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Une nouvelle augmentation du nombre de cas de chikungunya à Mayotte

Une nouvelle augmentation du nombre de cas de chikungunya à Mayotte

Le bulletin d’information de l’Agence régionale de Santé (ARS) comptabilise publié ce vendredi 30 mai 560 cas de chikungunya dont 15 hospitalisations depuis le mois de janvier. La semaine dernière, le département est passé au niveau 3 du plan ORSEC, confirmant le stade d’épidémie de faible intensité.

Six individus incarcérés pour une opération de représailles d’une extrême violence à Iloni

Six individus incarcérés pour une opération de représailles d'une extrême violence à Iloni

Sur la commune d’Iloni dans la nuit du 26 au 27 avril, plusieurs individus, porteurs de machettes et de bouteilles d’essence ont commandité une opération de représailles à l’encontre d’une famille. L’un de ses membres est incarcéré suite à un meurtre, commis courant février 2025 à Dembéni. Les assaillants se sont fait passer pour la police nationale et sont entrés de force dans les habitations, avant de mettre le feu.
La famille ciblée est parvenue à s’enfuir sauf un enfant de 4 ans. Inquiet de savoir qu’il risquait d’être assassiné ou brûlé par le feu, le père est retourné dans l’habitation pour le sauver. En y allant, il a été grièvement brûlé et est décédé des suites de ses blessures le 6 mai.
Concomitamment, les auteurs ont aussi commis des violences et extorsions avec arme chez plusieurs voisins. Ils ont mis le feu à ces maisons alors que des personnes se trouvaient à l’intérieur. L’enquête confiée à la section de recherches de Mamoudzou a recensé treize victimes. Six individus, âgés de 18 à 29 ans, (dont un mineur de 17 ans au moment des faits), ont été interpellés, le 26 mai dernier. Lors de leurs gardes à vue, la majorité des auteurs a reconnu les faits. Présentés vendredi devant un juge d’instruction, ils ont été mis en examen, pour certains, des chefs d’assassinat, participation à un attroupement armé, association de malfaiteurs, destruction du bien d’autrui en bande organisée, extorsion en bande organisée, violences volontaires aggravées. Ils ont été incarcérés. La majorité des protagonistes encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

Les pompiers ont lutté contre un feu de forêt à Kahani ce week-end

Les pompiers ont lutté contre un feu de forêt à Kahani ce week-end

Depuis ce jeudi, un incendie embrase la forêt à Kahani, dans la vallée de l’Ourovéni. Ce week-end, les pompiers étaient toujours en train de lutter contre le feu, qui a ravagé une vingtaine d’hectares en se déplaçant vers l’ouest.
Depuis que le cyclone Chido a mis à terre les arbres et la végétation, les pompiers ont dû affronter plusieurs incendies de ce type. Les feuilles et autres débris végétaux séchés tapissant le sol prennent feu plus facilement, et le vent, alors que les alisées commencent à revenir, facilite la propagation des flammes.

Le ministre Thani Mohamed-Soilihi a montré le futur pôle universitaire de Kaweni au secrétaire d’Etat kenyan des Affaires Etrangères

Le ministre Thani Mohamed-Soilihi a montré le futur pôle universitaire de Kaweni au secrétaire d’Etat kenyan des Affaires Etrangères
Le ministre Thani Mohamed-Soilihi entouré du secrétaire d’Etat kenyan aux Affaires Etrangères et du recteur de Mayotte.

Ce samedi, le ministre délégué à la Francophonie et aux partenariats internationaux, Thani Mohamed-Soilihi, a visité le futur pôle universitaire de Kawéni en compagnie du secrétaire d’Etat kenyan des Affaires Etrangères, Korir Sing’oei et du recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic.

Après une visite au Kenya, le ministre mahorais Thani Mohamed-Soilihi s’est rendu sur son île en compagnie notamment du secrétaire d’Etat kenyan des Affaires Etrangères, Korir Sing’oei. Ensemble, ils ont visité le futur pôle universitaire de Kawéni, situé non loin du lycée des Lumières. Le recteur Jacques Mikulovic s’est fait un plaisir de leur montrer l’avancement des travaux de ce pôle qui devraient se terminer en partie en octobre 2025. Le « pôle universitaire de Kawéni » désigne en réalité un grand complexe de nouveaux bâtiments qui comprendront un internat pour les lycéens, un gymnase et une cuisine. Il accueillera également des classes de BTS et de BUT dans le but d’augmenter l’offre de formations post-bac pour les jeunes mahorais. « Nous avons travaillé en collaboration avec l’Université de Dembeni pour combiner nos offres de formation et être complémentaires », a précisé le recteur.

Si les études pour ce complexe datent de 2020, les travaux n’ont commencé qu’en 2024 et devraient être terminés pour octobre 2025, au moins en ce qui concerne l’internat et le gymnase. L’internat comprendra 200 lits sur 4 niveaux avec un 5ème niveau comprenant des logements pour les personnels de direction. « Les élèves seront sélectionnés principalement sur des critères de mobilité puisque les lycées hôtelier et des Lumières de Kaweni sont susceptibles d’accueillir des élèves de tout Mayotte », a détaillé le recteur. Ce dernier a précisé que le ministère de l’Education nationale entendait « faire de ce lieu un pôle d’excellence » via l’hôtel d’application ouvert au sein du lycée hôtelier, la création d’un BTS tourisme dans ce même établissement ainsi que les classes préparatoires post-bac ouvertes au lycée des Lumières.

6 pôles d’excellence pour Mayotte à long terme

Le ministre Thani Mohamed-Soilihi a choisi de montrer les atouts de Mayotte au secrétaire d’Etat kenyan des Affaires Etrangères dans le but de nouer des partenariats entre nos deux pays, voisins grâce au département d’outre-mer de Mayotte. L’un de ces atouts est justement ce futur pôle universitaire de Kawéni, qui a vocation à devenir l’un des 6 pôles d’excellence de Mayotte. « Nous voulons faire de ce lieu un pôle d’excellence notamment dans les domaines du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration », précise le recteur qui révèle sa volonté d’y créer également un BUT (ex IUT) à bac+3. « La stratégie à l’échelle académique est de créer 6 pôles d’excellence à Mayotte », poursuit-il. Le premier, celui des métiers de l’aérien situé à Pamandzi, a été inauguré en octobre 2024. Le deuxième, encore en travaux, sera celui de Longoni sur les métiers du bâtiment. Le troisième est celui de Kawéni qui accueillera également à terme des formations dans les métiers du bien-être comme la coiffure ou l’esthétique. Le quatrième sera à Chirongui pour les métiers du bois et le cinquième à Coconi pour les métiers de l’agro-alimentaire. Enfin, le sixième sera à Bandrélé pour les métiers de l’hygiène et de la sécurité.
Si celui de Pamandzi a été inauguré l’année dernière, celui de Kawéni le sera très prochainement et la première pierre de celui de Chirongui a été posée. « Les autres sont encore à construire », conclut Jacques Mikulovic. Le ministre Thani Mohamed-Soilihi a donc tenu à montrer au secrétaire d’Etat kenyan que Mayotte était capable de former des professionnels dont les pays voisins pourraient avoir besoin pour certaines formations spécifiques et d’accueillir des étudiants étrangers. Mayotte commence donc à nouer de véritables relations avec ses voisins en tant que département d’outre-mer français.

Mayotte et le Kenya signent des conventions pour faciliter leurs échanges

Mayotte et le Kenya signent des conventions pour faciliter leurs échanges
Le préfet de Mayotte a signé un décret pour faciliter l’importation de produits alimentaires kenyan vers Mayotte.

Après la visite du pôle universitaire de Kawéni, le ministre Thani Mohamed-Soilihi et le ministre kenyan se sont rendus au conseil départemental pour rencontrer les élus et le préfet de Mayotte. Au terme de cet échange, plusieurs conventions ont été signées entre notre île et le Kenya pour faciliter leur partenariat en tant que territoires voisin.

« Ce à quoi vous avez assisté s’appelle de la diplomatie en actes », a affirmé Thani Mohamed-Soilihi, le ministre délégué à la Francophonie et aux Partenariats Internationaux, lors de l’interview qui a suivi les signatures des différentes conventions destinées à faciliter les échanges entre Mayotte et le Kenya. « Lorsque je suis venu il y a un mois, je m’étais engagé sur un certain nombre de choses dans le cadre de mon portefeuille de partenariats internationaux. J’ai notamment tenu à réserver une place importante à l’insertion de nos collectivités d’outre-mer dans leur environnement géographique. C’est pour cela que nous sommes entrés en discussion avec le Kenya, un pays voisin du département d’outre-mer de Mayotte », a déclaré le ministre.

Après s’être rendu au Kenya de jeudi à vendredi, il est arrivé à Mayotte dans l’après-midi de ce même jour en compagnie du ministre kenyan détaché aux Affaires Etrangères ainsi que d’une délégation de 14 acteurs du monde économique kenyan. Au cours de la matinée de ce samedi, ils se sont rendus au conseil départemental de Mayotte afin d’y rencontrer les élus et le préfet. Plusieurs conventions ont ensuite été signées dans le but de faciliter les échanges entre Mayotte et le Kenya. « Le Kenya respecte le libre choix de Mayotte d’avoir voulu appartenir à la France et a accepté de nouer des partenariats avec le 101ème département », a expliqué le ministre Thani Mohamed-Soilihi.

Un arrêté préfectoral pour faciliter l’import de produits alimentaires kenyan

Un arrêté préfectoral a tout d’abord été signé par le préfet de Mayotte pour faciliter l’import de produits alimentaires kenyans sur le territoire. « Les normes européennes pour l’importation des aliments ont été allégées pour le territoire de Mayotte via ce décret. Cela nous permettra d’importer plus facilement des aliments en provenance du Kenya plutôt que de les faire venir de l’autre bout de la planète. Les distances seront ainsi réduites et donc le coût pour les consommateurs », a expliqué le ministre des partenariats internationaux.

Le ministre souhaite « être concret »

L’ADIM (Agence pour le Développement et l’Innovation de Mayotte) a également signé deux conventions avec les acteurs économiques du Kenya pour faciliter les relations économiques entre nos deux pays. « Mayotte peut devenir une passerelle entre l’Afrique de l’Est et l’Europe et l’ADIM est pleinement mobilisée pour que cela se fasse », a déclaré Rosette Vitta, la présidente de l’ADIM. « Mayotte est la première porte d’entrée de l’Afrique vers l’Europe et vice-versa », a quant à lui précisé le ministre Thani Mohamed-Soilihi. L’une de ces conventions a notamment été signée avec Kenya Airways pour réduire le temps de l’escale à Nairobi pour les passagers mahorais à destination de Paris, ainsi que le coût du billet d’avion. « Un cargo sera affrété pour le transport aérien entre Mayotte et Paris », a précisé le ministre kenyan.

« Nous voulons être concrets », a martelé quant à lui Thani Mohamed-Soilihi. « Après Chido, vous avez vu dans quel état est Mayotte. Dans les domaines de l’alimentation, de la reconstruction ou encore de l’informatique, nous aurons besoin du Kenya et je suis persuadé que ce pays saura nous accompagner », a-t-il déclaré. « Ces signatures reflètent l’importance que le Kenya accorde à ses relations avec la France avec l’ensemble de ses territoires », a quant à lui déclaré le ministre kenyan détaché aux Affaires Etrangères.

Le Kenya voit en Mayotte de nombreuses opportunités

« Mayotte n’est qu’à 2h30 d’avion de Nairobi et nous sommes prêts à aider l’île à se reconstruire après le cyclone qui l’a dévastée. Pour le Kenya, c’est une grande opportunité de nouer des partenariats avec la France via Mayotte. Les ports de Longoni et de Mombassa sont proches et le Kenya produit beaucoup de choses. Il est compliqué de répondre aux normes européennes exigées pour l’exportation sur le marché européen, mais grâce à la signature de ce décret par les autorités de Mayotte et celles de Paris, nous allons pouvoir désormais exporter bien plus de produits alimentaires à Mayotte que nous le faisons à Paris », a-t-il continué en précisant qu’il avait demandé aux 14 acteurs du monde économique kenyan de l’accompagner sur l’île afin de se rendre compte par eux-mêmes des opportunités économiques qu’elle recèle pour le Kenya.

Le ministre kenyan et la délégation ont notamment visité le Data Center au cours de leur séjour et y ont vu de nombreuses opportunités dans les domaines de la tech et de l’innovation. « En dernier lieu, mais c’est pour moi la chose la plus importante, nous avons vu à Mayotte une forte connexion culturelle. La population de Mayotte est très proche culturellement de celle du Kenya, en particulier de celle des villes côtières de notre pays. Il y a donc une possibilité réelle de construire ensemble une profonde interconnexion », a-t-il conclu.

“La situation des Chagos est diamétralement opposée à celle de Mayotte”

“La situation des Chagos est diamétralement opposée à celle de Mayotte”
Abdelaziz Riziki Mohamed développe un essai sur la situation des Chagos et celle de Mayotte.

Les Chagos se réclament de l’île Maurice, Mayotte se réclame de la France, explique Abdelaziz Riziki Mohamed.

Dès l’Antiquité, le grand penseur grec Aristote (384-322 avant Jésus-Christ) avait déclaré qu’« il n’y a pire injustice que de traiter également des choses inégales ». Or, depuis que la Cour internationale de Justice (CIJ), l’organe judiciaire principal de l’ONU, a rendu son avis consultatif intitulé « Effets juridiques de la séparation de l’archipel des Chagos de Maurice en 1965 », La Haye, 25 février 2019, certains aux Comores, jubilent et prétendent que cet avis consultatif doit être transposé au cas de Mayotte, et demander à la France de quitter une île qui lui a été cédée volontairement et sans contrainte le 25 avril 1841. Pourtant, la situation des Chagos ne correspond en rien à celle de Mayotte parce que, autant les Chagossiens se réclament de l’île Maurice, autant les Mahorais se réclament de la France et continuent à rejeter les Comores. Depuis le Congrès de Tsoundzou, du 2 novembre 1958, les Mahorais expriment publiquement leur rejet des Comores. Ce qui n’est pas le cas des Chagos envers l’île Maurice. Pour mieux comprendre cette différence, il conviendrait de commencer par examiner la position de la CIJ sur les Chagos.

Position de la Cour internationale de Justice sur les Chagos

La prise de position de la Cour sur la situation des Chagos est dépourvue de toute ambiguïté, surtout en comparaison avec celle de Mayotte.
La Cour explique : « Entre 1814 et 1965, l’archipel des Chagos fut administré par le Royaume-Uni comme une dépendance de la colonie de Maurice. Dès 1826, les îles de l’archipel des Chagos furent inscrites sur une liste en tant que dépendances de Maurice par le gouverneur Lowry-Cole. Ces îles sont également décrites comme telles dans plusieurs ordonnances, dont celles rendues par les gouverneurs de Maurice en 1852 et en 1872 » (p. 107).
En ce qui la concerne, Mayotte est française depuis le 25 avril 1841, sans la Grande-Comore, Mohéli et Anjouan, qui allaient devenir des protectorats français en 1886, soit 45 ans plus tard, avant d’être transformées en colonies, comme Mayotte, en 1912, soit 71 ans après.
Comme les Chagossiens se considèrent comme Mauriciens, « la Cour rappelle que, si l’exercice de l’autodétermination peut se réaliser au travers de l’une des options prévues par la résolution 1541 (XV), il doit être l’expression de la volonté libre et authentique du peuple concerné » (p. 134). Pourquoi, donc, « l’expression de la volonté libre et authentique du peuple concerné » doit être reconnue comme un droit aux Chagossiens et non aux Mahorais ?
En conclusion, la Cour, « 3) Par treize voix contre une, Est d’avis que, au regard du droit international, le processus de décolonisation de Maurice n’a pas été validement mené à bien lorsque ce pays a accédé à l’indépendance en 1968 à la suite de la séparation de l’archipel des Chagos », « 4) Par treize voix contre une, Est d’avis que le Royaume-Uni est tenu, dans les plus brefs délais, de mettre fin à son administration de l’archipel des Chagos », « 5) Par treize voix contre une, Est d’avis que tous les États Membres sont tenus de coopérer avec l’Organisation des Nations Unies aux fins du parachèvement de la décolonisation de Maurice » (p. 140).
Quand la CIJ a-t-elle rendu une ordonnance, un arrêt ou un avis consultatif sur Mayotte ?

Incommensurables différences entre Mayotte et les Chagos

L’archipel des Chagos est une propriété territoriale et humaine de l’île Maurice. Il a une superficie de 60 km², formée de 5 atolls et de 55 îles, dont une seule est habitée : Diego Garcia. Sur place, vivent des travailleurs contractuels, des fonctionnaires britanniques et des soldats états-uniens, à la base militaire louée par la Grande-Bretagne aux États-Unis.
Après l’avis consultatif rendu par la CIJ le 25 février 2019, il a fallu attendre le 3 octobre 2024 pour que la Grande-Bretagne annonce, enfin, sa volonté de rendre les Chagos à Maurice, mais en s’arrogeant unilatéralement et illégalement le droit de conserver la base militaire mentionnée ci-haut, malgré l’avis consultatif rendu par la CIJ, qui ne lui reconnaît pas ce droit. Un nouveau développement est intervenu le 22 mai 2025, quand Kier Starmer, le Premier ministre britannique, a accepté de signer l’accord formel en vue du transfert de souveraineté des îles Chagos à l’île Maurice. Le seul problème provient de la soustraction de la base militaire de Diego Garcia de la souveraineté de Maurice, puisque son exploitation par la Grande-Bretagne et les États-Unis va se poursuivre pendant les 99 prochaines années. Cette période sera suivie d’une prolongation de 40 ans et même d’un droit de préemption, par la suite. Maurice se contentera d’un loyer annuel de 165 millions de livres sterling pendant les trois premières années, puis de 120 millions de livres sterling par an, pendant les dix années qui suivront, puis de 120 millions de livres sterling, en tenant compte du taux d’inflation.
Cela a suffi à certains Comoriens pour dire bruyamment que l’évolution de la situation juridique des Chagos préfigure la fin de la présence française à Mayotte. Mais, comment ?
Or, cela est une utopie larmoyante dans la mesure où les Chagossiens se considèrent comme Mauriciens et veulent appartenir à la même communauté de destin que les autres Mauriciens, alors que, délibérément, par 5 référendums libres, transparents et démocratiques (22 décembre 1974, 8 février 1976, 11 avril 1976, 31 juillet 2000 et 29 mars 2009), Mayotte, devenue volontairement française le 25 avril 1841, réaffirme sa libre volonté de rester dans la souveraineté de la France. Se conformant au Droit international public, Mayotte refuse de faire partie des Comores. Elle en a le droit, notamment parce que la résolution 2625 (XXV) de l’Assemblée générale de l’ONU en date du 24 octobre 1970, intitulée « Déclaration relative aux principes de Droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les États conformément à la Charte des Nations Unies », reconnaît : « La création d’un État souverain et indépendant, la libre association ou l’intégration avec un État indépendant ou l’acquisition de tout autre statut politique librement décidé par un peuple constituent pour ce peuple des moyens d’exercer son droit à disposer de lui-même».
Retournons aux Chagos. Le 8 novembre 1965, donc trois ans avant que Maurice ne devienne un État indépendant, la Grande-Bretagne, la puissance coloniale, avait détaché l’archipel des Chagos de Maurice, pour sa transformation en Territoire britannique de l’océan Indien. Les États-Unis ont loué à la Grande-Bretagne l’emplacement qu’ils ont érigé en base militaire à Diego Garcia, instaurant un « contrôle exclusif » sur l’île. Le résultat de cela avait été l’expulsion par la Grande-Bretagne des Chagossiens, l’interdiction de leur retour sur leur île, après une violente restriction en nourriture et en médicaments. En 1973, la Grande-Bretagne avait déporté les derniers Chagossiens de leur île vers Maurice et les Seychelles.
La France a déporté qui à Mayotte, a loué quel site à quelle puissance pour l’édification d’une base militaire sur l’île ? La réponse étant connue pour être négative, il suffirait à peine de noter que même Youssouf Moussa, le plus antifrançais des « Serrer-la-main », n’a jamais été expulsé par la France de Mayotte vers les Comores, pays dont il se réclame, pourtant. Youssouf Moussa avait bel et bien subi une expulsion, mais en sens inverse : Ahmed Abdallah Abderemane l’avait obligé à quitter les Comores pour rentrer « chez lui », à Mayotte. Comment pouvait-il rentrer « chez lui », à Mayotte, alors que son passeport français lui avait été confisqué par les mercenaires à Moroni ?
Le récit que m’en a fait Youssouf Moussa, lors d’un entretien qu’il m’avait accordé chez lui, à Pamandzi, le dimanche 21 mai 2023, vaut d’être connu : « Mais, comment me rendre à Mayotte alors que mon passeport français était confisqué par les mercenaires d’Ahmed Abdallah ? Je suis allé voir un policier originaire de Mayotte. Je lui ai parlé de mon problème. Il a déployé plusieurs efforts et a fini par me ramener mon passeport français. Mon retour à Mayotte était avant tout une expulsion ordonnée par Ahmed Abdallah. En 1983, à ma sortie de prison, il a dépêché auprès de moi Abdourraquib Oussene, qui était Procureur à l’époque, à Moroni, pour me dire de rentrer à Mayotte sans essayer un jour de retourner à Moroni. Je suis donc rentré à Mayotte » : Cité par Abdelaziz Riziki Mohamed : Grandes figures politiques de Mayotte. Tome 2. Des pionniers et pionnières aux héritiers, Les Éditions Sépia, Paris, 2024, p. 276.
Certes, des « Soroda » avaient été à l’origine de l’exil aux Comores de certains « Serrer-la-main », mais il s’agissait de faits politiques locaux auxquels la France était entièrement étrangère.
In fine, les Chagossiens et les Mahorais ont choisi leurs destins et leurs communautés de destin, chaque peuple dans la direction qui lui convient. Le choix libre de Mayotte (400.000 habitants) est illégalement et obsessionnellement nié et bafoué par certaines organisations internationales et certains États dont les ressortissants atterrissent légalement ou illégalement à Mayotte, quand celui des Chagos (1.500 à 2.000 habitants, membres de 450 à 500 familles) est reconnu. Mais, la résolution 1514 (XV) du 14 décembre 1960, « Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux », dite « La Charte de la décolonisation », reconnaît le droit à l’autodétermination aux « nations, grandes et petites ».

« Salutations » et « vives félicitations » sans lendemain des Comores

Au lendemain de l’accord entre la Grande-Bretagne et l’île Maurice pour la rétrocession de l’archipel des Chagos à cette dernière île de l’océan Indien, certains Comoriens jubilent en public. Toute honte bue, le 23 mai 2025, le ministère comorien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, chargé du Monde arabe, de la Diaspora, de la Francophonie et de l’Intégration africaine (Ouf !) « salue la signature du traité de rétrocession de l’Archipel de Chagos [Sic : Des Chagos] entre la République de Maurice et le Royaume-Uni ».
Ce que le juriste ne comprend pas, c’est quand la diplomatie des Comores, un pays qui veut priver les Mahorais de leur droit à l’autodétermination, en restant dans la souveraineté de la France, prétend que « cet élan positif ouvre la voie au dénouement heureux des différends et des contentieux territoriaux, qui persistent encore dans notre sous-région, éprise de paix et de coexistence pacifique ». Y a-t-il une meilleure façon de procéder « au dénouement heureux des différends et des contentieux territoriaux » que de reconnaître à chaque peuple le droit de choisir son destin et son statut en Droit, donc de reconnaître que Mayotte a le droit de rester dans la souveraineté de la France ? Il y a problème parce que les Comores veulent forcer Mayotte à devenir comorienne, alors que Mayotte ne veut avoir une communauté de destin qu’avec la France, au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ? C’est son droit.
En tout cas, une certitude demeure : Mayotte ne deviendra pas comorienne parce que la Grande-Bretagne rétrocède les Chagos à l’île Maurice. Cette rétrocession n’est pas contestée par les Chagossiens, puisqu’ils se réclament Mauriciens. À l’inverse, les Mahorais ne veulent pas entendre d’une possible appartenance de leur île à un pays qui s’appelle les Comores. Comme la CIJ soutient que l’autodétermination « doit être l’expression de la volonté libre et authentique du peuple concerné », on ne voit pas comment faire de Mayotte une partie intégrante d’un pays appelé les Comores.

Par Abdelaziz RIZIKI MOHAMED

Les écosystèmes marins de Mayotte fragilisés

Les écosystèmes marins de Mayotte fragilisés

Dans un communiqué publié par le Parc naturel marin de Mayotte, les premiers constats après le passage du cyclone Chido révèlent des dommages majeurs : récifs coralliens décapés, 80 % de défoliation des mangroves et présence massive de déchets dans le lagon.

Ces milieux, essentiels à la protection du littoral et à la biodiversité, étaient déjà affaiblis par le phénomène El Niño de 2024, responsable d’un blanchissement massif des coraux (39 % de mortalité).

Face à la multiplication des événements climatiques extrêmes, le Parc appelle à une gestion durable du milieu marin et mobilise les habitants via la plateforme TsiÔno et le programme « Ambassadeurs du lagon ». Une action jugée urgente pour préserver la biodiversité et les ressources vitales pour Mayotte.

À Toulouse, deux lycéennes de Mayotte finalistes du concours national Éloquencscience

À Toulouse, deux lycéennes de Mayotte finalistes du concours national Éloquencscience

Du 22 au 26 mai 2025, Asma et Sarah, élèves du lycée de Bandrelé à Mayotte, ont représenté leur académie lors de la finale nationale du concours Éloquencscience, organisée à Toulouse par l’association Maths en scène.

Toutes deux ont défendu des positions critiques lors de débats oratoires : Asma sur la question du dérèglement climatique et Sarah sur l’impact écologique de la voiture électrique.

Asma a été sélectionnée parmi les quatre finalistes lycéens grâce à un exposé sur l’utilisation de la radioactivité dans le diagnostic médical, manquant de peu le prix coup de cœur du jury.

Leur séjour se poursuit par des visites à la Cité des sciences, au Palais de la découverte et au musée du Louvre. Leur retour à Mayotte est prévu pour le vendredi 30 mai.

Coupure d’eau dans le sud de Mayotte ce samedi

Coupure d’eau dans le sud de Mayotte ce samedi

La SMAE – Mahoraise des Eaux – annonce que les villages du secteur 1 sur le planning des tours d’eau vont subir une coupure de la distribution d’eau ce samedi de 7h à 12h. Cette action résulte des travaux de raccordement du nouveau réservoir de Sada sur la conduite d’adduction existante en direction du Sud. Les villages de Bambo Est, Bambo Ouest, Hagnoundrou, Kani-Kéli, Mbouenatsa, Mramadoudou, Mtsamoudou-Bas et Poroani sont concernés.

Le ministre Thani Mohamed-Soilihi en visite à Mayotte

Le ministre Thani Mohamed-Soilihi en visite à Mayotte

Le ministre délégué chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux, Thani Mohamed-Soilihi, est en visite au Kenya depuis ce jeudi, avant de se rendre à Mayotte vendredi et samedi. Pendant son séjour dans le département, il doit rencontrer le secrétaire d’État des affaires étrangères kényan et une délégation d’acteurs économiques du Kenya. Il rencontrera également les élus mahorais pour échanger autour de la reconstruction.

Le Sénat adopte le projet de loi pour la refondation de Mayotte

Le Sénat adopte le projet de loi pour la refondation de Mayotte
Le Sénat a adopté le projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte. Photo d’illustration.

Ayant l’objectif de répondre à un large champ de problématique, le projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte a été adopté par le Sénat.

Le Sénat a adopté le projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte à 226 voix contre 17 ce mardi 27 mai.  Le texte sera examiné à l’Assemblée nationale en juin, pour être normalement promulgué au début de l’été.

Pour rappel, ce texte cible de nombreux enjeux à Mayotte, avec un volet durcissant particulièrement les conditions d’accès aux titres de séjour. Il prévoit également plusieurs dispositions sur la sécurité, l’eau, la santé, les infrastructures, la lutte contre l’habitat informel, l’éducation, mais prévoit également la convergence sociale pour 2031. Un rapport annexe qui n’a pas valeur de loi précise les objectifs en termes d’infrastructures.

Néanmoins, les demandes mahoraises n’ont pas été approuvées. Ainsi, l’amendement proposé pour mettre fin au titre de séjour territorialisé n’a pas été adopté, et l’article 19 facilitant les expropriations pour les chantiers d’utilité publique n’a pas été supprimé.

Piste longue de Mayotte : début des travaux en 2027 à Bouyouni

Piste longue de Mayotte : début des travaux en 2027 à Bouyouni
Les travaux du nouvel aéroport de Bouyouni - M’tsangamouji doivent être achever en 2035. Photo d’illustration.

Les travaux pour le nouvel aéroport de Bouyouni doivent commencer en 2027. En attendant, les acquisitions de fonciers vont commencer, et un plan pour conserver le dynamisme de Petite Terre doit être lancé.

Ce mercredi, le comité de pilotage de la piste longue a présenté le résultat de ses travaux et les échéances à venir, à la technopole de Dembéni. Les travaux sur le site de Bouyouni – M’tsangamouji doivent ainsi commencer au début de l’année 2027 et se terminer en 2035, et inclure une déviation de la route départementale 2.

Lors de sa visite à Mayotte, le président de la République Emmanuel Macron avait tranché le sujet épineux du lieu de la future piste. Il avait admis ne pas pouvoir tenir la promesse qu’il avait faite aux Mahorais de voir une piste longue naître à Pamandzi. Cette option coûterai en effet 7 milliards d’euros et engendrerait une fermeture de l’aéroport pendant 18 mois, contre un projet à 1,2 milliard d’euros pour un nouvel aéroport à Bouyouni. De plus, l’option Pamandzi n’est pas jugée viable par la direction générale de l’aviation civile (DGAC), notamment en raison du volcan sous-marin Fani Maore et des risques de submersion marine.

Les acquisitions foncières vont commencer dès cette année pour le nouvel aéroport qui va entraîner la perte de 285 ha de parcelles agricoles, et un comité de projet pour l’attractivité de Petite Terre doit également voir le jour, pour conserver le dynamisme de l’île malgré l’abandon du projet d’une piste longue dans la zone. La déclaration d’utilité publique est prévue pour 2026 ainsi que le lancement du processus d’autorisation environnementale.

À Mayotte, des diplômés prêts à construire l’avenir du BTP

À Mayotte, des diplômés prêts à construire l’avenir du BTP
: Le CNAM Mayotte a célébré la remise de diplômes de ses étudiants, futurs professionnels du bâtiment et des travaux publics.

Mercredi 28 mai, au sein de l’hémicycle Younoussa Bamana à Mamoudzou, le Centre National des Arts et Métiers (CNAM) de Mayotte a organisé une cérémonie de remise de diplômes. Une occasion de valoriser les nouveaux cadres intermédiaires du secteur du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP), formés localement pour répondre aux besoins criants de l’île.

« On a un large choix avec ce diplôme, on peut être conductrice d’opération ou conductrice de travaux », raconte Josiane, 26 ans, originaire de Majicavo Koropa. Ce mercredi 28 mai, au sein de l’hémicycle Younoussa Bamana à Mamoudzou, elle participait à la cérémonie de remise de diplômes des étudiants du Centre National des Arts et Métiers (CNAM), en tant que diplômée. Cet organisme de formation a souhaité mettre à l’honneur les futurs cadres intermédiaires du secteur du Bâtiment et des Travaux Publics de l’île.

Trois promotions ont reçu des diplômes d’études universitaires scientifiques et techniques, parcours conduite de travaux (DEUST), ainsi que les diplômes des lauréats de la Licence Professionnelle Management et Conduite de Travaux en 3e année, et certains lauréats de la Formation Ouverte à Distance (FOAD).

« On a construit cette formation, déclinée du CNAM national, grâce à une préconisation de la fédération mahoraise du BTP. Il y a un manque cruel de cadres intermédiaires sur le territoire », relate Antufati Bacar, directrice du CNAM Mayotte.

Répondre à une pénurie

Cette pénurie de travailleurs qualifiés a un impact direct sur le développement du bâti du territoire : « Les entreprises recrutent souvent à l’extérieur et il existe un grand turn-over. Les personnes recrutées repartent souvent et les chantiers restent en souffrance. »

Cette cérémonie, animée par M. Daoud Saindou-Malide, 6e vice-président chargé de la Formation professionnelle, de l’Éducation et de l’Insertion, a aussi rappelé que Mayotte est confrontée à un défi majeur : le chômage des jeunes. Ce diplôme peut alors permettre à des jeunes de s’insérer plus facilement dans le secteur. C’est le cas de Rayma Boinali, 23 ans, originaire de Bandraboua : « Je faisais des études de RH. Grâce à des professionnels, j’ai fini par m’intéresser à ce secteur. »

Elle détient à présent les compétences d’une chargée d’opération : elle est responsable de la conception à la livraison complète d’un bâtiment auprès de la Société Immobilière de Mayotte. Face à l’interrogation sur la place des femmes dans ce secteur, elle répond : « Il ne faut pas avoir peur, même si c’est un métier majoritairement composé d’hommes. C’est fait pour tout le monde. Ce ne sont que des préjugés », affirme Rayma Boinali.

Les diplômés du CNAM salués lors d’une cérémonie officielle

Les diplômés du CNAM salués lors d’une cérémonie officielle

Le Conseil départemental et le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) organisent mercredi 28 mai 2025, de 9h à 11h, à l’Hôtel du Département, une cérémonie de remise des diplômes. Seront célébrés les diplômés du Diplôme d’Études Universitaires Scientifiques et Techniques (DEUST), un diplôme professionnalisant de niveau Bac +2 axé sur la conduite de travaux, ainsi que ceux de la Licence Professionnelle Management et Conduite de travaux et de la formation ouverte à distance (FOAD).

Au programme : discours officiels, remise des diplômes et témoignages vidéo. Cette cérémonie constitue une étape importante pour les lauréats et illustre le rôle du CNAM dans la formation professionnelle sur le territoire.

Les Rapides Éclairs de Pamandzi réclament un vrai terrain

Les Rapides Éclairs de Pamandzi réclament un vrai terrain

L’association Rapides Éclairs de Pamandzi, avec le soutien des parents d’élèves de l’école de mini basket, organise une marche pacifique ce jeudi 29 mai à 8h. En cause : l’absence d’un complexe sportif adapté pour les jeunes du secteur. Selon le club malgré des sollicitations répétées, ni la commune ni le Conseil départemental n’ont proposé de solution. Les organisateurs dénoncent des conditions d’entraînement indignes, qui freinent le développement sportif, éducatif et personnel des enfants. Le cortège partira de la Place des Congrès, passera par le rond-point de Shopi, la rue de la Mairie et la rue Bandrabasse, avant de revenir à son point de départ. Par cette action, les manifestants espèrent enfin faire bouger les lignes.

Les opérations d’enlèvement des véhicules hors d’usage vont reprendre à Mamoudzou

Les opérations d'enlèvement des véhicules hors d’usage vont reprendre à Mamoudzou

Après plusieurs mois d’interruption à cause du cyclone Chido, les opérations d’enlèvement desvéhicules hors d’usage, carcasses, et autres véhicules en stationnement abusif vont reprendre dans le périmètre de la Cadema. Les services et les garagistes agréés se sont réunis pour organiser cette reprise dès demain mercredi 28 mai. La Ville de Mamoudzou rappelle que les propriétaires peuvent directement déposer leur véhicule pour destruction auprès des garagistes agréés.

Un pont économique entre Mayotte et le Kenya

Un pont économique entre Mayotte et le Kenya

Depuis ce mardi 27 mai et jusqu’au 1er juin, Mayotte accueille une délégation économique du Kenya composée d’entrepreneurs et de représentants institutionnels. Cette visite s’inscrit dans l’accord signé en novembre dernier entre l’ADIM et la Chambre de Commerce du Kenya. Objectif : créer des partenariats concrets entre entreprises kényanes et mahoraises, notamment dans l’agriculture, la construction et les transports. Au programme: visites de sites, rencontres B2B et échanges sectoriels. Un temps fort est prévu le samedi 31 mai à l’Hémicycle du Conseil départemental, avec la signature d’accords et une conférence de presse à 10h45. Pour Rossette Vitta, présidente de l’ADIM, ce projet baptisé DARAJA (le « pont » en swahili) illustre la volonté de rapprocher Mayotte de l’Afrique de l’Est et de construire des liens économiques durables dans l’océan Indien.

Après la perquisition de son bureau, Ali Omar se dit “ parfaitement serein”

Après la perquisition de son bureau, Ali Omar se dit “ parfaitement serein”

A la suite de la perquisition de son bureau, le vice-président du Département, Ali Omar, a réagi sur sa page Facebook, “Ce lundi 26 mai 2025, une perquisition a eu lieu dans mon bureau en tant que président de la Commission d’Appel d’Offres (CAO)”, a-t-il déclaré avant de souligner : “je suis parfaitement serein et je n’ai rien à me reprocher.” Le vice-président en charge de l’Administration générale, des Transports et de la Transition écologique a aussi déclaré : “Les enquêteurs ont fait leur travail, et je me suis mis, comme toujours, à leur disposition. Je reste attaché à la transparence, à la vérité, et au respect des institutions.”

« Les besoins de vaccination sont énormes », à la MJC de Miréréni, il est possible de se faire vacciner ce mercredi

Chikungunya à Mayotte : « Les besoins de vaccination sont énormes », à la MJC de Miréréni, il est possible de se faire vacciner ce mercredi
Tout le monde peut se faire vacciner, enfant comme adulte.

Ce mardi et mercredi, des soignants du CHM vaccinent et dépistent la population à la MJC de Miréréni (Tsingoni). Une opération qui rencontre du succès alors qu’une partie des habitants n’osent pas aller se faire soigner à Mamoudzou par crainte des contrôles de police.

J’ai vu les panneaux d’affichage dans la commune, alors je suis venu”, explique Ali. Ce mardi matin, le quarantenaire s’est déplacé à la MJC de Miréréni (Tsingoni) pour se faire dépister. Une équipe d’infirmiers du Centre hospitalier de Mayotte (CHM) s’est installée dans la salle municipale pour vacciner et dépister la population ce mardi et mercredi. Beaucoup de rappels de vaccins ne sont pas réalisés ou bien les enfants ne les ont pas tous à jour. Le Centre communal d’action sociale de la commune a organisé ces journées pour “faciliter l’accès aux soins”, explique Haouray Seha, la coordinatrice du CCAS à l’origine de l’initiative. La vaccination sur la commune “facilite les déplacements” et évite de devoir aller à Mamoudzou,. Ali a justement profité de la présence des soignants dans sa commune pour se faire dépister car il “ne se déplace pas à Mamoudzou” de peur de se faire contrôler par la police aux frontières alors qu’il est en situation irrégulière.

Chikungunya à Mayotte : « Les besoins de vaccination sont énormes », à la MJC de Miréréni, il est possible de se faire vacciner ce mercredi
Des infirmiers du CHM vaccinent la population à la MJC de Miréréni.

Cette action permet de faire des “rappels de vaccins en cas de retard”, note Haouray Seha. Par exemple, cet après-midi, Bahati va faire son rappel du vaccin DTPC (diphtérie, tétanos, poliomyélite et coqueluche). Agée de 21 ans, “la jeune femme n’avait pas fait celui des  13 ans”, remarque l’infirmière Isabelle Huriez, en consultant son carnet de santé. Ce mardi, les enfants sont également nombreux, une présence qui peut s’expliquer car “désormais les communes demandent que tous les vaccins soient faits pour qu’ils obtiennent un certificat de scolarité”, indique la soignante.

Le cyclone Chido a généré d’importants retards

Les besoins en termes de vaccination sur le territoire sont “énormes”, juge-t-elle et selon elle ils ont été aggravés par Chido. “Les dispensaires étaient fermés, cela a généré de gros retards”. Le fait qu’une partie de la population ne sache pas lire le français les amène également à oublier les rappels, car “ils ne savent pas lire leur carnet de santé.” Ce mardi matin, une trentaine d’habitants ont été vaccinés, Haouray Seha pense qu’au terme des deux jours, plus de “200 personnes auront bénéficié de l’offre de soins”. Les vaccins sont proposés à tous les habitants de Mayotte mais ceux de Tsingoni sont prioritaires.

Refondation de Mayotte : « Il faut aller très vite dans l’usage des outils offerts par la loi d’urgence »

Refondation de Mayotte : « Il faut aller très vite dans l’usage des outils offerts par la loi d’urgence »
Près de 240 personnes ont fait le déplacement à la technopole de Dembéni lundi matin pour participer à la matinée d'information et de formation sur la loi d'urgence Mayotte.

Une matinée d’échanges et de formation pour préparer les professionnels, les pouvoirs publics et les associations locales à utiliser au mieux les dispositions de la loi durgence post cyclone Chido. Une initiative solidaire portée par CT Consulting saluée par 240 participants qui avaient fait le déplacement lundi à la technopole de Dembéni. Ils ont bénéficié de lexpertise dune personne qui a vécu le cyclone Irma qui a dévasté l’île de Saint-Martin aux Antilles il y a quelques années.

La reconstruction de Mayotte après le passage du cyclone Chido est désormais sur toutes les lèvres, les initiatives pour informer les populations sur les modalités pratiques de « la refondation » du territoire se multiplie depuis la semaine dernière à la technopole de Dembéni. En effet, après une conférence jeudi 22 mai 2025, consacrée à la convergence sociale sous l’impulsion des services de l’Etat, ce fut au tour du secteur privé de leur emboiter le pas   lundi matin. Une initiative solidaire portée par le cabinet CT Consulting installé en métropole avec une antenne à Mayotte (en Petite-Terre). Suite aux nombreuses sollicitations dont il fut l’objet dans les jours qui ont suivi le passage du cyclone, son dirigeant, Christian Traoré, s’est trouvé très sollicité par localement par les pouvoirs publics, les collectivités locales et les associations. « Des marchés publics avaient été notifiés avant le cyclone, fallait-il les interrompre ou pas ? Comment gérer cette situation ? Des questions ont fusé de partout » selon le dirigeant d’entreprise qui était présent sur le territoire au moment du phénomène climatique dévastateur.

Refondation de Mayotte : « Il faut aller très vite dans l’usage des outils offerts par la loi d’urgence »
Des échanges très riches et des questions très opérationnelles lors de cette rencontre.

Répondre aux interrogations

Celui-ci a pris toute la mesure de la détresse des habitants de l’île, faisant le parallèle avec le cyclone Irma ayant causé des dégâts similaires sur l’île de Saint-Martin aux Antilles il y a quelques années. Il a alors décidé d’apporter sa contribution à la reconstruction de notre territoire dévasté.  « La loi durgence votée dans la suite de Chido comporte un volet sur la commande publique, des règles ont été assouplies pour permettre une accélération des opérations et projets de reconstruction. Beaucoup parmi mes interlocuteurs cherchaient à savoir comment cette loi va sappliquer à Mayotte et quels avantages comporte-t-il ? Cest pour répondre à toutes ces questions que jai décidé dorganiser cette matinée dinformation et de formation en y associant lIDFI, lADIM et la CCI », a expliqué Christian Traoré.

Cette matinée d’explication et de formation a permis d’éclairer le public sur l’utilisation des différents outils contenus dans la loi d’urgence Mayotte, sachant qu’elle ne durera que deux ans et qu’il va falloir par conséquent aller très vite dans la maîtrise desdits outils pour relancer l’économie de l’île via la commande publique. Le succès a été au rendez-vous de cet événement qui a vu la participation de 240 personnes issues notamment des services de l’Etat, du Département de Mayotte, d’établissements publics et privés et d’associations diverses et variées. Les échanges ont été très riches et porté sur des questions opérationnelles.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes