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Les barrages « mis de côté » : la circulation reprend mais le mouvement continue

Safina Soula au sortir de la réunion de Tsararano ce vendredi.

Les véhicules doivent pouvoir circuler dès à présent. C’est ce qui est déclaré par Abdou Badirou, représentant des Forces vives, vers 18h30 ce vendredi à l’issue de la réunion de près de quatre heures qui s’est tenue avec les barragistes au marché couvert de Tsararano. Les barrages ne sont pas levés, mais « mis de côté », si l’on reprend l’expression du porte-parole. Le mouvement continue à travers la présence de ces barrages sur les routes, mais des barrages désormais ouverts, qui doivent, selon la nouvelle ligne de conduite, laisser passer les automobilistes dès ce vendredi soir.

Pour Safina Soula, le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer, Gérald Darmanin, a tenu ses engagements pris lors de sa visite dimanche dernier en envoyant le courrier mettant noir sur blanc son projet pour Mayotte mercredi. La représentante des Forces vives et présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018 estime qu’il est important d’assouplir les barrages, dont la levée devait être la monnaie d’échange de ce courrier. Elle craint, en effet, que si le mouvement ne fait pas ce pas en avant, le gouvernement puisse décider de retirer ces premières promesses, notamment la fin du titre de séjour territorialisé.

Le mouvement va rester « vigilant »

Les échanges ont été musclés cet après-midi, dans le village de la commune de Dembéni. Des barragistes crient leur colère à l’issue de l’assemblée sur le parking du marché couvert. Un désaccord qui laisse craindre que chaque barrage commence à avoir ses propres règles. À cette interrogation, Abdou Badirou répond que le mouvement va rester « vigilant ». Tout comme il restera vigilant à ce que le gouvernement concrétise les mesures annoncées, et prenne en compte les revendications concernant la sécurité, dont la quasi absence dans le courrier à suscité les désaccords de ce vendredi après-midi.

Sada : les commanditaires présumés du caillassage de la gendarmerie jugés ce vendredi

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"Les proches des deux hommes, ainsi que plusieurs membres des "forces vives" étaient rassemblés hier, en soutien, devant les locaux de la section de recherches de Mamoudzou"

Après 48 heures passées en garde à vue dans les locaux de la section de recherches de la gendarmerie, les deux hommes interpellés mercredi 14 février à Sada seront jugés en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Mamoudzou ce vendredi, à 14h. Ils sont tous deux suspectés d’avoir commandité plusieurs actes de dégradation, dont celui de la brigade de gendarmerie de Sada, et des faits de violences, d’après une source proche du dossier. Une nouvelle audience s’ouvre donc, tout juste deux semaines après la condamnation à quatre années de prison ferme d’un des « caillasseurs » impliqué dans l’attaque de la brigade de gendarmerie de Sada, dans la nuit du 28 au 29 janvier 2024.

Et cette fois, le profil des prévenus interpelle : le premier est conseiller principal d’éducation, tandis que le second est un agent du SIDEVAM*, également pompier volontaire. « Ils m’ont expliqué leurs versions pendant leurs gardes à vue, il va falloir que je décortique un peu », fait valoir leur avocat, Me Asskani Moussa, qui estime que ces deux hommes « sont bien insérés dans la société ».

*Syndicat de Traitement des Déchets Ménagers et Assimilés

1,6 tonne de méthamphétamine saisie en mer au large de Mayotte

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Il s’agit de la plus importante saisie de ce type de drogue enregistrée dans l’Océan Indien. Crédits photo : préfecture de la Réunion.

Il s’agit de la plus importante saisie de ce type de drogue enregistrée dans l’Océan Indien, selon les services de l’Etat. Mardi 13 février, un navire de la Marine française a intercepté un « boutre », un bateau traditionnel, à environ 130 km au large de Mayotte. Les suspicions des forces armées dans la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI) se sont avérées juste : plus de 1,6 tonne de drogue de synthèse ont été saisies à bord. Il s’agirait de méthamphétamine, une drogue fabriquée à partir d’ingrédients chimiques et dont le trafic est en plein essor en Asie.

« Cette substance a été immédiatement saisie pour destruction », précise la préfecture de Saint-Denis de la Réunion, déléguée du gouvernement pour l’action de l’Etat en mer, dans un communiqué. Il faut rappeler que cette saisie intervient peu de temps après une autre opération similaire, en date du 11 janvier, démontrant l’ampleur des flux illicites dans cette zone de l’océan Indien. En effet, à cette date, les vedettes côtières de surveillance maritime (VCSM) basées à Mayotte avaient identifié une embarcation similaire jugée suspecte. Sauf que cette fois l’équipage avait mis feu au navire, à environ 80 km des côtes mahoraises, souhaitant probablement faire disparaître la cargaison illicite.

« En luttant contre ces activités, les moyens concourant à l’action de l’État en mer viennent porter un coup important aux organisations criminelles transnationales présentes dans la zone qui profitent de ces économies informelles et de l’instabilité générée pour étendre leur influence », estime la préfecture de la Réunion.

En 2023, ce sont près de 5 tonnes de stupéfiants qui ont été saisis en mer dans la zone sud océan Indien, dans le cadre des opérations menées avec la Combined Task Force 150 par la France et ses alliés dans la lutte contre le narcotrafic.

Rassemblement devant la gendarmerie de Mamoudzou suite à l’interpellation de deux hommes à Sada mercredi

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La gendarmerie de Mayotte annonçait ce mercredi 14 février que des « interpellations supplémentaires » avaient été menées à bien sur la commune de Sada dans le cadre de lenquête menée suite au caillassage de la brigade de gendarmerie locale, dans la nuit du 28 au 29 janvier. Des membres des Forces vives, plusieurs habitants de la commune de Sada et des proches de deux des hommes en garde à vue sont rassemblés depuis ce jeudi matin devant les locaux de la section de recherches de la gendarmerie de Mayotte, à Mamoudzou. La plupart des personnes présentes affirme ne pas savoir ce qui est exactement reproché aux deux mis en cause. Maître Askani Moussa, que nous avons pu joindre au téléphone, a été sollicité pour les défendre. « Je ne suis intervenu que ce matin, vers la fin de la matinée », explique-t-il. Lavocat, qui devrait de nouveau sentretenir avec ses clients en fin daprès-midi, dit quil sagirait dun « problème de dégradation de bien public et de caillassage ». 

Soidiki Mroinkodo, un jeune homme de 21 ans condamné à 4 ans de prison pour avoir caillassé la gendarmerie de Sada dans la nuit du 28 au 29 janvier dernier, affirmait lors de son audience quil s’était vu proposer 80 euros pour participer à la violente expédition. Un gendarme, partie civile, estimait également que « lattaque dune grande violence était préparée ». « Il doit nécessairement y avoir des gens qui organisent tout ça, ça ne peut pas être spontané, on touche vraiment le fond », soupçonnait par la même occasion une avocate. « Ils étaient sur les barrages, oui, mais on sait quils nont pas participé à ces actes », a déclaré un des participants au rassemblement devant la gendarmerie de Mamoudzou ce jeudi. La garde à vue des deux hommes pourrait durer jusqu’à vendredi, avant que le parquet ne décide des suites à donner à cette affaire.

Tsingoni : l’auteur présumé du meurtre d’un électricien en détention provisoire

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Lundi soir, un habitant de Tsingoni âgé dune quarantaine dannées succombait à ses blessures après avoir été poignardé par un homme, vers 19h45. Un drame qui a secoué la commune et ému les « forces vives » et collectifs mobilisés depuis près dun mois. La victime, un électricien employé par le Conseil départemental, était souvent présente sur le barrage de Tsingoni. Cependant, lhomicide est « sans lien » avec le mouvement social, selon le procureur de la République Yann le Bris. Lauteur présumé du coup de couteau mortel a été déféré devant le parquet avant d’être placé en détention provisoire ce jeudi 15 février. Lhomme, un habitant de Tsingoni, souffrirait dune addiction à la drogue et dimportants troubles mentaux. Linformation judiciaire ouverte pour « homicide volontaire » ne fait que commencer et pourrait entraîner dautres auditions.

Une cinquantaine de migrants stoppés avant même d’accoster

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Un coup de filet notable pour les agents de la police aux frontières. Dans la nuit du mercredi 14 février, deux kwassas transportant un total de 52 ressortissants comoriens ont été arraisonnés au large de Mtsangamouji et Tsingoni. Transportés au centre de rétention administrative, les passagers seront renvoyés dans les Comores. Le sort des passeurs présumés sera cependant acté sur place, à Mayotte. Deux hommes ont été placés en détention provisoire notamment pour « aide à lentrée et au séjour irréguliers » en vue dune comparution devant le tribunal correctionnel de Mamoudzou.

Les députés disposés à travailler sur le projet de loi Mayotte 

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Le courrier tant attendu par les Forces vives et la population venue en masse place du Congrès à Pamandzi, mercredi matin, pour en prendre connaissance a appelé de très nombreuses réactions, notamment celles des deux parlementaires mahorais. Mansour Kamardine s’est dit disposé à travailler dans les meilleurs délais avec le gouvernement sur le projet de loi Mayotte et la révision constitutionnelle préalable à la levée du droit du sol sur l’île. Il demande un agenda précis et un cadre clair d’intervention, la nomination d’un médiateur permanent pour le suivi entre les ministères de l’intérieur et des Outre-mer. Sa collègue Estelle Youssouffa a aussi exprimé sa volonté de défendre les revendications des Mahorais en travaillant avec le gouvernement.

Dans une vidéo publiée mercredi sur son compte Facebook, elle a aussi rappelé la promesse faite par les Forces vives, lors de la réunion avec le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur le sol mahorais dimanche dernier, de lever les barrages en échange de l’envoi du courrier reçu ce mercredi pour des garanties écrites. Elle insiste sur le fait qu’il est écrit « noir sur blanc », dans ce courrier, que la proposition d’abroger le titre de séjour territorialisé pourra être présentée en conseil des ministres le 22 mai en vue de l’inscrire dans le projet de loi Mayotte. Ni ordonnance ni décret ne peuvent acter légalement cette suppression, ajoute-t-elle, demandant à ce que les Forces vives fassent confiance aux élus pour faire leur travail dans cette première phase d’écriture. 

Candidatures ouvertes jusqu’à fin mars pour « Les artistes s’exposent »

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La Ville de Mamoudzou, en collaboration avec l’association Zangoma, a décidé de prolonger la période de candidature pour la troisième édition de l’exposition « Les artistes s’exposent ». Les artistes désireux de participer ont désormais jusqu’au 31 mars 2024 pour soumettre leur candidature. Le thème de cette année est « Mémoires photographiques », cette édition mettra en avant la richesse culturelle, historique et naturelle à travers l’objectif des artistes photographes. Cet événement se déroulera du 13 au 24 mai 2024 à la MJC de Kaweni. Que vous soyez amateur ou professionnel, cet étalage collectif offre une plateforme pour donner de la visibilité à vos œuvres et partager votre vision artistique avec un public varié. En parallèle, le concours photo amateur « Ça va flasher ! » encourage la créativité et le talent des photographes en herbe. La participation est gratuite et ouverte à tous, avec la possibilité de soumettre jusqu’à 3 photos avant la date limite du 31 mars 2024. Les photos prise avec un téléphone portable sont également autorisées à conditions quelles soient de bonne résolution. Les participants doivent attester être les auteurs des photos soumises et autorisent les organisateurs à utiliser gratuitement leurs images pour l’exposition, en conservant toutefois leurs droits dexploitation. Pour plus d’informations et pour soumettre votre candidature, veuillez visiter le site web officiel de la Ville de Mamoudzou, grâce au lien suivant www.mamoudzou.yt.

De la super glue dans des cadenas de portails d’écoles en Petite-Terre

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Les responsables des écoles primaires et élémentaires de Dzaoudzi-Labattoir, en Petite-Terre, ont découvert ce jeudi matin de la superglue dans leurs cadenas de portail. Cet acte de vandalisme a perturbé les rentrées des classes. Le service technique de la mairie a dû se rendre sur place pour changer les serrures et rouvrir les écoles. « Elles sont sensées ouvrir à des heures normales demain », indique le maire de la commune, Mikidache Houmani. « J’ai demandé à mes services de restée vigilants aussi ce soir au cas où les auteurs recommencent », détaille celui qui pense porter plainte pour dégradation et demander une enquête. « On ne peut pas s’amuser à dégrader gratuitement. » S’il cite un précédent, en 2018, qui s’expliquait par un mouvement touchant le territoire orchestré par les agents du territoire spécialisés des écoles maternelles (Atsem) pour leurs conditions de travail, cette fois-ci, « honnêtement, [il] ne voit pas les raisons ». Deux écoles seraient aussi concernées à Pamandzi.

BARRAGES : Une réunion ce vendredi pour déterminer l’issue du mouvement

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Les Forces vives, ici lors du compte-rendu à la population de la réunion au rectorat de dimanche avec le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, annoncent une réunion ce vendredi pour déterminer l’issue du mouvement.

Les Forces vives, encore en train d’étudier le courrier ministériel reçu ce mercredi à la suite des annonces faites par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, se sont réunies avec des élus du département ce jeudi. Ces derniers espèrent une sortie de crise. La réponse des Forces vives devrait être connue ce vendredi. En attendant, ils nous confient leur ressenti. 

Au lendemain du congrès de Pamandzi, en Petite-Terre, et de la réception in extremis du courrier ministériel au sein duquel Gérald Darmanin, ministre de lIntérieur et des Outre-mer, a acté les annonces faites dimanche dernier lors de sa visite express sur l’île dimanche, les Forces vives ont « mis les choses à plat » avec les élus du département ce jeudi 15 février. 

Au cours dun échange à huis clos dune heure, dans lhémicycle Bamana du Conseil départemental, à Mamoudzou, la missive, cosignée par la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, a été analysée plus en détails. « Ils avaient besoin de le faire à tête reposée », souligne Daniel Zaïdani, conseiller départemental de Pamandzi. Le porte-parole des Forces vives, Abdou Badirou, nous confiait d’ailleurs ce jeudi, en fin de matinée que les avis entre les membres « étaient partagés » sur l’interprétation de cette lettre et la suite à donner au mouvement. Certains de ses leaders s’étant déjà sentis trahis concernant les issues des anciennes contestations en 2011 et 2018. 

Sil est unanimement admis que lensemble des mesures prévues pour Mayotte ont été couchées noir sur blanc, labsence de calendrier dapplication concernant plusieurs dentre elles fait grincer des dents. « À part la date du 22 mai pour la loi Mayotte (désormais loi « durgence pour Mayotte », N.D.L.R) et la réforme constitutionnelle pour le droit du sol, les autres annonces ne sont pas datées », relate Hélène Pollozec, conseillère départementale du canton de Mamoudzou 3. Élus et Forces vives demandent aujourdhui des précisions sur lopération Wuambushu 2 et sur le « rideau de fer » promis par Gérald Darmanin pour juguler limmigration clandestine.

« Il nest pas exclu quils suspendent leur mouvement »

Reste à savoir si le mouvement social Mahorais va rentrer dans une « deuxième phase », au cours de laquelle les barrages pourraient être levés. Cest en tout cas la demande qui a été formulée par les élus de Mayotte, ce jeudi. « À la fin de la réunion, les forces vivent ont annoncé une réunion des chefs de barrage à Tsararano dans lobjectif de décréter la suite du mouvement », confie un conseiller départemental. Cette nouvelle assemblée générale des Forces vives est prévue ce vendredi 16 février, à 14 h, à Tsararano, dans la commune de Dembéni.

Safina Soula, représentante des Forces vives et présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018, nous le confirme ce jeudi soir et ajoute que lensemble des barragistes sont conviés pour discuter de lissue du mouvement. Elle ajoute que la communication sur lissue du mouvement se fera à loccasion de ce rassemblement, ne voulant pas en dire plus avant ce rendez-vous.

« Finalement on a eu la réponse quon voulait du courrier, demain tout sera communiqué », nous répond-elle lorsquon lui fait remarquer que lopinion des Forces vives semble divisée depuis la réception du courrier du ministre. Va-t-on vers une issue plutôt positive ? « On verra on attend demain », maintient Safina Soula jeudi soir. Abdou Badirou, également représentant du mouvement des Forces vives, nous confirme que la décision finale quant à la suite du mouvement devrait être connue à lissue de cette réunion.

Vers une suspension des barrages ?

L’éventualité dune suspension des barrages a ainsi été largement évoquée ce jeudi. Une demande formulée par la députée Estelle Youssouffa la veille. « On a sollicité les membres des Forces vives à passer à une autre phase de leur mouvement en enlevant ces barrages », confirme Abdoul Kamardine, conseiller départemental de Mtsamboro. Ce temps d’échange a aussi permis de consolider le « dialogue de confiance » entre la société civile et les élus, selon plusieurs conseillers départementaux.

« On leur a expliqué nos inquiétudes, c’est aux Forces vives de se consulter à présent », nous livre également Mikidache Houmani, maire de Dzaoudzi-Labattoir, présent lors de cette réunion avec les autres élus. « On attend leur retour. On essaie de discuter avec eux, de trouver une solution pour que cette crise se termine mais c’est à eux de cibler à quel moment ils vont aller enlever les barrages. » 

« Ce qui est clair, cest que nous navons pas fait descendre la population dans la rue. Ce ne sont pas les élus qui peuvent inverser la tendance. On a discuté avec les collectifs pour savoir où est-ce quils en étaient dans leur réflexion. Il nest pas exclu quils suspendent leur mouvement », ajoute encore Daniel Zaïdani. « En 2011, les collectifs nen faisaient un peu qu’à leur tête. Là on est dans le dialogue et l’échange, on essaie de leur apporter notre vision. »

Mister France : Le basketteur Nadjim Baridoiti vise le haut du panier

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Nadjim Badiroiti, nommé Mister France Mayotte 2023 par François Deixone, président de Mister France.

Dans une société souvent obsédée par les apparences, Nadjim Baridoiti, basketteur Mahorais, captive les esprits avec son charisme. Il représentera l’île aux parfums au concours national Mister France 2024 le 17 février à Paris.

Le chemin de Nadjim Baridoiti vers le titre de Mister France Mayotte n’a pas été sans défis. Dans sa jeunesse, il était confronté à l’obésité, une condition qui lui a valu son lot de critiques et de moqueries grossophobes. Mais, loin de se laisser abattre par les jugements extérieurs, Nadjim a puisé dans ces épreuves une force insoupçonnée. Il a relevé le défi avec brio, remportant trois titres honorifiques dans le domaine de la beauté.
Doté d’une impressionnante stature de 2,08 mètres, il est nommé Mister France Mayotte 2023, le 19 décembre. Exceptionnellement cette année, le vainqueur n’a pas été élu par le public, mais nominé indirectement par François Deixone, président de Mister France, avec l’étroite collaboration de Mariame Hassani, présidente de Mister France Mayotte. Auparavant, Nadjim a décroché les titres de 1er dauphin au concours Top Modèle Mayotte en 2022 et de 2e dauphin au concours Mister Francophonie en 2023 à Maurice.

La critique, source de motivation

Pour arriver à la deuxième place du concours Top Model, Nadjim se souvient avoir travaillé dur. « J’ai perdu du poids pour pouvoir participer au concours ». Même après avoir perdu des kilos, il aime toujours son corps, mais ne s’estime « pas encore satisfait ». « Je suis difficile à satisfaire », nous confie-t-il.
Pour Nadjim, la clé du succès réside dans la confiance en soi, la prestance et le charisme. « Il faut surtout avoir la confiance en soi et un grand mental, c’est ça qui fait la différence ». Son expérience à l’île Maurice reste gravée dans sa mémoire comme une période de découvertes et de merveilleux souvenirs. Il évoque avec émotion la richesse culturelle de l’île, ses temples majestueux et la beauté de ses paysages.
A l’heure actuelle, Mister France Mayotte se prépare avec détermination à représenter son île au prestigieux concours national de Mister France, à Paris, où il se mesurera à 30 autres candidats le 17 février. Convaincu de sa capacité à porter haut les couleurs de Mayotte lors de cette compétition nationale, il bénéficie des conseils d’un coach pour renforcer son mental, gérer le stress et ses émotions. Des maîtrises indispensables pour surmonter les défis qui se présentent à lui. Cette compétition est une « suite logique » pour le Mahorais de 30 ans.
Il encourage ardemment la jeunesse de Mayotte à persévérer face à l’adversité et à toujours viser l’excellence, conscient que le chemin vers le succès est semé d’embûches. Cependant, le talent de notre Mister France Mayotte ne se limite pas à ces concours prestigieux.

Un basketteur avant tout

Nadjim Badiroiti, originaire de Mayotte, vit dans le quartier Cavani à Mamoudzou. À l’âge de 5 ans, il quitte l’île aux parfums pour s’installer à Angers. Après avoir obtenu son baccalauréat professionnel en électrotechnique, Nadjim décide de se lancer dans une aventure sportive. Un parcours international qui débute en 2017, lorsqu’il se rend au Danemark. Il a alors l’opportunité de jouer au niveau national pour le club de Hvidovre. Malheureusement, une blessure au genou met fin prématurément à son aventure, le contraignant à interrompre sa saison en cours. Après une période de rééducation en France, Nadjim décide de continuer son parcours sportif à Londres, où il rejoint l’équipe régionale London Phoenix. Trois années, plus tard, Nadjim quitte la capitale de l’Angleterre pour s’installer à La Réunion. À Saint-Denis, il intègre le Basket Club Dionysien. En juillet 2022, il fait le choix de revenir à Mayotte et rejoint l’équipe du Basket Club de M’tsapéré, BCM. À temps plein, il exerce le métier d’assistant éducatif au collège de M’gombani.
Karama Youssouf et Nassrine Yahaha

BARRAGES : « C’est quand j’ai vu l’inquiétude de mes proches que j’ai décidé de partir »

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Certains habitants ont pris l’avion vers un autre territoire le temps que l’île sorte de sa paralysie.

Confinés par les blocages qui paralysent l’île depuis plus de trois semaines, certains habitants ont décidé de tenter leur chance à laéroport et de partir quelques temps de Mayotte, en attendant que les barrages soient levés.

Suppression du droit du sol à Mayotte : possible mais pas facile

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Dimanche dernier, des échanges sur la suppression du droit du sol ont eu lieu au rectorat entre le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, les Forces vives et les élus.
Cest lune des mesures phares annoncées par le ministre de lintérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, lors de sa visite à Mayotte le 11 février dernier. La suppression du droit du sol à Mayotte suscite de vives critiques de part et dautre dans lensemble du territoire national. Selon Laurent Fabius, le président du Conseil Constitutionnel, cela pose « la question de lindivisibilité de la République ». Alors après l’effervescence de l’annonce, beaucoup s’interrogent sur la faisabilité de cette décision qui nécessite une révision de la Constitution. Dans le dernier numéro de Mayotte Hebdo, maître Ahmed Idriss, avocat et ex-bâtonnier du barreau de Mayotte, nous explique les différents obstacles que le gouvernement devra passer.
Flash Infos : Le ministre de lintérieur et des Outre-mer a annoncé la suppression du droit du sol à Mayotte. Quels sont les principes du droit du sol ?

Ahmed Idriss : La loi prévoit quun enfant né en France (y compris Mayotte) de parents étrangers devient français dès l’âge de 18 ans. Cest ce mode daccession à la nationalité par la naissance sur le sol français qui est appelé communément droit du sol. Mais la jouissance de ce droit est soumise à plusieurs conditions rappelées à larticle 21-7 du code civil : « Tout enfant né en France de parents étrangers acquiert la nationalité française à sa majorité si, à cette date, il a en France sa résidence et s’il a eu sa résidence habituelle en France pendant une période continue ou discontinue d’au moins cinq ans, depuis l’âge de onze ans. »

Il ne suffit donc pas d’être né en France pour acquérir automatiquement la nationalité française ; encore faut-il justifier dune résidence habituelle en France pendant une période continue ou discontinue dau moins 5 ans depuis l’âge de 11 ans et y résider au premier jour de ses dix-huit ans. Mais sous réserve de remplir la condition de résidence habituelle en France dau moins cinq ans à partir de l’âge de 8 ans, les parents étrangers de lenfant né en France peuvent réclamer, de façon anticipée, la nationalité française au nom de leur enfant dès que celui-ci a atteint l’âge de 13 ans. De la même façon, lenfant, indépendamment de ses parents, peut réclamer la nationalité française dès l’âge de 16 ans sil remplit la condition de 5 années de résidence habituelle en France.

F.I. : Le droit du sol a été adapté à Mayotte en 2018. Quest-ce qui a changé ?

A.I : À Mayotte, la loi du 10 septembre 2018 est venue modifier les règles dacquisition de la nationalité française en introduisant une condition supplémentaire spécifique à la mise en œuvre du droit du sol : désormais, lun au moins de deux parents étrangers de lenfant né à Mayotte doit être en situation régulière, sous couvert dun titre de séjour, depuis au moins trois mois consécutifs à la date de sa naissance (article 2493 du code civil). Il en va de même pour la mise en œuvre des procédures de réclamation anticipée (13 ans et 16 ans). Il sagit là dune adaptation opérée en application de larticle 73 de la Constitution pour faire face à la pression migratoire essentiellement en provenance des Comores comme lavait soutenu le Sénateur Thani Mohamed Soilihi.

F.I. : Le gouvernement entend supprimer le droit du sol à Mayotte dans les prochains mois. Cette mesure n’est-elle pas anticonstitutionnelle ?

A.I : Depuis la révision constitutionnelle du 28 mars 2003, larticle 73 de la Constitution dispose que « dans les départements et les régions doutre-mer, les lois et règlements sont applicables de plein droit. Ils peuvent faire lobjet dadaptations tenant aux caractéristiques et contraintes particulières de ces collectivités ».

Lors du débat sur le projet de loi Collomb (2018) certains députés ont contesté les dispositions relatives à ladaptation du droit du sol à Mayotte, sous prétexte quelles méconnaissaient les principes dindivisibilité de la République et d’égalité devant la loi. Ces mêmes dispositions étaient critiquées par des sénateurs au motif quelles méconnaîtraient notamment lindivisibilité de la souveraineté nationale.

Dans sa Décision n° 2018-770 DC du 6 septembre 2018 déclarant conformes à la Constitution les dispositions du projet de loi Collomb relatives à ladaptation du droit du sol à Mayotte, le Conseil constitutionnel, après voir relevé que la collectivité de Mayotte est « soumise à des flux migratoires très importants » au regard de la « forte proportion de personnes de nationalité étrangère, dont beaucoup en situation irrégulière, ainsi quun nombre élevé et croissant denfants nés de parents étrangers », a considéré que de telles circonstances constituent, au sens de larticle 73 de la Constitution, des « caractéristiques et contraintes particulières » de nature à permettre au législateur, « de lutter contre limmigration irrégulière à Mayotte, dy adapter, dans une certaine mesure, non seulement les règles relatives à lentrée et au séjour des étrangers, mais aussi celles régissant lacquisition de la nationalité française à raison de la naissance et de la résidence en France ».

On peut dès lors considérer que l’éventuelle suppression du droit du sol à Mayotte nexcéderait pas la mesure des adaptations susceptibles d’être justifiées par les caractéristiques et contraintes particulières sur le fondement du premier alinéa de larticle 73 de la Constitution.

F.I. : Quelle procédure le gouvernement doit suivre pour réviser la Constitution ?

A.I : La révision constitutionnelle annoncée par le ministre de l’Intérieur est prévue par l’article 89 de la Constitution de 1958. En pratique, elle se fait à l’initiative du gouvernement qui doit d’abord présenter un projet de loi supprimant le droit du sol à Mayotte. Le texte est ensuite soumis au vote de l’Assemblée et du Sénat. Dans ce domaine, les deux assemblées parlementaires disposent des mêmes pouvoirs, ce qui implique que le projet ou la proposition de loi constitutionnelle soit voté dans les mêmes termes par lAssemblée nationale et le Sénat avant d’être adopté par référendum ou par une majorité des trois cinquièmes du Congrès.

F.I. : Combien de temps faut-il compter pour que cela se fasse ?

A.I : Il faut compter un délai de six semaines entre le dépôt du projet ou de la proposition de loi et sa discussion en séance est requis. La procédure accélérée nest pas possible. Est également applicable le délai de quatre semaines entre la transmission du texte par la première assemblée saisie et sa discussion devant la seconde.

F.I. : Le gouvernement peut-il utiliser le 49.3 pour faire passer la mesure sil na pas le soutien du Parlement ?

A.I : Impossible pour la révision constitutionnelle du droit du sol qui exige une adoption par référendum ou par une majorité des trois cinquièmes du Congrès.

Retrouvez les dernières actualités du mouvement social dans le numéro 1076 de Mayotte Hebdo : Blocages à Mayotte : le dénouement ?.

Comores : « Hama Tsimegneha », cette chanson qui enflamme l’opinion

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Sur toutes les plateformes, notamment TikTok, le tube cartonne et il est repris sans cesse dans des challenges. Toutefois, ce succès, n’a pas épargné la chanson des controverses, au point d’être accusée à tort ou à raison par certains conservateurs de faire la promotion de la débauche.

Km Bo’yz et Leg Arzam. Ces deux noms ne vous disent certainement rien. Pourtant, le duo de ces jeunes artistes comoriens pour une chanson sortie le 10 février, tient l’archipel en haleine sur toute la toile comorienne. Le titre du tube est « Hama Tsimegneha » qui peut signifier littéralement « je suis gâté ou pété ». En cinq jours, le son cumule 147.000 vues sur la plateforme YouTube. Un succès indéniable pour cette chanson dont personne ne prédisait une telle prouesse.

Dans les rues, les transports, il n’y a que ce duo qui tourne en boucle. En gros, c’est devenu sans conteste le tube du moment, très bien accueilli par les jeunes et les adultes. Sur TikTok, surtout, les challenges comme avec « Hama Tsimegneha », sont nombreux. Mais ce n’est pas de son audience que la chanson fait parler ces derniers jours. Loin de là. La controverse tourne autour du contenu et des images de la vidéo. D’aucuns accusent les jeunes rappeurs de faire la promotion de l’alcool et de la dépravation. Dans le clip, des figurants tiennent des bouteilles d’alcool. On y voit également des verres en plastique remplis de boisson.

Les gestes en revanche, tout comme les paroles de certains couplets, sonnent comme un appel à l’aide. Comme quand Km Bo’yz, sort un « Baby attends moi pour me tenir la main car mes yeux peinent à s’ouvrir…je ne sais même pas où je vais ». « On était en pleine préparation de notre futur projet, nous avons enregistré un son et d’un coup, on s’est dit qu’il manquait une chanson de délire grâce à laquelle tout le monde peut s’ambiancer. Ainsi, notre son a vu le jour », nous a confié Km Bo’yz, qui jure qu’ils n’ont jamais « tisé » (bu d’alcool, N.D.L.R), ni fumé de leur vie. Le jeune artiste dont le premier single, « Huni Hamu » (tu me manques) est sorti en 2020, a expliqué l’objectif du tube. « De base, nous voulions dénoncer les effets de l’alcool sur les personnes qui en consomment et en même temps se moquer de manière subtile des effets et conséquences de celui-ci », a-t-il élucidé.

« Leur but est d’envoyer un message à un public cible »

Mais les auditeurs ne l’ont pas interprété de cette façon, même si certains font preuve de tolérance. « Il n’a pas dit que l’alcool rend heureux ou intelligent », écrit un internaute. « L’alcool est hallalisé aux Comores, pourtant vous ne dites rien », enchaîne un autre pour dénoncer ces critiques qui tiennent leur origine dans le caractère religieux de l’archipel, majoritairement musulman.

Le rappeur Jetcn, lui aussi prend la défense de Km Bo’yz et de Leg Arzam. « Certes, en termes d’écriture, ils n’ont pas été profonds, mais c’est exprès car leur but est d’envoyer un message à un public cible, de s’adresser particulièrement aux jeunes et adultes. On devrait se poser des questions. Comment les jeunes sont arrivés jusque là et quelles sont les solutions, car ce que décrivent ces artistes n’est autre que la réalité », a insisté, Jetcn, qui affirme comprendre ce choix, lui qui a déjà réalisé un son dénommé « Asga », qui racontait la vie nocturne dans un quartier chaud de la capitale, connu pour son ambiance un peu plus particulière.

« Je pense que la chanson est dans l’air du temps »

« Il faut aussi noter que dans beaucoup des chansons traditionnelles, les auteurs emploient de mots plus violents et des choses bien plus graves. A la différence, ils soignent bien leurs textes de façon rhétorique et métamorphique », a souligné, Jetcn. « Je pense que la chanson est dans l’air du temps, qu’elle est l’œuvre d’artistes doués qui s’inspirent de leur quotidien. Et ceux qui s’indignent ne sont que des hypocrites car la consommation d’alcool est une question politique et de santé publique », a taclé, Biheri Saïd Soilihi, féministe comorienne très active sur les réseaux sociaux. Elle poursuit : « Pour moi il faut accompagner les jeunes artistes et répondre aux considérations portées par leurs titres plutôt que de juger et de nier une qualité largement établie pas seulement chez les jeunes. »

L’archipel est certes musulman, mais sa société conservatrice n’est pas épargnée par les différents fléaux qui touchent presque tous les pays : la délinquance. « Avant les gens se cachaient pour boire. Cependant, maintenant, des jeunes se pavanent dans les rues avec des bouteilles de tise (alcool, N.D.L.R), personne ne peut le nier, et ça depuis belle lurette avant que notre chanson ne sorte », a renchéri, Km Bo’yz. A propos du succès que rencontre « Hama Tsimegneha », le rappeur ne s’y attendait pas. « Personne ne peut deviner l’envergure ou bien le succès d’un son à sa sortie, même les plus grands artistes du monde entier le savent. D’ailleurs les tubes les plus adulés ne sont pas forcément les préférés des artistes eux-mêmes », a dit Km Bo’yz.

L’issue du mouvement au coeur d’une réunion entre Forces vives et barragistes ce vendredi à 14h

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Abdou Badirou et Safina Soula, représentants des Forces vives, annoncent une réunion avec les barragistes pour parler de l'issue du mouvement.

Safina Soula nous confirme ce jeudi soir qu’une réunion aura lieu à 13h ce vendredi à Tsararano (une annonce plus tard dans la soirée sur le compte Facebook des Forces vives indique finalement 14h), à laquelle l’ensemble des barragistes sont conviés pour discuter de l’issue du mouvement. Une annonce qui survient après une journée de discussions consacrées à l’étude du courrier du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, reçu mercredi vers 12h30, et à la suite à donner au mouvement. Les échanges ont notamment eu lieu au conseil départemental, à Mamoudzou, ce jeudi après-midi, entre élus et Forces vives. Safina Soula nous confie que la communication sur l’issue du mouvement se fera à l’occasion du rassemblement de vendredi, ne voulant pas en dire plus avant ce rendez-vous.

« Finalement on a eu la réponse qu’on voulait du courrier, demain tout sera communiqué », nous répond-elle lorsqu’on lui fait remarquer que l’opinion des Forces vives semble divisée depuis la réception du courrier du ministre. Va-t-on vers une issue plutôt positive ? « On verra on attend demain », maintient Safina Soula. Abdou Badirou, également représentant du mouvement des Forces vives, nous confirme ce jeudi soir la tenue d’une réunion vendredi après-midi à Tsararano, à l’issue de laquelle la décision finale quant à la suite du mouvement devrait être connue.

Crise de l’eau : De l’eau au robinet deux jours sur trois à partir de lundi

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L'eau coulera dès lundi deux jours sur trois au robinet.

Les tours d’eau s’allègent à nouveau pour les habitants de Mayotte la semaine prochaine, suite à une décision du comité de suivi de la ressource en eau. À partir de ce lundi 19 février, il y aura désormais de l’eau pendant 48 heures au robinet (contre 24 heures actuellement) avant une coupure de 24 heures. Une bonne nouvelle annoncée ce jeudi après-midi par la préfecture, dans un communiqué, qui précise : « L’ouverture s’effectuera entre 16h et 18h ; la fermeture interviendra 48h plus tard entre 14h et 16h, par secteurs définis dans le planning de la SMAE. »

Néanmoins, cette mise en place des tours d’eau dépendra des possibilités de déplacement des agents de la SMAE pour effectuer les manipulations nécessaires dans les différents secteurs. « Le retour à la situation d’avant sécheresse nécessitera un délai de 4 à 5 semaines pour achever les travaux interrompus du fait de la crise sociale », précise le communiqué.

« La constitution d’un stock stratégique et de précaution est en cours et se poursuivra tout au long du mois de mars, au profit des collectivités locales, des opérateurs et services publics. Ce stock pourra être distribué par les organismes concernés en cas de nécessité », ajoute-t-il plus loin. Quand la crise sera écartée, l’eau sera destockée et mise au profit de la population, justifiant l’arrête de la distribution de bouteilles d’eau à partir du 1er mars.

La situation s’améliore au fil du remplissage des retenues collinaires, qui se sont refait une santé depuis le début de la saison des pluies. Selon nos informations, le niveau du bassin de Dzoumogné serait toujours à 100%, et celui de Combani, à 66%, contre 50% le 29 janvier.

La préfecture rappelle néanmoins qu’il est important de continuer à veiller sur sa consommation d’eau personnelle et que chaque goutte préservée compte.

Une cellule psychologique s’ouvre au CHM

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Afin d’offrir du soutien en lien avec la crise actuelle, paralysant les routes et bloquant une grande partie des personnes chez elles, le centre hospitalier de Mayotte (CHM) a ouvert une cellule d’écoute psychologique à destination de la population. Des professionnels peuvent répondre à cette dernière en français, en shimaoré et en kibushi. Cette ligne est disponible tous les jours, de 8h à 20h au numéro suivant : 02 69 66 58 25.

Quand le RN veut supprimer l’AME à Mayotte… où elle n’existe pas

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« Protéger Mayotte, en supprimant l’AME (aide médicale d’état) », peut-on lire sur une publication Facebook du Rassemblement national, ce mercredi. En pleine opération séduction à Mayotte, où ses résultats sont très bons aux scrutins nationaux, le parti d’extrême-droite souhaite surfer sur le mouvement social actuel pour dénoncer ce dispositif de soins gratuits à destination d’immigrés illégaux. Pourtant, cette aide valable en métropole n’est pas appliquée à Mayotte, de même que la protection universelle maladie (Puma) qui permet de conserver des droits même en période de renouvellement de titre de séjour par exemple.

Cependant, l’assurance maladie à Mayotte prend en charge les soins délivrés par le centre hospitalier de Mayotte (CHM) pour les étrangers en situation irrégulière via la dotation annuelle forfaitaire (Daf) afin de maintenir un système global. Mais pour les étrangers en situation irrégulière et ne résidant pas à Mayotte depuis de trois mois, impossible de s’affilier à la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM).

Barrages : Un bras de fer lancé entre gouvernement et Forces vives

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Ni les ministres et ni les Forces vives ne semblent vouloir revoir leur position.

Arrivée avec du retard (12h30, ce mercredi), le courrier promis par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, et la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, ne semble pas avoir pris en compte l’évolution de l’accueil des annonces faites dimanche. Les Forces vives, qui présentaient les promesses du ministre de l’Intérieur comme une victoire dimanche soir, ont depuis eu le temps d’analyser ces dernières et de préciser leurs conditions. Le gouvernement, a pris son temps, lui, mais ne semble pas l’avoir fait pour adapter ses engagements.

La fin du chemin de croix de Thierry Suquet

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Thierry Suquet prendra ses fonctions de préfet du Vaucluse, le 4 mars.

Annoncé au conseil des ministres, ce mercredi 14 février, le départ de Thierry Suquet marque la fin d’une histoire mouvementée avec Mayotte. Entre mouvements sociaux, crise de l’eau et insécurité, le Nordiste a vécu deux ans et demi à gérer l’urgence depuis son arrivée, le 12 juillet 2021. Retour sur six séquences marquantes pour celui qui devient préfet du Vaucluse, le 4 mars.

L’incendie de la mairie de Koungou

Dans la nuit du lundi 27 au mardi 28 septembre 2021, l’hôtel de ville de Koungou avait été incendié volontairement en marge du décasage de Carobolé. « On voit bien qu’on dérange. Car avec ces opérations de décasage, nous luttons aussi contre la délinquance et l’immigration clandestine. La riposte se fait donc par ces guerres de territoires, de la part des délinquants », avait réagi le préfet, qui entendait poursuivre le calendrier des destructions. « La seule chose que cette situation renforce, c’est ma détermination. » L’ancien préfet délégué pour la défense et la sécurité en région Auvergne-Rhône-Alpes a lancé plusieurs opérations de décasages chaque année et n’hésitait pas à exhorter les maires mahorais à monter des dossiers pour les réaliser. Au début de l’opération Wuambushu, en avril 2023, il faisait état de « 2.000 habitats insalubres démolis dans l’île » en deux ans.

Le blocage du village de M’tsapéré

Le département est bloqué depuis trois semaines et demie maintenant par les habitants excédés par l’insécurité. Mais il y a deux ans, un mouvement similaire avait vu le jour et s’était concentré sur le village de M’tsapéré, en raison d’une série de faits divers qui ont marqué les habitants. L’un d’eux avait été tué d’un coup de machette à la tête alors qu’il revenait d’un terrain qui lui appartenait. Il avait trouvé la mort devant nos locaux, à Cavani. Omar, un agriculteur de M’tsapéré, avait alors commencé à monter des barrages au milieu du village. Les riverains l’avaient rejoint et bloqué les axes pendant une semaine, jouant parfois au jeu du chat et la souris pour s’installer sur la rocade. « Toutes les personnes liées aux cinq meurtres de ce début d’année sont en prison. Concernant les délinquants, on doit régler ce problème tous ensemble. Il faut mobiliser les renseignements, nous dire qui et déposer plainte. Les parents doivent aussi être mis devant leurs responsabilités », avait martelé le préfet, dans une scène étrange près de la rocade aux côtés des forces de l’ordre, alors que les habitants qui souhaitaient le rencontrer étaient réunis 500 mètres plus loin, dans le centre du village.

L’opération Wuambushu

Rare moment où le préfet a reçu le soutien des collectifs, l’opération Wuambushu a marqué l’année 2023 à Mayotte. Las, le premier jour a dû être incroyablement long pour le préfet. Sa conférence de presse, à Tsoundzou 1, a vu l’irruption et la colère de madame Magoma, une habitante de Kwalé dont la maison a été ravagée, le week-end précédent. « Vous n’avez pas été capable de nous protéger ! » avait-elle lancé, furieuse. Le préfet avait laissé le commandant de la gendarmerie de Mayotte, Olivier Capelle, et la porte-parole du ministère de l’Intérieur, Camille Chaize, tenter de calmer la riveraine. Au même moment, les avocats venus pour défendre les habitants de Talus 2 à Majicavo-Koropa avaient obtenu un délai supplémentaire auprès du tribunal judiciaire, tandis qu’Anjouan bloquait les navires transportant leurs ressortissants expulsés. Ensuite, le déploiement d’un important contingent de forces de l’ordre avait permis de rétablir rapidement la circulation, mais sans jamais avoir un impact significatif sur l’insécurité de l’île. Ce dimanche, le ministre de l’Intérieur et des Outremers, Gérald Darmanin, défend toujours l’opération (il veut lancer un deuxième acte), les résultats étant pourtant en deçà des attentes. L’arrestation (dont une partie avant ladite opération) de 60 individus présentés comme « chefs de bande » n’a pas réduit le nombre de faits de délinquance, les 700 décasages sont loin des « 1.250 » évoqués en juin dernier pour l’année 2023 et les expulsions se sont avérées un peu moins nombreuses que les années précédentes, avec 25.000 étrangers en situation irrégulière reconduits à la frontière en 2023.

Le projet contesté de l’îlot Mtsamboro

Le 18 mai 2022, une réunion publique avait dû se terminer dans la précipitation et la cacophonie, à M’tsamboro. Celle-ci portait sur l’aménagement de l’îlot de M’tsamboro. Les agriculteurs de l’endroit étaient en colère craignant de voir disparaître leurs champs. « Il n’en est pas question. La vocation première de l’îlot ne changera pas », leur a rétorqué le préfet Thierry Suquet, au cours d’une nouvelle réunion, le mercredi 22 juin 2022. Le projet, qui comportera un ponton pour les forces de l’ordre, des farés, des sentiers de randonnée, suscitait alors l’inquiétude. Le préfet a tenté de calmer de trouver les choses tout en prônant un retour à la culture d’agrumes, plutôt que des bananiers.

La crise de l’eau

C’est un crash qui était prévisible. Pourtant déjà marqué par des sécheresses précédentes et à cause d’un manque d’investissements dans de nouvelles infrastructures, le territoire connaît une crise de l’eau depuis plus d’un an maintenant. Faute de pluies suffisantes au début de l’année 2023, les retenues collinaires et les rivières ont connu des niveaux inquiétants, entrainant des restrictions et des tours d’eau particulièrement drastiques. « On a besoin de la mobilisation de tous », répétait le préfet obligé d’instaurer de nombreuses restrictions d’usage. En juillet, Gilles Cantal a été nommé préfet en charge de l’eau auprès du préfet de Mayotte, pour l’aider et surtout préparer le pire. Car le couperet est tombé, le 4 septembre, avec les 48 heures de coupures portées rapidement à 54. Avant de partir, Thierry Suquet travaillait en collaboration avec Christophe Lotigié, un autre préfet de l’eau. Ce dernier va conclure sa mission dans deux semaines, il sera remplacé par un expert de haut-niveau chargé de suivre la question de l’eau sur le long terme.

Le blocage de l’île par les collectifs

Dernier évènement en date, le camp de migrants de Cavani a marqué une fin compliquée de son histoire dans l’archipel mahorais. Alors que le problème des migrants d’Afrique continentale se cantonnait au quartier Massimoni, à Cavani, il s’est déplacé il y a quelques mois et a grossi à vue d’œil sur le stade de Cavani, provoquant l’exaspération des riverains. Sommé par le ministre de l’Intérieur et des Outremers de démanteler ce camp, Thierry Suquet pensait acheter la paix sociale en procédant à l’opération qui devait durer « deux mois » initialement. Sauf que les collectifs, qui demandent un démantèlement « immédiat », ont décidé de ne pas se limiter à cela, mais en ont profité pour porter d’autres revendications. Confronté, le préfet de Mayotte a alors décidé de changer de ton en demandant la levée des barrages, puis en faisant appel aux gendarmes et policiers pour le faire. Depuis, le mouvement s’est durci et Thierry Suquet se faisait discret, conscient que les collectifs voulaient un nouvel interlocuteur.

François-Xavier Bieuville arrive à Mayotte

Avant sa nomination à Mayotte et son arrivée le 24 février, François-Xavier Bieuville a acquis une solide expérience en Outremer. Il a précédemment occupé la fonction de secrétaire général adjoint du haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie de 2005 à 2007. Il a également été un bref moment conseiller technique au cabinet d’Yves Jégo, le secrétaire d’État chargé de l’outre-mer de 2008 à 2009. Il a été ensuite directeur général de l’Agence de l’Outre-mer pour la Mobilité (Ladom), puis de la Fondation du Patrimoine. Intégré au corps préfectoral, il est sous-préfet dans le département du Nord depuis 2021, à Douai, puis à Dunkerque.

Son arrivée à la tête de la préfecture de Mayotte promet d’être chargée entre la crise de l’eau (il sera assisté sur cette mission d’un expert de haut-niveau qui remplacera le préfet actuel Christophe Lotigié) et surtout le mouvement social qui paralyse l’île depuis trois semaines et demie.

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