Mercredi 24 novembre, le général de corps d’armée Daniel Menaouine, directeur du service national et de la jeunesse (DSNJ), s’est rendu au détachement de légion étrangère de Mayotte en Petite-Terre. Au programme : le général quatre étoiles a donné une conférence sur le thème « Ambition armées jeunesse 2022 » face à un parterre de chefs d’établissement et de professeurs de l’île aux parfums.
« Valeurs de la République, engagement et insertion. » Voilà les objectifs affichés par le rectorat de Mayotte en lien avec le ministère des Armées. Grâce aux classes Défense, les élèves de 3ème ayant choisi l’option abordent avec leurs professeurs de Lettres et d’Histoire-Géographie des repères pour comprendre la défense et la sécurité nationale. Découverte des acteurs, des enjeux, de l’histoire, de la mémoire, du patrimoine… Les élèves sauront tout de cette thématique ! “Notre objectif est la cohésion nationale”, affirme le général de corps d’armée Daniel Menaouine. “Chaque année, 793.000 jeunes participent à la journée défense et citoyenneté (JDC), dont 3.500 à Mayotte. Notre but est d’atteindre tous les jeunes. Ne laisser personne au bord de la route”, argumente le directeur du service national et de la jeunesse.
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Si la JDC est la première étape du processus de sensibilisation des jeunes à leur future vie citoyenne et à la communauté militaire, la communication semble très bien passer. “Contrairement à certains de nos voisins en France, 80% des jeunes ont une image positive des Armées”, se félicite le général Daniel Menaouine. En effet, le ministère des Armées est l’un des principaux recruteurs de l’État, avec environ 20.000 jeunes militaires et civils engagés chaque année.
Des partenariats concrets
Accrochée à son Rocher depuis 1967, le détachement de légion étrangère de Mayotte s’ouvre à la jeunesse. Le 30 octobre 2017, la première convention classe Défense a été signée entre le collège Zakia Madi de Dembéni et le DLEM. De ce partenariat est né le programme élaboré par deux enseignants référents de l’établissement de la ville universitaire. Mais en quoi consiste-t-il ? Dans le cadre de la classe Défense, plusieurs rendez-vous sont fixés tout au long de l’année autour du devoir de mémoire, d’actions citoyennes et d’activités militaires. En ce sens, cette initiative représente un outil pour promouvoir “l’esprit citoyen et de défense” dans le cadre scolaire. À la suite de cela, le collège Kawéni 2 a également ouvert une classe similaire en 2018, en partenariat avec la police nationale. Puis, à la rentrée dernière, une troisième classe a vu le jour sur l’île au lagon au sein de l’établissement Boueni M’titi de Labattoir en lien avec la Marine nationale.
“Tous les mois, nous accueillons la petite dizaine de collégiens de Labattoir à la base navale”, explique le capitaine de frégate Patrick Musique. Afin de leur faire découvrir la marine et ses missions, les élèves participent à divers ateliers. Lancer des amarres, faire des nœuds, de petites activités ludiques qui présentent aux jeunes la défense de manière générale. “Nos élèves sont très motivés”, se réjouissent les professeurs du collège Boueni M’titi. À travers ces quelques heures d’option, les jeunes pourront entrevoir les possibilités d’avenir dans la fonction publique à Mayotte au sens large et aborder des thématiques en lien avec les trois piliers de la République comme le rappelle le recteur Gilles Halbout. “Par le biais de ce dispositif, les professeurs abordent les valeurs que nous ne rappellerons jamais assez : liberté, égalité et fraternité !”
Après une première édition tout numérique en 2020 dans un contexte de crise sanitaire, Mayotte Entraide Étudiants lance sa 2ème édition de campagne « Trace ton Parcours » pour informer et sensibiliser sur les métiers d’avenir et les différentes possibilités qui s’offrent à eux. Cela passe par la mobilisation de différents acteurs portant des dispositifs jeunesse. L’objectif de la campagne est d’inspirer, de faire rencontrer, de questionner, d’inviter à la réflexion les jeunes dans leur choix d’avenir professionnel.
La campagne comprend un salon le 27 novembre de 9h à 16h à Bandraboua sur la place remblai, une intervention en milieu scolaire le 10 décembre à Chirongui, la visite d’un chantier de la SIM le 17 décembre, des ateliers au CRIJ et à la Cité des métiers les 20 décembre et 12 janvier, la visite de la cocoteraie de Coconi le 12 février ainsi qu’une conférence sur les métiers de la fonction publique le 26 février. Par ailleurs, des webinaires hebdomadaires de personnes ayant un parcours inspirant pour motiver les jeunes dans leur réussite éducative se tiendront du 8 janvier au 19 février.
Samedi dernier se déroulait le colloque de clôture de la campagne multi-acteurs de lutte contre les violences sexuelles sur mineurs à Mayotte. Plusieurs annonces ont été faites, notamment par le procureur de la République, qui a acté des rencontres tripartites trimestrielles avec le rectorat, la cellule de recueil des informations préoccupantes du Département et le parquet, la création d’une unité d’accueil pédiatrique de l’enfance en danger et la nomination de référents pour faire le lien et avancer sur cette problématique, entre la médecine urgentiste et la médecine légale.
La représentante du conseil départemental, Echati Issa, ainsi que le recteur, le procureur et le préfet ont rappelé l’utilité de la charte et l’importance de la faire signer à l’ensemble de leurs personnels, la nécessité de relayer massivement les supports de communication créés lors de cette campagne (4 clips vidéos, 13 affiches), de remplir et faire remplir le questionnaire, en attendant d’avoir une vraie enquête de fond sur le territoire – en mandatant un organisme, comme c’est le cas sur tant d’autres territoires – ainsi que leur volonté d’accroître les efforts de formation de leurs effectifs et de sensibilisation auprès de l’ensemble de la population, afin que la centaine d’actions menées lors de ces deux mois de campagne (soit trois fois plus que lors des deux précédentes campagnes) soit systématisée à l’ensemble des structures et communes partenaires, dans les mois et années à venir, et que d’autres puissent voir le jour, pour venir les renforcer et compléter.
Enfin, tous ont rappelé l’incroyable opportunité que constitue l’outil dévoilé à cette occasion, la BD « Des cailloux sur la mer ». Et si l’ensemble des exemplaires amenés par les Editions du Signe, présents lors de cet événement, sont épuisés actuellement, le reste des ouvrages arrivera sous peu par bateau et fera sans doute, au vu de la demande massive, l’objet, comme pour leur précédente BD sur le département de Mayotte, d’une réédition sous peu.
Les prix à la consommation des ménages reculent de 0.2% en octobre 2021 à Mayotte. Cette baisse est essentiellement portée par les services. En revanche, les prix de l’énergie, de l’alimentaire et des produits manufacturés augmentent. Les prix du tabac restent stables. Sur un an, les prix à la consommation augmentent de 2.7% dans le 101ème département et de 2.6% en France hors Mayotte.
Les prix des services diminuent de 1.2% en octobre. Cette baisse résulte du recul des prix dans les transports et communications (- 4.1%) du fait du repli des tarifs aériens. Ce recul n’est pas compensé par la hausse des prix de la restauration et des autres services. Sur un an, les prix des services augmentent néanmoins de 3.1% à Mayotte et de 1.8% en France.
Les prix des produits alimentaires augmentent de 0.5% en octobre, après +0.8% le mois précédent. La hausse des prix des produits frais se poursuit (+1.8%), tirée par ceux des salades. Les prix des boissons alcoolisées et non alcoolisées augmentent aussi (+1.1%), de même que ceux des « autres produits alimentaires ». À l’inverse, les prix des oeufs et produits laitiers diminuent très légèrement (-0.1%). Sur un an, les prix de l’alimentaire augmentent de 1.5% à Mayotte et de 0.7% en France.
Les prix des produits manufacturés augmentent de 0.2% en octobre. Les prix de l’habillement et chaussures croissent (+0.4%). Il en va de même pour la papeterie (+0.4%). Les prix des véhicules (+1.0%) et ceux d’autres articles d’équipement du ménage (+0.1%) rebondissent. À l’inverse, la baisse des prix est forte pour les meubles (-1.5%) et les produits d’hygiène (-1.1%). Sur un an, les prix des produits manufacturés augmentent de 0.6% à Mayotte et de 0.3% en France.
Après une baisse de 0.4% en septembre, les tarifs de l’énergie rebondissent en octobre (+0.8%). Ils atteignent ainsi un niveau supérieur à celui de décembre 2019, avant la crise sanitaire. Et ce niveau n’avait encore jamais été atteint depuis 2006. Les prix des produits pétroliers augmentent de 1.4%, tirés par la hausse des tarifs du gazole et du supercarburant qui rebondissent. À l’inverse, les prix de la bouteille de gaz et de l’électricité restent stables. Sur 12 mois, les prix de l’énergie croissent de 14% à Mayotte et de 20.2% en France.
Les prix du tabac se stabilisent en octobre, après une hausse constante depuis avril. Sur un an, ils augmentent de 9.4% à Mayotte et de 4.8% en France.
Le 22 novembre dernier, les militaires du peloton d’intervention et de surveillance de la gendarmerie ont été engagés au Mont Combani pour sécuriser une opération de destruction de cultures illégales conduite par les agents de la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF), de l’office nationale des forêts (ONF) et du conseil départemental. Trois parcelles dans lesquelles étaient plantées des bananiers ont été concernées, soit une superficie totale de 3.5 hectares dans les forêts domaniales et départementales. Pour rappel, le défrichement ainsi que l’occupation, sans autorisation, dans un domaine public forestier, constituent des délits réprimés par le code forestier.
Lutter contre la déforestation afin de préserver notre environnement reste une priorité du commandement de la gendarmerie de Mayotte.
Le 17 novembre dernier, vers 20h à Miréréni, commune de Tsingoni, deux individus pénètrent dans une habitation pour voler le téléphone portable de la personne présente avant de prendre la fuite. Peu après, ils se présentent devant un autre logement dans laquelle se trouve un couple. Sous la menace d’un coupe-coupe, ils dérobent un téléphone portable, un trousseau de maquillage et un portefeuille contenant un passeport. Ils quittent ensuite les lieux en obligeant la femme à les suivre. Les recherches immédiatement entreprises par l’époux, aidé de ses voisins, permettent de découvrir l’épouse qui vient de subir un viol à quelques mètres du domicile.
Recoupant les éléments recueillis, les militaires de la brigade territoriale autonome de Sada en charge de l’enquête identifient rapidement les deux mis en cause et procèdent à leur interpellation le 19 novembre. Placés en garde à vue, ils reconnaissent tous les deux leur implication respective dans les faits. Présentés le 20 novembre devant les magistrats, ils ont été mis en examen avant d’être placés en détention provisoire à la maison d’arrêt de Majicavo.
Il ne passe pas un jour sans que la SMAE – Mahoraise des eaux, ne soit pointée du doigt par les consommateurs. Entre les coupures d’eau, sa potabilité et les factures anormalement élevées, l’entreprise est accusée de toute part. Sa directrice, Françoise Fournial, sort du silence et répond aux polémiques. C’est le sujet du jour consacré à notre série d’articles sur l’eau.
Flash Infos : Depuis quelques jours, l’eau de la retenue collinaire de Dzoumogné est contaminée par un taux de manganèse très élevé. Quelles solutions mettez-vous en place pour le faire baisser ?
Françoise Fournial : Nous envoyons une partie de la retenue de Combani vers l’usine de Bouyouni pour diluer l’eau de la retenue de Dzoumogné. Nous avons fait des prélèvements vendredi dernier, ils sont bien meilleurs que ceux d’avant, mais nous ne sommes pas encore en dessous des seuils réglementaires. Nous essayons de trouver des solutions parce que c’est quelque chose de nouveau. Sur l’usine de Bouyouni, il n’y a pas de traitement prévu de manganèse puisqu’il n’y avait pas de problèmes de manganèse. Nous sommes en train de voir avec le SMEAM (syndicat mixte d’eau et d’assainissement de Mayotte) pour trouver un traitement puisqu’il est maître d’ouvrage. Quand il y a un investissement à faire, c’est le SMEAM qui décide de le réaliser ou pas, nous nous sommes simplement force de propositions. Mais quoi qu’il en soit, cela va prendre quelques semaines parce que nous devons acheminer le matériel d’ailleurs, il n’est pas sur le territoire.
FI : Quelles alternatives avez-vous trouvé pour approvisionner les consommateurs en attendant de résoudre le problème ?
F. F. : Nous avons mis en place des citernes d’eau sur cinq emplacements que nous remplissons deux fois par jour. Chacune d’elle contient 8 mètres cube, soit 8.000 litres. Si les gens font preuve d’un peu de civisme et n’utilisent pas l’eau pour autre chose que pour les enfants, il y a nettement ce qu’il faut pour les alimenter. Nous avons calculé, cela concernerait 13.000 abonnés, ce qui veut dire 85 à 90.000 personnes. Je sais que dans ce cas de figure certains ont peur, il y a cette couleur jaune qui ne donne pas forcément envie de la boire… Mais pour les adultes, il n’y a aucun souci !
FI : L’installation des citernes est-elle réellement une bonne solution ? Certaines personnes en profitent pour utiliser cette eau à des fins autres qu’alimentaire.
F. F. : Nous ne pouvons pas mettre des agents pour surveiller en permanence. Il faut que les habitants fassent preuve d’un minimum de civisme et comprennent que chacun doit être modéré dans ses pratiques. L’eau est une denrée rare et il ne faut pas faire sa lessive avec l’eau potable des citernes. En plus, il y a de l’eau aux robinets et les gens peuvent l’utiliser.
FI : Quand est-ce que nous pouvons espérer un retour à la normale dans la retenue collinaire de Dzoumogné ?
F. F. : Si les investigations que nous sommes en train de mener nous permettent de redescendre à des seuils acceptables, nous pourrons revenir à la normale. Si ce n’est pas le cas, nous devrons traiter l’eau. Mais j’ai peu d’espoir sur le fait de recevoir le matériel rapidement pour réaliser le traitement avant la saison des pluies. J’ai malheureusement peur qu’il faille attendre que les retenues collinaires remontent un peu pour avoir à nouveau de l’eau avec moins de manganèse. Ce qui m’inquiète c’est que nous prenons l’eau de Combani alors que la retenue collinaire n’est pas non plus éternelle, elle va descendre plus vite, ça risque d’être compliqué.
FI : Les coupures d’eau rythment la vie des habitants de Mayotte depuis 2016, pourquoi n’arrivez-vous pas à trouver une solution pour éviter cela à chaque fin d’année ?
F. F. : Ce n’est pas de mon ressort ! Nous exploitons les installations qui sont mises à notre disposition. Elles étaient suffisamment dimensionnées il y a quelques années, la population était beaucoup moins importante. Mais aujourd’hui, elle est en croissance exponentielle à Mayotte et les investissements qui vont avec doivent être énormes pour arriver à maintenir des installations à la hauteur de la croissance de la population. Les exploitations utilisées aujourd’hui sont limitées en capacité, aussi bien au niveau de la ressource, que de la production. Pourtant, nous produisons 24/24h sur l’intégralité de nos usines, c’est quelque chose que je n’ai jamais vu ailleurs. Nous sommes au maximum de notre capacité de production.
À un moment donné, il faut qu’il y ait des investissements, qu’il y ait de nouvelles usines, de nouvelles retenues, mais cela ne dépend pas de nous. Donc sachez que c’est extrêmement frustrant pour nous, à la SMAE, de nous faire taper dessus à longueur de journée. Ce n’est pas que nous sommes des guignols, que nous ne savons pas faire notre travail… C’est tout simplement que nous ne pouvons pas faire plus !
FI : Cette année, vous avez commencé les coupures d’eau à raison d’une fois par semaine, puis nous sommes passés à deux, pour quels motifs ?
F. F. : Nous avons procédé à une première vague au cours de laquelle nous n’avions qu’un seul tour d’eau par semaine, sauf que les cours d’eau ont continué à baisser, le forage aussi. Et nous avons eu des difficultés de production à Bouyouni, donc nous avons dû mettre en place un deuxième tour parce que nous n’arrivions plus à tenir. Quand nous commençons à réaliser des coupures d’eau irrégulières et que nous envoyons des communiqués en milieu de journée c’est parce que nos réservoirs sont à plat et que nous n’arrivons plus à alimenter les gens jusqu’à la fin de la journée.
FI : Devons-nous nous attendre à un troisième tour d’eau par semaine dans les prochains jours ?
F.F : Je n’espère pas ! J’espère qu’il va pleuvoir rapidement. Pour l’instant, avec deux jours par semaine le système tient. Il y a deux pointes de consommation dans la journée, le matin et le soir. Le fait de couper de 17h à 7h du matin le lendemain permet d’écrêter ces deux pointes et d’économiser toute cette eau dans les réservoirs. Nous avons calculé pour faire en sorte de ne couper que le volume dont nous avons besoin pour faire remonter les réservoirs. Pour l’instant, cela fonctionne, mais il faut aussi que chacun soit responsable et fasse attention à son utilisation d’eau.
FI : Beaucoup de personnes se plaignent aussi des factures d’eau exorbitantes. À quoi est-ce dû ?
F. F. : Cela ne reflète pas la réalité des choses. Le prix de l’eau à Mayotte n’est pas plus cher qu’ailleurs. La référence, sur une consommation d’une famille de quatre personnes c’est 120 mètres cube par an. Pour une telle facture, nous sommes dans la moyenne des prix en métropole, c’est un prix normal. Mais il faut que les gens se responsabilisent sur leur consommation. Nous demandons à ces clients de nous envoyer leurs factures pour analyser ce qu’il se passe. Ces gens-là transportent des messages en disant que la SMAE sont des voleurs. C’est faux, c’est aussi à l’abonnée de faire attention ! Il y a des personnes qui arrêtent de payer parce qu’ils ont une facture plus élevée que d’habitude. Souvent, c’est lié à une fuite. Si vous en avez une, il faut la faire réparer par un plombier, qu’il vous fasse une attestation que vous amenez chez nous pour avoir droit à un dégrèvement de votre consommation. Mais il faut le faire dans le mois qui suit la constatation de la fuite, cela fait partie de la loi Bartmann. Par contre, si vous attendez deux ans, que nous arrivons avec les huissiers et que vous nous dites que vous aviez une fuite, nous ne pourrons rien faire !
FI : Ce phénomène a été révélé depuis environ un an. Est-ce que soudainement de nombreux consommateurs ont eu des fuites ou ont arrêté de payer ?
F. F. : Nous en entendons parler depuis un an parce que depuis 2019, il y a un avenant entre le SMEAM et la SMAE qui dit qu’il n’y a plus qu’une seule relève réelle sur deux, la facture suivante est une estimation. Nous avons fait ça parce que nous nous sommes rendu compte que le taux d’impayés était en explosion à cause de la loi Brottes qui dit que nous n’avons pas le droit de couper l’eau. Plein de gens qui ont compris que même s’ils ne payaient pas, il ne leur arriverait pas grand-chose… Et donc, pour pouvoir libérer des agents et faire des recouvrements, nous avons décidé de faire une relève sur deux pour permettre aux agents d’aller faire du recouvrement le reste du temps. Ce qui fait qu’il y a une estimation sur deux et que nous nous basons sur l’historique de consommation du client. Ici, les consommations des gens sont très fluctuantes. Si par exemple vous avez une consommation moyenne de 10 mètres cube, au moment de l’estimation nous vous facturons 10 mètres cubes. Mais si vous en consommez 50 sur la période complète, en l’occurrence sur quatre mois, nous vous facturons 40 mètres cube lors de la deuxième facture. C’est ainsi que les gens ont l’impression d’avoir des factures très élevées.
Ce mardi 23 novembre avait lieu la cérémonie d’accueil en grande pompe du nouveau directeur de la division de la prévention et de la sécurité urbaine (DPSU) de la police municipale de Mamoudzou. Retraité depuis le mois d’août dernier, Chaharoumani Chamassi revient sur le devant de la scène pour apporter toute son expertise.
Un nouveau “challenge” pour Chaharoumani Chamassi. Quelques mois après son départ à la retraite, le capitaine de police reprend du service. À 57 ans, il devient le nouveau directeur de la division de la prévention et de la sécurité urbaine (DPSU) de la police municipale de Mamoudzou. “Je change de cadre mais pas d’objectif », affirme l’officier mahorais sous les drapeaux tricolores. Né dans la ville chef-lieu, il revient sur les terres qui l’ont vues grandir avec pour but de “lutter contre la délinquance”. Pour cela, le fonctionnaire de police privilégie le “travail en bonne collaboration avec les services de l’État« . Une feuille de route qu’il veut en continuité avec celle de ses prédécesseurs, Éric Zuber et Anfane Mdogo.
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Le candidat idéal
“Courageux” et “dévoué” ! Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou ne tarit pas d’éloge sur le nouveau directeur de la DPSU de la police municipale de la commune. “Son engagement de longue date au sein des services de l’État, mais aussi au niveau associatif sur l’île auprès des jeunes mahorais, son expérience professionnelle en métropole et sa connaissance fine du terrain en font un profil remarquable”, se réjouit l’élu, fier d’avoir pu attirer un tel renfort dans ses rangs. Grâce à ce nouveau directeur et ses équipes de policiers municipaux, la mairie de Mamoudzou ambitionne de devenir une ville “apaisée”. Ému de prendre ses fonctions, le principal intéressé rappelle qu’il est avant tout un homme d’action. “La sécurité est notre priorité à tous, elle est un droit. La police municipale est une police de proximité et représente le premier niveau d’intervention”, souligne l’ancien chargé de mission auprès de la préfecture.
Une police au plus près de la population
Après l’inauguration d’un poste de police avancé sur la place de la République puis dans le quartier de Kawéni, la mairie de la Mamoudzou confirme sa volonté d’avoir une police “plus accessible et plus proche de la population”. Brigade canine, outils perfectionnés, moyens humains… La ville ne lésine pas sur les moyens et prévoit même l’ouverture prochaine d’un autre poste avancé à Passamaïnty. “Actuellement, nous avons un effectif de 30 agents, l’objectif pour l’année à venir est de passer à 45 policiers municipaux puis de doubler leur nombre d’ici à la fin de ma mandature”, détaille Ambdilwahedou Soumaïla. Aux côtés des policiers nationaux et des gendarmes, les policiers municipaux vont-ils réussir à ramener le calme sur l’île au lagon ? En tout cas, ils pourront compter sur l’expérience accumulée au cours des trente dernières années de leur nouveau directeur, Chaharoumani Chamassi.
Arbitre de football depuis près de 20 ans, Mirhane Abdallah est une référence en la matière sur le territoire. Précoce et considéré comme un futur grand, Gazlacoca a dirigé plusieurs tournois en dehors de Mayotte ainsi que des rencontres de Coupe de France. Néanmoins, il n’a jamais souhaité franchir l’échelon supérieur, afin de pouvoir continuer à développer l’arbitrage mahorais. Entretien.
Flash Infos : Vous avez commencé l’arbitrage à l’âge de 16 ans. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous orienter vers le sifflet plutôt que de percer comme joueur ?
Mirhane Abdallah : Au départ, j’y suis allé pour la simple et bonne raison que mon club, l’UCS Sada, soit à jour sur son quota d’arbitres. Je suis rentré dans le moule en participant à cette aventure avec des amis. Ça a commencé par l’apprentissage des règles du jeu par cœur ! En 2002, la ligue de football mettait en lumière la formation des jeunes arbitres. Avec une douzaine de collègues, nous nous sommes envolés pour La Réunion afin de prendre part à un tournoi : c’est ce genre de manifestation qui m’a définitivement convaincu et qui m’a plu ! Cerise sur le gâteau, il y avait aussi une soirée de gala annuelle pour valoriser les arbitres, ça nous donnait envie de continuer en ce sens.
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Puis vers 19-20 ans, on m’a fait comprendre que j’avais un bon niveau, que j’avais un avenir radieux dans ce milieu. Sachant cela, Ahamada Tostao, le président de la commission d’arbitrage, m’a alors convié aux formations destinées à l’élite. Un bon moyen de rencontrer les grands arbitres mahorais de l’époque ainsi que la série de formateurs venus de l’extérieur. Cette expérience m’a forgé, j’ai pu prendre davantage confiance en moi et du recul par rapport à la gestion des matchs.
FI : Dans le football, les arbitres sont régulièrement décriés par les joueurs, les dirigeants, les supporters… Comment faites-vous pour canaliser toute cette animosité autour de votre maillot ?
M. A. : Je dirais que ma sérénité naturelle et mon calme se transmettent aux joueurs. Ce qui permet d’avoir moins de tension pendant le match. Je suis pédagogue dans l’âme, mais je sanctionne quand il le faut, je reste intransigeant sur les fautes. Lors de l’avant-match, je discute avec mes assistants, mais aussi et surtout avec les capitaines des deux équipes pour leur donner mon mot d’ordre : ne pas finir la rencontre avec des blessés ! Je mets avant tout l’accent sur l’intégration physique des 22 acteurs. Depuis tout ce temps, les formations connaissent mon style d’arbitrage. Je m’emploie à garder cette ligne de conduite pour être prévisible.
FI : Au fil des années, vous êtes devenu une référence dans l’océan Indien avec plusieurs tournois à votre actif en dehors des frontières, notamment à La Réunion, aux Seychelles et en métropole. Comment faites-vous pour jongler entre votre activité professionnelle d’entrepreneur, celle d’infirmier sapeur-pompier volontaire et votre passion pour l’arbitrage ?
M. A. : Tout est question d’organisation car il faut aussi savoir que j’ai une vie de famille. Heureusement, ma femme est très compréhensive. Elle sait à quel point je suis passionné d’arbitrage ! Elle fait tout pour être arrangeante. Pour mes activités professionnelles, j’ai fait en sorte de ne pas me rendre indispensable tout en m’assurant qu’elles fonctionnent sereinement. Vous savez, arbitrer des rencontres seniors à seulement 18 ans m’a apporté une réelle plus-value dans ma vie d’entrepreneur, comme la gestion humaine, la gestion du stress…
FI : Le 14 novembre dernier, la fédération française de football a fait appel à vos services pour diriger la rencontre entre Petit-Quevilly Saint-Julie et l’AS Poissy à l’occasion du 7ème tour de la Coupe de France. Près de quatre ans jour pour jour, après avoir arbitré un 8ème tour à La Réunion. Quel souvenir en gardez-vous ?
M. A. : C’était vraiment un moment exceptionnel car il s’agit d’un niveau que nous ne connaissons pas ici. Ce moment m’a fait penser à mon examinateur, l’ancien arbitre professionnel, Éric Poulat, lors de la validation de mon niveau fédéral 4 en 2014. Lors de sa venue, il était choqué de voir qu’il n’y avait pas de vestiaire pour nous à Mayotte. Je lui ai alors dit que ce mot n’existait pas dans le dictionnaire (rires). Il a trouvé très courageux d’évoluer dans de pareilles conditions. Au vu des infrastructures sur l’île, c’est d’autant plus valorisant d’arriver à arbitrer de tels matchs !
FI : Comme les Jumeaux de Mzouazia, allez-vous pouvoir prolonger le plaisir ?
M. A. : Ma femme est originaire de Mzouazia, c’est une grande supportrice des Jumeaux ! Lors du 8ème tour, j’ai laissé la place à un jeune arbitre mahorais qui devait valider son niveau fédéral 4. Pour la suite de la Coupe de France, je ne sais pas ! Jusqu’à maintenant, l’opportunité ne s’est jamais présentée… L’entrée en lice à ce stade de la compétition des clubs de ligue 1 ne joue pas en ma faveur. En tant qu’amateur, cela me paraît compliqué d’être désigné sur ce genre de match. Après si ça arrive, ce serait tout simplement monstrueux !
FI : À 35 ans, quelles sont vos inspirations pour la suite de votre carrière ?
M. A. : Mes différents formateurs m’ont tous poussé à partir en métropole à un moment ou à un autre pour essayer de percer comme arbitre professionnel. Or, je reste persuadé qu’il faut que je reste à Mayotte pour participer au développement de notre arbitrage. Je suis très épanoui. Peu importe le niveau, quand je suis sur le terrain avec un sifflet dans la bouche, je suis comme un gamin de deux ans. Je me vois encore officier encore quelques années tant que le corps continue de répondre.
J’ai été élu meilleur arbitre de Mayotte à plusieurs reprises, mais tout cela n’aurait pas été possible sans le travail de la commission, des formateurs et de nos assistants qui ne sont pas assez mis en lumière et qui excellent. La ligue de football travaille d’arrache-pied pour nous offrir la possibilité de rayonner à l’extérieur du territoire. Si j’ai encore l’occasion d’arbitrer des tournois régionaux ou des matchs de Coupe de France, j’irai avec grand plaisir. Ça apportera une autre image du département !
Ce lundi 22 novembre s’est tenue au conseil départemental la première rencontre entre le vice-président en charge des solidarités, de l’action sociale et de la santé, Madi Moussa Velou, accompagné du vice-président en charge de l’administration générale, du transport et de la transition écologique, Ali Omar, et les structures partenaires qui œuvrent dans le social et le médicosocial à Mayotte.
L’ordre du jour portait sur la politique sociale de la collectivité, à savoir les attentes, les orientations et les perspectives. À cette occasion, plusieurs sujets ont été abordés tels que les relations entre le Département et ces associations, les réussites, les procédures, les bilans, les demandes de subventions et les difficultés rencontrées. À ce titre, le montant versé aux structures dans le cadre de la solidarité, soit 123 associations, 17 centres communaux d’actions sociales, et deux communes celle de Dembéni et Koungou, s’élève à 9.241.227,07 euros pour la période de 2018 à 2021.
Il était question surtout de présenter les ambitions de la nouvelle mandature 2021-2027 du conseil départemental en matière d’accompagnement de ces associations, notamment au niveau de la transparence des fonctionnements des associations, le financement des actions prioritaires selon les missions des structures. À cet effet, le vice-président s’est engagé à faire le nécessaire au niveau des services du Département afin que les associations puissent obtenir leurs financements dès le 1er trimestre 2022 et non plus à la fin de l’année pour que les associations puissent assurer au mieux leurs missions et établir leurs rapports et bilans dans les meilleurs délais.
Dans un communiqué envoyé dimanche soir, la SGEN-CFDT Mayotte apporte son soutien et se déclare solidaire de la communauté scolaire du lycée Gustave Eiffel de Kahani qui subit « depuis longtemps les violences grandissantes qui secouent l’île ». Selon le secrétaire général, Yacouba Galledou, la tension, les difficultés d’accomplir leur mission, les risques physiques réels, les atteintes psychologiques que les personnels doivent affronter tous les jours « minent leur résilience et la confiance en l’institution ». « Aucune action des pouvoirs publics ne montre son efficacité à défaut de moyens conséquents. La surpopulation scolaire aboutit évidemment à des concentrations de jeunes issus de secteurs déjà en conflit. Les violences de certains jeunes, guidés par de vrais voyous au sein des établissements, constitués en bandes de leurs villages sont couvertes et aidées par une partie de leurs camarades. » Dans ces conditions, les droits de retrait déposés par le corps enseignant du lycée sont légitimes aux yeux du syndicat et « ne pourront trouver de fin que si des gestes forts sont engagés par la préfecture, accompagnée du rectorat ».
Pour le député LR Mansour Kamardine, les annonces de la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, lors de sa visite de deux jours sur l’île aux parfums, « sont particulièrement décevantes ». Selon lui, l’accès du CUFR au statut d’institut national universitaire (INU) en 2024 cantonne institutionnellement l’enseignement supérieur mahorais à une sous-université ; l’arrivée du CROUS de La Réunion à Mayotte en 2023 perpétue le positionnement du 101ème département, par le gouvernement, comme sous ensemble de La Réunion ; l’absence de création d’un observatoire permanent du volcan et de laboratoires de recherche dédiés au phénomène sismo-volcanique mahorais, qui est d’intérêt mondial, marque un manque d’ambition de l’exécutif en place concernant le territoire.
« Le gouvernement n’aura finalement que confirmer son engagement en mi teinte en matière d’enseignement supérieur et de recherche à Mayotte. En effet, le contrat d’établissement 2020-2025 n’aura pas évolué pendant les deux ans et demi qui séparent son établissement en 2019 et sa contractualisation fin 2021. En outre, les mêmes erreurs qu’avec l’agence régionale de santé océan indien, dont Mayotte n’était qu’une antenne, sont réitérées. Mais, comme pour le rectorat de plein exercice, comme pour l’ARS de plein exercice, nous poursuivrons notre combat jusqu’à l’obtention d’une université de plein exercice, d’un CROUS, du développement de la recherche associant les scientifiques locaux et l’élévation du système hospitalier mahorais en centre hospitalier universitaire à l’occasion de la construction du 2ème hôpital », défend le parlementaire. Avant d’ajouter que « les discussions vont se poursuivre dans le cadre de la rédaction en cours de la loi « Mayotte » et bien évidemment au-delà du 1er trimestre 2022 ».
Dans le cadre du plan de relance, le gouvernement déploie un fonds de 650 millions d’euros sur 2021-2022 pour le financement des opérations de recyclage des friches et plus généralement de foncier déjà artificialisé. Pour cette 2ème édition, une enveloppe de 280 millions d’euros était encore disponible pour des projets. La sélection s’opère autour de deux grands volets. Le premier autour du recyclage des zones foncières sur lesquelles l’arrêt de l’activité a été brutal, laissant derrière un bâti à l’abandon et aujourd’hui dégradé. Le second concerne la dépollution d’anciens sites industriels, anciens logements ou zones naturelles.
La réhabilitation des friches constitue un enjeu majeur d’aménagement durable des territoires pour répondre aux objectifs croisés de maîtrise de l’étalement urbain, de revitalisation urbaine et, par conséquent, de limitation de la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers et de protection des sols contre leur artificialisation.
Le ministère de la Transition écologique a retenu 16 projets sur les territoires ultramarins.
L’État apporte son soutien à trois projets sur le territoire de Mayotte : la rénovation de l’espace de commercialisation de vanille d’une exploitation agricole à Chiconi pour 390.041 euros ; la réhabilitation de la route de la maison de la société immobilière de Mayotte à Bandraboua à hauteur de 1.307.952 euros ; la zone d’aménagement concerté (ZAC) pour le projet immobilier porté par la société immobilière de Mayotte pour 602.007 euros. Toutes les informations sur le fonds friches sont disponibles sur https://www.ecologie.gouv.fr/laureats-du-fonds-recyclage-des-friches.
Le 5 juillet 2017 vers 1h20 à Labattoir, deux individus aux visages dissimulés et armés d’un coupe-coupe et d’un marteau pénètrent dans un restaurant au moment où le gérant procède à sa fermeture. Ce dernier se réfugie immédiatement dans la cuisine en fermant derrière lui la porte grillagée. Alors que le premier individu s’affaire à ouvrir le tiroir-caisse, le second suit le propriétaire, porte un violent coup de marteau à travers les mailles de la grille avant de vainement essayer de forcer la porte. Les deux individus quittent les lieux après avoir dérober le téléphone et la sacoche du gérant.
Le 29 août 2017 vers 1h45, de nouveaux faits sont commis dans un autre restaurant situé à une centaine de mètres du premier. Alerté par les aboiements de son chien, le gérant dont le domicile est attenant au restaurant se rend au portillon où il est frappé par surprise de plusieurs coups de barre de fer par un individu au visage dissimulé. Pendant qu’un autre individu fait le guet, l’agresseur poursuit la victime jusqu’à son domicile tout en lui assénant des coups. Aidée de son épouse, la victime parvient à s’enfermer dans la maison. Évacuée par les secours dans un état de santé critique, la victime s’en est sortie mais a gardé des séquelles ainsi qu’une infirmité permanente.
Les éléments recueillis lors des constatations ne permettent pas d’identifier les mis en cause. En revanche, l’analyse des deux faits permettent de relever des similitudes, notamment en lien avec la description des auteurs et leur détermination. Par ailleurs, un tatouage particulier est remarqué sur l’un des mis en cause lors du visionnage des images de vidéosurveillance du premier restaurant.
Quelques mois plus tard, alors qu’ils procèdent à la signalisation anthropométrique d’une personne mise en cause pour des faits de violences, les enquêteurs se montrent perspicaces en constatant que l’intéressée porte un tatouage identique à celui de la vidéosurveillance. Confortée par le rapprochement d’un ADN découvert sur le deuxième restaurant, l’enquête a finalement permis d’établir son implication aux deux faits et d’identifier le co-auteur. Jugés en Cour d’assise les 17 et 18 novembre derniers, les deux accusés (qui étaient jusqu’alors en détention provisoire) ont été condamnés à 20 ans d’emprisonnement chacun.
Sur son compte Twitter, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, a annoncé ce lundi sa décision de reporter son déplacement à Mayotte et à La Réunion prévu du 25 au 29 novembre afin d’être pleinement disponible dans les jours prochains pour suivre la crise en Guadeloupe et la préparation de la 3ème consultation en Nouvelle-Calédonie !
Les tours d'eau du week-end dernier n'ont pas permis d'équilibrer les réservoirs sur la zone nord-est de Mayotte.
Depuis quelques semaines, l’eau est au coeur des préoccupations des habitants. Coupures, factures au montant excessif, qualité de l’eau… Autant de sujets qui inter-rogent les habitants de l’île et que nous traiterons cette semaine dans une série d’articles consacrée aux problématiques de l’eau. La SMAE a annoncé vendredi 19 novembre la présence de manganèse à un taux plus élevé que la norme habituelle dans la retenue collinaire de Dzoumogné. Les consommateurs sont inquiets, et pour cause, ce métal peut provoquer des effets secondaires sur une partie de la population. C’est le sujet du jour.
Les photos montrant de l’eau colorée provenant des robinets de Mayotte pullulent sur les réseaux sociaux ces derniers jours. La couleur jaunâtre inquiète les consommateurs, et certains accusent même la Mahoraise des Eaux de vouloir « les rendre malades ». Ce phénomène est en réalité lié à une présence anormalement élevée de manganèse dans la retenue collinaire de Dzoumogné. « La station de traitement d’eau potable de Bouyouni n’étant pas équipée d’un dispositif de traitement du manganèse, le taux de celui-ci est supérieur à la référence qualité en sortie de l’usine de Bouyouni », annonce la SMAE dans un communiqué. Conséquences, les habitants du nord de l’île jusqu’à Labattoir ne peuvent utiliser l’eau du robinet pour la consommation alimentaire.
Le manganèse est un métal qui est naturellement présent dans les sols et le corps en a besoin « en petite quantité », précise le docteur Albert Ducastel. Mais lors d’un contrôle, la SMAE s’est rendue compte que « le taux de manganèse est plus élevé que le taux réglementaire qui est de 50 microgrammes par litre et nous nous étions aux alentours de 300 », affirme Françoise Fournial, la directrice de l’entreprise. Cette dernière se veut rassurante et avance que les conséquences sur la santé sont minimes. « Dans les taux qui sont présents actuellement dans les distributions, ça ne peut avoir un impact sur le long terme, ce n’est pas parce que vous buvez de l’eau avec du manganèse à ce taux-là que vous allez être malade, il n’y aucune crainte. » Une version contestée par le docteur Albert Ducastel qui met en garde sur les risques sanitaires. « Si le manganèse se trouve en grande quantité dans les eaux, il va devenir dangereux, toxique pour le corps humain. Ça va créer une neurotoxicité, cela veut dire que ça peut avoir des effets sur le développement neurologique de l’enfant », affirme le professionnel de santé. Il peut souffrir de vertiges, de surdité, de problèmes d’apprentissage ou encore de troubles du langage, dans le cas où il est exposé à l’eau contaminée pendant une longue période.
Les adultes ne sont pas épargnés
Dans ces conditions, la SMAE recommande une restriction d’usage de l’eau contaminée par le manganèse uniquement pour les enfants âgés de zéro à quatre ans. « L’agence régionale de santé nous dit que c’est à cet âge-là qu’ils ont un développement important de leur système nerveux. Alors par mesure de précaution, nous disons aux gens d’arrêter de donner de l’eau aux tous petits. Il n’y a pas de crainte pour les adultes et les grands enfants », se défend Françoise Fournial. Mais selon le docteur Albert Ducastel, la recommandation doit s’étendre pour toutes les catégories de personnes. « Une personne adulte en bonne santé aura les mêmes risques puisque que c’est toxique », insiste-t-il.
Les témoignages de maux de ventre après avoir consommé l’eau du robinet se multiplient mais la directrice de la SMAE ne trouve pas d’explications à ce phénomène. « Je ne sais pas pourquoi certains disent qu’ils ont mal au ventre, c’est peut-être psychologique… », suppose Françoise Fournial. Pourtant, les effets secondaires sur le court terme sont indéniables selon le médecin. « Si nous consommons une eau dans laquelle le manganèse est trop élevé pendant plusieurs jours, nous pouvons avoir des problèmes de santé d’ordre digestif. La personne souffre de maux de ventre, de nausées et même de maux de tête », assure-t-il. Et inutile de faire bouillir l’eau pour la consommer, cela est contre productif. « L’eau va s’évaporer et le manganèse va rester, sa concentration va donc augmenter », prévient le professionnel de santé. Un retour à une situation normale n’est pas prévu dans les prochains jours. L’eau infectée par le manganèse va couler dans certains robinets mahorais pendant encore plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Ce lundi 22 novembre se déroulait l’élection de la présidence du conseil de surveillance d’EDM. Actionnaire majoritaire à hauteur de 50.01%, le Département a ainsi défendu la nomination d’Echati Issa. L’élue du canton de Koungou souhaite faire de la transition énergétique sa priorité.
Flash Infos : Vous venez d’être élue présidente du conseil de surveillance d’EDM. Quelle est votre sentiment après cette prise de fonction ? Quelles seront vos missions et vos marges de manœuvre ?
Echati Issa : Je suis très heureuse dans la mesure où je suis la première femme présidente du conseil de surveillance. Je suis honorée de représenter le Département, qui est actionnaire majoritaire, à hauteur de 50.01% dans le capital social d’EDM. Mon rôle sera d’accompagner l’équipe dirigeante et de veiller à ce que les bonnes décisions soient prises au profit de la population. Au cours de cette élection, j’ai rappelé ma volonté d’accompagner EDM dans le développement de l’énergie à Mayotte.
FI : Plus largement, quelles seront vos priorités durant votre mandature ?
E. I. : La transition énergétique est l’un des grands projets de Mayotte. Le photovoltaïque se développe de plus en plus… Le siège d’EDM vient d’ailleurs d’installer des panneaux sur son toit (cf le Flash Infos n°5111). Cette énergie renouvelable prolifère de plus en plus sur le territoire, comme sur Mamoudzou, sur Kawéni et bientôt sur Tsoundzou. Et demain ce sera le biocarburant ou autre chose pour essayer de limiter la pollution. C’est vraiment l’objectif de ma mandature !
FI : Comme vous l’avez dit, il y a un projet solaire sur la résidence Jardin des Épices à Tsoundzou 2 menée par la société immobilière de Mayotte, dont vous êtes membre du conseil d’administration. Avec vos différentes casquettes (EDM, Département), comment allez-vous vous y prendre pour démocratiser l’installation de panneaux photovoltaïques sur les infrastructures communales, mais aussi pour faire aboutir d’autres réflexions sur les énergies renouvelables ?
E. I. : Avec les différents partenaires, il faut faire en sorte que tous les projets bénéfiques pour les Mahorais soient mis en place. Nous verrons tous ensemble comment nous pourrons par exemple valoriser le photovoltaïque sur le territoire. Et comme je vous le disais, nous souhaitons vraiment avoir des résultats probants pour réduire notre empreinte carbone. L’essai sur le bio-liquide avec de l’huile de colza mené en juin dernier est un succès. Tout ce qui pourra permettre d’agir en ce sens, nous y travaillerons avec EDM et le conseil départemental.
Ce lundi 22 novembre avait lieu sur la place de la République le lancement officiel de l’espace citoyen de Mamoudzou. À l’heure du numérique, la capitale du 101ème département souhaite devenir une ville connectée. Pour cela, les services municipaux ont mis en place un service en ligne destiné à ses citoyens.
Fini les files d’attente interminables dans les services administratifs de la mairie de Mamoudzou. Dès le 1er décembre, les habitants pourront se rendre sur le site de la ville pour réaliser leurs démarches administratives. Acte d’état civil, inscription sur les listes électorales, prise de rendez-vous pour déposer ou récupérer son titre d’identité, dépôt d’un dossier de mariage ou de PACS, demande de rectification matérielle ou de changement de prénom… Autant d’actes administratifs qui demandaient autrefois aux citoyens de se déplacer jusqu’à l’Hôtel de ville et qui seront désormais accessibles en ligne à l’aide d’un “guichet unique”, explique Soiyinri Mhoudhoir, l’adjoint au maire de Mamoudzou en charge du numérique. Grâce à leur tableau de bord, les utilisateurs pourront également consulter l’historique de leurs demandes, suivre l’état de traitement et disposer d’un « coffre-fort » destiné à leurs pièces justificatives.
Quatre conseillers et une dizaine de techniciens
“Notre politique en matière de numérique prend forme”, se félicite l’adjoint à la mairie de la ville chef-lieu. En août dernier, la municipalité a inauguré son premier hotspot Wifi, qui s’inscrit lui aussi dans la lignée de la dématérialisation des services, censée faciliter les démarches des Mahorais. Avec le lancement du nouveau portail numérique disponible directement sur le site de la mairie, Mamoudzou poursuit son objectif de “smart city” à l’horizon 2030. “Ce dispositif répond directement à la politique d’inclusion numérique à l’échelle du territoire communal”, affirme Soiyinri Mhoudhoir. En février 2022, les habitants pourront se connecter à la plateforme en ligne via leurs identifiants FranceConnect (un dispositif d’authentification unique qui se substitue à la fédération de comptes proposée jusqu’alors par mon.service.public.fr et ses partenaires et qui permet d’accéder aux sites et services publics numériques l’ayant intégré sans avoir à créer de nouveau compte). Pour gérer ce tout nouvel outil numérique, quatre conseillers numériques et une dizaine de techniciens travailleront chaque jour pour garantir aux usagers une expérience optimale. Alors tous à vos clics, Mamoudzou entre dans une nouvelle ère…
Électricité de Mayotte poursuit son virage « vert » avec son plan solaire. Depuis plusieurs mois, le service transition énergétique et innovations s’emploie pour déployer des centrales photovoltaïques sur le territoire. D’ici 2030, le département a pour ambition de produire 30% d’énergie renouvelable, contre seulement 5.5% actuellement.
En installant 294 panneaux photovoltaïques sur le toit de son siège, Électricité de Mayotte souhaite montrer « l’exemple » pour développer l’offre sur le territoire et par la même occasion réduire son empreinte carbone. Un projet qui complète celui finalisé sur le poste source de Longoni, en attendant l’imposante couverture de la centrale thermique située sur la même commune. Un virage « vert » que la société aspire à consolider dans le temps. « Nous ne sommes pas là pour faire un one-shot », assure Christian Freu, le chef du service transition énergétique et innovations. Une équipe de six salariés opérationnelle depuis seulement quelques mois.
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Cette diversification est surtout une manière de réduire la dépendance du département aux hydrocarbures importés. À l’heure actuelle, « les 5.5% d’énergie renouvelable produites absorbent les 3% de croissance annuelle de la demande en électricité », avoue Claude Hartmann, le directeur délégué d’EDM. Une production qui s’approche de celle de la Martinique (7%). À titre de comparaison, la part de La Réunion et de la Guyane atteint respectivement 33% « grâce au biomasse et à l’éolien » et 64%. Un écart abyssal qui se justifie par l’étroitesse de l’île aux parfums et la difficulté à dénicher du foncier pour implanter des fermes solaires.
Plusieurs facteurs en ligne de compte
D’autant plus que la production électrique solaire n’est pas sans peine… Elle exige de prendre en compte la localisation du site, l’orientation (plein Nord) et l’inclinaison des modules (entre 10 et 20 degrés). « Les ombrages, comme les arbres et les bâtiments, sont le plus gros problème. Ils peuvent impacter tout la chaîne, donc il faut bien adapter le calculage », détaille Azatassou Dessa, l’ingénieur d’études. En tout, les différentes étapes avant la livraison peuvent durer jusqu’à deux ans, comme le souligne Nabil Koudsi, le chargé de prospection.
Après une période creuse, de 2013 à 2018, le photovoltaïque revient en force. Mayotte comptabilisait 120 installations en 2020 pour une puissance cumulée de 23 mégawatt-crêtes, contre 93 un an plus tôt. « La commission de régulation de l’énergie a décidé de donner un nouveau coup d’élan à la suite de l’arrêt des investissements », relate Claude Hartmann. Pour autant, le tarif d’achat évalué à 15.24 centimes le kilowatt-heure au 1er octobre s’avère beaucoup moins incitatif qu’il y a une dizaine d’années !
Toujours est-il que le département a pour ambition d’atteindre 30% d’énergie renouvelable d’ici 2030. Pour atteindre cet objectif, EDM compte bien apporter sa pierre à l’édifice, comme en témoignent les trois projets contractualisés qui verront le jour en février prochain. « Nous avons signé l’équivalent de trois mégawatt-crêtes en 2021 », se réjouit Christan Freu, impatient de pouvoir recouvrir davantage de toitures. Avec un taux annuel d’ensoleillement de près de 365 jours, Mayotte a une vraie carte à jouer.
Samedi 20 novembre avait lieu la première édition du rallye environnement organisé par la maison des jeunes, de la culture et des sports de la commune de Chiconi (MJCSC) en partenariat avec l’association Randoclean. Au programme : une randonnée fléchée au cœur du village situé dans la baie éponyme et un ramassage de déchets tout au long du parcours.
Parcours plante ou parcours eau, à 9h les 120 randonneurs s’élancent. Gants et sacs poubelles à la main, c’est parti pour trois heures de marche sur les routes de Chiconi ! Répartis en 21 équipes et âgés de 6 à 56 ans, les participants sont prêts à découvrir le village tout en nettoyant ses rues. “Ce premier rallye environnement s’inscrit dans l’objectif de la maison des jeunes, de la culture et des sports de la commune de Chiconi (MJCSC) qui est de mener un maximum d’actions culturelles, sportives et environnementales”, affirme quelques minutes avant le départ le secrétaire général de la structure, Rifay Abdou Boina. Au détour d’un jeu de piste géant, les équipiers doivent résoudre des énigmes et s’orienter pour visiter un à un les points d’étape. Sur le “parcours plante”, ils découvrent différentes plantes médicinales de l’île et apprennent à les reconnaître. Puis sur le “parcours eau”, ils visitent les “vovous” ou puits traditionnels utilisés autrefois par les habitants.
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La jeunesse au rendez-vous
Arrivées les premières sur la ligne d’arrivée, l’équipe Tseki Matandzaka ou les jeunes dynamiques composée de Zoulaika, Nayma, Razafinah et Tanyia, âgées de 15 à 17 ans et habitantes de la commune de Chiconi sont ravies de leur matinée. “Nous nous sommes trompées d’itinéraire au début, nous n’aurions jamais pensé arriver en tête. Notre but était de participer et de nous amuser.” Et à en croire leurs sourires, c’est la mission accomplie ! Maintenant, ils ne leur restent plus qu’à présenter au grand public une chanson inventée durant la course et rendre le quizz qui leur a été distribué en début de journée afin de déterminer si oui ou non elles ont les grandes gagnantes de ce rallye…
Peu après elles, les groupes rejoignent la plage de Sohoa, point d’arrivée de cette course d’orientation grandeur nature. Parmi eux, quatre autres jeunes filles du village – Ahmfaty, Elia, Melya et Nawel – foulent le sable ravies de leur parcours. “Nous étions sur le parcours plante. Nous avons appris beaucoup de choses mais ce que nous retiendrons surtout c’est la quantité incroyable de déchets que nous avons ramassés”, s’insurge Ahmfaty du haut de ses 13 ans. “Au bout d’un kilomètre, nous avions presque déjà rempli tous nos sacs”, se désolent ses amies. Si ce bilan s’avère désastreux pour l’environnement, l’idée des organisateurs qui était d’éveiller les consciences des participants semble atteint.
Victoire des chiconiennes
Suspense… Parmi les 21 équipes engagées, qui remporte le premier prix ? Et c’est la Golden Force qui se distingue, suivie de ses camarades de Tseki Matandzaka, puis de l’équipe Mbongi 976 de Petite-terre et des membres de Jeunesse en cours de Tsoundzou. Les quatre vainqueurs repartent avec un tour en bateau dans le lagon. De quoi motiver de nouveaux participants pour la prochaine édition…