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Le cône de mer, un coquillage aux 1.000 vertus

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Grâce à son venin, le cône peut anesthésier sa proie.

Les trésors du lagon mahorais nourrissent la recherche scientifique. C’est le cas des cônes marins, un coquillage des fonds qui a des pouvoirs thérapeutiques et cosmétologiques importants. Des chercheurs du centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (Criobe) et de l’Institut de Biomolécules Max Mousseron (IBMM) les étudient.

Enterré au fond de la mer, le cône marin attend tranquillement le passage de sa proie pour lui injecter son venin. « Elle est alors paralysée et le mollusque peut l’ingérer », explique Nicolas Inguimbert, professeur de chimie à l’université de Perpignan, au sujet de ces cônes de quatre à dix centimètres qui se nourrissent de vers, mollusques et poissons.

Le chercheur est membre du Criobe, le centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement. Implanté à Perpignan, celui-ci a aussi une antenne en Polynésie française et depuis 2023 à Mayotte au sein du Pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi. Ce coquillage, dispersé dans tous les océans chauds du globe, se retrouve notamment dans l’océan Indien et le Pacifique, et existe sous plus de 1.000 espèces différentes.

Un pouvoir anesthésiant

Concernant les cônes marins, ce qui intéresse les scientifiques, c’est son venin. Celui-ci est composé de peptides, dont les constituants sont des acides aminés. « Ce sont des molécules de communication ou des hormones qui permettent la régulation des fonctions physiologiques comme la régulation de la pression artérielle et peuvent servir dans certains cas de médicaments », explique le chercheur. Il cite l’insuline comme exemple de peptide.

Alors qu’ils ramassaient ces mollusques, des humains ont pu être piqués. « Lorsqu’ils sont piqués par le Conus magus, un type de cône marin, on observe une anesthésie de la zone piquée, les gens disent par exemple, je ne sens plus ma main », relate Nicolas Inguimbert. Des chercheurs ont isolé de façon individuelle chaque peptide du venin et les ont testés, un cône peut en produire jusqu’à 100. « Parmi eux, un a été mis en évidence pour provoquer cette anesthésie, c’est le prialt. » Pour traiter les douleurs très violentes, ce peptide est 1.000 fois plus puissant que la morphine. « Il est utilisé pour les douleurs réfractaires à la morphine et contrairement à celle-ci il ne provoque pas d’accoutumance. »

Deux doctorants mahorais sur ces travaux

Désormais, la recherche continue à étudier à quoi servent tous les peptides contenus dans le venin et à comprendre lesquels pourraient être intéressants pour la santé humaine. Deux doctorants mahorais travaillent au sein du Criobe avec Nicolas Inguimbert et Sébastien Dutertre*, Yazid Souf et Zarmina Ratibou. Le premier est chargé de la synthèse des peptides et la deuxième étudie la composition du venin.

Ce dernier peut aussi être utilisé à des fins cosmétologiques, un type de peptide est notamment utilisé dans les formulations cosmétiques pour prévenir l’apparition des rides. Les peptides des venins de cônes pourraient également avoir des applications dans le traitement de certaines maladies neurodégénératives.

Créer l’institut venomique de l’océan Indien

Depuis la création d’une antenne du Criobe à Mayotte, des missions de terrain ont lieu sur l’archipel, puis les cônes sont ramenés en métropole pour les étudier. Une fois en laboratoire, les coquillages sont stimulés pour qu’ils piquent afin d’avoir accès à leur venin. Mais le voyage en avion est dangereux pour les cônes, 50% d’entre eux en meurent. « Nous aimerions avoir un lieu à Mayotte pour les mettre dans des aquariums après les avoir ramassés. Puis après avoir prélevé le venin, les relâcher dans l’océan », explique Nicolas Inguimbert qui aimerait créer au sein du PER, l’institut venomique de l’océan Indien. « L’idée, c’est d’attirer des chercheurs de La Réunion, de Madagascar, du détroit de Mozambique pour qu’on partage les connaissances et les ressources biologiques sur les cônes. »

L’institut n’étudierait pas seulement les venins de ces mollusques, mais également ceux de certains coraux ou encore celui des scolopendres. Le Criobe a d’ailleurs déposé un projet au Département qui est en cours d’examen.

* Biologiste à l’Institut des Biomolécules Max Mousseron (IBMM).

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Les gendarmes ont procédé à l’expulsion de Youssouf Adinani ce mardi

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Youssouf Adinani a été expulsé, menottes aux poignets, de sa maison de Miréréni, village de la commune de Tsingoni, ce mardi matin. L’huissier et les gendarmes sont présents sur place. Cette situation fait suite à un conflit autour du terrain familial que la justice a reconnu comme appartenant à son demi-frère, qui vit 100 mètres plus loin. Le cinquantenaire se retrouve donc à l’extérieur de chez lui avec son baluchon. Il dénonce des pratiques corrompues sur le foncier à Mayotte. « Ce que je vis est vécu par beaucoup d’autres Mahorais », déclare-t-il. L’histoire est à retrouver dans le Flash Infos de ce mardi.

Mouslim Abdourahaman déchu de son mandat de maire de Bouéni

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Mouslim Abdourahaman a été condamné à trois ans de prison dont un an avec sursis, ce mardi 10 décembre.

Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a tranché, ce mardi 10 décembre. Le maire de Bouéni, Mouslim Abdourahaman, va devoir laisser son siège en raison de l’exécution provisoire qui accompagne sa condamnation pour des délits de favoritisme et de prise illégale d’intérêts entre 2018 et 2022. En effet, il a écopé d’une peine de trois ans de prison dont un an avec sursis, de dix ans d’inéligibilité et d’une interdiction définitive d’exercer dans la fonction publique.

A un an et demi des élections municipales, Bouéni doit se trouver un maire. Mouslim Abdourahaman, qui occupait la fonction depuis 2014, va perdre son mandat suite à la décision de justice du tribunal correctionnel de Mamoudzou de ce mardi 10 décembre. Il a été reconnu coupable de délits de favoritisme et de prise illégale d’intérêts. Ceux-ci ont été exposés, lors d’une audience fleuve, le mardi 26 novembre. Il y avait d’abord ces marchés publics attribués à des entrepreneurs sans mise en concurrence (19 chefs d’entreprise ont déjà été condamnés lors de comparutions sur reconnaissance préalable de culpabilité). Certains étaient même « saucissonnés », ont constaté les magistrats de la Chambre régionale des comptes La Réunion-Mayotte (qui a sorti un rapport salé en 2023) et les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie. C’est-à-dire que le marché était découpé pour que les tranches ne dépassent pas les montants exigeant un appel d’offres. 

Élagage, curage des caniveaux, déchets, informatique, bureau de maîtrise d’œuvre, location de camionnettes, les domaines sont multiples. « Certains voient la mairie de la Bouéni comme un jackpot ! », s’était exclamé Ludovic Duprey. Le président du tribunal correctionnel s’était étonné de retrouver des marchés qui avaient parfois le même objet comme ceux de l’élagage, mais qui étaient attribués à des sociétés différentes (le gérant restait toutefois le même). « Il y avait beaucoup de turnover aux services techniques, c’était compliqué d’avoir une vision générale », avait répondu celui qui est chargé de développement au conseil départemental de Mayotte. Celui-ci, quand il ne plaidait pas « la méconnaissance », a reporté plusieurs fois la responsabilité sur ses collaborateurs. Les bons de commande, comme les délibérations, portent pourtant sa signature.

Des prises illégales d’intérêts aussi

Outre les marchés publics, la situation des sœurs a attiré également l’attention de la justice pour des prises illégales d’intérêts. Deux d’entre elles ont ainsi pu obtenir un poste à la mairie au cours du mandat, quand d’autres ont bénéficié d’avancement. A chaque fois, le maire était à la signature. Jugé également le 26 novembre pour recel de prise illégale d’intérêts, le beau-frère avait tenté de défendre la légitimité de son parcours pour expliquer en quoi son travail de directeur administratif et financier de la commune de Bouéni était dû à ses compétences et non sa proximité avec le donneur d’ordre, qui était en plus présent lors de l’entretien d’embauche. Ce dernier a été condamné ce mardi à un an de prison avec sursis, à une peine d’inéligibilité de dix ans avec exécution provisoire et d’une amende de 15.000 euros.

Lors de son réquisitoire, le 26 novembre, Yann Le Bris s’était attardé sur le devoir d’exemplarité demandé aux élus. « Le maire, ça doit être l’exemplarité. Un maire qui respecte son mandat doit être intransigeant avec la probité. Il n’a pas à se cacher derrière l’incompétence de ses services. C’est un système non seulement organisé, mais à votre main, Monsieur le maire », avait-il déclaré. Il avait demandé trois ans de prison dont un an avec sursis, une amende de 100.000 euros, une peine d’inéligibilité de cinq ans avec exécution provisoire et une interdiction d’exercer dans la fonction publique pendant trois ans à l’encontre de Mouslim Abdourahaman. L’avocat du maire, maître Jean-Jacques Morel, n’a pas nié les faits de favoritisme, mais a fait remarquer que l’enrichissement personnel n’a pas été prouvé. Le conseil avait surtout trouvé les réquisitions « très lourdes ». « Vous ne pouvez pas le condamner à une mort sociale, à une mort politique, à une mort économique », avait-il plaidé.

Les juges du tribunal correctionnel ont condamné le maire à trois ans de prison dont un an avec sursis. Le mandat de dépôt différé est assorti d’une exécution provisoire : Mouslim Abdourahaman doit donc se présenter au centre pénitentiaire de Majicavo pour purger sa peine. Il a également été condamné à une peine d’inéligibilité de dix ans, d’une interdiction définitive d’exercer dans la fonction publique et à une amende de 50.000. Assorties d’une exécution provisoire, ces peines d’inéligibilité et d’interdiction d’exercer dans la fonction publique ne vont pas avoir que des conséquences à Bouéni ou au Département (où il travaille), où il perd respectivement son mandat et son poste. Mouslim Abdourahaman est également premier vice-président de la communauté de communes du sud de Mayotte et président du Smiam (syndicat mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte).

Aussitôt évacué, le camp de Tsoundzou se déplace juste à côté

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Les migrants d’Afrique continentale vivent dans des conditions précaires à Tsoundzou 2.

A la suite de l’évacuation du camp en face de Coallia à Tsoundzou 2, les migrants originaires d’Afrique continentale se sont installés de l’autre côté de la route nationale 2, faute de lieu où aller. Parmi eux des enfants, et des femmes enceintes. Reportage

« Il faudra me mettre les menottes, il est hors de question que je parte »

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Youssouf Adinani, qui occupe actuellement une maison de Miréréni, fait l’objet d’une procédure d’expulsion qu’il conteste.

La régularisation foncière fait parfois des heureux et des malheureux dans les familles mahoraises. Celle de Youssouf Adinani en fait partie. Ce dernier se retrouve menacé d’expulsion de sa propre maison à Miréréni, après une procédure lancée par son demi-frère*.

« Si on vient m’expulser, il faudra me mettre les menottes, il est hors de question que je parte », affirme Youssouf Adinani. L’homme le sait, cela pourrait arriver très vite. L’enseignant vient à nouveau de recevoir un courrier de la préfecture de Mayotte, daté du 3 décembre, l’informant qu’un commissaire de justice avait demandé le concours des forces de l’ordre, « faute de libération des lieux de votre propre chef dans les délais impartis ». Cette maison, le quinquagénaire l’a construite en 2004 sur le terrain familial situé sur une parcelle entre les villages de Combani et Miréréni, dans la commune de Tsingoni. Celui-ci a été acquis par sa mère et son beau-père en 1988 auprès de la société Bambao pour 43.430 francs. Les deux ont toutefois divorcé, dix ans plus tard, et selon le fils, sa mère disait souvent que la propriété avait été divisée en deux, deux hectares au mari et les trois autres à elle.

Une reconnaissance en 2015

Youssouf Adinani, qui a alterné entre des périodes où il enseignait en métropole et celles où il vivait à Mayotte, envisageait de pouvoir s’installer durablement à Miréréni. Sauf que la suite ne s’est pas passée comme prévu. Il a découvert que l’enquête cadastrale (à laquelle il a participé en 2005) a fait de son beau-père le seul propriétaire des lieux finalement. En outre, il a constaté que son demi-frère* (qui vit à une centaine de mètres) a, de son côté, des vues sur le terrain sur lequel il a un projet immobilier et s’est fait reconnaître comme propriétaire en 2015 par le conseil départemental de Mayotte, qui avait récupéré le Domaine de Combani à la dissolution de Bambao en 1991. La collectivité s’était alors fiée à une attestation de renonciation signée unilatéralement par le beau-père, deux ans auparavant. « Il y a que sa signature, il n’y a ni celle de sa mère ni les nôtres », fait pourtant remarquer Youssouf Adinani, qui voit dans cette régularisation des coups de pouce de l’administration locale dans laquelle son frère a plusieurs proches.

L’homme a bien tenté de contester son expulsion en justice, mais le jugement en référé de 2021 ne lui a pas donné raison. « Le juge a rendu son avis que sur du sable, il n’y a jamais eu d’enquête », regrette-il aujourd’hui. Il a également essayé de plaider son cas auprès de la préfecture, mais il n’a jamais eu de réponse, hormis cette nouvelle lettre d’expulsion datée du 3 décembre. S’il souhaite encore contester cette éviction, il sait qu’elle se fait de plus en plus proche. Une tractopelle est déjà chez son demi-frère depuis ce lundi.

*Contacté, son demi-frère ne souhaite pas s’exprimer et s’appuie sur la décision de justice qui lui a été favorable en 2021.

« Ce n’est pas normal de nous laisser comme ça »

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Les syndicats appellent tous les salariés de La Poste à se joindre à la grève de jeudi 12 décembre. Photo d’archives

Les syndicats CGT-May Poste et Sud PTT ont déposé un préavis de grève à partir du 12 décembre. Ils réclament notamment une garantie de toucher la prime contre la vie chère et de meilleures conditions de travail. Les mêmes revendications que l’été dernier, durant la grève qui avait duré près de trois semaines.

Comme un air de déjà vu, le rendez-vous est donné au centre de tri de Kawéni, par les organisations syndicales CGT-May Poste et Sud PTT, jeudi prochain. Un préavis de grève a été déposé par ces dernières, à partir du 12 décembre. Les revendications sont les mêmes qu’en juin et juillet dernier, lorsque plusieurs salariés de La Poste s’étaient mis en grève durant trois semaines. Mais cette fois-ci, elle va avoir lieu lors d’une période particulièrement chargée, alors que les colis et les lettres s’échangent par milliers à l’approche des fêtes.

Les revendications portaient, cet été, sur les pensions de retraite, car certains ne les auraient pas perçus depuis deux ans, la prime de la vie chère inexistante à Mayotte, l’organisation des salariés et les conditions de travail. À la suite de cette grève, deux points bloquaient encore « sur la prime de vie chère et les conditions de travail », explique Anli Saïd, secrétaire départemental de la CGT-May Poste. Une étude a été menée par la direction pour tenter de proposer des solutions et devait notamment porter sur les conditions et le montant d’attribution de la prime. Elle a été présentée en octobre, mais là, les syndicalistes ont mis le holà, « parce qu’elle ne nous convenait pas ». Ils demandent « un engagement ferme sur la prime de 150 euros par mois, la rétroactivité et une certification pour une clause de revoyure annuelle », car pour l’instant, aucun document officiel n’atteste des promesses tenues par la direction lors des protocoles de fin de grèves. « Ce n’est pas normal de nous laisser comme ça », estime Anli Saïd. Si Catherine Garnier-Amouroux, directrice du réseau Outre-mer et déléguée régionale du groupe La Poste, a échangé avec les salariés lors de sa venue en novembre, elle n’a pas convaincu les syndicats.

Une situation vécue comme injuste, « on nous dit que c’est en négociation au niveau national alors que ça ne s’est jamais passé comme dans les DOM », s’agace le syndicaliste. « Pourquoi il y a deux traitements entre les DOM ? On est tous des postiers. Il n’y a pas de raison. » D’autant que cette prime contre la vie chère est bien effective dans les autres départements d’Outre-mer et qu’elle est réclamée à Mayotte depuis de nombreuses années, en vain.

Une mauvaise communication

Mais elle ne concentre pas toutes les revendications : « Après, il y a la partie conditions de travail. Il devait y avoir un facteur référent pour voir les difficultés et comment améliorer les tournées, un point sur les projets immobiliers à Mayotte qui devait se tenir tous les trois mois dont on n’a pas vu la couleur. Et aussi, un plan de renouvellement du parc automobile dont on n’a pas entendu parler », déplore la CGT-May Poste.  D’autres cas, plus particuliers, sont également compris dans les doléances, comme celui d’une salariée qui travaille depuis plus d’une décennie dans l’entreprise et qui n’a toujours pas été cdisée. Néanmoins, un point commun se dessine, un manque de communication avec la direction, « pas un syndicat n’est satisfait de ses relations avec elle », considère la CGT- May Poste.

Des adolescents mahorais s’appliquent à promouvoir la laïcité

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Les élèves ambassadeurs de la laïcité du lycée polyvalent de la Cité du Nord ont rencontré le recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic, à l’occasion de la journée de la laïcité.

A l’occasion de la Journée de la laïcité, le recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic, s’est rendu au lycée polyvalent du Nord à Acoua, ce lundi. Il y a rencontré des élèves ambassadeurs de la laïcité, une initiative éducative visant à promouvoir ce principe fondamental de la République auprès de leurs camarades.

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Bel Hadji et Faoura Abdallah, âgés de 17 ans, sont tous deux ambassadeurs de la laïcité au lycée polyvalent de la Cité du Nord, à Acoua.

« La laïcité n’est pas une opinion, c’est ce qui permet à chacun d’en avoir une », affirme Noël Sanchez, principal du lycée polyvalent de la cité du Nord, lors de la journée de la laïcité, ce lundi 9 décembre, au sein de la salle de conférence. En présence du recteur Jacques Mikulovic, une quarantaine d’élèves sont devenus ambassadeurs de la laïcité grâce à un projet mis en place par Arnaud Issler, enseignant en histoire-géographie. « J’ai constaté que les élèves n’étaient pas très informés sur cette notion. Pour eux, c’était quelque chose qui allait contre la religion. Je me suis rendu compte, en leur expliquant le fonctionnement réel de la laïcité, que pour eux, c’était désormais clair. »

Un projet pour démystifier la laïcité

Parmi ces élèves ambassadeurs se trouvent Bel-Hadji Matchani, 17 ans, élève de terminale originaire de M’tsamboro. Il est devenu ambassadeur de la laïcité malgré les préjugés qu’il pouvait avoir sur cette notion. « Dans ma tête, la laïcité, c’était pour empêcher les gens de pratiquer leur religion, mais j’ai compris que la laïcité aide à protéger les croyants et les non-croyants », explique-t-il.

Inscrite dans la Constitution du 4 octobre 1958, la laïcité est un principe qui garantit la séparation des institutions publiques et des religions, tout en préservant la liberté de conscience et l’égalité devant la loi. Un concept que Bel-Hadji et ses camarades ambassadeurs ont pu approfondir lors d’une sortie scolaire à l’Université de Mayotte, grâce à un cours dispensé par Frantz Thille, historien spécialiste du Moyen-Orient. « La laïcité n’attaque aucunement les religions, bien au contraire. Ces élèves doivent forger leur propre personnalité, posséder leur libre arbitre et être capables, grâce à la neutralité de leur espace scolaire, de s’épanouir. Ils ont compris que c’était un élément fondamental de notre République. » Le cours s’est poursuivi, avec des études de cas et un quiz que la grande majorité des élèves ont réussi.

Les élèves ambassadeurs de la laïcité sont désormais chargés de transmettre cette notion à leurs camarades. Arnaud Issler souhaite maintenant organiser un concours d’écriture et un concours d’éloquence sur ce thème.

Le rectorat de Mayotte dément les dangers liés aux travaux du collège d’Iloni

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Sollicité avant la publication d’une tribune portant sur l’organisation au sein du collège Zakia-Madi, à Iloni, le rectorat de Mayotte avait émis le souhait d’attendre que le texte signé par Adidja Fatihoussoundi, coprésidente de la FCPE 976, soit connu avant de réagir. Il le fait par un droit de réponse publié ce mardi. Répondant sur six points, le recteur Jacques Mikulovic veut mettre « aux polémiques inutiles et les attaques personnelles qui ne font que détourner l’attention des véritables enjeux éducatifs ».

« Suite à la tribune publiée dans Mayotte Hebdo, le 25 novembre 2024, sous la plume de Madame Adidja Fatihoussoundi, coprésidente de la FCPE 976, portant des accusations graves voire diffamatoires à l’encontre de la cheffe d’établissement du collège Zakia Madi, situé à Iloni – Dembéni, le rectorat de Mayotte souhaite apporter quelques éléments :

  1. Une gestion responsable et concertée au service des élèves : Les décisions prises au sein de cet établissement sont le fruit d’une réflexion approfondie, concertée et validée par les instances compétentes, dont le conseil d’administration. Pour exemple, les groupes de besoins cohabitent avec de nombreuses classes à projets ce qui démontre le dynamisme pédagogique de cet établissement et surtout l’implication des équipes sous le management d’une équipe de direction, elle aussi investie et bienveillante.
  2. Sécurité et conformité des travaux : Le projet de réhabilitation des espaces éducatifs vise à réhabiliter les anciennes salles condamnées lors des séismes de 2018. Les allégations sur les dangers physiques et sanitaires des travaux sont aujourd’hui totalement erronées. La mise en service des espaces concernés a été validée par le service technique du rectorat et le cabinet d’étude mandaté pour le suivi des travaux. Pour pallier aux nuisances sonores et poussières évoquées, la rentrée a été différée pour cet établissement et du personnel intérimaire a été mandaté pour accompagner l’équipe des agents et faire en sorte que la rentrée puisse se faire dans les meilleures conditions, tant pour les élèves que les personnels, dès le lundi 26 août 2024.
  3. Effectifs et conditions d’accueil : Le Rectorat reconnait que la croissance rapide des effectifs scolaires à Mayotte constitue un défi majeur. Cependant, il est inexact de prétendre que 2.000 élèves sont entassés dans un bâtiment prévu pour 700. Les infrastructures actuelles, bien que contraintes, répondent à une organisation optimisée dans l’utilisation des salles afin d’assurer une continuité pédagogique de qualité. Et c’est ce qu’on peut constater pour une grande majorité des établissements de ce territoire.
  4. Respect de la vie scolaire et des droits des élèves : Les accusations concernant les sanitaires, la ventilation et l’organisation des récréations sont caricaturales et ne reflètent pas la réalité. Les travaux en cours incluent la réhabilitation des toilettes et la création de nouveaux espaces adaptés. L’intérêt supérieur des élèves demeure au cœur des décisions prises par la cheffe d’établissement et le Rectorat.
  5. Une attaque injustifiée et inadmissible envers la cheffe d’établissement : Le Rectorat condamne fermement les propos accusatoires voire diffamatoires et injurieux à l’égard de la cheffe d’établissement, qui agit avec dévouement et professionnalisme dans des conditions parfois complexes. La volonté de remettre en cause son intégrité et ses compétences, relève de la malveillance à d’autres fins et est inacceptable. À cet effet, le Rectorat a immédiatement accordé la protection fonctionnelle à la cheffe d’établissement afin de défendre ses droits face à ces attaques infondées.
  6. Engagement du Rectorat pour l’avenir : Le Rectorat, conscient des défis structurels auxquels fait face le système éducatif mahorais, continue de travailler sans relâche pour garantir des conditions d’accueil et d’apprentissage dignes pour tous les élèves de Mayotte. L’ouverture d’un second collège pour répondre aux besoins des élèves de la commune de Dembéni est maintenant une réalité, tout comme celui de Vahibé et d’autres projets à venir.

Enfin, nous appelons toutes les parties prenantes à un dialogue constructif et respectueux, au service de l’éducation et de la réussite des élèves. Les polémiques inutiles et les attaques personnelles ne font que détourner l’attention des véritables enjeux éducatifs. »

Jacques Mikulovic, le recteur de Mayotte

Rugby : les clubs du sud remportent la coupe des Provinces

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Pour la deuxième édition de ce mini-championnat de rugby à XV, la coupe des Provinces a vu la province Sud s’imposer au nombre de points. Lors de la dernière journée, ce samedi, le champion (composé des clubs de Bouéni, Chiconi et Combani) a perdu face au Nord (Koungou, M’tsangamouji et le Rugby club de Mamoudzou), 22 à 13. Mais l’avance était telle à l’avant-dernière journée que le titre était déjà assuré. En effet, le Sud comptait déjà huit points d’avance sur ses deux poursuivants. La province Est (Petite-Terre et Desperados de Mamoudzou), qui compte quatre points, finit à la troisième et dernière place, derrière le Nord.

Une conférence sur l’eau et l’habitat ce mercredi à Dembéni

L’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam), en partenariat avec le Centre d’études et d’expertises national en biomimétisme (CEEBIOS), organise une conférence dédiée aux enjeux de l’eau et du territoire, le mercredi 11 décembre, de 8h à 12h30, à la Technopole de Mayotte, à Dembéno. Cette rencontre rassemblera les acteurs locaux pour un temps de réflexion collective sur la manière dont les écosystèmes naturels, ainsi que les savoirs et pratiques traditionnels, peuvent nourrir et orienter les projets d’aménagement. L’objectif est d’explorer comment les approches bio-inspirées peuvent offrir des solutions innovantes et durables face aux défis liés à la gestion de l’eau, tout en favorisant la résilience des habitats. Au programme de la conférence : présentation du projet de recherche et développement,  discussion sur l’eau et le territoire : vers des approches bio-inspirées pour des habitats résilients, séance de partage et d’échanges sur les bonnes pratiques locales, conclusions et perspectives pour l’avenir.

L’activité économique cherche un second souffle

Selon l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer (Iedom) de Mayotte, l’indicateur du climat des affaires (ICA) continue de progresser et s’établit à 109,2 points, au-dessus de sa moyenne de longue période, mais reste encore en deçà des niveaux observés après la pandémie de Covid-19. Toutefois, l’activité économique de l’île ne s’est toujours pas complètement remise des blocages survenus au début de l’année. Elle peine à retrouver les niveaux observés à la fin du premier semestre 2023.

Malgré des prévisions favorables, la succession des crises a un impact sur le moral des chefs d’entreprises, qui exercent dans un climat d’incertitude, avec la crainte constante d’une reprise des mouvements sociaux. D’après l’institut, les prévisions restent positives et, comme lors des trimestres précédents, les chefs d’entreprises prévoient d’investir dans les douze prochains mois. L’activité économique est soutenue par les secteurs du BTP et des services marchands. Pour le quatrième trimestre 2024, les perspectives indiquent une nette progression de l’activité globale, une baisse des charges, mais une amélioration limitée du niveau de trésorerie.

La ville de Mamoudzou recrute trente agents recenseurs

La Ville de Mamoudzou, en collaboration avec l’Insee, procède au recensement de la population. À cet effet, elle recrute trente agents recenseurs. L’agent recenseur est amené à assurer la collecte des données auprès des habitants. Le poste est à pourvoir à partir du mois de janvier 2025. Pour candidater, il faut envoyer un CV, la copie du diplôme le plus élevé obtenu et une de motivation adressée à Monsieur le maire de Mamoudzou, avant le 18 décembre 2024 : soit par e-mail à candidature.drh@mamoudzou.yt, soit à l’adresse Boulevard Halidi Selemani BP01 97600 Mamoudzou.

Koungou se met au fitness

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La ville de Koungou invite la population aux « Rendez-vous Fitness by Koungou » à l’espace scène de Koungou. Menés par la Direction des Sports, ces rendez-vous sportifs s’inscrivent dans la thématique du sport-santé et bien-être, pour « l’amélioration du bien-être par le sport régulier » fait savoir la Direction des Sports de la ville. Trois fois par semaine jusqu’en janvier 2025, en collaboration avec Moovafrica, elle se rendra dans les six villages de la commune pour des séances. L’indispensable à ramener, une bouteille d’eau et une serviette. Le programme complet et les détails sont à retrouver sur le site web et les réseaux sociaux de la ville.

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Des conseils pour limiter les risques de fuites de données personnelles

L’Observatoire de la Cybersécurité de l’Océan Indien (OCOI) alerte sur les risques accrus liés aux récentes fuites de données personnelles. Avec des informations sensibles comme les Iban (coordonnées bancaires) désormais accessibles, les particuliers et les entreprises de la région peuvent être exposés à des tentatives de fraude, notamment en cette période de fêtes.

L’observatoire donne plusieurs conseils pour renforcer sa sécurité. Pour les particuliers : surveillez régulièrement vos comptes bancaires et signalez toute transaction inhabituelle auprès de votre banque, restez vigilant face aux messages suspects, même s’ils semblent urgents, contrôlez la liste des créanciers autorisés (c’est-à-dire les bénéficiaires des prélèvements) dans votre espace de banque en ligne ou auprès de votre conseiller.

Pour les organisations, ils recommandent d’analyser scrupuleusement les transactions financières et d’alerter la banque en cas de doute mais aussi de sensibiliser les collaborateurs aux techniques de fraude, telles que les faux ordres de virement et enfin de renforcer les protocoles de sécurité en limitant l’accès aux informations sensibles aux personnes habilitées.

Deux futurs plateaux sportifs dans le Nord de Mayotte

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Le vendredi 6 décembre, le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, a signé à Acoua deux conventions avec les communes d’Acoua et de M’tsamboro avec l’objectif de « soutenir les infrastructures et équipements publics dans le Nord de Mayotte », souligne le Département.

Ces accords prévoient un financement de 1,97 million d’euros pour un plateau sportif couvert à Acoua et 2,37 millions d’euros pour la construction d’un plateau similaire à Hamjago, M’tsamboro. La cérémonie s’est déroulée en présence du maire d’Acoua, Marib Hanaffi et du maire de M’tsamboro, Laithidine Ben Saïd, du conseiller départemental du canton, Abdoul Kamardine, et de la quatrième vice-présidente chargée de la Culture, des Sports et de la Jeunesse, Zouhourya Mouayad Ben.

Le Vautour de Labattoir survole la finale de l’océan Indien

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Le Vautour de Labattoir remporte de nouveau la finale de l’océan Indien. L’équipe de Petite-Terre, bien aidée par Kadri Moendadze, s’impose face au Tampon (73-55), ce samedi.

Dès le premier quart-temps de cette finale régionale de Coupe de France, le Vautour de Labattoir a pris le large, ce samedi après-midi, et n’a jamais été rejoint par les Réunionnais du Tampon. Bien aidé par Kadri Moendadze, le club de Petite-Terre s’est imposé à domicile (73-55).

Les deux contres près du panier et des deux côtés du terrain semblaient donner le ton du match. Labattoir et Le Tampon étaient là pour montrer qui pratique le meilleur basket dans l’océan Indien, le deuxième venait en plus de voir son équipe féminine remporter sa finale de Coupe de France contre le Magic club de Passamaïnty (voir encadré). Mais à part un début de rencontre où les Réunionnais ont pris brièvement les devants, c’est le Vautour qui a mené la danse. Plus adroits, acharnés en défense, les Verts aidés par un public toujours aussi bouillant étaient transcendés par l’enjeu. Des cadres comme Ahmed « Jordan Henri » Saïd Salim (qui a dédicacé cette victoire à Jean-Claude Novou récemment décédé) ont aussi permis de montrer la voie. A 42 ans, l’ailier a toujours le don de faire tourner en bourrique les défenseurs adverses soit pour marquer directement soit pour provoquer des fautes.

Côté réunionnais, les Bleus ont essayé de rester dans le match. Malgré l’avance prise par les locaux (45-22 à la mi-temps), ils n’ont pas lâché. Ils ont même commencé à remonter en profitant de balles perdues et de mauvais choix des joueurs de Labattoir dans le troisième quart-temps. Mais seul l’ex-pro Mickaël Var et ses 2m05 ont véritablement pesé dans la raquette mahoraise. Quand ses partenaires réussissaient à le trouver sous le cercle, l’ancien joueur de Pau et Poitiers n’avait plus qu’à se retourner pour mettre le ballon dans le panier. Il a terminé meilleur scoreur de son équipe avec 20 points.

Interrogé à la fin du match, le coach Insa « Mala » Soufou ne cachait pas sa satisfaction. « On a fait ce qu’on voulait faire, jouer dur, du début jusqu’à la fin. On a gagné avec la manière », réagit l’ancien pivot. « On va essayer de savourer avec nos familles, le week-end va être long. »

Le facteur X Moendadze

Il est passé de la pige médicale à la pige mahoraise. Absent des derniers Jeux des îles de l’océan Indien alors qu’il en avait fait un objectif (il avait alors des obligations avec son club de Roanne), Kadri Moendadze se fait plaisir en aidant un Vautour qui a de nouveau gagné le droit de porter l’étendard mahorais en métropole (le prochain tour de la Coupe de France se jouera fin janvier ou début février). Après une pige en Pro B à Evreux en octobre, l’ailier originaire de M’tsapéré profite à fond de son retour sur son archipel en galvanisant le public et ses coéquipiers. Son apport dans le quatrième quart-temps a été déterminant. Ses shoots dans le mille, malgré une présence défensive accrue, ont fini d’écœurer Le Tampon. Avec 15 points, il est le meilleur élément offensif du Vautour, devant le pivot Freddy Kalama (13 points) et l’arrière Faïr Amir (12 points).

En défense aussi, on l’a vu aussi resserrer les boulons afin d’assurer la victoire de son équipe (73-55). Il a fini la rencontre avec l’air épuisé, mais heureux.

La Tamponnaise encore au-dessus

C’est une constante avec l’équipe réunionnaise, elle domine toujours aussi nettement les finales contre les équipes mahoraises (53-72). Le Magic club de Passamaïnty a lutté avec ses armes, mais le pressing haut des Réunionnaises lui a fait mal, empêchant même d’arriver jusqu’à la raquette du Tampon. Samia Toumani s’est employée tant qu’elle a pu et jusqu’à en porter les séquelles, ayant fini le match sur le banc en larmes après une béquille adverse. Sa performance (20 points) n’a pas suffi à faire douter Pauline Philippoteau (27 points) et ses coéquipières.

Le terre-plein de M’tsapéré libéré de ses carcasses de voitures

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Les camionnettes qu’il reste sur le terre-plein de M’tsapéré, à Mamoudzou, ont dû être sciées pour pouvoir être transportées.

Depuis trois semaines, les carcasses de voitures rassemblées sur le terre-plein de M’tsapéré, à Mamoudzou, sont en train d’être enlevées pour être traitées. Une opération assurée par Caza Pièces Auto, qui s’inscrit dans une mission de lutte contre les véhicules hors d’usage endossée par la police intercommunale de l’environnement, de l’urbanisme et de la publicité de la Cadema (communauté d’agglomération Dmebéni-Mamoudzou).

Plus de 300 carcasses de voitures étaient encore présentes, il y a trois semaines, sur le terre-plein de M’tsapéré, à Mamoudzou. Ce vendredi matin, elles ne sont plus qu’une petite vingtaine, allongées sur un parterre de débris automobiles. Portes, pare-brise, volants, sièges… Il faut enjamber quelques pièces pour retrouver Moos Boina, gérant de Caza Pièces Auto, chargé par la Ville et l’éco-organisme Ameda (association mahoraise pour l’élimination des déchets de la filière automotive) de traiter ces véhicules hors d’usage (VHU). « La mairie a regroupé ces carcasses ici pour qu’on puisse les récupérer plus facilement” » explique-t-il. Depuis le début de l’opération, ses camions viennent délester le terre-plein d’une vingtaine de voitures par jour en moyenne, pour les amener sur le site de l’entreprise, à Longoni, et les dépolluer avant de les compacter et de les mettre en conteneur pour finir leur recyclage à La Réunion ou dans l’Hexagone. Ce jour-là, il ne reste plus que de petites camionnettes, qu’il a fallu néanmoins scier pour pouvoir les transporter.

« Un gros travail de détection »

Une mission qui s’inscrit dans une politique globale de la Ville et de la Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) de lutte contre les VHU. Un dossier sur lequel travaille particulièrement la police intercommunale de l’environnement, de l’urbanisme et de la publicité créée en mars 2024. Cette dernière a recensé tous les véhicules à l’abandon présents sur le terre-plein, mais pas que. Depuis neuf mois, elle marque l’ensemble des carcasses qu’elle croise sur le territoire de l’intercommunalité. « Tout est identifié et enregistré sur nos bases de données. C’est un gros travail de détection, car certains VHU sont dissimulés dans la nature », relate Saïd Zahari, chef des huit policiers intercommunaux, présent ce vendredi comme à chaque enlèvement de véhicule pour constater que tout se déroule comme prévu et mettre à jour les données des VHU retirés de l’espace public. Une mission nécessaire, ces déchets représentant un réel danger pour l’environnement et la santé publique. En effet, l’écoulement des fluides de ces voitures s’infiltre dans le sol et le pollue, tandis que l’eau des pluies qui s’accumule dans ces carcasses attire les moustiques et favorise la propagation des maladies comme la dengue. « Cela nuit à la population et au paysage », estime le policier.

D’ici deux semaines, Saïd Zahari espère que le terre-plein sera entièrement débarrassé. Mais la tâche ne sera pas finie pour autant. Outre le dernier coup de balai que devra subir l’endroit, d’autres points de rassemblement de VHU devront finir d’être vidés. « On en a à Tsararano, à Ongojou, à Cavani Sud… », liste celui qui, avec son équipe, est venu à bout d’environ 400 véhicules délaissés depuis la création de son service.

La brigade nautique, « un beau challenge à relever »

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Le lieutenant David Augé revient pour la deuxième fois à Mayotte dans le cadre de ses missions.

Le lieutenant David Augé a officiellement pris le commandement de la brigade nautique de Pamandzi lors d’une cérémonie à la caserne de la gendarmerie de Pamandzi, ce vendredi. Depuis le 2 août, il est à la tête de cette unité spéciale d’une trentaine d’hommes pour une durée de quatre ans.

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Le lieutenant David Augé, lors de la cérémonie de prise de commandement avec sa brigade, ce vendredi, à Pamandzi.

Flash Infos : Quel est votre parcours ? Connaissez-vous le terrain mahorais ?

David Augé : La brigade nautique est un challenge qui m’a été donné de relever. Je connais les spécificités de l’île parce que j’étais déjà venu en 2021. À l’époque, j’étais en gendarmerie mobile en détachement à Koungou. Je connais les difficultés et cette lutte constante contre l’immigration clandestine. J’ai un parcours assez atypique, j’ai commencé en gendarmerie mobile, puis j’ai été muté en Guyane à l’antenne GIGN (à l’époque GPI). Ensuite, je suis passé en unité de gendarmerie départementale, en Psig (N.D.L.R. peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie) à La Réunion. J’ai donc fait la métropole, la Guyane, La Réunion. Je suis par la suite revenu en gendarmerie mobile, d’où ma venue en 2021 à Mayotte. Désormais, c’est avec la brigade de gendarmerie nautique que je suis ici, qui est un beau challenge à relever. J’ai le PEGA (permis d’embarcation de niveau 1), le minimum pour venir en unité nautique. Du fait de mes missions en Guyane, au cours desquelles on interceptait beaucoup d’orpailleurs, des pirogues, j’avais cette spécificité de l’eau. C’est ce qui m’a permis de prendre ce poste.

F.I. : Quelles sont vos missions ?

D.A. : La mission en tant que commandant sera de planifier toute la surveillance et l’interception des kwassa-kwassa qui arrivent sur Mayotte. 95 % de la mission, c’est la lutte contre l’immigration clandestine, qui est forte et qui augmente de plus en plus. Nous sommes là pour réguler le flow constant d’embarcations et essayer de le réduire. J’ai un effectif de trente gendarmes, avec cinq gendarmes mobiles détachés. Pour l’instant, on reste à 35, mais nous faisons des études pour augmenter les effectifs pour essayer de mettre un ou deux intercepteurs supplémentaires sur l’eau. Actuellement, nous avons quatre intercepteurs et on essaie d’armer sur l’eau un maximum, à savoir qu’il faut tenir sur les 24 heures. Nous n’avons pas d’objectifs chiffrés, on sait que les kwassas arrivent chaque semaine, même si certains passent à travers les mailles du filet.

F.I. : Avec quelle autre unité ou service collabore la brigade nautique ?

D.A. : Nos missions sont concomitantes avec celles de la police aux frontières (PAF). On travaille en collaboration. Il y a des intercepteurs de la gendarmerie et de la PAF qui sont h24 sur l’eau. Aussi, on travaille avec la marine nationale, avec le PC AEM (N.D.L.R. poste de commandement de l’action de l’État en mer) qui lui coordonne cette mission avec la gendarmerie et la police. Il nous positionne à des points stratégiques en fonction de l’effectif et des intercepteurs, jour et nuit et 365 jours.

6.000 élèves ont profité du salon régional de l’orientation

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Nenade et Ismael aimeraient suivre une formation en électrotechnique après son bac STI2D.

Vendredi 6 décembre, se tenait au lycée Younoussa-Bamana à Mamoudzou la dernière journée du salon régional de l’orientation. Soixante formations étaient présentées aux élèves de première et terminale.

Au lycée Bamana, ce vendredi, les élèves affluent de toute part et vont de salle en salle pour se renseigner sur les formations post-bac. La journée a été banalisée pour l’occasion. Certains ont en tête un projet professionnel bien défini comme Nenade, élève de terminale STI2D (sciences et technologies de l’industrie et du développement durable). « J’ai envie de suivre une formation en électrotechnique sur deux ans, après ça je pourrai travailler à Électricité de Mayotte ou sinon je termine une licence et ensuite je pourrai être recruté par EDF en métropole ou à La Réunion », explique-t-il. D’autres ignorent quelle formation choisir et comptent sur le salon pour cela.

Soixante formations présentées

Ce vendredi, avait lieu la dernière date du salon itinérant, commencé presque deux semaines plus tôt. « Il est passé par huit lycées de Mayotte, des professeurs viennent présenter la formation dans les établissements pour éviter que les élèves ne se déplacent », indique Sylvie Malo, déléguée régionale académique à l’information et à l’orientation. Au total, 6.000 lycéens ont profité de l’événement sur le territoire. Une soixantaine de formations présentes à Mayotte leur sont présentées, par exemple des licences à l’Université de Mayotte et des brevets de technicien supérieur (BTS).

Dans une salle de classe, une quinzaine de jeunes écoutent attentivement la présentation du BTS commerce international du lycée polyvalent des Lumières. Un stage à l’étranger est prévu dans le cadre des études, cette année il s’est déroulé en Irlande. « Après leur stage, les étudiants changent complètement, ils savent tenir un agenda, se faire manger, finalement ils deviennent autonomes », raconte Saril Abdallah l’un des enseignants du cursus. Alors que l’entrée en BTS est très sélective, 24 étudiants sont choisis sur 1.600 candidatures, le professeur leur conseille « d’avoir confiance en eux » et de travailler les langues étrangères en « regardant les films avec des sous-titres en anglais par exemple ». Malgré le peu de places, Saril Abdallah rappelle que des élèves de toutes les filières, bac professionnel, technologique et général sont acceptés. A l’issue de la présentation, des lycéennes de première en parcours économie et humanité sont conquises. « Découvrir ce cursus m’a ouvert l’esprit », relate Hasnaou. « Ça m’a fait changer d’avis sur ce que je voulais faire, je pensais plus faire des études de psychologie, mais ce BTS m’intéresse beaucoup car j’aime bien les langues », évoque son amie Lucie.

Le FSU976 boycotte le CSE du rectorat de Mayotte

Ce vendredi 6 décembre, les représentants de la Fédération syndicale unitaire n’ont pas souhaité participer à la dernière réunion du comité social et économique du rectorat de Mayotte. La première raison tient à la politique nationale puisque Guillaume Kasbarian, le ministre démissionnaire de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique a récemment préconisé le passage aux trois jours de carence pour les fonctionnaires, soit la mesure en vigueur en privé. « Le passage d’un à trois jours de carence et la baisse de l’indemnisation de l’arrêt maladie sont des mesures punitives comme si les fonctionnaires étaient coupables d’être malades alors même que les gouvernements successifs portent une lourde responsabilité dans la dégradation de leurs conditions de travail et, en définitive de leur santé », s’offusque la fédération dans un communiqué.

Plus localement, elle dénonce une crise de l’attractivité qui perdure, ainsi que des questions d’insécurité prégnantes « y compris dans les établissements scolaires où, les personnels et les élèves, à intervalles réguliers, subissent des agressions parfois graves ». Sur ce point, il trouve « inadmissible que notre rectorat exerce des pressions parfois financières sur nos collègues pour les empêcher d’exercer leur droit de retrait ». Enfin, outre la crise de l’eau, « les difficultés des conditions de vie à Mayotte (insécurité, cherté de vie, complexité des déplacements) ainsi que le coût des billets d’avions et enfin la crise d’attractivité justifieraient largement l’augmentation d’au moins 20 points du taux de majoration des salaires (N.D.L.R. celui-ci est de 40% aujourd’hui, 53% à La Réunion). Les difficultés sociales à Mayotte justifieraient aussi le classement en REP+ et en politique de la ville de l’ensemble des écoles et établissements scolaires. Pourtant rien de tout ça n’est envisagé », rappellent les syndicalistes pour expliquer leur décision de boycott.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes