Régis et Julien Novou ont présenté à une trentaine de jeunes mahorais les différents métiers de l’aéronautique.
Après des années de travail, la compagnie Zena Airlines espère voir d’ici la fin de l’année son premier avion prendre son envol. En prévision des futurs emplois créés par cette nouvelle activité, la société organisait ce mardi 7 juin une session de présentation des métiers de l’aéronautique et associés au sein du centre régional information jeunesse (CRIJ) de Mamoudzou.
Emplois directs, indirects ou induits… Au total, Zena Airlines espère générer 800 emplois à Mayotte dans les cinq ans à venir. “Une compagnie aérienne a un besoin très large de profils. Notre objectif aujourd’hui est que vous ayez envie de rejoindre le monde de l’aéronautique”, explique l’un des deux créateurs du projet Zena Airlines, Régis Novou.
Après 21 ans dans l’aérien, il témoigne devant une trentaine de jeunes mahorais de la polyvalence de son parcours et de la diversité des métiers occupés au cours de sa carrière. Tantôt agent de réservation, de billetterie, de voyage ou encore professionnel spécialisé dans le marketing, comme lui des dizaines d’employés de compagnie aérienne ont appris à avoir plusieurs casquettes. “À Mayotte en particulier, les possibilités d’évolution sont nombreuses, vous devez saisir cette chance”, ajoute son frère Julien Novou.
Quels métiers pour quels profils ?
Titulaire d’un baccalauréat, d’un BTS, d’un DUT, d’une Licence ou même sans diplôme, le domaine de l’aéronautique recrute à tous niveaux. Motivés, les futurs employés devront néanmoins se former entre quelques semaines et quelques années. Une compétence non négligeable ? Savoir parler anglais. Même si la maîtrise de la langue internationale n’est pas obligatoire, lorsque les frères Novou épluchent une à une les fiches de postes, la pratique de l’anglais n’a de cesse de revenir. Autre prérequis ? Un casier judiciaire vierge. Nécessaire pour travailler dans le “deuxième secteur le plus réglementé au monde après le nucléaire”.
Si les métiers d’hôtesses de l’air ou de stewards font rêver, ceux de techniciens de maintenance, d’agents de trafic ou encore d’avitailleurs quant à eux moins connus n’en demeurent pas moins essentiels. Soucieux de renvoyer une image positive du 101ème département, Zena Airlines prévoit de recruter massivement sur le territoire. “Nous recherchons de la qualité et des personnes formées”, rappellent les futurs propriétaires de la compagnie. Lorsque l’on sait que “91 % des personnes qui prennent l’avion vers Mayotte y habitent”, il est urgent de développer un accueil Made in Mayotte afin d’y développer le tourisme et avec lui on l’espère une économie vertueuse pour l’île aux parfums.
Enseignante au malfamé lycée de Kahani et dirigeante du club de football de Mtsamboro, sa ville de cœur, Yasmina Aouny est aussi une romancière, auteure du livre « Les Chatouilleuses » récemment paru. Un pan de l’histoire mahoraise féminin et féministe, qui correspond parfaitement aux valeurs sociales de la candidate à la députation dans la 1ère circonscription de l’île. Investie par le MDM (Mouvement pour le développement de Mayotte) et la NUPES (Nouvelle union populaire écologique et sociale), la nordiste axe son programme sur l’amélioration des conditions de vie de la population, sans néanmoins se voiler la face sur les questions d’immigration.
Flash Infos : Brièvement, pourquoi vous lancer dans la campagne des législatives ?
Yasmina Aouny : Servir le peuple est ma passion et ma vocation, selon moi. Et quels que soient les résultats de ces échéances, je continuerai de servir mon peuple.
FI : Dans l’imaginaire collectif, la gauche française défend une immigration non-régulée. Vous députée, au sein du groupe de la Nouvelle union populaire, que ferez-vous au sujet de la crise migratoire frappant Mayotte depuis plusieurs décennies ?
Y.A. : Il me semble important de commencer par comprendre ce qu’est cette crise. La France est une puissance mondiale, nous le voyons en ce moment avec des déblocages d’argent lorsqu’elle a un problème, et lorsqu’elle en a la volonté. Pourquoi une telle puissance, qui a le moyen de protéger les frontières, les a-t-elle laissées accessibles à l’immigration clandestine ? La question est là. Je pense qu’avec les technologies, comme les drones par exemple, nous avons largement les moyens de contrôler nos frontières, car ceux qui sont chargés de le faire ont peu de moyens. En tant que députée, je mettrai un point d’honneur à me battre pour qu’enfin, la France contrôle dignement nos frontières. Si vous laissez votre porte ouverte, puis que vous vous plaignez que n’importe qui y entre, est-ce de la faute de ceux qui entrent, ou est-ce de votre faute ? Une personne qui a faim, soif, qui souffre, et qui voit un abri, elle y entrera pour se protéger et manger à sa faim. Il y a beaucoup d’effets pervers de l’immigration clandestine. C’est un phénomène qui déstabilise complètement notre société. Mais dresser la communauté des immigrés contre la communauté mahoraise est un piège très dangereux qui peut avoir des conséquences assez dramatiques.
FI : Vous semblez pointer du doigt un certain désengagement de l’État français, terme qui irrite les autorités mahoraises telles que le préfet. Emploieriez-vous malgré tout ce mot ?
Y.A. : Bien sûr ! Nous sommes Français depuis 1841. Trouvez-vous normal que, jusqu’à ce jour, nous n’ayons même pas d’université digne de ce nom ? Comment un territoire peut-il se développer si l’on n’investit pas dans son capital humain ? C’est pourtant ce qu’il se passe ici. Le Mahorais n’est pas vraiment pris en compte, ce sont juste les intérêts géostratégiques qui sont mis en avant. L’État français sait très bien que l’ouverture des frontières provoque une surpopulation du territoire, un manque de logement… Aujourd’hui, on peut dire qu’il y a une question sociale mahoraise, des zones d’extrême pauvreté et de non-droit qui se sont développées, où la drogue et l’alcool sévissent. On ne peut pas faire porter le chapeau qu’à ceux qui ne sont arrivés il y a un ou deux ans.
FI : Vous êtes enseignante, et savez donc que des demi-journées sont mises en place, que le territoire souffre d’un manque d’établissements et de personnel… Comment une députée peut-elle engager le chantier éducatif mahorais à l’Assemblée nationale ?
Y.A. : Au niveau national, il y a environ un lycée par quartier. Ici, on n’a même pas un lycée par commune. On a donc une surpopulation scolaire sur notre territoire, une situation qui entraîne des tensions entre élèves mais aussi vis-à-vis du personnel, puisqu’elle demande beaucoup de travail. Moi qui suis affectée à Kahani, un lycée professionnel, technologique et général, je vois que nous recevons des jeunes issus de toute l’île. Quand ils ont des conflits, ils les règlent donc là-bas. Il faut un lycée pour chaque commune, mais ça ne suffit pas. Il faut également être au plus près de la jeunesse, l’accompagner, la sensibiliser, pour lutter contre les violences qui font des ravages et parfois des morts parmi nos élèves.
FI : À propos de sécurité justement, les Mahoraises et Mahorais n’aspirent qu’à vivre leur vie paisiblement, comme c’était le cas auparavant. Aujourd’hui, la population s’empêche de sortir dans certaines zones après 18 heures, ou du moins avec la peur au ventre. Quelles sont vos solutions pour rétablir la paix ?
Y.A. : Tant qu’il y aura des zones échappant au contrôle des autorités, elles nous exposeront à une insécurité, qu’on le veuille ou non. Il nous faut lutter contre le développement des bidonvilles, qui sont des zones de non-droit et de production d’individus potentiellement violents. La promiscuité, le manque d’eau et d’électricité, ce ne sont pas des conditions propices à l’émergence d’individus aptes à évoluer convenablement dans notre société. Même pour la dignité humaine, notre État ne doit pas accepter que des conditions de vie pareilles subsistent ici à Mayotte. L’insécurité est le résultat d’une anarchie dans l’occupation de notre territoire, mais aussi de moyens insuffisants en termes de police et de gendarmerie. On nous dit que, sous le quinquennat Macron, il y a eu une hausse de 40% de forces de l’ordre, mais quand bien même le chiffre est vrai, n’aurait-il pas fallu qu’il soit plus haut ?
FI : C’est un discours de droite que vous tenez là.
Y.A. : Je sais (rires). Mais, malheureusement, c’est la réalité de Mayotte. C’est compliqué de parler des bidonvilles ici, car j’ai vu beaucoup d’élèves qui en étaient issus et qui ont eu un parcours formidable, comme dans les quartiers Nord de Marseille, mais ce sont malheureusement des exceptions. La règle, c’est qu’il y ait peu d’espoirs de réussite lorsque l’on vient de ces endroits, rien qu’avec les démarches administratives.
FI : Mayotte est l’un des plus arides déserts médicaux de France, avec notamment un manque de praticiens et un second hôpital dont le chantier ne débutera qu’en 2025. Que pourrez-vous faire, sur les bancs de l’Assemblée, pour aider les Mahorais qui souffrent maintenant ?
Y.A. : Pour avoir expérimenté personnellement notre système de santé, je pense qu’il y a effectivement beaucoup à faire. Lorsqu’on souffre d’une grave maladie, c’est la double peine : on doit d’abord subir la maladie, mais aussi partir en exil, soit en métropole, soit à La Réunion. Si on est chanceux, on est évasané. Si on l’est moins, on doit partir par ses propres moyens. Cela doit cesser. Il faut que, sur notre territoire, les malades de cancers puissent avoir accès à la radiothérapie, et sur le long terme, pourquoi ne pas envisager que les chirurgies puissent se faire directement sur place ? Mon combat en matière de santé, c’est que notre île soit suffisamment bien dotée pour qu’un Mahorais malade puisse bénéficier de ces soins, mais entouré de ses proches, comme cela se passe chez nos compatriotes de France et de Navarre. Je trouve complètement injuste le fait que nous ne puissions pas bénéficier de la même chose. Comme la plupart de nos services publics, celui de santé est complètement surchargé. C’est le résultat direct de l’immigration clandestine, puisque l’on sait qu’au sein de cette dernière, une proportion importante de personnes viennent pour bénéficier de soins qui n’existent pas chez elles, ou qui leur sont inaccessibles. Une politique de coopération régionale serait donc à envisager sur ce volet également, puisqu’elle permettrait à nos voisins comoriens d’accéder à une offre de soins de qualité, ce qui contribuera forcément à désengorger nos hôpitaux.
Dans un courrier adressé à la presse, Maître Asskani Moussa, l’avocat du collectif des citoyens de Mayotte, explique que la procédure judiciaire engagée par la Cimade à l’encontre de Safina Soula, Moutoin Souffiane et Aïcha Fadhuli n’a jamais été retirée. « En vérité, le juge des référés a bel et bien tenu son audience à la date et à l’heure prévues [le 24 mai à 14h]. Aussi, les personnes convoquées ont parfaitement répondu présent à l’appel et le verdict sera rendu le 14 juin prochain », relate-t-il. « Quant à la Cimade, elle n’a aucunement raté l’occasion de réclamer une lourde condamnation financière des personnes précitées à hauteur de deux mille euros chacune. Quelle signification recouvre donc cette communication médiatique relative au prétendu abandon de la procédure ?
Cette manœuvre scandaleuse intentée par la Cimade dénote une attitude méprisante vis-à-vis de l’institution judiciaire et de la population de Mayotte. Une telle manipulation sur un territoire miné par la montée de la violence et de la criminalité dérivée de l’immigration clandestine, fonds de commerce de cette association de renom, doit être combattue avec force. De fait, le juge des référés ne peut que sanctionner la Cimade pour s’être portée caution d’une procédure (abusive) qui devait, en toute vraisemblance emporter l’extinction de l’instance, pourtant, il n’en est rien. » L’ambiance promet d’être électrique la semaine prochaine…
La communauté de communes de Petite-Terre avait répondu en septembre 2021 à un appel à manifestation d’intérêt ouvrant une possibilité de labellisation de Cités éducatives. Dans un courrier daté du 5 mai dernier, l’agence nationale de la cohésion des territoires par l’intermédiaire de sa direction générale de l’enseignement scolaire a informé l’intercommunalité que sa candidature avait été retenue et qu’elle allait percevoir à ce titre la somme de 1.2 million d’euros pour trois ans, soit 400.000 euros par an.
Les Cités éducatives visent à intensifier les prises en charge éducative des enfants et des jeunes, de la naissance à l’insertion professionnelle, avant, pendant, autour et après le cadre scolaire. Elles consistent en une grande alliance des acteurs éducatifs dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville : parents, services de l’État et des collectivités, associations, habitants. Tous les acteurs de l’éducation scolaire et périscolaire ont vocation à se fédérer autour d’un programme d’actions commun.
Les 1er et 3e vice-présidents, Salime Mdéré et Ali Omar, ont présidé le comité de pilotage dédié aux navettes maritimes, en présence des intercommunalités de Mayotte et des partenaires concernés (État, direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement…), avec pour objectif un point précis sur ce dossier très attendu de la population.
Il s’agit d’une première initiative concrète de la décision prise lors du précédent comité de pilotage du plan global transports et déplacements de créer une autorité de transport à Mayotte regroupant l’ensemble des autorités organisatrices des mobilités du territoire dans le but d’avoir une offre de transport structurée. Ce PGTD prévoit ainsi un déploiement progressif qui comprendra à terme sept lignes routières et trois lignes maritimes. Cette offre sera cadencée et intégrera également celle de transport scolaire.
Sur le plan maritime, au cœur de ce comité de pilotage, trois liaisons sont envisagées qui ont été rappelées : deux liaisons « côtières » sur la Grande-Terre, entre Iloni et Mamoudzou d’une part et entre Longoni et Mamoudzou d’autre part, mais aussi une liaison inter-îles entre Mamoudzou sur la Grande-Terre et Foungoujou sur la Petite-Terre. Cette liaison est amenée à compléter et renforcer l’offre déjà importante assurée par les navires du STM (cinq millions de passagers par an).
Ces lignes ont vocation à se connecter au réseau routier et à offrir le même niveau de régularité et de fiabilité. Elles doivent répondre à des besoins quotidiens de mobilité domicile – travail, domicile – école ou domicile – établissements de santé notamment. Il s’agira, en outre, d’un service complémentaire du futur transport interurbain terrestre et à la barge. Les embarcadères destinés à accueillir les navettes assurant ces services sont en cours d’aménagement sous maîtrise d’ouvrage du Département.
Deux cabinets d’experts assistent le conseil départemental dans sa mission : une maîtrise d’œuvre pour la conception des ouvrages maritimes et terrestres dont la mission a commencé en 2019 ; un cabinet d’experts pour le volet exploitation des lignes dont la mission est en cours de démarrage. Parmi les objectifs de cette instance de pilotage, celle-ci doit notamment donner les orientations sur les services de navettes maritimes s’agissant des trois lignes sur le plan de la consistance des prestations (type de navire, itinéraires, fréquences des départs, horaires, tarifs, services annexes…), de leur modèle économique d’exploitation, de leur mode de gestion. Il s’agira, enfin, d’accompagner le conseil départemental dans ses prises de décision pour la mise en œuvre, souhaitée à l’horizon 2024.
Le comité de pilotage a longuement discuté de la méthode de travail pour mener à bien cette mission importante afin notamment de respecter l’échéance envisagée.
Dans le cadre de la reprise en main de Shisiwa Mtsamboro, une opération de lutte contre les constructions informelles et illégales menée au titre de la loi ELAN (évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) a débuté le lundi 6 juin dans le secteur sud-ouest de l’îlot.
Thierry Suquet, le préfet de Mayotte, a signé l’arrêté préfectoral interdisant son accès de 6h et 18h.
Le projet de reprise en main vise à restaurer une architecture traditionnelle, en lien avec l’exploitation agricole durable afin de préserver le patrimoine environnemental. Cette opération s’intègre dans un projet durable de transition écologique afin de renouer avec la vocation agro-forestière et de production fruitière de l’îlot. Toute infraction a donné lieu à la contravention de 135 euros, prévue pour les infractions de la 4ème classe.
La ville de Mamoudzou informe que des travaux de marquage au sol et de reprise de bitume sur la zone de stationnement située à côté de la halle des pêcheurs de M’Tsapéré ont lieu du 6 au 7 juin. Tous objets (containers, bateaux, voitures, …) se trouvant dans l’emprise des travaux à cette date seront acheminés vers la décharge. L’accès au chantier sera interdit. La circulation automobile ne sera pas autorisée. Tout véhicule en infraction sera mis en fourrière aux frais du ou des propriétaires. Les riverains sont invités à prendre les dispositions nécessaires pour enlever leurs véhicules.
En partenariat avec Action Logement et la préfecture de Mayotte, la ville de Koungou déploie un dispositif pour sensibiliser la population sur les dangers liés au développement urbain incontrôlé dans les villages (construction sans permis de construire, installation illicite sur terrain d’autrui…).
Face aux nombreuses escroqueries concernant les ventes de terrain et au coût pour la collectivité en matière de rattrapage urbain (construction de routes après les maisons, installation des réseaux quand les quartiers sont constitués sans aucune place aux servitudes…), la ville de Koungou veut agir en amont et en aval.
Cinq médiateurs fonciers sont en charge d’aller vers les populations en « s’inspirant » des modes de communication « reconnus » dans les villages (sortie des mosquées, comité de village, passage avec mégaphone) pour informer sur le droit commun et lever la « méfiance » envers les institutions, ce qui ne facilite pas le respect des règles d’urbanisme pourtant essentielles au développement urbain de la cité.
La ville de Koungou, est fortement impactée par le développement des quartiers informels avec des conséquences lourdes sur le territoire : écologiques, sociales, sanitaires et sécuritaires ! Ce projet innovant se veut exemplaire afin de stopper ces pratiques et s’articule avec les politiques actuelles menées par l’État en appuie aux collectivités (lutte contre les constructions illégales, insertion des jeunes…).
Présent sur le 101ème département en fin de semaine dernière, Jules Perreau, le directeur régional océan Indien de Corsair, a balayé pour Flash Infos l’actualité des derniers mois, notamment le renouvellement de la flotte de la compagnie aérienne, mais aussi et surtout le projet de coopération commerciale avec Air Austral, qui pourrait aboutir à un rapprochement capitalistique. Entretien.
Flash Infos : Un an et demi après votre retour dans l’espace aérien mahorais, quel bilan tirez-vous en quelques mots ?
Jules Perreau : Décembre 2020, déjà. Le bilan est extrêmement positif même si nous avons débarqué dans un contexte forcément compliqué, en plein Covid-19, que nous pensions sur la fin à cette époque. Un an et demi plus tard, nous sommes toujours là et nous sommes bien partis pour perdurer ! Le plan reste le même : nous renforcer autant que possible et maintenir bien entendu la destination Mayotte. Depuis 2021, l’ensemble des vols desservis par Corsair le sont par des A330néo, des appareils plus confortables avec un impact réduit sur l’environnement et surtout des plus grandes capacités de fret. Nous avons également durant ce laps de temps ouvert en juin dernier deux fréquences hebdomadaires vers Lyon et Marseille, en passant par l’île Bourbon.
Notre retour a donné un second souffle au département : l’an dernier, le trafic entre Mayotte et la Réunion a connu une augmentation de 25% en comparaison à 2019, l’année de référence. En résumé, la clientèle nous a suivi, les taux de remplissage sont satisfaisants et nous sommes donc toujours là : ce sont les trois axes à retenir !
FI : Vous l’avez dit, vous avez renouvelé la flotte avec cinq nouveaux A330neo. Cela a demandé de former les pilotes, ce qui vous a poussé à faire appel aux services de transporteurs tiers pendant plusieurs mois pour assurer la desserte aérienne entre Mayotte et La Réunion. Comment avez-vous vécu cette situation ?
J.P. : Le plan de renouvellement s’effectue en deux phases : une première qui remplace cinq appareils et qui s’est achevée il y a quelques semaines, qui avait été décidée avant le début de la crise sanitaire, et une seconde qui doit avoir lieu en 2023-2025, ce qui nous permettra de disposer d’avions d’une moyenne d’âge inférieure à trois ans. Ce qui fera de notre flotte l’une des plus récentes du monde !
Ces nouveaux avions ont été livrés durant le Covid-19, période au cours de laquelle nous avons dû baisser drastiquement nos opérations, que ce soit à Mayotte ou sur d’autres territoires de l’océan Indien. En d’autres termes, nous avons dû mettre l’activité au ralentit. De facto, les pilotes ont moins volé. Or pour qu’ils puissent continuer à opérer normalement, ils doivent pratiquer sinon ils doivent se rendre au simulateur…
En 2021, la demande est repartie très fortement sur les destinations d’Outre-mer : nous avons eu un besoin imminent de pilotes. Malheureusement, les capacités de formation et de formateur n’étaient pas aussi nombreuses… Conséquence, nous avons dû faire des choix sur le programme et affréter des compagnies aériennes pour maintenir nos engagements auprès de notre clientèle. Cela a été le cas sur Abidjan et sur Mayotte. Il ne faut pas y voir un désamour du territoire, bien au contraire ! Comme vous le savez, l’île a une piste très particulière et requiert des compétences plus importantes qu’ailleurs pour y atterrir et nécessite donc une double formation. Raison pour laquelle le 101ème département a eu une interruption propre Corsair même si nous avons maintenu nos opérations commerciales en les confiant à un transporteur tiers, comme ETF, Ewa Air ou Air Austral. L’ensemble de nos clients ont été acheminés.
Nous avons repris avec les AirbusA330 néo Corsair le 30 avril dernier. C’était important de ne pas trop tarder pour faire bénéficier de nos nouvelles cabines aux voyageurs, mais aussi pour retrouver un fret plus conséquent… Lorsque nous avons affrété des 737, nous étions très limités, alors que les A330 ramènent entre 10 et 30 tonnes à chaque dépose !
FI : Autre sujet « polémique », il a été question en août dernier d’un projet de coopération commerciale entre Corsair et Air Austral. On vous a peu entendu sur ce sujet-là, que pouvez-vous nous dire ?
J.P. : Le projet a pris forme en août 2021, en pleine crise Covid-19. L’objectif ? Consolider le transport aérien, dans un premier temps à travers une « joint-venture », et regrouper plusieurs acteurs de petites tailles afin de bénéficier de meilleures économies d’échelles et d’être plus performant. Cette coopération est vue comme importante pour nous, pour nos entreprises, mais également pour les territoires desservis car elle permet d’assurer une certaine pérennité. Pour nous, l’une des options était donc Air Austral, avec qui nous avons avancé.
Le projet a évolué au fur et à mesure des mois, pour passer d’un projet de « joint-venture » à une forme plus avancée de coopération, via un projet capitalistique. On a beaucoup entendu parler de fusion, mais ce n’est absolument pas le cas… L’idée est plutôt de procéder à un rapprochement capitalistique pour pouvoir conserver deux marques qui coexistent : Corsair et Air Austral. Aujourd’hui, le projet est toujours d’actualité, même si nous n’avons pas énormément d’éléments nouveaux à communiquer : ce n’est plus entre nos mains. Une certitude toutefois, Mayotte est depuis le début au centre des discussions et le sujet est primordial à nos yeux. Désormais, il faudra être patient pour voir quel sera la finalité du projet de rapprochement… En tout cas, nous gardons un avis favorable à une opération qui sera bénéfique pour toutes les parties prenantes, y compris les territoires ! Mais je vous le dis : rapprochement ou non, Corsair maintiendra son cap, notre route est tracée et ne changera pas. Nous continuerons notre engagement ici.
FI : En cas de rapprochement capitalistique, qu’est-ce que cela changerait pour la clientèle, notamment en termes de prix des billets ?
J.P. : L’optimisation concernerait principalement la desserte entre La Réunion et Paris. Mais la question mahoraise reste stratégique puisque nous sommes les deux seules compagnies aériennes à desservir la métropole. Lors de notre arrivée sur un territoire et cela a été le cas pour Mayotte, nous défendons toujours le principe même de la concurrence et bien souvent, nous endossons le rôle de challengeur sur les lignes en monopole. Nous sommes conscients que si demain, le client ne s’y retrouve pas dans un potentiel rapprochement, cela ouvrira la porte à de nouveaux acteurs. Nous devrons veiller à ce que le consommateur ne soit pas perdant. Mais encore une fois, tout est hypothétique à l’heure actuelle !
FI : Indépendamment de cet éventuel rapprochement avec Air Austral, quelles sont les ambitions de Corsair pour Mayotte dans la région ?
J.P. : Nous avons de très bons redémarrages chez Corsair, avec des mois de juillet et d’août qui s’annoncent plus que prometteurs. Les lignes vers Marseille et Lyon fonctionnent très bien, et nos Airbus A330néo neufs sont plébiscités. Maintenant, nous avons un objectif de prudence et de stabilité : il ne faut pas oublier que nous entrons dans une deuxième crise avec le conflit russo-ukrainien. Même si cela peut paraître loin, il a bien évidemment des impacts considérables sur le fuel… Nous nous préparons à traverser des zones de turbulences.
Pourtant, nous continuons d’avancer sur nos projets dans la zone de l’océan Indien dans lesquels Mayotte pourrait être inclue. Il est encore trop tôt pour en parler. Mais que ce soient des élargissements d’offres ou de destinations, nous ne nous fermons rien, et Mayotte bénéficiera des nouveautés que nous pourrons proposer, au même titre que La Réunion ou que Maurice.
Facilement repérable grâce ses nombreuses boîtes aux lettres, l’aire de stationnement informelle située en aval du lac Dziani fait peau neuve. Les travaux d’aménagement du parking et de la voirie débuteront le 10 juin et devraient se terminer dans le courant du mois de juillet.
Développer le tourisme et l’attractivité du territoire, tel est l’objectif de la communauté de communes de Petite-Terre. Tristement célèbres pour les méfaits qui y sont perpétrés, les chemins de randonnée mahorais voient leurs visiteurs se raréfier. Pour pallier cela, une seule solution : leur sécurisation. “Notre volonté est que les habitants puissent se réapproprier leur territoire”, explique Denis Chopin, le directeur général des services au sein de l’intercommunalité. Dès la fin de semaine prochaine, des travaux débuteront afin de créer un nouvel espace facilitant l’accès à ce lieu remarquable de la pépite de Mayotte.
Un budget de 115.000 euros
Requalification de la voirie à sens unique, aménagement d’une aire de stationnement automobile de sept places dont une destinée aux personnes à mobilité réduite, un accotement pour les vélos et accès piéton, sans oublier le regroupement d’une trentaine de boîtes aux lettres en trois blocs sécurisés, voici les promesses de ce projet. Au total, c’est un investissement de 115.000 euros qui sera réalisé par l’État et le Département de Mayotte. “L’aménagement de l’aire de stationnement constitue une première étape dans le cadre de l’aménagement du sentier des Cratères de Petite-Terre”, détaille Denis Chopin. Le but ? Tendre vers une progressive sécurisation des différents parcours de randonnée avec des “haltes ombragées” et des “points d’informations sur les richesses naturelles du site”.
Avant de pouvoir profiter pleinement des espaces naturels de la petite île de Mayotte, les riverains devront prendre leur mal en patience du 4 au 18 juillet durant lesquels l’accès à la rue Manga Boidradra sera fermé pour cause de travaux. Un mal nécessaire pour offrir à tous une voie sereine et pérenne pour partir à la découverte des beautés de l’île.
Sidi Mouhamadi, directeur de l’association MedNum Mayotte.
La dématérialisation des services administratifs depuis la loi de 2015 a obligé les Français à changer leurs habitudes et à apprendre à maîtriser de nouveaux outils. À Mayotte, l’association MedNum est chargée d’aider la population à faire la transition. Munis de tablettes Apple, ses dix agents mobiles surnommés les « agents connect » se déplacent dans les centres communaux ou les unités territoriales d’action sociale (CCAS et UTAS) pour expliquer aux gens comment faire leurs démarches administratives en ligne.
MedNum est une association née d’un appel à projet codéveloppé par la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (CRESS) et la délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (DRAJES). Vainqueurs, les créateurs de l’association, Sidi Mouhamadi (actuel directeur) et Kamaldine Attoumani, ont donc la lourde tâche de faciliter la transition numérique auprès de la population mahoraise. « Il s’agit d’expliquer aux gens que les administrations ne recevront plus de public et de leur montrer comment faire leurs démarches administratives en ligne », indique Sidi Mouhamadi. Cela va de la création d’une identité numérique et d’une adresse mail à la maîtrise de sites plus complexes comme celui de l’ANTS ou celui des Impôts.
Une tâche titanesque
Malgré les énormes besoins en la matière sur le territoire, MedNum Mayotte ne possède que dix agents qui se déplacent avec leurs tablettes dans tous les espaces numériques dédiés (CCAS, UTAS et espaces numériques de la CRESS). Un nombre largement insuffisant selon le directeur. « La logistique est très difficile car nous sommes sous-dotés. Il faudrait multiplier les moyens matériels et humains pour que nous puissions être réellement efficaces », estime-t-il en espérant que les subventions obtenues en 2021 et 2022 puissent se poursuivre dans les années à venir. « Il ne faudrait pas que Mayotte rate le train », prévient-il encore, inquiet de ne pas voir les élus s’intéresser davantage à la question.
Il est vrai qu’à Mayotte le travail est considérable, car une grande partie de la population ne possède pas Internet et certains habitants ne parlent pas français. Pourtant, faire ses démarches administratives en ligne sera très prochainement la seule option (elle l’est déjà pour certains services), d’où l’urgence à apprendre à utiliser correctement les sites. « En travaillant sur le terrain, nous nous sommes aperçus que la plupart des gens ne comprenaient qu’environ 10% du potentiel de leur téléphone », remarque Sidi Mouhamadi. Ce dernier suppose que le choix de la marque Apple pour les tablettes constitue peut-être un frein pour l’obtention de financements, car elle est plus chère. « Certes, mais elle est aussi plus fiable dans le temps, un élément important sur un territoire où il n’y a pas de réparateur », explique-t-il. Il lance donc un appel aux élus des collectivités et/ou du conseil départemental pour que son association soit bientôt davantage soutenue financièrement afin de pouvoir subvenir correctement aux besoins du territoire.
Candidat dans la circonscription une, Ahamadi Boura se présente aux élections législatives avec Laïni Abdallah Boina en tant que suppléante. Le candidat sans étiquette promet d’être celui qui rassemblera tous les Mahorais s’il est élu député, celui qui fera en sorte que Mayotte soit considérée au même titre que les autres départements et régions de France.
Flash Infos : Pour quelles raisons voulez-vous être député ?
Ahamadi Boura : Je me suis rendu compte que depuis la retraite politique de nos anciens et la reprise en main par notre génération, Mayotte est de plus en plus difficulté. Mayotte sombre, Mayotte est malade, Mayotte est à genoux. C’est dû au fait que notre génération est orgueilleuse, chacun se croit supérieur à l’autre. On n’arrive pas à s’unir. Mon objectif est de faire en sorte que Mayotte parle d’une même voix. Je ne demande pas que l’on fasse un parti unique, mais on doit tous être sur la même longueur d’ondes pour être entendus à Paris.
Pour y arriver, je veux que l’on puisse faire un document spécifique pour Mayotte. Il ne faut pas attendre les projets du gouvernement. Le dernier projet de loi a été rejeté parce que c’était un projet du gouvernement. S’il avait été initié par nous Mahorais, il n’y aurait pas eu ce rejet. L’initiative doit venir de nous.
FI : Qu’y aurait-il dans ce document ?
A.B. : Tout ce dont les Mahorais ont besoin. Des professionnels et des experts de chaque domaine feront des propositions. Mais j’insiste, il doit être élaboré par les Mahorais et non pas par le gouvernement. C’est la population de Mayotte qui doit définir son avenir.
FI : Dans votre programme, quelles sont vos propositions en matière d’éducation ?
A.B. : Il faut d’abord encourager l’enseignement des langues locales à Mayotte, le shimaoré et le shibushi. Nous devons également enseigner à nos enfants la culture locale parce que si on ne le fait pas, ils risquent de perdre leur identité. Par ailleurs, le gouvernement doit accélérer la construction d’établissements scolaires, et augmenter le nombre de classes chez nous. Cela permettra d’embaucher plus d’enseignants. Ces derniers doivent être écoutés et être encouragés, et je pense qu’il faut augmenter l’indexation à 50% pour eux. On doit aussi créer notre université de plein exercice pour que l’on puisse former localement, c’est primordial. Enfin, il nous faut plus de cantines scolaires, parce que les élèves doivent manger des repas chauds.
FI : En tant que député, que ferez-vous pour mieux gérer l’immigration à Mayotte ?
A. B. : L’immigration est une maladie à Mayotte. C’est une mission régalienne, mais c’est l’affaire de tout le monde. On sait qu’il y a souvent des discussions entre la France et l’Union des Comores, alors je propose qu’il y ait des Mahorais à chaque fois qu’il y aura ces discussions. Il faut aussi nous doter de plus de moyens matériels et humains. Je parle d’intercepteurs, mais aussi de plus de policiers et gendarmes mahorais. Des gens qui connaissent leur île, au lieu d’envoyer des métropolitains qui ne restent là que quelques mois et qui ne connaissent pas le territoire.
Il faut aussi faire quelque chose pour les immigrés qui sont déjà à Mayotte. Nous devons lutter contre les quartiers informels, nous devons les éradiquer. Mais attention, il ne faut pas oublier que ce sont des humains et on ne peut pas les déloger sans les reloger. Pour mieux lutter contre l’immigration, il serait judicieux d’y associer la justice. Chez nous, elle est sous-dotée. Il nous faut plus de magistrats, plus de greffiers, plus de professionnels. Je voudrais que Mayotte soit indépendant de La Réunion. Je voudrais qu’il y ait une cour d’appel à Mayotte. Il est inadmissible qu’un magistrat soit à La Réunion et qu’il prenne des décisions pour Mayotte. Notre département n’est pas une sous-région réunionnaise.
FI : Selon vous, comment peut-on rétablir un climat sécuritaire apaisant à Mayotte ?
A.B. : Tout le monde le sait, l’insécurité est liée à l’immigration clandestine. Une fois que l’immigration clandestine sera arrêtée, l’insécurité le sera aussi. Si on arrive à stopper l’immigration, on pourra cadrer les jeunes qui sont à Mayotte parce que l’on n’aura pas des milliers de personnes qui entrent tous les ans sur le territoire. On doit aussi augmenter la capacité d’accueil du centre pénitentiaire de Majicavo et ouvrir un centre d’éducation fermé pour les mineurs.
FI : On le sait, Mayotte est un désert médical, on manque de professionnels de santé et d’hôpitaux, que faudrait-il faire pour rattraper le retard à ce niveau ?
A. B. : Premièrement, il faut former localement. L’université de plein exercice que l’on veut doit pouvoir former des médecins, des sage-femmes, des kinésithérapeutes. Du moins les premières années avant qu’ils aillent ailleurs finir leurs études. Nous avons besoin d’une politique locale qui va dans ce sens pour que dans 10 à 15 ans nous ayons 200 à 300 médecins mahorais. En attendant de les avoir, on doit attirer plus de médecins. On peut leur proposer un salaire plus élevé pour qu’ils acceptent de venir à Mayotte. On pourrait peut-être aussi diminuer leurs impôts. Et leur assurer une sécurité et une bonne éducation pour leurs enfants. Parce que personne ne viendra ici s’il n’est pas sûr d’être en sécurité, s’il n’a pas le meilleur pour ses enfants. Il faut aussi que l’aide médicale de l’État soit appliquée à Mayotte parce que ça générera de l’argent au centre hospitalier de Mayotte. Enfin, nous avons absolument besoin de construire le deuxième hôpital rapidement. Il doit prendre la forme d’un centre hospitalier universitaire et ne pas faire comme celui de Pamandzi.
FI : Quelle place à l’environnement dans votre programme ?
A.B. : L’environnement fait partie de mes préoccupations. On a une belle île, mais elle est fragile. On le voit quand il pleut, le lagon est plein de boue. Je veux que les associations environnementales soient mieux aidées pour qu’elles puissent protéger notre lagon. Mais cela ne veut pas dire que je ne veux pas que l’on prolonge la piste. Au contraire il faut le faire. C’est le gouvernement qui nous met ces freins en évoquant la protection de l’environnement pour ne pas faire la piste longue. Moi je veux enlever tous ces freins. Il y a pleins d’aéroports qui sont au bord de la mer alors ce n’est pas en augmentant de quelques mètres que l’on va détruire la nature à Mayotte. La piste longue doit être faite et rapidement.
FI : Dans vos prises de paroles, vous évoquez souvent l’égalité républicaine. Que comptez-vous faire pour qu’elle soit réelle à Mayotte ?
A.B. : Mayotte doit être considérée comme tous les départements et régions d’Outre-mer. Les Mahorais doivent être traités comme tous les autres Français. Il est inadmissible qu’à Mayotte les prestations sociales ne soient pas alignées avec l’ensemble du territoire français. On a les mêmes devoirs, mais pas les mêmes droits, il y a une discrimination fonctionnelle. Si je suis élu, je me battrai pour que tout soit aligné avec les autres territoires de France dans un délais raisonnable. Je n’irai pas à l’Assemblée avec mes idées personnelles, je serai le député qui irai à l’Assemblée avec les idées des Mahorais.
FI : Vous êtes candidat sans étiquette, est-ce un handicap ou un avantage ?
A.B. : Le fait d’être sans étiquette me rapportera beaucoup plus parce que ma candidature a beaucoup de soutiens. Je serai le député qui réunira tout le monde. J’ai déjà à mes côtés les maires de Pamandzi, Dzaoudzi-Labattoir, Koungou, Bandraboua j’ai aussi la conseillère départementale de Mamoudzou 2 qui est ma suppléante. Et bien d’autres ! Le fait de me présenter sans étiquette m’a avantagé parce que j’ai réussi à réunir tout ce monde alors que nous ne sommes pas du même bord politique.
Le 29 mai 2022 vers 3h50, au terme d’une soirée ayant été organisée dans un bar-restaurant de la plage de Sohoa, une dispute éclate entre deux individus et en réaction au coup d’une bouteille en verre qu’il vient de recevoir sur la tête, l’un des protagonistes assène à l’autre un coup de couteau en plein cœur.
Confiée à la section de recherches de Mamoudzou avec l’appui de la cellule d’identification criminelle de Pamandzi, l’enquête qui a été menée tambour battant a permis de recouper les éléments de constatation avec les témoignages avant d’aboutir, le 31 mai, à la garde à vue de l’unique mis en cause. Présenté le 1er juin aux magistrats, l’intéressé a fait l’objet d’une mise en examen dans le cadre de l’information ouverte avant d’être placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Majicavo.
Corsair sait parler aux étudiants mahorais qui partent faire leurs études loin de chez eux. En effet, du 1er juin au 1er août, la compagnie aérienne propose des petits prix (aller simple et aller-retour) aux étudiants qui souhaitent s’envoler vers la métropole d’ici la fin de l’année pour y faire leurs études : https://www.flycorsair.com/fr/operation-jeunes
Ce plein de bons plans comprend : un Mayotte/Paris-Orly à partir de 799 euros TTC/personne (aller/retour), une franchise bagage avantageuse avec deux valises de 32kg pour l’achat d’un billet aller-simple ou aller-retour pour faciliter l’installation. Des avantages pour ceux qui ont la carte de fidélité Corsair, « Le Club ». Pour tout voyage acheté dans le cadre de cette offre étudiants, le voyageur se voit offrir sur sa carte de fidélité, 50 euros pour l’achat d’un aller simple, 100 euros pour l’achat d’un aller-retour, valables sur un prochain voyage.
« Il est primordial que les étudiants qui disposent bien souvent de petits budgets puissent avoir la possibilité de partir rejoindre le lieu de leurs études et de retrouver leur famille à l’occasion des fêtes. La formation des jeunes constitue un axe majeur parmi les missions sociétales de Corsair, c’est pourquoi nous avons souhaité mettre en place cette offre promotionnelle qui facilite les déplacements des étudiants et leur installation, jusqu’à la fin de l’année », souligne Julien Houdebine, directeur commercial et réseau de Corsair.
Ce mardi 31 mai, la finale de la 3ème édition du concours de poésie organisée par Mamoudzou, s’est déroulée sur la Place Zakia Madi. Placé sous la thématique du patrimoine, le concours a réuni cette année dix classes (du CE2 au CM2) des établissements scolaires de la ville chef-lieu. Les écoles participantes ont procédé à la restitution de leur poème illustré devant un jury composé de Nouraniya Loutoufi, adjointe au maire, d’un agent du service de la culture, de représentants de l’association Shimé et de l’Éducation nationale. Les lauréats du concours sont la classe du CM2 Neptune de Kavani Stade pour le prix du meilleur poème, la classe du CM2C de Mgombani pour le prix de la meilleure déclamation et la classe du CM2B de Kavani Stade pour le prix de la meilleure illustration. « Pérenniser cet événement contribue à encourager la créativité et l’expression artistique de la jeunesse de Mamoudzou. La ville félicite les lauréats, l’ensemble des classes participantes ainsi que le corps enseignant pour leur travail remarquable. »
La ville de Mamoudzou organise le 4 juin la finale communale de la course de pneus, sur le terrain du Baobab de 7h à 13h. Les jeunes finalistes de cette saison auront l’honneur de participer à la 38ème édition de course de pneus 2022 organisée le 25 juin prochain. Cet événement donne suite aux sélections communales des jeunes âgés de 8 à 12 ans, qui se sont déroulées du 2 au 12 mai dans les différents villages de la commune.
« Mayotte et la région de Boeny sont historiquement et culturellement liées », a déclaré Mokthar Salim Andriatomanga, le gouverneur, avant de préciser qu’il existait « de nombreux domaines de coopération à développer de part et d’autre ». Des membres du Département conduits par le conseiller départemental Abdoul Kamardine, et des opérateurs économiques de Mayotte et de Mahajanga sont venus pour discuter de la coopération. La discussion a porté sur la réalisation d’un projet de cultures fourragères pour le bétail de Mayotte. La région de Boeny possède de vastes terres arables qui, selon eux, propices au projet. Car jusqu’à présent, Mayotte importe des fourrages en Europe.
L’objectif du projet est donc d’exporter la production jusqu’à 5.000 tonnes par an à Mayotte. Environ 600 personnes bénéficieront directement de la retombée positive de ce projet dans la région de Boeny. La première étape actuelle consiste à trouver des semences adaptées au sol et au climat d’ici. Il a aussi été question du renouvellement de la convention de coopération Mayotte-Boeny qui existe depuis 2006 et dont la mise en œuvre s’est surtout focalisée sur le domaine de la culture des deux régions, ainsi que de la nécessité d’élaborer un projet de coopération sur le tourisme, un domaine que la région de Boeny promeut activement à l’heure actuelle. L’augmentation de la fréquence des vols Mayotte-Mahajanga, dont la réponse est du ressort de l’État malagasy, est un facteur majeur de ce projet a souligné l’un des opérateurs locaux.
Dans un post Facebook, le conseiller départemental de la commune de Ouangani, Saindou Attoumani, a expliqué que la collectivité s’est réunie en jury de concours ce mercredi 1er juin pour choisir l’équipe de maîtrise d’œuvre qui aura pour mission de réaliser les études de la future cité administrative de Coconi qui complétera celle de Mamoudzou.
Ce projet de 9.100 mètres carrés de surfaces utiles, dont 958 mètres carrés de bureaux, a pour ambition de regrouper les directions générales adjointes en charge de l’aménagement et de la solidarité. L’enveloppe prévisionnelle des études et des travaux s’élève à 34 millions d’euros. La durée des travaux est estimée à 47 mois, soit une livraison envisagée en juillet 2026.
La CFDT Action Logement prévoit d’organiser des Assises du logement fin janvier 2023et ont choisi Mayotte comme territoire d’accueil, et plus précisément la communauté de communes du Sud.
L’objectif principal : alerter sur une situation alarmante de la problématique du logement en Outre-mer, qui sont liée aux particularités des territoires ultramarins. Organisées tous les deux ans, les Assises sont les lieux privilégiés d’échanges sur les problématiques spécifiques de l’Outre-mer (logement indigne, problématique foncière, coût des matériaux, modes de constructibilités, produits adaptés à la culture et attente des territoires, problématique liée à l’insularité, notamment les risques naturels, etc.).
Celui dédié à Mayotte sera l’occasion de remonter les singularités du 101ème département vis-à-vis de la métropole, mais aussi des territoires ultramarins, dans l’optique de rechercher les solutions pour adapter les dispositifs existants aux spécificités locales afin de répondre aux besoins de logement très prenantes et galopantes. Les attentes sont les suivantes : point sur la réglementation en cours et les tendances, découvrir les solutions innovantes, se nourrir du partage d’expérience, rencontrer et échanger avec les décideurs pour agir aujourd’hui et penser à ce que sera demain.
Le programme sur une semaine se décompose comme suit : deux jours dédiés à la confédération et au groupe Action Logement, deux jours de découvertes de la culture, de l’évolution du logement, de la richesse du territoire et deux jours de séminaires.
Une vingtaine d’infirmiers et de médecins du centre hospitalier de Mayotte suivent actuellement la deuxième session de formation du diplôme universitaire plaie et cicatrisation, en présence du docteur Sylvie Meaume, chef de service de gériatrie, dermatologie, plaie, cicatrisation à l’hôpital Rothschild à Paris dans le 12ème arrondissement, de Luc Teot, médecin directeur du projet ministériel intitulé Domoplaies jusqu’en 2024, ancien chef de service de chirurgie plastique, reconstructrice, esthétique, brûlure, plaie et cicatrisation au CHU de Montpellier, et de Franz Weber, médecin au CHU Sud Réunion, coordinateur du diplôme universitaire plaie et cicatrisation à La Réunion et à Mayotte. Explications.
Flash Infos : Alors qu’il existe depuis 1997 en métropole et 2006 à La Réunion, pourquoi ce diplôme universitaire a-t-il mis autant de temps à arriver à Mayotte ?
Franz Weber : Il s’agissait d’une demande très forte du centre hospitalier de Mayotte de pouvoir bénéficier de ce diplôme universitaire, avec des propositions de formations diplômantes et qualifiantes courtes. Il fallait se motiver pour créer ce DU dans le sens où cela requiert pas mal de démarches… En raison du Covid-19, nous avons dû repousser le premier DU qui aurait déjà dû être terminé ! Cela fait deux ans et demi que nous y travaillons.
FI : Concrètement, comment se décompose-t-il ?
Luc Teot : C’est un diplôme universitaire d’une durée d’un an dont le format concentre une centaine d’heures de cours théorique et quelques heures de pratique. Tout cela est suivi d’un examen écrit à la fin et de la soutenance d’un mémoire d’une quinzaine de pages sur un sujet au choix devant l’ensemble de la communauté qui permet de se mettre dans une situation d’apprenant. Nous insistons sur le volet pédagogique pour que ces « étudiants » deviennent à leur tour des formateurs.
FI : Cela sous-entend qu’ils pourront dès l’année prochaine former leurs collègues qui souhaitent également suivre ce DU ?
Franz Weber : Pas pour le DU… L’idée consiste plutôt à transmettre localement ces bonnes pratiques en plaie et cicatrisation le plus largement possible. Par exemple, les deux infirmières employées au CMR du Sud qui sont actuellement en formation ont tout intérêt à prêcher pour leur paroisse, tout comme celles et ceux en service de médecine, de chirurgie, de réanimation, au caisson hyperbare. Que toutes ces nouvelles méthodes fassent tache d’huile dans les différents services. Notre objectif par la suite est de revenir et de former régulièrement d’autres promotions, en sachant qu’il y a un turnover assez important.
Sylvie Meaume : C’est vrai qu’avec les années, en nous déplaçant dans les différents DOM-TOM, nous avons augmenté le nombre de praticiens spécialisés qui venaient précédemment exclusivement en métropole, ce qui coûtait extrêmement cher. Désormais, nous nous rendons dans ces territoires tous les deux ans pour former 25 à 30 nouveaux infirmiers et médecins, qui acquièrent une certaine expertise et qui transmettent leurs savoirs en la matière.
FI : L’intérêt de ce DU est aussi de réunir les personnels soignants, à savoir les infirmières et les médecins…
Luc Teot : Ce qu’il faut bien comprendre sur ce domaine qui est nouveau, c’est la multidisciplinarité et la transdisciplinarité. Le médecin ne travaille pas sur des plaies sans les infirmières, et ces dernières ne travaillent pas sans les médecins de spécialités différentes. Sylvie est gériatre, Franz est interniste, moi je suis chirurgien. Tout le monde doit bosser ensemble et tirer dans le même sens parce que la plaie ne cicatrise que si le cœur, le poumon, le foie, le rein sont en bonne capacité de fonctionner normalement. En plaie et cicatrisation, nous ne pouvons que remettre les pendules à l’heure autour de l’ensemble du patient pour que la plaie puisse cicatriser.
Franz Weber : Dans cette prise en charge multidisciplinaire à Mayotte, il n’y a pas du toutes les spécialités. L’avantage de venir sur le terrain, c’est que cela nous permet de connaître les particularités de prise en charge, qui sont totalement différentes de celles à Paris, à Montpellier ou à La Réunion… Ici, il y a seulement 20% des habitants qui ont accès aux soins classiques.
L’autre point positif est que nous nous apercevons, sur un domaine comme les plaies, tellement interdisciplinaire, que les professionnels de santé ne se connaissent pas si bien cela… Grâce à la première session en février et à celle qui se déroule en ce moment, des interactions se créent. Nous assistons à la naissance d’un groupe. Cette évolution de la communication permet une prise en charge beaucoup plus avancée !
FI : Quelles sont les spécificités mahoraises en termes de plaie et de cicatrisation ?
Luc Teot : La prise en charge globale de la médecine impacte la prise en charge des plaies. Le fait qu’une partie de la population n’ait pas accès à un remboursement de soins change les pratiques. Nous ne pouvons pas lui proposer des techniques extrêmement sophistiquées parce que les conditions de vie ne permettent pas de les appliquer… Et puis il existe des pratiques locales ancestrales à respecter. Quand nous sommes allés en Guadeloupe ou en Polynésie, nous nous sommes rendu compte que l’utilisation de pratiques culturelles, comme le miel, pouvait fonctionner !
Juste un chiffre : 65% des plaies cicatrisent facilement si nous avons traité la cause. Le problème réside dans les 35% restants qui amènent, en particulier dans une pathologie qui est le pied diabétique, un véritable cancer. Une petite plaie sous la plante de pied est équivalent à un cancer du sein chez la femme… Il faut que la prise en charge se modifie et s’adapte et qu’elle combine de la médecine et de la chirurgie pour ainsi faire diminuer le taux d’amputation.
FI : Concrètement, qu’est-ce que cette formation qualifiante va changer dans la prise en charge des patients ?
Karim Mechergui, responsable du pôle URSEC au CHM : Dans un territoire insulaire, nous visons toujours l’autonomisation. Et c’est ce que nous allons gagner ! Nous avons déjà quelques idées concernant la télémédecine, la téléexpertise, la téléconsultation. À Mayotte, l’incidence du diabète et de l’amputation est double, car cela dégénère beaucoup plus vite qu’ailleurs… Clairement, il y a une nécessité d’apprendre très tôt les bons réflexes en plaie et cicatrisation.
Franz Weber : L’objectif est vraiment d’intégrer les libéraux dans ce DU pour qu’encore une fois, la communication devienne plus fluide avec le personnel soignant du CHM.
Luc Teot : Au niveau de la caisse nationale d’assurance maladie, les plaies deviennent un vrai sujet. Il y a des remboursements de plus en plus intéressants pour les infirmières de « ville », que ce soit pour des actes de diagnostic de plaie complexe ou pour des actes de télémédecine. Il y a un encouragement plus reconnu dans la prise en charge.
Sylvie Meaume : Les actes de pédicurie sont remboursés aux diabétiques pour de la surveillance, ce que nous ne pensions pas possible il y a 15 ou 20 ans et que nous avons réussi à obtenir parce qu’il vaut mieux, bien évidemment, faire de la prévention !