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Petite-Terre : la grève de l’intercommunalité devrait prendre fin ce mercredi

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Une quarantaine d'agents de l'intercommunalité de Petite-Terre ont battu le pavé entre Labattoir et Pamandzi, vendredi matin.

Dès mercredi matin, tout le monde reprendra le chemin du travail à l’intercommunalité de Petite-Terre. La cinquantaine de grévistes qui bat le pavé depuis une semaine a réussi à trouver un terrain d’entente avec les dirigeants de la collectivité locale. Un protocole d’accord a été négocié, ce lundi.

Le temps-fort a été la manifestation encadrée par deux véhicules de gendarmerie qui s’est déroulée dans les rues de Labattoir et Pamandzi dans la matinée du vendredi 21 février. En effet, une quarantaine d’agents de l’intercommunalité de Petite-Terre se sont mis en grève suite à des négociations infructueuses engagées précédemment avec l’institution avec l’aval de son président, Archadi Abassi, absent du territoire. Comme dans d’autres services publics et privés de Mayotte, ce sont les aides exceptionnelles à la suite du passage du cyclone Chido qui sont réclamées, notamment en raison de la mobilisation des agents. Dans le cas présent, le personnel mécontent réclame un coup de pouce de 4.000 euros en guise de compensation pour les efforts déployés au service de la collectivité petite-terrienne. “Sans notre implication, l’électricité n’aurait pu être rétablie dans l’ensemble des foyers de Pamandzi et Labattoir. Le seul effectif de cinq agents d’EDM (Électricité de Mayotte) n’aurait pas suffi pour ça », explique Bacar, au milieu d’un cortège d’une trentaine de manifestants arpentant les rues de Dzaoudzi et Labattoir, vendredi matin. Outre cette aide financière, les agents grévistes réclament également une revalorisation de leur ticket restaurant (actuellement à 8,50 euros pour atteindre onze ou douze euros) et une prise en charge de leur mutuelle à hauteur de 40 euros. « Quitte à ce que notre employeur gèle en contrepartie le financement de notre plan de formation, ce n’est pas grave », explique l’un des manifestants.

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Les employés de la collectivité réclamaient une aide de 4.000 euros pour compenser les efforts consentis après le cyclone Chido.

En réalité, cette affaire était prévisible pour les élus communautaires de Petite-Terre qui avait essayé d’anticiper les choses avant que le mouvement ne prenne forme. Il en a logiquement été question lors du conseil intercommunal du 29 janvier 2025. Pour Archadi Abassi, il était évident de faire un geste en faveur des agents mobilisés dans le cadre du cyclone Chido, lesquels avait fait abstraction de leurs situations personnelles pour venir en aide à la population de Dzaoudzi-Labattoir et Pamzndzi. « À la base, ma réflexion allait dans le sens de leur accorder une aide de 1.220 euros aux seuls agents qui ont travaillé sachant que les difficultés financières de la CCPT ne nous permettaient pas de faire plus.” Son président insiste sur le fait qu’il a coutume de prendre ses décisions en parfait accord avec ses huit vice-présidents (quatre de la commune de Dzaoudzi-Labattoir et quatre de Pamandzi). C’est à ceux-là qu’il a donné mandat de négocier avec les quatre représentants du personnel à travers un comité de crise mis sur pied au terme d’un premier round de négociations avec le directeur général des services qui n’avait pas abouti. « Autant je salue le soutien sans faille et la pleine implication de mes quatre vice-présidents de Labattoir, autant je déplore la désertion de ceux de Pamandzi, à l’exception d’un seul du quartier Sandravoangue et une autre inactive depuis quelques mois pour des raisons de santé. Les deux autres ont totalement disparu de la scène sans explication aucune”, se désole Archadi Abassi.

Un accord ce lundi

Après d’interminables heures de négociations entre élus et représentants du personnel gréviste, les deux parties seraient parvenues à un accord de principe, ce lundi. D’après le président de la CCPT, un projet de protocole d’accord aurait même été soumis aux élus par les grévistes. Sauf fausse note de dernière minute, il prévoit de le parapher dans la journée de mercredi. « Au final, nous avons convenu de verser 2.500 euros aux quarante agents ayant travaillé après le cyclone Chido et 2.000 euros aux autres. La valeur du ticket restaurant passe de 8,50 euros à 10,50 euros et nous leur accordons également les 40 euros demandés pour la mutuelle », annonce le chef de la collectivité. Les grévistes de la CCPT ont aussi obtenu le paiement de la totalité des jours grevés.

Côté financement pour une intercommunalité aux finances dans le rouge, « les sommes seront puisées dans un fonds de deux millions d’euros (dotation et subvention) attribué à l’intercommunalité au moment de sa création en 2017”, confirme Archadi Abassi. Malgré 440.000 euros de déficit dans l’exercice en cours, la situation est acceptable pour le conseil communautaire qui ne veut pas d’un relèvement des impôts et autres contributions, à un an des élections municipales et communautaires. S’il peut enfin pousser un ouf de soulagement, le président de l’intercommunalité de Petite-Terre s’interroge, à juste titre, sur le désordre ambiant consécutif aux aides accordées sur l’île suite au cyclone Chido. “Comment expliquer une telle disparité entre agents de la fonction publique sur un même territoire, au seul motif que les uns sont au service de l’État et les autres du département ou des communes ? Comment peut-on accorder 3.000 € à certains et seulement 1.200 euros à d’autres alors qu’ils ont tous vécu les mêmes affres et subit les dégâts de même nature ?”

Une question qu’il n’a pas manqué de poser à Manuel Valls, le ministre de l’Outremer, dans un courrier qu’il lui a adressé en fin de semaine dernière après avoir interrogé le payeur municipal sur le cadre légal de référence de cette démarche. Celui-ci lui aurait répondu qu’il se basait sur une directive donnée par François Bayrou, l’actuel chef du gouvernement.

Thani Mohamed Soilihi au stand mahorais du Salon de l’Agriculture

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Après le passage du cyclone Chido et de la tempête Dikeledi, et leurs dégâts engendrés sur l’agriculture mahoraise, le stand de l’île aux parfums passe difficilement inaperçu au Salon international de l’Agriculture qui se poursuit à Paris, jusqu’au dimanche 2 mars. Les agriculteurs de l’océan Indien, au milieu du pavillon 5.2 de la Porte de Versailles, reçoivent nombre d’invités. Ce lundi, c’était ainsi le ministre de la Francophonie et des partenariats internationaux, Thani Mohamed Soilihi. Le Sadois y était accompagné de la sénatrice Salama Ramia et de Bibi Chanfi, vice-présidente du conseil départemental de Mayotte en charge du développement économique. “Le Ministre s’est montré à l’écoute des acteurs locaux et a salué l’engagement et la détermination des agriculteurs mahorais”, a estimé la Chambre d’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (Capam), qui a relayé la visite.

Quelques instants plus tôt, Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, est également passé à proximité du stand et a apporté son soutien aux agriculteurs locaux.

“Si l’État traite Mayotte comme un bidonville géant, qu’il ait le courage de le dire !”

Anchya Bamana, députée de la deuxième circonscription de Mayotte

Via un courrier daté du lundi 24 février, Anchya Bamana, la députée de la deuxième circonscription de Mayotte demande un prolongement des mesures sur l’importation des végétaux au risque d’une pénurie alimentaire pendant le mois de ramadan. Cette missive est la deuxième du genre à l’attention de Manuel Valls, le ministre de l’Outremer.

“Le cyclone Chido a plongé l’île dans une crise alimentaire profonde. Les produits de base tels que la banane verte, le manioc, les pommes de terre, la patate douce vont manquer au moins une année entière. J’ai déjà eu l’occasion de m’entretenir avec vous sur ce sujet vital. Après Chido, dès la visite du Premier ministre (François Bayrou) avec sa délégation ministérielle, les élus ont alerté le préfet (François-Xavier Bieuville) sur la nécessité de prolonger l’arrêté de 1995 d’au moins un an. Par courrier du 14 janvier 2025 (joint au deuxième), j’ai réitéré cette demande à votre niveau en prévision du mois de ramadan.
Deux mois après le cyclone, force est de constater que la population de Mayotte vit une insécurité alimentaire sans précédent. Les Mahorais passent de la résilience à la résignation. Comme en témoignent les dires des habitants, je cite : “nous nous habituons au manque Madame la députée !” Cette situation est inacceptable et révoltante !
La population, majoritairement musulmane, s’apprête à entrer en période de ramadan du 1er au 30 mars 2025. Aujourd’hui, chaque Mahorais se demande comment se nourrir pour son unique repas quotidien tout au long du mois de ce mois sacré pour les musulmans que nous sommes.
En effet, l’État, à travers le préfet, réquisitionne les containers d’eau et de nourriture des importateurs. L’eau et les produits de base de consommation sont distribués au compte goutte dans les magasins : les Mahorais sont rationnés comme en temps de guerre ! Mayotte n’est pas un camp de réfugiés Monsieur le ministre : Mayotte, c’est la France !
Face à l’abandon de l’État, les maires sont pris pour des boucs émissaires, les fautifs qui ont mal gérés des aides. Vous n’êtes pas sans savoir, Monsieur le ministre, que les aides déployées par l’État ont été complètement sous-estimées eu égard du nombre de population à couvrir.

“J’ai constaté le peu d’aides envoyées”

J’ai personnellement fait le tour de l’île pendant dix jours après Chido, j’ai bien constaté le peu d’aides envoyées par l’État dans les communes, sans parler de leur qualité ! Concernant l’eau, face aux habitants qui souffrent des coupures d’eau du réseau et de l’absence d’eau embouteillée dans les magasins, la seule réponse de l’État est de nous envoyer le Rotary Club nous distribuer des kits de potabilisation d’eau de rivière ou encore des pastilles de chloration d’eau. Monsieur el ministre, cette réponse nous conforte dans l’idée que le gouvernement traite les Mahorais comme étant des tiers-mondistes ! Si l’État traite Mayotte comme un bidonville géant, alors qu’il ait el courage de le dire clairement ! Les Mahorais ne sont pas des mendiants. Ils vivent aujourd’hui une situation d’abandon et d’humiliation de la part du gouvernement. Face à notre colère et à notre indignation qui n’a guère de limites, à l’approche du mois de ramadan, je vous demande de :

1) Prolonger l’arrêté n°2024-DAAF-1059 portant modification de l’arrêté du 10 avril 1995 de deux mois à un an, soit jusqu’au 31/12/2025.
2) Prolonger l’assouplissement de l’arrêté n°1092/DAAF/2015 permettant aux voyageurs d’importer des végétaux de deux mois à un an, soit jusqu’au 31 décembre 2025

3) Privilégier l’importation en urgence des denrées alimentaires de base dans les pays avoisinants tels que le Mozambique, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, le Kenya qui sont à deux heures d’avion de Mayotte.
4) Faciliter l’importation d’eau embouteillée e  quantité à Mayotte afin d’approvisionner suffisamment les magasins afin de répondre en urgence aux besoins en eau de la population.
Il s’avère que, depuis janvier 2025, les délais de transit maritime entre l’Asie et Mayotte se sont rallongés considérablement. En effet, la CMA-CGM a choisi de placer le port de Pointe des Galets à La Réunion comme hub, en remplacement de celui de Jebel Ali aux Émirats Arabes Unis. Tous les conteneurs à destination de Mayote passent désormais par La Réunion avant d’être acheminés vers Mayotte. Cette situation retarde considérablement l’acheminement des importations vers Mayotte. Compte tenu de cette situation, je demande au gouvernement de déployer les moyens logistiques de la nation pour répondre aux urgences vitales de Mayotte.

Enfin, je demande à l’État d’accentuer le contrôle des boutiques de proximité. Ces dernières explosent le prix des denrées alimentaires et l’eau revendues après achat auprès des grands distributeurs.”

Anchya Bamana, députée de la deuxième circonscription de Mayotte

Zily enflamme Le Port pendant le festival Kabardock

Samedi soir, Zily a conquis le public du Kabardock lors d’un concert live exceptionnel de plus de deux heures. Près de 1000 spectateurs ont répondu présents pour partager un moment unique avec l’artiste mahoraise, devenue le trait d’union entre les cultures et les générations à l’occasion de cette soirée inoubliable. “C’était incroyable, je n’ai jamais vu une artiste aussi généreuse. Elle a passé plus d’une heure à faire des photos avec toutes les personnes qui sont venues la voir après le concert”, pouvait-on entendre de la part du public, venu nombreux de toute La Réunion.

Sur scène, Zily a livré une performance intense et généreuse, transportant son public dans un voyage musical où tradition et modernité se mêlent avec virtuosité. Accompagnée de ses musiciens, elle a interprété ses titres phares, dont Moina Bibi, Tsika, Amani, tout en offrant un aperçu exclusif de son prochain album en préparation. Chaque morceau, chaque note résonnait comme une invitation à la communion et à la célébration de la diversité culturelle. Une soirée sous le signe de l’unité et de la reconstruction Après le passage de Chido, Zily se veut l’exemple de la reconstruction et de l’unité à travers la musique et l’apaisement. “C’était important pour moi de faire ce concert, malgré les circonstances. J’ai moi-même vécu ce cyclone intense. J’ai perdu beaucoup, mais le plus important est de garder à l’esprit que c’est ensemble que nous allons nous reconstruire”, a glissé l’artiste après deux heures de performance. En rassemblant un public venu de tous horizons, elle a démontré la force du partage et de la solidarité.

Rencontre départementale sur la continuité éducative le 26 février

Suite au passage du cyclone Chido et de la tempête tropicale Dikeledi, le système éducatif de Mayotte est fortement touché. Le conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement de Mayotte (CCEEM) et la direction de l’enseignement supérieur (DES) organisent une rencontre le 26 février, à 8h30, à la MJC de Nyambadao, dans la commune de Bandrélé, avec les acteurs de l’Éducation.

L’objectif est de trouver des solutions concrètes pour assurer la continuité éducative des élèves et mettre en place des mesures d’urgence et des réponses structurelles pour la réussite des jeunes de Mayotte.

Santé : davantage de recours aux urgences et fin de l’Escrim

Dans son dernier bulletin publié ce vendredi, Santé publique France indique que les recours aux urgences étaient en hausse la semaine du 10 au 16 février au centre hospitalier de Mayotte (CHM) après trois semaines de diminution. Les plaies et les traumatismes sont le principal motif de passage aux urgences depuis la dernière semaine de décembre 2024 et étaient de nouveau en augmentation du 10 au 16 février, tandis que les recours pour troubles digestifs sont restés stables.

En parallèle, l’Escrim (Élément de sécurité civile rapide d’intervention médicale, photo), installé sur le stade de Cavani, a fermé ses portes le 3 février au soir. Depuis le 4 février, les patients sont accueillis par la SSFMT (Secouristes sans frontières medical team), qui ne dispose pas de lits d’hospitalisation ni de bloc opératoire. Les traumatismes et les pathologies de la peau restaient les principaux motifs de consultation. Les épidémies de grippe et de bronchiolite étaient toujours en cours sur le territoire la semaine du 10 au 16 février avec des taux de positivité relativement stables.

“Plus de 80 % des foyers enquêtés au cours des maraudes réalisées dans le cadre de la surveillance à base communautaire (SBC) ont rapporté avoir plus de difficultés à se procurer de la nourriture qu’avant le passage du cyclone Chido”, indique Santé publique France.

Reprise de la circulation alternée à partir du 3 mars

A la suite de la concertation des acteurs socio-économiques du 21 février et compte tenu d’un retour à une circulation normale post-Chido, la Ville de Mamoudzou et la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) annoncent la reprise des navettes gratuites et de la circulation alternée à compter du lundi 3 mars et jusqu’au 10 juillet 2025.

Les navettes reprendront progressivement leur service. Cette reprise inclut également la ligne Vahibé-Passamaïnty et les Hauts de Mamoudzou. Pour rappel, la circulation alternée s’applique du lundi au jeudi, hors jours fériés, en agglomération sur les axes suivants : route nationale 1 : du rond-point Carrefour Mamoudzou au rond-point Passot ; route nationale 2 : du rond -point Passot au rond-point Dinga Dingani ; route départementale 3 : du carrefour RD3·RN1 Croix Rouge au rond-point Collège de Passamaïnty.

La circulation des véhicules de tourisme dotés d’une plaque d’immatriculation impaire sera autorisée uniquement les lundis et mercredis, de 5 heures à 19 heures. La circulation des véhicules de tourisme dotés d’une plaque d’immatriculation paire sera autorisée uniquement les mardis et jeudis, de 5 heures à 19 heures.

“Il y a un trou sur quelques mois sans fruits et légumes disponibles”

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Tous les bâtiments de Mhamadi Abdallah, deuxième producteur d’oeufs de Mayotte, sont à terre, il a peu d’espoir de se relever.

Le passage de Chido a dévasté l’agriculture mahoraise, 80 % des productions agricoles sont détruites selon la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf) de Mayotte. Pour assurer la sécurité alimentaire de l’archipel, les importations ont progressé.

Avant le cyclone Chido, l’île aux parfums était presque autosuffisante en fruits et légumes. “Chaque année, environ 30.000 tonnes de bananes vertes sont produites, à La Réunion c’est entre 5.000 et 6.000 tonnes par an”, illustre Eric Bianchini, directeur adjoint de la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf) de Mayotte. L’agriculture mahoraise est vivrière, avec une majorité d’agriculteurs qui ne sont pas professionnels et qui cultivent pour leur consommation personnelle, leur production était la base de leur nourriture. Sur 4.312 exploitations recensées en 2020, 2.500 disposent d’un Siret. Désormais “Il faudra attendre six mois pour voir les premiers légumes et d’ici la fin de l’année pour les premières bananes”, indique Eric Bianchini.

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Les premiers fruits et légumes seront disponibles dans 6 mois environ.

L’inquiétude c’est maintenant, “il y a un trou sur quelques mois sans fruits et légumes disponibles”. Par ailleurs, le Ramadan commence dans quelques jours, “une période où la consommation s’intensifie, il y aura donc une forte demande alimentaire alors qu’il n’y aura que de l’import qui apportera l’alimentation”, poursuit-il.

Importer des noix de cocos

Alors que la sécurité alimentaire est compromise, un arrêté préfectoral a été pris fin décembre après le cyclone pour alléger celui de 1995 relatif à l’importation des végétaux. Si les productions de bananes vont repartir sans intervention, ce n’est pas le cas des cocotiers par exemple. La cocoteraie mahoraise a été massivement détruite, “70 % des cocotiers sont morts et il faut attendre 6 à 7 ans pour que les arbres donnent des fruits”. Ingrédient important de la cuisine mahoraise, il est donc envisagé d’en importer des pays d’Asie. Toutefois, pour cela les pouvoirs publics veulent être très vigilants pour ne pas introduire des pathogènes extérieurs qui peuvent être mortels pour la cocoteraie de Mayotte.

Pour relancer la production, encore faut-il que les agriculteurs reconstruisent leurs équipements. De nombreux éleveurs et producteurs ont leurs bâtiments à terre, c’est le cas de Mhamadi Abdallah, propriétaire de l’EARL Fleury Coq située à Vahibé qui était le deuxième producteur d’oeufs de l’île avec 11.000 oeufs par jour. Aujourd’hui, il ne reste que les armatures de ses bâtiments, il a perdu ses 11.000 poules. Pour relancer sa production, il doit repartir de 0. “Est-ce que je vais me relever ? Honnêtement je n’y crois pas”, confie l’agriculteur abattu qui s’occupe de cette exploitation depuis 15 ans. La loi d’urgence pour Mayotte adoptée le 13 février prévoit quinze millions d’euros pour relancer la filière. La Daaf a également ouvert un fonds de secours pour les outre-mer (FSOM) avec une aide qui peut atteindre jusqu’à 50.000 euros.

Un lycéen tué en marge d’affrontements entre bandes d’Iloni et Dembéni

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Un lycéen a perdu la vie au cours d’une rixe entre jeunes de Dembéni et Iloni, ce vendredi. Photo d’illustration

Au cours de l’après-midi du vendredi 21 février, une rixe a éclaté aux abords du collège d’Iloni entre des bandes du village et celles de Dembéni. Un lycéen a perdu la vie. Si la municipalité a appelé au calme, la situation est restée tendue le lendemain.

Vendredi 21 février, la ville de Dembéni a été le théâtre de violences opposant des jeunes des villages de Dembéni et d’Iloni. “Un jeune a tragiquement perdu la vie à Dembéni après avoir succombé à ses blessures”, annonce la municipalité dans un communiqué daté de samedi. Selon nos confrères de Mayotte La 1ère, la victime sortait de chez elle au moment de la rixe.

Ce même vendredi, l’établissement T19 qui allait bientôt ouvrir ses portes aux élèves a été également incendié “portant un coup brutal aux efforts engagés pour l’éducation de nos enfants”, poursuit le communiqué. “Le maire Moudjibou Saïdi condamne avec la plus grande fermeté ces actes qui mettent en péril la sécurité des habitants et compromettent au développement de la commune”, peut-on lire. Le communiqué indique que les élus “ne reculeront devant rien pour lutter contre cette montée de violence et rétablir l’ordre. Toutes les mesures seront prises […] pour que de tels actes ne soient pas impunis”. La Ville appelle à la mobilisation de tous et à la responsabilité de chacun.

Si une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances du meurtre et de l’incendie, la situation n’était calmée pour autant au cours de ce week-end. Des bandes étaient à nouveau en action dans la journée de samedi. Ailleurs sur Grande-Terre, d’autres violences ont été perpétrées à Kahani, Kawéni et Bandrélé.

Kick-boxing, six Mahorais ramènent des médailles d’or du championnat de France

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Six combattants mahorais ont décroché un titre de championnat de France, ce week-end, à Nanterre (Hauts-de-Seine).

Les représentants de cinq clubs mahorais étaient au championnat de France de kick-light, ce week-end, à Nanterre (Hauts-de-Seine). En obtenant six titres, Mayotte établit son record sur une même édition.

Le kick-boxing mahorais continue de faire trembler les rings. Ce week-end, à Nanterre (Hauts-de-Seine), c’était à nouveau le cas aux championnats de France de kick light puisque six combattants de l’île aux parfums ont pu repartir avec un titre de champion. Les membres de la famille Rafion, licenciés au C MTKB Chirongui, ont été les plus prolifiques, puisque Ciane, Yoan et Yvan repartent avec une médaille d’or chacun. Les autres ont été obtenues par Kayel Soulamaina du C2M M’roalé, Charifoudine Vita Madi du Bandrélé Boxing Club) et Keylice Moichoura Nassur du Mayotte Boxing, club situé à Mamoudzou. A noter que pour le deuxième, il ne s’agissait pas d’une première car il a déjà remporté cette même médaille, l’an dernier, à Saint-Étienne (Loire). “Avec ces six breloques dorées, la Ligue mahoraise de kick-boxing établit ainsi un nouveau record de titres de champions de France acquis sur une même édition (cinq en 2023)”, se félicite la LMKMDA (la Ligue mahoraise de kick-boxing, muaythaï et disciplines associées).

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Mayotte repart encore des championnats de France avec le plein de médailles.

Des entraînements avec la Konateam

Le contingent de jeunes combattants mahorais issus de cinq clubs (CMTBK Chirongui, Bandrélé Boxing Club, Mayotte boxing club, NKOSI Petite-Terre et C2M Centre Multisports de M’roalé), n’a pas fait que briller lors de l’évènement de ce week-end. Ils ont aussi pu visiter la délégation de Mayotte à Paris, le mercredi 19 février. “Ces jeunes ne sont pas seulement des compétiteurs ; ils sont les ambassadeurs d’une Mayotte forte, debout et résiliente, qui rayonne bien au-delà de nos frontières. Leur parcours est une véritable source d’inspiration, démontrant que l’excellence, l’engagement et le talent sont des marqueurs de notre territoire”, estiment l’instance représentant le conseil départemental de Mayotte. Zouhourya Mouayad Ben, la vice-présidente en charge de la culture et du sport, Jacques Martial, adjoint au maire de Paris et délégué aux Outre-mer, Thomas Collin, conseiller Outre-mer en charge de la cohésion sociale, de la jeunesse et du sport auprès du Ministre d’État chargé des Outre-mer et l’ancien boxeur Jean-Marc Mormeck étaient pour les accueillir.

Deux clubs, Chirongui et Bandrélé, ont également eu la chance de pouvoir s’entraîner avec la Konateam à l’Escale Boxing Club, à Villiers-sur-Marne, la salle de Moussa Konaté, l’ancien champion du monde et de France de kick-boxing.

Football : Keyliane Abdallah passe professionnel

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Keyliane Abdallah est lié à l’Olympique de Marseille jusqu’en 2028.

Attaquant de l’Olympique de Marseillle, Keyliane Abdallah vient de signer son premier contrat professionnel. C’est le club phocéen qui l’a annoncé, ce vendredi. Le neveu de Toifilou Maoulida, âgé de 18 ans, a signé un contrat le liant à Marseille jusqu’en 2028. Déjà apparu deux fois en Ligue 1, dont la dernière fois en août 2024 contre Toulouse, il évolue davantage avec l’équipe réserve cette saison (six matchs et un but), après avoir fait le bonheur des équipes jeunes. En effet, débarqué de La Réunion à 15 ans, le jeune homme de Kani-Kéli a aidé l’OM à remporter le championnat de France U17 en 2023 et la Coupe Gambardella, l’année d’après.

Pas de finale à Miramas pour Raphaël Mohamed

Vainqueur de la finale B du 60m haies au meeting de Miramas (en 7’’68), le 31 janvier, l’hurdler mahorais Raphaël Mohamed a été moins performant sur la piste du complexe des Bouches-du-Rhône, ce dimanche. Pour les championnats de France Elite indoor, le sportif du Racing club de Mamoudzou a terminé quatrième de sa série avec un temps de 7’’86. Un chrono insuffisant pour atteindre la finale (remportée finalement par Wilhem Belocian (7’’52) devant Just Kwaou-Matey (7’’53)) car la première série a été plus rapide avec les cinq premiers qualifiés.

Grève illimitée du personnel de l’agence de voyages Issoufali

Ce jeudi 20 février, les salariés de l’agence de voyages Issoufali ont débuté une grève illimitée. Ils protestent contre la dégradation des conditions de travail et demandent une prime Chido de 1.600 euros, la restitution intégrale des prélèvements sur salaires sans consultation ou encore la revalorisation salariale des minimas.

La grève de la communauté de communes de Petite-Terre se poursuit

Depuis le mardi 11 février, une grève a lieu à la Communauté de Communes de Petite-Terre (CCPT). Une réunion s’est déroulée ce mercredi 19 février avec plusieurs vice-présidents de la collectivité. « Cette réunion qui s’apparentait à un dialogue de sourds, s’est malheureusement soldée par un échec. Force est de constater qu’aucun accord n’a pu être trouvé, et nous avons eu l’impression d’assister à une parodie de concertation », écrivent les agents grévistes. Ces derniers demandent  de vraies négociations et « invitent Monsieur le Président de la CCPT à prendre place à la table des négociations ». En attendant, ils annoncent « maintenir et durcir le mouvement de grève. »

Fermeture temporaire du CCAS de Mamoudzou

Le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de Mamoudzou a subi d’importants dommages suite au passage du cyclone Chido. En raison de cette situation, l’état des locaux ne permet pas d’accueillir les administrés dans un cadre optimal et les agents sont délogés temporairement du bâtiment. Afin de continuer à répondre aux besoins urgents des administrés, des permanences seront mises en place à compter du lundi 24 février 2025 (Voir planning ci-dessous).

Agriculture : une parcelle ouverte aux postulants à M’tsangamouji

Dans le cadre de sa stratégie de développement agricole, via sa compétence de Safer, l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam) met à disposition une parcelle agricole de 2,89 hectares située dans la commune de M’tsangamouji. L’appel à projets est ouvert du jeudi 20 février au jeudi 20 mars à minuit. Les candidats devront soumettre des projets agricoles ou des services liés à la production agricole. Le bénéficiaire de la parcelle devra, au terme d’une période de cinq ans, ou exceptionnellement de dix ans être en mesure de l’acquérir. Ce foncier peut également être attribué à un ou plusieurs porteurs de projets. Une visite de la parcelle est prévue le jeudi 27 février, à 9h au carrefour Milou sur la commune de M’tsangamouji. Cette visite permettra aux porteurs de projet de découvrir la parcelle et d’évaluer son potentiel pour leur exploitation. Pour toute question concernant la visite, vous pouvez contacter les agents de l’Epfam au 06 39 21 53 39 ou au 06 39 67 57 39.

Les candidats sont invités à soumettre des projets de production agricole végétales et/ou animales. Le dossier de candidature est disponible en téléchargement sur le site de l’Epfam (Appel à projets pour une parcelle agricole à M’tsangamouji – Epfam) ou peut être retiré en version papier dans les bureaux de l’établissement public situé au boulevard Marcel-Henry, Cavani – 97600 Mamoudzou. Le dossier complété et accompagné des pièces justificatives est à envoyer par mail à projet.agricole@epfam.fr avant le 22 mars 2025 à minuit ou déposer au siège de l’Epfam.

L’eau du robinet est désormais potable sur le territoire

Depuis le passage du cyclone et la reprise du contrôle sanitaire le 24 décembre 2024, l’agence régionale de santé (ARS) Mayotte a réalisé 422 analyses d’eau à destination de la consommation humaine, soit plus de 170% de plus qu’en période hors crise. “Ces analyses ont révélé une amélioration de la qualité de l’eau, et à ce jour, le niveau de conformité atteint est comparable à celui observé avant le passage du cyclone Chido”, indique l’agence dans un communiqué publié ce jeudi.

À l’exception des villages de Mbouini, Passi-Kéli et Mronabéja, l’eau est potable sur tout le territoire. Néanmoins, en cas de coupures d’eau/interruption de l’approvisionnement en eau, les préconisations de l’ARS doivent être appliquées.

Pour les coupures d’eau inférieures à 24h : un délai d’attente de 6h est nécessaire à la remise en eau avant de consommer l’eau pour les usages alimentaires. Pour la consommer avant ce délai, il conviendra de la faire bouillir pendant 5 minutes ou d’utiliser les comprimés de chlore.

Pour les coupures d’eau supérieures ou égales à 24h : un délai d’attente de 12h est nécessaire à la remise en eau avant de consommer l’eau pour les usages alimentaires. Pour la consommer avant ce délai, il conviendra de la faire bouillir pendant 5 minutes ou d’utiliser les comprimés de chlore. L’ARS poursuit de façon très attentive le suivi de la qualité de l’eau sur le réseau. De nouveaux contrôles seront effectués dans les tous prochains jours afin de suivre l’évolution de la situation.

Justice : Alain Chateauneuf quitte l’Océan Indien

Premier président de la cour d’appel de Saint-Denis de La Réunion, Alain Chateauneuf prend la direction de celle de Dijon (Côte-d’Or) pour y exercer les mêmes fonctions. Celui-ci est un fidèle de l’Océan Indien pour y avoir passé quatorze ans, dont la moitié sur le territoire mahorais pour lequel il gardait une affection et bien sûr un œil attentif puisqu’il dépend de la cour de Saint-Denis. Il a été ainsi le président du tribunal de première instance de Mamoudzou de 1997 à 2004.

« Je quitte [La Réunion] avec regret bien sûr. J’en suis à mon troisième séjour dans la zone puisque j’ai passé sept ans à Mayotte, j’ai passé cinq ans au tribunal judiciaire de Saint-Denis et quasiment sept ans ici. Donc, il y a un vrai attachement pour ces départements”, a-t-il déclaré lors de sa dernière audience de rentrée de la juridiction réunionnaise, à nos confrères du Quotidien.

Les élus LR mahorais penchent pour Bruno Retailleau

Dans la course à la présidence du parti Les Républicains, les élus mahorais encartés à droite ont annoncé leur choix via un communiqué. Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou, Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte, ou les vices-présidentes Zamimou Ahamadi et Zouhouria Mouayad Ben ont une préférence pour Bruno Retailleau, l’actuel ministre de l’Intérieur. « Homme de conviction et de valeurs, il est le

mieux placé aujourd’hui pour redonner confiance et espérance à nos militants à

travers un projet de refondation de notre mouvement politique », estiment les signataires de l’appel, aux côtés d’autres élus LR, Zaounaki Saindou, Saindou Attoumani et Soihirat El Hadad, conseillers départementaux, ainsi que les maires de M’tsangamouji et Tsingoni, Saïd Maanrifa Ibrahima et Hamada Issilamou.

Tsingoni fait l’objet d’un rapport critique sur sa gestion 2019-2023

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Le rapport de la Chambre régionale des comptes La Réunion-Mayotte est très critique sur la gestion de la commune de Tsingoni.

La commune de Tsingoni a fait l’objet d’un rapport salé de la chambre régionale des comptes La Réunion-Mayotte. Publiées le 29 janvier, les observations font part d’un fonctionnement opaque du conseil municipal, des frais d’élus difficiles à justifier, des finances dans le rouge ou des règles des marchés publics qui ne sont pas respectées.

Conseil municipal

Pierre angulaire de la vie politique de la commune, le conseil municipal de Tsingoni a la particularité de connaître deux maires lors de cette mandature. Le premier, Bacar Mohamed, a dû laisser sa place suite à une décision de justice en mai 2023 (il est décédé quelques mois plus tard) et a été remplacé par son adjoint, Hamada Issilamou. Les deux ont été investis de nombreuses attributions par leur conseil qui ne respecte pas toujours les règles du code général des collectivités territoriales, comme le montre le dernier rapport de la chambre régionale des comptes La Réunion-Mayotte. Ainsi, la première recommandation est de “rendre compte au conseil municipal des décisions prises par le maire en vertu de sa délégation”. Dans le même registre, les délégations pour les adjoints restent vagues, des délibérations sont prises sans le quorum nécessaire et les actes ne sont pas publiés numériquement comme la loi l’oblige.

Appelé à répondre, le maire actuel avance que le problème des délégations a été réglé lors du conseil municipal du 29 septembre 2024.

Finances

C’est la partie la plus critique du rapport d’observations. “Non seulement la qualité des comptes de la commune ne s’est pas améliorée depuis le précédent contrôle de la chambre mais elle s’est dégradée au cours de la période 2019-2023”, observent les magistrats. Ils ont cependant été confrontés à un gros problème, le manque de fiabilité des comptes. Il est fréquent que la municipalité fasse des erreurs en les remplissant ou ne les tenant pas à jour. A cela s’ajoutent une émission de recettes qui intervient trop tardivement. “44 % des titres émis par la commune sont rejetés par le comptable public entre 2019 et 2023, principalement en raison d’absence de pièces justificatives ou de mauvaises imputations : 67 % des titres émis en 2021 et 50 % des titres émis en 2022 sont concernés.”  Faute de suivi, des subventions deviennent caduques, tandis que la capacité d’autofinancement est devenue nulle voire négative, tandis que les charges de gestion ont progressé de 60 % entre 2019 et 2023. Cela plombe le budget de la commune qui se retrouve avec des dépenses largement supérieures aux recettes. “De ce fait, le déficit du compte administratif est plus de deux fois supérieur aux 10 % des recettes de fonctionnement de l’exercice (soit 1,5 M€) et devrait avoir pour conséquence une saisine de la chambre par le préfet”, estime la CRC. Pire, la trésorerie est tellement dans le rouge que cela fait de Tsingoni un mauvais payeur avec un délai de paiement porté à 108 jours en 2022. “Les difficultés de trésorerie perdurent en 2024 et causent des menaces d’abandon de chantier. Par exemple, malgré un ordre de paiement en ce sens, le comptable n’a pas pu procéder au paiement d’une facture de 130.000 € concernant les travaux de réhabilitation de la mosquée”, fait remarquer l’instance.

“Conscient des manquements liés à la qualité comptable et compte tenu de vos observations provisoires, la commune a engagé la voie du redressement. C’est dans ce contexte que j’ai mis en place un plan de restructuration de la direction des finances avec le renforcement d’un agent de catégorie A”, se défend le maire.

Marchés publics

“Le précédent rapport d’observations de la chambre soulignait de nombreuses carences en matière de marchés publics. Force est de constater que celles-ci persistent”, cingle la CRC, qui note un recours au fractionnement des marchés, qui avait déjà provoqué la chute du précédent édile. La commune a ainsi peiné à fournir les justificatifs demandés par les magistrats pour un échantillonnage. Sur le fractionnement des marchés, l’exemple du plateau sportif de Tsingoni est mis en exergue avec des travaux de réhabilitation qui ont fait l’objet de lots avec plusieurs montants hors marché. La Chambre recommande vivement à la commune de “cesser sans délai de scinder ses achats en méconnaissance des dispositions de l’article R. 2121-4 du code de la commande publique”. A ce sujet, la mairie reconnaît des manquements à laquelle elle tente de mettre fin. “C’est dans ce contexte que, dès mon élection en mai 2023, j’ai organisé des sessions de formations pour les élus et les cadres sur les risques pénaux liés aux manquements aux principes de la commande publique”, explique le premier magistrat.

Ressources humaines

Sur les recrutements, la CRC rappelle que les communes peuvent recruter un directeur général des services avec des contrats d’une durée de trois ans maximum pour permettre à de nouvelles majorités municipales de changer si la confiance avec le directeur n’est plus. A Tsingoni, celui-ci a la particularité d’être embauché en contrat à durée indéterminée avec “une rémunération perçue qui dépasse celle fixée par le cadre réglementaire”.  Même chose pour les collaborateurs de cabinet dont “les actes de recrutement sont insuffisamment précis”.

L’augmentation des charges est aussi scrutée. “Eu égard au besoin de ressources propres pour le financement des investissements, la maîtrise des charges de personnel constitue un enjeu prioritaire nécessitant une gestion pluriannuelle du plafond d’emploi conduisant à sa diminution. La commune doit engager une réflexion afin de contenir ses charges de personnel”, est-il recommandé. Cette dernière répond qu’elle connaît des difficultés de recrutement pour expliquer les avantages alloués et maintient que le CDI de son directeur est autorisé par la jurisprudence.

Frais des élus

A Tsingoni, les frais de déplacement, de missions et de représentation en 2023 ont explosé avec 140.000 euros. Cinq ans auparavant, la préfecture de Mayotte avait pourtant tiré la sonnette d’alarme, rappelle l’instance. Car outre l’accompagnement des équipes sportives, les magistrats s’interrogent sur le mandat accordé en moyenne à cinq conseillers municipaux pour participer au congrès de l’association des communes et collectivités d’outre-mer (ACCDOM) et à celui de l’association des maires de France (AMF). Les frais de représentation du maire souffrent de la même opacité. Ainsi, aucun justificatif n’est donné pour l’enveloppe de 10.000 euros qui est allouée entièrement au maire. “La commune prend pourtant également en charge divers autres frais, notamment liés à ses déplacements en dehors du département”, ajoute la Chambre. La municipalité a adopté un règlement pour les déplacements de ses élus et agents depuis juillet 2023.

Scolarisation

C’est un mal que connaîssent bien les mairies de Mayotte, la poussée démographique sur le territoire amplifiée par l’immigration fait que les effectifs scolaires ne cessent d’augmenter et imposent des rotations de classe faute de nouveaux établissements construits. “Entre les années scolaires 2018-2019 et 2023-2024, la population scolaire communale a enregistré une augmentation de 38 % de ses effectifs. L’augmentation est la plus importante pour les enfants de maternelle dont le nombre a crû de 82 % au cours de cette période”, est-il ainsi relevé. Faute d’établissements supplémentaires, les trois-quarts des élèves de la commune sont dans ce système de rotations pour l’année 2025. La Chambre rappelle également que dresser chaque année la liste des enfants résidant dans la commune et soumis à l’obligation scolaire figure dans le code de l’éducation. En parallèle, le coût de fonctionnement de la compétence scolaire continue d’augmenter pour atteindre 2,8 millions d’euros en 2023.

“Comment agir efficacement sur les mangroves après le cyclone Chido ?”

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Durement touchée à la fois par le vent et la houle pendant le cyclone Chido, la mangrove mahoraise reprend des couleurs.

Sur mer comme sur terre, le cyclone qui a touché Mayotte au mois de décembre a porté un coup terrible à la biodiversité. Pour prendre soin de la mangrove et en s’appuyant sur les connaissances du Conservatoire du littoral, le Réseau EDD976 (Réseau d’éducation à l’environnement et au développement durable de Mayotte) donne des conseils pour préserver ce poumon vert de l’archipel.

“Le cyclone Chido a frappé Mayotte, le 14 décembre 2024. Les mangroves bien que résistantes ont également subi des dégâts très visibles. La mangrove est une forêt composée d’arbres résistant à la salinité et aux marées. Ces arbres sont principalement des palétuviers et jouent un rôle important pour : la protection des côtes, la mangrove forme une barrière naturelle contre les phénomènes météorologiques extrêmes (tempêtes, submersions marines, inondations) et limitent l’érosion côtière ; la préservation de la biodiversité, la mangrove abrite de nombreuses espèces animales comme des poissons, des mollusques ou des oiseaux ; le stockage du carbone, le sol de la mangrove stocke plus de carbone que les forêts terrestres ; la ressource économique locale, la mangrove est un lieu de pêche et de tourisme.

Sans les mangroves de Mayotte, il est fort probable que nous aurions observé des submersions marines lors du cyclone. Ainsi cet événement dévastateur nous a rappelé l’importance de protéger cet espace naturel d’exception. Actuellement, les acteurs environnementaux du territoire (Parc naturel marin de Mayotte, Université de Mayotte, Conservatoire du littoral, etc.) font un état des lieux des mangroves de Mayotte afin de décider conjointement des actions à mener pour protéger la mangrove. Ce qu’il ne faut pas faire : ne pas couper les arbres de la mangrove ou de l’arrière-mangrove ni même récupérer les troncs et branches tombés à terre avec le cyclone. Des espèces végétales repartent déjà et sont essentielles à la régénérescence de la mangrove. Ne pas construire, même de manière temporaire, dans la mangrove ou l’arrière-mangrove. Ne pas transformer l’arrière-mangrove et la mangrove en parcelle agricole. Ne pas initier des actions de replantation, car à ce stade la restauration naturelle est privilégiée.

Les bons gestes pour protéger les mangroves : ramasser les déchets présents dans les mangroves et arrières-mangroves, déblayer les cours d’eau des embâcles et des déchets encombrants et suivre l’évolution de la mangrove en prenant régulièrement des photos. Actuellement, la restauration naturelle des mangroves est privilégiée. Les mangroves sont des écosystèmes qui sont adaptés aux évènements climatiques exceptionnels. La plupart des palétuviers sont déjà en train de repartir avec une repousse des feuilles sans intervention humaine. Prenons soin ensemble de cet écosystème précieux.”

Réseau EDD976

Un plateau de danse au pôle culturel de Chirongui, ce samedi

Danse Chirongui

Venez découvrir le plateau partagé de l’artiste Aliféyini Mohamed-lil’c & de Hamaza Lenoir – Cie Kazyadance au pôle culturel de Chirongui, ce samedi, à 19h30. En première partie, il y a “Shido, un solo du premier. « Je suis celui qui n’est pas malade mais qui souffre ». Dans Shido, je place mon corps comme un objet de recherche qui revisite tous les sens, les gestes, les vibrations sonores corporelles, pour essayer de rentrer « dans la peau » d’un autre corps, de percevoir, ressentir et vivre l’état primaires de la corporalité d’un frère autiste. » En deuxième partie, “Le Corps de Jésus” est un voyage aux confins des Comores, le récit d’une naissance, par l’auteur et performeur Hamza Lenoir. Évocation sensible d’histoires intimes et mythiques, des rites, des traditions et des cultures d’une terre en mutation.

Lien de réservation : https://billetterie-poleculturel-chirongui.mapado.com/event/444036-plateau-partage-kazyadance-shido-et-le-corps-de-jesus

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes