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Orange rétablit la connectivité pour 75 % de la population de Mayotte

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L'opérateur a rétabli la connexion pour 75 % de la population.

L’opérateur Orange annonce ce lundi 30 décembre que 75 % de la population est désormais connectée à leur réseau mobile. Les principales villes concernées sont Pamandzi, Dzaoudzi, Mamoudzou, Koungou, Dembéni, Bandrele, Ouangani, Sada, Tsingoni, Chiconi, Boueni, Chirongui, Kani Keli, Longoni (Koungou).

Orange rappelle que la qualité du service dépend aussi du nombre de téléphones connecté. Les techniciens renforcent encore le réseau mobile, malgré les risques de saturation qui persistent en raison du nombre élevé de connexions.

La gratuité des abonnements est prolongée jusqu’au 15 janvier 2025. Des cartes SIM sont également distribuées avec le soutien de la Croix-Rouge française.

Le collectif Ré-Maa lance une mobilisation citoyenne illimitée

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Amina Djoumoi, porte-parole du collectif Re-MaA (« Résistance Réunion / Mayotte en Action »)

Le collectif Résistance Réunion-Mayotte en Action (Ré-MaA) se mobilise de façon illimitée pour demander des mesures à la hauteur de la situation de Mayotte.

Cette mobilisation «  pacifique et déterminée » a pour but de dire STOP « aux promesses creuses et à l’inaction de l’État et à exiger des mesures concrètes et immédiates pour répondre aux urgences de Mayotte », explique ses membres. « Mayotte traverse l’une des périodes les plus critiques de son histoire. Alors que les discours politiques et les annonces médiatiques s’enchaînent sans véritable impact, les conséquences dévastatrices du cyclone Chido, qui a frappé notre île, aggravent encore la situation ».

Le mouvement vise à « soutenir les victimes du cyclone Chido et à réclamer un plan d’urgence pour répondre aux besoins essentiels des familles, exiger des actions concrètes pour reconstruire les infrastructures détruites et prévenir de nouvelles catastrophes à travers des politiques de développement adaptées aux spécificités de Mayotte et la lutte contre les habitats précaires». Le collectif a choisi cette date alors que le Premier ministre et cinq autres sont sur le territoire ce lundi, « c’est une opportunité cruciale pour rappeler au Gouvernement que Mayotte ne peut plus attendre », affirment les membres.

Une manifestation à Saint-Denis

Ils appellent « les associations, collectifs et acteurs de la société civile soucieux de notre cause à se joindre à nous. Ce rassemblement sera un symbole de notre unité, de notre détermination et de notre volonté de faire entendre la voix de nos compatriotes mahorais. »

Ce lundi, le collectif Ré-Maa a organisé une mobilisation devant la Préfecture de Saint-Denis à partir de 9h pour une durée illimitée.

Cyclone Chido : Allègement des règles d’importation de végétaux

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Suite au cyclone, les règles d'importation des légumes racines ont été allégés.

Pour faire face à la destruction de la production agricole causée par le cyclone Chido survenu le 14 décembre, des mesures exceptionnelles ont été prises par la préfecture de Mayotte. Un arrêté a été publié pour faciliter l’importation des produits végétaux (destinés à l’alimentation humaine, animale, et aux semences).

Les principales mesures adoptées sont :

  • Allègement des contrôles pour les végétaux destinés à l’alimentation humaine et animale, ainsi que pour les semences disposant déjà d’un permis d’importation.
  • Reconduction automatique de six mois des permis d’importation en cours de validité.
  • Importations simplifiées de végétaux et semences en provenance de La Réunion, sans besoin de permis préalable, accompagnées d’un allègement des contrôles.
  • Simplification des importations pour les légumes-racines (manioc, songes, dachine, patates douces, pommes de terre, racines de flèche, carottes), conformément à une liste détaillée.

Ces mesures sont valables pour une durée initiale de deux mois, renouvelable en fonction de l’évolution de la situation. Elles doivent répondre à plusieurs conditions obligatoires :

  • Tous les végétaux doivent être pré-notifiés via la plateforme TRACES-NT et accompagnés d’un certificat phytosanitaire d’origine.
  • Les produits alimentaires transformés (surgelés, conserves) ne sont pas concernés par ces restrictions et les denrées animales nécessitent une inspection spécifique.

Un hommage rendu au gendarme décédé au mont Combani le 20 décembre

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Un hommage a été rendu au gendarme Florian Monnier décedé le 20 décembre.
Moment de recueillement au milieu de cette journée de visite ministérielle, un hommage a été rendu au capitaine Florian Monnier, ce lundi, à 13h, place Zakia-Madi à Mamoudzou. Âgé de cinquante ans, le gendarme était en opération au mont Combani quand il a eu un malaise, le vendredi 20 décembre. Au centre national des opérations de la direction générale de la gendarmerie nationale à Issy-les-Moulineaux (92), il était en mission opérationnelle de rétablissement des réseaux de communication. Malgré la prise en charge par ses collègues et son évacuation vers le centre hospitalier de Mamoudzou, il n’a pas survécu. Une minute de silence et une Marseillaise chantée a capella ont été respectées en son honneur, lors de la cérémonie de ce lundi. Avant de faire le point avec les élus, au cours de l’après-midi, les ministres ont salué les gendarmes, policiers et pompiers mobilisés depuis le 14 décembre.

Reconstruire Mayotte en deux ans, « c’est un défi qui mérite d’être relevé » selon François Bayrou

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Le Premier ministre François Bayrou arrive au stade de Cavani transformé en hôpital de campagne, ce lundi matin. Il est accompagné du maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, le ministre de l’Outre-mer, Manuel Valls, et le directeur de l’Agence régionale de santé de Mayotte, Sergio Albarello.

Seize jours après le passage du cyclone Chido, le Premier ministre François Bayrou entreprend une visite d’une journée sur une Mayotte qui panse encore ses plaies, ce lundi. Il a déjà annoncé qu’un plan « Mayotte Debout » va être mis en œuvre et pourrait en donner les grandes lignes, dès ce soir, lors d’une prise de parole.

En promouvant son « Mayotte Debout » dès ses premières heures sur le territoire mahorais, François Bayrou veut défendre l’idée que l’État est aux côtés des Mahorais. Selon le Premier ministre, le plan serait en adéquation avec les visites réalisées, ce lundi, soit l’approvisionnement en eau (l’usine de dessalement de Petite-Terre), la rentrée scolaire (collège de Kawéni 2) ou les secours et la santé (hôpital de campagne de Cavani). « La responsabilité qui est celle de l’État, c’est 1) de l’urgence, 2) de la préparation de la reconstruction, 3) de la reconstruction et 4) penser Mayotte du futur », déclare-t-il, après avoir visité les tentes de l’hôpital géré par les pompiers et la Sécurité civile où 300 patients sont accueillis chaque jour alors qu’il est calibré pour 100. « Parce que personne ne peut souhaiter de revenir à Mayotte d’avant le cyclone. » Il se donne comme objectif une reconstruction de l’île en « deux ans ». « C’est tellement énorme, tellement grave. Il y a tellement de problèmes à traiter en même temps, la santé, les blessures, mais aussi la société mahoraise qui est très déstabilisée. C’est un défi qui mérite d’être relevé », estime-t-il, avant de faire des annonces, ce soir, lors d’une prise de parole prévue vers 18h30.

Ex-Premiers ministres, Elisabeth Borne et Manuel Valls, l’accompagnent comme son ombre. La première, venue à Mayotte en décembre 2023, doit s’occuper du vaste chantier de reprise de l’école depuis son arrivée à l’Education nationale. Au 13 janvier pour la rentrée administrative, elle est reportée au lundi 20 janvier pour les élèves. Mais la configuration reste encore à déterminer puisque les établissements n’ont pas été touchés de la même manière par le cyclone Chido. Un point a été fait au rectorat de Mayotte en fin de matinée. Trois autres ministres sont également présents. Le Mahorais Thani Mohamed Soilihi, à la Francophonie et aux partenariats internationaux, Valérie Létard, au Logement, et Yannick Neuder, à la Santé, complètent le casting.

Une impression d’être délaissés

Si le gouvernement compte montrer qu’il est mobilisé, sur le terrain, les secours restent encore peu visibles aux yeux de la population. En marge de la visite, élus ou simples citoyens déplorent des populations livrées à elle-même. C’est le cas, par exemple, des professeurs des collèges de Kawéni 2 et du lycée des Lumières. Dans le deuxième, les sinistrés sont là à quelques heures du délai imparti fixé par la mairie de Mamoudzou pour quitter les lieux. Ce sont des enseignants restés à Mayotte pendant cette période de fêtes qui sont venus s’occuper des habitants pour la plupart des bidonvilles de Kawéni. L’un d’eux nous dit n’avoir vu une distribution alimentaire de l’ONG World Central Kitchen, il y a quelques jours seulement. Des questions de sécurité sont posées aussi pour ces établissements endommagés. Selon Valentin Moustar, un professeur d’EPS du collège K1, son établissement a été pillé au cours des derniers jours, alors que les dégâts y étaient minimes jusqu’ alors. Celui-ci a pu alerter Elisabeth Borne sur cette situation en l’interpellant directement. « Elle a répondu que les forces étaient là. C’est quelque chose qu’on a déjà entendu, donc je n’ai pas l’impression d’avoir une réelle réponse », regrette-il.

Cette impression de délaissement revient aussi pour les élus. Elyassir Manroufou, conseiller départemental, n’a toujours pas vu les secours dans son canton de Mamoudzou 2. Avec les services de la Cadema (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou), il participe au déblaiement des déchets dans les villages de M’tsapéré et Cavani, qui continuent de s’accumuler chaque jour, qu’ils soient des ordures ménagères, des gravats ou des déchets végétaux. Rare consolation pour l’élu de Mamoudzou, la présence de l’hôpital de campagne depuis moins d’une semaine au milieu de sa population à Cavani.

« Les rumeurs de milliers de morts ne sont pas fondées »

C’est l’objet de nombreuses spéculations depuis le jour du cyclone. Combien de personnes ont perdu la vie ? Des chiffres fantaisistes ont été rapidement avancés dans les premiers jours comme celui de « 60.000 morts », à la vue des bidonvilles soufflés par le vent ou de l’absence de communication possible. D’après les témoignages sur place, si quelques décès étaient mentionnés, le nombre est plus restreint qu’annoncé, notamment parce que les glissements de terrain qui auraient pu entraîner un bilan beaucoup plus lourd n’ont pas eu lieu.
Ce lundi, sur le terrain de foot de Cavani transformé en hôpital, François Bayrou a confirmé que « les rumeurs de milliers de morts ne sont pas fondées ». Il avance un chiffre plus proche de « plusieurs dizaines » ou « deux centaines ». Il dit « ne pas renoncer à dresser un bilan définitif » de la catastrophe.

De nouveaux renforts d’EDF sont arrivés

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Seize techniciens corses du groupe EDF sont arrivés à Mayotte.

Seize techniciens corses du groupe EDF Systèmes Énergétiques Insulaires sont arrivés le 28 décembre pour soutenir les équipes d’Électricité De Mayotte (EDM). Ces renforts viennent s’ajouter aux 48 agents de la Force d’Intervention Rapide de l’Électricité (FIRE) et aux 10 membres de la Force d’Action Rapide du Nucléaire, spécialisés dans la gestion de crise et la construction de bases de vie.

EDM rappelle qu’il est important de respecter les consignes suivantes :

  • Ne jamais toucher des fils tombés au sol.
  • Ne jamais toucher un objet en contact avec une ligne électrique.
  • Ne jamais intervenir sur les installations du réseau électrique.
  • Respecter les zones de danger balisées.

Signaler toute situation dangereuse au 02 69 62 50 05.

Une distribution de vivres dans toutes les communes ce lundi

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Une distribution de vivres va se dérouler dans toutes les communes de Mayotte ce lundi.

Toutes les communes de Mayotte seront alimentées en eau et nourriture ce lundi. Carburant, recherche des disparus, électricité, les informations à retenir du dernier point de la préfecture daté de ce dimanche à 20 h.

  • Distribution de vivres et d’eau

Des distributions d’urgence d’eau et de vivres effectuées par la terre, la mer et les airs ont eu lieu ce dimanche dans les communes de Vahibé (Mamoudzou), M’tsamboro, Mtsangamouji (dont Mliha), Tsingoni et Acoua. À compter de ce lundi, la préfecture de Mayotte annonce que « ces distributions auront lieu chaque jour dans toutes les communes ». Se rapprocher de sa mairie pour connaître le lieu de la livraison.

  • Recherche des disparus

Le bilan officiel des décès s’élève aujourd’hui à 39 personnes. La mission d’identification des victimes du cyclone poursuit son travail, en lien avec les maires et les associations de Mayotte. Aujourd’hui, les opérations de contact et de secours de ce jour ont permis de relever 265 urgences relatives. Toutes ont été soignées sur place ou évacuation vers un centre de soin.

  • Santé

L’hôpital de campagne de l’ESCRIM est fonctionnel depuis le 24 décembre matin, et peut accueillir des patients. Il est installé sur le stade de Cavani, à Mamoudzou. Les urgences du CHM et de Petite-Terre sont ouvertes et peuvent accueillir du public. Les CMR sont aussi tous ouverts. En cas d’urgence, contactez le SAMU Centre 15 qui vous orientera sur la conduite à tenir.

  • Électricité

Electricité de Mayotte rétablit progressivement le réseau électrique. Les renforts reçus comportent en priorité du matériel destiné à la réparation électrique et les experts capable de la mener. Aujourd’hui, 51,6 % des clients sont rétablis, soit plus de 27 000 foyers.

  • Réseau

Le réseau Orange et SFR ont été très touchés par le cyclone. Aujourd’hui, 63% du réseau Orange est rétabli, sur 43 % du territoire.

  • Carburant

Les stocks de carburant de Mayotte sont élevés. 6 stations-services sont à ce jour ouvertes au grand public de 7h à 17h : Majicavo , Petite-Terre, Dzoumogné, Passamaïnty, Chirongui et Combani. Dans chacune de ces stations, une file est réservée aux véhicules qui participent aux opérations de secours et à la gestion de crise. La station de Kawéni est réservée pour les services de secours (pompiers, police, SMAE…). Les usagers peuvent faire leur plein dans les stations à proximité. Il est important de ne pas faire de file d’attente devant la station de Kawéni, car les véhicules bloquent la route et empêchent la circulation des secours et de l’approvisionnement en eau embouteillée.

  • Supermarchés et distributeurs bancaires

La grande majorité des supermarchés de l’archipel sont ouverts et la liste des distributeurs d’argents liquides.

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Tous les distributeurs bancaires ouverts actuellement.
  • Un numéro vert à disposition des entreprises

Face aux conséquences économiques du passage du cyclone Chido à Mayotte, l’État met en place un premier ensemble de mesures de soutien à destination des entreprises touchées par cette catastrophe naturelle. Les mesures d’accompagnement disponibles sur ce lien : https://www.economie.gouv.fr/actualites/cyclone-chido-mayotte-faq-sur-les-mesures-de- soutien-economique #

Un numéro vert unique est par ailleurs mis en place au 0 805 320 011 par la Chambre de Commerce et d’Industrie France ainsi que par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat France afin de permettre aux chefs d’entreprises de bénéficier d’un accompagnement dédié (aides et mesures existantes, formalités administratives, mise en place d’une cellule d’accompagnement psychologique, etc.).

  • Barges

Le service des barges a été rétabli pour les piétons. La prise en charge de véhicules est toujours réservée aux secours et aux personnels essentiels entre Grande-Terre et Petite[1]Terre. D’ici là, l’accès au boulevard des Crabes est interdit aux véhicules légers pour garder l’axe libre pour tous les moyens de gestion de crise.

– Au départ de Petite-Terre : la première barge est à 6h du matin et la dernière à 18h

– Au départ de Grande-Terre : la première barge est à 6h30 et la dernière à 18h30.

  • Cellule d’urgence médico-psychologique

Une cellule d’urgence médico-psychologique est ouverte et peut être contactée par toutes celles et ceux qui en ressentent le besoin. Elle est joignable au + 33 1 44 49 24 30 de 10h à 22h en français et en shimaoré.

  • Cellule d’information au public (CIP)

Pour répondre aux différentes interrogations de la population, la cellule d’information du public (CIP) reste activée pour répondre aux interrogations de la population, en dehors de toutes urgences. Contactez le 09 70 80 90 40

Un plan « Mayotte Debout » annoncé par le Premier ministre François Bayrou

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Dès sa première visite à Mayotte, à l’usine de dessalement de Petite-Terre, ce lundi matin, le Premier ministre François Bayrou a annoncé un plan « Mayotte Debout », qui touchera les différents abordés domaines durant cette journée. Il s’agit « d’apporter des réponses dès le début »,selon le chef du gouvernement qui fait pour la première fois le déplacement sur l’île aux parfums, depuis le passage du cyclone Chido, le samedi 14 décembre. Un autre plan devrait suivre « d’ici quelques mois ». Son objectif sera de « décider de l’avenir de Mayotte ».

Le premier ministre François Bayrou et cinq autres ministres en visite à Mayotte dimanche et lundi

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François Bayrou a été nommé premier ministre la veille du passage du cyclone Chido à Mayotte.

Le nouveau Premier ministre, François Bayrou, est attendu sur l’île ce dimanche 29 et lundi 30 décembre. Il sera accompagné de plusieurs membres de son gouvernement récemment formé. Manuel Valls, désormais ministre des Outre-mer sera présent, ainsi qu’Élisabeth Borne, dont le dernier séjour à Mayotte remonte à un peu plus d’un an en tant que Première ministre à l’époque, qui vient cette fois en tant que ministre de l’Éducation nationale. Valérie Létard, ministre du Logement, Yannick Neuder, ministre de la Santé viennent également à Mayotte durant ces deux jours. Enfin, le secrétaire d’État chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux, Thani Mohamed Soilihi, sera également présent. 

Cette visite survient une semaine après celle du président de la République Emmanuel Macron, vivement critiqué pour les remarques qu’il a pu faire lors de ses échanges avec les Mahorais qu’il a rencontrés. François Bayrou a également essuyé de vives critiques pour avoir assisté en visioconférence à la cellule de crise consacrée à la situation de Mayotte qui se tenait à Paris le lundi 16 décembre, afin d’être en présentiel au conseil municipal de Pau (Pyrénées-Atlantiques), dont il est maire.

Saïd Omar Oili demande une commission d’enquête sur la gestion du cyclone Chido

Selon le sénateur mahorais, Saïd Omar Oili, le passage du cyclone Chido "a révélé des lacunes dans la préparation et la réponse des autorités, avec une coordination insuffisante et des ressources inadaptées pour faire face à l'urgence".

“Compte tenu des graves manquements observés lors de la gestion de ce cyclone à Mayotte, la création de cette commission d’enquête est indispensable”, n’y va pas par quatre chemins le sénateur mahorais Saïd Omar Oili, ce vendredi 27 décembre, treize jours après le passage du cyclone Chido à Mayotte. Celui-ci sollicite la création de cette instance auprès du président de son groupe au Sénat, le RDPI (Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants). Dans son courrier à François Patriat, il dit vouloir évaluer les dispositifs de prévention et d’alerte avant l’arrivée du cyclone, la coordination des secours et des moyens déployés par l’Etat et les acteurs humanitaires, ainsi que la prise en charge des blessés, des sinistrés et des personnes décédées. Dans son dernier bilan, jeudi soir, la préfecture de Mayotte fait état de 39 décès, mais qu’une mission d’identification des victimes “poursuit son travail, en lien avec les maires et les associations de Mayotte”.

“L’ampleur de la catastrophe a révélé des lacunes dans la préparation et la réponse des autorités, avec une coordination insuffisante et des ressources inadaptées pour faire face à l’urgence. Il est ainsi crucial de faire la lumière sur ces dysfonctionnements et de formuler des recommandations concrètes pour améliorer les dispositifs d’anticipation et de réponses face aux risques climatiques, afin d’éviter que de telles erreurs ne se reproduisent dans un territoire aussi vulnérable”, estime le parlementaire dans son communiqué joint au courrier.

Orange déploie des “safety cases” pour (re) connecter Mayotte

Les communications restent difficiles sur une bonne partie de Mayotte. Pour renforcer les moyens de communication essentiels dans le cadre de la gestion post-cyclone, le groupe Orange a acheminé et déployé en urgence des SafetyCase à Mayotte. Ces solutions télécoms compactes et autonomes garantissent une connectivité en situation de crise, créant ainsi une bulle Wi-Fi dans des zones spécifiques.
Le SafetyCase permet d’établir immédiatement une connexion internet haut débit via satellite, tout en offrant un Wi-Fi sécurisé, il se déploie en trente minutes. “Avec des équipements pré-configurés, une batterie haute performance et une connexion satellite adaptée aux zones isolées, le SafetyCase assure des communications fiables, même en l’absence de réseau ou d’énergie. Ce matériel fonctionne sur réseau électrique, groupe électrogène ou en totale autonomie durant huit à douze heures”, indique l’opérateur. L’hôpital de campagne installé à Cavani bénéficie depuis le 24 décembre de la mise à disposition de cet équipement. Un autre kit est installé à Longoni, au service d’Electricité de Mayotte (EDM). La société de transport maritime MSC (Mediterranean Shipping Company France) basée à Koungou bénéficie également de l’installation du troisième disposif SafetyCase.
Par ailleurs, depuis le 25 décembre, la Croix Rouge, en partenariat avec Orange opère la distribution de 4.000 cartes SIM permettant de passer des appels, envoyer des SMS et accéder à 5Go d’internet mobile. Les équipes techniques restent mobilisées pour le rétablissement du réseau à Mayotte. A ce jour, les zones des villes listées ci-dessous sont partiellement à totalement couvertes en réseau mobile, ce qui représente une couverture pour 70 % de la population. L’opérateur rappelle que la qualité du service dépend du nombre de téléphones connectés compte tenu de l’état du réseau, avec des risques de saturation : Pamandzi , Dzaoudzi, Mamoudzou, Koungou, Dembéni, Bandrélé, Ouangani, Sada, Tsingoni, Chiconi, Bouéni, Chirongui et Kani-Kéli. La carte de l’état des réseaux est régulièrement actualisée sur ce lien : https://mayotte.orange.fr/reseaux/actu

La Mutualité sociale agricole solidaire envers les agriculteurs mahorais

La végétation et les cultures ont été balayées par les vents, comme ici à Kwalé, au sud de Mamoudzou, le dimanche 15 décembre.
Au cours du conseil d’administration de la Caisse centrale de la mutuelle sociale agricole (CCMSA) qui s’est tenu récemment, ses membres ont exprimé “la solidarité du régime agricole envers ses ressortissants de Mayotte ainsi qu’avec l’ensemble des habitants de l’archipel”, durement frappés par les conséquences dramatiques du cyclone Chido. Pour l’heure, les priorités demeurent le secours aux victimes, en lien avec les pouvoirs publics et les instances interministérielles, ainsi que l’identification des besoins des habitants.
La MSA travaille dans le cadre de la coordination inter-organismes de sécurité sociale à un dispositif exceptionnel pour renforcer les moyens d’intervention en faveur des ressortissants mahorais, porté par la MSA d’Armorique, gestionnaire de la protection sociale agricole mahoraise.
La MSA d’Armorique assure la gestion de la population agricole mahoraise, en ce qui concerne la santé, la retraite, les cotisations, la prévention santé, la santé sécurité au travail et l’action sanitaire et sociale, et ce, depuis 2015, date de création de la protection sociale agricole à Mayotte. Elle gère près de 1.357 exploitants agricoles au titre des cotisations, et plus de 2.700 personnes au titre des droits maladie. En 2023, la MSA d’Armorique a ainsi versé 3,5 millions d’euros de prestations maladie.

Le syndicat d’enseignants SNES-FSU critique la gestion post-Chido

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Le syndicat critique la gestion de la communication du rectorat.
Le syndicat national des enseignements du second degré (SNES-FSU) salue dans un communiqué “l’énergie et l’empathie déployées par les agent·es du rectorat pour faire face aux très nombreuses questions et situations, alors même qu’ils sont eux-mêmes touchés, humainement et matériellement par les conséquences du cyclone.” Toutefois, selon ce dernier, “les promesses du Premier ministre sont loin d’être tenues : des collègues, dont certains avec des enfants en bas-âge sont encore dans une situation de détresse absolue, sans eau ni électricité, n’ayant rien vu de l’arrivée de bouteilles d’eau ou de nourriture sur l’île”. Il juge la communication du rectorat calamiteuse : “Quant aux possibilités d’évacuation de collègues dans des situations très précaires, dans la semaine qui a suivi le passage du cyclone, les informations ont varié d’une journée à l’autre, d’un endroit à l’autre, d’un interlocuteur à un autre selon qu’il soit de la préfecture ou de l’Education nationale, entraînant incompréhension, colère et ressentiment.” et critique le fait que la mise en place d’un numéro vert pourrait être considérée comme “LA solution”.

Il demande « des réponses » au ministère

Il demande au ministère que “des réponses soient rapidement apportées aux personnels qu’ils soient présents à Mayotte ou en métropole sur les échéances à venir.” Le syndicat déclare que le recensement des élèves doit rapidement commencer et estime qu’”une rentrée normale le 13 janvier semble complètement illusoire : les collèges et lycées sont dévastés et en grande partie détruits. La reprise des cours doit être concertée avec les représentants des personnels, en prenant en compte à la fois la réalité du terrain (état du bâti scolaire, état psychologique des élèves et des personnels,) et l’importance de l’Ecole pour la jeunesse mahoraise”.

Mayotte placée en vigilance orange fortes pluies et orages

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Forte pluie orage

Mayotte est placée en vigilance orange fortes pluies et orages depuis ce jeudi à 16h28 par Météo-France. “Une activité orageuse intense abordera l’île par l’Est et la traversera jusqu’à 19h”, indique le communiqué de la préfecture de Mayotte. Des averses orageuses sont à prévoir pour le reste de la soirée. 

Plusieurs recommandations de la préfecture

Les services de l’État recommandent de se tenir informé de l’évolution de la situation, de mettre à l’abri les biens qui pourraient être touchés par une montée des eaux et de se préparer à l’évacuation de son domicile. Il ne faut se déplacer qu’en cas de nécessité, avertir des proches de sa trajectoire, ne pas franchir les ravines et rivières qui peuvent être soudainement en crue ou encore tenir les enfants à distance des caniveaux. Il est aussi recommandé de prévoir des moyens d’éclairage de secours et de faire des réserves d’eau potable, ainsi que d’éviter l’utilisation de téléphones fixes et des appareils électriques. Il ne faut pas s’abriter sous les arbres en raison de la possibilité que la foudre les tape et préférer rester dans son véhicule qui assure une bonne protection. Enfin, il est demandé de ranger ou sécuriser les objets qui pourraient s’envoler avec le vent et de signaler tout départ de feu.

Cyclone Chido : l’aide s’organise du côté des organisations non gouvernementales

Une cinquantaine de volontaires de la Croix-Rouge français sont arrivés à Mayotte, le samedi 21 décembre, une semaine après le passage du cyclone Chido.

Le passage du cyclone Chido à Mayotte, le samedi 14 décembre, a entraîné la mobilisation des organisations non gouvernementales (ONG). Les dons qu’elles ont reçu jusqu’alors ont permis l’acheminement de matériel et de volontaires.

Plus de 22 millions d’euros ont été collectés par la Fondation de France pour venir en aide à Mayotte. Pour organiser le soutien qu’elle peut apporter au territoire, elle est en train de constituer un comité « Solidarité Mayotte” qui doit se réunir au moins une fois par semaine afin d’évaluer les besoins de la population. Ce dimanche, des experts bénévoles du comité “Se préparer et répondre aux crises et aux catastrophes” se sont réunis pour valider des premiers soutiens demandés par des associations locales et nationales. La fondation a ainsi décidé de soutenir un collectif de plusieurs associations pour organiser la distribution de kits d’hygiène, de filtres pour décontaminer l’eau ou encore du matériel pour abriter la population précaire.

Les organisations non gouvernementales (ONG) s’organisent pour apporter de l’aide après les dégâts causés par le cyclone Chido.

“Un soutien à Médecins du monde a également été décidé pour répondre, dans un premier temps, aux besoins d’urgence”, précise l’organisme sur son site. L’association Likoli Dago va également être soutenue par la fondation afin de réaliser un diagnostic de l’habitat des bidonvilles à Majicavo-Koropa, dans la commune de Koungou. Viendra ensuite le temps de la reconstruction : l’organisme a ainsi commencé à discuter avec des professionnels et des associations dans le domaine du bâtiment, comme les Compagnons Bâtisseurs, afin d’organiser l’aide à la construction. En attendant, des représentants de l’organisme doivent venir à Mayotte cette semaine pour organiser l’aide avec les associations locales partenaires.

Cinquante volontaires de la Croix-Rouge envoyés

Du côté de la Croix-Rouge française (CRF), l’aide se mobilise également. Sa plate-forme d’intervention régionale de l’océan Indien (Piroi) est à l’œuvre depuis le début de la crise. Cinq de ses experts, notamment logisticiens, avaient été envoyés à Mayotte avant le cyclone afin de pouvoir agir rapidement. Après le passage de la tempête, un premier envoi de matériel incluant des bâches pour abriter 5.000 personnes a été organisé. Depuis, cent tonnes de matériel, comprenant des kits de reconstruction et d’hygiène, des lampes solaires, ou encore des générateurs ont été acheminées en huit envois, via les ponts aériens organisés par les services de l’Etat entre Mayotte, La Réunion et l’Hexagone. Trois unités de traitement d’eau en capacité de fournir 40.000 litres d’eau potable par jour chacune ont également été livrées.

Le samedi 21 décembre, cinquante volontaires de la CRF ont rejoint le sol mahorais pour apporter leurs compétences techniques ou médicales, s’ajoutant au 250 bénévoles et salariés habituellement présents à Mayotte. Les équipes locales arpentent notamment les centres d’hébergement d’urgence et les quartiers informels qui ont subi beaucoup de dégâts. “La CRF a également renforcé ses équipes avec 80 volontaires supplémentaires, incluant des spécialistes de la logistique et de la distribution de biens essentiels”, déclare l’ONG sur son site.

Cyclone Chido : la feuille de route du Département pour éviter une crise généralisée

Alors que le nouveau gouvernement est désormais connu, le Département de Mayotte a écrit une feuille de route pour l'après-Chido.

Le 24 décembre, le conseil départemental de Mayotte a énuméré les multiples urgences pour relever le territoire à différents niveaux, celui de la population, des entreprises et la reconstruction à la suite du passage du cyclone Chido, le samedi 14 décembre.

A la suite de la nomination du nouveau gouvernement, le conseil départemental de Mayotte a détaillé ses « attentes » vis-à-vis de celui-ci et en particulier de Manuel Valls, le nouveau ministre des Outre-mer, qui a promis de se rendre à Mayotte « le plus vite possible ». Pour le président de la collectivité locale, Ben Issa Ousséni, trois crises majeures menacent l’île dans cette période post-cyclonique : « une crise sanitaire ; une crise alimentaire et une crise sécuritaire ».

La première urgence consiste à « protéger et soutenir la population » selon le conseil départemental. Pour cela, il faut mobiliser tous les moyens nécessaires pour répondre en urgence aux besoins vitaux (nourriture, eau, électricité, téléphonie) ; renforcer les équipes médicales et fournir des équipements adaptés pour prévenir une crise sanitaire ; reloger les familles sinistrées, communiquer un plan logistique clair pour la distribution des aides, en précisant le rôle de toutes les forces locales et en prenant en compte les moyens mobilisés par le Département (mobilisation des PMI, CMS et agents départementaux).

Sur le plan administratif et juridique, il s’agit de déclarer l’état de catastrophe naturelle et d’activer les dispositifs de soutien nationaux et européens; couvrir les factures des collectivités locales, identifiées sur Chorus, afin de libérer des fonds pour les opérations d’urgence ; coordonner, avec le Département, l’afflux des aides nationales et internationales et l’acheminement de celles-ci vers Mayotte ; maintenir le couvre-feu aussi longtemps que nécessaire pour assurer la sécurité des biens et des personnes.

L’autre urgence selon le Département est « de relancer et accompagner les acteurs locaux ». Pour la population, il s’agit d’organiser une opération massive de nettoyage de l’île et d’évacuer les déchets non traitables sur l’île vers les pays ou territoires en capacité de les prendre en charge ; de suspendre les échéances des crédits immobiliers pour les propriétaires ayant perdu leurs biens (intervention auprès des établissements bancaires).

Pour les entreprises, il s’agit de mettre en place des dispositifs de sauvegarde des entreprises et des emplois (chômage partiel, suppression ou gel des charges sociales et fiscales) ; de garantir la continuité des soutiens fiscaux existants pour l’économie (CICE, zone franche, etc.), de fournir des dispositifs de trésorerie (prêts d’honneur, avances remboursables) ; d’indemniser les secteurs sinistrés (agriculture, pêche, artisanat) et accompagner leur reconstruction.

Pour les collectivités locales, il s’agit d’accompagner la maîtrise du foncier et d’encadrer la reconstruction pour éviter la réapparition des bidonvilles ; de prendre en charge les pertes financières liées aux marchés publics affectés par la catastrophe ; de mettre en place un plan « urgence retour à l’école » pour garantir une reprise rapide de l’Éducation.

Un plan national de reconstruction

Ensuite, le conseil départemental estime que viendra le temps de la reconstruction durable pour bâtir un territoire plus résilient. Pour la population, il s’agit de soutenir la reconstruction des logements privés et accélérer celle des logements sociaux. Pour les collectivités locales, il s’agit de lancer un plan national de reconstruction, sur trois ans, pour renforcer la résilience de l’île ; de mobiliser des architectes, ingénieurs et grandes entreprises pour repenser les infrastructures ; d’élaborer un nouveau contrat d’engagement État-Région pour planifier les grands projets structurants (port, aéroport, fibre optique, mobilité, énergie), sur cinq ans.

L’objectif est « de sortir de la phase d’urgence pour entrer dans la phase de stabilisation, évoquée par le président de la République, dans sa feuille de route pour Mayotte », explique le Département. « Nous attendons du ministre des Outre-mer qu’il s’empare rapidement du plan d’actions annoncé et qu’il engage une collaboration étroite avec nous pour le construire et le concrétiser ensemble. Il est essentiel d’éviter les erreurs du passé et de transformer notre vision de développement pour Mayotte en une réalité concrète, en mobilisant les moyens nécessaires pour atteindre cet objectif », affirme le conseil départemental.

Manuel Valls, « un Chido 2 pour Mayotte »

Il est loin d’être un grand fan de l’ex-Premier ministre, Manuel Valls. Mansour Kamardine, désormais député honoraire de Mayotte, se fait très critique de l’arrivée de l’ex-socialiste au ministère de l’Outremer et n’hésite pas à le comparer à « un Chido 2 pour Mayotte ». Il y voit une menace pour la suppression du droit du sol qu’il défend depuis des années. « Nous, Français de Mayotte, exigeons le droit à la continuité historique. Nous refusons le remplacement de population (en vingt ans, les Mahorais sont passés de 80% de la population de l’île à seulement 30% des habitants). Nous nous opposons à la poursuite des politiques publiques qui se concentrent sur le traitement de l’échec, par manque de volonté, de la maîtrise nos de frontières », défend l’avocat, qui espère que la loi d’urgence pour Mayotte actuellement en préparation comprendra aussi un volet sur la lutte contre l’immigration clandestine. « Cette loi devra traiter la nécessaire maîtrise de l’immigration car il ne peut y avoir de reconstruction de Mayotte sans traiter le nœud gordien de nos difficultés, origine également de l’effroyable situation humanitaire consécutive au passage du cyclone Chido », estime-t-il.

À Kahani, dix jours après le passage du cyclone Chido, « on aide avec les moyens du bord »

Aïda nettoie la plaie d’une habitante d’un bidonville à Kahani.
Plus d’une semaine après le passage du cyclone Chido, les habitants du quartier informel de Kahani n’ont toujours vu personne. Face à cette détresse, un petit groupe de citoyens s’est formé pour les aider, en soignant notamment leurs blessures.
« On nous a oublié, personne n’est venu nous voir », déplore Assad*, qui habite un quartier informel à Kahani, derrière la caserne de pompiers. Face à cette détresse, Aïda, une habitante de Mangajou, dans la commune de Sada, a décidé de réagir. Avec plusieurs amis, elle a commencé la semaine dernière à se rendre dans les bidonvilles de la zone avec de quoi panser les petites blessures des sinistrés. Avec désinfectants, compresses et bandages, elle est revenue ce lundi dans la commune de Ouangani. « On aide au maximum comme on peut, avec les moyens du bord », explique l’étudiante dans le domaine du social, qui en profite aussi pour distribuer de l’eau en bouteille.
Si en début de matinée, les personnes arrivent timidement à la voiture de la jeune femme, dont le coffre a été transformé en pharmacie de fortune, le bruit que des pansements sont disponibles se répend peu à peu. « Je me suis coupé en réparant ma case », indique un habitant avec une coupure à la jambe. Des blessures comme celle-ci, Aïda les constate depuis une semaine : « Il y a beaucoup de gens qui se blessent en voulant reconstruire leurs maisons, mais aussi des enfants qui se coupent avec les morceaux de tôles qui ont été déplacés par le cyclone ». Sans qualification dans le domaine de la santé, elle a néanmoins voulu apporter cette aide, voyant que plusieurs habitants avaient des plaies non soignées. « Certains ne vont pas au dispensaire parce qu’ils sont occupés à reconstruire, d’autres pensent que leur blessure n’est pas assez importante », analyse celle qui vient tous les deux jours dans le quartier. Elle revoit ainsi un des hommes qu’elle a soigné, et sa plaie, qui va beaucoup mieux. « C’est propre maintenant », se réjouit-elle.
« On montre qu’on est là pour eux »
De nombreux enfants viennent en effet à sa rencontre, avec des doigts ou des pieds à désinfecter. Aïda et les autres volontaires s’occupent des contusions qui ne motivent pas les blessés à se rendre au dispensaire de Kahani. Mais pour les plus plaies plus graves, ils encouragent vivement à consulter un médecin. C’est le réflexe qu’a Julien en voyant le pied d’un homme venu les voir, dont la blessure est visiblement infectée. « Il faut aller au dispensaire, ils reçoivent les patients », insiste le jeune homme, professeur en temps normal.
Les enfants sont de plus en plus nombreux autour de la voiture. « On s’occupe aussi de ceux qui ont de tout petits bobos. Même s’ils n’ont pas vraiment besoin de nos soins, on montre qu’on est là pour eux, et ils peuvent faire passer le mot à ceux qui sont vraiment blessés », fait remarquer le professeur. Un geste apprécié par Kamaria, qui habite une case en tôle dans le quartier informel. « Personne d’autre n’est venu nous voir pour savoir si on allait bien », regrette celle à qui le petit groupe est venu donner de l’eau potable. Si les habitants arrivent à trouver de l’eau grâce une rampe à proximité, lorsqu’elle est ouverte, c’est surtout la nourriture qui fait défaut. « En ce moment, chaque voisin qui cuisine partage un peu avec les autres, mais c’est compliqué », raconte la jeune femme, qui n’a pas eu vent des distributions de denrées effectuées dans le village.

Les centres d’hébergement d’urgence de Mamoudzou fermés à partir du 31 décembre

Au 31 décembre, la mairie de Mamoudzou souhaite fermer ses centres d'hébergement d'urgence, comme ici au lycée de Lumières, à Kawéni.
Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, a tenu une conférence de presse, ce lundi 23 décembre. Plus d’une semaine après le cyclone Chido, il annonce que les établissements scolaires n’accueilleront plus de sinistrés au 31 décembre.
« Maintenant, il faut gérer l’après-crise », estime dorénavant Ambdilwahedou Soumaïla, à la mairie de Mamoudzou, plus une semaine après le passage du cyclone Chido, lors d’une conférence de presse, ce lundi. Le maire du chef-lieu de Mayotte a d’abord défendu les moyens mis en place par la municipalité pour protéger les habitants. « Jusqu’à 19h, la veille du cyclone (N.D.L.R. le vendredi 13 décembre), 3.500 personnes avaient rejoint les centres d’hébergement sur les 10.000 places. » Tous les habitants avaient connaissance de l’ouverture de ces centres selon lui. « L’information a été diffusée dans les mosquées et les hauts-parleurs. »
« 43 % des écoles très endommagées »
Depuis le cyclone, la Ville a laissé les centres d’hébergement d’urgence ouverts, ils sont au nombre de vingt dans la commune. Des collations sont distribuées à la population (50,000) et 30.000 bouteilles d’eau depuis le samedi 14 décembre. Les distributions d’eau et de nourriture dans l’espace public ont aussi débuté avec sept lieux sont référencés. Mais le 31 décembre, la population va devoir quitter ces centres qui sont installés dans des établissements scolaires. « Ils seront mis à disposition des services techniques. » Le but est ensuite d’amorcer les travaux pour permettre une réouverture des écoles. « 43 % des écoles sont très endommagées et 41 % le sont moyennement », a-t-il annoncé.

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La mairie de Mamoudzou a organisé une conférence de presse, ce lundi après-midi. De gauche à droite, Nourainya Loutoufi, adjointe au maire de Mamoudzou en charge de l’état-civil, Dhinouraine Mcolo Mainty, premier adjoint, Ambdilwahedou Soumaïla, maire de Mamoudzou, et Philippe Ramon, directeur général des services de la municipalité.
Actuellement, les bâtiments connaissent aussi d’autres dégâts causés par les « voyous », selon le premier magistrat. La nuit, ils viennent piller les salles à la recherche de matériel informatique notamment. Des vols facilités par « l’absence d’éclairage public » dans les villages reculés comme à Vahibé. Alors que 12.500 personnes sont hébergées dans les centres, la question de savoir où iront ces gens se pose. « Il y aura de la place à l’hôpital de campagne installé à Cavani et des tentes vont arriver par conteneurs », déclare-t-il.
Une motion contre les bidonvilles
Alors que beaucoup de cases en tôles ont refait leur apparition dans les villages, le conseil municipal de Mamoudzou s’est réuni ce dimanche et a adopté une motion pour interdire la construction des bidonvilles. « Il serait irresponsable de laisser des bidonvilles se construire à nouveau. Nous ne pouvons pas faire la même erreur, reconstruire signifie continuer à tuer des gens », affirme le maire, expliquant que presque tous les morts recensés à l’heure actuelle habitaient dans les quartiers informels et alors que « le dérèglement climatique ne fait que commencer », la méthode doit changer selon lui. La construction de bidonville sera donc un délit. Les élus demandent donc au gouvernement que des « mesures soient prises » pour que cette interdiction soit mise en place.
Actuellement, cent volontaires se sont mobilisés pour aider. Un nombre encore insuffisant pour une municipalité qui n’a pas récupéré tous ses agents. Face au choc de l’événement, une cellule psychologique est ouverte au centre hospitalier de Mayotte (CHM), elle est ouverte à tous.
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Manuel Valls rentre au gouvernement, Thani Mohamed Soilihi y reste

L'ex-Premier ministre Manuel Valls a hérité du portefeuille de l'Outremer dans le gouvernement de François Bayrou.

La composition du premier gouvernement dirigé par François Bayrou a été donnée, ce lundi soir. Alors qu’il faut gérer l’après-Chido à Mayotte, l’ex-Premier ministre Manuel Valls est le nouvel homme en charge de l’Outremer.

Élisabeth Borne, Manuel Valls, Gérald Darmanin, il y a comme un air de déjà-vu quand on regarde les nominations respectives à l’Education nationale, l’Outremer et la Justice. À défaut de l’ouverture voulue, le gouvernement annoncé ce lundi soir mise sur l’expérience puisqu’on y retrouve deux ex-Premiers ministres. Ils seront particulièrement attendus dans la gestion post-cyclone Chido, qui a ravagé Mayotte, le samedi 14 décembre. Ils ont l’avantage de connaître le territoire pour y avoir fait chacun des déplacements. La première était sur le territoire, il y a un an, au plus fort de la crise de l’eau, tandis que l’autre était venu, par exemple, en juin 2015 pour la première pierre de l’hôpital de Petite-Terre. À l’époque, il avait redit son opposition à la modification du droit du sol (qui a connu une modification finalement en 2018 avec l’amendement de Thani Mohamed Soilihi dans la loi Asile et Immigration). Ex-figure de la gauche, François Rebsamen quitte la présidence de la métropole dijonnaise pour le ministère de l’Aménagement du territoire, lui qui a été ministre du Travail de 2014 à 2015.
 
Thani toujours là
L’équipe n’a pas été complètement bouleversée non plus. Premier Mahorais à rentrer au gouvernement, Thani Mohamed Soilihi est aussi le premier natif de l’île aux parfums à survivre à un remaniement. Passant de secrétaire d’Etat à ministre délégué, il conserve le portefeuille de la Francophonie et des partenariats internationaux, toujours rattaché au ministère des Affaires étrangères de Jean-Noël Barrot. Issus tous les trois du parti Les Républicains, Bruno Retailleau, Sébastien Lecornu et Rachida Dati conservent l’Intérieur, les Armées et la Culture. Le premier a du renfort puisque François-Noël Buffet, qui quitte l’Outremer, lui est désormais rattaché.
Parmi les petits nouveaux, le cardiologue de formation Yannick Neuder s’occupera de la Santé, l’ex-directeur de la Caisse des dépôts et des consignations, Eric Lombard, de l’Economie et des Finances, tandis que Marie Barsacq arrive au ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative.’ex-PreoU

« Nous sommes au tout début de la phase de stabilisation »

Un point-presse a été organisé, ce lundi, dans les locaux de la préfecture de Mayotte, à Mamoudzou.

La préfecture de Mayotte, les services de l’Etat, Électricité de Mayotte et la Société mahoraise des eaux (SMAE) ont fait un point, ce lundi soir, sur le retour de l’eau, de l’électricité, la rentrée, huit jours après le passage du cyclone Chido. Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, a démenti l’existence de charniers (voir encadré).

23.000m3 par jour
Il ne reste que quatre villages qui ne sont pas alimentés en eau, ce lundi. Il s’agit d’Acoua, Dapani, Choungui et Hamjago. « C’est dû à des problèmes techniques et électriques », confirme Françoise Fournial, la directrice de la Société mahoraise des eaux (SMAE), lors d’un point-presse organisé dans les locaux à Mamoudzou de la préfecture de Mayotte, ce lundi. La filiale de Vinci produit actuellement 23.000m3 par jour contre 40.000m3 en temps normal. Ce qui nécessite de limiter la distribution d’eau, de 10h à 18h, deux jours sur trois.
20.000 foyers alimentés
Du côté de l’électricité, il y a aussi du progrès. 20.000 foyers sont ainsi alimentés, soit 37% des abonnés, indique Raphaël Ruat, le directeur d’Electricité de Mayotte (EDM). L’équipe locale a pu compter sur le renforts de 16 collègues Enedis de La Réunion. Ils seront relayés dès ce mardi par 45 personnes venues de métropole, qui seront installées sur une base vie à Longoni.
Base vie à l’hôpital
À l’hôpital aussi, une base vie va être installée pour des soignants qui ont perdu leur domicile et continuent de travailler. Sergio Albarello, directeur de l’Agence régionale de la santé (ARS) de Mayotte, précise que des renforts nationaux sont arrivés et que le centre hospitalier de Mayotte (CHM) va bénéficier du soutien de l’hôpital de campagne de Cavani dès ce mardi. Sur les risques épidémiques, les indicateurs ne montrent pas de choses alarmantes pour le moment.
100.000 litres par jour
Concernant la distribution de nourriture et d’eau, « le stock est suffisant », selon Gilles Cantal. Deux portes-conteneurs sont arrivés coup sur coup, dimanche et ce lundi. L’ex-préfet de l’eau évalue à 100.000 litres par jour la quantité d’eau distribuée.
La question des dons doit être abordée lors de la cellule interministérielle, confirme François-Xavier Bieuville, étant donné que l’aide viendra en premier lieu de la zone. « Tout ce qui peut permette d’avoir des ressources supplémentaires est la bienvenue », ajoute le préfet de Mayotte, qui a estimé que « nous sommes au tout début de la phase de stabilisation ».
Interrogé sur des municipalités où des distributions ont d’abord profité aux agents, il a promis de faire le point avec les maires, ce mardi, rappelant « qu’une vie est une vie » et « l’eau et la nourriture ne sont pas conditionnées ».
12.000 à 15.000 hébergés
Selon le préfet, il y aurait « 12.000 à 15.000 personnes hébergées ». Étant donné que ces hébergements d’urgence sont le plus souvent des établissements scolaires et vu les dégâts sur une partie d’entre eux, François-Xavier Bieuville a demandé au rectorat de lui « soumettre des solutions » en matière de rentrée scolaire.
Zones-tampon
La question des déchets a aussi été abordée. Quatre types de déchets nécessitent un traitement différent. Les ordures ménagères représentent le plus gros défi. Alors que le Sidevam (syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte) aurait bien aimé une intervention de l’armée, la collecte se fait pour l’instant au niveau local. Pour la faciliter, les communes sont invitées à créer des zones-tampon. Pour le bois, le préfet estime « qu’il convient de stocker » pour pouvoir l’utiliser ensuite comme énergie. Il a aussi demandé à la Dealm (direction de l’équipement, de l’aménagement, du logement et de la mer) de voir comment traiter les déchets lourds. Ceux en lien avec le milieu médical sont davantage du ressort de l’ARS et des hôpitaux.
Les charniers, « une fausse information »
 poLe nombre de décès reste officiellement à 35, ce lundi. Évidemment, le préfet reconnaît que ce bilan ne prend pas en compte ceux qui peuvent avoir trouvé la mort dans les quartiers jusqu’alors inaccessibles et où la tradition musulmane consiste à enterrer rapidement ses défunts. Toutefois, le préfet indique « qu’il y a très peu de sépultures » et que les charniers sont « une fausse information », les vols en drone n’ayant rien révélé.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes