Le ministre de la santé, Frédéric Valletoux, sera a Mayotte les 9 et 10 mai.
Le ministre de la Santé Frédéric Valletoux a annoncé mercredi soir qu’il sera sur le territoire mahorais les 9 et 10 mai afin de rencontrer les équipes sanitaires, alors que l’île en est à 37 cas de choléra, dont plusieurs cas autochtones.
Il a de plus annoncé la venue de 18 médecins et infirmiers réservistes en renfort pour faire face à cette augmentation du nombre de cas, qui s’accélère depuis la semaine dernière.
Trois spots de vaccination mobiles ont été déployés à Koungou vendredi dernier. Ils complètent un centre de dépistage à l’école Koungou mairie, ouvert de 8h30 à 15h pendant les vacances scolaires. 2.600 doses de vaccin seront livrées à Mayotte pour faire face à la bactérie.
La ministre chargée des Outre-mer était à la case Rocher, à Dzaoudzi, jeudi soir pour échanger avec les élus.
La ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, était initialement attendue dans la matinée de jeudi à Mayotte pour une quatrième visite officielle. Mais la météo pluvieuse et à risque d’orage a retardé plusieurs avions à destination de l’île aux parfums, dont celui de la ministre. Elle a néanmoins pu se rendre à la Case Rocher, à Dzaoudzi en Petite-Terre, vers 18h, afin d’échanger sur les projets de loi Mayotte avec des élus, en présence du préfet de l’île, François-Xavier Bieuville. Étaient présents, entre autres, Madi Madi Souf, maire de Pamandzi et président de l’association des maires, Ambdilwahedou Soumaïla, maire de Mamoudzou, Mansour Kamardine, député de la 2ème circonscription de Mayotte, Estelle Youssouffa, députée de la 1ère circonscription, Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental, ou encore Bruno Retailleau, sénateur Les Républicains. La ministre est en effet venue avec plusieurs parlementaires afin qu’ils “accèdent à la réalité de Mayotte”, comme elle l’a dit ce jeudi soir sur le plateau de Mayotte la 1ère.
“L’objectif de cette visite est de confirmer aux élus mahorais et plus largement aux Mahorais et aux Mahoraises la tenue de nos engagements”, a déclaré la ministre à nos confrères de Mayotte la 1ère. Elle a également précisé que les deux projets de loi Mayotte (constitutionnel et ordinaire) vont être présentés le 17 mai par le président de la République aux élus du territoire, à l’Elysée. Le président du conseil départemental devra ensuite organiser la concertation avec les élus pour rendre leur avis au gouvernement le 22 juin.
Ce vendredi, la ministre doit se rendre tôt le matin à la maternité du Centre Hospitalier de Mayotte (CHM), à Mamoudzou, et à l’unité médicalisée de prise en charge des cas de choléra. Elle visitera ensuite l’état civil de la mairie de Mamoudzou, avant de se rendre au service des titres de la préfecture. En fin de matinée, elle doit faire un point sur les moyens engagés dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine, à Dzaoudzi, où elle terminera par une visite du local du centre de rétention administrative (Cra) vers midi.
Le département est placé en Vigilance jaune "fortes pluies et orage" jusqu'à la fin de ce jeudi.
Un système dépressionnaire évoluant en tempête tropicale modérée sur le Nord du canal du Mozambique, baptisé Hidaya, a conduit au placement de Mayotte en Vigilance jaune « fortes pluies et orage » jusqu’à la fin de la journée, selon Météo France. La tempête se déplaçait vers l’ouest-sud-ouest à 7km/h cette nuit, à environ 440 km au secteur Nord de Mayotte. Elle s’éloigne cependant de l’île.
Il faut s’attendre à des averses à caractère orageux dans l’après-midi, à du vent de 30 à 40 km/h et à une mer peu agitée à agitée au vent et au large. Un temps qui est à l’origine de plusieurs reports de vols en direction de l’île aux parfums, dont celui de la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, attendue initialement ce matin sur le territoire. En cas de Vigilance jaune, il est demandé à la population de rester vigilante et attentive à l’évolution de la météo.
Des averses sont également à prévoir ce vendredi, sans Vigilance jaune prévue pour le moment.
L'accident est survenu à 21h20 ce mercredi sur l'axe reliant Kahani à Combani.
À 21h20 ce mercredi 1er mai, la gendarmerie a été appelée pour intervenir sur l’axe de Kahani (Ouangani) et de Combani (Tsingoni), sur la route départementale 1, où un accident de voitures a eu lieu. D’après les témoignages, c’est des suites d’un choc frontal après un dépassement dangereux qui a provoqué l’accident. Le conducteur ayant effectué ce dépassement est décédé, malgré l’intervention des secours qui ont procédé à un massage cardiaque une fois sur place.
L’accident a également provoqué trois blessés graves et trois blessés légers parmi les sept passagers des quatre véhicules impliqués (deux allant vers le nord, deux autres vers le sud). Ces derniers ont été conduits au centre hospitalier de Mayotte (CHM). D’après la gendarmerie, aucun pronostic vital n’est engagé.
Pour l’heure, les raisons de ce dépassement restent inconnues. Une enquête comprenant des analyses toxicologiques est en cours.
Dans une tribune publiée mardi dans le journal Le Monde, quatre députés Les Républicains demandent que la future loi Mayotte soit synonyme d’égalité salariale, de retraites complémentaires et de prestations sociales non contributives pour les Mahorais. « La demande principale des Mahorais est d’être traités comme des Français à part entière », est-il titré dans la tribune cosignée par le député mahorais Mansour Kamardine (photo), Philippe Gosselin (Manche), Marc Le Fur (Côtes-d’Armor) et Aurélien Pradié (Lot), tous ayant la particularité d’être membres de la délégation outre-mer. Revenant sur la promesse de Gérald Darmanin que les Mahorais puissent « avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs que tous les autres départements d’outre-mer », les quatre parlementaires font remarquer que des promesses ont déjà été faites à maintes reprises.
Sur le sujet des retraites, ils rappellent que l’ordonnance de 2002 demandant « la mise en œuvre à Mayotte de la caisse de retraite complémentaire Ircantec dans le public et de l’Agirc-Arrco dans le privé » n’a jamais été respectée. Pareil pour l’alignement du Smic (salaire minimum interprofessionnel de croissance) mahorais (1.334,67 euros bruts en 2024) sur le national (1.766,92 euros bruts), la promesse de François Hollande faite en 2014 n’a pas eu de suite. Selon les signataires, la convergence sociale souffre également d’un manque de volonté de l’État. « De nombreux rapports d’inspection générale ont été diligentés par le gouvernement, et ont à chaque fois été instrumentalisés pour enterrer la revendication légitime de l’égalité sociale », déplorent-ils. Ils font remarquer que « le gouvernement plafonne la solidarité nationale à 50 % du montant servi partout ailleurs, au motif d’inciter les jeunes Mahorais à acquérir une culture du travail et de l’emploi », alors que Mayotte demeure le département le plus pauvre de France avec le chômage le plus élevé. « Sauf que rien n’est fait pour créer des emplois, prétendument pour limiter l’attractivité migratoire– cet argument étant des plus fallacieux, car l’accessibilité des étrangers aux minima sociaux de solidarité est conditionnée à leur présence régulière à Mayotte pendant de nombreuses années. »
Ils alertent donc sur le départ de Mahorais vers d’autres départements français plus égalitaires. « Ainsi, l’île se vide de sa jeunesse autochtone, elle s’appauvrit économiquement et intellectuellement. De plus, la présence massive à La Réunion de nos compatriotes natifs du 101e département crée des tensions », observent les quatre hommes, qui souhaitent que « l’horizon de 2026 reste plus que jamais notre boussole commune » pour atteindre cette convergence des droits.
« Pour le mois de mai 2024, les prix des carburants augmentent en raison de la hausse des cours moyens mondiaux des produits pétroliers (+2 % pour le gazole et +6,4 % pour l’essence) et de la dépréciation de l’euro par rapport au dollar (−1,4 %). De ce fait, les prix à la pompe augmentent de cinq centimes par litre pour l’essence et d’un centime par litre pour le gazole », explique la préfecture de Mayotte. Ainsi, le prix de l’essence atteint 1,90 euro par litre depuis ce mercredi 1er mai, tandis que le diesel est 1,56 euro par litre. Les autres dérivés du pétrole ne sont pas épargnés. Le pétrole lampant passe à 1,14 euro/l (+deux centimes), le mélange détaxé à 1,36 euro/l (+six centimes) et le gasoil marin à 1,17 euro/l (+trois centimes).
Seule la bouteille de gaz reste au même tarif (25 euros la bouteille de 12 kilogrammes).
Chaque week-end, l’association des Naturalistes de Mayotte collecte les déchets apportés par les marées sur la grande plage de Saziley. Et, une fois par mois, ces déchets sont triés par catégories et pesés. En mars et avril, si des marées particulièrement fortes ont déposé un nombre important de gros déchets (appareils électroménagers démantelés, filets de pêche et gros cordages), il faut cependant rechercher l’explication principale dans l’absence de collecte des déchets par le Sidevam du fait des barrages, laissés dans la nature ou au bord des routes ces déchets ont été entraînés par les pluies jusqu’au lagon. Pour le seul mois d’avril 2024, 482 kg de déchets déposés par les marées ont été récoltés sur la grande plage de Saziley (contre 332 kg en mars). Les matières plastiques sont, sans surprise, prédominantes (70%). Parmi celles-ci certaines catégories sont révélatrices : les tongs et autres chaussures (1.125 pièces représentant un poids de 109kg), les bouteilles plastique qui sont plus nombreuses en raison des distributions gratuites (seize sacs d’une contenance de 100 litres ont été récoltés). Les bouchons en plastique « dont le nombre est très considérable » (2 608 en avril, contre 896 en mai), « un nombre surprenant de briquets, brosses à dents, pailles et bâtonnets, etc ».
« Pour contextualiser cette récolte de déchets, rappelons que la plage de Saziley fait moins de 900 mètres de long alors que l’ensemble du linéaire côtier de Mayotte est de 18 500 mètres ! », rappelle l’association. Ces déchets se fragmentent ensuite en micro-déchets (de 1 mm à 1 cm) qui peuvent être ingérés par les organismes marins (poissons, tortues, cétacés, etc.), puis en nano déchets invisibles à l’œil nu mais très facilement assimilables par les animaux marins et par les humains, consommateurs des produits de la mer. « Ne laissons pas le lagon devenir la poubelle de Mayotte. Ne jetons aucun déchet plastique dans la nature ou en mer. C’est non seulement pour protéger le lagon et toutes les espèces qui y habitent mais c’est aussi pour nous protéger nous-mêmes et préserver ce joyau touristique que constitue le lagon », défendent les Naturalistes.
Ce mardi matin, une cinquantaine de retraités du conseil départemental en 2022 ont été mis à l’honneur lors d’une cérémonie au cinéma Alpajoe, à Mamoudzou. « C’est avec un mélange de tristesse et de reconnaissance que nous voulions vous rendre hommage, vous qui avez dédié une grande partie de votre vie au département et à la population de Mayotte », a commencé Daoud Saindou-Malide, sixième vice-président du conseil départemental, chargé de la formation professionnelle, de l’éducation et de l’insertion. Les jeunes retraités ont défilé pour revoir une plaque en verre à leur nom et des bouquets de fleurs. Parmi eux, Djamali Abdou, qui a longtemps été agent d’entretien des rivières pour le Département. Il a été félicité pour son travail acharné, comme l’ensemble des anciens agents présents ce jour. « Vous avez fait preuve d’un courage sans faille, parfois avec peu de moyens, pour le bien-être de la population mahoraise », insiste le vice-président, avant de leur adresser à tous ses meilleurs vœux pour cette nouvelle étape de leur vie.
Le Centre régional de coordination des dépistages des cancers de Mayotte (CRCDC Mayotte) coorganise une journée d’information, de sensibilisation et de dépistage des cancers du sein, du col de l’utérus et de la peau. L’action aura lieu, le samedi 11 mai, de 9h à 15h, à Musicale plage, dans la commune de Bandrélé. « Les objectifs de cette journée sont de sensibiliser la population sur l’importance du dépistage précoce des cancer, proposer un dépistage (frottis et palpation) sur place au plus grand nombre Informer sur les risques d’exposition au soleil et de développement de cancer de la peau », informe le centre
Il y a ainsi un échange avec des professionnels de santé (dermatologue et sage-femme), un dépistage dans le camion Nouwam (frottis et palpation), des activités sportives et des animations (beach foot, tir à la corde, fitness, quiz sur les cancers, chasse aux trésors). Un stand d’information et de sensibilisation est également sur place. « La participation à cette action est ouverte à toutes et à tous. Nous encourageons la communauté à se joindre à nous lors de cette journée pour s’informer et se dépister. Cette journée est l’occasion de mobiliser notre communauté autour de la prévention et du dépistage précoce. Ensemble, nous pouvons faire une réelle différence dans la lutte contre cette maladie », fait observer le CRCDC Mayotte.
Après des travaux sur le réseau d’eau, les routes mahoraises ont été rendues à la circulation dans un état variable, comme ici la route nationale 1 à Trévani.
Les routes de Mayotte ont été mises à rude épreuve depuis le début de la crise de l’eau par les travaux sur les canalisations. Même si elles sont rebouchées au fur et à mesure, elles l’ont été parfois à la va-vite, reconnaît-on à la direction de l’environnement, l’aménagement, du logement et de la mer à Mayotte (Dealm).
La population mahoraise a été créée grâce à l’arrivée de différents peuples sur le territoire. Ils se sont mélangés, ont cohabité ensemble et cela n’a jamais posé de problème. Mais depuis les trois dernières décennies, l’immigration est la source de toutes les crispations et des tensions dans le département. Mlaili Condro, linguiste sémioticien qui a longuement étudié l’histoire de Mayotte, nous explique le rapport qu’ont les Mahorais avec la question migratoire.
Mayotte Hebdo : Peut-on considérer Mayotte comme une terre d’asile ?
Mlaili Condro : Lorsque l’on inscrit la question dans une perspective historique, Mayotte n’a pas toujours été une terre d’asile puisque des gens y ont été emmenés de force. Je parle notamment des esclaves et des engagés. Et même aujourd’hui, quand on parle de la migration, on peut se demander si elle est volontaire ou contrainte, dans la mesure où des personnes sont obligées de quitter leur pays parce que là où ils vivent, ce n’est plus vivable. Quand on parle de terre d’asile, le pays ou la région en question doit accepter ceux qui viennent d’ailleurs. Je dirais que Mayotte est plutôt une terre de rencontre. C’est un carrefour de différents peuples, qu’ils soient venus de force ou de plein gré.
L’histoire de l’île de Mayotte a été marquée par l’approvisionnement en main d’œuvre. Il fallait loger cette main d’œuvre et des villages étaient prédisposés à l’accueillir. Je parle notamment de Kaweni, Koungou, Dzoumogné, Combani, Miréréni, Kahani. Ces villages ont toujours gardé le lien avec l’origine de ces personnes venues, même si désormais, ils se considèrent mahorais. Aujourd’hui, on est plus susceptible d’être bien accueilli quand on va dans ces endroits.
M.H. : Après l’indépendance des Comores, une partie des Comoriens est venue s’installer à Mayotte. Est-ce que cela posait déjà problème à cette époque ?
M.C. : Non cela ne posait pas problème puisqu’il n’y avait pas de visa. La notion de frontière à protéger n’existait pas encore. C’est ce fameux visa Balladur qui vient mettre en évidence la frontière et qui sépare l’archipel. Il exclut les Comoriens qui jusque-là circulaient librement, et il a fait prendre conscience qu’il y a des gens qui entrent. On a commencé à quantifier et lorsqu’on a constaté que le nombre ne cesse d’augmenter, cela a créé des tensions.
Et puis il ne faut pas oublier que chez les voisins il y avait une certaine stabilité politique, même si c’était une dictature. La population n’avait pas à se déplacer pour chercher une meilleure vie ailleurs. Ils pouvaient cultiver leurs champs, il y avait des investissements étrangers, et les jeunes pouvaient étudier chez eux.
C’est pour cela qu’ils ne se déplaçaient pas en masse durant cette époque.
M.H. : Les Mahorais ont la réputation d’être un peuple accueillant. Est-ce réellement le cas ?
M.C. : Je pense que tout le monde est naturellement accueillant et cette ouverture à l’autre peut être mise à mal à cause d’un certain nombre de paramètres. C’est à dire que si j’ai de la place pour loger, que je mange bien, que ma vie est en sécurité, je n’aurai aucun mal à accueillir. Quand la terre devient l’objet d’appropriation, de privatisation et d’enrichissement alors on n’est plus dans la même disposition pour accueillir l’autre et sa présence devient problématique. À Mayotte, il y a aussi une histoire politique basée sur le rejet de l’autre. C’est-à-dire que « Je suis Mahorais parce que je ne suis pas Comorien ». C’est le principe même du « Non Karivendzé » (non, nous ne voulons pas) de Zéna M’déré. On a une identité qui s’est construite sur le rejet et cette immigration comorienne devient une menace. Aujourd’hui l’immigration qui vient de l’Afrique de l’Est devient aussi une menace, surtout si on pense qu’elle est organisée par le pays que l’on considère comme notre ennemi et qui est notre voisin. Malgré cela, les villages que j’ai cités au départ vont continuer à accueillir les étrangers non pas parce qu’ils aiment les gens, mais parce que c’est leur histoire.
M.H. : Avec l’arrivée des migrants africains venus du continent, les tensions entre les Mahorais et les étrangers sont encore plus palpables. Comment la situation peut-elle évoluer selon vous ?
M.C. : Cette migration africaine à Mayotte s’inscrit dans ce mouvement de la population du sud vers le nord. Nous sommes dans le sud, mais nous représentons le nord, la France, l’Europe. Ces immigrés ne viennent pas pour les beaux yeux des Mahorais, mais pour toutes les opportunités que représente le nord. Ces peuples du sud vont continuer à venir, car tant qu’il y aura la guerre dans leurs pays, tant qu’ils vivront dans la misère, ils continueront à se déplacer pour aller à des endroits où l’herbe est plus verte. Quand il est question de vie, les gens trouvent toujours un moyen de détourner les obstacles que l’on met sur leur route. Des milliers de personnes sont mortes en mer et pourtant, ça ne les arrête pas.
Il y a des solutions qui sont faciles à accepter, car elles prônent la notion de rejet, mais elles ne sont pas forcément efficaces. On peut toujours dire que l’on va ériger un rideau de fer en mer, mais on se demande comment on va pouvoir le mettre en place. C’est compliqué de mettre en place une frontière maritime, car une fois que les personnes sont dans vos eaux, il faut les accueillir. Nous sommes dans un pays de droit, et il y a des lois qui protègent les étrangers.
De manière générale, tant qu’il y aura des pays déstabilisés, leurs populations viendront. La distribution des richesses dans le monde et le changement climatique, sont les problèmes d’aujourd’hui et les différents dirigeants du monde doivent s’unir pour trouver des solutions. Un pays ne peut pas régler le problème de l’immigration seul, de façon isolée.
Dès 6 heures, ce mardi matin, une opération de relogement a eu lieu aux abords du stade de Cavani où, selon le recensement réalisé par la préfecture, 320 migrants issus d’Afrique continentale vivent dehors. À 9 heures, cette opération encadrée par les forces de police et de gendarmerie est terminée. 110 personnes, essentiellement des femmes et des enfants ou des couples avec enfants, ont pu être relogées grâce à quelques possibilités d’hébergements d’urgence. Le sous-préfet délégué à la lutte contre l’immigration clandestine, Frédéric Sautron, déclare : « Comme le préfet de Mayotte s’y était engagé, on continue de proposer des logements autant que possible. Il y a toujours une grande tension sur les disponibilités. Tous les moyens sont mis pour endiguer cette situation ».
Plusieurs centaines de personnes sont encore regroupées dehors, boulevard Marcel-Henry, bien plus que le nombre recensé. Dans la foulée, une nouvelle opération de nettoyage par des agents techniques doit avoir lieu pour des questions de salubrité, en application de l’arrêté municipal pris le 20 mars par la Ville de Mamoudzou.
Absent à la barre, un homme de 45 ans devait répondre d’abus de confiance, ce mardi, au tribunal correctionnel de Mamoudzou. Il aurait détourné à dix-sept reprises de l’argent des distributeurs automatiques de billets qu’il approvisionnait quotidiennement pour le compte de son employeur. Le tribunal s’est donné deux mois pour analyser de nouvelles preuves fournies par la partie civile.
Un ancien responsable de l’approvisionnement en liquidité des gabiers de Mayotte devait comparaître, ce mardi, au tribunal correctionnel. Ce « dabiste », employé depuis une quinzaine d’années par la Brink’s Réunion au moment des faits, est suspecté d’avoir, entre 2019 et 2021, détourné 132.750 euros au préjudice d’établissements bancaires implantés sur l’île. Un logiciel espion et une enquête menée conjointement par l’entreprise qui emploie des convoyeurs de fonds et une banque présente localement ont fini par mettre à jour l’étonnant manège mis en place par le technicien pour parvenir à ses fins. Une manœuvre difficile à détecter, dont il est tenu pour seul responsable dans la prévention.
A dix-sept reprises, le technicien oisif aurait falsifié des bordereaux après avoir inséré des enveloppes de cash fournies par sa société de transport de fonds. Lors des opérations, alors qu’il était seul, l’homme aurait ainsi retiré frauduleusement de l’argent déjà présent dans les automates avant de faire rentrer les liquidités remises par son employeur. Il modifiait ensuite au rabais le solde du gabier consultable par l’établissement bancaire.
Un prévenu déjà condamné
« Les bordereaux étaient falsifiés pour correspondre aux retraits illégaux d’espèces », a rapporté, lors de l’audience, maître Mélanie Raymond, avocate de l’employeur. Selon la robe noire, il est désormais impossible de commettre de nouveau l’infraction compte-tenu des dispositions prises par les établissements bancaires. Un des anciens supérieurs du prévenu a par ailleurs souligné à la barre que les « dabistes » ne transportent pas de fonds au cours de leurs missions. Ils en manipulent uniquement dans les pièces des établissements bancaires situées derrière les distributeurs automatiques de billets.
Le tribunal s’est donné deux mois pour analyser de nouvelles pièces qui prouveraient le délit d’abus de confiance – elles ont été remises par la partie civile à l’audience – et jugera l’affaire le 2 juillet. Notons que cet ex-salarié de la Brinks, âgé de 45 ans, avait déjà écopé d’une peine de huit mois de prison avec sursis dans un premier procès intenté par une des banques flouées. Plus de 11.000 euros avaient été détournés au préjudice de l’établissement bancaire, le 28 décembre 2020 et le 13 janvier 2021. L’accusation n’avait cependant pas réussi à caractériser le deuxième fait.
Le prévenu avait été condamné à payer 11.000 euros à son ex-employeur, dont 4.000 euros pour le préjudice moral et 2.000 euros pour les frais d’avocat.
Ali Ousséni, le président de la plateforme « Initiative Mayotte », estime qu'il faut multiplier par deux ou trois le nombre des bénéficiaires et des financements mis à disposition.
Près de 300 dossiers ont été instruits depuis la création de la plateforme « Initiative Mayotte » en 2018. Ce mardi matin, avait lieu l’assemblée générale annuelle dans les locaux de la CCI à Mamoudzou. Il en est ressorti un besoin criant de moyens financiers pour aller de l’avant.
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Les candidats au bénéfice du prêt à taux zéro ont le choix entre une instruction directe de leurs dossiers par l'association, un expert privé ou la boutique de gestion de la CCI.
Le porteur de dossier est soumis au questionnement d'un jury composé de banquiers, chefs d'entreprises et techniciens de l'association.
Association de loi 1901affiliée à « Initiative France », la structure locale fait partie d’un réseau de 200 plateformes réparties sur tout le territoire national. Créée en 2018, « Initiative Mayotte » a pour vocation d’octroyer à des porteurs de projets, des entreprises qui souhaitent se développer et aux repreneurs d’entreprises des prêts à taux zéro dans une fourchette de 5.000 à 20.000 euros. Le candidat pour ce type d’aide a la possibilité de s’adresser directement à la plateforme pour monter son dossier ou s’adresser à d’autres services de la chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCI), comme la boutique de gestion, Créa pépites, un cabinet d’expertise privé pour réaliser son dossier et l’envoyer à la plateforme. Une fois la demande réceptionnée, un comité d’agrément est alors convoqué pour décider de la suite à lui donner. « Ce comité d’agrément se compose de chefs d’entreprises, de banquiers et de techniciens du Département de Mayotte qui vont auditionné le porteur du projet, le laisser présenter son dossier et le défendre avant que ne soit prise la décision de lui accorder ou non le prêt à taux zéro », explique Ali Ousséni, le président d’« Initiative Mayotte ». En cas d’obtention du prêt, le bénéficiaire aura cinq ans pour le rembourser intégralement. La situation économique globale du territoire détermine le nombre de dossiers soumis à l’appréciation de la plateforme. Au lendemain de la crise du Covid-19, ce sont près de 142 dossiers de demande d’aides qui ont été soumis à l’appréciation du jury. « À cette époque, notre plateforme a eu à gérer le fonds Covid mis en place par l’État et le Département de Mayotte. Précédemment, il en a été de même au cours de la crise sécuritaire de 2018 où nous avons eu à nous prononcer sur une certaine de demandes de financement. Il s’agissait à ce moment-là du fonds de relance des entreprises. »
Un suivi constant
Par expérience, la plateforme se voit solliciter pour gérer un fonds à chaque fois qu’une crise sévit sur l’île. En dehors des périodes particulières, c’est sur une vingtaine de demandes de prêt classique qu’elle est appelée à statuer. Les entreprises bénéficiaires du prêt à taux zéro font l’objet d’un suivi automatique parce qu’elles sont de facto affilié à la structure et deviennent d’office adhérents de l’association loi 1901. « Chaque nouvel adhérent est suivi par un ancien qui devient son parrain, il fait aussi l’objet d’un suivi direct et d’une attention particulière de la part de nos collaborateurs qui l’appellent régulièrement, se déplacent au siège de l’entreprise ou le lieu d’exploitation afin de s’assurer de son existence et de la poursuite de son activité, qu’il ne rencontre pas de difficultés particulières », tient à préciser Ali Ousséni. Face à multiplication des crises économiques et sociales sur le territoire, des structures telles que la plateforme « Initiative Mayotte » octroyant des prêts à taux zéro devraient être nombreuses. Or, il n’en existe encore qu’une seule à ce jour. « Il nous faut aller plus loin, notre champ d’intervention est à étendre pour atteindre deux et même trois fois sa taille actuelle, de même que le nombre de nos bénéficiaires. Les autres régions françaises, s’appuient sur le Fonds Social Économique (FSE) géré par le Groupement d’intérêt public (GIP) L’Europe à Mayotte, ce qui n’est pas encore le cas de notre département. Actuellement, nous sommes accompagnés par la CCI, le conseil départemental de Mayotte et un tout petit peu de la préfecture. Il faut que cela aille bien au-delà », rajoute Ali Ousséni. Il estime que pour se faire, sa structure doit disposer de moyens suffisants pour assurer son fonctionnement normal, le suivi des prêts qu’elle octroie et du fonctionnement des entreprises qu’elle accompagne. Un objectif actuellement impossible à atteindre au regard des enjeux économiques qui se posent au territoire. « Nous espérons que les années 2024 et 2025 seront synonymes de performance et de meilleure structuration économique », émet comme souhait le président d’« Initiative Mayotte ».
La boussole des jeunes est un dispositif lancé et suivi par le centre régional d’information jeunesse (Crij) à Mayotte. Les équipes à Mamoudzou ainsi que les services civiques déployés sur dans les espaces numériques du territoire peuvent aussi accompagner le jeune dans ses démarches.
Le centre régional d’information jeunesse (Crij) a inauguré l’accès à la boussole des jeunes à Mayotte, ce mardi 30 avril, à Cavani. Le dispositif digital national vise à faciliter l’insertion professionnelle.
Le projet a été soutenu par la préfecture de Mayotte, le Département (ici représenté par l’un de ses vice-présidents, Daoud Saindou-Malide), l’Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine) et la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM).
C’est un nouveau dispositif digital qui se déploie à Mayotte : la boussole des jeunes. Il a été mis en place par le centre régional d’information jeunesse (Crij) après avoir remporté un appel à projet de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Inauguré dans les locaux du Crij, à Cavani, ce mardi 30 avril, l’outil est accessible sur le site internet déjà existant au national (boussole.jeunes.gouv.fr). Il consiste à mettre en relation des jeunes de 15 à 30 ans avec des professionnels afin de trouver des informations sur des formations. C’est, en effet, cet unique volet qui est pour le moment disponible sur le site après avoir indiqué habiter Mayotte, en raison de « moyens limités et au regard de la priorité locale », précise le président du Crij, Saïd Assani. Il suffit de remplir un formulaire en quatre étapes afin de renseigner sa situation, son motif de recherches et le domaine professionnel qui intéresse.
Une fois formulée par le postulant, la demande d’informations, supervisée par une équipe de conseillers au Crij, est transmise sur la plateforme aux structures destinataires, dont beaucoup sont des centres de formations. Elles ont sept jours pour valider le traitement du dossier une fois reçu, et prendre contact avec ces jeunes. « Il y a 30 % de chômage à Mayotte. C’est possible de renverser la courbe », maintient le directeur du Crij, Mohamed Nassor. Maisons relais Koungou, RSMA (régiment du service militaire adapté), Ladom (l’Agence de l’Outremer pour la mobilité), IRTS (Institut régional du travail social), Anaf (Association des apprentis de France) … De nombreux partenaires sont déjà référencés.
« On ne pourra pas tous être formé »
« En une semaine, j’ai déjà trente personnes en attente », témoigne un représentant de l’OIDF (Organisation ingénierie développement formation). « Ça vient répondre aux besoins du territoire. Les jeunes sont sur leurs smartphones. » Le Crij a par exemple 10.000 abonnés sur les réseaux sociaux.
« On sait que l’offre n’est pas assez diversifiée à Mayotte », nuance le directeur de Ladom Mayotte, Mohamadi Madi Charif, un des partenaires. « Il y a beaucoup de jeunes et malheureusement pas assez de place pour tout le monde. La mobilité sur le territoire devient une nécessité. On ne pourra pas tous être formé et trouver un poste sur le territoire », souligne-t-il. Un autre volet pourrait s’ajouter cette année pour accompagner les jeunes sur le site internet : l’emploi, le logement (tel que le Crous) ou encore peut-être la mobilité.
Dans les trois îles comoriennes, les dégâts engendrés par les pluies de ces jours-ci ne sont pas encore évalués financièrement, mais leur ampleur devrait réveiller les autorités sur les dangers qui guettent de nombreuses localités à chaque fois que des intempéries frapperont.
Depuis le 26 avril, les habitants de l’Union des Comores sont sur le qui-vive après l’annonce du passage d’un cyclone au nord de Madagascar et dont l’influence aurait des effets dans les îles voisines. Effectivement, les prévisionnistes avaient vu juste. Au cours de cette dernière semaine, les Comores ont fait face à des pluies torrentielles, qui ont causé d’importants dégâts dans plusieurs régions, que ce soit à Anjouan, Mohéli ou à la Grande Comore, où une localité dénommée Bangwa se hisse en premier place parmi les villages inondés. Jusqu’au samedi dernier, la direction générale de la sécurité civile (DGSC) avait recensé près de 337 personnes sinistrées, dont plus de 163 évacuées, 64 maisons inondées. Mardi, devant une délégation conduite par le chef de l’État comorien, le chef du village de cette localité a indiqué que 27 familles représentant 72 personnes dont deux femmes enceintes avaient dû être relogées. Jusqu’au mardi 30 avril, cinq familles de Bangwa, située au centre de la Grande Comore, restaient sans toits. Douze personnes blessées sont venues s’ajouter à ce bilan. Et ce n’est pas tout. Les cultures, des citernes et une école ont tous été ravagés par les eaux. A quelques de kilomètres du village, une autre ville, dénommée Mdjoyezi où est originaire l’ancien gouverneur de la Grande Comore, Mohamed Abdoulwahab, a dû affronter la fureur des eaux. A Mohéli, l’aérogare et le centre hospitalier ont été inondés. Des habitants ont dû abandonner leurs maisons, sans oublier les éboulements constatés dans certaines régions. A Anjouan, c’est le village de Vuani qui a subi de plein fouet des inondations sans oublier le décès d’un enfant de 7 ans emporté par les eaux à Mjamawe. C’est la seule victime pour l’instant répertoriée.
Un porté disparu
En revanche, au moment où nous écrivions ces lignes, la ville de Mitsoudjé avait lancé un avis de recherche pour retrouver un habitant que la communauté n’a toujours pas vu depuis lundi. Sa famille a indiqué qu’il devait se rendre aux champs. Jusqu’à ce jeudi matin, les villageois n’avaient toujours pas eu de ses nouvelles. Au niveau de la Grande Comore, mis à part ces trois localités mentionnées un peu plus haut, aucune ville n’a subi de dégâts considérables nécessitant des déplacements de sinistrés. Seulement, le lundi, comme ce fut le cas à Gnoumadzaha, ville voisine de Mitsoudjé, un cours d’eau avait débordé durant toute la matinée au point de rendre inaccessible la route. Ces crues avaient été observées dans certaines zones de la route nationale menant au sud de l’île. Cela fait presque une semaine que les îles sont en alerte après l’annonce du passage du cyclone Gamane, au nord du canal de Mozambique. Le service météorologique comorien n’arrêtait pas rassurer la population sur la faible probabilité que le pays soit frappé par un cyclone. Toutefois, la météo de l’agence nationale de l’aviation civile et de la métrologie (ANACM), mettait en garde contre les risques de voir l’archipel se faire surprendre par des pluies torrentielles et des vents. Selon le dernier bulletin publié le 30 avril, une dépression tropicale pourrait être formée à environ 380km au Nord-Est de la Grande Comore avec une vitesse du vent pouvant atteindre 55km/h. Ce même système de tempête évoluera jusqu’au vendredi 3 mai. « Des pluies presque continues sont attendues ce jeudi après-midi mais le vent sera modéré », ont conclu les prévisionnistes comoriens. Le problème, en dépit de ces alertes, le pays ne dispose pas des moyens de résilience. Le gouvernement et la société de télécommunications Telco ont certes distribué des kits alimentaires et des matelas, mais cette aide demeure insuffisante. Le mardi après-midi, le président comorien, Azali Assouamani accompagné de plusieurs ministres ont rendu visite aux sinistrés de Bangwa, Mitsoudjé et Mdjoyezi.
Comme d’habitude, l’on a promis un accompagnement. Les autorités disent attendre l’évaluation des dégâts avant de sortir un plan d’intervention d’aide aux familles touchées par ces inondations qui sont loin d’être les plus dévastatrices des Comores (voir encadré).
Classé à grand risque de catastrophes naturelles
En 2012, les Comores avaient connu des inondations spectaculaires, accentuées par la fragilité des îles, qui font partie des pays les plus vulnérables face aux effets du changement climatique. En 2009, l’Organisation des Nations Unies avait classé les Comores parmi les pays à grand risque de catastrophes naturelles. Une étude réalisée en 2011 sur la vulnérabilité aux aléas climatiques et géologiques avait répertorié onze régions considérées comme à risque d’inondations avec des effets néfastes sur la population et les biens. Treize ans plus tard, à regarder les localités touchées par les inondations de ces derniers jours, on se rend compte que cette enquête était prémonitoire. Il suffit que les décideurs mettent en place des mesures de contingence en guise de prévention puisque ces phénomènes extrêmes se répèteront tous les ans.
Alors que l’opération Wuambushu avait pour but d’expulser davantage de personnes en situation irrégulière, les services de l’État s’étaient organisés en conséquence, montre le rapport. « Le lancement de l’opération et les interpellations massives qui étaient projetées ont motivé l’ouverture et la création de locaux de rétention administrative. En effet, la loi permet au préfet, si la situation l’exige, de créer des LRA de manière permanente ou provisoire. Cela a notamment donné lieu à deux arrêtés en date du 2 mai 2023 qui modifiaient la capacité d’accueil de deux LRA les faisant passer de douze places chacun à quarante places, impactant ainsi les conditions de rétention », note la Cimade. La MJC de M’tsapéré, par exemple, avait été transformée un temps en LRA. Le recours à des places supplémentaires a cependant vite atteint ses limites avec le blocage des départs vers les Comores.
Un focus est fait également sur l’enfermement des enfants. Le CRA mahorais en concentre 40 fois plus que tous les autres. En 2023, il y en avait 3.262 enfants retenus à Pamandzi, contre 87 dans tout l’Hexagone. La loi Asile et immigration devrait d’ailleurs poser quelques problèmes aux services préfectoraux, puisqu’il sera bientôt interdit de placer des enfants en rétention, la disposition s’appliquant à Mayotte au 1er janvier 2027. Enfin, il est à noter que malgré un nombre plus important de placements au CRA, le nombre de saisines du juge des référés est en nette diminution. Il y en a eu 126 en 2023 (aboutissant à 46 suspensions d’OQTF) contre 204 en 2021 (112 suspensions) et 242 en 2022 (134 suspensions).
La Cimade et ses partenaires renouvellent leur demande de respect des droits des personnes faisant l’objet d’une décision d’éloignement du territoire et/ou d’un placement en rétention.
Le nombre de cas recensés à Mayotte a doublé au cours du week-end des 27 et 28 avril. De treize malades venant de l’extérieur, on est passé à 26 dont maintenant des personnes ayant attrapé la bactérie sur le territoire. Lundi, dans la soirée, l’Agence régionale de santé a indiqué que trois nouveaux patients ont été comptabilisés. Elle ajoute que 220 contacts proches ont été traités et que 2.601 ont été vaccinés (la vaccination est restreinte à l’environnement proche faute de doses suffisantes à l’échelle mondiale). A Koungou, où la majorité des cas ont été recensés, un centre de dépistage a vu le jour dans l’école élémentaire Koungou mairie, de 8h30 à 15h, pendant ces vacances scolaires.
L’ARS recommande à ceux souffrant de diarrhées aqueuses aigües ou d’une déshydratation sévère de s’isoler, d’appeler le 15 et de s’hydrater. C’est d’autant plus souhaitable si vous avez récemment voyagé en Afrique continentale ou aux Comores, où l’épidémie fait rage. La bactérie se transmettant par les matières fécales, il est impératif de bien se laver les mains après avoir été aux toilettes et de boire de l’eau potable.
Daniel Zaïdani perdra son siège de conseiller départemental de Mayotte s’il ne fait pas appel de la décision de justice dans l’affaire des concerts de Sexion d’Assaut.
Le tribunal correctionnel de Mamoudzou a tranché, ce mardi 30 avril. L’ex-président du conseil départemental de Mayotte, Daniel Zaïdani, est condamné à un an de prison avec sursis dans l’affaire des concerts de Sexion d’Assaut en 2012. La peine est assortie d’une privation des droits civils et civiques pendant trois ans et de 25.000 euros d’amende. Il peut perdre ses fonctions de conseiller départemental du canton de Pamandzi s’il ne fait pas appel dans les dix jours.
Le sourire affiché aux côtés de Marine Le Pen, il y a une quinzaine de jours, est désormais crispé. Ce mardi matin, Daniel Zaïdani, ex-président du conseil départemental de Mayotte, a été condamné à un an de prison avec sursis. L’exécution provisoire n’a pas été retenue par le tribunal correctionnel de Mamoudzou, l’élu garde donc son mandat de conseiller départemental du canton de Pamandzi s’il fait appel dans les dix jours suivant sa condamnation. La justice lui reprochait de détournements de fonds publics et des contournements des marchés publics en 2012 et 2013, quand il était à la tête du tout jeune département français (de 2011 à 2015). Il y a d’abord cette série de concerts du groupe de rap Sexion d’Assaut à Madagascar, Comores et Mayotte. L’organisation se fait de manière opaque, sur des deniers publics. « Il fallait organiser une tournée, on s’est assuré qu’ils puissent venir à Mayotte », s’est défendu le Pamandzien, lors de son procès, le mardi 19 mars. A l’époque, une subvention signée avec le producteur des rappeurs, assurait le cachet des trois représentations à hauteur de 45.000 euros. Une autre a servi à financer les billets d’avion. Alain Kamal Martial (voir encadré), alors directeur du service culturel départemental, a imputé l’opération à Daniel Zaïdani, qui est parti à Madagascar à l’époque pour assister au festival à Diego-Suarez.
Deuxième fait qui a suscité l’intérêt des juges, l’organisation d’un foutari au domicile du chef de la collectivité, le 12 août 2012, avec l’argent du contribuable (5.000 euros). Si pendant le ramadan, il était de coutume que le Département organise un repas de rupture du jeûne, il se fait généralement de manière publique avec les représentants des autorités locales. Là, les 200 invités, si certains étaient des notables locaux, avaient le point commun d’être des soutiens de l’élu mahorais. En outre, Catherine Vannier, la présidente du tribunal correctionnel, avait relevé que Saïd Omar Oili, ex-président du conseil général et rival politique de Daniel Zaïdani, avait organisé aussi ce type d’événement chez lui, mais à ses frais. Pour la localisation de la cérémonie, le mis en cause avait souligné que « la seule habitation [du conseil général] disponible était celle à Kani-Kéli ».« C’était beaucoup plus excentré, la grande majorité des personnes se trouvent à Mamoudzou et en Petite-Terre. » Cassandre Morvan, la substitute du procureur de la République, y a vu plutôt une fête financée sur des fonds publics qui n’était rien d’autre qu’un achat de voix électorales. « Ces personnes ont bien été régalées aux frais du conseil départemental », a noté la magistrate.
Un an de prison avec sursis était requis
L’achat de deux véhicules du CD était également visé dans la prévention. Sans passation de marché public, pourtant obligatoire lorsque le montant de l’achat dépasse les 15.000 euros, les deux SUV [pour Sport utility vehicule, en anglais] ont été acquis au sein de la concession Peugeot mahoraise. « Des élus se sont étonnés de ces acquisitions compte-tenu des difficultés du Département », avait souligné la juge Catherine Vannier. Choisis par Alhamid Aboubacar (voir encadré), les deux véhicules ont coûté 39.100 euros pour l’un et 31.600 euros pour l’autre. Outre le fait d’avoir confié l’achat à un collaborateur plutôt que le service « logistique et moyens », il est reproché à l’élu une utilisation non prévue des véhicules. En effet, l’enquête de la section de recherche de la gendarmerie a permis d’établir que des élus utilisaient le parc automobile à des fins privés. Daniel Zaïdani aurait même sollicité à plusieurs reprises un des chauffeurs pour aller chercher sa femme et ses enfants. Tenant compte de l’ancienneté des faits, la substitute du procureur a requis un an d’emprisonnement avec sursis à l’encontre de l’ancien président de la collectivité mahoraise. Elle a demandé aussi qu’il soit privé de ses droits civils et civiques pendant cinq ans et interdit d’exercer toute fonction publique pendant la même durée, ainsi qu’une amende de 40.000 euros.
Le tribunal a suivi le Parquet pour la peine de prison avec sursis. En revanche, la durée de la privation des droits civils et civiques est réduite à trois ans et l’amende à 25.000 euros.
Les deux présumés complices relaxés
Aux côtés de Daniel Zaïdani, Alain Kamal Martial Henry et Alhamid Aboubacar étaient jugés pour complicité, respectivement pour les concerts de Sexion d’Assaut et l’achat des véhicules. L’ex-directeur du service culturel départemental, aujourd’hui représentant du Département de Mayotte au Mozambique, est relaxé. C’est la même chose pour Alhamid Aboubacar, l’ancien collaborateur qui avait supervisé l’achat des deux véhicules.
L’objectif est désormais de pérenniser un directeur à la tête de la structure. Car, depuis l’éviction d’Ali Soula en 2023, Adrachi Velou assurait l’intérim. Il rejoindra bientôt la municipalité de Dembéni.