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Les populations de makis continuent de chuter à Mayotte

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Animal emblématique de l’île aux parfums, le maki est malheureusement dangereusement menacé de disparition. Selon Laurent Tarnaud, primatologue associé au Museum d’Histoire Naturelle de Paris, sa population aurait chuté de 43% entre 1974 et 2020. En cause : la déforestation croissante de l’île qui réduit son habitat naturel comme peau de chagrin. 

« Tant que le couvert forestier n’aura pas été stabilisé à Mayotte, les populations de makis continueront à chuter », affirme Laurent Tarnaud. Ce chercheur en primatologie au Museum d’Histoire Naturelle de Paris a consacré sa thèse de doctorat au maki de Mayotte, de son nom scientifique Eulemur fulvus. Longtemps considéré comme un lémurien spécifique (il était appelé autrefois Lemur fulvus mayottensis), il a maintenant été prouvé que l’espèce présente à Mayotte était la même que celle que l’on trouve au nord-ouest de Madagascar. Les quelques petites différences en termes de tailles et de pelage ne sont que des variations phénotypiques non suffisamment significatives pour en faire une espèce à part entière. Outre Madagascar, on trouve des makis dans toutes les autres îles de l’archipel des Comores, à l’exception de Grande-Comores. Selon les historiens, ils y auraient été importés par l’Homme depuis l’île Rouge pour servir de nourriture.

populations-makis-continuent-de-chuter-a-mayotteLe maki de Mayotte est une espèce protégée depuis de nombreuses années et un animal que l’on croise si fréquemment en zone habitable que l’on peine à croire qu’il puisse être en danger. Cette proximité avec l’Homme trahit au contraire toute l’étendue du problème : animal arboricole, le maki vit normalement au sein des forêts et c’est la destruction de son habitat qui explique qu’on le retrouve désormais dans les zones habitées. Si sa présence n’est pas particulièrement problématique dans les villages, elle l’est davantage au sein des cultures car les makis se servent allègrement en fruits cultivés, provoquant la grogne des agriculteurs. Ces derniers parlent d’ailleurs de « taxe makis ». En 2019, une conférence avait même été organisée au conseil départemental pour évoquer le problème en présence de Laurent Tarnaud qui terminait tout juste à l’époque son recensement des populations de makis sur l’île. Une indemnisation des agriculteurs par la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF) avait été évoquée, mais n’a toujours pas été mise en place à ce jour.

Seul un tiers des makis vivent aujourd’hui en forêts préservées

Le premier recensement des makis de Mayotte a été réalisé en 1974 par Ian Tattersall, un primatologue américain. Il avait alors compté environ 50.000 individus. Entre 2016 et 2019, Laurent Tarnaud, en collaboration avec une équipe de la direction de l’environnement, du développement durable et de l’énergie (DEDDE) du conseil départemental, encadrée par Mahamoud Ahmed Omar, a mené un recensement en zones agricoles en complément de celui réalisé en 2016 en zones forestières. Par projection intégrant le taux annuel de déforestation, la population de lémuriens bruns à Mayotte en 2020 est évaluée entre 25.000 et 33.000 individus. La chute de population estimée se situe donc autour de moins 43%. Par ailleurs, seul un tiers des makis vivent en forêts préservées, les deux autres tiers restent en zones agricoles autour des cultures.

Selon le spécialiste, le marqueur le plus significatif de la réduction de leur habitat se perçoit dans la réduction du nombre d’individus par groupes. « En 1974, les groupes étaient constitués de neuf individus en moyenne. Aujourd’hui, ce nombre s’est réduit à six afin d’éviter la compétition alimentaire entre les individus », indique-t-il. Une étude sur la réduction des forêts démontre en parallèle que le couvert forestier s’est réduit de moins 37% entre 1999 et 2008. Et il a naturellement encore bien chuté depuis, expliquant la présence de plus en plus nombreuse des makis en zones agricoles.

Si aucune action particulière n’est entreprise sur l’île pour protéger ces animaux (outre le fait que les tuer ou les blesser soit interdit par la loi), l’État lutte en revanche contre la déforestation qui a beaucoup de conséquences sur l’écologie du territoire. « Les forêts sont fondamentales car elles contribuent notamment à la préservation des ressources en eau en l’attirant et la filtrant et évitent l’envasement du lagon et l’érosion des sols », explique le chercheur. Une grande victoire a été gagnée dans ce domaine avec la création par un décret du 3 mai 2021 de la réserve naturelle nationale des forêts de Mayotte, qui « couvrira 2.801 hectares de forêt relevant du régime forestier, répartis sur six massifs difficiles d’accès, soit 7.5% du territoire terrestre de Mayotte et 51% des forêts domaniales et départementales », peut-on lire sur le site étatique biodiversité.gouv.fr. L’arrêt de la déforestation sur le territoire de cette réserve (surveillée par des gardes de l’ONF) permettra, entre autres conséquences positives, une meilleure protection de l’habitat des makis.

La guerre avec les agriculteurs

La « taxe makis » sur les arbres fruitiers pose évidemment de nombreux problèmes avec les agriculteurs. Une étude commandée en 2015 par la Chambre de l’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte a calculé que cette dernière s’élèverait à entre 7 et 29% des récoltes par an (selon les fruits, les types de parcelles et les saisons considérées). Si les makis s’attaquent à tous les types de fruits, les plus impactés sont les goyaves du fait de leur production plus faible que celle des litchis, des fruits de la passion ou des papayes, très prisés également du lémurien brun. Certains agriculteurs ont même décidé de stopper la culture de certains fruits à cause de ce problème, car ils produisaient à perte. Si la majorité d’entre eux respectent cet animal protégé par la loi, la grogne est cependant réelle et le conseil départemental avait organisé plusieurs réunions à ce sujet dans l’hémicycle il y a quelques années dans le but de trouver une solution avant que la colère des cultivateurs ne les amène à perpétrer des actes de violence contre les lémuriens.

Plusieurs solutions avaient alors été envisagées comme le fait d’entourer les arbres de filets ou encore faire pousser des lianes fruitières autour des parcelles afin que les makis s’en nourrissent en lieu et place des récoltes. Nous n’avons pas pu joindre la Capam pour savoir si ces solutions ont été mises en place, mais selon Laurent Tarnaud, il semblerait que ce ne soit pas le cas. « En revanche, certains cultivateurs ont testé des solutions comme déboiser l’espace situé entre les rivières arborées et les récoltes pour y faire pousser de l’herbe car les makis n’aiment pas aller au sol », précise-t-il. En tout cas, comme dans beaucoup de domaines à Mayotte, si des réunions ont été menées et des solutions évoquées, les paroles ne se sont malheureusement pas traduites en actions concrètes et le problème a été relégué aux oubliettes ! Espérons que cette inertie dans le domaine ne pousse pas un jour les agriculteurs à entamer une véritable « guerre » contre cette espèce protégée qui ne pose problème que dans la mesure où l’Homme a détruit son habitat naturel.

 

La légende du maki

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Le primatologue Laurent Tarnaud a effectué plusieurs missions à Mayotte. Il y reviendra du 1er au 15 mars 2022 pour une étude liée aux apprentissages alimentaires chez les makis.

À Mayotte, le maki est un animal traditionnellement très respecté. Une légende raconte en effet qu’il s’agirait d’un homme transformé en animal par la colère de Dieu. Les versions de cette légende diffèrent, mais dans chacune d’elle, une femme n’a pas respecté la sacralité de la nourriture. Tantôt, elle aurait utilisé de l’eau de riz pour laver son bébé et tantôt, elle aurait frappé son fils avec une cuillère en bois destinée à servir la nourriture. Dans tous les cas, Dieu s’est mis en colère et a transformé, soit la femme, soit l’enfant selon les versions, en maki pour la punir de ne pas avoir respecté la nourriture.

La MSP du lagon, un rempart au désert médical

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Labellisée en 2017, la maison de santé pluridisciplinaire du lagon accueille chaque semaine des centaines de patients. Inventée pour innover et étendre l’offre de soins sur Mayotte, la structure se définit comme un pôle de professionnels médicaux et paramédicaux au service de la population de l’île aux parfums.

Médecin généraliste, infirmiers, pharmaciens, endocrinologue, psychologue, diététicienne… À la maison de santé pluridisciplinaire (MSP) du lagon, les patients peuvent compter sur une équipe complète aux petits soins pour les petits et grands maux. En d’autres termes, la MSP du lagon a pour objectif de “coordonner, structurer et améliorer la prise en charge des patients”, explique Céline Boulineau, infirmière et dernière membre fondatrice encore en poste au sein de la structure. “Le travail d’équipe est vraiment bénéfique pour le diagnostic et le suivi des patients. Nous travaillons sur un logiciel commun. Nous avons l’occasion d’échanger sur les situations que ce soit dans des cas de pathologies chroniques ou aiguës”, détaille la professionnelle de santé. Une activité en étroite collaboration également avec le groupement des maisons et pôles de santé de l’océan Indien (GMPS OI), qui apporte au quotidien son expertise et son soutien aux membres de la MSP du lagon. En bref, la structure mahoraise veut rendre l’offre médicale “pratique, efficace et efficiente ».

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Le diabète comme bête noire

En complément d’un catalogue de traitements variés sur tous types de pathologies, les soignants de la MSP du lagon se sont également largement impliqués dans le dépistage et le traitement des cas de diabète à Mayotte. “Nous avons eu la chance de participer au montage du réseau diabète et dans cette démarche, nous avons mené diverses actions”, affirme Céline Boulineau. Le manque de diagnostic de cette pathologie dévastatrice sur l’île aux parfums peut entraîner des conséquences dramatiques sur les patients. Pour prendre le mal à la racine, un pôle de professionnels compétents s’est formé afin de répondre aux besoins des patients. Le docteur Dang, médecin généraliste, le docteur Brochot endocrinologue et diabétologue, mais aussi la diététicienne Stéphanie Durette ou encore les infirmiers rattachés à la maison de santé ont lancé une véritable guerre au diabète.

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En 2020, alors que le Covid était dans toutes les bouches, personne ne se préoccupait de nos assiettes. La maison de santé a alors créé un fascicule rempli de conseils pour manger mieux, bouger plus et s’adapter aux divers épisodes de confinement sans mettre en péril sa santé. Par ailleurs, pour prévenir les risques de diabète gestationnel, des créneaux de consultations ont vu le jour pour les femmes enceintes. Celles-ci pouvaient alors bénéficier de quatre séances gratuites avec une diététicienne dans les locaux. De plus, durant la crise sanitaire, elles ont pu réaliser des bilans sanguins et ne pas rompre leur suivi de grossesse. “Nous nous sommes rendus compte qu’avec la pandémie, il était compliqué de réaliser des examens sans risquer d’être en contact avec des personnes malades. Les futures mamans pouvaient alors bénéficier d’une matinée réservée”, commente l’infirmière.

Un avenir en péril ?

Après deux années de Covid-19, plus que jamais la MSP du lagon souhaite poursuivre ses activités. “Nous sommes l’une des maisons de santé labellisées les plus actives de toute l’île”, se félicite Mehdi Rezgui, coordinateur au sein de la maison de santé. Avec pas loin de 10.000 patients par an, l’attractivité de la structure n’est plus à prouver. Basée à Mamoudzou, elle offre un lieu accessible et ouvert à tous. “Nous avons la chance d’avoir une équipe dynamique et compétente, parmi eux notre assistante médicale et notre secrétaire sont deux professionnelles précieuses car elles assurent si nécessaire la traduction en shimaoré et kibushi à chaque consultation », avance Céline Boulineau. Tel un petit colibri perdu au beau milieu du désert médical mahorais, la MSP du lagon tente jour après jour d’apporter aux patients les soins qu’ils méritent. Un avenir qui pourrait bien être remis en question aujourd’hui car la structure n’a pas pu obtenir les subventions escomptées et nécessaires à son bon fonctionnement pour l’année 2022.

Message de soutien aux sinistrés de Madagascar

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Le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, a adressé un message de solidarité et de soutien aux sinistrés des inondations de Madagascar qui, selon un bilan provisoire, ont fait plus de 40 morts et au moins 47.000 sinistrés au terme d’un épisode pluvio orageux dans les quartiers en amont d’Antananarivo. « J’exprime ma solidarité aux victimes de ces événements météorologiques meurtriers survenus à Madagascar. Notre soutien est total aux autorités locales et nationales pour faire face aux conséquences dramatiques de ces pluies qui ont emporté les barrages », a indiqué le chef de l’exécutif de la collectivité, réaffirmant la force des liens avec la grande île.

Younous Omarjee élu président de la commission du développement régional au Parlement européen

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La commission du développement régional (REGI) a reconduit son président Younous Omarjee, en exercice depuis juillet 2019, à l’occasion des élections de mi-mandat qui ont pris place cette semaine au Parlement européen. Younous Omarjee, originaire de l’île de La Réunion, est le premier ultramarin nommé à la tête d’une commission parlementaire au Parlement européen.

À travers les fonds de la politique cohésion, la commission REGI contribue à réduire les écarts de développements entre les territoires européens. Dotée de 370 milliards d’euros sur sept ans, la politique régionale est le premier poste budgétaire européen, devant la politique agricole commune (PAC).

Pour le président de la commission du développement régional, cette deuxième moitié de législature doit permettre de faire démarrer l’exécution des fonds de cohésion dans toutes les régions. Les États membres et les gouvernements nationaux doivent être au rendez-vous et accélérer l’écriture de leur plan nationaux d’exécution des fonds appelés contrat de partenariat. Dans toute l’Europe, les régions attendent désormais ces fonds. Elle sera aussi l’occasion de mettre à l’agenda un nombre important de priorité : nouvelle stratégie européenne pour les RUP, politique pour les zones rurales, création d’un agenda insulaire et d’une politique européenne pour les îles, adaptation au changement climatique, mécanisme de résolution des conflits transfrontaliers, politique climatique européenne.

Deux projets de loi pour renforcer la coopération internationale dans l’océan Indien

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Ce mercredi 26 janvier 2022 en conseil des ministres, Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères et Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, ont présenté deux projets de loi visant à renforcer la coopération internationale dans l’océan Indien.

L’un autorisant l’approbation de l’accord pour la mise en place d’un mécanisme d’échange et de partage de l’information maritime dans l’océan Indien occidental et de l’accord régional sur la coordination des opérations en mer dans l’océan Indien occidental.

Signés à Nairobi le 26 novembre 2018, ces accords visent à répondre de manière globale à l’ensemble des menaces maritimes présentes dans la zone de l’océan Indien occidental, en y associant les pays riverains. Entrent notamment dans le cadre de cet accord, les missions d’assistance à l’égard de navires, la participation à la recherche et au sauvetage des vies en mer, la protection de l’environnement marin, la protection du patrimoine culturel sous-marin et la coopération en cas de catastrophes naturelles ou environnementales. Deux centres régionaux ont notamment été créés : le centre régional de fusion de l’information maritime (CRFIM) et le centre régional de coordination des opérations (CRCO).

L’autre autorisant l’approbation de l’accord portant révision de l’accord général de coopération instituée en 1984 entre les États membres de la commission de l’océan Indien (Maurice, Madagascar, les Seychelles, les Comores et la France au titre de La Réunion).

Le 6 mars 2020, un nouvel accord a été signé, visant à moderniser le cadre d’intervention de la COI, de façon à répondre plus efficacement aux besoins des États membres. Il permet à la commission de se moderniser, en étendant ses compétences et en renforçant le pilotage politique de l’organisation par l’institutionnalisation d’un sommet des chefs d’État. Les domaines de coopération sont ainsi passés de quatre dans l’accord de 1984 à quatorze dans le présent accord : la paix, la stabilité, la gouvernance, l’État de droit, la défense des intérêts insulaires, l’économie bleue, la sécurité alimentaire, la sécurité sanitaire, la sécurité maritime, la lutte contre la criminalité transnationale organisée, la connectivité aérienne, maritime et numérique pour le rapprochement des peuples, le changement climatique, la protection civile et la circulation des personnes et des biens dans l’espace de la COI.

Du travail illégal fait aux petits oignons

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Trois grossistes en fruits et légumes étaient jugés, mercredi matin, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou pour avoir employé des travailleurs étrangers en situation irrégulière, essentiellement de pays africains, pour le tri, la vente et le transport d’oignons. Le 9 octobre 2018, à Kawéni, un contrôle de la brigade mobile de recherches (BMR) a mis au jour les petites combines des trois négociants.

Ce jour-là, les policiers tombent sur deux personnes sortant d’une parcelle avec un véhicule utilitaire. L’un est un réfugié, tandis que l’autre a vu son statut de demandeur d’asile expirer. Ils indiquent travailler pour le propriétaire, un grossiste rwandais de 34 ans. Plus loin, la BMR tombe sur deux autres personnes, un Burundais et un Zaïrois, chargées de faire le tri des oignons dans un entrepôt. Eux aussi n’ont plus de papiers valides et disent travailler pour le négociant, absent de l’audience ce mercredi.

Les policiers se rendent compte que dans les parcelles voisines, c’est une constante. L’un dit travailler pour un Comorien, tandis qu’un autre affirme être engagé par un grossiste rwandais. Les deux commerçants se retrouvent donc à devoir expliquer comment ils procèdent. Venus d’Inde et Madagascar, les tonnes d’oignons achetées des centaines d’euros sans qu’ils existent parfois les factures arrivent à Kawéni. Contre une dizaine d’euros, des salariés souvent sans papiers et sans contrat de travail procèdent au tri, puis au transport. L’un d’eux, le seul avec un contrat, a précisé aux enquêteurs « travailler beaucoup », alors que son temps de travail ne doit théoriquement pas dépasser la vingtaine d’heures.

Au tribunal, les grossistes préfèrent ne pas trop s’étendre sur les activités. Aux policiers, le troisième, un Rwandais de 39 ans, a expliqué : « Tout ce qu’on fait en arrivant ici, on le fait pour survivre ». Un avis que ne partage pas la substitute du procureur, Sarah Mbuta. « Vous portez préjudice au secteur économique de Mayotte. Les gens sont exploités et forcés à devoir travailler pour quelques dizaines d’euros par jour. » Alors qu’elle demande 5.000 euros d’amende pour chaque, le tribunal choisit de les différencier. Le grossiste comorien est finalement relaxé, le Rwandais absent ce jour-là est condamné à payer 3.000 euros, tandis que celui de 39 ans doit s’acquitter de 500 euros. Impliqué dans une autre affaire de travail dissimulé jugé le même jour, ce dernier s’est vu condamner à une autre amende de 5.000 euros.

…et jusque dans les cuisines d’un brochetti de Chirongui

« C’est le paradoxe mahorais. On y va tous, on le sait tous, mais on ferme les yeux », explique maître Nadjim Ahamada, au sujet d’une autre affaire de travail illégal. Sa cliente, une femme de 44 ans d’origine malgache, est bien connue à Chirongui où elle dirige un brochetti. Un lieu de passage où les cinq ou six salariés changent au jour le jour. « Les gens viennent quand ils veulent. On peut difficilement caractériser un lien de subordination », continue l’avocat, pour justifier la difficulté de sa cliente à maintenir tout le monde en règle. Déjà dans le collimateur de la justice, la gérante du brochetti a déjà été lourdement condamné pour les conditions insalubres dans lesquelles travaillent ses employés. « Pour rembourser les 75.000 euros qu’elle doit payer, il va falloir en faire des mabawas », ironise son avocat. Le tribunal correctionnel l’a finalement condamné à une amende de 1.000 euros avec sursis.

La prison bloquée par les surveillants

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Le conflit autour des prestation familiales perdure à la maison d’arrêt de Majicavo-Koropa. Après des débrayages devenus quotidiens, une cinquantaine d’agents ont choisi de bloquer l’entrée du site, jeudi matin, suite à un appel de la CGT.

Le feu allumé devant les grilles de la maison d’arrêt n’était pas celui de la joie, jeudi matin. Une partie des agents, excédés que les négociations avec la direction n’avancent pas, ont décidé de bloquer la grille de 6h à 12h. À l’appel de la CGT, une cinquantaine d’agents ont participé à cette action qui s’inscrit dans un mouvement social qui dure depuis plus d’une semaine maintenant. Après un premier débrayage le 19 janvier, au cours duquel les contestataires ont refusé de rejoindre leurs postes de 7h à 8h, les surveillants ont choisi de renouveler cette opération tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites. En effet, le paiement de prestations familiales autrefois versées par la Caf a été suspendu.

Un dialogue compliqué avec la direction

Et les négociations pour un retour de ces prestations traînent en longueur, au grand dam des syndicats. « Ils ne veulent rien entendre », regrette Ibroihima Condro Mohamadi, délégué CGT à la prison. Au cours des rencontres avec le directeur Didier Hoarau, ce dernier a pourtant expliqué avoir remonté les informations à la Mission des services pénitentiaires Outre-mer, le service qui chapeaute toutes les maisons d’arrêt des départements ultramarins. Mais les retours ne satisfont pas les organisations syndicales. « On a l’impression qu’on n’écoute pas nos propositions », poursuit le délégué CGT. Ce jeudi, le directeur adjoint est quand même venu à la rencontre des manifestants. « Il a pris note de nos doléances. Il nous a dit qu’elles seront transmises à la préfecture de Mayotte et à la Mission Outre-mer », raconte le syndicaliste.

Le contexte est d’autant plus tendu à la prison en ce moment, suite à deux agressions. Il y a deux semaines, une enquête a été ouverte contre un surveillant qui aurait répliqué à un coup donné par un détenu. Si aucune suite n’a été donnée pour l’instant, les syndicats ont promis d’être vigilant quant au sort de leur collègue. La deuxième agression est plus récente, puisqu’elle a eu lieu mardi midi. Un agent aurait été attaqué par un détenu.

Alors que nous aurions aimé interroger la direction de la maison d’arrêt sur le conflit social, la Mission Outre-mer, dont dépend le site de Majicavo, n’a pas donné suite à nos demandes.

Le brigade environnement de Mamoudzou lance la guerre aux déchets

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Depuis novembre 2021, des agents de prévention environnementale et d’incivilité de la division de la prévention et de la sécurité urbaine (DPSU) de Mamoudzou interviennent toutes les deux semaines dans les quartiers les plus isolés de la commune afin de faire évoluer les mentalités sur la question des déchets. Si l’heure est à la sensibilisation, les verbalisations débuteront dès le mois de février.

Canettes, bouteilles, carcasses de voitures et déchets ménagers en tout genre poussent comme des champignons sur l’île aux parfums. Partout, des quantités astronomiques de détritus viennent polluer les paysages et les eaux du lagon. Armés de leurs chaussures de sécurité et de leur pédagogie, les agents de prévention environnementale et d’incivilité de la ville chef-lieu travaillent à faire changer les mentalités. “Odi… Caribou !” Mission après mission, l’équipe de quatre à cinq agents fait du porte-à-porte et sillonne les quartiers difficiles d’accès en amont de Mamoudzou. “Lorsque nous arrivons, nous nous répartissons en deux ou trois équipes pour élargir notre champ d’action. Au fil des semaines, nous nous rendons compte que les habitants comprennent et certains dénoncent ceux qui jettent leurs déchets n’importe où”, explique Ahmed Naïly, l’un des agents de terrain.

Faire changer les mentalités

Sur les hauteurs de Passamaïnty, les ordures sont partout ! Ici, pas de bennes ou de passage des camions poubelles. Conséquence ? De nombreuses décharges sauvages voient le jour. Sous un panneau “Dechet Interdi”, un monticule d’immondices attend la prochaine pluie pour dévaler la pente et filer directement dans l’océan Indien. Pour le directeur de la division de la prévention et de la sécurité urbaine (DPSU) Chamassi Chaharoumani, la vraie problématique est avant tout éducative. “L’idée de la politique menée par la municipalité de Mamoudzou est de faire changer les mentalités. Que la population prenne conscience que ce n’est pas grand-chose de jeter ses déchets à la poubelle plutôt que n’importe où”, détaille l’ancien capitaine de la police nationale. Le but de la brigade prévention environnementale et incivilité consiste en la lutte contre l’insalubrité, les tags, ou encore les garages clandestins qui déversent des produits toxiques dans les cours d’eau mahorais.

Unis pour un avenir plus vert

Dès février 2022, les agents sur le terrain auront le pouvoir de verbaliser les contrevenants (voir encadré) qui continueraient à se débarrasser de leurs déchets où bon leur semble. “À terme, notre objectif est d’étoffer l’équipe et d’arriver à 15 agents sur le terrain”, affirme Chamassi Chaharoumani. Avant d’ajouter : “Leur rôle est avant tout celui de médiateurs, ils ont une connaissance fine du terrain. La répression viendra en complément de la prévention, mais les amendes ne sont pas une solution miracle et le plus important est d’apporter une réponse pérenne à ce problème.” Après quelques mois de dur labeur, Abou, Ahmed, Mohamed, Brahimou, se réjouissent de voir leur travail porter ses fruits. “À chaque sortie, nous réalisons des rapports. Nos équipes agissent en lien avec les services de la mairie et le Cadema (communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou) qui organisent ensuite des opérations de collecte sur les lieux indiqués”, affirme le groupe d’agents de la DPSU, heureux de voir son action récompensée.

 

Entre 38 à 1.500 euros d’amende en fonction de la nature de vos déchets

Pour le dépôt sauvage de déchets sur le domaine public, vous risquez 750 euros et jusqu’à 1.500 euros si l’abandon est effectué avec un véhicule.
Si vous brûlez ou éliminez des déchets par voie illicite, vous vous exposez à une amende pouvant aller jusqu’à 450 euros.
Si vous jetez un déchet par terre, vous risquez au minimum 38 euros d’amende, le prix de celle-ci étant déterminé par la nature dangereuse du déchet pour l’environnement.
Pour tout dépôt non autorisé de véhicule hors d’usage sur le domaine public, vous vous exposez à une amende allant jusqu’à 1.500 euros.

Les heures supplémentaires au cœur d’un litige entre la direction du CHM et le personnel soignant

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Au centre hospitalier de Mayotte, les heures supplémentaires des agents se comptent en centaines et sont parfois accumulées depuis plusieurs années. Face à cette situation, la direction a décidé de les payer, ce qui représente une somme de plus d’un million d’euros. Certains professionnels de santé, qui auraient privilégié les repos compensatoires, ont manifesté l’absence de choix ce jeudi 27 janvier.

« Nous demandons d’avoir le choix », s’égosille Benjamin, infirmier au centre hospitalier de Mayotte, en dessous des bureaux de la direction. Le devenir des heures supplémentaires accumulées depuis toutes ces années : voilà le nerf de la guerre de la grève de ce jeudi 27 janvier porté par le service Ursec (urgences, réanimation, Samu/Smur, evasan, caisson hyperbare). Alors que les professionnels de santé souhaitent pouvoir bénéficier d’un repos compensatoire, la direction veut les indemniser. Le bilan de cette opération s’élève tout de même à plus d’un million d’euros et concerne plusieurs centaines d’agents. « La direction a décidé de ce versement d’une manière jupitérienne », fustige Zakouoini Hamada, le président de la CFTC. Une attaque balayée d’un revers de la main par Christophe Blanchard, le directeur par intérim. Selon ce dernier, cette décision, prise en concertation avec les organisations syndicales, remonte au mois de septembre.

Et les chiffres en question s’avèrent vertigineux ! Exemple avec Jérôme qui totalise 401 heures pour la seule année 2021. « En sachant que j’ai pris huit semaines pour aller en métropole », précise celui qui est en poste depuis décembre 2019. Une situation causée par des effectifs en dents de scie et des turnovers constants, qui obligent à tirer sur la corde des contractuels pour boucler les plannings. « Nous sommes tellement en flux tendu qu’[ils] changent une dizaine de fois sur le mois. Nous ne pouvons rien prévoir… » Dans ces conditions, les soignants se retrouvent sur les rotules. « Nous aimerions bien avoir un peu de repos après les deux dernières années », souffle Benjamin.

Mais dans cette histoire, au-delà du choix « imposé », une autre problématique rentre en ligne de compte aux yeux des soignants. À savoir, la rémunération de ces fameuses heures supplémentaires. « Elles sont calculées par rapport à l’échelon de l’agent en 2022, donc ceux qui sont chez nous depuis 2014, par exemple, sont gagnants. Et en plus, elles ne sont pas imposables à hauteur de 5 000 euros », détaille Christophe Blanchard, qui ajoute que l’indexation est bel et bien prise en compte.

Un solde tous les six mois

Face à cet enjeu, la direction a décidé un changement radical à partir de cette année pour ne pas générer de compteurs d’heures. « Nous allons mettre en place un solde tous les six mois et les récup’ seront payées si elles n’ont pas été prises au fur et à mesure. Nous allons être au plus près de la gestion des plannings avec les cadres de santé et les ressources humaines. » Cela doit permettre d’offrir au CHM plus de visibilité à court terme, dans l’attente que « la politique d’attractivité commence à porter ses fruits » et « d’éviter les heures supplémentaires ».  Et à ce sujet-là, Benjamin a une idée bien précise derrière la tête pour favoriser le recrutement. « Plus tu améliores les conditions d’accueil, plus c’est facile d’embaucher », lâche l’infirmier. Toujours est-il qu’une réunion du comité technique d’établissement doit se tenir mardi prochain pour marquer d’une pierre blanche ce nouveau système. Et avec un tel pactole en poche, il reste la possibilité de prendre du congé sans solde et de s’accorder quelques jours de vacances pour recharger les batteries…

En 2022, le réseau EEDD Mayotte voit plus grand

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Mercredi 26 janvier, les membres du réseau de l’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD) de Mayotte se sont réunis pour réfléchir ensemble à l’autonomie et la structuration de cette organisation, qui devrait intervenir à l’horizon 2023. L’objectif : lui donner un second souffle.

Autonomie financière et juridique, le réseau de l’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD) volera bientôt de ses propres ailes. En visio-conférence, vingt-cinq représentants d’associations et d’institutions mahoraises soucieuses de l’environnement ont mis à plat lors d’une première réunion de travail leurs idées pour que le groupement fasse peau neuve. Oulanga Na Nyamba, la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF), le parc naturel marin, le conseil départemental, la communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou ou encore la communauté de communes du Sud ont pensé ensemble la gouvernance du réseau EEDD.

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“Nous nous sommes inspirés de ce qui se fait dans les autres EEDD de France pour choisir le modèle qui correspondra le mieux à notre territoire, nos attentes et nos objectifs”, affirme Manuella Grimault, la coordinatrice du réseau EEDD Mayotte. En décembre 2021, les acteurs environnementaux de l’île ont décidé de donner un nouvel élan à cette organisation. “Depuis 2015, c’est l’association MNE (Mayotte Nature Environnement) qui coordonne le réseau. Lors des deuxièmes assises du réseau en décembre 2021 nous avons décidé de lui donner un second souffle et une indépendance”, poursuit-elle. Avec le temps, les besoins ont évolué et aujourd’hui, il est primordial pour le réseau EEDD de s’émanciper et d’obtenir un statut propre.

Un calendrier à tenir

Qui pourra adhérer au réseau ? Qui pourra siéger au sein du conseil d’administration ? Quelles seront les règles à respecter au sein de celui-ci ? Autant de questions fondamentales pour poser les bases solides du réseau EEDD 2.0. “Avec une vingtaine de participants, beaucoup d’avis divergent, mais nous avons ressenti une envie commune de convergence afin que ce réseau soit fort”, se réjouit Manuelle Grimault. Prochaines étapes : la décision finale sur la gouvernance du réseau en février, la rédaction des statuts le mois suivant ou encore la rédaction du règlement intérieur en avril. Un programme dense qui se déroulera sur l’année 2022 pour aboutir à l’autonomie du réseau EEDD à l’horizon 2023. De quoi donner le sourire aux amis de la nature mahoraise et l’envie de se retrousser les manches pour agir, toujours, pour préserver ce patrimoine unique au monde.

Allégement des mesures sanitaires et levée du couvre-feu

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À compter du vendredi 28 janvier matin (à 0h00) et en adéquation avec l’amélioration de la situation sanitaire, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a décidé d’alléger certaines mesures de freinage de l’épidémie de Covid-19. La levée du couvre-feu sur l’ensemble du département, la fin de la jauge de six personnes à table dans les bars et les restaurants, la fin de la jauge pour les sorties en mer, la fin de l’interdiction du sport en intérieur et le rétablissement de jauge dans les commerces à 75 % de leur capacité entreront alors en vigueur.

En revanche, le port du masque dans l’espace public urbanisé et dans les établissements recevant du public, l’interdiction des manzarakas, des voulés, des activités de prestation à domicile de traiteurs, de location de chapiteaux, tentes ou barnums à particuliers, d’animateurs de soirée à domicile, ainsi que le transport de matériel de sonorisation seront toujours d’actualité. L’état d’urgence sanitaire reste en vigueur à Mayotte. En cas de dégradation de la situation sanitaire, le préfet pourra reprendre de nouvelles mesures pour protéger la population.

Les cadis au centre du projet « médiation sociale et prévention »

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Le lundi 24 janvier, le 7ème vice-président en charge de l’action sociale, Madi Moussa Velou, s’est rendu dans les locaux du Grand Cadi pour échanger autour du projet « médiation sociale et prévention ». Les sujets abordés ont notamment porté sur le repositionnement et le rôle de ce service, la présence accrue dans les quartiers, un renforcement des moyens, le partenariat avec les services de l’État, l’accompagnement des espaces d’apprentissage coranique, ou encore la poursuite des travaux de fédération des mouvements islamiques… Un projet est en cours de finalisation et sera largement partagé avec les partenaires. Le conseil départemental entend mettre à profit le rôle social des cadis et leur visibilité pour contribuer, avec d’autres leviers, au mieux vivre ensemble.

Les jeunes gardiens de la paix mahorais de la 259ème promotion témoignent de leur aventure

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Après différentes démarches mises en place par le service administratif et technique de la police nationale de Mayotte pour leur intégration à l’école de police de Nîmes, est arrivé le temps du départ pour les jeunes gardiens de la paix de la 259ème promotion du 16 juillet 2021, issus du recrutement local. Quelques mois plus tard, voici leur retour d’expérience :

« Nous avons réussi à pallier les différentes difficultés, notamment financières, et nous avons pu alors débuter notre formation à l’école de police. Nous avons eu le plaisir de constater une certaine solidarité auprès de nos pairs. Par exemple, des repas sont organisés dans le respect des règles communes, au menu poulet grillé, manioc et bananes, de quoi nous rappeler notre culture mahoraise et donc se sentir presque comme à la maison.

Notre formation à l’école de police de Nîmes s’étale sur huit mois. Celle-ci est organisée de la façon suivante : de la théorie que nous étudions en classe et des mises en situation sur le terrain. Une période de stage dans différents commissariats de métropole vient compléter ces différents modules. Une fois la formation terminée, dans la mesure où nous avons obtenu le concours d’Île-de-France, nous nous retrouvons pour la majorité à Paris mais dans des services différents.

Une fois arrivés sur la capitale nous nous rendons compte que le plus dur n’est pas derrière nous. Nous comprenons très rapidement qu’il est très difficile de trouver un logement décent et à un prix raisonnable. Au travers de la préfecture de Police, nous avons eu des propositions et malgré les tarifs élevés nous avons trouvé des logements.

Nous intégrons très rapidement le monde du travail métropolitain et nous constatons immédiatement le rythme intense qui demande un certain niveau d’adaptation et de compréhension des différentes situations rencontrées. En quelques semaines, les responsabilités sont présentes et nous prenons rapidement conscience que nous ne sommes plus seulement des policiers adjoints, mais des gardiens de la paix qui doivent remplir leurs différentes missions et avec succès. Nos journées sont bien remplies ! »

Si tous pensent au retour sur leur île natale, celui-ci ne pourra se faire que dans quelques années, fort d’une expérience métropolitaine, riche des différentes situations vécues.

Toujours plus d’immatriculations sur Mayotte

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Alors que le marché de l’automobile a vu le nombre des immatriculations se réduire fortement en métropole ces deux dernières années, les Dom-Tom continuent d’afficher des chiffres records. Avec 59.857 immatriculations en 2021, ils ont enregistré une hausse de 11.8% par rapport à 2020, notent l’agence spécialisée en data Flashs et le site cartegrise.com.

À Mayotte, pas moins de 2.059 véhicules ont été immatriculés en 2021. Cela représente une hausse de 28.4% de leur nombre par rapport à 2020, soit la progression la plus forte parmi tous les départements ultramarins. L’année précédente, il y avait déjà une hausse de 19.4%. C’était pratiquement le seul département français à ne pas connaître de baisse malgré la crise sanitaire avec la Guyane (+0.9%).

https://www.cartegrise.com/blog/2023/01/france-les-immatriculations-de-voitures-neuves-chute-en-2022

Accidents du travail : les règles changent pour les employeurs

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Depuis le 1er janvier 2022, il faut désormais que les employeurs passent par un compte en ligne sur net-entreprises.fr pour gérer les cotisations liées aux accidents du travail et aux maladies professionnelles. « La création de compte (AT/MP) est une obligation légale, il est gratuit et actualisé quotidiennement », prévient la caisse de sécurité sociale de Mayotte. Cette dernière indique aussi que ce compte « permet ainsi aux employeurs de consulter leur taux de cotisation AT-MP qui n’est désormais plus notifié par courrier par la CSSM ». Renseignements sur le site Internet www.cssm.fr, rubrique relations aux employeurs, ou par mail tarificationatmp@css-mayotte.fr.

CHM : une grève… contre les bus spécialement dédiés pour les agents

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Depuis le 3 janvier, le centre hospitalier de Mayotte propose à ses agents de Mamoudzou des trajets en bus entre leurs lieux de résidence et la ville chef-lieu. Le manque de places et certains dysfonctionnements ont provoqué un droit de retrait ce mercredi 26 janvier. En réponse, la direction et le prestataire promettent de réévaluer quantitativement et qualitativement ce dispositif.

« Quand j’arrive au CHM, tous mes habits sont trempés tellement je transpire dans le bus », se désole une manipulatrice en électroradiologie, résidente à Kani-Kéli. Des propos rapidement complétés par l’un de ses collègues : « En plus, on est serrés comme des sardines ! » Mis en place au tout début de la crise Covid, en mars 2020, pour assurer le transport des agents vers leur lieu de travail dans le respect des gestes barrières, ce dispositif a été pérennisé, contre la modique somme annuelle d’1.2 million d’euros, par la direction de l’établissement hospitalier le 3 janvier 2022 sur demande des professionnels de santé. « Rentrer en scooter à Bouéni à 19h après une garde de douze heures, c’est impensable », développe un néo-arrivant, ravi de pouvoir se faire raccompagner en toute sécurité.

Seul hic : les trajets entre les lieux de résidence et la ville chef-lieu s’avèrent parfois douloureux, à cause d’un certain nombre de dysfonctionnements (absence de climatisation, fuites d’eau, difficulté d’accès pour les personnes à mobilité réduite, insalubrité récurrente…). « L’autre jour, on est même tombé en panne d’essence à Tsoundzou », sourit jaune l’une des passagères régulières. Raisons qui ont poussé une cinquantaine d’employés à exercer un droit de retrait « pour faire bouger les lignes » ce mercredi 26 janvier. « Les véhicules ne sont pas conformes », répète avec insistance Fatima Abdallah, représentante du personnel à la CFDT. « Ce sont des exigences de base pour bénéficier d’un minimum de confort, pour nous permettre de récupérer une heure de sommeil et pour arriver au boulot en temps et en heure », renchérit Anli Rigotard, le porte-parole de l’intersyndicale.

Période de rodage

Pour désamorcer cette crise, deux réunions se sont tenues dans la matinée entre la direction, le prestataire (Carla Mayotte Transports Baltus) et les différentes organisations syndicales représentées. « La démarche s’est bien déroulée, mais encore une fois, pourquoi en arriver-là alors que tous les courriers et toutes les relances ont été envoyés », s’interroge Anli Rigotard, qui déplore « le manque d’anticipation ». Des promesses notables ont notamment été prises, comme l’augmentation du nombre de sièges (de 22 à 33) dans les bus, pour que ce nouveau marché réponde aux réels besoins des agents. Une première avancée majeure aux yeux du syndicaliste, qui garde en tête l’agression à Majicavo d’une de ses collègues lundi soir, contrainte de rentrer chez elle en voiture faute de place dans l’autocar. « Aujourd’hui, toutes les lignes sont effectivement pleines. Nous sommes en période d’ajustement car nous ne savions pas combien d’agents allaient les utiliser. Nous nous réadaptons », justifie Christophe Blanchard, le directeur par intérim du CHM, qui annonce par ailleurs que des véhicules neufs doivent prochainement arriver sur le territoire.

Les CMR dans la boucle

Reste à réussir à enrôler d’autres antennes du CHM dans la boucle… « Ce service n’est pas assuré pour les centres médicaux de référence », regrette un habitant de Hamjago, venu apporter son soutien durant quelques heures. Une anomalie facilement réparable selon Anli Rigotard : « La plupart de ceux qui travaillent là-bas habitent ces communes, cela ne doit pas être bien compliqué de faire tourner des navettes. » Si aucune date de lancement n’est encore prédéfinie, un prochain comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) pourrait permettre d’apporter quelques éclaircissements sur cette doléance. « Une fois que Mamoudzou sera bien calibrée, nous allons adresser un questionnaire aux agents des CMR pour savoir s’ils en ressentent le besoin », promet Christophe Blanchard, qui rappelle qu’un bus roule déjà en Petite-Terre à la suite de l’ouverture du nouvel hôpital. Suffisant pour éteindre ce début d’incendie ? « Nous n’aimerions pas revenir avec les mêmes points de revendications », met-il toutefois en garde. Avant que sa binôme, Fatima Abdallah ne se montre un peu plus véhémente. « Nous attendons que les nouveaux bus soient opérationnels d’ici vendredi, sinon nous lancerons un préavis de grève. »

Un concours « jeune entrepreneur » pour susciter des vocations

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Réunis dans le cabinet du rectorat ce mercredi 26 janvier, la présidente de la couveuse d’entreprises Oudjerebou, Farrah Hafidou, le président du Rotary Club Mamoudzou Hippocampe, Jean-Baptiste Boko, et le recteur de Mayotte, Gilles Halbout, ont signé une convention tripartite pour la mise en place du concours « jeune entrepreneur ». Un projet qui vise à sensibiliser et à initier la jeunesse mahoraise à la création d’entreprises.

Rapprocher le monde socio-économique des élèves et de l’Éducation nationale, tel est l’objectif du concours “jeune entrepreneur”. Au total, 28 projets germent dans la tête des lycéens et des étudiants, scolarisés à Sada, Dzoumogné, Chirongui et Kawéni, participants au programme. Leur défi : créer un modèle entrepreneurial fictif et favorable au développement économique local !

Président du Rotary Club Mamoudzou Hippocampe, Jean-Baptiste Boko se réjouit de la signature de ce projet ce mardi 26 janvier. “En tant que professeur de lycée, je ne peux que soutenir et accompagner ce dispositif”, affirme-t-il.  Tout comme l’association internationale, la couveuse Oudjerebou voit grand pour l’avenir de Mayotte et compte bien apporter toute son expertise lors des différentes étapes, à savoir la présélection, le premier jury et enfin le grand jury au mois de mars pour désigner le lauréat final. “Depuis six mois, ces jeunes sont accompagnés”, souligne la présidente de couveuse Oudjerebou, Farrah Hafidou.

Après le top départ le 8 novembre dernier, les jeunes doivent à présent redoubler d’originalité pour tenter de remporter le concours jeune entrepreneur. “Notre objectif est de les rendre autonomes, insiste la présidente. Désignés dans chaque établissement scolaire, des référents travaillent au quotidien avec les aspirants entrepreneurs à l’élaboration de leur projet. Dossier de candidature, business plan, ateliers sur la communication, montage d’une étude financière, entraînement oral, réalisation d’un pitch… Les lycéens et étudiants auront toutes les cartes en main pour un jour pouvoir réaliser leur rêve entrepreneurial.

Construire Mayotte

“Nous n’aurons jamais trop d’initiatives de ce genre”, s’exclame le recteur, Gilles Halbout, impatient d’assister aux premières phases du jury. “Tout ce qui permet à la jeunesse de se projeter est bon à prendre : apprendre à vendre, à synthétiser un projet mais aussi à utiliser leur formation dans le monde professionnel », ajoute-t-il, très enthousiaste. Un projet exemplaire dans un monde de l’entreprise en mouvement perpétuel et qui se décloisonne au profit d’interactions avec l’Éducation nationale.

Si sur le papier, le projet entrepreneurial que les jeunes doivent développer est fictif, rien ne les empêchera plus tard de le concrétiser. En attendant, la couveuse Oudjerebou met l’eau à la bouche des signataires de la convention en évoquant des projets “très innovants » parmi les cinq thématiques (tourisme, environnement et mer, artisanat, numérique et animation). De quoi participer au développement harmonieux de Mayotte dans les prochaines années.

Harcèlement moral : une salariée de Mlezi Maoré relaxée

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La relation de travail compliquée entre deux employées de l’association Mlezi Maoré a débouché en octobre 2019 sur un mouvement social. Plus de deux ans après, les protagonistes sont venues s’expliquer à la barre du tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mercredi. Ce dernier a décidé de relaxer la plus jeune, âgée de 30 ans, ne pouvant caractériser le harcèlement moral. Le parquet a fait appel, l’audience est prévue au mois de juin.

L’affaire a connu une médiatisation en octobre 2019, quand les salariés du site Mlezi Maoré de Combani ont fait valoir leur droit de retrait. À l’époque, ils souhaitaient exprimer leur mécontentement au sujet de la gestion d’un conflit interne à la structure. Syndicats et employés reprochaient le traitement réservé à l’une des cadres du pôle handicap, dont les relations avec une ortophoniste travaillant sur plusieurs structures à la fois se sont particulièrement dégradées. Un conflit qui couvait depuis plus d’un an déjà et qui s’est retrouvé, ce mercredi, au tribunal judiciaire de Mamoudzou.

Le point de départ est pourtant anodin. Deux salariées, qui s’entendent bien, décident de partir en vacances à l’île Maurice. Habituées à partir ensemble, elles passent un séjour horrible, sentant développer de moins en moins d’atomes crochus au fil des jours, et en viennent même aux mains. La plus âgé, aujourd’hui 36 ans, vient d’avoir une promotion au sein du site de Combani et doit prendre ses nouvelles fonctions. L’autre, une trentenaire originaire de Belgique, est orthophoniste et travaille sur plusieurs sites de l’association.

« Des humiliations, des brimades »

Le voyage, plus les nouvelles responsabilités, changent le rapport entre les jeunes femmes. Dès les premières réunions de service, où elles se côtoient forcément, les échanges deviennent plus compliqués. « Je vis des humiliations, des brimades, des propos violents à mon égard », raconte à la barre l’ancienne cadre, aujourd’hui professeur au lycée de Bandrélé. Son ancienne amie, en compagnie de deux autres salariées, n’hésite pas à « couper la parole » pour marquer sa désapprobation face aux décisions prises. « Je sais que je peux parler de façon virulente », reconnaît-elle. Ce petit manège, d’autres participants aux réunions l’ont également raconté au cours d’une enquête interne menée par le CHSCT (commission d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), aux côtés de la responsable des ressources humaines.

Si aucun de ses représentants n’est présent ce mercredi, la gestion de l’affaire par la direction a également été abordée à de nombreuses reprises au cours de l’audience. Car la victime a choisi de s’adresser assez vite au directeur. Se montrant d’abord compréhensif, celui-ci tente de calmer le jeu. « Il m’a dit qu’elle va finir par se calmer », se souvient la victime. Mais toutes les deux semaines, elle l’alerte, et celui-ci finit par s’énerver. « Je te préviens, tu vas te taire. Ou je te propose de supprimer le poste de chef de service », continue-t-elle en se mettant à la place de son supérieur.  Désemparée, elle note tout ce qu’elle remarque lors des réunions, avant d’essayer de le restituer lors de l’audience. Elle raconte ses douze kilos perdus en un an, ses insomnies, jusqu’au 7 octobre 2019, où un malaise déclenche son arrêt de travail, qui a duré finalement 23 mois.

Cinq heures de débat

Le dossier est « dense », et pourtant « facile ». À écouter les plaidoiries des deux avocats, on pourrait croire que l’affaire a été vite exposée, puis conclue. Au contraire, il a fallu presque cinq heures de débat avant que la présidente du tribunal et ses assesseurs se retirent pour délibérer. Un temps long où chacun a pu exposer ses arguments. L’avocate, maître Fatima Ousséni, reprend de nombreuses déclarations de la jeune Belge. « Je vois qu’elle minimise. Elle comprend l’importance de ce qu’elle a fait », croit savoir l’avocate, avant d’insister sur l’état physique de sa cliente. « Elle s’est tue des mois avant qu’elle tombe. » La substitut du procureur Sarah Mbuta revient également sur ce que dit l’orthophoniste, après avoir demandé une condamnation parce que « les faits sont constitués ». « Elle confirme qu’il s’agit d’un problème personnel qui arrive dans un cadre professionnel », rappelle-t-elle. Maître Charles Simon préfère s’en tenir à la définition du harcèlement moral et à son interprétation pour défendre sa cliente. « La victime demande que vous adoptiez sa subjectivité », fait-il valoir en référence au texte rédigé pendant l’année où les relations n’ont cessé de se détériorer.

Et, en effet, la présidente du tribunal Liselotte Poizat et ses assesseurs se montrent également dubitatives au cours du débat. Lorsqu’elles entendent la victime, elles lui demandent à plusieurs reprises de fournir des éléments concrets et font remarquer que si la souffrance au travail est reconnue par tous, le harcèlement moral ne l’est pas toujours. Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a donc décidé la relaxe de la salariée de Mlezi Maoré et de ne pas suivre les réquisitions du parquet, qui demandait de suivre les demandes de l’avocate de la partie civile : 50.000  euros pour le préjudice et 3.888 euros pour les frais de justice d’avocat. L’affaire sera de nouveau jugée en juin.

Génération 2024 : à Mayotte, la semaine olympique et paralympique bat son plein

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À l’occasion de la semaine olympique et paralympique, le recteur de Mayotte, Gilles Halbout s’est rendu à l’école Foundi Adé de Tsoundzou 1 ce mercredi 26 janvier. Un événement annuel créé à la suite de la désignation de Paris comme ville hôte des Jeux olympiques de 2024.

Marseillaise, flamme ou encore anneaux… À Mayotte, les Jeux olympiques et paralympiques se préparent dès le plus jeune âge. Réunis dans la cour, les écoliers participent ce mercredi 26 janvier à divers ateliers sportifs. “L’objectif de cette semaine est de promouvoir les valeurs de l’olympisme, le partage, l’amitié et le vivre ensemble pour tous les enfants”, affirme le recteur Gilles Halbout. Au-dessus de lui trône fièrement la plaque « École labellisée génération Paris 2024 » remise vendredi dernier à l’établissement de Tsoundzou 1. Un bon moyen de rappeler l’importance de l’activité physique à l’école et de créer des passerelles entre “le monde scolaire et le mouvement sportif”, ajoute Fahdedine Madi Ali, le chef de service sport, politiques publiques et haut-niveau au comité régional olympique et sportif.

Sport et culture

Relais, judo, sport de balle… En complément des différents ateliers sportifs mis en place pour cette semaine à thème, les enfants découvrent également les sports paralympiques. Housman*, élève de l’école primaire Foundi Adé, tient la main de son camarade Abdallah* pour un parcours d’obstacle à l’aveugle dans lequel il doit le guider. Bandeau sur les yeux, le garçon se laisse entraîner par son camarade. L’objectif ? Terminer le circuit le plus rapidement possible sans faire tomber ni les ateliers ni son copain. Un défi que Housman relève haut la main sous les hourras de ses compagnons de classe. Promouvoir l’inclusion et le sport pour tous, c’est aussi ça l’esprit olympique !

Plus loin sous le préau des maternelles, les écoliers participent aux jeux traditionnels mahorais. Au programme ce mercredi pour les petites sections : une course de sac de riz. Sourire aux lèvres, les élèves s’élancent devant une équipe pédagogique attendrie. Partout dans la cour, les rires et les cris de joie résonnent sur fond de Marseillaise. “Ici, nous sommes dans une école à la pointe en matière d’activités physiques et sportives. Nous espérons que cela donnera envie à tous établissements de se faire labelliser et de développer les infrastructures nécessaires à la pratique sportive en lien avec les communes”, conclut le recteur.

* les prénoms ont été modifiés

Un bain de foule et un beau chèque pour la chanteuse Kueena, gagnante du concours Nyora

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La chanteuse Kueena, gagnante du concours Nyora qui regroupe des artistes des quatre îles de l’archipel des Comores, est de retour dans son île. Elle a atterri ce mardi après-midi vers 16h et a été accueillie en grandes pompes par ses proches qui ont fait le déplacement jusqu’à l’aéroport. Un groupe de musiciens était également présent pour jouer la musique traditionnelle sur laquelle Kueena a esquissé quelques pas de danse tout en arborant fièrement son chèque de cinq millions de francs comoriens, soit 10.000 euros. « Je suis contente d’être rentrée à la maison et de voir que l’on m’accueille de cette manière », a indiqué la chanteuse, touchée par tant d’engouement autour d’elle. Elle se dit reconnaissante de tout le soutien qu’elle a eu durant son aventure au concours de chant et pense déjà à l’avenir. « Il y a un album qui va sortir et pleins d’autres choses », a-t-elle annoncé. Une chose est sûre, la carrière de Kueena va désormais prendre une toute autre tournure.

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Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes