans l’île en 1976 à la suite du référendum.
Nombre de salariés : 850
Secteur d’activité : principalement les travaux routiers, le BTP et la production de matériaux de construction

Colas a façonné Mayotte en termes d’aménagement du territoire. Sans rester sur ses acquis, l’entreprise tente d’innover comme avec son projet d’écoles préfabriquées à architecture modulable.

Colas Mayotte fait partie des plus anciennes entreprises du département. Elle accompagne depuis environ 60 ans l’île dans son développement. De la construction de routes aux infrastructures privées ou publiques, en passant par la fabrication de ses propres matériaux de construction, les corps de métiers de l’entreprise sont divers et variés. Elle exerce aussi des activités singulières comme la menuiserie, l’électrification, ou encore le service levage. « C’est particulier qu’une unité au sein du groupe rassemble autant d’activités », souligne le directeur de Colas Mayotte, Nicolas de Robien. Avec ses 850 employés, elle est aussi l’un des principaux employeurs de l’île sans compter ses 450 machines comprenant camions, pelleteuses ou encore deux barges pour le service nautique. Par comparaison en 1990, l’entreprise comptait 130 engins et 400 salariés. Au niveau global, Colas filiale du groupe Bouygues, rassemble près de 60 000 collaborateurs.

L’entreprise a façonné le paysage urbain mahorais comme en témoigne son premier gros chantier avec le quartier des 100 villas à Mamoudzou réalisé en 1977 ou, plus récemment, le CHM, la prison de Majicavo, la centrale électrique de Longoni, le siège d’EDM, la route nationale ou encore les retenues collinaires. En 2015, le projet EPAM (Ecoles préfabriquées à architecture modulable) est la réalisation la plus innovante de l’entreprise avec déjà deux appels d’offres remportés à ce jour. C’est un projet auquel son concepteur tient tout particulièrement par sa flexibilité, sa production locale et la réponse rapide qu’elle apporte au besoin urgent de construction durable et locale d’établissements scolaires à Mayotte.

« S’il fallait résumer la philosophie de l’entreprise, c’est une société qui a un très fort état d’esprit, une très forte cohésion de groupe, un très fort degré de délégation et de responsabilité », argumente Nicolas de Robien à la tête de Colas Mayotte depuis juillet dernier. Les valeurs de l’entreprise reposent aussi sur le maintien de l’emploi même en période de contraction du marché. L’année dernière malgré un chiffre d’affaire en baisse de 15 %, Colas n’a pas cédé aux sirènes du licenciement. De plus, la formation est un domaine auquel l’entreprise est attachée. L’année dernière, 33 apprentis et environ 200 stagiaires sont passés par Colas à Mayotte. La formation représente 18 750 heures rien que pour l’année passée. En 2014, Colas Mayotte a été récompensé du prix de la sécurité lors d’un concours interne au groupe. 

Une école de la deuxième chance ouvre ses portes lundi

« Lundi on attaque », se félicite Thibault Assal, chargé des relations entreprises de la première école de la 2ème chance (E2C) à Mayotte, située à Kawéni, dans l’immeuble Archipel.

Sélectionnés via des entretiens de motivation, 15 stagiaires de la formation professionnelle, âgés de 18 à 25 ans, vont ainsi entamer lundi deux semaines d’intégration.

« Nous allons les évaluer en français, en mathématiques et en informatique pour pouvoir tracer leurs parcours, explique Gilles Fouré, directeur. De leur côté, les jeunes vont mettre en place leur projet professionnel. Au bout des deux semaines, ils signeront ou pas pour un contrat de formation alternant école et entreprise, d’une durée maximum de 10 mois. Pendant la formation, les stagiaires sont payés 165 € par mois et bénéficient d’une aide au transport s’ils habitent à plus de 21km aller-retour de l’école. Ils bénéficient à l’école de 3 formateurs (mathématiques, français et informatique), dont un formateur référent, et d’un animateur socio-culturel et sportif. L’objectif à l’issue de la formation est qu’ils enchaînent sur un emploi ou sur une formation qualifiante.

L’E2C s’adresse à des jeunes âgés de 18 à 25 ans ayant quitté l’école depuis plus d’un an, sans diplôme et sans qualification, mais non illettrés. Pour s’inscrire, les jeunes peuvent se rendre directement à l’école de la deuxième chance ou s’adresser à pôle emploi ou, s’ils sont inscrits à une mission locale, passer par leur conseiller.

Le projet de l’école de la deuxième chance à Mayotte a été lancé l’année dernière suite à un appel à projets lancé dans le cadre des fonds européens IEJ (Initiative pour l’Emploi des Jeunes). Cet appel a projets été remporté par l’OIDF (Organisation Ingénierie Développement Formation) Mayotte. L’école est cofinancée par l’Union Européenne, par le conseil général (à hauteur de 100 000 €), par l’Etat (à hauteur de 661 000 €), et par la mairie de Mamoudzou (à hauteur de 170 000 €), qui va aussi mettre à disposition des locaux sur la place du Marché.

« Les travaux sont en cours », indique Gilles Fouré, ancien responsable pédagogique de l’OIDF Mayotte. Nous bénéficierons de 8 salles, contre 2 actuellement à Kawéni. Nous pouvons aujourd’hui accueillir au maximum 45 stagiaires. Nous allons faire rentrer un 2ème groupe de 12 à 15 stagiaires dans les 2 semaines qui suivent et un troisième groupe dans 3 semaines. »

Pour 2015, Gilles Fouré et Thibault Assal se fixent pour objectif d’obtenir la labellisation du réseau E2C France (créé en 2004), qui permet de bénéficier de conventions et de partenariats nationaux. « Nous sommes pour cela aidés par l’E2C Marseille, qui a été la première école ouverte en métropole, en 1997. » En 2013, le réseau des écoles de la 2ème chance se composait de 105 sites répartis sur 47 départements métropolitains et 4 Dom-Tom, pour 14 150 signataires accueillis. Le réseau revendique un taux de réussite (obtention d’une formation qualifiante, d’un contrat en alternance, d’un emploi aidé ou d’un contrat de travail) proche de 60%.

Olivier Loyens

Deux infirmiers condamnés pour escroquerie à la sécu

Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a condamné aujourd’hui deux infirmiers libéraux à 1 an de prison ferme, assorti de 3 ans de sursis avec mise à l’épreuve, pour des faits d’escroquerie à la caisse de sécurité sociale.

L’affaire remonte à 2013. Les deux infirmiers auraient établi de fausses attestations d’exercice de leurs activités, des certificats ou attestations de faux kilométrages, des fausses feuilles de maladies. L’un était poursuivi pour un montant d’un peu plus de 120.000 euros et l’autre pour un montant d’un petit peu moins de 180.000euros.

L’infirmier a également été condamné à une amende de 40 000 € et à verser 147 000 € de dommages et intérêts à la caisse de sécurité sociale. L’infirmière a de son côté été condamnée à une amende de 30 000 € et à verser 129 000 € de dommages et intérêts à la caisse de sécurité sociale. Ils ont 10 jours pour faire appel.

 

   

 

 

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TME 2015 : Boulangerie Anfiat

Catégorie : Jeune entreprise

Entreprise : Boulangerie Anfiat
Dirigeants : Abdallah Absoir
Chiffre d’affaires : non communiqué
Date de création : 2012
Nombre de salariés : 8
Secteur d’activité : boulangerie

Fondée en août 2012, la boulangerie Anfiat est implantée à Koungou et à Longoni.  Depuis quelques années elle fait goûter ses saveurs aux habitants des diverses communautés.

Abdallah Absoir, le dirigeant de la boulangerie est originaire d’Anjouan. Il est arrivé à Mayotte  en 1990 et est âgé de 35 ans. Père de famille de 5 enfants, il vit avec sa famille à Koungou. Après la 3ème, son choix est fait : il veut s’insérer dans la vie professionnelle. Abdallah suit alors un CAP charpenterie qu’il obtiendra en 2000 au lycée de Kawéni. Il enchaîne ensuite les contrats de travail en commençant par  la Colas, puis à l’Etoile végétale (qui n’existe plus aujourd’hui), ensuite à Somicharp et enfin à Jumbo Score. « Après avoir pris un congé sans solde d’une durée d’un an, j’ai carrément décidé de démissionner pour me consacrer à autre chose ». Et cette autre chose, c’est la création de la boulangerie. « J’ai choisi de créer une boulangerie car j’ai vu que c’est ce que j’arriverais à faire. C’est une idée qui est venue  avec le soutien, les conseils et la présence de ma femme. D’ailleurs notre boulangerie porte son nom. »

Créée en août 2012, la boulangerie Anfiat est installée à proximité de la route nationale. Après avoir contracté un prêt à la banque, à l’agence de défiscalisation et l’Adie [Association pour le droit à l’initiative économique], la boulangerie a pu s’équiper de tous les matériels nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise. « J’ai tout le matériel nécessaire, rien ne me manque ». S’ajoute à cela le local idéal mais pas totalement. « J’ai eu du mal à trouver ce local car il fallait que je trouve le bon emplacement. J’aimerais trouver un autre emplacement car celui-ci n’est pas équipé de parking, et ce n’est pas facile pour les automobilistes qui veulent venir acheter quelque chose ».

La boulangerie Anfiat travaille en partenariat avec Mayco pour la livraison de boissons, Distrimax pour la farine, Panima et la maison des délices pour la livraison de viennoiseries. La boulangerie, un secteur qui évolue, n’arrange pas forcément les affaires d’Abdallah Absoir. « Il y a beaucoup de boulangerie maintenant et on a du mal à atteindre nos objectifs ».

La boulangerie est ouverte tous les jours de 5h30 à 22h. Des horaires parfois difficiles à tenir mais nécessaires. « Depuis que  j’ai créé mon entreprise, ma plus grande joie a été le moment où j’ai eu tout mon matériel. C’était vraiment compliqué de se le procurer, donc cela a été vraiment un grand soulagement ». Boulanger, un métier qui permet la rencontre de nombreuses personnes par jour. « Ce qui me fait le plus plaisir, c’est quand un client montre qu’il est satisfait des produits que nous faisons. Ça nous encourage ».  

« Si je devais donner un conseil aux personnes qui souhaitent créer leur entreprise, je leur dirais que c’est une bonne chose mais qu’il ne faut pas oublier que, sans le travail des salariés, une entreprise ne peut pas avancer. Il faut bien les traiter et leur offrir de bonnes conditions de travail car c’est un facteur de motivation ». Aujourd’hui, la société a un effectif de 8 salariés. Avec une population en constante augmentation, la boulangerie se développe avec sa clientèle, avec une hausse de la consommation.

Un documentaire pour changer l’image de Mayotte et rendre hommage aux Chatouilleuses

« La République française a ceci de particulier que par amour pour elle, des femmes et des hommes que rien ne destine de prime abord à briller sous les feux de l’actualité, se transcendent pour porter plus haut que leur cœur l’oriflamme de la liberté. Il en est ainsi des Chatouilleuses de Mayotte, qui se battent, dès le début des années soixante, pour refuser une intégration forcée à l’archipel des Comores, conduisant inéluctablement leur île à une indépendance qu’elles ne souhaitaient pas […] Ainsi, convient-il aujourd’hui de rendre un hommage mérité à toutes ces femmes dont la lutte pour le maintien de Mayotte dans la République Française est prépondérante. Zéna M’déré, décédée en 1999, mérite qu’on se souvienne d’elle, tout comme d’autres qui se battent à ses côtés dès 1960, à l’exemple de Zaïna Méresse ou encore de Boueni M’Titi. Leur audace et leur bravoure doivent servir d’exemple à la jeunesse. A l’heure où malheureusement notre République est atteinte dans sa chair puisque liberté, égalité et fraternité sont mises à mal par quelques-uns, il est de notre devoir de mettre en lumière le fait que même loin de la métropole, des personnes défendent ces valeurs et revendiquent la liberté de choisir leur destin. »

C’est avec ces quelques phrases que le futur reportage sur les Chatouilleuses, a été initié. L’objectif des 52 minutes consistera à un retour sur la réalité du conflit qui anima Mayotte dans les années 60, en écartant l’aspect « doudouiste» dont les chatouilles sont souvent affublées depuis lors, par leurs détracteurs. Le projet, sous-tutelle du ministère de l’Outre-mer, a vu le jour en décembre dernier. L’idée a émergée à la suite d’un reportage de 26 minutes réalisé par le producteur-réalisateur Marvin Sither, en hommage au guadeloupéen Armand Barbes. Le Club Armand Barbès, associé au projet, a pour vocation de faire connaître « sans distinction, toutes les luttes des enfants de la nation qui honorent leur engagement républicain ».

Zéna M’déré serait-elle fière et satisfaite de la poursuite de son œuvre ?

Le réalisateur du reportage, Marvin Sither a pris goût à ce genre d’exercice. Né à Biskra en Algérie d’un père militaire et d’une mère institutrice, tous deux originaires de la Martinique, il s’engage très tôt dans l’armée puis décide d’assouvir son rêve d’enfance : devenir acteur. Il décroche son premier rôle principal auprès de la réalisatrice Christine Allen dans « Arrêt sur image ». En 2005, il réalise son premier clip, puis son 1er court métrage intitulé « Pourtant je l’aime ». L’année suivante, il entame un documentaire sur Monseigneur Dominique Phillpe diffusé en 2007. L’année passée, il a réalisé ce remarquable documentaire sur Armand Barbès, qui a donné l’idée d’un 52 minutes sur le combat des chatouilleuses. Un sujet sensible avec comme objectif la mise en lumière de l’Outre-mer, à travers de grandes figures qui se sont battues avec pour seule arme, leur amour de la République.

« Après ce reportage sur Mr Barbès, nous nous sommes dit pourquoi pas sur les chatouilleuses, explique Marvin Sither. Je ne connaissais absolument rien sur le sujet. J’ai dû m’informer et lire beaucoup de choses sur Zéna M’déré et son combat. Avec ce reportage, une même réalité est ressortie par rapport à ce que j’avais pu lire. Même si une chose m’a souvent frappé : il n’y avait pas suffisamment d’indications sur le contexte autour du combat ». Le tournage a commencé le samedi 14 mars. Pendant une semaine Marvin Sither et son assistant ont tourné entre 10 et 13 h d’images et d’interviews. Une semaine de tournage ou les entretiens se sont multipliés. Les images et interviews ont été tournées en petite et grande Terre, parfois aux domiciles des interlocuteurs. Le chargé de mission de la politique de la commune de Pamandzi, Adrien Michon, a fait office de coordonnateur pour organiser les rencontres et planifier le programme très chargé du réalisateur.

Si plusieurs projets ont déjà vu le jour sur le combat des chatouilleuses, celui si promet une particularité : il ne refera pas ce qui a déjà été fait. L’angle choisi est inédit. Le reportage part des années 60 et de Zéna M’déré, pour arriver aux jeunes, à la relève des chatouilleuses de l’époque. En effet, plusieurs questions se posent aujourd’hui : la nouvelle génération est-elle prête à reprendre le flambeau ? En a-t-elle vraiment l’envie, le courage, l’ambition ? Quelle est la capacité des générations actuelles à se réapproprier la lutte? L’objectif était d’abord de donner la parole à tous ceux qui connaissent le sujet afin de sonder leur vécu, leur vision du combat. Comment a-t-il évolué ? Qui reprend le flambeau et pourquoi ? Zéna M’déré serait-elle fière et satisfaite de la poursuite de son œuvre ?

« Les mahorais que j’ai pu rencontrer ressentent un véritable amour pour leur pays, pour la République. »

Beaucoup d’hommes et de femmes qui se sont battus ont été interviewés. Le reportage est fondé sur 3 questionnaires : un pour les jeunes, un second pour les chatouilleuses et un dernier pour les anciens combattants. Certaines réponses ont été creusées pour faire ressortir le fond du combat, son contexte, son histoire. « Souvent lorsque l’on entend parler de Mayotte, c’est de façon négative. On pointe du doigt la violence, l’immigration clandestine, les problèmes sanitaires… Voilà ce dont on parle le plus. Je souhaite apporter une autre vision de Mayotte. Le reportage portera un message d’espoir en filigrane. Mayotte sera valorisée à travers le combat de ces femmes. » Marvin Sither ne connaissait pas l’île au lagon avant la semaine dernière. Il est arrivé avec un œil neuf et a été charmé par cette île au parfum de République. « J’ai vraiment pris une claque ici. Notamment par rapport aux préjugés que j’ai pu entendre sur l’île. Quand j’ai vu à quel point la religion musulmane était modérée, j’ai été impressionné. Autre chose m’a aussi beaucoup frappé : les mahorais que j’ai pu rencontrer ressentent un véritable amour pour leur pays, pour la République. C’est bien plus fort que ce que j’ai pu voir en Guadeloupe ou en Martinique par exemple… »

Le reportage sera diffusé le 27 avril prochain au ministère de l’Outre-mer. Mayotte première, et France télévision devraient eux aussi diffuser le reportage. Marvin Sither souhaite également une projection au sénat pour définitivement sensibiliser les élus aux problématiques de Mayotte. Notamment sur la question de l’immigration clandestine. Il envisage par ailleurs de produire un long métrage sur les chatouilleuses. De façon à ce que leur combat ne meurt jamais …

Pierre Bellusci

La presse comorienne s’indigne des moeurs de jeunes Mahoraises

Des sites d’informations comoriens ont relayé une vidéo montrant deux jeunes Mahoraises s’embrassant en public. Choquées, ces plateformes en ont profité pour dénoncer une tendance à la perversion de la jeunesse de Mayotte.

Scandalisé par les images, les sites internet en question se sont interrogés sur la « débauche » à Mayotte et une « jeunesse qui se pervertit ».  La vidéo n’étant pas daté, ni localisé, impossible de savoir où et quand elle a été tournée. Habarizacomores.net a cependant retiré sa publication.

Cette vidéo fait écho à d’autres documents du même type, relayés par le site comores-infos.net avec toujours la même indignation.

Des questions se posent sur la pertinence de la publication par comores-infos.net. Y-a-t-il une volonté de la part du site d’information de créer une fausse polémique à partir d’une vidéo montrant deux adolescentes pré-pubères exhibant leur bêtise 2.0 au-delà d’un vrai coming-out ? Est-ce un prétexte pour dénoncer une société mahoraise qui s’occidentalise au détriment des traditions comoriennes ?
G.D.
La vidéo est disponible en cliquant sur ce lien 

 

   

 

 

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Elections départementales – 1er tour : tous les résultats

Dans l’ensemble, Les conseillers généraux sortants non soutenu par des partis ont été éliminés dès le premier tour. Les autres se maintiennent avec quelques difficultés. Même l’ancien président du conseil général, Daniel Zaïdani n’est sûr de rien. On observe en revanche les scores écrasants de Chihabouddine Ben Youssouf (investi par le MDM) à Mamoudzou 2, de Ibrahim Soibahaddine Ramadani à Ouangani/Chiconi et de la liste Néma dans le fief de Saïd Omar Oili qui laisse sa place à son équipe.

Aucun candidat n’a été élu au premier tour. Le Mouvement pour le développement de Mayotte réussit quelques beaux scores grâce à ses alliés et l’UMP obtient de beaux résultats à Koungou et Ouangani-Chiconi. En revanche pas de percée de la gauche. A Sada, on sait d’ores et déjà qu’il y aura une triangulaire, pour les autres, rien n’est confirmé.

 

Canton de Bandraboua (01)

Binômes de candidats Nuances Voix % Inscrits % Exprimés Elus
Mme Halima Mdallah BAMOUDOU
M. Issoufi HADJ MHOKO
BC-DVD 975 22,95 43,68 Ballotage*
Mme Mariatti Binti EL-ANZIZE
M. Rahania MADI
BC-SOC 677 15,94 30,33 Ballotage*
Mme Echati Moussa MROIVILI
M. Alain M’Hamadi-Abdou SARMENT
BC-DVD 580 13,65 25,99 Ballotage*

*Ballotage : le binôme de candidats peut accéder au 2d tour s’il le souhaite.

  Nombre % Inscrits % Votants
Inscrits 4 247    
Abstentions 1 939 45,66  
Votants 2 308 54,34  
Blancs 22 0,52 0,95
Nuls 54 1,27 2,34
Exprimés 2 232 52,55 96,71

Des échauffourées autour des procurations ont provoqué des remous dans un bureau de vote de Dzoumogné, entrainant sa fermeture. Seuls 17 voix y ont été comptabilisées sur plus de 600 inscrits. La liste soutenue par la municipalité obtient près de 43.68%, tandis que le Parti socialiste, dont c’est le principal fief à Mayotte est en recul à 30,33%. Le 2nd tour sera compliqué pour Mariatti El-Anzize et Rahania Madi, surtout que les 3 listes peuvent se maintenir.

 

Canton de Bouéni (02)

Binômes de candidats Nuances Voix % Inscrits % Exprimés Elus
M. Ahamed ATTOUMANI DOUCHINA
Mme Afidati MKADARA
BC-UDI 1 137 13,23 21,06 Ballotage*
Mme Samawia AHMED
M. Ousséni MIRHANE
BC-DVG 1 122 13,05 20,79 Ballotage*
M. Salime Ali MDERE
Mme Assidjadi MOHAMED
BC-DIV 940 10,93 17,41 Non
Mme Bibi-Fatima BOINA
M. Zaïnadini DAROUSSI
BC-DVD 852 9,91 15,78 Non
Mme Echati MAANRIFA
M. Ali RASTAMI
BC-DVD 654 7,60 12,12 Non
M. Dzoudzou ABAINE
Mme Zayihati ATTOUMANI
BC-DIV 382 4,44 7,08 Non
Mme Ynaya ASSINANI
M. Thanlabi SOUFFOU
BC-DIV 311 3,61 5,76 Non


*Ballotage : le binôme de candidats peut accéder au 2d tour s’il le souhaite.

  Nombre % Inscrits % Votants
Inscrits 8 594    
Abstentions 2 960 34,44  
Votants 5 634 65,56  
Blancs 64 0,74 1,14
Nuls 172 2,00 3,05
Exprimés 5 398 62,81 95,81

Dans le canton du Sud, les deux conseillers sortants, Ahmed Attoumani Douchina qui conduit la liste MDM-UDI et Mirhane Ousséni (Nouveau Centre) sont à égalité, dans leur commune respective à 21%, la liste d’Union pour le grand Sud de Salime Mdéré, éliminée, se classe en position d’arbitre à 17,45%.

 

Canton de Dembéni (03)

Binômes de candidats Nuances Voix % Inscrits % Exprimés Elus
M. Issa ISSA ABDOU
Mme Bichara Bouhari PAYET
BC-DVD 1 412 24,00 39,19 Ballotage*
Mme Sophie MADI RAMA
M. Madi Moussa VELOU
BC-DIV 944 16,05 26,20 Ballotage*
Mme Irène Corine AVICE
M. Toiliha Colo DARCAOUI
BC-UMP 602 10,23 16,71 Non
Mme Saandati ABDOU HADJI
M. Camille ABDULLAHI
BC-DVD 519 8,82 14,40 Non
Mme Rahadati ABDULLAH
M. Yssouf BOINAYOU
BC-DVD 126 2,14 3,50 Non


*Ballotage : le binôme de candidats peut accéder au 2d tour s’il le souhaite.

  Nombre % Inscrits % Votants
Inscrits 5 881    
Abstentions 2 164 36,80  
Votants 3 717 63,20  
Blancs 25 0,43 0,67
Nuls 89 1,51 2,39
Exprimés 3 603 61,27 96,93

Le duo constitué par Bichara Bouhari – Payet et Issa Abdou marque un grand coup au 1er tour, après une campagne impressionnante. Le conseiller UMP sortant Camille Abdullahi, qui n’avait pas obtenu l’investiture UMP, est éliminé dès le 1er tour, tout comme la liste officielle UMP conduite par Irène Avice et Toiliha Darcaoui, elle aussi éliminée dès le 1er tour.
Issa Abdou, l’ancien DGS de Sada, avait obtenu l’investiture du MDM, tandis que Bichara B ouhari- Payet, ancienne militante UMP et chef d’entreprise du BTP a su mobiliser avec son engagement de longue date dans la politique et le monde économique.
Ils feront face au 2nd tour au binôme constitué par Sophie Madi Rama et Madi Moussa Velou qui comptent sur le soutien des majorités municipales en place.

 

Canton de Dzaoudzi (04)

Binômes de candidats Nuances Voix % Inscrits % Exprimés Elus
Mme Fatima SOUFFOU
M. Issa SOULAIMANA MHIDI
BC-DVG 1 414 28,96 49,20 Ballotage*
M. Ousseni INDEX
Mme Claris RAMIANDRASON
BC-DVG 813 16,65 28,29 Ballotage*
Mme Soyarta MOHAMED
M. Ibrahim SALIM
BC-DVG 647 13,25 22,51 Ballotage*

*Ballotage : le binôme de candidats peut accéder au 2d tour s’il le souhaite.

  Nombre % Inscrits % Votants
Inscrits 4 881    
Abstentions 1 907 39,07  
Votants 2 974 60,93  
Blancs 28 0,57 0,94
Nuls 72 1,48 2,42
Exprimés 2 874 58,88 96,64

Le Néma, soutenu par la majorité municipale de Saïd Omar Oili réalise un score écrasant de 49,22%, loin devant Tanafou za wakazi d’Index et Clarisse Ramiandrason, obligé de composer avec la liste MDM pour le 2nd tour. Sans surprise, le Néma est quasiment élu dans un fauteuil.

 

Canton de Koungou (05)

Binômes de candidats Nuances Voix % Inscrits % Exprimés Elus
M. Bourouhane ALLAOUI
Mme Raïssa ANDHUM
BC-UMP 703 20,01 40,75 Ballotage*
M. Saïd AHAMADI
Mme Zenabou ALI
BC-DVG 471 13,40 27,30 Ballotage*
Mme Nafissa Gerardine BOURAHIME
M. Amidou Dzanga HAMIDOU SALIM
BC-DVD 246 7,00 14,26 Non
Mme Marie-Zalie ABDOU M’HADJI
M. Habibi NASSUF
BC-DIV 218 6,20 12,64 Non
M. Saïd AHAMADI SALIM BASTIHA
Mme Lamianti BACAR
BC-DIV 87 2,47 5,04 Non

*Ballotage : le binôme de candidats peut accéder au 2d tour s’il le souhaite.

  Nombre % Inscrits % Votants
Inscrits 3 513    
Abstentions 1 712 48,73  
Votants 1 801 51,27  
Blancs 20 0,57 1,11
Nuls 56 1,59 3,11
Exprimés 1 725 49,10 95,78

Saïd Ahamadi a payé ses absences répétées au conseil général et ses fréquents déplacements dans la Grande île, il réalise un score de 27%. Loin de ses ambitions de président du Département, même si la course n’est pas encore finie pour lui. C’est en effet la liste UMP qui émerge à 40,5%.

 

Canton de Mamoudzou-1 (06)

Binômes de candidats Nuances Voix % Inscrits % Exprimés Elus
Mme Armamie ABDOUL WASSION
M. Mohamed SIDI
BC-UMP 629 16,38 28,72 Ballotage*
M. El-Anrif HASSANI
Mme Amina SARMAN
BC-DIV 503 13,09 22,97 Ballotage*
M. Bacar ANLIMOUDINE
Mme Mariam SAID
BC-DVG 433 11,27 19,77 Non
M. Said Kathan IDAROUSSI
Mme Rahamatou SAID
BC-DIV 414 10,78 18,90 Non
Mme Haïrati HAÏRATI DAROUSSI MARAFOU
M. Enly MAHAMOUDOU MZE
BC-UDI 211 5,49 9,63 Non

*Ballotage : le binôme de candidats peut accéder au 2d tour s’il le souhaite.

  Nombre % Inscrits % Votants
Inscrits 3 840    
Abstentions 1 555 40,49  
Votants 2 285 59,51  
Blancs 35 0,91 1,53
Nuls 60 1,56 2,63
Exprimés 2 190 57,03 95,84

Un canton un peu étrange où ne figurait aucun poids lourd de la politique, ni aucun candidat d’expérience. La liste UMP d’Armamie Abdoul Wassion et Mohamed
Sidi arrive en tête avec 28,72%. El-Anrif Hassani et Amina Sarman qui sont soutenus par l’ancien conseiller sortant, l’inéligible Jacques Martial Henry. Ils se classent en 2nde position à 23%. Les deux listes seront les seules présentes au 2nd tour.

 

Canton de Mamoudzou-2 (07)

Binômes de candidats Nuances Voix % Inscrits % Exprimés Elus
M. Ben Youssouf CHIHABOUDDINE
Mme Zaihati MADI-MARI
BC-DVG 1 300 29,05 48,56 Ballotage*
Mme Nouriati BOURA ABDALLAH
M. Zaïdou TAVANDAY
BC-UMP 708 15,82 26,45 Ballotage*
M. Amine MAOUDJOUDI
Mme Anliati MVOULANA
BC-DVD 669 14,95 24,99 Ballotage*

*Ballotage : le binôme de candidats peut accéder au 2d tour s’il le souhaite.

  Nombre % Inscrits % Votants
Inscrits 4 474    
Abstentions 1 723 38,51  
Votants 2 751 61,49  
Blancs 27 0,60 0,98
Nuls 47 1,05 1,71
Exprimés 2 677 59,83 97,31

Chihabouddine Ben Youssouf et sa collistière, Zaïlati Madi Mari arrivent très loin en tête. L’ancien 1er vice-président du conseil général de 2006 à 2008 réussit presque le challenge au 1er tour en faisant 48,6%. Il devance ainsi largement le conseiller sortant Zaïdou Tavanday (26,4%) et la liste Nya moja d’Anliati Mvoulana et Amine Maoudjoudi (25%). La suite risque d’être compliquée dans ce canton et « Chihab » est quasiment sûr de l’emporter, sauf si ses opposants parviennent à s’unir.

 

Canton de Mamoudzou-3 (08)

Binômes de candidats Nuances Voix % Inscrits % Exprimés Elus
Mme Saoudat ABDOU
M. El-Had MASCATI
BC-DIV 505 12,41 23,74 Ballotage*
M. Ali Debré COMBO
Mme Mariame SAID
BC-UMP 391 9,61 18,38 Ballotage*
M. Lougou Johnny MOHAMED
Mme Dhoirfia SAINDOU
BC-DVG 367 9,02 17,25 Non
M. Parfait DAKA
Mme Nadia HOUMADI
BC-DVG 326 8,01 15,33 Non
M. Carim ALI ABDOU
Mme Asnati HALIDI
BC-DVD 234 5,75 11,00 Non
M. Assani ALI
Mme Youmna MOHAMED ABDOU
BC-DIV 116 2,85 5,45 Non
M. Stéphane DAKA
Mme Kazouini SOILIHE
BC-DVG 98 2,40 4,61 Non
M. Nidhoimi FILA
Mme Soifiya MADI
BC-DVD 90 2,21 4,23 Non

*Ballotage : le binôme de candidats peut accéder au 2d tour s’il le souhaite.

  Nombre % Inscrits % Votants
Inscrits 4 067    
Abstentions 1 863 45,81  
Votants 2 204 54,19  
Blancs 26 0,64 1,18
Nuls 51 1,25 2,31
Exprimés 2 127 52,30 96,51

Comme prévu, Assani Ali, l’ancien conseiller général a pris une cuite, il arrive bon dernier avec un score proche de 5%. Puisqu’aucune liste ne recueille 12,5% des inscrits, ce sont les deux premières qui sont qualifiés pour le 2nd tour. Saoudat Abdou et El-Had Mascati, les candidats soutenus par le maire de Mamoudzou obtiennent ainsi 23,74%. En second, c’est la liste UMP d’Ali Débré Combo et de Mariame Saïd qui mènera le duel (18,38%).

 

Canton de Mtsamboro (09)

Binômes de candidats Nuances Voix % Inscrits % Exprimés Elus
M. Chifain ABDOU
Mme Zouhourya Binti MOUAYAD BEN
BC-UMP 1 785 18,91 29,88 Ballotage*
Mme Toyfriya ANASSI
M. Aynoudine SALIME
BC-UDI 1 546 16,38 25,88 Ballotage*
M. Inzoudine EL-MANROUF
Mme Maïda MOUSTOIFA
BC-DVG 1 043 11,05 17,46 Non
Mme Fatima CHAKA
M. Abdou MADANI
BC-DVG 539 5,71 9,02 Non
M. Soiderdine MADI-TCHAMA
Mme Kalathoumi MCHANGAMA
BC-DVD 519 5,50 8,69 Non
M. Ali Alfred BACAR
Mme Nema SAID
BC-UDI 342 3,62 5,73 Non
Mme Naïlati BOURA
M. Onzaïrou MISTOIHI
BC-FN 199 2,10 3,33 Non

*Ballotage : le binôme de candidats peut accéder au 2d tour s’il le souhaite.

  Nombre % Inscrits % Votants
Inscrits 9 435    
Abstentions 3 190 33,81  
Votants 6 245 66,19  
Blancs 110 1,17 1,76
Nuls 162 1,72 2,59
Exprimés 5 973 63,31 95,64

Dans le canton du Nord, sur les 7 listes, aucune ne réalise 12,5% des inscrits. Par conséquent c’est la liste UDI-MDM et la liste soutenue par le Parti socialiste qui arrivent en tête, l’UMP, qui se classe 3ème, est battue. Une liste composée de socialistes se classe en position de triangulaire. Pour les anciens conseillers, Soiderdine Madi et Ali Bacar, c’est la défaite en revanche.

 

Canton de Ouangani (10)

Binômes de candidats Nuances Voix % Inscrits % Exprimés Elus
M. Soibahadine IBRAHIM RAMADANI
Mme Moinécha SOUMAILA
BC-UMP 2 153 29,25 47,10 Ballotage*
M. Allaoui BACAR
Mme Binti MADI ASSANI
BC-DIV 1 149 15,61 25,14 Ballotage*
Mme Zarianti ABDALLAH
M. Abdou RASTAMI
BC-MDM 1 058 14,37 23,15 Ballotage*
Mme Fourahati ABDOU
M. Mikidache DANIEL
BC-DVD 211 2,86 4,62 Non

*Ballotage : le binôme de candidats peut accéder au 2d tour s’il le souhaite.

  Nombre % Inscrits % Votants
Inscrits 7 360    
Abstentions 2 527 34,33  
Votants 4 833 65,67  
Blancs 59 0,80 1,22
Nuls 203 2,76 4,20
Exprimés 4 571 62,11 94,58

L’ancien sénateur Ibrahim Soibahadine Ramadani marque le meilleur score de l’UMP dans ce fief de la droite à Mayotte. Il réalise plus de 47% et fera face à Rastami Abdou, le sortant MDM d’Ouangani. Il prend ainsi une sérieuse option pour la présidence du département en cas de razzia de l’UMP au 2nd tour.

 

Canton de Pamandzi (11)

Binômes de candidats Nuances Voix % Inscrits % Exprimés Elus
Mme Soihirat EL HADAD
M. Daniel ZAÏDANI
BC-DVD 1 135 29,92 48,61 Ballotage*
M. Mohamed ALI
Mme Ramlati ALI
BC-DVG 684 18,03 29,29 Ballotage*
Mme Dhoianffati KARANI
M. Ousseni MAANDHUI
BC-DVD 320 8,43 13,70 Non
M. Ibrahim AMADA NAWIR
Mme Marie-Laure VANIER
BC-UMP 196 5,16 8,39 Non

*Ballotage : le binôme de candidats peut accéder au 2d tour s’il le souhaite.

  Nombre % Inscrits % Votants
Inscrits 3 793    
Abstentions 1 370 36,12  
Votants 2 423 63,88  
Blancs 36 0,95 1,49
Nuls 52 1,37 2,15
Exprimés 2 335 61,56 96,37

Daniel Zaïdani arrive en tête avec 46,3%, mais le 2nd tour risque de s’avérer délicat car il fait l’unanimité contre lui. La suite du scrutin ne va donc pas être une sinécure pour l’ancien président du conseil général qui risque de se trouver face à une coalition : « tout sauf Dazniel Zaïdani ».

 

Canton de Sada (12)

Binômes de candidats Nuances Voix % Inscrits % Exprimés Elus
M. Mohamed BACAR
Mme Mariame MADI BOINA
BC-UMP 1 771 18,44 29,92 Ballotage*
Mme Insya DAOUDOU
M. Nomani OUSSENI
BC-DVD 1 713 17,83 28,94 Ballotage*
M. Ali DJINOURI
Mme Aïda HOULAME
BC-DVG 1 626 16,93 27,47 Ballotage*
M. Ali MADI
Mme Moina Echat SABILI
BC-UMP 810 8,43 13,68 Non

*Ballotage : le binôme de candidats peut accéder au 2d tour s’il le souhaite.

  Nombre % Inscrits % Votants
Inscrits 9 604    
Abstentions 3 439 35,81  
Votants 6 165 64,19  
Blancs 99 1,03 1,61
Nuls 146 1,52 2,37
Exprimés 5 920 61,64 96,03

Le binôme UMP constitué de Mohamed Bacar et Mariame Madi Boina arrive très légèrement en tête, tout juste devant le conseiller sortant Nomani Ousséni (divers droite), associé à Insya Daoudou (Droite solidaire), qui arrive en 2ème position.
La surprise vient du binôme constitué par Djinouri Ali, salarié du privé, impliqué dans le tourisme et de longue date dans le sport, et Aïda Houlame, qui se maintiennent au 2nd tour.
Les trois binômes obtiennent entre 27% et 29% des votants et 150 voix les séparent, sur 9 604 inscrits.
La campagne pour le 2nd tour va être très disputée et le résultat très indécis.

 

Canton de Tsingoni (13)

Binômes de candidats Nuances Voix % Inscrits % Exprimés Elus
M. Ben Issa OUSSENI
Mme Fatimatie Bintie Darouchi RAZAFINATOANDRO
BC-UMP 1 777 24,22 37,01 Ballotage*
M. Issoufi HAMADA
Mme Roukia MAHAMOUDOU
BC-SOC 1 178 16,05 24,53 Ballotage*
M. Ibrahim Amedi BOINAHERY
Mme Mdzadze Moilim MROIVILI
BC-UDI 909 12,39 18,93 Non
M. Soilihi Ahamada MADI RACHIDI
Mme Abouchirou MADI SOULTOINI
BC-DVG 730 9,95 15,20 Non
Mme Assimini MADI-MARI
M. Charif SAID ADINANI
BC-DIV 208 2,83 4,33 Non

*Ballotage : le binôme de candidats peut accéder au 2d tour s’il le souhaite.

  Nombre % Inscrits % Votants
Inscrits 7 336    
Abstentions 2 419 32,97  
Votants 4 917 67,03  
Blancs 38 0,52 0,77
Nuls 77 1,05 1,57
Exprimés 4 802 65,46 97,66

Le conseiller sortant de Mtsangamouji, Ousséni Ben Issa réussit son paris en passant en tête avec 37%, suivi par la liste du conseiller sortant de Tsingoni, Issoufi Hamada à 24,5%. L’ancien maire de Tsingoni, Boinahéry Ibrahim se place en position d’arbitre pour départager gauche et droite avec ses 19%. Mais il ne pourra pas aller au 2nd tour.

TME 2015 : Saidali Abdouroi Hamane (Bosphore)

Catégorie : Manager de l’année

Entreprise : Bosphore
Dirigeant : Saidali Abdouroi Hamane
Chiffre d’affaires : 55 000 euros
Date de création : 01 septembre 2010
Nombre de salariés : 4
Secteur activité : restauration

À 33 ans, Saidali Abdouroi Hamane est un homme aux multiples facettes. Outre son restaurant le Bosphore, ce jeune manager est à la tête de Pro’Elec, une entreprise d’installation électrique. Deux casquettes pour deux passions.

Après avoir obtenu son baccalauréat à la Réunion, Saidali part à Lyon pour suivre des cours à l’Afip, un centre de formation professionnelle. Après trois ans et la soutenance de son mémoire, il décroche une maîtrise en informatique, électricité, câblage courant faible-courant fort. Ses parents ne pouvant l’aider financièrement, le manager doit enchaîner les petits boulots pour subvenir à ses besoins et financer ses études.

C’est d’abord en tant que plongeur qu’il apprivoise le métier de restaurateur. Il travaille notamment dans un grand restaurant indien et dans une pizzeria réputée à La Réunion. Un beau jour, alors qu’il entame sa plonge, il est contraint de remplacer le cuisinier absent. Cette première expérience aux fourneaux l’enthousiasme. Plus qu’un job étudiant, il y trouve une véritable passion. Après avoir suivi une formation à La Réunion sur l’hygiène et la sécurité, il s’installe à Mamoudzou pour créer le Bosphore, fin 2010. Une façon pour lui de remercier ce secteur qu’il aime et qui lui a permis de réussir ses études.

Un an après le Bosphore, il crée son entreprise d’installation électrique Pro’Elec. Il est tout récemment à l’origine de la nouvelle poste de M’Tsapéré puisqu’il était en charge de l’électricité, de l’informatique, du contrôle d’accès et des caméras de surveillance. Deux casquettes qu’il assume remarquablement malgré les difficultés quotidiennes. « C’est une fierté car ce sont deux métiers qui me tiennent à cœur », affirme le jeune manager. « Mais la difficulté à Mayotte pour s’approvisionner en matières premières représente un combat quotidien. »

Preuve de son engagement permanent, il est actuellement à Diego pour rencontrer un producteur de fruits et de légumes dans le cadre d’une éventuelle coopération pour l’importation de nouveaux produits dans son restaurant. Le Bosphore mélange trois types de cuisine : la cuisine locale, la cuisine créole et indienne pour le service du midi. Le soir, il s’occupe lui-même des pizzas. Alors qu’il était le chef cuisinier à l’ouverture, son travail d’électricien l’a contraint à engager quelqu’un pour le repas du midi. Pour le déjeuner, le restaurant accueille d’ailleurs une trentaine de personnes auxquelles il faut ajouter une vingtaine de livraisons pour des organismes partenaires comme la Dieccte ou encore la Douane.

Pour satisfaire ses clients, outre la richesse de sa cuisine, Saidali a misé sur un aménagement convivial, spacieux, où les clients peuvent se mettre à l’aise. Il refuse d’être à la tête d’une cantine industrielle. Car malgré la réussite de ses deux entreprises, ce jeune manager n’est pas du genre à s’enflammer. L’objectif reste de maintenir à flot ce qui existe, en assurer la pérennité et le bon fonctionnement. Ne pas viser trop haut pour perdurer. Voilà l’un des enseignements sur lequel semble s’appuyer le prétendant au titre de manager de l’année.

TME 2015 : Aromaoré

Catégorie : Entreprise innovante

Entreprise : Aromaoré
Dirigeant : Hassani Soulaïmana
Chiffre d’affaires : 200 000 euros
Date de création : 2010
Nombre de salariés : 5
Secteur d’activité : agricole

Hassani Soulaïmana baigne dans l’agriculture depuis l’enfance. Il en a fait son métier mais s’est démarqué de ses concurrents en créant de nombreux concepts.

Avant de créer sa société, Hassani Soulaïmana a toujours considéré que les métiers de l’agriculture n’étaient pas assez mis en valeur. Et il savait vers où se diriger pour y remédier. « J’ai longtemps été au côté de mon père, aux champs. J’ai vu le travail que c’était avec ses difficultés, mais aussi et surtout la beauté de l’agriculture. L’idée était de partager ma passion avec d’autres personnes, les locaux comme les touristes. »

En 2010, le Ouanganien crée Aromaoré et réalise des produits agrotouristiques et cosmétiques dont la matière première provient de sa production. C’est la première ligne de produits cosmétiques de Mayotte. Parfums, huiles de massage, huiles de coco, anti-moustiques, confitures, achards… Hassani Soulaïmana propose plus de quinze produits.
En parallèle, il organise dans son exploitation de 4 hectares des journées à thème (journée vanille, journée ylang-ylang, journée cuisine…). Les invités, accueillis par des chants traditionnels prennent un petit déjeuner 100 % local, dégustent jusqu’à cinq plats différents au déjeuner ou encore participent à des ateliers ludiques sur le thème de l’agriculture.
« Les journées de l’agrotourisme ont eu et continuent d’avoir des retombées très positives, se réjouit l’entrepreneur de 28 ans. Ça permet de sensibiliser la clientèle, leur faire découvrir l’agriculture de manière divertissante et de vendre les produits de la marque Aromaoré directement sur place. Depuis que j’ai lancé ce concept, d’autres agriculteurs ont fait de même. Je suis copié, mais je suis fier d’être copié. »

Producteur et commerçant à la fois, Hassani Soulaïmana revient du salon de l’agriculture où il a pu promouvoir ses produits naturels devant près de 700 000 visiteurs, avec l’association Saveurs et Senteurs de Mayotte. Les touristes constituant sa principale clientèle, 95 %, contre 5 % de locaux. L’agriculteur travaille pour gonfler ce chiffre.
Sa dernière innovation résulte d’ailleurs de ce constat. En juillet 2014, il a initié un projet de recherches de développement. Son objectif : créer une gamme de produits susceptibles d’intéresser les Mahorais.

« C’est un travail à long terme, mais j’estimerais que je suis vraiment posé uniquement quand j’aurais conquis les Mahorais », assure Hassani Soulaïmana. Pour la création d’Aromaoré et l’activité qu’il tient tant bien que mal, « je ne me suis toujours pas vraiment remis de la grève de 2011 contre la vie chère. Mais si je suis encore là, c’est parce que mon père m’a inculqué les valeurs du travail et la patience ». Hassani Soulaïmana a reçu le prix national du concours Talents 2011 dans la catégorie « dynamiques rurales », et vient de remporter le concours national « Créadie » de l’Adie [Association pour le droit à l’initiative économique], dans la catégorie développement durable.

 

TME 2015 : Ménage Extra

Catégories : Jeune entreprise

Entreprise : Ménage Extra
Dirigeants : Ousseni Anfiati
Chiffre d’affaires : 5 000 euros
Date de création : 2013
Nombre de salariés : 5
Secteur d’activité : Entretient/Nettoyage

Avec le fort développement de Mayotte, se mettre à son compte et créer sa propre entreprise est sans doute une très bonne initiative. C’est la voie qu’a choisi de suivre Anfiati, avec la création de sa propre entreprise Ménage extra, en novembre 2013.

Âgée de 42 ans et mère de 6 enfants, Ousseni Anfiati est originaire de la petite île de Mohéli. Avec une enfance compliquée et un père très autoritaire qui était chef comptable à la Colas, elle se retrouve contrainte d’arrêter ses études à l’âge de 17 ans en classe de 3ème afin de respecter la coutume selon laquelle les jeunes filles doivent se marier très jeunes.

Arrivée à Mayotte, Anfiati suit des formations, tout d’abord au Greta pendant 3 ans pour la maîtrise du français puis se rapproche de la Boutique de gestion (BGE). Après 10 ans de bons et loyaux services, son responsable ainsi que quelques amies proches lui donnent l’idée de créer sa propre société de nettoyage : « J’avoue que je n’y avais jamais pensé car moi, au départ, je voulais créer un restaurant, mais je n’avais pas les moyens ni l’endroit pour le construire ». Donc l’idée était là, il fallait maintenant la mettre en place.

Anfiati se rapproche de la couveuse d’entreprises Oudjérébou pendant un an pour mieux préparer son projet de chef d’entreprise. Après les conseils, les acquis et l’expérience obtenus lors des formations suivies, elle décide de lancer les démarches pour la création de sa société.
Grâce à l’aide du conseil général et de ses amis proches, « Ménage extra » voit le jour le 13 novembre 2013. « J’ai choisi de nommer ma société ainsi car je fais un travail extraordinaire », dit-elle avec un grand sourire.

Lors du concours « Talents mahorais 2014 » organisé par la Boutique de gestion (BGE) Mayotte, elle reçoit le prix « coup de cœur » de la catégorie « services ». Un prix hautement mérité grâce à son dynamisme et son professionnalisme qui sont ses principales qualités. « Ce prix m’a fait beaucoup plaisir et je ne regretterai jamais d’avoir créé mon entreprise car, au fond de moi, j’ai toujours voulu travailler pour moi et non pour quelqu’un d’autre ».

Bientôt un an d’existence et aujourd’hui son chiffre d’affaires s’élève à plus de 5 000 euros : « J’arrive à bien vivre de mon entreprise avec mes enfants et j’aide aussi ma famille, j’ai mon travail, je me sens bien avec car cela me permet d’oublier tous mes soucis et je prends beaucoup de plaisir », avoue-t-elle. « Si je devais donner un conseil à la jeunesse d’aujourd’hui, je lui dirais de ne surtout pas hésiter et d’oser créer son entreprise parce qu’il existe de nombreuses structures qui peuvent les soutenir et les aider du début à la fin pour la réalisation de leurs projets. Même à ce jour, la couveuse d’entreprises Oudjérébou m’accompagne encore et ils ont toujours répondu présents ».

 

TME 2015 : Rousseau Padial

Catégories : Entreprise innovante

Entreprise : Rousseau-Padial
Dirigeants : Antoine Padial et Serge Rousseau
Chiffre d’affaires : non communiqué
Date de création : 2000
Nombre de salariés : 30
Secteur d’activité : BTP

Cette entreprise de BTP va bientôt lancer une nouvelle tôle dont l’objectif est de réduire de 8 à 10 degrés la température sous le toit.

Les Mahorais pourront bientôt réduire la température sous le toit de 8 à 10 degrés. C’est en tout cas la promesse faite par Rousseau-Padial. L’entreprise de BTP prévoit de lancer bientôt une nouvelle tôle qui proposera une meilleure réflexion de la lumière solaire et donc une meilleure isolation de l’habitat. « Avant profilage de la tôle, nous allons coller une mousse dénommée Mauka Brizz », explique Eric Frémont, responsable du développement de la tôle. « Elle se compose d’un bac de couverture sur lequel est collé en sous face un isolant mince. La feuille métallisée réfléchit une grande partie de la chaleur, issue de l’ensoleillement, vers l’extérieur. La très faible valeur d’émissivité (2 %) du complexe isolant / feuille métallisée explique la réduction considérable des échanges thermiques par rayonnement vers l’intérieur du local. » De plus, cette nouvelle tôle disposera en surface d’une nouvelle gamme de couleurs très claires (exemple : blanc, vert…) permettant d’améliorer encore davantage la réflexion de la lumière solaire.

« Ce nouveau produit permettra de moins faire marcher la climatisation et ainsi de réduire la facture d’électricité », poursuit Eric Frémont. Rousseau Padial promet un prix « raisonnable » pour cette nouvelle tôle. Les clients pourront ainsi bénéficier d’une subvention de l’EDM, à condition que le produit soit posé par un professionnel agréé. Rousseau Padial vend aujourd’hui ses tôles 75 centième (norme européenne) à 18-19 euros le mètre carré.

Créée en 2000 par Serge Rousseau et Antoine Padial, la société emploie aujourd’hui une trentaine de salariés, pour la plupart mahorais. « Pour nos trois équipes de charpentiers, nous avons un responsable mahorais, un responsable malgache et un responsable métropolitain », égrène Eric Frémont. Rousseau Padial possède trois branches d’activité. La société répond à des marchés publics pour la construction de charpentes et de couverture, ce qui correspond à 60 % de son chiffre d’affaires total. Elle commercialise aussi des tôles pour les entreprises et les particuliers (40 % du CA total). Depuis peu, elle vend enfin du bois normé pour la charpente.

« L’entreprise s’est diversifiée par nécessité », indique Eric Frémont. « La Sim et la Smiam, qui étaient de gros donneurs d’ouvrage, ont arrêté de donner du travail pour des PME comme nous. Nous subissons de plus la concurrence de sociétés réunionnaises qui adoptent une politique très agressive sur les prix ». Rousseau Padial a toutefois plus d’un tour dans son sac. Elle travaille déjà sur un nouveau revêtement réfléchissant pour ses tôles.

 

TME 2015 : Centre équestre de Mayotte

Catégories : Entreprise citoyenne

Entreprise : Centre équestre
Dirigeants : Marie Grapin, Romain Chavanis
Chiffre d’affaires :
Date de création : 2002 avec changement de propriétaire le 24 mars 2012
Nombre de salariés : 1
Secteur d’activité : Loisirs

Le centre équestre de Mayotte est une SARL (société à responsabilité limitée) composée de ses deux copropriétaires et un consultant. Heureusement, de nombreux bénévoles de l’Association des cavaliers de Mayotte, qui compte 70 membres, viennent prêter main forte à cette équipe réduite.

Ouvert en mars 2002 à Hajangua, le site de 4 ha appartient à un couple depuis 3 ans : Marie Grapin et  Romain Chavanis, aidés par Alain Chartier, spécialiste d‘élevage de chevaux.

Le Centre équestre a mis une portion de son terrain avec toutes les commodités nécessaires (accès internet, eau, électricité…), pour servir de jardin-potager, à la disposition de Toi-Oussi, une association qui reçoit des handicapés âgés de 12 à 16 ans pour une mise en situation professionnelle, et ce à raison de 3 matinées par semaine.

Ce site ne fait appel à aucuns matériels et matériaux non-écologiques.

Lorsque vous entrez, vous ne voyez qu’arbres et fleurs endémiques, les clôtures ne sont pas en fer et béton mais en bois et roches, les tables et banquettes pour vous accueillir sont en bois recyclé. Vous trouverez du bambou partout ; même les cravaches, qui peuvent être en plastique et caoutchouc ailleurs, sont ici en bambou.

Les copeaux des litières des chevaux sont, après usage, donnés aux proches agriculteurs.

Pour ses actions citoyennes, le Centre équestre a reçu le label « éco-responsable » lors de la remise d’un Trophée aux Champs-Elysées-Paris des mains de Zinedine Zidane le 3 décembre dernier.

Le Centre est ouvert à tous, débutants et confirmés. Le 2ème dimanche de septembre, il offre 200 balades gratuites à poney. Il pratique des tarifs suffisamment bas pour accueillir les scolaires sur une île où les activités encadrées sont encore peu nombreuses.

Les enfants handicapés (“sensoriels”, “moteur“ et “mentaux”) sont les bienvenus ; c’est ce qui a séduit Hirachidine Saindou, champion du monde de kick-boxing, qui est devenu parrain du Centre, Centre qui participe d’ailleurs en ce moment même à l’insertion, sous convention de stage, d’un jeune homme en difficulté.

Le Centre équestre a reçu les 21 et 22 février derniers la visite d’un inspecteur fédéral de la Fédération française d’équitation. Il devrait donc recevoir une nouvelle fois une reconnaissance nationale avec l’obtention du label « Poney-club de France ». Ceci permettrait l’embauche d’un formateur professionnel pour intéresser toute  personne souhaitant rejoindre les secteurs du tourisme, de l’animation ou des soins équins.

Le Centre équestre d’Hajangua est une société de petite taille qui mérite le soutien de tous, tant son importance est grande pour Mayotte.

8 poneys et 1 cheval originaire de Madagascar ne permettent pas d’accueillir les quelque 200 personnes inscrits sur une liste d’attente pour devenir cavaliers d’un jour ou de toujours.

Il faudrait faire venir d’autres chevaux mais cela coûterait 300 000 euros pour le transport.

Le Centre équestre mérite, au moins, vos encouragements. 

Le mraha : plus qu’un jeu, un lien social

En fin d’après-midi, quand la chaleur du soleil mahorais s’est un peu calmée et que les hommes rentrent du travail, certains d’entre eux se rendent à la place de jeux située à côté de la Somaco de Cavani-Stade. Comme tous les jours, les fidèles joueurs de mraha se retrouvent vers 16h30 (après la prière de l’après-midi « ansr »).

« Tous les après-midis, on est là. Jouer nous aide à décompresser après le travail. Je suis un grand admirateur de ce jeu. Au début, je ne faisais que regarder, puis peu à peu j’ai compris les règles et je me suis mis à jouer avec les autres. », confie Foundi, l’un des joueurs les plus fidèles et le seul à avoir accepté de nous parler. Petit à petit, un groupe se forme. Les hommes se saluent et commencent à s’installer. Le jeu n’est pas encore là, mais il faut s’installer pour avoir le privilège de jouer en premier ! L’un des membres du groupe va ensuite chercher le plateau de jeu pour commencer enfin la partie. « C’est un camarade qui l’a acheté dans un atelier. Le prix dépend du menuisier et de la qualité du bois », nous explique Foundi.

Le plateau de jeu, également appelé « bao » en shimaore, sont taillés dans de gros arbres comme le jaquier, l’arbre à pain, le manguier, le baobab, etc. Le bao peut être simple ou avoir des dessins et motifs. Et voilà, la première partie peut enfin débuter.

Le mraha est un jeu pratiqué dans toute l’Afrique, mais avec des règles différentes selon les pays.

Un grand nombre de personnes sont présentes aujourd’hui, mais ça n’est pas toujours le cas : « Tout dépend du temps qu’il fait, mais il y a environ une dizaine de personnes qui sont là tous les jours. Le seul souci qu’on peut rencontrer, c’est quand il pleut. On se dit qu’il y aura pas grand monde alors on préfère rester chez soi. Quand il n’y a pas beaucoup de monde, on s’installe parfois à la terrasse de la boutique juste à côté pour se protéger de la pluie ou du soleil quand il tape trop fort. »

Comme la place de jeu est située juste à côté de la route, les joueurs attirent fréquemment le regard des passants qui s’arrêtent parfois pour y regarder de plus près. Lorsqu’il commence à faire trop sombre, les joueurs s’éclairent grâce au poteau électrique situé à proximité, mais sont néanmoins obligés de s’arrêter à la nuit tombée. Parmi les personnes qui se trouvent autour des deux joueurs, certains attendent leur tour tandis que d’autres sont juste là pour regarder et faire des commentaires. Il ne faut cependant pas gêner les joueurs par trop de bavardage, et éviter à tout prix de donner des conseils sous peine de fausser la partie : « On n’a pas le droit d’aider pour que le jeu se termine au plus vite. Chacun fait ses choix. Bonne ou mauvaise, la décision de chaque joueur lui appartient. »

Une partie dure plus ou moins longtemps en fonction des joueurs. Mais, selon Foundi, tous les joueurs de cette place ont peu ou prou le même niveau ; aucun n’est réellement supérieur à l’autre : « On peut gagner aujourd’hui et être mauvais le lendemain. Je dirais qu’on a le même niveau. Le mraha fait travailler la tête. Il faut trouver la bonne stratégie en faisant des calculs mentaux ».

Le mraha : un moyen d’oublier les soucis du quotidien

Le mraha est avant tout un moyen de décompression et de rencontres. Il permet d’oublier pour quelques heures les soucis du quotidien. Les joueurs sont là pour s’amuser et prendre du plaisir dans un affrontement bon enfant. C’est également l’occasion de faire de nouvelles rencontres. Il s’agit d’ailleurs d’un aspect fondamental de ce jeu : grâce au mraha, des liens se tissent entre les habitants du quartier. Des hommes de toute origine se regroupent dans le but de s’amuser. On retrouve ainsi aussi bien des Mahorais que des Anjouanais, des Comoriens ou des Mohéliens. Tous sont là pour passer un bon moment, sans plus de discrimination. Tout le monde est le bienvenu pour participer à la distraction. »Le mraha permet de se retrouver entre amis. La majorité d’entre nous s’est rencontrée grâce à ce jeu. C’est très important pour nous. Et on ne tient pas compte de l’origine de l’autre. On se rassemble pour jouer et c’est tout. Seuls les alcooliques sont exclus du groupe car on a peur qu’ils gâchent l’ambiance. »

Quelquefois, des compétitions sont organisées pour que chaque quartier puisse rivaliser avec un autre. Il s’agit de petits tournois, juste pour le plaisir. Cependant, n’importe qui ne peut pas y participer, il faut quand même être un bon joueur et se sentir apte à défier les autres. Cela n’est pas encore le cas des joueurs de la Somaco, comme nous le confie Foundi : « Certaines personnes font des compétitions, mais pas nous. Nous sommes encore débutants. On a encore beaucoup de choses à apprendre avant de pouvoir se mesurer à d’autres quartiers. »

Entre stratégie, calcul mental et anticipation, le jeu de mraha est un excellent exercice pour faire travailler la tête. L’aspect mathématique est énormément mis en valeur par les joueurs pour essayer de déjouer les coups de leurs adversaires. La structuration dans l’espace et la gestion des possibilités de déplacements sont également des compétences développées par les joueurs de mraha.

Les joueurs les plus fidèles sentent cependant que ce jeu risque bientôt de disparaître, car les jeunes n’y jouent pratiquement plus. Ils préfèrent les jeux vidéo. Pourtant, promouvoir ce jeu serait mettre en avant la culture et la tradition mahoraise.

Oirdi Anli

 


Les caractéristiques du jeu de mraha


 

Le matériel
Le jeu de mraha nécessite un mancala, plateau creusé de cavités dans lesquelles sont placées des graines (tso) ou des coquillages (makombe), qui servent de pions. On l’appelle parfois « mraha wa tso » (le jeu avec des graines).

 

Le plateau
Parfois appelé tablier ou bao (en shimaore), il se répartit en deux camps de rangées de huit cases pour les joueurs A et B, placés de part et d’autre sur le plateau.

 

Les cases
Le jeu de mraha est composé de trente-deux trous appelés cases, soit seize par joueur, répartis en quatre rangées de huit. La pioche de chaque joueur possède 22 graines. Le jeu nécessite 64 graines (tso). Il se joue à 2 joueurs, de 7 à 77 ans.

 

But du jeu
Pour gagner la partie, il s’agit pour chacun des joueurs de capturer le maximum de graines de la ligne de capture de son adversaire.

 

Fin de partie
Le jeu est terminé lorsque tous les compartiments d’une des lignes de capture d’un joueur sont vides ou ne contiennent qu’une graine et que c’est à son tour de jouer. Une graine ne peut pas se déplacer seule. Une partie de mraha peut durer d’un quart d’heure à plusieurs heures selon le niveau et la réflexion des joueurs. En moyenne, il faut compter une demi-heure. La durée de chaque coup est limitée à une minute de réflexion.

 

Règle
Le jeu se répartit en deux phases (cycles). La première consiste à distribuer (semer) les graines de sa pioche une à une. Et la seconde consiste à réorganiser ses graines afin de récolter le plus possible en capturant le maximum de graines de son adversaire.

 

Règle simplifié du mraha
Une variante, plus simple, de cette règle traditionnelle existe. C’est souvent celle-ci que l’on retrouve décrite à l’écrit, et parfois (rarement) donnée à ceux qui achètent un jeu. Chaque joueur a deux rangées de huit cases devant lui. Le jeu commence avec deux graines dans toutes les cases.

Pour gagner, le joueur doit réussir à enlever toutes les graines de la première rangée à son adversaire. Le premier joueur prend deux pions de son camp dans n’importe quelle case puis tourne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre en déposant une graine par case. Lorsque la dernière graine arrive dans une case pleine, le joueur passe la main à l’adversaire. Celui-ci joue où il veut, mais toujours dans une case de son camp avec au minimum deux pions.

Après être tombé dans une case pleine, en face de la ligne de capture de l’adversaire, le joueur prend ses graines et celles de son adversaire et reprend le jeu toujours dans le sens inverse des aiguilles d’une montre et toujours de son côté. Lorsqu’un des deux joueurs a vidé la première rangée de son adversaire, il remporte la partie.

 

Source : Jeux traditionnels de l’océan Indien
Bruno de Villeneuve, 2ème édition – 2003, Ylang Images, B.P. 1159, 97600 Mamoudzou.

 

Un week-end à Nosy Be : Le Mont Passot

A une demi-heure de Hell-Ville, la capitale, l’on se retrouve aux pieds du Mont Passot. De là, il faut compter une heure et demie de marche pour les amateurs de randonnée, pour atteindre le sommet. Ceci à travers des champs de canne à sucre, les forêts de Ravinala et bien sûr en traversant les lacs volcaniques, dont certains abritent des crocodiles. Un parcours aussi apprécié en quad ou, pour les plus fantaisistes, en moto cross.

Pour les plus hâtifs, le sentier en direction du mont a fait peau neuve, et c’est donc sur une route parfaitement bétonnée que l’on peut atteindre le sommet, en quelques minutes. Avant de profiter pleinement du panorama du Mont Passot, sur cette même piste, une déviation routière et, à quelques mètres, une aire propose une première vue sur l’Ouest de Nosy-Bé. L’on fait face alors à une île mystérieuse.


Au sommet du Mont Passot, de jeunes femmes Sakalaves proposent aux visiteurs toutes sortes d’objets souvenirs.

Les locaux la nomment « Nosy Ratsi », qui signifie « île maudite ». « Dans l’extrême Sud du pays, les « Antandroy », une des 18 ethnies de Madagascar, ont pour coutume d’enterrer les bébés morts-nés sous un baobab, raconte Cleamsy, guide touristique au Royal Beach. A Nosy Ratsi demeure le seul baobab de Nosy-Bé. Alors les Antandroy de Nosy-Bé vont y appliquer leur coutume, mais sans enterrer les corps. Ils se contentent de les jeter dans un grand trou ! On dit que les pêcheurs approchant l’île entendent des bébés crier… Il est strictement interdit d’y aller », conclut-il.

Passée cette parenthèse ténébreuse, place au Mont Passot ! Au sommet duquel Nosy-Bé est percevable en 360°. Un aménagement touristique a été spécialement conçu pour apprécier de la meilleure façon l’ensemble de l’île, mais aussi les îlots avoisinants et, à l’horizon, la grande île de Madagascar. Autour du Mont Passot demeurent six des douze lacs volcaniques que compose Nosy-Bé. Ils font la beauté de ce lieu devenu incontournable.


Même si les nuages ne permettent pas toujours d’observer le « Taratra Maintso », ou rayon vert, le coucher du soleil au sommet du Mont Passot n’en demeure pas moins exceptionnel.

Six lacs parmi lesquels les deux principaux : le lac Ampari-Bé, où une pompe à eau a été installée et alimente la population, et le lac Antsidihy, qui porte le nom du minuscule village adjacent. Au Mont Passot, les visiteurs s’y rendent la plupart du temps en fin de journée pour son coucher de soleil exceptionnel et le fameux rayon vert, « une coloration verte du bord supérieur du disque solaire » au moment où le soleil s’apprête à disparaître. « Un phénomène optique rare ! »

I.M

Édito : 126 candidats pour améliorer l’avenir de 250.000 habitants

Pour pouvoir sillonner le canton, désormais souvent élargi à plusieurs communes, pour accueillir tout ce fervent public, les candidats ont du mobiliser d’importants moyens. Un véritable business s’est développé.

Il faut parfois aller chercher les participants, en bus, donc les louer. Il faut qu’ils puissent s’asseoir, donc louer des chaises à des associations, des privés, des MJC ou des mairies. Il faut ensuite de la sonorisation, base d’un meeting réussi, qui permet à tout le quartier, même les adversaires du voisinage, d’entendre les propos des uns et des autres, de donner la parole aux soutiens divers, aux personnalités « importantes ». Il faut pouvoir enflammer la foule !

En cette saison chaude, même si souvent les meetings se déroulent le soir, il faut prévoir de la boisson. Certains n’hésitent pas à abreuver leurs électeurs potentiels de boissons sucrées, de diverses qualités. D’autres préfèrent s’en tenir à de l’eau, qui désaltère mieux. Mais tout ça il faut le payer…

Il faut aussi les traditionnels et imposants colliers de fleurs. Le jasmin est le premier sollicité. Sur les toits, dans les ruelles, chaque soir, des centaines de petites mains cueillent, remplissent des boites entières, les mettent au frigo, les enfilent ensuite à l’approche du meeting sur des épingles à nourrice pour créer les tampas, ces délicieuses broches fleuries, ou pour confectionner de magnifiques colliers odorants.

On a pu assister cette année à une débauche de colliers. C’est à qui serait le plus recouvert, jusqu’au cou, de ces colliers parfois agrémentés des couleurs de bougainvilliers, ou d’ornements moins naturels. C’était à qui en aurait le plus, comme une promesse de victoire, un signe de popularité indéniable.

Pour la campagne il a fallu réaliser des affiches, des programmes, des tracts, parfois tels des prospectus publicitaires. Des photographes ont été sollicités sur toute l’île, des graphistes, des professionnels ou des amateurs. Des jeunes ont pu faire leurs premières armes, des amis, des enfants passionnés et équipés des logiciels adéquats ont été sollicités. Il a fallu ensuite les imprimer chez l’un des deux imprimeurs de la place.

Tout cela a eu un coût porté par les 126 candidats qui ont investi parfois leurs économies, parfois ont même emprunté, sans oublier quelques dons. C’est pour certains considéré comme un investissement important certes, mais partagé en parts égales entre les deux candidats du binôme, grande nouveauté, ou plus porté par le candidat le plus argenté. Les familles ont là été sollicitées. Et comme tout investissement, il faut qu’il rapporte. Il faut déjà atteindre le minimum de voix donnant droit au remboursement de frais de campagne. Il faut ensuite espérer arriver au 2ème tour, et, pour le meilleur binôme, la victoire est au bout, avec deux fauteuils au conseil général pour les 6 prochaines années.

Pour tous ce sera au moins de la reconnaissance dans le canton, l’image d’un notable qui se peaufinera, quelqu’un avec qui il faudra compter. En attendant de prochaines échéances…

Telle une fourmilière, des milliers de petites mains se sont mobilisées, se sont activées ces dernières semaines, pour apporter leur soutien, leurs compétences, bénévolement, ou contre rémunération. Un véritable business s’est développé sur toute l’île, pour mobiliser les électeurs, traditionnellement plus qu’en Métropole pour cette élection.

Le porte à porte, les affiches collées sur les maisons, sur les voitures, les engagements répétés, les promesses faites, les soutiens affirmés, les familles et les groupes d’amis mobilisés, la sono à fond dans les quartiers le soir en semaine, les enfants qui profitent de cette ambiance de fête pour se coucher plus tard… Toute cette ambiance électorale, cette frénésie va s’éteindre dans une semaine, après un 2ème tour ce dimanche 29 mars. Il y aura comme toujours des gagnants et beaucoup de perdants, des joies et des déceptions.

Il restera alors l’ultime étape électorale, le 3ème tour, avec le choix du, ou de la, président(e). Les alliances, les accords secrets, les promesses, les retournements de situation, les surprises ne manqueront certainement pas.

Alors pourra commencer la véritable mission à laquelle ces concitoyens ont décidé de consacrer une bonne partie des 6 prochaines années : améliorer la situation de Mayotte, de ses habitants, de sa jeunesse, de son économie. Une mission qui influera fortement sur la vie quotidienne de 250 à 300.000 habitants de l’île. Une mission de la plus haute importance, dans une île en pleine évolution, pour laquelle les candidats sollicitent notre vote.

Laurent Canavate

Appel à projet pour lutter contre la délinquance

La mairie de Mamoudzou a émis un appel à projets mercredi, visant à endiguer la violence juvénile.

S’inscrivant le cadre des fonds interministériels de prévention de la délinquance hors vidéosurveillance (FIPD), l’initiative vise à mettre en place avec des structures partenaires, un programme d’action à la prévention de la radicalisation, à l’attention des jeunes exposés à la violence, à améliorer la tranquillité publique et la prévention des violences faites aux femmes.

Les projets proposés doivent répondre à plusieurs critères comme l’existence de problèmes de délinquance importants, avérés ou potentiels sur le territoire de l’action projetée. Ils seront cofinancés. La subvention ne peut excéder 50% du coût de l’opération. Pour les envois de dossier, contactez la coordinatrice du CLSPD qui vous accompagnera pour la saisie extranet ainsi qu’au dépôt de votre demande.

Rama Ramlati – tél : 06 39 68 69 34 – r.ramlati@mairiedemamoudzou.fr.

Le dossier complet doit parvenir au plus tard le vendredi 15 avril 2015, au bureau 330, 1er étage de l’hôtel de ville de Mamoudzou. Tout dossier arrivé hors délai sera rejeté.

 

   

 

 

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Vol de scooter avec violence

Un vol avec violence d’un deux-roues s’est produit hier après-midi au niveau du supermarché HD à Kawéni.

Le scooter a été rapidement retrouvé par les forces de l’ordre qui n’ont néanmoins pas pu mettre la main sur les deux voleurs toujours en possession des effets personnels de la victime.

Le propriétaire de la motocyclette, âgé de 21 ans, souffre de plaies à la nuque et de douleurs au dos et reste sous le choc. 

Il dit pouvoir reconnaître ses agresseurs, l’enquête est en cours.

 

   

 

 

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Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes