L’Apec, (Association pour l’emploi des cadres), réaffirme sa présence sur l’ensemble des territoires ultramarins et propose désormais ses services de conseils aux jeunes diplômés et cadres mahorais. L’Apec se mobilise également pour que les TPE-PME de l’île, confrontées à de très fortes difficultés de recrutements, trouvent les compétences dont elles ont besoin pour se développer.
Durant deux jours, les équipes de l’Apec sont allés à la rencontre des différents acteurs de l’écosystème local. Au cours de cette visite, l’Apec a échangé avec Pôle Emploi, le Medef, la Cci et la FMBTP (Fédération mahoraise du bâtiment et travaux publics) afin de mieux comprendre leurs enjeux et leurs besoins en recrutements de cadres. « Nous réaffirmons notre volonté de favoriser la recherche d’emploi, la mobilité professionnelle et la formation des jeunes diplômé.es et cadres mahorais et d’aider les entreprises de l’île à recruter les compétences qu’elles recherchent. Cette visite à Mayotte est une occasion unique de mieux comprendre les enjeux locaux pour mieux y répondre », note Laetitia Niaudeau, directrice générale adjointe de l’Apec.
L’Apec Réunion Mayotte renforce ses équipes. Afin de répondre aux enjeux de l’emploi cadre du territoire, les équipes de l’Apec se renforcent. Azim AKBARALY, consultant en développement professionnel, et Lauriane TARLEY, conseillère clients, rejoignent les équipes d’Indira CAMALON, afin d’accompagner au mieux les jeunes diplômé.es et cadres, y compris les publics les plus éloignés de l’emploi, et les entreprises de La Réunion et de Mayotte.
Après de nombreuses alertes d’habitants sur le développement d’un réseau impliquant des prostituées malgaches, la gendarmerie de Mayotte a lancé un vaste coup de filet ces derniers mois. « Les premières investigations confirmaient que les voyages de ces jeunes femmes vers Mayotte étaient financés par une femme qui les hébergeaient à leur arrivée, moyennant remboursement du voyage et paiement d’un loyer, tout en les encourageant à se prostituer pour y parvenir », annoncent les militaires sur leur page Facebook. Il y a deux mois, la tenancière était interpellée en compagnie de sept jeunes femmes malgaches dont cinq en situation irrégulière.
Quatre gérants d’établissements du sud du département, à Chirongui et Bandrélé, liés à ce trafic ont été aussi identifiés. Ils ont été interpellés, dans la nuit de samedi à dimanche, « au terme d’investigations minutieuses effectuées dans le cadre d’une seconde enquête préliminaire, grâce à 66 militaires de la section de recherches, de la compagnie de Koungou et des escadrons déplacés, appuyés par l’équipe cynophile ». Ils sont actuellement en garde à vue et entendus par les gendarmes.
Ce dimanche midi, des bandes de jeunes ont barré la route nationale à Tsoundzou 1, au niveau du stade en travaux. Les forces de l’ordre sont arrivées rapidement. Police municipale, police nationale, puis des CRS ont été dépêchés sur place. Sous l’avalanche de pierres, ils ont rapidement repoussé les agresseurs vers l’intérieur des terres, le long de la vallée de la Kwalé. Des dizaines de grenades lacrymogènes ou de désencerclement ont été tirées. Le stationnement des forces de l’ordre au carrefour du stade a permis la réouverture de la route en début d’après-midi.
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer, avait promis une grande opération aux Mahorais. Ici en août 2022, à Dzaoudzi, aux côtés de Jean-François Carenco, ministre délégué aux Outre-mer, et Estelle Youssouffa, députée de la première circonscription de Mayotte.
Flash Infos : Qu’attendez-vous de cette opération ?
Safina Soula : Alors personnellement, j’attends beaucoup de choses. Je suis peut-être naïve, inquiète aussi, mais j’ai besoin de cette opération pour qu’on voit appliquer nos revendications de 2018. L’État s’est décidé à y aller, on ne peut plus et on ne doit plus faire machine arrière. On attend concrètement que la population [présente à Mayotte de manière irrégulière] soit renvoyée chez elle. Il y a une surpopulation qui est évidente. Anjouan est une île à côté, où il y a une situation de pauvreté. Mais on doit sauver celle qui est ici. Si on continue dans cette voie, à les laisser s’installer ici, on va créer d’autres conflits dans le futur. Avec 80% de naissances d’enfants qui ne sont pas Français, Mayotte dans quinze ou vingt ans sera une île comorienne.
F.I. : Comment voyez-vous Mayotte dans trois mois ? Et que pensez des chiffres annoncés (1.000 cases démolies et 10.000 expulsés en deux mois) ?
S.S. : Aucune idée. Ce n’est rien du tout 1.000 cases. J’aurais préféré un plan global, raser toutes les cases en tôle existantes. Ça, au moins, on comprendrait. Raser une petite moitié juste pour nous amadouiller un peu, ça ne servira à rien. Il faut se donner des objectifs réalisables, la France peut le faire. Il faut que la réponse soit à la hauteur de la population française de Mayotte. Sur l’idée initiale de 20.000 expulsions, je pense qu’ils auraient pu maintenir cette fermeté.
F.I. : Vous savez qu’au cours de précédentes opérations de décasage, des bandes s’en sont pris aux Mahorais. Est-ce que ça ne vous inquiète pas ?
S.S. : Je ne crains pas cette opération. Je l’ai voulue, je l’ai demandée, je la soutiendrai jusqu’au bout. Des débordements, il y en aura. Des menaces, il y en a et il y en aura toujours. Ça montre de quel côté est la violence. Pour la France, il faut qu’elle montre qu’elle est là. On parle du Raid, de 1.000 gendarmes et policiers. Il ne faut pas oublier que la France est une puissance mondiale. Si cette opération foire, ça sera la honte pour elle, on va dire qu’elle n’est même pas capable de sauver l’une de ses terres.
F.I. : Pour en venir aux flux migratoires, Madagascar et les Comores font partie des pays les plus pauvres du monde. Peu importe les opérations, est-ce que ces flux vont tout simplement continuer à exister ?
S.S. : Non, je ne pense pas. C’est vrai que Mayotte attire, c’est la France et même l’Europe. Il faut aider ces territoires à se développer. Dans le cas des Comores, il faut que la France soit plus ferme, en leur disant qu’elles sont responsables de leur population. Il faut des sanctions à l’égard des autorités comoriennes. Elles ne peuvent pas continuer à s’assoir sur l’argent français (N.D.L.R. la France verse 150 millions d’euros sur trois ans dans le cadre du dernier accord de coopération régionale) et pousser sa population à l’exil. Il faudra que les Comores construisent des écoles, qu’elles soignent sa propre population.
F.I. : Concernant les Comores justement, est-ce qu’il n’y a pas une éternelle posture avec Mayotte (lire par ailleurs) ?
S.S. : Diplomatiquement, ils sont en train de chasser l’ambassade de France. Pourquoi ? Parce que la France maintient une opération chez elle ? Le problème est que la France se rabaisse par rapport aux Comores, ça a souvent été comme ça. On n’est pas d’accord, il est temps que les autorités comoriennes récupèrent ses compatriotes. Il faut les aider à s’installer là-bas et que les instances internationales mettent le pouvoir comorien face à responsabilités. C’est trop facile d’accuser les Mahorais de tous les maux, alors qu’on inverse les rôles. Ce sont nous les victimes. Je rappelle qu’on ne va plus dans nos champs parce qu’on a peur.
S.S. : La France a les moyens de fermer sa frontière, elle n’est pas si grande que ça. Sur la marine nationale, dans l’océan Indien, elle est aujourd’hui basée à La Réunion. Il faut nous doter des mêmes moyens. Si on a déjà des gros bateaux, on pourra dissuader les arrivants. Ce ne sont pas des petits kwassas qui vont emmerder le monde. Il faut également qu’on sanctionne financièrement ceux qui sont complices de cette immigration. On doit aussi être présent aux Comores pour qu’on soit sûr que les personnes soient bien renvoyées.
F.I. : Dans l’immigration illégale, il y a aussi des Mahorais qui en profitent. Quel est votre avis là-dessus ?
S.S. : Vous parlez des marchands de sommeil. Nous, on demande des sanctions contre ces gens-là. On a fait des propositions à la préfecture de Mayotte. Il faut responsabiliser ceux qui donnent des faux papiers. Il faut aussi impliquer les mairies, qu’elles confirment les attestations d’hébergement qui sont présentées à la préfecture de Mayotte.
F.I. : Est-ce que vous comprenez que votre volonté d’expulser les immigrés ne soit pas toujours comprise ?
S.S. : On demande qu’il y ait une immigration contrôlée, choisie. On ne doit pas nous traiter de raciste, de xénophobe ou d’extrême-droite. Je suis désolé, par moments, on doit tenir des discours réalistes, on n’est pas dans un film. Mayotte est dans une situation compliquée. Pour nous, cette opération est nécessaire pour son développement économique. L’île a besoin d’une élite, des hôpitaux, des universités pour le futur de nos enfants. Je rappelle que ce ne sont pas les Mahorais qui attaquent la population, ce ne sont pas les Mahorais qui attaquent les écoles. On veut nous diaboliser en disant qu’on n’aime pas notre frère comorien, mais est-ce qu’il nous aime lui ?
F.I. : Justement, on a l’impression que ce développement se met en marche, mais qu’il y a deux sociétés qui cohabitent et le vivent différemment.
S.S. : Effectivement, il y a deux communautés qui n’arrivent pas à s’entendre. L’État peut mettre tous les moyens qu’il veut, tant que la population comorienne arrivera ici, on ne pourra rien faire. On le voit dans nos écoles. Beaucoup d’enfants scolarisés ne sont pas Français, l’hôpital est devenu un hôpital pour soigner les Comoriens. Les Mahorais ne vont plus dans les dispensaires. Pareil pour nos enfants qu’on doit envoyer à La Réunion ou en métropole.
F.I. : On a cette impression que les Comoriens nés ici se retrouvent dans une impasse administrative. Qu’est-ce que vous préconisez ?
S.S. : Aujourd’hui, on donne des papiers où il est écrit République française de Mayotte. C’est ce que j’appelle des « demi-papiers ». Il faut qu’on donne des vrais à celui qui peut étudier ailleurs, qu’il ait sa chance dans un autre département français, qu’il puisse suivre une vraie formation. A La Réunion, il y a beaucoup de d’offres dans les métiers du bâtiment, pareil en métropole. On peut envoyer ces gamins-là, qu’ils ne soient pas bloqués ici.
F.I. : Vous avez sans doute entendu les critiques émanant de la communauté comorienne ?
S.S. : L’opinion comorienne, c’est une opinion truquée, de bandits, basée sur de l’argent et de la manipulation. Ils se contentent de demander à la France de les héberger, alors qu’à Mayotte, on n’a pas les structures d’accueil suffisantes. Il faut remettre dans son contexte, ils sont arrivés et se sont accaparé les terrains d’autrui. Il faut qu’on récupère notre foncier, nos champs. Aujourd’hui, on veut récupérer notre dû.
F.I. : Les associations d’aide aux droits des étrangers sont critiquées de manière virulente à Mayotte. Qu’est-ce que vous leur reprochez ?
S.S. : Je trouve qu’elles sont hypocrites. Elles ne veulent pas que la situation change, c’est ce qu’il les fait vivre. Elles ont besoin que le système perdure. Parmi la population mahoraise, on a des pauvres aussi. Pourquoi on ne s’occupe pas d’eux ? Je ne crois pas dans le bien-fondé de ces associations.
F.I. : Est-ce qu’elles ne sont pas contre cette opération parce qu’elles pensent qu’elle ne va pas régler le problème ? Que si on détruit les bidonvilles ici, il y en aura d’autres ailleurs.
S.S. : On a besoin de notre territoire. Nous, on est ici toute notre vie. Ils ne sont que de passage. Ils peuvent difficilement nous dire ce que l’on doit faire. Pour moi, il faut au contraire que l’État demande des comptes à ces associations-là sur ce qu’elles font.
Jeudi 27 avril, à partir de 9h, rassemblement des collectifs locaux au terrain de foot de Chirongui pour soutenir l’opération Wuambushu.
Gérald Darmanin veut s’attaquer à l’islamisme radical
Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, est sorti du silence au sujet de l’opération, dans les colonnes du Figaro, ce vendredi. Outre des éléments de contexte pour expliquer l’origine de cette opération, il a rappelé quels effectifs ont été envoyés à Mayotte : « Quatre escadrons de gendarmes mobiles, des policiers de la CRS8, spécialistes de la lutte contre les violences urbaines, au total 510 membres des forces de l’ordre ». Ce n’est pas tout, il affirme dans les colonnes du quotidien classé à droite que « les notes de renseignements évoquent la volonté d’expansion de l’islamisme radical, notamment à Mayotte, une terre d’islam modéré ». Au sujet des décasages, il promet que « les Mahorais ne sauraient être délaissés : ils ne sont pas des « sous-Français ». Ces « bangas » (sic) servent aussi de refuges aux bandes criminelles, parallèlement au recel d’objets volés et à tous les trafics, d’armes, de drogue. Nous allons détruire l’écosystème de ces bandes criminelles, qui utilisent les migrants, et mettre fin aux complicités qui existent au sein même du territoire mahorais ». Il fait ainsi référence aux fausses déclarations de paternités et « aux faux documents en tout genre ».
Des menaces sur les réseaux sociaux
A quelques jours de l’opération, des menaces contre la population mahoraise ont circulé sur les réseaux sociaux. C’est le cas par exemple avec le post d’un jeune Anjouanais qui a été abondamment relayé. « Si vous voulez vous battre contre nous, vous pouvez venir. S’il n’y avait pas la police qui vous protège avec vos bouches de chien, on viendrait vous tuer », éructe-il à l’écran, à grand renfort d’insultes. La police mahoraise indique qu’une enquête judiciaire a été confiée au groupe d’investigations spécialisées (GIS) de la police judiciaire de Mayotte. Le détenteur du compte incriminé a été interpellé et placé en garde à vue, le mardi 18 avril. Un autre jeune homme a été également placé en garde à vue, le lendemain, après s’être rendu au commissariat. « Entendus, ils reconnaissaient l’intégralité des faits : la propriété du compte pour le premier et les propos incitant à la violence pour le second », rapporte la police. Ils ont été jugés en comparution immédiate, ce vendredi. L’auteur des propos a été condamné à 280 heures de travaux d’intérêt général. Le Parquet, qui demandait six mois de prison ferme, a fait appel de la décision.
Les trois médaillés d’or de 2019, dont le judoka Rudolphe Méchin, défendront à nouveau Mayotte.
Du 25 août au 3 septembre prochain, se tiendra la onzième édition des Jeux des Îles de l’Océan Indien, à Madagascar. La rédaction se mobilise en préparation de l’événement en vous proposant régulièrement des articles sur le sujet. Et l’enjeu est de taille, Mayotte sera représentée dans 19 disciplines, un record ! Fahdédine Madi Ali, le directeur du Comité régional olympique et sportif (Cros) de Mayotte, est optimiste quant à nos chances de médailles.
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L’ex-lanceur de javelot, Fahdédine Madi Ali, est le directeur du Comité régional olympique et sportif (Cros) de Mayotte depuis 2022.
Au tennis de table, Kilomo Vitta remet son titre en jeu lui aussi.
Flash Infos : Dans quelles disciplines défendrons-nous nos couleurs à Madagascar, et comment celles-ci ont été choisies ?
Fahdédine Madi Ali : Aujourd’hui, nous comptons faire concourir Mayotte dans 19 disciplines (voir encadré) – ce qui représente environ 465 athlètes. Cela dit, nous avons fixé des conditions de participation : au-delà d’exister sur le territoire, nous avons demandé à chaque discipline de présenter un programme de préparation incluant au moins une compétition à l’échelle de l’océan Indien, pour se confronter à d’autres équipes. L’idée n’est pas d’envoyer des touristes à Madagascar. Nous n’exigeons pas non plus que tout le monde ramène une médaille d’or, mais que chacun soit en condition de représenter dignement les couleurs de Mayotte ! Notez que nous incluons dans ces 19 disciplines le volley-ball et le beach-volley, qui ont communiqué sur le fait qu’ils n’enverraient pas d’équipes, mais qui pour l’heure ne nous ont pas adressé de courrier officiel en ce sens.
F.I. : Comment le Cros prépare-t-il ces Jeux ?
F.M.A. : L’île organisatrice – en l’occurrence Madagascar – met en place un Coji (Comité d’organisation des Jeux des Îles) qui supervise tout : règlements techniques et généraux, préparation de l’événement, etc. Notre rôle est de relayer les informations du Coji à l’échelle du territoire. Au niveau de Mayotte, nous avons mis en place un comité de pilotage composé de l’ensemble des présidents de ligues des disciplines qui figurent aux Jeux. A partir de là, chacun a pu décider de se présenter ou non : en fonction du niveau sportif, de la structuration de la discipline à l’échelle du territoire, ou des moyens. Je prends l’exemple de la voile, qui s’est vite retirée, ayant conscience de ne pas être suffisamment préparée.
F.I. : Quelles sont les ambitions de résultats pour cette édition malgache ?
F.M.A. : Je ne vais pas m’avancer sur le nombre de médailles, mais l’objectif est de toujours faire mieux qu’aux Jeux précédents. Le classement se fait au nombre de médailles d’or, et en 2019 nous en avons décroché trois. Nos champions de la dernière édition seront là pour défendre leur titre : Rudolphe Méchin en judo, Kilomo Vitta en tennis de table et Ali Soultoini au lancer de javelot. A ceux-là, s’ajoutent des jeunes qui arrivent en force et qui, pour certains, ont fait leurs preuves au niveau national. On compte sur eux pour faire monter le nombre de médailles. En athlétisme, on a de très bons éléments qui peuvent prétendre à plusieurs médailles. Au niveau du basket, c’est également très prometteur… Et puis nous concourrons dans de nouvelles disciplines : l’haltérophilie, par exemple, s’est structurée avec la création d’une ligue mahoraise, et sera représentée aux Jeux. Dans l’ensemble, nous sommes très optimistes !
F.M.A. : Pendant les Jeux de Madagascar ! C’est à ce moment-là que se tiendra le vote
La liste des 19 disciplines où Mayotte pourrait concourir
Selon le Cros (Comité régional olympique et sportif) de Mayotte, la délégation mahoraise devrait concourir dans les disciplines suivantes à Madagascar :
Athlétisme
Badminton (première participation)
Basketball 3×3 (première participation)
Basketball 5×5
Beach soccer (première participation)
Beach-volley (première participation)
Cyclisme
Football
Haltérophilie (première participation)
Handball
Judo
Karaté (première participation)
Kick-boxing (première participation)
Pétanque (première participation)
Rugby à 7
Taekwondo (première participation)
Tennis
Tennis de table
Volley-ball
Wikipédia attribue déjà les Jeux des Îles 2027 à Mayotte
Sur la page Wikipédia consacrée aux Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), surprise ! La liste des différentes éditions qui y est dressée attribue d’ores et déjà la douzième (2027) à Mayotte ! Pour rappel, Wikipédia est une encyclopédie participative ; elle se nourrit des contributions des internautes. Visiblement, l’un d’eux – visionnaire ou petit blagueur – n’a pas patienté jusqu’à la délibération finale du conseil international des Jeux pour nous décerner la tant attendue organisation des JIOI 2027.
Gaëlle Lefer Sauvage et Cendrine Mercier, toutes deux enseignantes-chercheuses respectivement au Centre universitaire de formation et de recherches de Mayotte et au Centre de recherche en éducation de Nantes, sont membres de l’équipe de l’étude sur l’insertion professionnelle et de la construction vocationnelle des jeunes en situation de handicap.
Des chercheurs du centre universitaire de formation et de recherches (CUFR) de Mayotte ont initié le projet MayMobPro (Mayotte mobilité professionnelle) dans l’objectif de traiter le sujet de l’insertion professionnelle et de la construction vocationnelle des jeunes en situation de handicap en lycée professionnel. Lancé en 2020, ce projet d’étude, qui a pour but d’aboutir à des pistes de réflexion, arrive à son terme.
Pendant deux ans, les élèves du dispositif Ulis ont réalisé un film sur leur parcours de formation et leurs stages.
Selon des études, le choix de carrière et la construction de l’identité professionnelle sont des mécanismes longs, plus prononcés pour les jeunes en situation de handicap. Le projet MayMobPro a vu le jour dans le but d’étudier le comportement de ces jeunes et de comprendre leur projection dans le monde professionnel. Afin de mener ce projet, financé par la Fondation internationale de la recherche appliquée sur le handicap (FIRAH), les adolescents du dispositif Ulis (Unité localisée d’inclusion scolaire) en lycée professionnel ont été suivi lors de leurs stages, de leurs ateliers et de leur formation professionnelle. « On regarde comment ils se construisent », explique Gaëlle Lefer Sauvage, enseignante-chercheuse au CUFR, à l’origine de cette étude.
Une valorisation du travail
La méthode de recherche est particulière, « car nous sommes en même temps sur une méthode expérimentale, où l’on teste une application de vidéo montage et en même temps, sur une méthode très immersive, quasiment anthropologique », ajoute-t-elle. En effet, pour cette étude, des outils numériques ont été utilisés. Ce choix se justifie par le fait que ces outils participent « à une vraie compensation pour des difficultés ou problèmes d’accessibilité à des besoins pour certains enfants », complète la chercheuse.
Après une présentation des outils et un accompagnement à la prise en main, pendant deux ans, des lycéens en situation de handicap se sont donc filmés pendant leur formation professionnelle et pendant leur stage respectif, avec comme ambition la valorisation de leur travail en milieu professionnel. Pour Cendrine Mercier, enseignante-chercheuse au centre de recherche en éducation de Nantes (CREN) et membre de l’équipe sur cette étude, la vidéo permet « d’avoir une trace et de travailler la trace active. C’est une richesse de leur proposer des images d’eux en action, ils vont donc pouvoir travailler sur quelque chose de très mouvant ». Ce travail leur permettra, entre autres, de mieux comprendre les compétences acquises et développées au travers de leurs gestes. Cinq élèves, issus du dispositif Ulis en lycée professionnel, ont donc réalisé chacun un film sur leurs parcours scolaire respectif. Cette approche de vidéo montage a également été ouverte à d’autres élèves et enseignants, un effet boule de neige qui « finalement, créer un engrenage pris au niveau du lycée », remarque la chercheuse du CUFR.
« Trouver un sens commun à l’école et au travail »
Afin de mener à bien cette étude, et en parallèle au travail d’alternance filmique – situation où le réalisateur est aussi acteur, spectateur et monteur critique – des entretiens avec les familles ont également été menées. En complément, des enquêtes ont été menés en février dernier. Le troisième axe de travail, celui guidé par Cendrine Mercier, spécialiste des usages numériques et bien-être des jeunes, est un temps de dialogue entre deux espaces, l’école et la famille. Familles, jeunes, associations (Mlezi et Messo – partenaires de l’étude), tuteurs de stage, un total de 19 personnes, se sont récemment rassemblées pour « trouver un sens commun à l’école et au travail, rassembler les attentes, espoirs et craintes de chacun », note-t-elle.
Présentation des capsules vidéo de chaque élève, ateliers facilitateurs d’échanges sur une base de petits jeux pour lever les différentes barrières – celle de la langue, notamment – ont rythmé l’atelier participatif. « Je pense que les jeunes étaient fiers d’eux et l’enseignant aussi », confie Gaëlle Lefer Sauvage. Cendrine Mercier quant à elle, explique qu’en fin de réunion, « une élève lève la main et lance, « moi je voulais juste dire que je suis contente de savoir que l’on peut travailler tous ensemble ». Finalement, elle a résumé en quelques mots, ce qu’on devrait tous faire depuis longtemps ».
Et la suite de projet d’étude ? « La rédaction de nos recherches, qui donneront lieu à des pistes de réflexions, mais aussi aideront au maximum les équipes à voir les points de difficultés », argumente l’enseignante du CUFR. Tout au long de l’étude et afin de permettre une continuité dans les actions, une personne ressource – par ailleurs enseignant spécialisé – avait été désignée. Cette personne pourra être le relais, porter le projet et continuer les actions menées. « Le participatif, c’est super important, cela montre que l’on n’abandonne jamais personne », concède l’enseignante-chercheuse nantaise. Cette étude permettra dans l’avenir une potentielle ouverture vers d’autres établissements et la formation d’autres enseignants.
Fer de lance de la renaissance de la filière de la brique de terre compressée, Dipak emploie quatre salariés à temps plein.
La filière de la brique de terre compressée (BTC) renaît à Mayotte, sous l’impulsion d’une nouvelle génération de producteurs. Parmi eux, Danjée Goulamhoussein, originaire de Pamandzi, a créé son unité de production en juin 2021 : une auto-entreprise rapidement transformée en SARL pour pouvoir embaucher du personnel, et suivre la cadence des commandes. Dipak emploie aujourd’hui 4 salariés à temps plein – recrutés sans diplômes et formés en interne – et produit jusqu’à 600 briques par jour. Les briques de Dipak alimentent les chantiers du rectorat (collège de Boueni M’titi à Labattoir, extension du collège de Mtsangamouji) et de la Sim (Les Mawas, le domaine de Khristal) : « des projets à haute qualité environnementale ! », précise l’entrepreneur.
En effet, la terre excavée des chantiers est réutilisée pour façonner les dizaines de milliers de briques de terre compressé, qui sont réintégrées directement aux projets. Une habile réponse au phénomène d’envasement du lagon, principalement causé par les tas de terre des chantiers. La BTC entre dès lors dans une économie circulaire, car réutilisable sur place à l’infini. Un mur
de briques en fin de vie peut être broyé et réintroduit dans la chaîne de fabrication sans qu’il ne soit nécessaire de l’exporter hors de l’île pour le retraiter. Prochain axe de travail pour Dipak : les pavés autobloquants. « On a trop imperméabilisé les sols, si bien que même quand il pleut, l’eau ne pénètre pas les nappes phréatiques. Le pavé a vocation à répondre à cette problématique », renseigne
Danjée Goulamhoussein.
Habit’âme
Habit’âme œuvre pour la revalorisation des déchets plastiques en matériaux de construction et objets d’ameublement accessibles à tous. Dix embauches sont prévues pour l’année 2023.
Décidés à répondre à la triple problématique du logement insalubre, de la prolifération des déchets et du manque de formation pour les jeunes de l’île, cinq porteurs de projet – trois architectes, un enseignant d’histoire-géographie et une contrôleuse de gestion – se sont associés pour créer
Habit’âme : une entreprise d’économie sociale et solidaire de revalorisation des déchets plastiques en matériaux en construction, qui favorise l’insertion des jeunes éloignés de l’emploi. Concrètement, il s’agit de faire fondre bouchons de bouteilles et pots de yaourts pour en faire des meubles et matériaux de construction revendus à un tarif social.
L’année 2022 aura permis à Habit’âme de sceller les partenariats nécessaires pour lancer véritablement son activité. La collecte ses déchets s’effectuent ainsi avec le concours de Citeo, de Mayco, de la Laiterie de Mayotte, ou encore des associations Nayma, Wenka Culture. D’autre part, les financements débloqués par l’entreprise permettront de créer dix postes d’ici la fin d’année
2023 : six en insertion et deux encadrants techniques pour la partie production, un ingénieur et un technicien pour la partie recherche et développement. Les premières machines d’Habit’âme contribueront au recyclage de 100 tonnes de plastique par an. « Si cette phase expérimentale est concluante, on augmentera nos capacités progressivement jusqu’à 1.000 tonnes », renseigne Dominique Hannah, qui précise que les premiers objets made-in Habit’âme seront mis sur le marché avant la fin de l’année 2023. La société s’est également activée sur le volet de la sensibilisation. L’action « Les bouchons de Mayotte », lancée via la cité éducative de Petite Terre, invite les classes à collecter
un maximum de bouchons de bouteilles en plastique, sous forme de concours.
Kaza
Créer de l’emploi en donnant une seconde vie au matériel informatique usagé… C’est ce qu’a fait Kaza en 2022 ! L’association de Barakani – créée en 2011 – prouve une nouvelle fois son attachement à la question de l’insertion sociale et économique par le numérique.
Engagée depuis plusieurs années dans l’animation de proximité et la médiation numérique, Kaza
s’est lancée un nouveau défi en 2022. Via son dispositif ACI (ateliers et chantiers d’insertion), l’association collecte des équipements informatiques usagés qu’elle achemine dans ses ateliers à Barakani. Là-bas, le matériel est reconditionné et contrôlé avant d’être redistribué à titre gracieux – ou pour une somme symbolique – aux particuliers les plus défavorisés. Cette nouvelle activité a permis à Kaza d’embaucher cinq jeunes demandeurs d’emploi, accompagnés vers le monde du travail grâce à un encadrement technique spécifique. Les jeunes apprennent à collecter, conditionner, contrôler et revendre le matériel informatique. « Cet ACI a une double utilité : sociale et écologique », plaide El-Mahamoudou Chaib, le vice-président de l’association. En allongeant la durée de vie d’un ordinateur de quatre à huit ans, un ordinateur reconditionné permet d’économiser près de 500 kilogrammes de CO², 3.500 litres d’eau et d’autres minerais précieux. Selon Kaza, la réutilisation de 1.000 ordinateurs permet la pérennisation d’un emploi.
En parallèle, l’association devrait bientôt recevoir son bus numérique itinérant – financé via un appel à projets gouvernemental – équipé de cinq postes. Voué à sillonner la 3CO (Communauté de communes du centre-ouest), le bus permettra « d’accompagner les démarches essentielles de la vie quotidienne d’un public en difficulté face au numérique », indique le vice-président.
R2D2
Avec sa ressourcerie, R2D2 (Recyclage et ressourcerie pour le développement durable de Mayotte) ambitionne de revaloriser mobilier et équipements électriques au profit des populations mahoraises les plus fragiles.
L’association R2D2 naît d’une idée de la Socodem – entreprise spécialiste de l’électroménager et de l’ameublement – qui souhaite alors faire quelque chose des produits retournés par ses clients, ou reçus défectueux et invendables en l’état. L’idée est simple : collecter, revaloriser et revendre à bas prix meubles et équipements électriques, au profit des populations les plus défavorisées. « Une phase test réalisée en décembre dernier nous a permis de valider notre modèle. Nous souhaitions voir si la population était réceptive et prête à acheter des produits d’occasion. Cela s’est très bien passé », renseigne Nousrat Bousry, chargée de mission développement durable chez R2D2, qui supervise le projet. Préfinancé par la Socodem et subventionné par le Gal-Est Mahorais à hauteur de 62.000€, le projet pilote de ressourcerie porté par R2D2 fonctionne ainsi : les produits sont collectés via des dons de distributeurs tels que la Socodem, ou par apport volontaire de la population locale. Ils sont ensuite revalorisés – éventuellement réparés – dans l’atelier R2D2 situé à Kangani, avant d’être revendu à tarif réduit dans des boutiques partenaires. Si l’activité se pérennise, R2D2 prévoit de
recruter entre trois et cinq personnes dans les deux prochaines années.
Uzuri wa Dzia
Créée en 2018, la coopérative Uzuri wa Dzia participe à la structuration de la filière laitière locale, et se distingue par une politique de recrutement favorisant l’insertion des talents locaux.
En 2018, alors que la Daaf (Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) souhaite structurer et moderniser la filière laitière de l’île, sept éleveurs s’associent et donnent naissance à la coopérative Uzuri Wa Dzia. Chacun a son exploitation, dont Uzuri wa Dzia se charge de collecter, transformer et vendre le lait. « On tourne à 300 litres par jour environ », renseigne Abdillah
Boinaidi, le président. Lait pasteurisé, lait caillé mais aussi yaourts… 70 % des produits de la coopérative s’écoulent par le biais de la vente directe (manzarakas, marchés locaux), le reste dans les magasins du groupe Sodifram. « Nos produits plaisent. Aujourd’hui, la demande est bien
supérieure à l’offre ! », observe le président. Alors, pour suivre la cadence, Uzuri wa Dzia ambitionne de booster sa production, et espère installer de nouveaux exploitants dans les trois prochaines années, une fois le foncier maîtrisé avec le concours de l’Epfam (Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte). De quoi ouvrir de nouvelles perspectives de recrutement au sein
même de la coopérative, aujourd’hui forte de cinq salariés en CDI… d’autant plus qu’Uzuri wa Dzia favorise l’insertion de ses stagiaires et apprentis. « Notre ingénieure agronome a fait son stage de fin d’études chez nous. De la même façon, nos trois apprentis seront recrutés en CDI à l’issue de leur formation », se ravit Abdillah Boinaidi.
Alors que son porte-parole a indiqué que le pays n’accueillerait pas des reconduites, le président comorien a lui fait savoir qu’il privilégiait la voie des négociations tout en appelant Paris à tenir compte de la position de l’archipel sur la question de Mayotte. Deux discours différents qui suscitent déjà incompréhension.
Sujet qui domine l’actualité ces temps-ci, l’opération Wuambushu s’est à nouveau invitée dans le discours qu’a prononcé le président de l’Union des Comores, samedi. Le chef de l’État comorien, adressait à ses concitoyens les vœux de l’Aïd-el-Fitr, la fête marquant la fin du ramadan pour les musulmans. A cette occasion, Azali Assoumani est revenu sur le projet de l’État français qui a dépêché plus d’une centaine de policiers à Mayotte pour débarrasser l’île des bidonvilles, des délinquants et de l’immigration, à l’origine selon certains de l’insécurité y régnant. Le problème Moroni s’oppose à cette vaste opération et l’a déjà fait savoir. Dans son allocution de ce 22 avril, le dirigeant comorien a encore une fois fait part de son souhait de vouloir continuer les négociations afin de trouver une solution. « En ce qui concerne les évènements de Mayotte, je tiens à vous assurer mes chers compatriotes des quatre îles que la voie choisie par le gouvernement est celle du dialogue avec notre partenaire la France. J’ose espérer que la partie française tiendra compte de la position du gouvernement comorien sur le différend territorial qui oppose la France aux Comores », a-t-il déclaré, à la mosquée de Mitsoudje, son fief en présence des membres du gouvernement venus accomplir la prière de l’Aïd.
Aucune circulaire envoyée aux compagnies
Azali Assoumani a dit privilégier « la recherche de perspectives nouvelles pour trouver une solution à ce contentieux désagréable qui dure depuis plus d’une quarantaine d’années dans le respect des intérêts de nos deux pays amis ». Quelques jours plus tôt, pourtant, le porte-parole du gouvernement comorien, Houmed Msaidié, a confié à de nombreux médias que les autorités comoriennes ne comptaient pas accueillir sur leur territoire les expulsés que le ministère de l’Intérieur français voudrait renvoyer à Anjouan, dans le cadre de l’opération Wuambushu. Mais cette déclaration peine à convaincre la société civile. Surtout parce qu’aucune circulaire n’a été adressée aux compagnies qui transportent les Comoriens expulsés de Mayotte. Alors qu’en 2018, lorsque Moroni voulait s’opposer à l’arrivée des Comoriens des autres îles, le ministère des Transports de l’époque avait officiellement publié une décision. Un acte qui a conduit à une escalade diplomatique entre la France et les Comores. « La déclaration de Msaidie n’est pas claire. Sauf si c’est le terme Wuambushu qui pose problème. Car pas plus tard que vendredi dernier, le bateau en provenance de Mayotte était plein de ressortissants expulsés. Les gens continuent d’être renvoyés avant même que cette opération ne soit annoncée. Tant que la compagnie ne sera pas notifiée formellement, ce sera de la poudre de perlimpinpin », taclait un membre de la société civile comorienne. Ce dernier n’a pas réussi à cacher son incompréhension et trouve qu’il y a une contradiction entre ce discours du gouvernement et la politique qu’il mène sur le plan intérieur.
Marche interdite
En effet, les autorités ont interdit une marche pacifique qui devait avoir lieu, vendredi, dont le but était de dénoncer Wuambushu. Probablement en raison de l’itinéraire. Les craintes de voir les manifestants s’arrêter devant l’ambassade de France à Moroni qui se trouve sur le chemin aurait motivé cette décision. Pour le moment, l’opinion attend l’issue des tractations en cours qui selon de nombreux observateurs permettront à chaque partie de tirer son épingle du jeu comme ce fut le cas en 2018. En 2019, malgré les irrégularités relevées après sa réélection contestée, Azali Assoumani a effectué sa première visite à Paris où il a signé l’accord cadre de 150 millions d’euros. Dans celui-ci, l’État comorien s’est engagé à empêcher ses ressortissants de se rendre à Mayotte via les kwassa-kwassa. Quant à l’opération, rien ne semble pouvoir empêcher son exécution. Depuis une semaine, les gendarmes envoyés en renfort de Paris dont des éléments du CRS 8 ont commencé à prendre quartier.
A part la destruction des logements précaires, policiers et gendarmes ont reçu l’ordre de mater les délinquants tout en expulsant d’avril à juin 10.000 personnes en situation irrégulière.
La Fédération départementale de la Ligue de l’enseignement de Mayotte en partenariat avec le conseil départemental et la Drajes organise l’élection du président ou présidente du conseil départemental des jeunes, le samedi 29 avril, dans l’hémicycle Bamana. Installée pour la première fois en 2016 par la Fédération Ligue de l’enseignement de Mayotte, en partenariat avec le Conseil départemental de Mayotte et les municipalités, sur la base du volontariat des jeunes, le Conseil départementale des jeunes (CDJ) constitue un lieu d’expression, d’engagement et d’action de formation à la citoyenneté. Les conseillers départementaux jeunes sont les représentants de leurs homologues du Département. Le conseil est composé de jeunes de 13 à 16 ans issus des comités jeunes et conseils municipaux des jeunes, des juniors asso ou des délégués de classe…. Il permet aux jeunes de s’exprimer, de faire connaître leurs idées et de réaliser des projets avec l’appui du Conseil départemental. Le CDJ est aussi un moyen de faire des jeunes des acteurs de la vie locale, d’être des citoyens et de les amener à mieux connaître l’institution départementale, son rôle et son fonctionnement. Après avoir organisé la sélection des jeunes dans tout le département, nous allons procéder à l’élection du président ou de la présidente de la nouvelle mandature 2023-2025.
A travers ce dispositif du Conseil départemental des jeunes (CDJ), la Fédération départementale de la Ligue de l’enseignement permet aux jeunes du territoire de découvrir les valeurs de l’engagement, pour cela des projets seront menés par les jeunes au niveau départemental et international.
Le club de natation et water-polo mahorais, Aquatic’nage Mayotte s’est récemment déplacé sur l’île de la Réunion dans le cadre d’une rencontre inter-îles. Les jeunes nageurs mahorais, habitués à l’eau libre du lagon, se sont confrontés amicalement à leurs homologues réunionnais du club NSDR, dans la piscine olympique (bassin de 50 mètres) du Chaudron. Les poloïstes ont eux participé à un mini-tournoi contre quatre clubs (ASPTT, NSDR, Tampon, Saint-Paul) à la piscine du Butor, duquel ils sont arrivés en quatrième place. Une grande satisfaction pour le fondateur du club, Alain Baron : « c’est une première rencontre très encourageante. Nous savons maintenant que nous sommes au niveau et espérons réitérer ce type d’échanges régulièrement », indique-t-il.
Sur les 264 athlètes attendus au meeting de La Réunion qui se déroulera ce samedi à Champ-Fleuri : cinq mahorais. Le sprinteur Kamel Zoubert s’alignera sur 100 et 200 mètres, Ahmed Houssamoudine sur 800 mètres. Les incontournables Ali Soultoini et Combo Zoubert participerons au concours de javelot, Daouda Amboudi à celui de la perche. Pas de grosse perf’ attendue, selon le président du comité départemental d’athlétisme, Sébastien Synave ; la saison estivale s’amorce tout juste et les athlètes n’ont pas encore atteint leur pic de forme. Plusieurs d’entre eux enchaînerons ensuite avec un stage de préparation, et décollerons lundi prochain pour la Turquie où deux semaines d’entraînement intensif les attendent à la Gloria Sports Arena de Belek.
Les étudiants et des Jeunes de Mayotte (AEJM) vous informe de la modification de lieu pour l’étape du mercredi 26 avril du Salon de l’étudiant de Mayotte dans la commune de Tsingoni. Suite à un incident technique survenu ce jour à la MJC de Tsingoni, l’établissement ne sera pas en mesure d’accueillir dans des conditions optimales l’étape du salon de l’étudiant de Mayotte prévu mercredi prochain. Par conséquent, l’évènement sera déplacé à la MJC de Mroalé. Cette modification de lieu n’impacte en aucun cas le programme de l’étape de Tsingoni qui reste inchangé. Le Département de Mayotte et ces partenaires vous confirme la présence d’une quarantaine de partenaires le mercredi 26 avril à la MJC de Mroalé. Des navettes de bus seront mises à disposition afin de faciliter le déplacement des visiteurs.
Après des années de déboires, l’aviation civile malgache s’apprête à prendre un nouvel élan. Pour faire face aux innombrables interdictions de dessertes de certains pays qui frappaient Air Madagascar et sa filiale lowcost Tsaradia, l’État malgache s’est doté ces derniers mois d’une nouvelle compagnie aérienne, « Madagascar Airlines ». Sa direction a annoncé, mercredi, à la presse qu’elle vient d’obtenir son certificat de transporteur aérien (CTA) et sa licence d’exploitation. Une étape supplémentaire qui a son importance puisque la compagnie utilisait les certifications d’Air Madagascar et de Tsaradia à travers un contrat de location-gérance pour opérer ses vols domestiques, régionaux et internationaux. Un communiqué de la compagnie précise que « grâce à ces certificats de reconnaissance internationale, Madagascar Airlines desservira avec assurance et fierté les huit principaux internationaux de la Grande île, en plus des lignes régionales et européennes déjà acquises ». Ses dirigeants se donnent un délai de trois ans pour en faire une compagnie rentable, autofinancée et autonome en termes de besoin de financement. Pour y arriver, la direction de Madagascar Airlines (avec l’appui des autorités nationales) entend parcourir certaines étapes, notamment, le renforcement de sa flotte, la modernisation de son système de vente et une bonne gestion des tarifs. Deux vols vers Mayotte sont prévus, au départ d’Antananarivo et Majunga.
Lors de l’examen du projet de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023, dit de « Réforme des retraites », les sénateurs de Mayotte ont fait adopter trois amendements. Les deux premiers prévoient une revalorisation des pensions de retraite, et de l’allocation de solidarité aux personnes âgées à Mayotte. Le montant de cette revalorisation doit être décidé par décret.
Thani Mohamed-Soilihi a rappelé qu’il s’agit d’un point de départ pour arriver à la convergence accélérée évoquée par le ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, lors de la séance de questions au Gouvernement de l’Assemblée nationale du 31 janvier dernier, en réponse au député Les Républicains, Mansour Kamardine. Enfin, le troisième amendement vise à corriger une inégalité en affiliant les professionnels libéraux de la médecine qui résident et exercent leur activité à Mayotte aux régimes de prestations complémentaires de vieillesse dont bénéficient déjà ces professionnels en métropole. En contrepartie, l’assurance maladie prendra en charge une partie des cotisations des professionnels affiliés.
Le bénéfice de ces régimes permettra ainsi aux professionnels de santé exerçant à Mayotte d’améliorer significativement leur pension de retraite et constituera un véritable levier d’attractivité pour le territoire. Selon Thani Mohamed-Soilihi, celui-ci « a également obtenu d’Olivier Dussopt l’engagement que Mayotte ne serait pas concernée par le report de l’âge légal en raison d’un problème légistique et de droit sur l’applicabilité du texte à ce territoire, mais aussi dans ce même souci de convergence ». Ces trois amendements concernant l’amélioration des pensions de retraites à Mayotte ont été validés par la commission mixte paritaire réunie le 15 mars dernier, et n’ont pas été remis en cause par le Conseil constitutionnel.
Des prix plutôt stables, un large choix de marchandises proposées aux consommateurs et en grande quantité, la célébration de la fin du ramadan 2023 devrait se passer dans de bonnes conditions pour tous malgré une inflation record. La proximité de l’opération « Wuambushu » n’a visiblement pas eu d’impact sur la fréquentation des foires commerciales. Donc, plus de peur que de mal pour les commerçants cette année.
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Il est venu le temps des soldes de fin de ramadan. L’effervescence atteint son paroxysme, dans le quartier Dubaï à l’entrée du village de Majicavo-Koropa. La grande rue principale (mais également les ruelles annexes) a retrouvé ses couleurs des grands jours du calendrier musulman. A deux jours de l’Aïd El-Fitr, l’ambiance de souks arabes et de marchés malgaches à ciel ouvert, bat son plein. « Un euro ! Un euro, le collant madame ! », crie une vendeuse à la sauvette d’origine africaine, au beau milieu de la chaussée, immédiatement concurrencée par un marchand de salouvas sous un porche, « 25 euros ! 25 euros le complet ! », ou encore juste à proximité, un spécialiste de l’habillement religieux, « 60 euros le boubou ! 25 euros le flacon de parfum de mec ! ». Entre deux files de voitures et une marée humaine venue faire ses emplettes dans le respect de la tradition, des policiers municipaux et des ASVP veillent au grain pour que tout se passe dans la meilleure quiétude possible. En effet, deux fois l’an, la fin du mois sacré du ramadan, mais aussi l’Aïd El-Kébir, constituent des occasions d’importantes dépenses pour toutes les familles mahoraises. Une occasion de renouveler, parures et mobilier, la garde-robe (masculine et féminine), les arts de la table et tout un tas de babioles diverses et variées dont on n’a pas toujours le temps de chercher. Bref, ce sont incontestablement deux moments forts dédiés à la dépense domestique.
Malgré une crainte fortement manifestée il y a quelques jours par les marchands du quartier, l’approche de l’opération « Wuambushu » n’a finalement pas altéré la fréquentation des étales par les consommateurs d’horizons divers. Les affaires battent leur plein, les billets de banque multicolores ne cessent de changer de mains d’un point à un autre, dans les magasins, au beau milieu de la chaussée, de même que dans les innombrables sentiers alentours. Pas plus l’inflation post Covid-19 ou que les conséquences désastreuses de la guerre d’Ukraine sur les prix à la consommation des produits importés ne changent grand-chose. L’heure est à la dépense et aux bonnes affaires, les visages sont radieux, le sourire au rendez-vous, tant du côté des marchands que de la clientèle.
À l’inverse des deux années précédentes, pas de bateaux en retard, pas de conteneurs coincés au port de Longoni pour une raison ou une autre, les marchandises sont bien là, il y en a pour tous les goûts et pour tous les portes-monnaies.
« Un côté magique à ces foires »
Pour cette année 2023, l’ambiance des soldes diffère selon les endroits, le fait marquant étant que les points de ventes sont multipliés, deux à trois fois plus nombreux qu’à l’accoutumée. Et si cela fait plutôt le bonheur des acheteurs, il n’en est pas toujours de même pour les vendeurs. Les habitués à ce genre d’événement se plaignent de l’explosion de la concurrence. « Ça ne favorise pas les affaires, parce que chacun fixe ses propres prix dans son coin et ça nous empêche de bien gagner notre vie », explique Amina Hamada, une habituée de la foire de Dzaoudzi. Selon elle, l’idée de vouloir rattraper les pertes subies durant les deux années de Covid-19, par un démarrage des soldes deux semaines avant la période habituelle, a été un couteau à double tranchant. « Il n’y a pas assez d’argent, l’Aïd tombe une semaine avant la fin du mois, les gens ne sont pas encore payés et très peu ont été suffisamment prévoyants pour anticiper ce fait. Heureusement que beaucoup de fonctionnaires ont des autorisations de dépassement bancaire. Sinon, ce serait une vraie catastrophe. »
L’avis n’est absolument pas partagé par Mohamed, installé dans la rue du Commerce à Mamoudzou. Il se targue de bien connaître les goûts de sa clientèle qu’il a fidélisée au cours des années. Il estime qu’un rendez-vous commercial de cette importance se prépare plusieurs mois à l’avance et que le secret d’un bon chiffre d’affaires réside dans la qualité de la marchandise proposée à la vente et d’une fixation d’un juste prix. « C’est vrai qu’en principe chacun est libre de fixer ses tarifs afin de rentrer dans ses dépenses et surtout les taxes qui ne cessent d’augmenter de nombre et de montant. Seulement, lorsqu’on fait le tour, on s’aperçoit que certains d’entre nous exagèrent sur les prix. Ils cherchent à faire un maximum de profits sur des produits bas de gamme. Ensuite, ils se plaignent que les clients nous préfèrent à eux. Ils ne comprennent pas qu’il y a un côté magique à ces foires. Un petit quelque chose et la chance change parfois de camp », estime le vendeur. Son secret pour une bonne saison de vente est de ne plus proposer des produits « made in China ». Il s’approvisionne désormais en Turquie, en métropole, en Tanzanie et à Madagascar. Selon lui, il faut viser une clientèle particulière qui cherche à se distinguer du consommateur moyen. « Il faut leur proposer des produits semi-luxueux, pas trop cher, mais pas bas de gamme non plus. Quelque chose qu’ils vont rechercher chez vous en particulier et pas chez les autres. »
Un petit tour de l’ensemble des foires organisées dans l’agglomération de Mamoudzou, Koungou et Petite-Terre a permis de constater des prix plutôt stables en fonction des produits proposés, voire légèrement à la baisse à certains endroits. Seule une foire semble avoir privilégier des prix plus élevés pour une qualité moindre.
Un chigoma est prévu le 28 avril, sur le parking du marché couvert de Mamoudzou.
Le conseil départemental organise la quinzième édition du Festival des arts traditionnels de Mayotte. Du jeudi 27 avril au samedi 29 avril, des animations se dérouleront dans Mamoudzou pour honorer la richesse de la culture mahoraise et le jour marquant l’abolition de l’esclavage à Mayotte.
Zouhourya Mouayad Ben, quatrième vice-présidente du conseil départemental de Mayotte, en charge de la culture, de la jeunesse et des sports.
Le choix de commencer, le jeudi 27 avril, jour de l’abolition de l’esclavage à Mayotte, est tout sauf un hasard. « Je pense qu’il y a besoin de sensibiliser, d’en parler. Par exemple, pour moi, les femmes et enfants maltraités, c’est une forme d’esclavage. Toute forme d’exploitation, d’hommes ou de femmes est à bannir », déclare Zouhourya Mouayad Ben, quatrième vice-présidente du conseil départemental de Mayotte, en charge de la culture. Le Départemental entend organiser son Fatma (Festival des arts traditionnels de Mayotte) sur trois jours. Celui-ci a pour but de commémorer la fin de l’esclavage, mais aussi de lutter contre l’oubli de la culture et la dénaturation de patrimoine local. Il est important pour le conseil de transmettre les traditions mahoraises aux jeunes, tout en parlant aussi de l’esclavage qui fait partie du passé de l’île. « La jeunesse a besoin de mieux comprendre pour mieux entendre. La stèle seule ne suffit pas à sortir la traite et l’esclavage de l’ombre. Nous avons fait de la culture et du patrimoine notre priorité », affirme l’élue départementale. « Partout dans le monde encore, il y a des personnes qui essaient d’exploiter des hommes et des femmes. Mayotte n’est pas une exception. Même si on n’en parle pas forcément, nous savons qu’il y a des personnes qui vivent ces situations-là », poursuit-elle.
La culture mahoraise honorée
Pendant les trois jours du festival, El-Kabir Bin Mohamed, directeur de l’Office culturel départemental, confie : « Le jeudi 27, il y aura un petit déjeuner d’accueil et le dépôt de gerbe sur la stèle. Parallèlement à ça, il y aura une animation de danses traditionnelles. » Entre allocutions officielles et danses culturelles, le public pourra ensuite se diriger vers les expositions de l’après-midi. « Nous attendons une trentaine d’artisans. Certains feront des démonstrations ainsi que des associations feront du m’biwi . » Les jours suivants, les expositions seront toujours en place. Pour le plaisir des amateurs de danse, un grand chigoma aura lieu le 28 avril, avant le grand carnaval* prévu le lendemain, à 14h.
Il n’y aura pas de concert cette année, « au vu de la situation actuelle on ne peut pas se permettre d’organiser un concert en plein air cette année », déplore l’élue, mais elle prévoit d’en programmer un pour l’année suivante.
*Des déviations seront à prévoir à partir de midi, le 29 avril. La sécurité sera assurée par des agents de police nationale, municipale mais également des agents privés. Le stationnement sera lui aussi perturbé. Les routes seront néanmoins rouvertes après le passage des carnavaliers.
Le programme du quinzième festival
Jeudi 27 avril
Dans les jardins du Département
8h30: Accueil des invités avec une animation de danses traditionnelles.
9h : Allocutions des officiels
9h40 : Dépôt de gerbes devant la stèle
10h-12h : Animation avec danses traditionnelles
Toute la journée : Exposition sur l’esclavage
Au parking du marché couvert
9h-17h : Expositions artisanales
14h : Allocution de la présidente de l’Office culturel départemental
14h-17h : Animation avec du Mbiwi
Vendredi 28 avril
Au parking du marché couvert
9h-17h : Expositions artisanales
16h-18h : Animation avec du Chigoma
Samedi 29 avril
Au parking du marché couvert
9h-17h : Expositions artisanales
17h : Accueil du carnaval
Carnaval
14h-18h : circuit du carnaval :
départ : MJC de M’Gombani
Arrivée : grand parking du marché couvert de Mamoudzou
Du jeudi 27 avril au samedi 29 avril au parking du marché couvert
Le gymnase Jean François Hory, situé à côté de la MJC de M’gombani à Mamoudzou a été inauguré au mois de janvier dernier, après des années de construction et d’attente. Il profite aux jeunes sportifs dans leur parcours d’excellence.
Le gymnase de M’gombani, appelé désormais Jean-François Hory en hommage à l’ancien député de Mayotte, a finalement été inauguré le 12 janvier 2023. Un soulagement pour les habitants du quartier et de l’équipe municipale qui ont vu le projet de construction prendre du retard au fil des années à cause de la crise sanitaire. Mais ce nouveau dispositif sportif ferait presque oublier toute cette attente. Il dispose de vestiaires, de tribunes, d’une loge VIP, d’un terrain de football
et de basketball. Ce complexe moderne et flambant neuf s’inscrit dans la politique du maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, qui veut faire de sa commune « la première ville sportive de France ».
La nouvelle structure accueille déjà ses premiers sportifs qui sont ravis de leur nouveau terrain de jeu. Cela devrait permettre à ceux qui suivent une carrière d’excellence dans le milieu du sport, de s’entraîner dans de meilleures conditions. Les élèves du collège de M’gombani peuvent également en profiter pour leurs cours d’éducation physique et sportive. Cela étant, le gymnase Jean-François Hory n’est pas qu’un lieu où on pratique des activités sportives. Il accueille également
des manifestations culturelles comme les derniers Trophées du Sportif de l’année, organisés par la Somapresse.
SIM – Logements sociaux
À Mamoudzou, la Société immobilière de Mayotte s’est engagée à donner une autre image au centre de la commune en construisant des logements et des locaux de bureaux et commerce. Quant à Combani, elle est en train de construire plusieurs résidences.
110 millions d’euros pour construire à Mamoudzou 510 logements mixtes (social, intermédiaire et libre de standing) ainsi que 3 200 m² de locaux de commerce, de bureaux, et une école privée. La SIM voit grand avec ce projet. Le programme d’ensemble est composé de quatorze opérations éparpillées le long des boulevards Younoussa Bamana et Marcel Henry. Certaines de ces opérations ont déjà été livrées et les résidences sont déjà habitées, d’autres sont en cours de chantier et quelques-unes vont démarrer incessamment. La totalité des travaux à Mamoudzou et Cavani sera achevée vers la fin de l’année 2025.
Quant à Combani, la SIM anticipe le boom économique de cette partie de l’île. Avec l’arrivée du centre commercial et du nouvel hôpital, la commune de Tsingoni est en plein développement. La SIM se projette donc en répondant au besoin actuel de demande de logements, mais également en anticipant les projets structurants. « À ce jour, les six nouvelles opérations de constructions de logements de la SIM représentent 341 logements pour un investissement d’environ 66 millions d’euros », indique Moussa Attoumani, le directeur de développement de la SIM. À Combani les travaux sont presque finis, certaines résidences sont d’ores et déjà livrées. Toutes ces constructions sont réalisées avec une conception bioclimatique, assure la société.
SIM – Projet Marzoukou
L’immeuble Marzoukou est situé en Petite-Terre, plus précisément à Labattoir. Il s’agit d’un projet d’envergure inédite puisque c’est la première fois que le Société immobilière de Mayotte construit un bâtiment aussi grand sur un seul site.
La Société immobilière de Mayotte s’est engagée à livrer au moins 500 logements par an, et le projet Marzoukou, s’inscrit dans cette lignée. Ici il est question de logements sociaux. Implanté à Labattoir, l’immeuble comprend 238 appartements, une crèche et un plateau de 475 m². L’investissement total est de 47 millions d’euros. « C’est notre plus grosse opération concentrée sur le même site », affirme Moussa Attoumani, le directeur de développement de la SIM.
Le programme immobilier a été divisé en deux tranches, une partie des logements a été livrée en novembre 2021 et la deuxième un an plus tard en novembre 2022. Ils sont classés en deux catégories. Ceux considérés comme « entrée de gamme » et « moyenne gamme », soit du logement
très social et social.
La résidence Marzoukou a permis à des familles de la commune de Dzaoudzi-Labattoir qui vivaient dans la précarité, de trouver un lieu de vie plus convenable. Mais elle est aussi destinée à ceux qui ont un peu plus de moyens et qui souhaitent tout simplement s’installer dans la commune.
À l’heure actuelle, tous les appartements sont occupés.
Tsingoni Village
C’est un tout nouvel établissement de tourisme qui a vu le jour à Tsingoni cette année. Il se veut paradisiaque avec une vue imprenable sur le lagon et une flore luxuriante. Le cadre propose un dépaysement total.
L’envie de construire « Tsingoni village » est venue sur un coup de tête lorsqu’Ariane Ali et son mari étaient en vacances à Madagascar. Ils logeaient dans un hôtel cinq étoiles, et ils ont eu la bonne idée d’en construire un similaire chez eux à Mayotte. « Je voulais démontrer que les Mahorais peuvent aussi construire des hôtels. Il ne faut pas attendre que les gens de l’extérieur le fassent à notre place », indique-t-elle. Les travaux ont commencé en 2016, mais Covid-19 oblige, ils ont été arrêtés durant une longue période.
Après des mois à se démener pour finaliser le projet, Ariane Ali réalise son rêve. Finalement, le lieu est ouvert au public en décembre 2022. Il dispose d’une piscine et d’un restaurant.
Le bâtiment a été construit sous forme d’appartements hôtel meublés, on en compte dix. Et c’est ce qui fait la différence avec les hôtels de l’île. « Vous avez un salon, une cuisine, comme si vous étiez chez vous. Ce sont des hébergements où on peut rester longtemps », précise la gérante. Elle est satisfaite car elle estime que ses objectifs ont été atteints. « On s’était fixé 60% de remplissage et en trois mois on a dépassé ce chiffre. » La propriétaire ne compte pas s’arrêter en si bon chemin puisqu’elle a le projet de construire des établissements de ce type dans divers endroits du village de Tsingoni.
Hôtel Ibis Styles
Avec ses 3 000 mètres carrés, ses 82 chambres et ses trois étoiles, l’hôtel Ibis Styles marque un nouveau départ pour le développement touristique du 101ème département de France.
Le projet de cet hôtel a pris du retard, mais une fois validée, la construction a été faite rapidement. Les travaux ont été réalisés par la société Mankinen Suisse, et les ouvriers provenaient parfois de la métropole, à cause du manque de mains d’œuvre sur le territoire. Mais après plus d’un
an de travaux, l’hôtel Ibis Styles a finalement ouvert ses portes en septembre 2022. Doté de 82 chambres dont quatre chambres triples, quatre chambres quadruples et deux suites, le bâtiment est constitué d’un rez-de-chaussée et de deux étages, dont un côté avec vue sur le lagon et l’autre
sur l’aéroport. L’établissement comprend également une piscine et un restaurant, tous deux ouverts aux non-clients de l’hôtel.
Le gérant, Azavar Akbaraly, explique qu’il s’agit d’un « bâtiment biologique. Les chambres sont complètement insonorisées, vous n’entendrez aucun des bruits extérieurs. Il a un jardin intérieur, c’est l’unique hôtel panoramique de ce type dans le département. Il a une vue à couper le souffle sur le lagon,
une piscine débordante à l’entrée du lunch, le tout dans un écrin de verdure qui surplombe la mer… Il est totalement respectueux de l’environnement et n’a nécessité aucun abattage des vieux arbres alentours. » Ce nouvel hôtel Ibis Styles vient combler un manque criant d’hébergements temporaires ou touristiques sur le territoire.
Comme à l’accoutumée, le moringué est un sport de combat traditionnel qui se déroule dans les quatre coins de l’île de Mayotte, surtout pendant les nuits du mois de ramadan. Mais les municipalités le voient de plus en plus d’un mauvais œil, car les combats à poings nus qui se font d’une manière illégale sont accusés d’attiser la violence.
Ce dernier dimanche avant la fin du mois du ramadan, des jeunes convergent vers le plateau de Kawéni. De loin, on entend résonner le bruit des seaux métalliques et des poubelles qui servent d’instruments et battent le rappel. Il est 23h et le tournoi de football vient de se terminer. La foule forme un grand cercle pour ouvrir l’espace dédié aux combattants. Les adolescents et les enfants non accompagnés sont les plus représentés dans le public. Chargés de faire respecter les règles du moringué et de garantir la sécurité des adversaires, deux arbitres au centre supervisent le déroulement des combats.
Chaque spectateur de tout âge sur place peut descendre dans le cercle et attendre qu’un adversaire se manifeste. Ils ne se battent pas pour de l’argent, mais pour le plaisir de cogner. Peu importe si les coups portés aux tibias, aux poignets et à d’autres parties du corps peuvent causer des fractures, des lésions musculaires, et d’autres blessures à la tête. Jugé parfois barbare, le combat se veut un défouloir pour ceux qui participent. Et preuve qu’il est respecté, aucun membre de sécurité n’est présent à l’intérieur et à l’extérieur du plateau.
Des heurts en marge des combats
Toutefois, ça ne se passe pas toujours comme ça. La pratique peut faire ressurgir des rivalités entre villages et entre familles, conduisant conduire à des tensions et des conflits. C’était le cas récemment à Hajangua, village de Dembéni, où un moringué a fini en affrontement avec des gens de Nyambadao, la localité située dans la commune de Bandrélé. Les forces de l’ordre ont dû intervenir. A Chirongui, des tensions entre des jeunes des villages de Mramadoudou et Tsimkoura ont été constatées de nouveau pendant le ramadan. Une partie de la population y a vu l’organisation d’un moringué qui en serait l’origine.
Concernée aussi par des combats qui ont dégénéré ensuite en violences, la ville de Mamoudzou a récemment rappelé « qu’un arrêté municipal interdit formellement tout rassemblement non autorisé de ce type pour le maintien de l’ordre public et en appelle à la responsabilité de tous ».
Saïd Salim, président de l’Union départementale des centres communaux d’action sociale (UDCCAS) et Kadafi Attoumani, président de la chambre régionale économie sociale et solidaire (Cress) de Mayotte ont signé ce jeudi, une convention de partenariat pour le développement de l’entrepreneuriat social.
Dans le but d’officialiser un travail collectif entre la Chambre régionale économie sociale et solidaire (Cress) de Mayotte et l’Union départementale des centres communaux d’action sociale (UDCCAS), les deux structures ont signé une convention de partenariat, ce jeudi, dans les locaux de la deuxième à Dembéni. Après plusieurs années où des dispositifs déjà existants étaient mis à disposition des CCAS, cette signature permet d’uniformiser les accompagnements.
Saïd Salim (président de l’UDCCAS), Kadafi Attoumani (président de la Cress) et Kamal Youssouf (directeur de la Cress) ont présenté la signature de convention liant les deux structures.
Avec comme objectif de faciliter l’insertion professionnelle des publics éloignés de l’emploi et la création d’entreprises sociales sur le département, cette convention est « un cadre de travail qui va nous permettre de développer nos actions », explique le président de l’UDCCAS, Saïd Salim, au moment de la signature de la convention avec la Cress. Mayotte est un territoire où de nombreux défis sont à relever. Sur l’île, la question de l’insertion sur le marché du travail reste centrale, pour permettre « aux plus fragilisés de conserver sa dignité par l’emploi », note Kadafi Attoumani, président de la Cress de Mayotte. Dans ce contexte, les centres communaux d’action sociale jouent alors un rôle d’importance permettant un développement de l’entrepreneuriat social et sont des structures « incontournable dans le développement social, économique et d’insertion professionnelle de notre jeunesse », explique de son côté, Kamal Youssouf, directeur de la Chambre.
Trois dispositifs
Ce partenariat s’articule autour de trois points. Le premier d’entre eux porte sur l’accompagnement des porteurs de projets, que ce soit sur la création d’activité ou du développement de structures, « pour que l’on puisse voir aboutir les projets », note Kadafi Attoumani. Le deuxième est axé autour de l’achat socialement responsable – qui se traduit par l’achats de services auprès d’une entreprise de l’économie sociale et solidaire (ESS) qui poursuit une utilité sociale. « Il y a aujourd’hui, beaucoup de marchés publics lancés, l’objectif est de faire en sorte qu’une partie de ces marchés soit réservée aux personnes les plus éloignées de l’emploi », complète-t-il. Enfin, le troisième point sur lequel porte la convention est l’accompagnement financier des porteurs de projets. Sans volonté de se substituer aux autres structures, un financement, au travers d’un microcrédit de maximum 8.000 euros, pourra être attribué à des porteurs de projets identifiés par les CCAS.
Une montée en compétences
Au travers de cette convention, les outils de travail développés, vont permettre aux CCAS de « monter en compétences et de répondre de mieux en mieux aux besoins de la population », rappelle le président de l’Union. Dix-sept centres communaux d’action sociale sont installés à Mayotte. « Il est important que l’on puisse capter l’ensemble des CCAS du territoire et mobiliser la totalité de nos outils au profit des publics cibles », affirme le directeur. Le public ciblé par ces dispositifs est multiple. Dans un premier temps, la Cress travaillait avec les CCAS pour les accompagner à se développer et à répondre à des appels à projets.
« Mais on peut aller au-delà », lance Kamal Youssouf. En effet, les centres communaux travaillent en lien avec des associations dans chacune de leur localité d’installation, l’une des cibles devient les associations de micro-quartiers, « qui n’ont pas l’ensemble des outils ou alors, qui ne sont pas professionnalisées », ajoute-t-il. L’idée est donc, d’aller vers de nouveaux porteurs de projets qui ont un besoin de développement ou de déploiement. Autre cible, les publics précaires suivis par les CCAS, par exemple, des jeunes souhaitant créer une activité. « On peut, à travers nos outils d’accompagnement, que ce soit technique ou financier, appuyer cette démarche de développement », confie le directeur. Au-delà ce ces différents dispositifs, « ce qui est important c’est que l’on pourra capter et identifier les besoins pour mieux adapter nos outils », conclut ce dernier.
La convention signée entre les deux partenaires marque le travail collectif et s’inscrit donc dans la continuité du travail déjà engagé entre la Cress de Mayotte et l’UDCCAS depuis 2019.
Ce jeudi matin, le Sidevam976 (Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte) et le GIP L’Europe à Mayotte ont signé une convention de financement dans le cadre du Feder (Fonds européen de développement régional). « Cette demande de subvention est survenue à la suite de l’étude de cabinet Scorval qui a permis d’identifier les équipements nécessaires pour l’amélioration de la collecte », rapporte le syndicat. L’opération intitulée « optimisation de la collecte des déchets ménagers et assimilés » représente un coût total prévisionnel de presque dix millions d’euros. Sur ce montant, « le Feder a attribué une aide prévisionnelle d’un montant de 6 876 695.71 euros au Sidevam976, ce qui représente 70% du budget global de l’opération visée ».
Le Sidevam976 projette ainsi à travers cette subvention de s’équiper convenablement afin d’améliorer sa mission de collecte. C’est pour cela que le Feder et l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) ont été sollicités.