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Une visite ministérielle sans la presse mahoraise

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Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, serait à Mayotte pour voir l’étendue des dégâts après le passage du cyclone Chido, ce lundi. On est obligé d’écrire « serait » puisque les médias mahorais n’ont pas été invités. Après coup, on nous a dit que le ministre serait « passé faire un point de situation au centre de crise de la préfecture de Mayotte, à Dzaoudi, puis il a rencontré les élus à Mamoudzou.

C’est dommage, on aurait bien voulu voir le ministre pour lui demander quand est-ce que les habitants de Mayotte auront de l’électricité, de l’eau ou même du réseau téléphonique pour pouvoir répondre à leurs proches inquiets. Sans compter le devenir de tous les sinistrés, les problèmes à venir (voire déjà actuels) pour trouver de la nourriture ou de l’eau en bouteille, la peur des pillages. Mais apparemment, c’était plus important de faire des images pour la presse nationale.

Un week-end apocalyptique pour Mayotte

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Le bidonville de Cavani sud, à Mamoudzou, est reconstruit à la hâte, ce dimanche après-midi
Le cyclone Chido passé, les habitants peinent à reconnaître leur île. Les arbres soufflés, des quartiers entiers sans aucune case encore debout, les toits en tôles des maisons en dur chiffonnés comme du papier, Mayotte ressemble à une immense scène de désolation. Reportage.
En quelques minutes, samedi matin, la forte pluie a laissé le vent transformer l’épisode cyclonique en cauchemar. Les plafonds qui s’effondrent, les vitres qui explosent, les tôles qui volent, l’eau qui s’engouffre partout où elle peut sous l’œil apeuré des familles, c’est tout le 101ème Département qui a été touché. Malgré l’alerte rouge encore en vigueur, beaucoup ont choisi de sortir pour constater les dégâts ou tout simplement parce qu’il ne restait plus rien pour les protéger. La priorité a été de vite reconstruire pour mettre tout le monde à l’abri, malgré le choc et la sidération. Hors Mayotte, les téléphones ont souvent sonné dans le vide, notamment pour les proches sans nouvelles. Les réseaux téléphonique, électrique et d’alimentation en eau ont été touchés. Depuis, des quartiers dont les câbles sont électriques en sous-terrain ont pu être réalimentés. Les infrastructures de la Société mahoraise des eaux (SMAE) étant subi le cyclone, l’alimentation en eau est toujours impossible.

Des hébergements d’urgence endommagés

Dans le village de Cavani, les écoles primaires Cavani sud 1 et 2 font partie des hébergements d’urgence de la municipalité de Mamoudzou. 400 personnes du bidonville voisin, dont beaucoup d’enfants, ont pu s’y réfugier, enfin dans une partie puisque le toit a été soufflé partiellement et les salles de classe du dernier étage inondé. Dimanche après-midi, le directeur de l’école nous a fait part de son désarroi, puisqu’il n’avait plus de désinfectant pour soigner les blessés et il n’y avait pas d’eau non plus (deux packs d’eau seulement ont été apportés par la mairie). Au-dessus, la directrice de l’école maternelle est dépitée. Une bonne partie du matériel a été volé et les salles saccagées. Toutes les tôles qui couvraient les toilettes ont été prises par les habitants du quartier voisin pour remonter des cases à la hâte.
Du côté de l’hôpital, une tente a été montée, ce dimanche pour préaccueillir les blessés aux urgences. « Dans 90% des cas, c’est la traumatologie », raconte l’une des médecins-urgentistes. Ce dimanche soir, peu de patients arrivaient. 400 passages avaient été enregistrés. Mais les routes sont encore en partie entravées, empêchant les blessés d’arriver à l’hôpital.
 

Les barges échouées

Dans le port de plaisance de Mamoudzou, tous les bateaux ont été envoyés sur le front de mer, voire dans la mangrove , tandis que le ponton est en miettes. Au ponton des croisiéristes, derrière le marché de Mamoudzou, les agents de la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM) tentent de reprendre la barge Karihani qui s’est échouée avant un grand coup dans la coque. Le Polé est à Hamaha, le George-Nahouda est sur un îlot entre Petite-Terre et Grande-Terre. Les deux nouveaux amphidromes, Imane et Chatouilleuse, ont été retrouvés à la pointe Mahabou. Un vieil amphidrome, qui appartient désormais à la préfecture de Mayotte, est actuellement dans la mangrove de Doujani.

Secours, infrastructures, bilan humain, le ministre de l’Intérieur fait le point après le cyclone

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Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, est annoncé à Mayotte pour ce lundi midi.

Les ministres du gouvernement ont tenu une conférence de presse, dimanche 15 décembre, avec le premier bilan des dégâts à la suite du passage du cyclone Chido.

 

Le bilan humain

Il est trop tôt pour donner « des chiffres précis », a affirmé Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, lors da la conférence de presse de ce dimanche soir. Le bilan provisoire est pour l’instant de « quelques morts », mais il est certainement bien plus important. Sans être allés sur le terrain car encore inaccessible par endroit, il est impossible de le connaître précisément.
Les bidonvilles construits à flanc de collines ont été « entièrement détruits », indique-t-il avec un fort bilan à craindre. « Il faudra des jours pour le connaître avec précision. »Deux réunions de crise sont prévues chaque jour.

Les secours

Pour apporter de l’aide et assurer l’ordre public, 1.600 gendarmes et policiers sont présents. Les opérations de secours sont retardés à cause des arbres au travers des routes. Forces de l’ordre, sapeurs-pompiers et agents des communes sont mobilisés.
D’ici mercredi, cinq vagues de renfort successifs vont arriver à Mayotte pour la sécurité civile, soit 800 personnes dont 210 soignants, ainsi que du matériel médical.
Après l’aide à court terme, va se poser à moyen terme la question de l’alimentation en eau et nourriture de la population mais aussi « des équipements les plus sensibles notamment la prison et le centre de rétention », alerte le Premier ministre François Bayrou, en précisant que ces questions sont « des facteurs de risques qui s’accumulent ».

Les infrastructures

La tour de contrôle de l’aéroport est détruite. En revanche, « la piste est praticable, ce qui signifie que les avions militaires peuvent l’emprunter », informe Bruno Retailleau. Un pont aérien pour acheminer eau et nourriture sera mis en place à partir de La Reunion. D’après nos informations, les deux Dash annoncés peuvent amener environ dix tonnes de fret ou entre 70 et 90 passagers, notamment pour installer l’hôpital de campagne.
Le terminal portuaire ne « semble pas avoir trop affecté », poursuit le ministre de l’Interieur. La Marine nationale va affreter deux navires : Le Champlain et le Marion Dufresne, le premier étant parti ce dimanche. Le gouvernement compte beaucoup sur l’armée pour récupérer entre autres autres des « bâches et des tentes ».
L’hôpital endommagé
Quant à l’hôpital, il a été endommagé lors du cyclone, l’électricité a été coupé temporairement et des services cruciaux ont été à l’arrêt comme celui de réanimation. Ce dimanche, les patients en réanimation étaient repartis dans cinq endroits différents. Dimanche soir, le ministre indiquait « qu’à priori il fonctionnait à nouveau ».

Dans l’ensemble du territoire, l’habitat précaire a été entièrement détruit, les bâtiments publics seront donc ouverts pour accueillir la population. Les habitats en dur ont eux aussi beaucoup souffert.

Cyclone Chido : le conseil départemental se mobilise

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Des élus du conseil départemental se sont réunis ce lundi pour déblayer les locaux du Département.

48 heures après le passage du cyclone sur l’île, des élus du conseil départemental se sont réunis aujourd’hui, ce lundi, pour une première réunion de crise.  

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Le conseil départemental s’est réuni ce lundi dans ses locaux pour une première réunion de crise.

Le conseil départemental de Mayotte a tenu une première réunion de crise aujourd’hui, ce lundi, dans ses locaux avec une dizaine d’élus et chefs de service, conduits par Abdoul Kamardine, président du Service départemental d’incendies et de secours de Mayotte. Les bâtiments du Département sont touchés et quelques élus accompagnent actuellement les pompiers dans leurs missions de désenclavement des débris. Le président du Département, Ben Issa Ousseni, est rentré de sa mission en Tanzanie en urgence, vendredi, pour être auprès de la population mahoraise. “Je tiens à saluer la mobilisation exemplaire des services de secours, celle des équipes d’intervention et celle des agents départementaux qui travaillent sans relâche pour assurer la sécurité de notre territoire”, déclare-t-il dans un communiqué. 

Plusieurs services mobilisés

Le conseil départemental a mis en place une cellule de crise dédiée afin de coordonner les actions avec les services de l’État et d’assurer une réponse rapide et adaptée aux besoins de la population. La Protection maternelle et infantile (PMI) est mobilisée pour installer des postes de secours. La Direction de l’agriculture, de la pêche et de la forêt du Département est déployée pour dégager les axes routiers. Les infrastructures et équipements du Département sont en appui aux opérations de sécurisation et d’intervention. Enfin, les travailleurs sociaux sont déployés pour aider les populations vulnérables.  

Il est rappelé à la population de suivre les consignes émises par les autorités. Il est rappelé de rester informés le plus possible, d’éviter les déplacements non essentiels et de rester dans des lieux sécurisés, de se préparer aux coupures d’eau et d’électricité, si ce n’est pas déjà le cas, en constituant des stocks, de protéger ses biens matériaux. “En ces temps difficiles, je vous invite à agir avec solidarité, prudence et responsabilité. Ensemble, nous saurons traverser cette épreuve”, écrit Ben Issa Ousseni. 

Orange se mobilise pour rétablir le réseau

Dans un communiqué envoyé ce dimanche, les équipes d’Orange Mayotte indiquent se « mobiliser pour rétablir les réseaux » à la suite du passage du cyclone Chido. Le cyclone a fait des dégâts considérables sur l’île de Mayotte. Les réseaux de télécommunications ont été fortement touchés.

Dimanche 15 décembre, les impacts pour les réseaux d’Orange étaient les suivants : 51 antennes du réseau mobile d’Orange sur 54 sont hors service, principalement en raison d’un manque d’énergie. Orange estime également qu’environ 99% de ses clients usagers du réseau internet fixe sont déconnectés. L’étendue des dégâts du réseau internet fixe est en cours d’estimation. Certaines Livebox ont été débranchées par le client pour sécuriser le matériel, ou sont en attente du retour de l’électricité.

« Les équipes travaillent étroitement avec la cellule de commandement de la préfecture, et se coordonnent avec l’ensemble des acteurs présents sur le terrain pour intervenir de façon efficace et sécurisée », annonce l’opérateur.

Dans un communiqué envoyé ce dimanche, les équipes d’Orange Mayotte indiquent se « mobiliser pour rétablir les réseaux » à la suite du passage du cyclone Chido. Le cyclone a fait des dégâts considérables sur l’île de Mayotte. Les réseaux de télécommunications ont été fortement touchés.

Dimanche 15 décembre, les impacts pour les réseaux d’Orange étaient les suivants : 51 antennes du réseau mobile d’Orange sur 54 sont hors service, principalement en raison d’un manque d’énergie. Orange estime également qu’environ 99% de ses clients usagers du réseau internet fixe sont déconnectés. L’étendue des dégâts du réseau internet fixe est en cours d’estimation. Certaines Livebox ont été débranchées par le client pour sécuriser le matériel, ou sont en attente du retour de l’électricité.

« Les équipes travaillent étroitement avec la cellule de commandement de la préfecture, et se coordonnent avec l’ensemble des acteurs présents sur le terrain pour intervenir de façon efficace et sécurisée », annonce l’opérateur.

Cyclone Chido : l’alerte violette déclenchée, l’œil va passer au dessus de l’île

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L'alerte violette est déclenchée ce samedi matin à 7h.

Le Cyclone Chido est à Mayotte. Ce samedi matin, la préfecture déclenche l’alerte cyclonique violette, soit le plus haut niveau. Entre 9h et 13h, l’œil du cyclone sera au-dessus du Nord de Mayotte : l’accalmie qu’il va provoquer n’est pas à considérer comme telle, il est impératif de rester à l’abri au moment de son passage car il sera brusquement suivi de vents très violents.

Pendant l’alerte violette, les habitants doivent rester confinés dans une habitation solide, avec stocks d’eau et de nourriture. Il ne faut sortir en aucun cas, et téléphoner seulement en cas d’extrême nécessité. Les secours ne pourront pas intervenir durant cette phase d’alerte. Il faut rester informé en suivant la radio, sites internet et réseaux sociaux pour suivre les consignes officielles. L’alerte violette sera suivie d’une phase d’alerte rouge.

La cellule d’information au public a été ouverte à 6h avec son numéro unique : 09 70 80 90 40

Des rafales de vent jusqu’à 200 km/h attendues ce samedi, annonce Météo France

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Le dernier bulletin de Météo France, paru ce vendredi 13 décembre à 17h, annonce que les premières bandes orageuses à l’avant du cyclone tropical Chido atteindront Mayotte dans la nuit, après un début de soirée calme. Elles provoqueront des averses orageuses ainsi que des vents de 40 à 50 km/h et des rafales pouvant atteindre 80 km/h. La mer sera également de plus en plus agitée. 

Ce samedi matin, le cyclone tropical intense sera au plus proche de l’île. Les dégradations climatiques seront importantes, avec des rafales de vent de 130 à 180 km/h sur une grande partie de l’île, voire 200 km/h au Nord. Il faut s’attendre à des précipitations de l’ordre de 100 à 150 mm au Sud, et 200 mm au Nord. Les pluies pourraient durer six heures. 

L’état de la mer va également se dégrader samedi matin, avec des vagues pouvant atteindre 6 à 9 m dans le lagon entre 8h et 14h. Météo France prévoit une amélioration rapide en cours d’après-midi avec l’éloignement du cyclone. 

Pour rappel, la préfecture a annoncé déclencher l’alerte cyclonique rouge dès 22h ce vendredi. Il est demandé à la population de rester confinée jusqu’à la fin de l’alerte. 

Cyclone Chido : Plusieurs hébergements d’urgence vides en début de soirée

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Le collège de Majicavo-Lamir, à Koungou, s’est transformé dès 17h, et pour tout le week-end, en hébergement d’urgence face à l’arrivée du cyclone Chido. Le personnel de l’établissement a accueilli dès les premières minutes une personne dans le besoin, à cause de fissures dans son appartement. C’est la mairie de Koungou qui organise ce dispositif. Tous les établissements scolaires de l’île se muent en hébergement d’urgence, pour abriter la population au logement précaire, alors que l’alerte cyclonique passe au rouge dès 22h ce vendredi soir. Mais en une heure, seule une petite poignée de personnes sont venues se réfugier au collège de Majicavo-Lamir.

« On est là si il y a besoin »

Même constat à Bandrélé : à 17h, pas une personne venue se mettre à l’abri sur l’ensemble des quatre sites mobilisés par la commune, malgré la circulation de navettes dès 14h pour y amener la population. « Nous on est là si il y a besoin, on ne bouge pas », assure Youssouf Abdallah, agent de la mairie de Bandrélé présent à l’école maternelle du village. Ce dernier craint pour la population vivant dans des cases en tôles, les rafales de vent pouvant atteindre 200 km/h annoncées pour samedi matin par Météo France pouvant les rendre particulièrement dangereuses. L’agent espère que ces habitants viendront dans les centres (école élémentaire de Dapani, écoles maternelles de Mtsamoudou et Bandrélé, MJC de Nyambadao), où de la nourriture et de l’eau est prévue pour les enfants.

Pour plus de renseignements, les personnes vivant dans des habitats précaires où craignant pour leur maison sont invitées à se rapprocher de leurs mairies, qui mettent en place des numéros d’urgence et orientent vers les hébergements d’urgence en dur, notamment situés dans les écoles.

Cyclone Chido : À Sada, les habitants veulent “être prêts au cas où”

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Au Sodicash de Sada, les clients s’empressent de repartir avec leurs courses.
À Sada, la population se prépare au passage du cyclone Chido annoncée à Mayotte pour cette nuit du vendredi à samedi et la journée de samedi. Pas de mouvement de panique, mais une prise de précaution par les habitants, qui constituent leurs stocks d’eau, de nourriture et de matériel pour se barricader.
Pâtes, boîtes de sardines, thon, légumes en conserve… “Je fais un stock de tout ce qu’on peut cuisiner rapidement, au cas où les magasins ferment”, indique un homme avec une boîte de champignons à la main, dans un des rayons du Sodicash de Sada, ce vendredi matin. Affirmant ne pas trop s’alarmer, il souhaite néanmoins suivre les consignes de la préfecture dans le cadre de l’alerte cyclonique orange, déclenchée ce vendredi matin, à l’approche du cyclone Chido. “J’ai déjà vécu un cyclone il y a quelques années à La Réunion. Je ne m’inquiète pas trop mais je sais qu’il faut prendre ses précautions et suivre les recommandations.” Dans cette même logique, il prévoit de ranger ce qui traîne autour de sa terrasse en prévention des fortes rafales de vent prévues dès ce vendredi soir.
Il n’est pas le seul à faire ses réserves. Une bonne vingtaine de personnes font la queue dans le magasin, vers 11h. Le mot “précaution” revient dans chaque bouche en train d’attendre de passer à la caisse. Les paniers ne sont pas pour autant débordants et les achats semblent être raisonnables. Un homme néanmoins se démarque par son chariot rempli de paquets de pâtes. « En 1984, on ne s’attendait pas aux conséquences du cyclone Kamisy. Cette fois, je préfère prendre mes précautions », indique celui qui, à l’époque, s’était réfugié à la mosquée pendant que sa maison se faisait emporter en partie par le vent et la pluie. “On n’y croyait pas à l’époque, on se disait que l’île serait à l’abri, comme pour les autres cyclones. Mais j’ai vu les dégâts, alors cette fois je veux être prêt au cas où”, ajoute-t-il, alors qu’il commence à ajouter des boîtes de thon à ses courses.

Les stocks de sardines s’amenuisent

Si les queues sont plutôt calmes du côté des clients, le passage en caisse l’est moins pour l’employée du magasin que nous interrogeons. “On a beaucoup plus de monde que d’habitude depuis ce matin. Je pense qu’on va manquer de stock pour les sardines”, constate celle qui trouve également les acheteurs plus agités que d’habitude, s’empressant d’emballer leurs emplettes avant de rentrer rapidement chez eux. Le Sodicash restera ouvert tant que l’alerte rouge ne sera pas déclenchée.

Du côté du Douka Bé attenant aux locaux de la police municipale, pas de clients au moment de notre passage. Mais le rayon de conserves déplumé trahit l’agitation de certains passés par ici. “On n’a pas arrêté. On a plein de clients venus acheter de l’eau, des légumes en boîte, des sardines”, indique le caissier, qui craint lui aussi que ces dernières viennent à manquer.

Les lampes rechargeables écoulées

Si la population se prépare au manque de nourriture et d’eau, elle s’active également pour prévenir les coupures d’électricité et renforcer ses habitations. À la quincaillerie Super Bois, située sur la route départementale, la place dédiée aux lampes rechargeables est vide. “On a vendu la dernière il y a vingt minutes”, lance Ismaël Farsi, le responsable du magasin, vers 11h40. Les panneaux de contreplaqué ont aussi du succès depuis jeudi midi. “Les gens en veulent pour renforcer leurs fenêtres et baies vitrées”, précise-t-il. Niveau stock, ce dernier ne s’inquiète pas pour les panneaux, ayant un entrepôt rempli. Il assure en avoir assez pour celles et ceux qui craignent les dégâts sur leurs maisons. S’il est plutôt serein, il ne voit pas moins l’agitation chez certains de ces clients : “On voit que ceux qui ont vécu Kamisy en 1984 sont inquiets.”

À la quincaillerie Super Bois, on ne vend que du contreplaqué et des lampes rechargeables depuis jeudi midi. Le stock de lampes a été écoulé.
Ce vendredi après-midi, la préfecture a annoncé le passage de l’alerte cyclonique au niveau rouge à partir de 22h ce vendredi. Il est demandé à la population de restée confinée.

Cyclone Chido : l’alerte rouge avancée à 22h en raison « d’un événement inédit »

Dès 22h, ce vendredi, les habitants de Mayotte sont priés de rester chez eux. Chido, qui arrivera dans la nuit de vendredi à samedi à proximité de l’archipel, sera au stade de « cyclone tropical intense ».  

« C’est un événement inédit. Le cyclone sera plus fort que celui de 1984 (N.D.L.R. Kanisy) », alerte le préfet de Mayotte, François Xavier Bieuville, ce vendredi après-midi. Alors que le passage en alerte rouge était plutôt prévu, ce samedi matin, il a été avancé à 22h, ce vendredi. A ce moment-là, plus aucun trajet ne sera possible. Les habitants doivent rester confinés chez eux, et cela pour 24 heures, voire au-delà. Floriane Ben Hassen, responsable du centre météorologique Météo-France Mayotte, a confirmé que Chido serait bien au stade de « cyclone tropical intense » lors de son passage près de Mayotte. Cela implique des rafales de vent, une surélévation de la mer et un épisode de pluies intense pouvant durer six heures.

Mise à l’abri

L’inquiétude est forcément grande pour les populations qui n’habitent pas dans les logements en dur. « Il est impératif que ceux qui sont dans ce cas aillent dans les hébergements que nous proposons », indique le délégué du gouvernement. 71 ont été répertoriés par la préfecture. Il s’agit le plus souvent d’établissements scolaires (écoles, collèges, lycées), MJC ou d’installations sportives. Les personnes qui en ont besoin sont invités à se présenter dans les mairies pour savoir où aller. Sur la communication, ces derniers jours, il a listé l’intervention des policiers municipaux dans « chaque village », que l’information est passée par le Grand cadi de Mayotte, les cadis et lors de la mosquée de ce vendredi.

François-Xavier Bieuville (à droite), préfet de Mayotte.

L’association des maires a fait remarquer qu’en raison de l’afflux, les collectivités auront besoin de l’aide des services de l’État pour la nourriture et l’eau pour les personnes hébergées. François-Xavier Bieuville a rétorqué qu’il s’agit là du ressort des maires dans le cadre du Plan communal de sauvegarde (PCE).

Lunaire

Interrogé sur les coupures d’eau qui sont intervenues sans prévenir (et qui sont toujours en cours), ce vendredi, à 11h, le préfet a répondu de façon lunaire : « qu’avec la Société mahoraise des eaux, nous avons vu pour que l’eau soit maintenue jusqu’à ce soir ». Il a poursuivi en indiquant qu’elle serait ensuite coupée, puis n’a pas pu donner d’horaire de remise en eau, arguant que les réservoirs seront remplis pour que tout le monde ait de l’eau à la sortie de la crise. En cas de coupure de courant, le préfet invite les habitants à surtout ne pas sortir. « Les habitants prennent déjà leurs précautions en achetant des bougies, des lampes avec batteries », fait-il remarquer.

Le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousseni, a rappelé que « l’heure est grave ». Il demande aux croyants de ne pas se rendre à la mosquée quand l’alerte rouge va commencer, ce vendredi, à 22 heures, mais de faire leurs prières chez eux.

Cyclone Chido : Mamoudzou prévoit plus de 10.000 places d’hébergement d’urgence

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L'école Bonovo, à M'tsapéré, a 240 places d'hébergement d'urgence pour les adultes et 487 places pour les enfants.

La Ville de Mamoudzou a mis en place plusieurs hébergements d’urgence pour les personnes vulnérables, en raison de l’alerte cyclonique orange déclenchée ce vendredi à 7h par la préfecture, à l’approche du cyclone Chido. Plus de 10.000 places sont prévues pour les habitants qui souhaitent s’abriter. Il est recommandé d’y apporter de l’eau, des couchages légers, de la nourriture et des médicaments si nécessaire. Les animaux ne sont pas acceptés. L’ouverture des différents sites se fera ce vendredi à 19h. Les lieux dédiés sont : l’école élémentaire de Tsoundzou 2, le collège de Kwalé, Foundi Adé, collège de Passamaïnty, l’école élémentaire Mhogoni, l’école des Manguiers, le lycée Bamana, les écoles élémentaires Doujani 1 et 2, Cavani Sud 1 et 2, celle de la Briqueterie, la MJC de M’tsapéré, l’école élémentaire Bonovo à M’tsapéré, l’école Kawéni T17, l’école Mchindra, le lycée des Lumière, celui professionnel de Kawéni, et les école de Vahibé 1 et 2.

Les transports aériens et maritimes à l’arrêt avant Chido

Le dernier vol au départ de l'aéroport Marcel-Henry est prévu, ce vendredi, à 18h50.

L’aéroport de Mayotte va fermer ses portes, jusqu’à nouvel ordre, en fin de journée, ce vendredi, « après le départ du dernier avion à 18h50 à destination de Paris ». La dernière arrivée s’effectue à 14h40, et les Grands-Terriens sont invités à traverser « sans attendre après l’atterrissage ». Pour rappel, la dernière barge au départ de Dzaoudzi est à 17 heures (à 17h30 au départ de Mamoudzou).

L’aéroport invite les passagers à se rapprocher des leurs compagnies. Elles ont, pour certaines, pris leur disposition, en avançant la plupart de leurs vols dès le jeudi 12 décembre. Ewa a annulé ceux prévus ce vendredi 13 décembre, tandis qu’Air Austral les a avancés et/ou reportés.

Concernant les voyages maritimes, la compagnie SGTM – Maria Galanta, qui effectue les liaisons maritimes vers les Comores, annonce annuler tous ses voyages lors des prochaines 48 heures.

Le préfet de Mayotte demande de prévoir des stocks d’eau…quand celle-ci est coupée

Plusieurs secteurs ont été coupés en eau, sans prévenir, ce vendredi matin.

Surprise, alors que le cyclone Chido approche (il est à 500 kilomètres mahoraises selon le dernier bulletin de Météo-France datant de vendredi, 12h30), une partie des habitants découvrent que le robinet ne donne plus aucune goutte d’eau. A midi, la préfecture de Mayotte a pourtant conseillé de « prévoir un stock d’eau suffisant en eau potable ». C’était sans compter le redoutable timing de la Société mahoraise des eaux (SMAE).

Car un peu plus haut, et sans qu’une communication antérieure soit faite, il est simplement annoncé qu’une coupure est intervenue à 11h pour les secteurs qui étaient jusque-là alimentés (secteurs 2,3 et 4). Pour ceux qui sont en coupure, depuis la veille à 10h (secteur 1), un créneau de 10h et 14h est disponible, ce vendredi. Pour ce qui est du retour de l’eau, et, ce peu importe le secteur, aucune indication n’a été fournie.

Un point-presse est prévu avec la préfecture, ce vendredi, à 15h. Le problème sera remonté.

Des établissements scolaires de Koungou réquisitionnés dès ce vendredi

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La municipalité de Koungou a dressé une liste d’écoles et de collèges pouvant accueillir des personnes souhaitant se mettre à l’abri le temps du passage du cyclone Chido. Celui-ci est attendu à Mayotte, dans la nuit de vendredi à samedi et la journée de samedi.
A partir de 17h, ce vendredi, les écoles maternelles de Majicavo-Lamir, de Kangani, de Trévani, les écoles de Koropa 1, Koropa 2, Koungou maraîcher, Koungou mairie, Longoni Bassin, ainsi que les deux collèges de Majicavo-Lamir (photo) et Koungou, seront ouverts.

Le plan « Cyclone » en vigueur au centre hospitalier de Mayotte depuis ce vendredi

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Dès ce jeudi, le plan « Cyclone » était en préparation au centre hospitalier de Mayotte (CHM) pour qu’il puisse entrer en vigueur à 7h, ce vendredi. Avant l’arrivée probable de Chido à Mayotte, dans la nuit de vendredi à samedi, une note de la direction diffusée au personnel liste une série de mesures opérationnelles telles que « l’arrêt des activités programmées (blocs opératoires, médecine ambulatoire, caisson hyperbare, consultations…etc) », « la fermeture de l’ensemble des dispensaires » avec un redéploiement du personnel « en cas de besoin » ou la fermeture du centre Jacaranda à Mamoudzou. Pour ce qui est des centres médicaux de référence, il y a une ouverture uniquement des permanences de soins, de la maternité de Kahani et de Petite-Terre, ainsi que l’ouverture d’un bloc opératoire à Pamandzi. Pour les chefs de service, la consigne est de « prononcer la sortie de tous les patients pouvant rentrer à domicile ».

Chido :Le branle-bas de combat à Mayotte avant l’arrivée du cyclone

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Le calme avant la tempête à Dzaoudzi ? En raison de la mer agitée, les barges ne circuleront plus après 17h, ce vendredi, au départ de Petite-Terre, à après 17h30 pour Mamoudzou.

Du fait de l’arrivée probable du cyclone Chido près de Mayotte, ce samedi, la préfecture de Mayotte a annoncé la mise en place de l’alerte orange cyclonique (voir encadré), dès ce vendredi 13 décembre à 7h. Elle enjoint vivement les citoyens à s’abriter dès vendredi soir dans un logement en dur, chez des voisins ou dans un des hébergements d’urgence. De nombreux services de l’État ou des collectivités s’activent déjà.

Fermeture des écoles

Sur décision de la préfecture de Mayotte, qui passe le 101e département en alerte orange cyclone, ce vendredi matin, toutes les écoles du premier et second degré de même que l’Université sont fermées depuis ce jeudi soir. Elles n’accueilleront donc pas d’élèves, vendredi 13 et samedi 14 décembre. Les professeurs des établissements reçoivent au fur et à mesure des mails les informant de la fermeture imminente des écoles. Ces dernières se préparent elles aussi au passage du cyclone. Le collège de M’gombani, par exemple, en appelle à faire le point sur les stocks d’eau et le matériel de premier secours et à la mobilisation du personnel. Chirongui fait savoir que ses écoles libérées pourront « servir de lieux de rassemblement et d’hébergement pour la population en cas de besoin lors des prochains jours ».

Du côté du centre hospitalier de Mayotte (CHM), un plan cyclone est effectif dès vendredi. Une grosse partie du personnel est déjà réquisitionnée et le mot a été passé auprès des professionnels de santé de se tenir prêts.

Les communes s’organisent

Dès ce jeudi, la commune de Bandrélé annonce mettre en place plusieurs centres d’hébergement d’urgence à Dapani (dans l’école élémentaire), à M’tsamoudou (dans l’école maternelle), à Bandrélé (dans l’école maternelle) et à Nyambadao (dans la MJC). « Des navettes seront mises en place à partir du vendredi 13 décembre de 14h à 18h pour l’acheminement des personnes nécessiteuses souhaitant rejoindre ces centres d’hébergement : de Mgnambani et Bambo-Est vers l’école maternelle de Bandrélé et de Hamouro vers la MJC de Nyambadao », fait savoir Bandrélé dans son communiqué. Surtout une permanence physique et téléphonique en mairie sera opérationnelle au numéro suivant : 02 69 62 19 81.

Par le biais de mégaphone et des mosquées, Pamandzi a sensibilisé « les riverains qui habitent sur le front de mer, et tous ses habitants », annonce-t-elle sur sa page Facebook. Elle prévient qu’en cas de cyclone avéré, « un signal sonore sera déclenché, et la cellule de crise sera là à vos côtés pour vous guider et vous aiguiller ». Cette dernière a été déclenchée avec Plan communal de sauvegarde. Elle invite toutes les personnes qui vivent dans un logement précaire à « se prémunir de leurs médicaments de traitement, de couper leur compteur électrique puis de se diriger vers les lieux de replis à savoir, l’école élémentaire Pamandzi 4- Pamandzi 3, le collège ou le lycée de Pamandzi ». Le numéro d’urgence pour contacter la ville : 02 69 60 12 82. Dembéni annule quant à elle l’inauguration du stade Iloni, prévue initialement dimanche 15 décembre « en raison de l’évolution de la situation météorologique ». La mairie de Mamoudzou a annoncé ce soir l’interdiction de manifestation à compter de vendredi. Les lieux d’accueil de la jeunesse (crèches, accueil périscolaires, accueils collectifs) seront fermés dès 7 heures, ce vendredi.

Les particuliers doivent faire de même

Il est donné comme consigne de faire des stocks et se préparer à être isolé quelques heures voire jours. Il faut garder près de soi l’équipement nécessaire (eau, nourriture, lampe de poche, papiers d’identité, trousse de secours) et se préparer à une évacuation potentielle. Il faut aussi préparer son habitation en consolidant et protégeant les ouvertures, et notamment les fenêtres (volets, planches…). Il faut mettre à l’abri tout ce qui pourrait être emporté par le vent, préparer la pièce la plus sûre de l’habitation pour se confiner au besoin pendant le passage du phénomène, faire connaître le choix de son abri à son entourage et s’y tenir, mettre les animaux à l’abri, et garer son véhicule dans un endroit protégé.

Il faut un hébergement en dur, qui ne soit pas en bordure de ravine, de rivière, de mer, ou en zone inondable : chez soi, chez un voisin, de la famille ou dans un centre d’hébergement, pour ceux qui en ont besoin. Plusieurs centres d’hébergement sont en cours de mise en place par les communes et il est possible de se renseigner auprès des mairies pour savoir lesquels sont à disposition.

Pas de barges après 17h30

En lien avec le conseil départemental de Mayotte, il a été décidé l’arrêt complet de la circulation des barges à compter de 17h30, ce vendredi. Les personnes qui voyagent sont invitées à prendre leurs dispositions. Dès ce vendredi soir, il faut éviter de sortir si les conditions météorologiques deviennent trop mauvaises, éviter toute sortie en mer, sur le rivage, dans le lagon.

Les nautiques en première ligne

Les propriétaires de bateaux, entreprises comme particulier, s’inquiètent de voir arriver Chido. Le cyclone peut provoquer des vents violents, qui peuvent produire une puissante houle voire un risque de submersion. L’association May Voile a par exemple lancé un appel à la solidarité hier sur Facebook, « l’idée, c’est surtout de mettre les bateaux à l’abri », explique Romain Lab, responsable technique qualité. Un gérant d’entreprises, qui compte quatre bateaux au port de Mamoudzou, s’inquiète de la situation : « on va jeter les amarres et puis on va espérer que le cyclone ne fasse pas trop de dégâts. On ne peut rien faire d’autres ». De son côté, Mayotte Plaisance est en pré-alerte depuis la semaine dernière et indique avoir prévenu individuellement tous les 44 propriétaires, particulier comme professionnels, de bateaux amarrés à Dzaoudzi.

Du renfort de La Réunion et de l’Hexagone

Face au risque de cyclone, quarante sapeurs-pompiers de La Réunion sont envoyés en renfort à Mayotte, ils arrivent sur le territoire, ce vendredi. Ce sont principalement des unités spécialisées qui vont arriver, « une unité spécialisée dans les soins infirmiers, un groupe de recherche et intervention en milieu périlleux, une unité nautique et une unité de déblaiement », précise le service communication du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de Mayotte. En parallèle, 70 militaires de la sécurité civile de l’Hexagone sont déployés, ce vendredi. L’envoi de renfort a été décidé par le centre opérationnel de gestion interministérielle des crises (Cogic) et par l’état-major de la zone et de protection civile de l’océan Indien (EMZPCOI).

A Mayotte aussi, les sapeurs-pompiers se tiennent prêts. Au nombre de 600 sur le territoire, ils ont tous été réquisitionnés et seront présents dans les casernes dès vendredi dont les effectifs sont doublés au vu de l’événement. Ils s’organisent actuellement pour pouvoir acheminer de l’eau et de la nourriture si besoin. Depuis le déclenchement de la pré-alerte cyclonique, le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de Mayotte enchaîne les réunions de crises. Le défi majeur sera de pouvoir réceptionner tous les appels du 18, alors que trois pannes ont eu lieu le mois dernier. « Nous collaborons étroitement avec le groupement informatique du Sdis et la préfecture pour que cela fonctionne bien », indique le service communication du Sdis.

Une alerte orange dès ce vendredi

Le cyclone Chido s’intensifie, la pré-alerte cyclonique déclenchée mercredi est passée en alerte cyclonique orange dès ce vendredi, 7h. « Le système dépressionnaire devrait se situer au plus près de nos côtes dans la journée de samedi mais les premiers effets se feront ressentir dans la nuit de vendredi à samedi », indique la préfecture de Mayotte dans un communiqué transmis à 20h, ce jeudi 12 décembre. Selon Météo-France, « une dégradation des conditions météorologiques est attendue à partir de samedi en matinée avec des vents forts, des fortes pluies et des submersions marines possibles ».

Le niveau d’alerte rouge pourrait « probablement » être atteint ce samedi matin, a annoncé le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, sur Mayotte La 1ère, ce jeudi soir.

Saïd Omar Oili en appelle au ministre de l’Intérieur

Le sénateur mahorais Saïd Omar Oili a annoncé, dans un communiqué, avoir demandé au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau de « pré-positionner des moyens humains sur l’île, comme lors de la précédente alerte en 2019 où des moyens similaires avaient été déployés face à une situation d’urgence face au cyclone Belna ». Ce dernier était passé à près de 100 kilomètres des côtes mahoraises, en faisant peu de dégâts. Le territoire était tout de même en alerte rouge.

Caribus : Les entreprises se préparent à la deuxième phase prévue en mars 2025

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Le carrefour Baobab, à Mamoudzou, est en train d’être aménagé. Il sera le point de départ des travaux de la deuxième phase pour le tronçon sud.

Dûment notifiées, les sociétés du BTP ont trois mois de préparation avant les débuts de la deuxième phase du chantier Caribus. D’une valeur de 67 millions d’euros, il va se concentrer sur les tronçons Baobab-Mahabou et sur la route nationale 1 à Kawéni. Sur cette dernière portion, trente mois de travaux seront nécessaires.

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Les représentants de Colas et de la Sogea Mayotte ont tamponné leurs notifications, ce jeudi, en présence du maire de Mamoudzou et vice-président de la Cadema, Ambdilwahedou Soumaïla.

A peine la première phase terminée (les voies du Caribus seront ouvertes aux navettes Cadema dès le lundi 23 décembre), la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) veut enclencher la deuxième. Ce jeudi matin, les entreprises Colas (pour le nord de Mamoudzou) et la Sogea (pour le tronçon du sud) ont été notifiées, en présence de la presse. Désormais, ils ont jusqu’au mois de mars pour s’organiser en amont des travaux qui concerneront deux nouveaux tronçons. A Kawéni, le chantier s’effectuera sur la route nationale 1, du garage Tecma au rond-point SFR, et cela pendant une période de trente mois. Tandis qu’au sud, il s’élancera du rond-point Baobab pour remonter à celui du Manguier, puis jusqu’à pointe Mahabou. En outre, des travaux de soutènement vont être réalisés au niveau de Mahabou. Un délai d’un an à quatorze mois est pour l’instant estimé.

« Le quartier M’gombani à Mamoudzou, la route nationale, la zone Nel vont être impactés. Donc l’enjeu ici est de pouvoir annoncer le démarrage, donner un calendrier très précis et de travailler pour qu’il y ait le moins de désagréments », espère Ambdilwahedou Soumaïla. Le vice-président de la Cadema et maire de Mamoudzou n’a pas que les usagers de la route en tête, il rappelle que cela peut avoir une incidence sur les habitations et les commerçants. Il insiste sur l’organisation de deux réunions publiques « avec de personnes bien identifiées » pour que tout le monde sache ce qui se passe dans le quartier. Directeur de Narendré, le groupement en charge de la maîtrise d’œuvre du Caribus, Jean-François Bergéal s’accorde avec l’élu pour les organiser et propose le mois de février, soit un mois avant le chantier. En parallèle, la relance de la commission amiable de règlement et d’indemnisation (Cari) est aussi à l’ordre du jour pour indemniser les commerces pénalisés, selon des critères bien précis.

Des travaux de nuit

Si le sud de Mamoudzou va connaître un peu plus d’un an de transformation, c’est Kawéni qui va devoir s’habituer à trente mois de travaux, qui seront effectués essentiellement de nuit, et avec des systèmes d’alternats ou de déviations. Selon Jean-François Bergéal, une durée aussi longue est due à la quantité de réseaux à modifier, la distance du linéaire et le nombre d’ouvrage d’arts à réaliser. Pour ce côté-ci, la bonne nouvelle vient de la rue Martin Luther King dont les travaux devraient être terminés à la mi-février. Grâce à la percée qui débouche derrière le centre Kinga, l’artère va faire figure de vraie alternative à la route nationale 1. Le maître d’œuvre compte ainsi déporter le trafic de camions sur la nouvelle voie.

En tout, 67 millions d’euros sont budgétés pour cette deuxième phase.

Le marché de bus relancé

C’est une épine dans le pied que la Cadema compte bientôt retirer. Le marché d’exploitation des bus des premières lignes va être republié dans les jours à venir. Le premier, contesté devant la justice par les candidats écartés, avait été finalement annulé. Assistée d’un conseiller juridique, la Cadema espère que le prochain permettra « une exploitation à compter de mars ou septembre 2025 ». Prévu sur quatre ans, il s’agira d’un marché à bon de commande avec trois lots (et pas deux comme l’ancien). « On répond aux besoins du territoire et des administrés. On adapte le nombre de bus en fonction de la fréquentation », explique Fabien Trifol, le directeur général adjoint de la Cadema en charge de l’aménagement.

Un ticket unique à deux euros

Le 29 octobre, au cours de la séance du conseil communautaire, les élus ont entériné la grille tarifaire qui sera en vigueur dès la mise en exploitation (voir par ailleurs). Un ticket unique de deux euros sera instauré et valable pour la journée (17,50 euros pour un carnet de dix). Deux catégories pourront bénéficier de la gratuité, les plus de 65 ans et les enfants de moins de dix ans. Pour les adolescents (11 à 18 ans), les étudiants et ceux ayant un tarif solidaire, le trajet sera à un euro et le carnet de dix voyages à 8,50 euros.

Pour éviter de multiplier les titres de transport, la Cadema compte « favoriser l’interopérabilité » en couplant ses trajets avec le futur réseau de transport du Département de Mayotte, voire les traversées par barge entre Petite-Terre et Grande-Terre.

Ladom : L’agence est désormais présente à Combani

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Saïd Ahamada, directeur général de l’Agence de l’outre-mer pour la mobilité (Ladom) et Issilamou Hamada, le maire de Tsingoni.

Alors que ses aides sont très sollicitées par la population, l’Agence de l’outre-mer pour la mobilité (Ladom) vient d’ouvrir une antenne à Combani en plus de l’unité territoriale de Mamoudzou. Elle a été inaugurée, ce jeudi matin, par Saïd Ahamada, son directeur général.

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Les quatorze agents de Ladom Mayotte se relayeront dans la nouvelle agence de Combani.

« Mayotte est le territoire où l’action de Ladom s’avère la plus utile », souligne Saïd Ahamada. Ce jeudi, le directeur général de l’Agence de l’outre-mer pour la mobilité (Ladom) a fait le déplacement de métropole pour inaugurer l’ouverture d’une antenne à Combani. Et en effet, depuis janvier 2024, entre 10.000 et 11.000 Mahorais ont été accompagnés par l’agence. Parmi eux, 5.000 jeunes, âgés jusqu’à 28 ans, ont profité du Passeport mobilité études qui offre un billet d’avion aller-retour. « Ces dispositifs sont la seule alternative pour les Mahorais pour aller étudier en métropole », explique le directeur. Les offres d’études supérieures ne sont pas assez nombreuses et développées à Mayotte pour permettre aux néo-bacheliers de rester. Au-delà des études, l’agence accompagne les ultra-marins dans tous les moments de la vie, elle peut financer le déplacement pour une formation par exemple ou encore lors d’obsèques.

Une mission de service public

L’antenne de Combani est née de cette demande importante de Ladom sur le territoire, Installée dans la Maison France Services, elle vient compléter l’unité territoriale de Mamoudzou. En tant que service public, il était important que l’agence ait « un autre point d’ancrage pour éviter de devoir traverser toute l’île pour s’y rendre ». Les démarches pour prétendre aux dispositifs sont dématérialisées mais le public rencontre des difficultés pour s’en saisir, « lié à l’illectronisme ou encore à encore à l’absence de réseau dans certaines zones », explique Saïd Ahamada. Des arguments qui ont également motivé Ladom à s’implanter à Combani. Cette installation répond également « à un principe d’égalité des chances », poursuit l’ancien député.

Parmi les quatorze agents de Ladom à Mayotte, une équipe de sept personnes sera présente à Combani, du lundi au vendredi. L’institution ne compte pas s’arrêter là, après le centre de Grande-Terre, des discussions sont en cours pour s’implanter sur Petite-terre, voire dans le sud et le nord de Grande-Terre. Un accueil téléphonique sera également développé prochainement pour demander un accompagnement.

Cinq nouvelles infirmières vont rejoindre le CHM

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La tête haute, en dansant, elles viennent une à une récupérer leur précieux sésame. Jeudi 12 septembre, dans une des cours du centre hospitalier de Mayotte (CHM), la cérémonie de remises bat son plein. Ça y est, elles sont enfin infirmières, diplômées de l’Institut des études en santé de Mayotte. Les cinq seront jetées dans le grand bain, dès le lendemain pour certaines. Elles sont passées en seconde session, « parce que certaines UE [unité d’enseignement] n’ont pas pu être validées donc elles ont dû passer le concours en décembre. Ce matin, le jury régional, dont je fais partie, les a validées », raconte, non sans fierté, Salime Aynoudine, le directeur par intérim de l’établissement de formation.

L’heure est au soulagement pour Moinaecha, future infirmière pour qui ça n’a pas toujours été simple. « Je suis mère de trois enfants et durant les trois ans [de formation], j’ai aussi eu une grossesse. » Leurs camarades avaient été diplômées en première session, en juillet dernier. Désormais, elles sont 35 sur 36 à être diplômées, la dernière devrait l’être en mars prochain.

Un élève de Majicavo récompensé par la Ligue des Droits de l’Homme

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Alors que les portes de la section Segpa (Section d’enseignement général et professionnel adapté) du collège de Majicavo-Lamir, dans la commune de Koungou, étaient ouvertes aux parents, ce mercredi 11 décembre, une cérémonie de remise de prix a eu lieu dans le cadre du concours d’écriture « Écrits pour la fraternité », organisé chaque année par la Ligue des Droits de l’Homme (LDH). Pour la 32ème édition, qui avait comme thème la citation d’Antoine de Saint-Exupéry, « L’eau n’est pas nécessaire à la vie. Elle est la vie », les collégiens mahorais ont été particulièrement inspirés. En partenariat avec des classes du collège Saint-Michel d’Hérouville, près de Caen (Calvados), la section Segpa de Majicavo a remporté le premier prix national. Le référent de la LDH à Mayotte, Daniel Gros, est venu féliciter la classe ce mercredi et a remis le prix spécialement à Irham Ahamadi, élève en classe de quatrième au moment du concours, pour le poème qu’il a écrit. Un diplôme lui a été remis ainsi que des livres et des objets de papeterie.

Un village de Noël à Bouéni le 20 décembre

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La communauté de communes du Sud organise la deuxième édition de son village de Noël, qui se déroulera à la MJC de Bouéni, du vendredi 20 au dimanche 22 décembre. Une cinquantaine de stands seront présents, proposant des produits artisanaux, de la restauration, des produits agricoles, du textile et des jouets pour tous les âges. De nombreuses animations sont également au programme : ateliers de danse et de chant traditionnels pour enfants, châteaux gonflables, mini concerts, atelier couture et défilé, entre autres.

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Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes