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Justice. Smart, la sentence est tombée

La décision du tribunal administratif a été rendue publique il y a quelques minutes de cela. La société Smart est priée, sous un délai de 30 jours, de quitter les infrastructures du port de Longoni.

Le délibéré, ordonnant cinq articles, stipule notamment une amende forfaitaire de 5000 euros par jour d’occupation supplémentaires et valide, par la même occasion, la possibilité à la société MCG, de recourir aux forces de l’ordre pour motif d’expulsion si cela s’avérait nécessaire.

« Nous sommes soulagés » 
Précisant qu’il s’agit d’une grande étape, la direction de la MCG est heureuse que ses statuts de délégataire ET manutentionnaire aient été reconnus par l’arbitrage du tribunal concerné. Souhaitant avant tout retrouver une sérénité dans l’exercice des activités du port, Madame Nel rappelle qu’il n’a jamais été question d’éviction de la Smart et réaffirme son souhait de garder « la porte de la MCG ouverte » concernant ses propositions de réembauches.

« Déçus et sidérés » 
C’est en ces termes que s’est exprimé, à chaud, Ahmed Touleib, membre du comité de pilotage intersyndical de la Smart. Rappelant l’importance d’agir avant qu’une quelconque décision du personnel ne soit prise, une réunion extraordinaire se déroulera à 17h, ce jour même, avec les 14 autres membres du comité. Par ailleurs, une demande de table ronde urgente a été formulée auprès du Conseil Départemental après contact et échange avec la Direction du Port.

MLG

Edito. Ce que j’en pense … Mayotte grandit …

En ce que cette départementalisation représentait la promesse de l’État à une partie de sa population, cette promesse tenue faisait honneur aux hommes politiques, et rendait hommage à tous ceux qui s’étaient longtemps battus pour cet idéal républicain. “Et maintenant ?…», titrait déjà Mayotte Hebdo au lendemain de cette érection. Mayotte a continué à grandir, au rythme de sa population qui a explosé, qui explose. Les cases sont devenues étroites, des étages parfois brinquebalants sont apparus sur les toits des maisons, puis d’autres étages, pour essayer de loger tout ce monde, souvent sans respect des règles d’urbanisme, anarchiquement, dangereusement. Des bidonvilles ont surgi, et s’agrandissent chaque jour. Des collines, des forêts sont rasées pour les accueillir, des tortues braconnées pour nourrir cette population. Les écoles n’ont pas été construites en temps et en heures, faute de prévoir, d’organiser, faute de foncier propre ou de moyens financiers, et aujourd’hui les enfants se serrent dans des écoles, des collèges et des lycées surpeuplés, malgré les efforts déployés. Les projets n’avancent pas au rythme qu’il faudrait, les dossiers trainent, faute de dirigeants et de cadres suffisamment compétents et/ou efficaces, à cause d’agents embauchés massivement, payés parfois royalement et qui aujourd’hui empêchent les administrations de fonctionner normalement, paralysant l’île et tous ses espoirs. Mayotte grandit, les ruelles deviennent plus étroites, au rythme des bus qui s’agrandissent. Les rues s’embouteillent au rythme des nouvelles immatriculations quotidiennes. Et la situation empire, les problèmes s’accumulent : clandestinité massive, délinquance, violence, pression irréversible sur les forêts, sur le lagon, générations sacrifiées sur les bancs de l’école, chômage massif faute de développement économique, intégrations dans les fonctions publiques sans concours, sans le niveau, embauches de complaisance dans les collectivités locales, jusqu’à n’en plus pouvoir, jusqu’à devoir taxer très fortement tout ce qui rentre au port, jusqu’à rendre la vie très chère, jusqu’à faire exploser les impôts locaux… La coupe est pleine et déborde. Et aujourd’hui, ce n’est plus l’argent du sirkali qui paye…

Aujourd’hui ce n’est plus “gratuit”. Seul le travail payera ! Mayotte grandit, vite, très vite, trop vite peut-être ?… Les urgences s’amoncellent et se mêlent aux problèmes graves. Il faudrait pouvoir tout remettre à plat et repartir sur des bases saines, mais ce n’est pas possible. Alors il faut beaucoup d’énergie, d’intelligence, de force pour démêler l’écheveau de ces problèmes, pour essayer de les résoudre un par un. Il faut une vision claire, beaucoup de courage pour reconnaître les problèmes d’abord, leurs causes, et les affronter ensuite, en trouvant des solutions adéquates. Il faudrait pouvoir avancer sur tant de fronts en même temps… et l’urgence le nécessite. Certains enfants ne mangent que la Pars et dorment en classe, d’autres caillassent les pompiers, les forces de l’ordre et les citoyens innocents… Beaucoup vivent comme en prison, derrière les barreaux sécurisants de leurs maisons déjà violées. Il faudrait beaucoup de bonnes volontés, de compétences, de sérieux, de dévouement à la cause du développement harmonieux de Mayotte. Mais il n’y a plus de place dans les bureaux climatisés, et certains sont même mis au placard. Trop ne pensent qu’à leurs pouvoirs, à leurs titres ronflants, leurs salaires, leurs avantages et quelques voyages grappillés de-ci de-là, sans même penser à ce qu’ils apportent à Mayotte, à leurs devoirs, à leurs obligations de résultat, à leurs électeurs, aux chantiers qu’ils doivent faire avancer. Trop peu sont réellement actifs, efficaces, vraiment honnêtes par rapport à leur travail. Le défi est énorme, et Mayotte grandit, chaque jour. Et les urgences sont toujours plus criantes. Des dossiers avancent, avec de belles surprises parfois, des situations s’améliorent, des bâtiments sortent de terre, mais si peu au regard des besoins de plus en plus criants, au regard des nouveaux problèmes qui apparaissent. Pour rattraper le retard, il faut aller plus vite, être plus actif. Il faut gérer les équipes plus efficacement, les mobiliser plus, mieux. Lorsque le bateau prend l’eau, en plein océan, il faut en urgence le vider, mais aussi que d’autres réfléchissent pour le réparer. Il faut la volonté, mais aussi les compétences et les moyens nécessaires. Et pour tenir le coup dans ce moment difficile, il faut des dirigeants qui donnent de l’espoir, qui fassent rêver à un avenir meilleur, qui nous donnent du courage. Mayotte arrivera-t-elle à passer ce cap difficile ? Les dirigeants arriveront-ils à redresser la barre, à travailler ensemble, avec leurs équipes (re)mobilisées pour Mayotte, ou alors continueront-ils à laisser aller tranquillement, voire à tirer la couverture à eux, au risque de tout déchirer ? En tout cas Mayotte grandit et le challenge est là.

Laurent Canavate

Politique. Le grand retour pour Mansour ?

Figure parmi les fondateurs du Rassemblement pour la République à Mayotte, le parti fondé par Jacques Chirac au plan national, Mansour Kamardine n’a jamais dérivé d’un iota par rapport à sa ligne politique. Député de 2002 à 2007, l’ancien parlementaire a disparu peu à peu du champ politique depuis, malgré deux candidatures aux législatives de 2007 et 2012. Comme le général De Gaule en son temps, il a effectué cette traversée du désert sans perdre espoir de mener le 101ème département vers une plus haute destinée. Pour autant, même si l’avocat est favori pour la course à la présidence, rien n’est joué, puisque 5 ou 6 autres candidats pourraient se présenter. Toutefois, aucun ne peut se prévaloir d’un mandat parlementaire “actif”, comme celui de Mansour Kamardine, avec des avancées importantes pour Mayotte, comme l’abandon de la polygamie, le statut départemental, la réforme du statut personnel et le passage au droit commun, ce qui le positionne comme favori pour la direction du parti. Lors de son point presse, Mansour Kamardine a pointé du doigt les divisions politiques de son camps et s’est présenté en rassembleur, avec comme première priorité de formuler un projet politique clair qui permette de dessiner le visage de la droite mahoraise. “Malgré nos divisions internes, nous sommes la seule formation politique organisée”, a-t-il rappelé. Il promet que s’il est choisi par les militants adhérents pour conduire le parti, “tous les sujets seront soumis à débat et au vote”, en cohérence avec le mouvement au niveau national. Il défend le droit pour les militants de formuler “une critique utile dans la construction”. Pour lui, l’enjeu de cette élection interne est de “renforcer l’unité du parti”, aussi s’est-il refusé à toute manoeuvre de dénigrement. Luimême s’engage à se rallier derrière un de ses “concurrents”, s’il ne l’emporte pas le 31 janvier prochain. Seuls les adhérents à jour de leur cotisation pourront voter pour cette élection en interne qui se déroulera le 31 janvier 2016. Elle se fera sur deux tours le même jour dans 5 à 6 bureaux de votes répartis sur le territoire. Ces derniers seront communiqués aux adhérents.

A.T.

Le ministère des Outre-mer s’engage contre l’illettrisme

En 2012, cette situation concernait 7 % de nos compatriotes de l’hexagone soit près de deux millions et demi d’hommes et de femmes. Dans les départements d’outremer, cette proportion peut-être deux à trois fois plus élevée. À Mayotte, la part des jeunes en difficulté est de 75 % en ce qui concerne la maîtrise des apprentissages fondamentaux de la langue française selon la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance de l’Éducation nationale. C’est le plus mauvais résultat des 101 départements.

La convention signée avec l’ANLCI s’articule autour de deux axes à savoir la mesure de l’illettrisme et sa gouvernance et la prévention et la lutte contre l’illettrisme. L’ensemble des mesures qui seront déployées va permettre d’améliorer les conditions d’accompagnement et de réduire de manière significative le nombre de jeunes et d’adultes ultramarins en situation d’illettrisme.

La ministre a beaucoup insisté sur l’importance de la mobilisation collective de tous les acteurs publics ainsi que des partenaires sociaux et des entreprises. Elle a également mis l’accent sur l’importance de la prévention, sur l’innovation et sur l’expérimentation qui permettent par des outils pédagogiques performants de favoriser et d’optimiser le transfert de connaissances. “La convention signée ce jour concrétise l’action du ministère en matière de politique de lutte contre l’illettrisme et s’inscrit dans le cadre des priorités nationales engagées par le gouvernement”, assure le ministère.

Le déficit départemental court à nouveau

Ce matin il a donc été question de budget, un sujet plus que sérieux traité par la commission finances, développement économique et touristique avec à sa tête Ben Issa. Celui-ci a d’ailleurs expliqué en parlant du déficit budgétaire qu’“on ne cache pas une maladie”. Le budget du Conseil départemental est effectivement dans le rouge. En introduction, le président du conseil départemental a avoué avoir trouvé un “trou” de 61,5 millions d’euros dans les caisses. Il a en effet réalisé un audit financier du département dans les mois qui ont suivi son élection. Le déficit actuel résulte de deux facteurs. D’une part, l’ancienne gouvernance a surestimé les crédits liés à la dotation globale de fonctionnement (DGF) qui a diminué, après le passage à la réforme sur la fiscalité locale de 2014, “facteur aggravant” du déficit du CD. D’après M. Ramadani, ce sont 20 millions d’euros par an, tout de même, qui ont été ajoutés en trop en recettes prévisionnelles, résultat, 40 millions d’euros qui seront rayés de la ligne des recettes en fonctionnement. D’autre part, le président a évoqué la “dérive budgétaire des dépenses de fonctionnement”, une allusion à peine voilée à ses prédécesseurs, qu’il affuble d’une “gestion insatisfaisante des effectifs, emplois et compétences”. S’il faut admettre que depuis son élection, de nombreux contrats en CDD conclus fin 2014 par la précédente équipe ont été stoppés sans ménagement, ce qui est plutôt positif puisque cela va dans le sens d’une gestion plus saine, de nombreuses embauches ont été réalisées par la nouvelle équipe, pour lesquelles il s’agit de récompenser les fidèles lors des dernières élections. À cela il faut ajouter les compensations financières dues à la Chambre de commerce et d’industrie pour la perte de la délégation de service public sur le port de Longoni. De ce fait le président a proposé de voter un budget en déséquilibre pour 2015.

“Efficacité et rigueur” À l’issu de cet amuse-bouche financier, l’ancien président Zaïdani à souhaiter poursuivre les débats en s’attaquant directement au Rapport n°2015-002337 relatif à la Décision Modificative. D’abord approuvé par le silence des élus, des voix se sont ensuite fait entendre en disant que par souci de compréhension et de facilité il valait mieux suivre l’ordre du jour pré établi. Ces voix teintées de “républicanisme” ont trouvé leur écho dans l’oreille du Président Ramadani qui a donc mis aux voix l’examen de la trentaine de rapports prévus à l’ordre du jour. Ils ont tous été votés à l’unanimité, sauf un qui a été marqué par l’abstention de Daniel Zaïdani et la fameuse DM (décision modificative) pour laquelle les centristes ont fait bloc en s’abstenant de voter également. Une abstention qui n’aura pas empêché le vote de ce rapport, mais qui aura eu pour effet l’inscription d’une motion. Cette motion indique que les élus de Mayotte attirent l’attention de l’État sur les difficultés à mettre en place le plan CPER sur la période 2015-2020, compte tenu des difficultés budgétaires rencontrées actuellement, demandant ainsi son réexamen. Volontaire, le président Ramadani a indiqué qu’il sera “amené à saisir les plus hautes autorités de l’État afin de faire valoir les intérêts de Mayotte”. Tout en ajoutant que “dans le même temps, des mesures vont être prises”. Fin novembre en effet, il compte mettre en place le nouvel organigramme, avec moins de direction générale adjointe et une vingtaine de directions de services. Après le terme de “transparence”, Le président du département a évoqué “l’efficacité et la rigueur” quant à la réorganisation des services.

 


 Le déficit du CD peut-il nous faire perdre les fonds structurels ?

La fragilité des finances départementales pourrait impacter ses capacités de financement dans le cadre du Contrat de plan État région. C’est en tout cas la thèse défendue par le groupe centriste du CD (dont Ahmed Attoumani Douchina et Daniel Zaïdani font partie). Selon ces derniers, le vote en déséquilibre du budget pourrait augurer d’une “difficulté majeure d’honorer la participation du Département aux projets de cofinancement dans le cadre du CPER 2014-2020. Au total ce sont 700 millions d’euros engagés par les partenaires. Or, en cas de défaillance de la collectivité dans certaines actions, les autres partenaires, Etat et surtout Europe, pourraient se désengager à leur tour, faisant perdre à Mayotte le bénéfice de ces fonds-là. Ce ne serait pas la première fois que les collectivités perdent le bénéfice de cofinancements à cause de problèmes de trésorerie. Ce sont aussi les organismes de crédits qui pourraient ne pas soutenir les grands projets structurants du territoire. Au final, comme en 2011, ce serait la confiance dans la capacité du département à rembourser ses créanciers qui pourrait être affectée… Ce scénario pessimiste n’est pas d’actualité pour l’heure. Néanmoins, il pose un défi à l’équipe actuelle, celui de maîtriser les dépenses de fonctionnement et d’éviter de nouveaux dérapages budgétaires en 2016 et 2017, sans quoi la capacité d’investissement de la collectivité pourrait être compromise.


 

La grève générale n’aura pas lieu ?

La réunion du 29 septembre dernier leur est restée en travers de la gorge. Aujourd’hui à 7h, ils seront donc regroupés devant le vice-rectorat à l’appel des syndicats enseignants SNU ipp et SNES , mais regroupés sous la bannière de la FSU (Fédération syndicale unitaire). CGT, CFDT, ou encore FO de Mayotte soutiennent ouvertement le mouvement de grève.

En cause : des revendications non écoutées, selon les différents syndicats, avec en tête de liste le taux d’indexation des salaires des professeurs (40 % à Mayotte contre 53 % à la Réunion par exemple), sur lequel le gouvernement s’était engagé à discuter en 2013, dès qu’une étude sur le coût de la vie à Mayotte serait publiée. Discussion qui n’est plus à l’ordre du jour. “La réunion du 29 septembre a vu la clôture pure et simple de cette possibilité, explique Rivomalala Rakotondravelo, secrétaire général du SNUipp et cosecrétaire de la FSU Mayotte. Nous demandons que les discussions restent ouvertes dès que les données de l’étude seront publiées.”

Également, la mise en place d’un dispositif exceptionnel de reclassement des anciens instituteurs de la collectivité départementale de Mayotte (CDM) fait partie des attentes : “Les professeurs de la CDM se sont battus pour faire partie de la fonction publique. Ils y sont arrivés, mais leur ancienneté n’a pas été prise en compte, reprend le responsable. Nous demandons à ce qu’elle le soit enfin.”

Une grève durable ?

Reconductible, quelle que soit la participation d’aujourd’hui, la grève pourrait se poursuivre : “Cette possibilité est réelle et déjà engagée, reprend le délégué. À moins que nos demandes soient prises en compte, la mobilisation se poursuivra.” Quoi qu’il en soit, dans les rangs syndicaux, beaucoup espèrent du changement. Cette fameuse réunion a en effet suscité la déception, mais aussi la colère : “Nous nous sommes retrouvés face à des réactions méprisantes envers la fonction publique de Mayotte”, commente pour sa part Ousseni Balahche, de la CFDT. Nous soutenons cet appel à la grève pour demander réparation et que les agents de Mayotte soient considérés comme tout autre agent de la fonction publique française.” Et d’ajouter : “Si la participation est bonne, si les agents montrent leur volonté, alors nous mettrons tout en oeuvre pour mobiliser les énergies.”

Ras-le-bol général

Car se greffent par dessus un ras-le-bol général, et la possibilité que ce mouvement débouche sur une grève plus massive et générale. Il se murmure d’ailleurs que d’autres administrations pourraient rejoindre le mouvement des enseignants pour appeler le gouvernement à du changement.

À plus long terme, FO Mayotte confie réfléchir à la possibilité d’une grève réunissant public et privé. Une idée qui rôde aussi au SNUipp, pour qui une grève de plus grande importance n’est pas à exclure dans les semaines à venir.

G.V

Les étudiants se révoltent

Ce courrier, rédigé par le président de l’association des étudiants du centre universitaire (A.E.C.UM), faisait état des problèmes de transport scolaire que rencontrent les étudiants. En principe, dans un département, les étudiants ne sont pas bénéficiaires du transport scolaire, ce service étant réservé aux élèves du secondaire. Les étudiants doivent donc emprunter les transports en commun pour leurs déplacements quotidiens. Mais étant donné qu’à Mayotte il n’y a pas de transport en commun, le conseil départemental, à l’époque de la création du Cufr de Mayotte, avait mis à disposition des étudiants le service de transport scolaire comme solution de secours en attendant qu’un service de transport en commun ou service de transport étudiant voie le jour. Sauf que depuis l’ouverture du Cufr en 2011, aucune solution n’a été mise en place. N’ayant pas les mêmes horaires de cours que les élèves du secondaire, les horaires de ramassages du transport scolaire sont inadaptés aux horaires de cours des étudiants, qui sont donc contraints de s’adapter aux horaires d’ouverture et de fermeture du collège de Dembéni, l’établissement scolaire le plus proche. Jusqu’à l’année dernière, un service de ramassage était mis en place à 11h pour les élèves du collège/lycée de Bandrélé et étudiants du Cufr. Ce dernier permettait de désengorger les bus du matin, mais également permettait aux étudiants qui commencent les cours plus tard d’avoir plus de confort. À leur grande surprise, ce service a été supprimé. “Les horaires de ramassage scolaire nous placent en situation de handicap pour notre réussite. Vous le savez mieux que nous, un étudiant contraint de se réveiller à 3h45 du matin tous les jours pour commencer les cours à 8h ou 10h n’aura jamais les mêmes chances de réussite qu’un étudiant qui se réveille à 5h45. Ces horaires sont très durs pour nous et d’ailleurs nous constatons que depuis plusieurs années, les étudiants désertent les premiers bus assurant le ramassage scolaire de 5h au profit de bus qui passent plus tard dans la matinée”, indique Saïd Abdallah S. Mohamadi, président de l’association. Cette année le nombre d’élèves à transporter est trop important : 1117 étudiants inscrits et 5 en attente. Actuellement 65 étudiants sont adhérents à l’association. “Tous les jours, nous rencontrons des problèmes de place dans les bus. Par exemple tous les matins à Kahani, nous sommes obligés de nous bagarrer avec les élèves du collège et lycée de Dembéni pour espérer avoir une place dans les bus à destination de Dembéni. » Ses bousculades se font sous les yeux des médiateurs et chauffeurs de bus sans que personne ne réagisse. Il arrive fréquemment que des étudiants du Cufr soient descendus des bus par les chauffeurs et médiateurs au profit des élèves, car selon eux nous ne sommes pas prioritaires. Tous les matins, ses mêmes étudiants se retrouvent bloqués à Kahani sans qu’aucune solution ne leur soit proposée. Cette situation se répète également au collège de Dembéni les après-midi”, ajoute le président. Il existe aussi un problème de bus le jour du samedi. Depuis que le collège de Dembéni n’ouvre plus le samedi, les bus qui se rendaient là-bas n’y vont plus et cela engendre un souci de plus qui affecte surtout les élèves du sud. Et ce ne sont pas que les problèmes de transport scolaire qui touchent les étudiants, car ils subissent aussi des agressions. Depuis la rentrée, 15 agressions ont été recensées. 6 agressions physiques avec substitution de bien sur Dembéni dont une agression inquiétante, 5 (intimidations) menaces à l’arme blanche avec substitution de bien sûr Kahani. “2 groupes de jeunes armés de couteau et chombo composés de 3 à 5 membres agressent les étudiants qui descendent prendre le bus au collège de Dembéni. Parfois positionnés sur les escaliers, à proximité du rond-point d’Iloni, et au niveau du virage à proximité de l’auto-école du lagon… Un nouveau phénomène qui devient de plus en plus inquiétant, les filles sont également prises pour cible”, explique le président. Une première explication se dégage de toutes ces agressions : la non-utilisation de l’arrêt de bus du Cufr. Cette année très peu de bus montent la pente. Pas de ramassage d’étudiants entre 12h30 et 17h45. Les étudiants étant tous obligés de descendre prendre le bus au collège, ils deviennent automatiquement des cibles potentielles pour les agresseurs. Étant donné qu’il y a beaucoup de raccourci, chemin et ruelle entre le Cufr et le collège de Dembéni, il est très facile pour les agresseurs de commettre leurs méfaits et de s’évaporer dans la nature. Une grève illimitée dans la semaine du 12 octobre Afin de trouver une solution à toutes ces problématiques, une réunion s’est donc déroulée au centre universitaire en présence M. Coget, DGS du Cufr, de M. Mohamadi, président de l’association des étudiants et de M. Morel, responsable d’exploitation de la société Matis (le conseil départemental ne pouvant pas être présent, a été représenté par M. Morel). Les étudiants revendiquent la mise en place de ramassage le matin, partant des villages de Mayotte vers le Cufr à 7h et 11h30, et l’après-midi, partant du Cufr aux villages des Mayottes à 12h30, 15h30 et 17h45 (aujourd’hui seuls les ramassages de 7h et 17h45 existent). À noter que la préfecture n’a pas répondu au courrier des étudiants. À l’issue de la réunion, un devis Matis sur le coût du fonctionnement a été transmis au conseil départemental pour validation ou refus des revendications. S’il ya validation, le mouvement de grève des étudiants annoncés sera supprimé, et s’il y a refus, le mouvement aura lieu. Une éventuelle manifestation dans les rues, devant la préfecture, dont le conseil départemental ne sera pas exclu. “Si nos revendications ne sont pas prises en compte rapidement, dès la semaine du 12 octobre 2015, nous déposerons un préavis de grève illimité. Nous inviterons également l’ensemble des usagers du transport scolaire (à savoir les élèves du secondaire) à nous rejoindre puisqu’eux aussi rencontrent quasiment les mêmes problèmes que nous. L’éventualité de barrages dans les rues de Mayotte ne sera pas à exclure… On espère que cette fois-ci les élus vont prendre au sérieux la menace et qu’ils vont donner suite à nos revendications”, souligne-t-il.

Oirdi Anli

Plus d’explications sur le séisme de la nuit

La terre a tremblé à Mayotte la nuit de jeudi à vendredi. Vers 0h47, des secousses ont été ressenties avec un séisme de magnitude 4,6 sur l’échelle de Richter. L’incident a eu lieu à 80 km de Mamoudzou. Le séisme a frappé sur l’archipel des Comores, à 12 km de la pointe sud d’Anjouan. Les 15 km de profondeur font de ce « spasme » « un évènement tout à fait classique à Mayotte » déclare Pascal Puvilland, directeur du BRGM, le bureau de recherche géologique et minière. Ce séisme a engendré plusieurs répliques (tremblement de terre qui a lieu après un séisme majeur), la première a donc été retenue à 1h47, la seconde 30 minutes plus tard et la dernière a eu lieu vendredi matin à 6h40. Les zones sismiques sont classées de 1 à 5, Mayotte a un risque moyen puisqu’elle est classée au niveau 3. Chaque zone à des codes européens qui imposent des normes. Par exemple, lors d’une construction publique, le BRGM est appelé afin de procéder à une étude sismique. « Rééquilibrage de plaques » Ce type de tremblement de terre est normal et courant dans la région, « c’est en fait une sorte de rééquilibrage, un déplacement des plaques africaines et malgaches » explique le directeur du BRGM. Lorsque celles-ci bougent, elles créent un rééquilibrage de croûte Lugovenko, un astrophysicien russe a découvert qu’il existe un rythme quotidien respiratoire. La respiration est calme pendant la nuit. Puis quand la Terre fait sa rotation vers le soleil levant, le schéma particulier et l’amplitude de ce jour-là déclenchent une sorte de vague autour de la terre, qui varie progressivement en fonction d’autres influences comme les taches solaires, les perturbations météorologiques, les tremblements de terre et l’activité humaine. Nous pouvons donc en conclure que la terre va bien, elle respire ! Cependant, ce tremblement replonge les habitants dans les mauvais souvenirs de septembre 2011 avec un séisme de magnitude 5 sans gros dégâts, certes, mais marquants les esprits…

Marine Henquenet

Social. Petite enfance, mais grande problématique

Le thème de la conférence d’hier, le handicap, était débattu avec un invité particulièrement attendu dans la MJC de Mtzamboro dès 8h du matin. Marcel Rufo est en effet un pédopsychiatre de renommée nationale, régulièrement invité dans les journaux télévisés nationaux comme expert. Il est l’auteur de nombreux ouvrages de psychologie consacrés à l’enfance et à l’adolescence. Face à un public composé en grande majorité de professionnels de la petite enfance, sagesfemmes, éducatrice de jeunes enfants, enseignants spécialisés, psychologues scolaires, il a abordé la spécificité du cas mahorais, qui est selon lui “une chance”. En effet, d’après lui la démographie généreuse de Mayotte donne l’opportunité d’obtenir plus de moyens. De fait, selon les chiffres statistiques de l’ARS-OI pour 2014, il y a une densité de sages-femmes beaucoup plus élevée à Mayotte qu’à La Réunion et en métropole, avec 90 sagesfemmes pour 100 000 habitants, contre 45 et 31 respectivement à La réunion et en métropole. En revanche, là où le bât blesse dans le 101ème département, c’est pour l’accueil des enfants handicapés. Il n’existe quasiment aucune structure pour leur prise en charge et très peu de lits en milieu hospitalier. Ainsi, le Statiss 2014 relève qu’il n’y a aucune place en établissements spécialisés à Mayotte pour les polyhandicapés, les déficiences psychiques, les déficiences motrices, qui sont malgré cela très nombreuses à Mayotte. Un fardeau que les parents supportent seuls ou dans la solidarité intrafamiliale. Pourtant le handicap est bien présent à Mayotte et même renforcé par les contingents de handicapés venant du territoire des Comores qui imaginent une vie plus facile pour les invalides à Mayotte. Le taux d’équipement global en établissements pour enfants handicapés est ainsi de 0,9/1000 à Mayotte, contre plus de 5 à La Réunion et 6,5 dans l’Hexagone. Pour autant les choses sont en train de changer avec la mise en place du Centre d’action médicosocial précoce. Cet établissement, fonctionnel depuis seulement 2 mois et pas encore inauguré est chargé de la prise en charge précoce des problématiques de handicap chez les enfants âgés de 0 à 6 ans “6000 grossesses non suivies à Mayotte chaque année” Les intervenants ont insisté sur les difficultés inhérentes au territoire, telles que le dépistage et le suivi pour des grossesses, qui arrivent pour 70 % des femmes dans ce cas, à l’hôpital après le 7ème mois. Ce qui empêche la détection de maladies génétiques, comme la trisomie 21ou de pathologies graves. Au final, les femmes sont dans l’obligation d’accoucher alors qu’elles auraient pu mettre un terme à la grossesse dès le 3ème mois, si elles s’étaient fait dépister à temps. C’est bien entendu la situation de nombreuses femmes en situation irrégulière. Les personnels de la Protection maternelle et infantile témoignent que ces publics à risque constituent 80 à 90 % des femmes enceintes suivies en PMI. De fait elles engorgent les services. Or, la mission de la PMI est “d’accueillir et d’orienter”, comme le rappelle Mohamed El-Amine, directeur général adjoint à la solidarité et au développement social du conseil départemental. Marcel Rufo a insisté dans son discours sur les progrès en cours, “il y a tout à construire”, que sur les défaillances, notamment en personnels formés. Selon lui, le fait que Mayotte soit la 1re maternité de France, “c’est une chance, car il y a tout à installer”. Il y a par exemple un projet de création de crèche à Mamoudzou pour les enfants handicapés.

Adrien Theilleux

Majicavo : une prison ultra surveillée

Maintenant leur revendication quant au souhait de bénéficier de la prime annuelle de 12 000 euros, les agents pénitentiaires de Majicavo, positionnés à l’entrée de la prison, ont continué leur action de blocage avant l’arrivée des forces de l’ordre. Prenant cela comme une seconde et évidente provocation de la part de leur directeur, Monsieur Pascal Bruneau, c’est avec colère que les manifestants ont vu arriver en début d’après-midi un impressionnant dispositif de la Gendarmerie Nationale, venu là pour lever le barrage mis en place le matin même.

Pour rappel des faits, outre le motif premier et majeur de bénéficier de leur prime, les agents pénitentiaires avaient été outrés quant à la réaction de leur directeur, la semaine passée, qui avait adressé un doigt d’honneur en réponse aux sifflements des grévistes. Des excuses de la part de l’intéressé avaient été présentées à l’issue. Dialogue rompu avec la direction général Après l’intervention de la brigade mobile, qui aura duré une demi-heure, c’est au contact de la vingtaine de grévistes que le directeur adjoint est venu pour dialoguer.

Durant cet échange, les manifestants ont exprimé trois de leurs conditions demandant l’exclusion de la présence de leur directeur dans une quelconque négociation, l’autorisation a un détachement de pénétrer dans la maison d’arrêt et enfin le départ immédiat des forces de l’ordre. Selon Monsieur Harasani Toumbou (secrétaire général adjoint ID-FO), une proposition, dans un futur très proche, de vidéoconférence entre les représentants syndicaux et la direction interrégionale basée à la Réunion a été faite. Vers 17h, le dispositif de protection, composé d’une soixantaine de gendarmes mobiles, a été levé.

MLG

MCG investit dans l’environnement

Des réflexions sont en cours concernant la réhabilitation de la mangrove, avec la mise en place de sentier botanique ou de maison de la mangrove, l’objectif étant d’adopter une politique de conservation et respect de l’environnement. “Si l’heure est à la réflexion, l’inscription de MCG au BGCI est une étape significative puisque cet institut est le seul consortium de jardins botaniques au monde dédié à la conservation de la biodiversité, avec plus de 500 membres à travers la planète”, explique l’entreprise. Un tiers des espèces y sont répertoriées et l’institut entend protéger les 80 000 espèces estimées menacées d’extinction, en fédérant les entreprises soucieuses de conserver cette biodiversité, par la création de jardins botaniques. Greenwashing pour certains, réelles intentions pour la préservation de l’environnement pour d’autres, quoi qu’il en soit cette initiative sera intéressante à suivre dans un territoire où la mangrove joue un rôle primordial dans l’équilibre de la biodiversité mahoraise.

Convention partenariat sécurité

C’est au nom du préfet que Madame Ghilbert-Bezard (sous-préfète, directrice de cabinet du préfet de Mayotte) a exprimé son entière satisfaction de voir se réaliser cette convention de partenariat à échelle départementale. Les signataires présents ont unanimement mis en avant les objectifs informatif, préventif et sécuritaire qui se concrétiseront d’ici peu, mais également l’efficacité du travail des forces de l’ordre qui en découlera. “Un projet qui nous tenait à coeur” C’est en ces termes que Monsieur Montès (directeur régional de la Poste de Mayotte) a souhaité décrire cette alliance qui vise avant tout la sécurité quotidienne des agents de la poste dans l’exercice de leurs fonctions. Même si, aux dires de l’intéressé précité, “Mayotte est encore un territoire relativement privilégié en matière de sûreté”, il n’en demeure pas moins que la volonté de la Poste est avant tout d’agir de manière dissuasive et préventive, avec l’appui des forces de l’État qui disposeront notamment de la mise à jour des plans des différents établissements postaux. Ces échanges d’informations entre les acteurs du réseau postal, du commandement de la gendarmerie nationale et de la direction de la sécurité publique existaient déjà, mais il était nécessaire, dans un souci d’efficacité, de réactualiser les données et de mettre en place un organigramme précis quant aux processus et démarches à effectuer en cas de problèmes et/ou méfaits rencontrés sur le terrain. Ces méfaits justement, qui se veulent, statistiquement parlant, rares et stables d’une année à l’autre, relèvent principalement de la dégradation des guichets automatiques, des cambriolages, des incivilités et agressions à l’encontre des agents des bureaux de poste, des vols de courrier, etc. Quelles sont les actions concrètes ? Malgré une formation annuelle des agents postaux déjà existante en interne, cette convention, aussi appelée “co-production de sécurité”, vise avant tout à fournir et réactualiser les conseils et réflexes adéquats sur le plan de la sécurité passive. Ainsi, les correspondants et référents sûreté des gendarmeries et de la police nationale se rendront directement sur sites afin de former les personnels postaux concernés. Un calendrier de formation sera établi en ce sens. Selon l’analyse du commissaire divisionnaire, Philippe Miziniak, cet enseignement permettra de faciliter l’information et le travail des forces de l’ordre.

En effet, ainsi repris par le Capitaine Franck Racine (officier de prévention, gendarmerie nationale), ces formations, visant avant tout la sécurité propre à chacun en apprenant à demeurer “spectateur attentif” quelle que soit l’infraction rencontrée, permettront notamment d’acquérir auprès de chaque personnel du réseau postal les automatismes nécessaires des suites d’un délit quant à la préservation des éléments de preuves sur son lieu de travail. Cette co-production de sécurité devrait s’élargir au profit d’autres institutions privées et/ ou publiques telles que le CHM ainsi que les commerces de proximité. La Poste qui se réjouit quant au concret à venir en matière d’actions sécuritaires, compte désormais sur Mayotte 19 établissements financiers et 4 agences postales communales. Dans les prochains mois, 3 autres points de contact supplémentaires devraient voir le jour sur les communes d’Acoua, de Ouangani et plus tardivement, de Poroani.

MLG

Plus de 500 m€ de subventions par an

Depuis son arrivée la ministre des outremers met en place une “politique ambitieuse et exigeante” en faveur du logement dans les outremers. Plus de 600 millions de dépenses fiscales et budgétaires sont désormais consacrées annuellement au logement social. 450 millions d’euros supplémentaires ont été dédiés à 22 sites ultramarins dans le cadre du nouveau programme de renouvellement urbain, soit près de 10 % de l’enveloppe totale allouée au NPNRU .

À Mayotte, trois sites sont concernés, Mamoudzou (quartier Kawéni), Koungou (quartier Majicavo-Koropa) et Pamandzi/Dzaoudzi (quartier La Vigie). Six mois après le lancement du plan logement outremer, la ministre poursuit son action aux côtés des acteurs locaux et a détaillé ses trois priorités pour les mois qui viennent. Elle souhaite améliorer la lisibilité des dispositifs d’aide au logement outremer pour accélérer le montage et l’instruction des dossiers. À cet effet la ministre a annoncé la création d’un groupe de travail associant les bailleurs sociaux et les services techniques des trois ministères en charge du logement, des finances et des outremers. Son second objectif est de conforter les moyens fiscaux et budgétaires dédiés au logement outremer.

La ministre a indiqué que l’État était au rendez-vous de ses engagements. Le projet de loi de finances 2016 comportera des mesures budgétaires et fiscales favorables au logement outremer par exemple, en matière de réhabilitation des logements dégradés. Troisièmement, GPL souhaite accélérer la déclinaison régionale du plan logement outremer. Le congrès de l’union sociale a été l’occasion de rappeler l’importance d’une coordination renforcée des acteurs locaux (bailleurs, collectivités, État, professionnels du bâtiment) pour lever l’ensemble des freins à la construction. Enfin, la ministre a réaffirmé aux bailleurs sociaux son engagement pour relancer le logement dans les outremers et a appelé à la mobilisation de l’ensemble des acteurs dans ce sens.

Justice. Smart l’expulsion tant redoutée

 

C’est en présence des forces de l’ordre qu’un petit nombre de salariés de la Smart (Société Mahoraise d’Accolage, de Représentation et de Transit) a assisté, ce matin, à l’audience tant attendue. Pour rappel des faits, la société Smart reproche à la MGC (Mayotte Channel Gateway), promue délégataire de la gestion du port de Longoni depuis septembre 2013, de vouloir outrepasser ses droits de gestionnaire en incorporant également l’outillage du port, close qui n’était, initialement, nullement stipulée dans la délégation du service public (DSP). De son côté, la responsable de la MGC, Madame Ida Nel, représentée aujourd’hui par Maître Jorion, rappelle l’illégalité de la présence de la Smart sur le site portuaire en raison de l’absence d’un quelconque titre d’exploitation.

Vers une sous-traitance de la SMART ?Concédant que la DSP initialement établie par la MCG lors de l’appel d’offres avait été rédigée dans l’urgence, Maître Jorion indique que le code “services auxiliaires des transports par mer” n’étant pas approprié pour une activité restant à quai, il a donc été nécessaire, par la suite, après signature et accord, de changer le code métier des services concernés. “Les codes métiers ne sont pas fixes, cela est totalement légal” rappelle l’avocat qui insiste sur le fait que même si l’appellation manutention n’est pas clairement stipulée dans la délégation de service public, il n’en demeure pas moins que le département “a octroyé de manière large les compétences des activités portuaires de la société MCG impliquant les services annexes”. Souhaitant éviter un rapport de force avec la Smart, comme il y a pu avoir en amont, il nous a été indiqué par téléphone que le but premier de la MGC (titulaire d’une délégation de gestion complète qui a notamment le droit d’expulser les entreprises non agréées d’un titre d’occupation), est de négocier avec l’actuelle société manutentionnaire en question en lui offrant la possibilité de travailler en sous-traitance et ce, de manière légale par le biais de l’attribution d’un titre licite de localité.

Droits outrepassés ou réelle illégalité ? Cela fait presque 40 ans que la Smart existe et évolue sous la gestion de la CCI notamment. Ce titre “manquant”, selon les propos de Maître Bernardo (avocate de la Smart) “qui est pourtant d’une implicite logique quant à sa survivance dans la convention d’occupation sur le port de Longoni a forcément été reconnu légitime dans la mesure où aucune contravention ou demande d’expulsion n’a été établie par le Conseil Départemental ou encore la Préfecture bien au contraire !” (Référence à un procès-verbal de sortie de crise établi par le Département le 22 août dernier stipulant “l’annulation de l’éviction de la Smart sans l’autorisation préalable du Département, autorité concédante”). Les souhaits de Madame Nel quant à l’expulsion de la Smart n’étant nullement encouragés ni validés par le Département, la société manutentionnaire reproche clairement à cette dernière de vouloir faire “cavalier seul en se servant de la DSP dans un but et un profit purement privé”. La Smart qui souhaite conserver les emplois de ses 176 salariés et garder, notamment, le monopole de la manutention portuaire sur Longoni, insiste sur le fait qu’il n’a jamais été question d’une quelconque négociation avec Madame Nel qui a, toujours selon leurs dires, imposé rapidement la notion de sous-traitance au profit de l’élargissement de la marge de manoeuvre de la MCG.

“Nous ne sommes pas réfractaires…” Souhaitant insister sur le fait que la Smart n’est nullement opposée à la modernisation du port de Longoni, Monsieur El Miftah SOUEF (directeur d’exploitation de la Smart) a tenu à dénoncer, à l’issue de cette audience, le caractère illégale de la situation. “Cela se présente comme un match de football, Madame Nel veut à la fois être responsable de la ligue, arbitre et joueur. C’est une véritable situation de juge et partie. Rappelons que les pays qui sont à la fois gestionnaires de ports et de manutention sont tout bonnement des dictatures !”. La société MCG ayant acheté des grues et préformé son personnel à cet effet (avant arrêt négocié avec la Smart en date du 13 et du 20 mai), afin de voir l’activité du port se développer, (grues qui doivent être, selon le communiqué de presse du président du conseil départemental, Monsieur Ibrahim Ramadani, en date du 13 mai 2015, “conduites exclusivement par le personnel de la Smart conformément à la réglementation portuaire en vigueur”) a fait une offre à la Smart proposant à ses salariés de moins de 60 ans d’être repris aux mêmes conditions de contrats. Le délibéré final quant à l’expulsion ou non recevable de la société Smart sera rendu public le 9 octobre prochain.

MLG

 

 

 

Edito. Ce que j’en pense … Embouteillages, un problème de plus à résoudre

Les embouteillages débordent désormais aux premières heures du jour, obligeant beaucoup à se lever avant le soleil. En soirée aussi, les voitures se suivent, lentement, inlassablement, pour regagner les domiciles, et même durant les week-ends des files se forment. Et cela sans compter le moindre accrochage, le plus petit accident, la plus infime manifestation, les boulangeries sans parking, les barrages inopinés, les caillassages spontanés…

Le Plan d’aménagement et de développement durable (PADD), qui, en 2004, traçait notre avenir jusqu’en 2017, envisageait deux pistes pour résoudre cette problématique des transports. Il y avait tout d’abord l’absence de construction de nouvelles routes, de rocades, “pour ne pas créer d’appel d’air” et ne pas inciter les habitants à acquérir une voiture… Le 2ème point visait à mettre en place un réseau de transport en commun à travers toute l’île, avec des gares routières au sud et nord de Mamoudzou. 15 ans après, seule la première moitié du projet a vu le jour : celle consistant… à ne rien faire. Ce devait être la plus simple…

Et depuis les embouteillages grossissent, tranquillement, lentement, inexorablement. Cela fatigue les lycéens transportés en bus qui ont des journées très longues. Cela génère du stress, de l’énervement, diminue l’attractivité du territoire, mais surtout participe de la vie chère avec des milliers d’heures de travail perdues chaque jour, des délais de livraison rallongés, des travailleurs actifs une partie de la journée seulement, le reste du temps étant coincés dans des embouteillages. Les réunions, les rencontres, les séminaires, les groupes de travail n’ont pourtant pas manqué sur ce thème. Les engagements aussi, régulièrement, à prendre le dossier à bras le corps. Et les embouteillages continuent de s’allonger. Ne pourrait-il pas y avoir un responsable, désigné comme chargé de cette mission, à qui les différents protagonistes — État, département et/ou mairies — donneraient les pleins pouvoirs pour faire avancer sérieusement le dossier ? Cette façon de fonctionner ne pourrait-elle pas être reproduite, sur certains projets, afin que Mayotte reprenne sa marche en avant ?

Sur le front de mer de Mamoudzou, le musée, l’aquaculture, l’aménagement des plages, le tourisme… Sur les transports, les pistes sont à mon avis assez simples et, sans rien inventer, au nombre de trois. Il faut favoriser tout ce qui “décentralise” l’activité : l’installation de services, de bureaux, d’annexes, d’entreprises hors de Mamoudzou. Les administrations doivent montrer l’exemple, les services suivront. Les zones d’activités économiques, les zones artisanales doivent voir le jour et attirer les artisans et autres commerçants. On attend toujours. Il convient en parallèle de construire de nouveaux axes de désengorgement, qui serviraient aussi à désenclaver de nouvelles zones bienvenues pour l’aménagement des villes et villages. Il y a bien sûr, en urgence, la rocade par les hauteurs de Mamoudzou, au moins jusqu’à Passamaïnty. Il serait bienvenu aussi de reprendre la rocade de Doujani à Dembéni, comme prévu initialement, bloquée juste à cause d’un particulier qui ne voulait pas vendre son terrain dans la descente de Tsararano…

Le 3ème point consiste évidemment à développer les transports en commun. Il faut mettre en place des lignes de bus de Dembéni à Longoni. La périodicité devrait être assez facile à calculer et à faire évoluer en fonction des besoins : toutes les 5 minutes aux heures de pointe, tous les 1/4 d’heure, toutes les 1/2 heure dans la journée, sans oublier les soirs de week-ends. Avec ces lignes, il faut trouver deux terrains pour créer des parkings vers Koungou au nord et Passamaïnty ou Tsoundzou au sud, voire Dembéni. Il s’agit de parkings gardés, éclairés, propres, avec même des commerces à y créer.

Pour le reste de l’île, au départ de ces deux gares routières, il faut mettre en place des lignes vers le centre, le sud et le nord de l’île, avec des périodicités à caler. Il faut prévoir des bus pas trop grands, maniables, et en prévoir ainsi même une fois par heure jusqu’à minuit, et le week-end. Cela évitera de croiser des conducteurs éméchés sur la route, favorisera les déplacements, les échanges, les sorties. Il s’agira ensuite, sur Mamoudzou, aux chauffeurs de taxi d’assurer l’irrigation des zones éloignées de la route nationale, qui servira de colonne vertébrale à ce réseau, quitte à installer des compteurs, des arrêts de taxi, des numéros de téléphone pour les joindre.

Il faut trouver les terrains pour les deux gares routières, mobiliser, solliciter les actuels transporteurs pour qu’ils mettent en place ces lignes, à défaut lancer un appel à candidatures, et calculer les potentiels, les coûts, les tarifs sociaux, les aides éventuelles à mettre en place pour équilibrer ce système. Je pense qu’il est temps d’arrêter d’y penser, de se réunir inutilement, et d’avancer sur ce dossier, comme sur bien d’autres concrètement, avec des objectifs à tenir, des délais fixés, des obligations de résultat ! Mayotte y gagnera certainement.

Laurent Canavate

La Convalescence, quartier sensible

Les policiers viennent de contrôler un adolescent qui se promène avec des chiens. Problème : le jeune homme n’a pas ses papiers et il se montre peu coopératif. Ils seront obligés de procéder à son interpellation, afin de vérifier son identité. Mais les regards hostiles envers la police se découvrent… Ancien quartier résidentiel plutôt bon teint, la Convalescence est devenue en quelques années un “coupe-gorge” où il ne fait pas bon circuler seul de nuit. Tas de détritus qui jonchent le sol, route défoncée, jardins abandonnés au grillage défoncé, maisons de la Sim “hantées”, dédale de sentiers qui se perdent et se rejoignent, absence totale d’éclairage nocturne, le quartier a perdu toute son attractivité. Fin 2014 une succession de faits divers a obligé les autorités à réagir et à attraper une bande locale qui terrorisait les habitants. Il faut dire que le quartier, situé sur une crête collinaire est cerné par des bangas informels en tôle sur ses flancs. Le nombre de mineurs isolés serait ici plus élevé que la moyenne. Les bandes de jeunes qui circulent ne sont pas rares et si tous ne sont pas des délinquants, ils participent néanmoins au sentiment d’insécurité. La directrice de cabinet du préfet a déjà pris contact avec le maire de Mamoudzou pour régler ce problème d’éclairage, les forces de l’ordre ont fait remonter la cartographie des zones à risque la nuit. Pour Mme Ghilbert-Bézard, cette venue sur le terrain est “avant tout pour encourager les missions des policiers qui sont présents au quotidien sur le terrain”. Il s’agit de “sécuriser au maximum les personnes qui reviennent de leur travail”. Selon elle, on est à Mayotte “au-delà du sentiment d’insécurité”, il s’agit d’une insécurité qui est “réelle”. Toutefois elle estime que les effectifs de la police et de la gendarmerie sont suffisants, surtout avec le récent renfort de gendarmerie. “On a des effectifs calibrés, explique-t-elle avant d’ajouter, il y a 7 patrouilles de de police le soir pour surveiller sur Mamoudzou”.

Le Cinébrousse, c’est reparti!

En 2015, elle continue d’animer l’espace public autour du cinéma avec 2 films toujours gratuits du grand box office qui rassembleront petits et grands sous les étoiles, au cœur des villages pour leur procurer émotions et évasion. La 3ème édition a démarré hier. Les prochaines projections ont lieu aujourd’hui au plateau sportif de Mtsamboro, demain au plateau sportif d’Iloni, vendredi à la place de la marie à Labattoir et samedi stade de Chirongui. Les Mahorais sont donc, invités dès 18H30 avec tout d’abord le film d’animation Dragons 2 qui sera projeté pour les plaisirs des petits et grands, suivi dès 20H30 du blockbuster Transformers 4, L’âge de l’extinction. Des produits dérivés seront aussi distribués avant chaque séance.

Bilan du salon du tourisme

En effet, l’objectif du CDT M était d’atteindre les 20 000 visiteurs sur les deux journées. C’est chose faite, puisque 22 100 visiteurs se sont déplacés et ont déambulé dans les stands du STL M, contre 10 200 visiteurs en 2014 (lors de la 3ème édition). Les exposants ont tenu leur rôle de vitrine des produits touristiques de Mayotte, avec un nombre record de participants, 102 exposants au final, tout univers confondu. Également, un grand merci à la population mahoraise qui s’est déplacée massivement en famille, pour le rassemblement de la “nocturne”, afin d’apprécier le “Hale Halélé”, soirée “contes” prévue par le CDT M. Suite à cette édition et à la demande des exposants, des partenaires et du grand public, le CDTM entame d’ores et déjà une réflexion sur la prochaine édition, avec le souhait de développer la nocturne et un salon qui durerait 3 journées, du vendredi à dimanche. Une étape a été franchie donc et le CDTM mettra les moyens nécessaires pour positionner le Salon du tourisme et des loisirs de Mayotte parmi les événements phares, voire l’événement incontournable de Mayotte. Une mention spéciale en direction du Conseil départemental de Mayotte et des représentants des Iles Vanille, qui ont accordé leur attention particulière sur le tourisme mahorais actuel. Prochaine action pour le CDTM, sa participation au salon professionnel Top Resa, prévu du 29 septembre au 2 octobre 2015 à Paris.”

Fin des grèves chez Orange et la SMCI

“On a finalement anticipé la mise en place prochainement de cette règlementation à Mayotte car nous avons été rassurés par l’échange que nous avons pu avoir lors des négociations avec les représentants du personnel”, explique Alan Pinson, directeur de l’entreprise. Orange met fin à 7 semaines de grève. C’était aussi le soulagement chez l’opérateur téléphonique hier. Les représentants syndicaux et la direction ont signé hier un protocole de sortie de conflit. Les salariés ont obtenu une indemnité “vie chère” de 60 euros mensuels. Elle sera rétroactive au mois de mars 2011. Si un consensus a été trouvé, néanmoins les ex-grévistes attendent les résultats de l’étude du cabinet Mercer, d’une association de consommateurs et de l’Insee pour déterminer le coût véritable de la vie à Mayotte. “Si ces enquêtes révèlent que la vie est plus chère et que les 60 euros sont insuffisants, la direction comblera la différence”, affirme Hamedi Dahora délégué du syndicat Sud. La grève n’aura pas été sans conséquence pour les salariés ni l’entreprise d’ailleurs, qui a connu des difficultés de fonctionnement de sa boutique à Kawéni et de ses services techniques. En effet, les grévistes verront une retenue sur salaire à la suite de leurs 7 semaines d’interruption du travail. Mais ces retenues seront étalées sur un an à la demande des salariés. Enfin, les salariés condamnés en référé pour avoir empêché l’accès des bâtiments du groupe (notamment la boutique de Kawéni) se sont pourvus en appel. La date de la séance au tribunal n’est pas encore connue. Pour rappel, les grévistes et le syndicat ont été condamnés à rembourser les frais d’avocats et d’huissiers qui s’élèvent à quelques milliers d’euros.

L’insertion des jeunes en question

le 22 septembre à 9h à la mairie de Bandraboua, à 11h de la MJC de Mtsamboro, le 23 septembre à 8h30 à la mairie de Mtsanga, à 11h à la mairie d’Acoua, le 29 septembre à 8h30 à la mairie de Bouéni, à 11h à la mairie de Chirongui, le 30 septembre à 9h à la mairie de Koungou, le 1er octobre à 8h30 à lz mairie de Kani-Kéli, à 11h à la mairie de Bandrélé, le 7 octobre à 9h à la MJC de Mroalé.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes