27 étrangers en situation irrégulière et en provenance de Madagascar (dont un, de nationalité syrienne), ont été reconduits les 1er et 2 septembre sur un vol commercial à destination de leur pays de départ par les agents de la police aux frontières (PAF). Moins de trois jours se sont écoulés entre l’interpellation et l’éloignement.
Ces personnes étaient toutes à bord d’une embarcation détectée dans la nuit du 30 au 31 août, aux alentours de 3h, aux abords des côtes de Mayotte. Sur l’embarcation se trouvaient 34 personnes, dont 21 femmes et 8 enfants.
Ramenés à terre, deux passeurs ont été placés en garde à vue. Les autres passagers ont été placés au centre de rétention administrative (CRA) de Pamandzi et se sont vus signifier une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Les deux passeurs, jugés en comparution immédiate, ont été condamnés à de lourdes peines. L’un d’entre eux, en état de récidive, s’est vu prononcer une peine de 14 mois de prison ferme, avec incarcération et de dix ans d’interdiction de territoire français. Le second, condamné à six mois de prison avec sursis et trois ans d’interdiction de territoire français, a été reconduit au CRA de Pamandzi en vue de son éloignement.
Depuis le début de l’année, ce sont plus de 300 kwassas qui ont été interceptés par les forces de police et de gendarmerie. Près de 14.500 étrangers en situation irrégulière ont été reconduits dans leur pays d’origine.
L’antenne mobile (Nouwam) de Rédéca propose des consultations itinérantes médicales (gynécologique) et sociales d’information et d’orientation. Chaque semaine, les médiatrices sillonnent les routes et les villages de Mayotte pour aller à la rencontre des femmes âgées de 25 à 65 ans dans le but de les sensibiliser et de leur proposer un dépistage du cancer du col de l’utérus et du sein. Ce mois-ci le camion Nouwam sera présent de 13h30 à 16h30 le lundi 5 sur le parking de la bibliothèque à Dzoumogné, le mardi 6 à la maternité de Pamandzi et au plateau de Tsararano, lev mercredi 7 à la MJC de Mtsangaboua, le jeudi 8 à la maternité de Mramadoudou, le mardi 13 à la maternité de Kahani, le mercredi 14 à la MJC de Mtsapéré, le jeudi 15 sur le parking de la PMI à Mutsamudu, le mardi 20 septembre à l’école maternelle de Ouangani et le mercredi 21 à l’école plateau de Mtsahara.
L’agence régionale de santé indique qu’un deuxième cas d’infection par le virus Monkeypox a été confirmé à Mayotte. À ce jour, cette personne ne présente aucun signe de gravité. La contamination a eu lieu hors du territoire. Les personnes ayant été en contact avec ce patient ont toutes été recensées afin d’être prises en charge et qu’une vaccination leur soit proposée. Elles ont également reçu les informations sur la conduite à tenir afin de limiter la propagation du virus.
L’auto-surveillance est très importante pour identifier rapidement une potentielle contamination, principalement chez les personnes les plus exposées au virus. Les bienfaits de cette surveillance sont de pouvoir mettre en place des mesures barrières dès le début des symptômes, mais aussi de pouvoir bénéficier au plus vite d’un test diagnostique si cela s’avère nécessaire ainsi qu’une prise en charge en cas de positivité. À ce titre, l’ARS a renforcé son dispositif de communication afin de promouvoir les gestes de prévention et les modalités de prise en charge sur le territoire.
En cas de symptômes, isolez-vous et évitez les contacts avec d’autres personnes. Les personnes présentant des symptômes ne doivent pas se rendre chez leur médecin ou aux urgences, mais sont invitées à appeler le 15 pour réaliser un test diagnostique.
Il est rappelé la nécessité pour les personnes à risque de se faire vacciner contre la variole du singe. À ce sujet, l’ARS rappelle que celle-ci est disponible dans le centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic, situé au-dessus du dispensaire Jacaranda, rue Mariazé à Mamoudzou (consultation du lundi au vendredi de 7h à 14h et rendez-vous par téléphone au 02.69.61.86.69 ou par courriel cegidd@chmayotte.fr/monkeypox@chmayotte.fr). Désormais, afin de permettre une pleine transparence, un point hebdomadaire sera transmis sur l’évolution des cas de Monkeypox à Mayotte.
Le centre de secours de Kawéni a fait l’objet d’un acte de vandalisme dans la nuit de samedi à dimanche par « une bande de voyous déambulant le long de la nationale 1 », relate Abdoul Kamardine, le président du conseil d’administration du service département d’incendie et de secours, sur sa page Facebook. Des jets de pierres ont atteint les façades de la caserne : une fenêtre du dortoir des hommes a notamment été brisée. Aucune victime n’est heureusement à déplorer.
« Je tiens à condamner cet acte qui n’avait pas lieu d’être. S’en prendre aux pompiers, c’est s’en prendre à la République. [Ils] sont là pour nous secourir, mais non pour autre chose. S’attaquer à eux, à leurs équipements et à leurs biens est un acte odieux, inadmissible et répréhensible. Mon souhait est que tout soit mis en œuvre pour retrouver les auteurs afin qu’ils répondent de leurs actes devant la justice. Cette situation démontre une fois de plus de la perte du contrôle du terrain par nos forces de sécurité qui sont malmenées par cette horde de voyous qui n’ont pour objectif que de créer le désordre et le chaos. Il est vraiment temps que la sécurité des Mahorais leur soit assurée et garantie par les autorités compétentes. »
Afin d’observer de plus près la rentrée des classes mahoraise, l’union nationale des syndicats autonomes (UNSA) a envoyé deux émissaires sur l’île la semaine dernière. Il s’agit d’Audrey Lalanne, déléguée nationale, et de José Teixeira, conseiller national. « Ils ont pris contact avec la section locale, visité divers établissements et ont eu audience chez le recteur », explique Vital Kuola, secrétaire départemental et académique de l’UNSA à Mayotte. Les deux représentants se sont également rendus au séminaire destiné aux nouveaux enseignants de l’île, organisé samedi dernier à Mtsangabeach. Si elle partage en partie les constats des autres syndicats, l’UNSA déplore surtout le manque de réactivité des communes sur les constructions scolaires. « Il y a un problème démographique, on n’arrive pas à suivre alors qu’il faudrait construire 800 classes », affirme ainsi Vital Kuola.
Ce samedi se clôturait le festival international des arts de Mamoudzou, sur le parking du marché Zakia Madi. Alors que Niska, tête d’affiche du rap français, devait planter le clou du spectacle, des violences ont éclaté dans la foule, poussant la police à intervenir. Les affrontements, qui ont eu lieu alors que des familles avec enfants assistaient à l’évènement, ont donné lieu à des scènes dont tout évènement culturel pourrait se passer. Plusieurs blessés sont à déplorer.
C’était l’évènement culturel de la rentrée. Le festival Sanaa, organisé par la ville de Mamoudzou depuis jeudi dernier, devait réunir des artistes mahorais et internationaux sur scène pour trois jours de fête, accessible à toutes à tous. Si les deux premiers soirs de concerts se sont déroulés normalement (voir encadré ci-dessous), la conclusion de cette belle initiative a été gâchée samedi soir par des jeunes, qui ont avorté la prestation de Niska, dernier artiste du festival. Avant cela, la soirée se passait normalement, avec des passages réussis pour Kim, Meiitod, Nixo ou Reed Blowz, qui rappelaient cependant aux spectateurs de ne pas trop pousser vers l’avant. C’est donc devant un public chauffé à blanc, transporté par le plaisir dû à cette belle fête populaire, que le « Charo » débarque sur scène. Vêtu d’une chemise blanche, le rappeur essonnien interprète son fameux « Freestyle PSG », sans round d’observation.
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Alors que tout se passe encore à merveille, des dizaines de jeunes arrivent en courant de Kawéni vers la barge, afin de contourner les barrières de sécurité. Dans la foule, des échauffourées éclatent, et provoquent bien vite l’arrêt du concert, ainsi que la panique dans la foule, composée de familles et d’enfants. Les gendarmes présents sur place dégainent les grenades lacrymogènes, et l’anarchie commence. « Moi qui suis asthmatique, j’ai porté un enfant en bas âge lui aussi asthmatique, et je ne peux pas vous décrire la peur et l’angoisse que j’ai ressenties pour nous deux », témoigne un spectateur sur les réseaux sociaux. « On était au comité de tourisme, on a vu des dizaines de jeunes courir donc on a couru dans l’autre sens », témoigne Sarienti, encore choquée. « Ils ont tout gâché. Ce triste évènement nous rappelle que sans l’instauration d’un climat de sécurité, rien de grand, de structurant et de beau ne pourra être réalisé chez nous », déplore Yasmina Aouny.
« On ne savait même pas où aller, il n’y avait pas d’échappatoire »
« Les gens n’attendaient que lui », raconte Raïnat, présente dans la fosse lors de la performance express de Niska. Alors qu’il n’entame que son deuxième titre, le rappeur demande à la foule de se calmer. « En même temps, j’entends des gens crier », continue la jeune femme. « Je me retourne et je vois des mouvements de foule, des bousculades, des gens qui courent, donc j’ai dit à ma sœur et mon amie qu’il fallait courir vite. » Dans ce chaos, des parents qui veulent mettre leurs enfants à l’abri, certains pleurent, des adolescents désemparés… « On ne savait même pas où aller, il n’y avait pas d’échappatoire. Des gens tombent, des barrières aussi, mais on arrive à la voiture. C’est là que j’ai vu des gens cagoulés et armés qui arrivaient vers le concert. Nous sommes parties au moment où le gaz lacrymogène arrivait. »
Pour d’autres, qui essaient de se réfugier aux alentours, c’est la panique. Les établissements encore ouverts refusent d’accueillir plus de personnes. Certaines s’évanouissent, d’autres sont victimes des lacrymogènes : plus d’une dizaine de spectateurs sont blessés, et des centaines ont souffert des gaz utilisés pour disperser la foule, y compris des enfants, dans toute la zone autour du marché Zakia Madi. Les échauffourées ont ensuite continué dans le centre-ville de Mamoudzou, avec des jeunes courant du croisement de Ballou au rond-point du Baobab, et allant jusqu’à Mandzarsoa et M’Tsapéré, pourchassés par les forces de l’ordre.
Ce dimanche matin, les clients de l’étal de fruits et légumes dit « des Africains », à Doujani, ont pu découvrir que le stand a été brûlé. À Kawéni, des poubelles en feu ont aussi été signalées au niveau du rond-point SFR. Après des millions de disques vendus, des dizaines d’albums et de hits entêtants, Niska doit donc se contenter de quelques minutes qui auraient dû être mémorables à Mamoudzou. Ou comment gâcher une chance pour Mayotte et sa jeunesse d’accueillir un tel artiste, surtout après deux années plutôt mornes culturellement.
Niska à Mayotte, c’est méchant, méchant !
C’est cette image brute de décoffrage, accentuée par sa voix et son flow pour le moins offensifs, qui a plu au public lors de ses premiers coups d’éclat. L’Évryen accède à la notoriété aux côtés de Maître Gims sur « Sapés comme jamais » en 2015, avant de marquer définitivement nos tympans en 2017 avec « Réseaux », un titre désormais single de diamant [plus de 50 millions d’écoutes, NDLR] et cumulant la bagatelle de 350 millions de vues sur YouTube, la faute à un refrain entraînant – pour ne pas dire entêtant.
Au sein de l’hyper productive scène rap de l’Essonne, qui accouche entre autres de PNL, Koba la D, Zola ou encore Luv Resval, Niska s’impose comme un taulier. L’auteur de Commando, sans pour autant abandonner son énergie contagieuse, parvient même à se diversifier en proposant des sonorités plus douces. Ainsi, l’artiste mêle rap et chant sur des thèmes plus variés ; son titre « Médicament », en featuring avec Booba, en est la preuve, comme le récent « 44 », issu de sa dernière mixtape, Le monde est méchant. Il y a quelques mois, Niska s’établit encore un peu plus, en devenant l’un des jurés du télé-crochet « Nouvelle école » aux côtés de SCH et Shay. C’est celui qu’il prend désormais sous son aile, Fresh la Peufra, qui remporte le concours. Avec une influence qui ne cesse de grandir, le rappeur du 91 aura peut-être la bonne idée de soutenir un jeune artiste mahorais qu’il aura croisé sur scène… S’il en a eu le temps.
Terrell Elymoor, rockstar mahoraise
En ouverture de la seconde soirée du festival, vendredi soir, Terrell Elymoor a enflammé l’audience. Les quelques milliers de personnes présentes ont pu apprécier la performance du rappeur et chanteur mahorais, qui n’a pas hésité à grimper sur les barrières pour se rapprocher de son public. Une bien belle énergie qui prouve que les initiatives culturelles du genre doivent être renouvelées sur l’île.
Déçu que son festival international des arts ne soit pas resté qu’une grande messe populaire, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, ne veut cependant pas laisser gagner la délinquance et enclenchera dès ce lundi une réunion avec différents acteurs ayant pour thème la sécurisation de ces évènements.
Flash Infos : Quel était le dispositif de sécurité pour ce festival, et était-il adapté au nombre de spectateurs ?
Ambdilwahedou Soumaïla : On avait une soixantaine de gendarmes et de policiers mobilisés sur l’ensemble du festival, pendant les trois jours. Mais aussi une vingtaine de policiers municipaux, deux sociétés de gardiennage représentant une trentaine d’hommes, ainsi que des jeunes de Mamoudzou, venus bénévolement prêter main forte, vêtus de gilets jaunes, aux alentours de la scène. Niveau spectateurs, on compte 12.300 entrées jeudi, 14.000 vendredi et à peu près 15.000 samedi. Globalement, c’est positif.
FI.: Quel est le bilan humain et matériel de ces violences ?
A.S. : Le service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de Mayotte a confirmé à la police nationale qu’une dizaine de personnes avait été prise en charge. Ce n’est pas à cause des affrontements, mais des gaz lacrymogènes qui ont été lancés. Le centre-ville a été sécurisé pour éviter que des magasins soient pillés et que des voitures soient vandalisées. Au centre de la scène, c’est une petite bagarre qui a dégénéré en un mouvement de foule. C’est là que les fauteurs de trouble, que j’appelle aujourd’hui des terroristes, ont profité de ça pour s’attaquer aux forces de l’ordre, qui ont dû riposter pour les disperser hors du centre-ville.
Ensuite, ils s’en sont pris aux biens des gens qui étaient sur leur passage, notamment à Mgombani. Puis ça s’est enchaîné à Passamaïnty, où ça avait commencé, un peu plus tôt, vers 19-20 heures. On se voit demain [ce lundi], avec tous les protagonistes du domaine de la sécurité civile, comme les pompiers, pour tout détailler.
FI : De l’avis général, le festival Sanaa a été une franche réussite, jusqu’aux évènements de samedi soir. Quel est votre sentiment aujourd’hui ?
A.S. : C’est un gros sentiment de gâchis ! Je profite de votre espace pour relayer mes plus plates excuses à l’ensemble des femmes, des hommes et de tous les Mahorais qui ont voulu se déplacer, après ces deux ans où il était impossible de sortir à cause du Covid, qui ont voulu participer à la fête, s’aérer l’esprit… Je ne peux que m’excuser de cette dernière ligne droite qui a été ratée. Mais ce n’est que partie remise. Ce ne sont pas ces terroristes qui nous feront baisser les bras ou changer d’orientation. On veut une ville qui vit, animée, aménagée, et tous ces éléments culturels participent à notre projet de territoire, que nous voulons attractif, et donc sécurisé.
Ce festival international était une opportunité pour nos artistes locaux, qui ont besoin de scènes pour se mettre en valeur, qui ont besoin d’accueillir des artistes internationaux pour échanger, partager leurs expériences. Toutes ces initiatives sont importantes pour faire découvrir Mayotte dans d’autres lieux. C’est la raison pour laquelle nous ne subirons pas, nous ne reculerons pas, nous ne cèderons pas face à ces terroristes. Mayotte, c’est chez nous, et on continuera à défendre notre territoire.
Au cours du mois d’août, le centre pénitentiaire de Mayotte a vu son nombre de détenus monté à plus de 500, alors que sa capacité théorique est de 278 places. Salimou Assani, du syndicat Force ouvrière, ne cache pas son inquiétude concernant les conditions de travail des agents et les risques d’une telle situation.
En mars, quelques semaines après la visite d’Éric Dupond-Moretti, plusieurs détenus s’étaient rebellés et avaient refusé de quitter la cour de promenade (voir Flash Infos du 31 mars 2022). Le GIGN (groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) avait dû intervenir après plusieurs heures de blocage. Cet événement n’avait pas manqué de faire réagir les syndicats de surveillants pour qui la surpopulation carcérale est la première des causes. Et le ministère de la Justice en a bien conscience puisqu’il a annoncé la construction d’une deuxième prison en mars dernier afin de soulager celle vieille de huit ans seulement. « Mais ça va prendre une décennie », estime Salimou Assani, secrétaire Force ouvrière-Justice.
Décrivant « une cocotte-minute prête à exploser », il pointe les problèmes constatés aujourd’hui. D’abord pour les détenus qui se retrouvent à quatre dans des cellules de neuf mètres carrés. « On a près de 140 matelas au sol », comptabilise le syndicaliste. Une buanderie et une restauration pas calibrées pour un tel monde, des pannes régulières du réseau des eaux usées, les bâtiments souffrent de cette situation. Et il en va également de la sécurité des agents. Car si le nombre de détenus augmente, le leur stagne. Conflits entre villages, manque de structure psychiatrique, les problèmes de Mayotte ont une incidence sur ce qui se passe à l’intérieur du centre pénitentiaire. « Avec quatre détenus par cellule, on ne s’est pas ce qu’on peut découvrir en ouvrant les portes. Ce sont les agents qui sont ensuite tenus pour responsable. » Il y a trois semaines, un détenu en a étranglé un autre. C’est grâce à l’alerte du troisième occupant de la cellule que la victime a échappé à la mort.
Des transferts réguliers vers La Réunion
Afin de contrôler un taux d’occupation aujourd’hui à 180%, des prisonniers sont régulièrement envoyés en métropole ou à la prison du Port (La Réunion) depuis 2019. Actuellement, au moins deux détenus par semaine sont ainsi transférés de l’autre côté de l’océan Indien, où les tensions communautaires sont pourtant courantes. Quant aux bracelets électroniques, alternative à la détention, il n’y en a qu’une cinquantaine sur l’île. Pour réduire cette surpopulation, le secrétaire de FO-Justice indique pourtant que la construction « en urgence » d’un bâtiment de « 200 places » est possible sur le terrain de deux hectares adjacents aux locaux actuels*. Il demande aussi « que soit augmenter les mesures alternatives ».
Car la justice ne peut faire autrement que de continuer son travail au vu de l’actualité judiciaire du territoire. Le mois dernier, il y a eu par exemple une cinquantaine de mandats de dépôts. « Ça reflète ce qui se passe à l’extérieur », fait remarquer Salimou Assani.
*La direction territoriale de la mission des services pénitentiaires de l’Outre-Mer, dont dépend la prison de Majicavo, n’a pu répondre dans les temps à nos questions.
Mouslim Abdourahaman, le président du syndicat mixte d’investissement et d’aménagement de Mayotte (Smiam), Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, et Claude Vo-Dinh, le secrétaire général de la préfecture de Mayotte, ont acté un transfert de foncier d’une superficie de près de 45 hectares. Dans cette lignée, le représentant des services de l’État s’engage à transmettre les terrains bâtis et nus à toutes les communes pour faciliter la dissolution du syndicat.
Dissout depuis 2014, le syndicat mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte (Smiam) commence enfin la cession de son patrimoine avec la commune de Mamoudzou. Ce transfert va permettre à la ville chef-lieu de récupérer plus de 45 hectares sur lesquels se trouvent la quasi-totalité des groupes scolaires, trois équipements sportifs et deux emprises foncières sur Kawéni et Doujani. La succession de ce type d’actes doit à terme accélérer le développement de Mayotte.
« Ce moment est historique », insiste Claude Vo-Dinh, le secrétaire général de la préfecture de Mayotte. Il faut dire que ce vendredi 2 septembre est à marquer d’une pierre blanche puisque ce jour coïncide avec le premier acte de cession entre le syndicat mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte (Smiam) et l’une des communes, en l’occurrence Mamoudzou, depuis la liquidation de l’institution débutée en 2014.
Bourahima Ali Hadhurami, le directeur général des services du Smiam depuis septembre 2021, et Kamal Eddine Abdou Rabi, le responsable du service foncier à la mairie de Mamoudzou, ont travaillé de concert pour aboutir à cette signature.
Avec un patrimoine d’une valeur de 422 millions d’euros, le syndicat constitue le deuxième propriétaire terrien de l’île, après le conseil départemental de Mayotte, avec une réserve foncière évaluée à 1.500 hectares en 2018. L’enjeu est donc de taille dans la mesure où « nous avons construit ce territoire sur des terrains qui n’appartenaient pas vraiment aux collectivités », résume Ambdilwahedou Soumaïla, l’édile de la ville chef-lieu. Bémol : sans titre de propriété, les mairies ne peuvent bénéficier de subventions de l’État et de l’Europe, et par conséquent se développer…
Kawéni et Doujani au cœur de cette signature
À travers cette signature, la municipalité récupère plus de 45 hectares, sur lesquels se situent la quasi-totalité des groupes scolaires (29), trois des quatre équipements sportifs concernés et deux emprises foncières. Celles-ci doivent accueillir le nouveau projet de renouvellement urbain à Kawéni et la zone d’aménagement concerté à Doujani, dont les travaux vont vraisemblablement commencer à la fin de cette année. « Si Mamoudzou avance, ce sera bénéfique pour tout le monde », martèle le premier magistrat, dont la soif de transformation n’est plus à présenter.
Un leitmotiv partagé par le président du syndicat, Mouslim Abdourahaman, en poste depuis deux ans à la suite de sa réélection à Bouéni. « Mayotte est en chantier sur l’ensemble des domaines. » Irrémédiablement, il a conscience de l’urgence. « Nous nous sommes donnés trois ans pour liquider le Smiam, nous sommes dans les délais. » Une course contre la montre dans le but de rétrocéder la totalité du bâti construit (écoles, stades de football et plateaux polyvalents) selon un principe de territorialisation dès 2023. Sur les parcelles publiques, c’est-à-dire celles détenues par le Département (14%) et l’État (6%), un travail de maîtrise foncière est en cours. Par contre, il s’agit d’une autre paire de manches quand plusieurs parties prenantes ou des privés rentrent en ligne de compte.
79% du patrimoine foncier concentré au nord-est de l’île
Après presque une décennie de léthargie, la gouvernance du Smiam, composée de dix-sept élus communaux et de quatre départementaux, semble avoir enfin trouvé son rythme de croisière. Attention toutefois ! Si toutes les communes ont mis la main au pot de façon uniforme entre 1979 et 2014, 79% du patrimoine foncier se concentre aujourd’hui au nord-est de Mayotte (plus précisément à Bandraboua, à Mamoudzou et à Koungou). En raison de cette inégalité territoriale, il n’est pas exclu que de petites guéguerres internes ne viennent redistribuer les cartes à la dernière minute…
Un trop grand besoin d’écoles a sonné le glas
Entre 1979 et 2012, le syndicat mixte d’investissement et d’aménagement de Mayotte a construit 1.600 classes. Toutefois, il n’est plus parvenu à absorber la demande toujours plus croissante à partir de 2007. En interne, la structure a pâti des querelles politiques et d’un manque de projection. Avec seulement 31 salles livrées en moyenne par an sur cette période de cinq ans, le rapport d’inspection de 2013 faisait état d’un besoin de 485 classes à horizon 2015 et de 577 en 2020. Une marche trop importante à gravir qui a précipité la décision de dissolution du Smiam, actée par les élus en 2014.
Désigné comme l’une des « priorités de la rentrée » du rectorat de Mayotte, le périscolaire doit permettre aux communes de développer les activités auprès des élèves du premier degré. Avec des centaines de millions d’euros allouées aux municipalités par l’État, les Plans éducatifs territoriaux (PEDT) commencent à fleurir de toutes parts.
Elles sont seize, sur les dix-sept communes que compte l’île, à avoir proposé un Plan éducatif territorial au rectorat de Mayotte. Outre Sada, les projets de toutes les autres collectivités sont soumis en ce moment même aux équipes de Gilles Halbout pour validation. Il faut dire que le recteur avait fait de ce sujet l’objet d’un grand séminaire, mené le 18 août dernier en compagnie du conseil départemental, des communes, de la caisse de sécurité sociale de Mayotte ou encore des associations de parents d’élèves. « Il faut proposer des activités avant la première sonnerie, pendant la pause méridienne et durant les vacances scolaires pour empêcher l’oisiveté », y avait déclaré un responsable de l’académie ambitieux. Le périscolaire, effectivement, n’est jusqu’à présent pas très développé dans le 101ème département français.
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C’était sans compter sur la manne financière que représente le dispositif du PEDT. Évalués à 835 millions d’euros par le cabinet Verso consulting, appelé à la rescousse par le conseil départemental, ces plans devraient permettre à chaque commune de développer de nombreuses activités pour les élèves du premier degré. Sorties découverte en nature, activités sportives, manifestations culturelles ou ateliers de sensibilisation à divers sujets, les idées ont rapidement fusé des mairies mahoraises, encouragées par les centaines de milliers d’euros à la clé. Certaines d’entre elles n’avaient cependant pas attendu de se faire prier pour s’occuper des enfants lors de la pause méridienne, un impératif majeur à Mayotte, selon le rapport de Verso consulting.
Pas de périscolaire sans constructions
C’est le cas de la ville de Chiconi, ou encore de Dzaoudzi-Labattoir, qui a mis en place son premier PEDT en 2015. La commune de Petite Terre proposait déjà un encadrement pour les élèves du premier degré de 10h30 à 11h45, à l’aide d’animateurs payés par la municipalité. « Nous leur proposons des ateliers de musique, de danse, et d’autres loisirs », résume Baraka Issoufi, adjointe au maire chargée de l’éducation. Depuis quelques années, le périscolaire de la ville est encore mieux organisé, avec plus de temps d’encadrement et d’activités. « En 2017-2018, après discussion avec les parents, ces derniers ont proposé d’étendre le dispositif sur la totalité de la pause méridienne, c’est-à-dire de 10h30 à 13h30 », continue l’adjointe de Saïd Omar Oili. « On a aussi recours aux associations, comme Oulanga na Nyamba ou Kazyadance, qui interviennent dans le périscolaire. »
Ainsi, Dzaoudzi-Labattoir débute cette année scolaire 2022-2023 avec un nouveau réfectoire, mis en service cette année au sein de l’école de Labattoir 3, « afin d’accueillir les élèves pendant cette pause méridienne », toujours selon Baraka Issoufi. D’autres projets de constructions sont dans les tuyaux, pour faire face à un problème majeur : le dispositif périscolaire ne peut pas s’appliquer dans les établissements dits « en rotation », qui doivent accueillir plus d’élèves que les écoles « en rythme ». Le rapport du cabinet de conseil insiste d’ailleurs – comme les syndicats et les parents d’élèves – sur le besoin d’infrastructures nouvelles à Mayotte, facilitées par l’apport des plans éducatifs territoriaux.
Un plan État-commune gagnant-gagnant
Désormais, de nombreuses municipalités mahoraises reprendront l’exemple de Dzaoudzi-Labattoir, avec le PEDT 2021-2023, le premier pour nombre d’entre elles. « Il y a une petite émulation », reconnaît volontiers Gilles Halbout. « Certaines communes qui ne faisaient pas grand-chose se réveillent et prévoient beaucoup de belles choses. » Ainsi en est-il de l’ancienne capitale de Mayotte, Tsingoni. La commune de l’ouest, qui accueillera à Combani un centre commercial et un hôpital dans quelques années, voit le PEDT comme une aubaine, un moyen de développer sa jeunesse – et donc son territoire. « Un jeune doit s’imprégner de sa culture, de son patrimoine matériel et immatériel », affirme Abdoul Doukaini, directeur général adjoint chargé du social et de l’urbain à Tsingoni.
La commune souhaite ainsi multiplier les ateliers culturels (de 11h à 13h, les lundis, mardis et jeudis), comme la découverte de la mangrove ou du lac Karihani, des ateliers artisanaux, des visites aux mamas chingo de Bandrélé… Pour cela, elle compte bien s’entourer d’associations, qu’elles soient culturelles, environnementales ou sportives. « Nous voulons aussi mettre l’accent sur les valeurs du sport, le respect, l’inclusion, l’égalité, la discipline, la persévérance », continue le DGA de Tsingoni. « Quand on voit ce qu’il s’est passé sur le territoire de la commune, ces affrontements inter-villageois, on se dit que le périscolaire peut aider à résoudre cette situation. »
« Ça ne suffira pas », prévient Tsingoni
Autre projet de ce Plan éducatif territorial : des ateliers d’initiation au numérique et à l’utilisation des médias, afin de les aider dans leur orientation. Mais si l’équipe de la commune ne manque pas d’idées, elle se heurte cependant à un mur financier qui pourrait limiter ses ambitions. Ainsi, elle compte confier d’ici 2023 le périscolaire à une association externe, ce qui reviendrait moins cher que d’embaucher elle-même les animateurs. « Nous avons posé comme condition que l’association embauche les titulaires du BAFA de la commune », détaille Abdoul Doukaini. « Nous souhaitons aussi que le projet des enfants de la commune s’inscrive dans celui du territoire. Il faudrait peut-être que nous ayons une dizaine d’infirmiers issus de la commune, plusieurs puéricultrices… »
Pour cela, la caisse des écoles de Tsingoni, qui porte ce plan éducatif territorial, espère récolter entre 700.000 et 800.000 euros, un montant conséquent qui ne permettra pourtant pas de mener à bien tous les projets imaginés par la commune. « Ce n’est pas l’argent du PEDT qui nous assurera d’appliquer notre PEDT », déclare paradoxalement M. Doukaini. Le directeur général adjoint envisage donc, à terme, de demander une participation financière minime aux parents d’élèves, qui pourrait être plus ou moins indexée sur leurs revenus. De quoi couvrir l’achat de matériel, la location de transports, ou encore le paiement des associations participant aux ateliers. Quoi qu’il en soit, ce dispositif encore tâtonnant promet de se développer rapidement sur l’île au lagon, promettant aux élèves de meilleures activités, et à l’économie mahoraise quelque 8.000 emplois potentiels, toujours selon le rapport sur le périscolaire.
Une délégation du Medef Mayotte a pris part à la rencontre des entrepreneurs de France organisée les 29 et 30 août derniers. L’occasion de rencontrer de futurs partenaires et de garder un « lien fort » avec le national, mais aussi de représenter la nouvelle entreprise sociale pour l’habitat AL’MA qui envisage de construire 5.000 logements intermédiaires dans le 101ème département pour les salariés et les jeunes actifs.
Par ailleurs, ce déplacement a été l’occasion de défendre les intérêts de Mayotte tant en matière d’économie que de sécurité. La président, Carla Baltus, a eu l’opportunité durant le comité Outre-mer du Medef de réinterroger le ministre délégué chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco, sur ses inquiétudes économiques, sécuritaires, sociales et sociétales. « Il est plus qu’urgent que des solutions immédiates soient proposées pour la survie du développement de notre île. » Au passage, elle en a profité pour inviter le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, à ne pas oublier l’île aux parfums dans le déploiement des mesures à venir.
À l’occasion du festival international des arts de Mamoudzou qui se tient sur la place du comité de tourisme du 1er au 3 septembre, le service de transport maritime annonce que la sortie et l’entrée de la barge en Grande-Terre seront fermés de 18h à 1h du matin. Pour les automobilistes désirant se rendre en Petite-Terre, le stationnement se fera au niveau du parking du ponton entre le camion blanc et le camion rouge de manière à ne pas gêner les véhicules qui quitteront le navire par le 5/5.
Le pôle culturel de Chirongui, en partenariat avec l’office culturel départemental et la philharmonie de Paris, invitent les enfants de la commune âgés de sept à neuf ans à apprendre à jouer d’un instrument de musique au sein du projet DEMOS (dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale).
Des cours, des ateliers, des répétitions, des stages et des concerts sont notamment au programme. Gratuit, ce dispositif est un projet national de de démocratisation culturelle coordonnée par la Cité de la musique-Philharmonie de Paris. Infos et inscriptions au 06.39.72.25.67 ou par email à communication-poleculturel@chirongui.yt.
Le mercredi 31 août, dans le cadre du plan d’action établi par la mission inter-service de l’eau et de la nature de Mayotte (MISEN 976), les agents du conseil départemental, de l’office national des forêts et de la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt ont détruit dans la forêt départementale de Songoro Mbili à Vahibé, avec l’appui de la police nationale, des cultures illégales d’une surface d’environ 2.5 hectares.
Il s’agit de la septième intervention de ce type depuis le début de l’année pour une surface totale de 14 hectares. Ces actions menées régulièrement par les trois institutions visent à préserver la forêt, l’environnement et la ressource en eau de Mayotte.
L’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte rejoint la liste des professionnels du tourisme participant au salon IFTM Top Resa à Paris. Plus de 34.000 exposants venant de tous les secteurs liés au tourisme seront présents tels que les compagnies aériennes, les résidences hôtelières, les acteurs technologiques, les offices de tourismes, etc. Du 20 au 22 septembre, l’île au lagon brillera au-delà des côtes de l’océan Indien.
Cette année, le thème à l’honneur est le tourisme durable. « Un sujet qui nous touche tout particulièrement à la suite de la mise en place de certains dispositifs liés à cette thématique. Nous pourrons aborder ce sujet avec vous plus en détail lorsque vous viendrez nous rendre visite directement sur notre stand (1-G15). »
Comme chaque année, le rectorat organise un séminaire d’accueil à destination des personnels arrivants. Pour cette rentrée scolaire 2022-2023, il aura lieu ce samedi 3 septembre à 8h30 sur le site de M’Tsangabeach en présence du responsable de l’académie, du préfet, du procureur, du directeur territorial de la police nationale, du commandant de la gendarmerie et du directeur de l’agence régionale de santé. Les officiels présents s’exprimeront après le discours d’ouverture de Gilles Halbout prévu à 9h30.
L’objectif est de donner quelques clés de compréhension du territoire et d’amener les participants à contextualiser leurs pratiques pédagogiques pour qu’elles correspondent aux besoins et aux problématiques particuliers de l’académie. Un « Village partenaires » sera accessible et les agents pourront ainsi découvrir Mayotte à travers l’office de tourisme, Taambati, Baobab Tour, avoir des informations sur les différentes structures existantes (démarches administratives, syndicats, caisse de sécurité sociale), et effectuer des achats auprès de certains partenaires (centre de documentation pédagogique, objet artisanal, dessin au henné, etc.).
L’État accorde une aide de 25 centimes d’euros par litre en Martinique, en Guadeloupe, en Guyane, à La Réunion et à Mayotte du 1er septembre au 31 octobre, puis de 8.33 centimes d’euros le litre du 1er novembre au 31 décembre.
Depuis ce jeudi 1er septembre, les automobilistes bénéficient d’une remise de 52 centimes d’euros par litre sur le prix du carburant, grâce à des efforts conjugués du conseil départemental, de TotalÉnergies Marketing Mayotte et de l’État. Si cette baisse pour le moins conséquente permet de lutter contre la vie chère, elle ne va pas durer ad vitam eternam.
« Le fait d’être là tous les trois démontrent une volonté commune de maîtriser les coûts au profit des Mahorais. » Réunis à la station-service de Tsoundzou, ce jeudi matin, le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, et la directrice générale de TotalÉnergies Marketing Mayotte, Karine Poisson, affichent unanimement leur détermination et leur cohésion. « La conjonction des efforts de chacun apporte une baisse conséquente [sur le prix du carburant] dans la mesure où nous touchons aux réglementaires, à la fiscalité… »
Karine Poisson, la directrice générale de TotalÉnergies Marketing Mayotte, explique que « les remises cumulées vont nous coûter plusieurs millions d’euros ».
Exemple avec le Département qui accorde une diminution globale de la taxe spéciale de consommation sur les prix de l’essence et du gazole routier de 74 euros par mètre cube pour une durée de trois mois. La mesure exceptionnelle induit une ristourne globale de l’ordre de 1.2 million d’euros, qui n’est pas sans conséquence sur la recette fiscale. « À chaque fois que nous touchons à l’octroi de mer, cela représente moins de recettes pour le CD », confirme le chef de file de la collectivité, qui à travers ce geste financier – de 7.4 centimes d’euros par litre directement intégrés dans la structure de prix – souhaite redonner « un peu de pouvoir d’achat » à la population.
52 centimes d’euros par litre
À cela, s’ajoutent les vingt centimes en moins de Total sur l’ensemble de la France, et qui « s’applique réellement à Mayotte alors qu’on nous reproche d’être en monopole », insiste Karine Poisson. Idem pour l’État qui prolonge son aide exceptionnelle, désormais majorée à 25 centimes jusqu’au 31 octobre prochain. Au total, ce n’est pas moins de 52 centimes d’euros qui sont désormais économisés sur chaque litre par les automobilistes. En réalité, ce chiffre atteint même 60 centimes en raison de la chute drastique sur les 15 premiers jours du mois de septembre des cotations moyennes des produits pétroliers (-19.4% pour l’essence et -9% pour le gazole). « Sur un plein de 50 litres, c’est plus de 26 euros de remise. »
Toujours est-il que Ben Issa Ousseni veut aller encore plus loin et réfléchir à inclure d’autres produits de première nécessité inscrits dans le bouclier qualité prix. « Toute cette démarche va s’inscrire dans un travail d’ensemble avec les autres opérateurs », assure le président du Département. Dans sa ligne de mire : le délégataire du port du Longoni ! « Je compte sur l’État pour assurer les contrôles nécessaires afin que cela se traduise par des baisses réelles. » Et ainsi pouvoir réduire les conséquences de l’inflation sur la vie des Mahorais.
(de gauche à droite) Le chef de projet, Oirdi Andi, accompagné de Ehlad Saïd et Rifka Saïd en service civique, sillonneront la Cadema pour trouver les futurs accompagnés. À leurs côtés, Dhakioine Abdullah, le nouveau directeur opérationnel de la couveuse Oudjerebou.
La couveuse d’entreprise Oudjerebou accompagne depuis deux ans maintenant les entrepreneurs issus des quartiers prioritaires grâce à sa couveuse de proximité. Elle passe dorénavant à la vitesse supérieure en créant Citéslab, un dispositif plus conséquent installé à Iloni.
Créée en 2010, Oudjerebou a développé plusieurs concepts ayant la même finalité, faire émerger un entreprenariat dès sa création ou son développement. Citéslab suit la même veine.
La couveuse d’entreprises et ses partenaires aussi bien techniques que financiers veulent dynamiser l’économie sur le territoire de la Cadema.
Quels sont les moyens mis en place ?
Des nouveaux bureaux au cœur d’Iloni (partagés avec Émanciper Mayotte), trois employés à temps-plein. Citéslab est maintenant prêt à démarrer. Répondant à un appel à projets de la BPI France (Banque publique d’investissement), la couveuse d’entreprise Oudjerebou a été retenue pour ce qu’elle sait faire, à savoir accompagner les entrepreneurs locaux dans des projets de création ou de développement. Une enveloppe d’environ 104.573 euros y a été affectée et financée par la BPI, la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) et Gal Est (comprenant le conseil départemental de Mayotte et le fonds européen Leader).
À qui ça s’adresse ?
Dhakioine Abdullah, promu directeur opérationnel d’Oudjerebou ce jeudi, indique qu’il n’y a pas d’âge pour faire appel à Citéslab, il faut simplement venir de quartiers prioritaires. Avec « la couveuse de proximité », sa structure a aidé par exemple autant d’entreprises existantes à se régulariser, que la création de commerces ou même de productions audiovisuelles. Trois profils sont recherchés, « il y a les intentionnistes, ceux qui veulent créer, mais ne l’ont pas encore fait. Il y a les entrepreneurs en devenir qui sont au début de leur projet. Enfin, il y a ceux en activité qui ont des besoins de conseils », récapitule le salarié.
Y a-t-il des objectifs ?
Sur les deux ans (qui sont renouvelables) de ce projet, le but est d’aider une centaine d’entrepreneurs locaux à sauter le pas, tout en accompagnant 90 autres déjà en place. Plusieurs partenaires comme Pôle emploi ou la Mission Locale seront amenés « à dénicher les talents ».
Pourquoi s’installer à Iloni ?
Déjà présente à Cavani, la couveuse a voulu s’étendre sur le territoire de la Cadema, l’un de ses financeurs. Les futurs entrepreneurs trouveront ainsi des interlocuteurs autant à Dembéni qu’à Mamoudzou. Et peut-être plus tard sur d’autres territoires, espèrent les membres de la couveuse.
Quel est l’intérêt de passer par Citéslab ?
Selon Nadjima Ahmed, la directrice d’Oudjerebou, « il y a un réel manque d’informations ». Outre le fait d’encourager la création d’entreprises dans un territoire touché par un fort taux de chômage, ce dispositif doit pérenniser celles existantes. Car chercher des financements, régulariser la situation de l’entreprise, faire des études de marché, ce sont des domaines que la structure connaît bien. La responsable rappelle qu’il y a trois ans la couveuse avait réalisé une enquête pour savoir où en étaient les entreprises accompagnées. « 75% étaient toujours en activité aujourd’hui. »
: Au milieu du nouveau laboratoire, la pièce servant au séchage des feuilles est déjà en service.
Le pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi se renforce cette semaine. Une équipe d’universitaires s’y trouve pour un projet financé par le conseil départemental de Mayotte, à savoir développer la pharmacopée et la cosmétopée de l’île. Au cœur du site, un premier laboratoire d’extraction et d’analyses est justement en train de voir le jour.
Les machines arrivées au cours du mois d’août sont encore dans le carton, le temps que les travaux du laboratoire se terminent. « C’est le premier laboratoire qui fera des analyses en cosmétique », présente Yannick Eveno, responsable du laboratoire et détaché de l’Université de Perpignan (Pyrénées-Orientales). Une salle d’extraction, attenante à une autre servant au séchage des feuilles, un local où seront effectuées les analyses, le laboratoire du pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi prend forme, mais ne sera opérationnel qu’à partir de la fin de septembre, l’installation des outils étant très spécifique. « Sans solvant organique », mais avec de l’eau et des alcools, l’extraction de plantes mahoraises « sous tous les formats » va permettre d’isoler des molécules et vérifier l’étendue de leurs vertus. « L’idée, c’est de ne pas faire de la recherche pour de la recherche », prévient l’universitaire. Les producteurs sont ainsi associés pour que le laboratoire puisse contrôler la qualité de leurs produits et également comment ils pourraient être valorisés.
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Yannick Eveno, le responsable du laboratoire, s’attend à ce que tout soit opérationnel fin septembre.
Oumaynou Darouech et Slimane Chaïb, doctorante et post-doctorant travaillent déjà à Coconi sur la pharmacopée de Mayotte.
Ce nouvel outil se trouve en tout cas au cœur du projet mené par Cédric Bertrand. Le professeur de l’Université de Perpignan explique qu’il s’agit de la concrétisation d’une réflexion entamée il y a deux ans maintenant. « On va travailler à la fois sur la qualité et l’innovation », ajoute-il. Son équipe de six experts, dont lui, compte revenir (en fonction des financements) faire des missions de plusieurs semaines. « Avec les représentants de la vanille de Mayotte, on veut par exemple protéger cette production, l’aider à l’asseoir. » L’objectif économique est ainsi primordial. Selon Yannick Eveno, leur raison d’être est « de relancer l’ylang-ylang », la fleur jaune qui fait la réputation de Mayotte a subi la concurrence venue des Comores ou de Madagascar.
La pharmacopée mahoraise mise à l’écrit
Dans l’équipe débarquée sur l’île aux parfums cette semaine, deux membres de l’Institut de recherche pour le développement de Toulouse, Mohamed Haddad et François Chassagne, s’intéressent de près à la pharmacopée traditionnelle de Mayotte. Plantes utilisées localement, pratiques des tradi-praticiens, le domaine est large. François Chassagne prévient toutefois que les plantes présentent toujours « des risques allergiques, toxiques en fonction des dosages » et qu’il serait compliqué pour eux de mettre en valeur des vertus de telle ou telle plante, même si elles sont utilisés depuis des siècles localement. Les deux chercheurs ne seront pas là d’ailleurs pour juger de l’efficacité de telle plante ou telle pratique, ils veulent plutôt « mettre à l’écrit » ce qui se transmet d’habitude oralement et qui pourrait, peut-être, tomber dans l’oubli.
Des universitaires déjà sur le pont
Les travaux de l’équipe peuvent déjà s’appuyer sur ceux réalisés par Oumaynou Darouech et Slimane Chaïb. La doctorante et le post-doctorant travaillent sur la cosmétopée de l’île aux parfums. La première, qui a fait son lycée à Mayotte, réalise un inventaire de la flore mahoraise et surtout de ses vertus dans la dermo-cosmétologie. Son collègue planche davantage sur le développement de débouchés, notamment d’une gamme capillaire et de crèmes. « On a sélectionné cinq plantes », révèle-t-il, sans vouloir trop nommer les secrets de fabrication. Mais une fleur emblématique de l’île et déjà connue pour ses vertus en fera définitivement partie.
Ce vendredi 2 septembre se déroule une soirée 100% végétarienne intitulée « Sahany ya Malavuni » au restaurant Le Voulé. Un défi que se sont lancés Paul Tibère, propriétaire de l’établissement, et Djémilah Hasssani, créatrice de contenu sur les réseaux spécialement dédiés au lifestyle végétarien à Mayotte.
Achards créoles à la carotte, au chou blanc et aux haricots verts en entrée, gratin d’aubergines farcies au fromage en plat principal et flan manioc en dessert… Voilà un exemple de ce que vous pourrez déguster ce vendredi 2 septembre au Voulé. Un menu 100% végétarien spécialement imaginé par le propriétaire de l’établissement Paul Tibère et par Djémilah Hassani, créatrice de contenu sur le compte Instagram The Patchwork Life. « Ce sera une cuisine de l’océan Indien qui sera sans viande ni poisson », résume la jeune femme, elle-même végétarienne depuis sept ans. « Quand je suis rentrée à Mayotte [il y a quatre ans], cela a été vraiment compliqué de trouver un restaurant qui proposait des plats végétariens. »
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Cerise sur le gâteau, la soirée met également en lumière des produits 100% locaux. Un choix culinaire que l’on retrouve dans le nom donné à cet événement, à savoir « Sahany ya Malavuni », qui peut se traduire par « du champ à l’assiette ». Un leitmotiv cher à Paul Tibère qui s’emploie à travailler avec des agriculteurs de l’île. « Cette démarche correspond totalement à ma ligne de conduite et à mes valeurs. C’est comme cela que cette collaboration entre nous deux est née. »
Ne pas imposer quoi que ce soit
Car oui, en tant que territoire insulaire, Mayotte dépend énormément des importations. Pour autant, il est tout à fait possible de consommer localement. « Nous avons des savoir-faire, nous avons des ingrédients qui peuvent nous permettre d’avoir un mode de vie beaucoup plus sain, de contribuer à l’économie locale et pourquoi pas de payer moins cher », souligne Djémilah Hassani. Pas question pour autant d’imposer quoi que ce soit. Mais plutôt de démontrer qu’il est envisageable de bien se restaurer uniquement avec des fruits et des légumes.
À noter que la soirée « Sahany ya Malavuni » n’est pas uniquement axée sur la nourriture ! Une représentation socio-anthropologique animée par Léa Goujou est prévue pour informer sur les habitudes alimentaires dans la zone et les types de végétarisme qui existent dans l’océan Indien. Maya, bassiste et artiste connue sur le territoire sera également présente avec un pianiste nommé Sergio « pour créer une atmosphère chaleureuse à cette occasion ». Une brillante manière de découvrir les produits locaux de notre île à travers une soirée 100% vegé.
Vendredi 2 septembre de 19h30 à 22h. Tarif unique à 35 euros. Réservation au 02.69.61.46.08.