À l’approche des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 une Olympiade des Archives se déroulera ce samedi 27 et dimanche 28 juillet aux Archives départementales de 9h à 16h, à Mamoudzou. Cet évènement, labellisé Olympiade culturelle, a pour but d’allier culture, sport et patrimoine et propose une grande exposition intitulée « Le sport mahorais à travers les archives », la diffusion d’images d’archives de Kwezi TV, des visites guidées du bâtiment, des ateliers et des animations pour toute la famille autour du sport et des archives et des activités sportives telles que la pétanque, le fitness et le sport santé. Il y aura également comme temps fort la diffusion en avant-première du nouveau film de Christine Coulange « Tam Tam bœuf – Tam Tam boxe / Nyombe – Mrenge », en présence du conseiller scientifique du projet, Ali Saïd Attoumani. L’exposition d’archives du sport présente non seulement des documents prêtés pour l’occasion mais aussi des dons issus de la grande collecte d’archives du sport, ainsi que les dernières acquisitions des Archives départementales.
Une première COP régionale pour un « développement humain durable »

Afin d’adapter la planification écologique nationale à chaque territoire, des COP (Conférence des Parties) régionales ont été mises en place. Celle de Mayotte a été lancée ce mercredi 24 juillet afin d’entamer les travaux visant à réduire l’impact du dérèglement climatique sur l’île.
La première COP régionale sur la territorialisation de la planification écologique a été lancée ce mercredi 24 juillet depuis l’hémicycle Younoussa Bamana au conseil départemental, à Mamoudzou. Les travaux de cette Conférence des Parties doivent s’étaler jusque début 2025 et permettre de mettre en place des actions mettant en œuvre les recommandations du 6ème rapport du GIEC afin de lutter contre le réchauffement climatique. “Si nous n’inversons pas la courbe d’ici 2030, il faut s’attendre à une hausse des températures de 4 degrés à l’horizon 2100”, averti le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, insistant ensuite sur les conséquences climatiques, géopolitiques et même migratoires d’un tel scénario.
1,2 degré de plus par rapport à 1961
La responsable de Météo France Mayotte était présente pour rappeler les évolutions dues au dérèglement climatique d’ores et déjà constatées ces dernières années sur l’île aux parfums. “Les relevés effectués dans notre station à Pamandzi montrent qu’on a gagné 1,2 degré depuis 1961, et 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée”, alerte Floriane Ben Hassen, constatant également des saisons sèches plus importantes et une augmentation du niveau de la mer de 5 mm par an, soit 14 cm depuis 1993. Des constats qui ne risquent pas d’aller en s’arrangeant : le niveau de la mer aura augmenté entre 30 cm et 1 m à l’horizon 2100, les précipitations auront baissé entre 10 % et 40 % et les températures augmenté entre 1 degré et 4 degrés. Des options basses ou hautes qui dépendront des efforts fournis pour suivre les recommandations du GIEC.

En d’autres termes, les pouvoirs publics, élus et organismes vont devoir travailler main dans la main afin d’adapter la planification nationale au territoire mahorais, en veillant notamment à adopter une stratégie bas carbone et de protection de la biodiversité, dernier point jugé comme “un enjeu de richesse et un atout pour Mayotte” par le préfet, qui rappelle que 80% de la biodiversité marine mondiale est présente dans notre lagon.
Les différents acteurs du territoire ont donc jusqu’à 2025 pour programmer des actions afin de réduire les gaz à effet de serre (GES), préserver la biodiversité, gérer de manière plus raisonnée les ressources naturelles ou encore réduire les pollutions. Une première phase de diagnostic doit avoir lieu, avant une seconde de débats et de sensibilisation, avant de programmer les actions et lancer une feuille de route pour les mettre en place avant 2030. “On fera des bilans annuels, et évaluera et corrigera si nécessaire”, ajoute Jérôme Josserand, directeur de la Direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer de Mayotte (Dealm), qui ajoute que ces actions doivent jouer dans six domaines : les déplacements, le logement, l’écosystème, la production, la nourriture et la consommation.
Intégrer l’économie
Mais pour l’assemblée présente, le développement, notamment économique, de l’île ne doit pas être sacrifié. “Il y a une tendance chez les esprits simples à voir une contradiction entre développement et préservation de l’environnement. Bien au contraire, il doit y avoir une dialectique permanente entre protection de l’environnement et protection du développement. Il faut se mettre dans une logique de développement humain durable”, argumente le préfet de Mayotte. Même remarque du côté du président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, qui juge que Mayotte a trop de retard à rattraper par rapport aux autres territoires pour mettre de côté l’économie. “Je ne dis pas que nous ne devons pas protéger la nature, mais je milite pour qu’un vrai équilibre puisse être entretenu”, insiste-t-il. Une synthèse que fait Antoine Pellion, secrétaire général à la planification écologique au sein du cabinet du Premier ministre, en la définition qu’il donne de la planification écologique. “C’est s’occuper des enjeux environnementaux et intégrer l’économie”, résume-t-il à travers une vidéo qu’il a souhaité transmettre lors de cette première réunion.
Pour conclure, François-Xavier Bieuville a tenu à en appeler de la responsabilité de chaque citoyen : “C’est à partir des comportements individuels que les objectifs pourront être atteints”. En attendant, les pouvoirs publics, les élus, les collectivités et les institutions ont six mois pour faire la synthèse de tous ces enjeux et programmer la feuille de route d’actions nécessaires pour la préservation de Mayotte.
Des actions déjà en place
Lors de cette conférence de lancement, des actions déjà effectuées allant dans le sens de la préservation de l’environnement ont été présentées. Ainsi, le conseil départemental a livré un exposé sur ses projets pour le stade de Cavani, qui en plus d’être un lieu de sport, doit devenir “un lieu de vie” respectant l’environnement, avec par exemple un gazon “hybride” et un système de récupération d’eau de pluie pour l’arrosage. La rivière qui y passe a également vocation à être assainie.
La Ville de Mamoudzou a quant à elle présenté sa politique de lutte contre les déchets, décrétée cause communale 2020 – 2030, et qui représente un budget de 25 millions d’euros sur dix ans. Ont été mis en avant notamment la dotation de bacs individuels par la Cadema (Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou), la mise en place de collectes dans les zones inaccessibles par camion, la lutte contre les véhicules hors d’usage ou encore l’acquisition de corbeilles de rue.
« Mamoudzou en flamme » : le trafic des barges perturbé ce vendredi

En raison de l’organisation de l’évènement « Mamoudzou en flamme », ce vendredi 26 juillet, la Direction du transport maritime (DTM) annonce que « les traversées connaîtront des perturbations. »
A partir de 16h15 : les traversées des camions seront arrêtées, au départ de Dzaoudzi.
A partir de 16h45 : le quai Colas, à Mamoudzou, sera fermé. Les départs et arrivées des barges se feront côté 5/5. Les sorties et les entrées dans les barges se feront aussi côté Camion rouge. L’accès des véhicules dans les barges, côté nord (direction Kawéni), sera également fermé.
Pour plus d’informations, contact DTM : au 06 39 29 09 15 ou au 06 39 09 17 19.
Premier voyage ministériel en Outre-mer depuis la dissolution de l’Assemblée

Marie Guévenoux, ministre déléguée chargée des Outre-mer se rend en Polynésie française du 26 au 29 juillet pour représenter le gouvernement lors de l’épreuve de surf des Jeux Olympiques. La ministre se rendra ensuite en Nouvelle-Calédonie, du 31 juillet au 02 août. Elle sera “aux côtés des agents engagés pour rétablir l’ordre sur le territoire et répondre à la crise que connaît l’archipel depuis plusieurs semaines”, indique le communiqué de presse du ministère des Outre-mer.
Ces déplacements ont lieu “dans le cadre de l’exécution des affaires courantes”, poursuit le document à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale et de la démission du Premier ministre Gabriel Attal.
Un spectacle de cirque BMX à Chirongui ce samedi
“Essorage” un spectacle de cirque BMX aura lieu, ce samedi 27 juillet, au pôle culturel de Chirongui à l’occasion de la fin de l’été culturel 2024.
« C’est l’histoire d’un homme qui a le guidon qui penche. Son quotidien lui fait perdre les pédales. Lutter contre ou apprivoiser le petit vélo dans sa tête? » Le spectacle allie le vélo acrobatique (BMX), l’acrobatie, la danse et le jeu scénique.
Gratuit, réservation obligatoire à cause du nombre de places limitées. Il est possible de réserver ici.
Plus d’informations : pôle culturel de chirongui
La circulation dans Mamoudzou perturbée à partir de ce mercredi

La circulation dans Mamoudzou sera perturbée à l’approche de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, ce vendredi, à l’occasion de laquelle la Ville organise Mamoudzou en flamme. Le vendredi 26 juillet 2024 de 18h à 19h, les carrefours et ronds-points du Baobab, de Cavani stade et SFR seront fermés à la circulation lors de la marche nocturne organisée pour l’occasion. La rue de la mairie sera fermée du mercredi 24 juillet de 18h00 au vendredi 26 juillet 2024 jusqu’à la fin de la marche. Le stationnement sera interdit sur toute la longueur de la rue de la mairie jusqu’à la fin de la manifestation à minuit. Des navettes seront mises à disposition du public et des participants avec un départ à 17h et un retour à 23h. Les véhicules pourront stationner au parking place Zakia Madi, à celui place Mariage, au parking des taxis Sud et front de mer, ainsi que le long de l’avenue Moinecha Moumini.

Les automobilistes doivent prendre en compte que la marche passera par la rue de la Mairie, avenue Madame Foucault, boulevard Mawana Madi, boulevard Marcel Henry, boulevard Younoussa Bamana, avenue Zena M’déré (sens contraire), avenue Irène Angleme, rue Sarahangué, avenue Zoubert Adinani, rue Pasky Daka, rue Ali Abdou, boulevard Halidi Sélémani, boulevard Halidi Mchindra, rue Amina Ousseni, ruelle Foundi Radjabou HIMIDI, boulevard Halidi Sélémani, rue Baba Barèges, rue Hamada Loungou, rue Foundi Mariame Boina, avenue Mchindra Said, boulevard Halidi Sélémani, avenue Abdoul-Bastoi Omar, rue Said Soimihi, avenue Abdoul-Bastoi Omar, rond-point Zena Mdere. L’avenue Moinecha Moumini, entre le rond-point Zena M’déré, la rue Toumbou Sélémani, ainsi que le boulevard Halidi Sélémani, entre la rue Ali Abdou et l’avenue Mchindra Said, seront interdits à la circulation.
La coqueluche continue de progresser sur le territoire
Santé publique France fait le point sur la coqueluche, les infections respiratoires aigües (IRA), la gastro-entérite aigües (GEA) et la dengue à Mayotte.
Pour la coqueluche, on constate 63 cas à Mayotte depuis le début de l’année, soit une vingtaine de plus depuis le mois de juin, contre 16 pour toute l’année 2023. La maladie touche essentiellement les enfants de moins d’un an et se concentre sur le secteur de Mamoudzou.
Pour les IRA, leur circulation reste faible sur le territoire mahorais, et on dénombre 36 cas de Covid-19 depuis le début de l’année 2024.
La propagation de la gastro-entérite, elle, reste stable, voire diminue, et Mayotte n’est pas dans un contexte d’épidémie.
Concernant la dengue, le territoire a connu 69 cas depuis le début de l’année, soit 8 nouveaux cas depuis un juin, dont 58 acquis localement et 56 enregistrés en Petite-Terre. L’âge du patient médian est de 33 ans.
S’il fait l’objet d’un bulletin distinct, le nombre de cas de choléra annoncé ce lundi par l’Agence régionale de Santé (ARS) est confirmé par Santé publique France, qui en compte également 220 depuis l’arrivée de la maladie à Mayotte.
BillyBen fini troisième du Festival Bouzé Océan Indien à Maurice
BillyBen a représenté Mayotte à l’île Maurice lors du festival de danses urbaines Bouzé Océan Indien, qui s’est tenu du 18 au 21 juillet, et a remporté la troisième place dans la catégorie Breakdance. Après un an de qualification sur l’ensemble des territoires de l’océan Indien, la finalité du festival était d’élire les meilleurs dans les catégories Breakdance, Afro et Hip-Hop debout.
Mamoudzou s’enflamme pour les Jeux Olympiques ce vendredi
La Ville de Mamoudzou organise une fan zone pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024. Cet événement “Mamoudzou en flamme” aura lieu ce vendredi 26 juillet et se déroulera en trois temps fort : le village des jeux où petits et grands pourront s’initier aux sports olympiques, une marche nocturne de 7,59 km dans le centre-ville, la diffusion de la cérémonie d’ouverture des Jeux sur écran géant. De 12h à 17h, la place de la République accueillera de nombreux comités et ligues sportives du territoire.
Le public pourra en apprendre plus sur les sports olympiques et aura l’occasion de s’essayer à quelques initiations et animations sportives. Avant de débuter la marche nocturne, le public pourra s’échauffer à l’occasion d’un fitness géant organisé de 17h30 à 18h30 dans la rue de la mairie, séparant l’Hôtel de Ville de la gendarmerie. Le top départ sera ensuite donné à 18h30 pour une marche de 7,59 km dans le centre-ville de Mamoudzou. La participation à la marche est gratuite. Les inscriptions seront ouvertes jusqu’au jeudi 25 juillet 2024 à minuit.
La marche est accessible à tous à partir de 8 ans, les mineurs doivent être accompagnés par un adulte. Les intéressés sont invités à s’inscrire obligatoirement en ligne sur : https://forms.office.com/r/NZDRtfj1Zq. A l’arrivée, les marcheurs pourront rejoindre la fan zone pour la diffusion de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 à partir de 20h30. Des navettes seront mises à disposition du public et des participants départ à 17h, retour à 23h. Concernant la circulation, la rue de la mairie sera fermée du mercredi 24 juillet de 18h00 au vendredi 26 juillet 2024 jusqu’à la fin de la marche. Le stationnement sera interdit sur toute la longueur de la rue de la mairie jusqu’à la fin de la manifestation à minuit.
Des élèves participent à un clip d’L-HAD DALANE
Le 3 juin dernier, le clip “KARO” a été réalisé et une chorale géante a été organisée sur le grand parking du marché de Mamoudzou, avec la participation enthousiaste de jeunes élèves. L’objectif de ce clip était de rassembler les enfants de Mayotte pour chanter la paix et l’amour. Le clip est sorti le 21 juin, à l’occasion de la fête de la musique, et a été présenté suite à l’émission « Les 28 minutes d’Arte », où l’artiste L-HAD DALANE était l’invité de la semaine. Le clip peut être visionné au lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=l3wx1vuUKrw
Assemblée nationale : Anchya Bamana et Estelle Youssouffa intègrent leurs commissions permanentes

La députée de la 1ère circonscription de Mayotte nouvellement réélue, Estelle Youssouffa, intègre de nouveau la commission permanente des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, en tant que secrétaire cette fois, tandis qu’Anchya Bamana, nouvelle députée de la 2ème circonscription, rentre dans la commission des affaires sociales.
De son côté le président de l’Association des maires de Mayotte (AMM976), Madi Madi Souf, a tenu à féliciter Yaël Braun-Pivet pour sa réélection à la présidence de l’Assemblée Nationale, en lui souhaitant ses “voeux les plus sincères de réussite et de succès pour cette nouvelle législature”. Faisant allusion à sa visite sur l’île aux parfums en janvier dernier et à son bref rôle de ministre des Outre-mer durant un mois en 2022, il lui écrit être “persuadé que vous serez, comme vous l’avez toujours été, à l’écoute de nos difficultés et une ambassadrice privilégiée de Mayotte au sein de la chambre basse de notre République”.
Les travaux du point de vue d’Handréma ont débuté à Bandraboua

La première pierre du point de vue d’Handréma a été posée ce vendredi 19 juillet. Ces travaux marquent le début d’un programme d’aménagements dans l’agglomération du Grand Nord de Mayotte. Il inclut la construction de points de vue et l’aménagement des plages de Koungou à Acoua en passant par M’tsamboro.
C’est dans un lieu quelque peu inhabituel, le long de la route dans un virage direction Handréma, à Bandraboua, que les élus se sont donnés rendez-vous ce vendredi 19 juillet, plus précisément au point de vue d’Handréma. Une cérémonie y était organisée à l’occasion de la pose de la première pierre des travaux du point de vue.
La construction de quatre points de vue
“Cela marque le début d’une série de travaux sur toute l’intercommunalité”, annonce Ben Abdillahi Ahamed, le premier vice-président de la Communauté d’Agglomération du Grand Nord de Mayotte (CAGNM). Un chantier marqué par la construction de quatre points de vue à Handréma, celui de Mtsanga Titi à Koungou, celui de Majimeoni à Mtsamboro et Beau-Soleil à Acoua et par l’aménagement des plages et des fronts de mer sur l’ensemble de l’intercommunalité.
“Ces initiatives pour transformer le territoire du Grand Nord visent à améliorer la qualité de vie des résidents, mettre en avant le littoral et promouvoir le territoire du Grand Nord”, explique l’élu. À travers ces travaux, l’ambition est de faire “des lieux de rencontres entre les jeunes et les moins jeunes pour renforcer le tissu social de notre société”, explique-t-il.
“Chaque villageois a un souvenir ici”
Ce programme de construction débute avec celle du point de vue d’Handréma. “Ici les jeunes se retrouvent pour un voulé le week-end, c’est un lieu de référence pour les habitants. Chaque villageois a un souvenir en lien avec cet endroit”, raconte Rachidi Tarmithili, adjointe au maire de Bandraboua. Elle salue des “aménagements qui vont permettre de préserver l’histoire du site”. Pour la réalisation des travaux, le Département a cédé une partie des terres ainsi qu’un habitant qui a accepté la cession de 18 m2 à titre gratuit. Le coût de l’opération est de 150.000 euros. Le budget total des quatre points de vue est de 2,5 millions d’euros. Les quatre devraient être livrés d’ici l’été 2025.
Le deuxième volet du programme consiste à aménager les plages et les fronts de mer. “Cela passe par un travail de protection du trait de côte mais aussi rendre les plages plus propres. Des cheminements autour des plages seront créés. L’idée est de verdir l’écrin sans perturber l’écosystème”, souligne Mourad Amadi, directeur des services de la CAGNM. La plage de M’tsangadoua sera la première à être aménagée.
Les élections de la Chambre d’agriculture se préparent
La préfecture de Mayotte a annoncé la préparation des élections des membres des chambres d’agriculture en janvier 2025. Ces élections concerneront donc la Chambre d’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte. La campagne électorale commencera le mardi 7 janvier 2025 pour finir le jeudi 30 janvier 2025 à minuit. Le scrutin sera clôturé le vendredi 31 janvier 2025 à minuit. Depuis le 22 juillet 2024, un avis annonçant l’établissement des listes électorales est affiché dans toutes les communes du département tant pour les électeurs individuels que pour les groupements professionnels. Ces derniers peuvent faire parvenir leur demande d’inscription aux adresses indiquées dans les modèles disponibles en mairie ou sur le site internet de la préfecture, de la DAAF et de la CAPAM avant le 15 septembre pour les électeurs individuels et le 1er octobre pour les groupements professionnels.
Un Bouclier qualité prix 2024 à Mayotte contre la vie chère
Plusieurs réunions de négociations se sont déroulées entre la préfecture et les trois principaux distributeurs, à savoir Bourbon Distribution Mayotte, Sodifram et Somaco au mois de juin, afin de trouver un accord pour le nouveau Bouclier qualité prix à Mayotte. Ce dispositif visant à lutter contre la vie chère à Mayotte contient un panier principal de 75 produits de qualité dit « BQP SUPER’75 » qui concerne les supermarchés.
Le prix global maximal, contrôlé par l’État, est maintenu à 200 euros pour ce panier. Il contient également un panier de 20 produits dit « BQP Proximité » qui concerne les commerces de proximité, et qui est constitué de produits de grande consommation. Le prix maximal est maintenu à 50 euros. Enfin, un panier de 59 produits dont le prix global reste à 149 euros est compris dans ce bouclier également et concerne uniquement trois magasins de Somaco.
Le maintien du panier à un prix constant a été permis notamment grâce à la reconduction de la baisse de l’octroi de mer de la part du Conseil départemental de Mayotte sur onze produits de grande consommations comme le riz parfumé, les ailes de poulet, les tomates pelées, les sardine à l’huile, l’eau plate, la viande de bœuf ou encore le lait demi-écrémé. Désormais, 58 magasins appliquent ce dispositif contre 53 en 2023 et 22 en 2022. Les différentes listes des produits BQP 2024 et les différents magasins intégrés au dispositif sont à retrouver ici : https://tinyurl.com/3zhkmwpp
Comores : le choléra en nette régression sur l’ensemble de l’archipel

Alors que le taux global de la vaccination contre le choléra est de 59% dans l’Union des Comores, l’épidémie semble aller decrescendo, notamment à Anjouan, qui détient un nombre élevé de décès liés à la maladie. En effet, les services de santé enregistrent moins de victimes, sans pour autant crier victoire trop rapidement.
L’information relatée ce week-end par le quotidien du service public Al-watwan n’est pas passée inaperçue. Après cinq mois d’épidémie, meurtrière, l’île d’Anjouan n’a enregistré aucun nouveau cas de choléra ce samedi 20 juillet. Ce seul fait montre à lui seul que l’archipel des Comores maîtrise progressivement l’épidémie importée de la Tanzanie, depuis le 2 février, après l’entrée au port de Moroni d’un bateau à bord duquel certains occupants présentaient déjà les symptômes. Très vite, elle s’est propagée sur l’ensemble du territoire.
Bien qu’elle soit la dernière à être touchée, Anjouan, a été frappée de plein fouet, enchaînant explosion de cas et de victimes. Mais selon un bulletin sanitaire du ministère de la santé, le pays n’a pas connu de décès ces dernières semaines. Du 2 au 11 juillet, seules deux victimes ont été répertoriées. Durant la même période, les centres de traitement n’ont pas connu un flux de malades. Une tendance qui s’est poursuivie jusqu’à hier, lundi, a fait remarquer le directeur régional de la santé au niveau d’Anjouan, le docteur Ansouffouddine Mohamed. « Ça fait près d’un mois que nous avons moins de dix cas par jour. Samedi on en a eu aucun. Les jours suivants, les nouveaux cas oscillent entre un et deux« , déclare, satisfait, le directeur régional de la santé, dans un entretien accordé à Flash Infos, ce 22 juillet.
Décentralisation de la prise en charge
À l’en croire, il y a déjà des localités, déclarées zone blanche du choléra depuis vingt jours, citant le cas de Tsembehou. En ce qui concerne les raisons de ce renversement de la courbe, notre interlocuteur en a énuméré quelques-unes. « Je pense que la décentralisation de la prise en charge y a contribué. On en avait quatre au total. Mais entre-temps, nous avions ouvert d’autres points de réhydratation orale. À Mutsamudu, par exemple, la population pouvait en trouver quatre. Ces petits centres ont permis de désengorger les plus gros sites. Si le malade venait avec un état moins grave, il pouvait y passer moins de 24 heures et repartir« , poursuit le docteur Ansouffouddine Mohamed.
Le médecin, qui coordonne la riposte du choléra à Anjouan, explique également que l’épidémie régresse parce que les équipes médicales ont mis en place un dispositif de suivi des ménages. « Dès qu’un cas est détecté, la décontamination se poursuit dans le voisinage. À cela s’ajoute la vaccination« , précise le cardiologue qui a noté que sur les 10.288 cas cumulés (bulletin du 11 juillet), Anjouan en comptait près de 9.000 dont 126 décès. Raison pour laquelle elle fut la première à lancer la campagne de vaccination. Aujourd’hui, 80.000 Anjouanais (80% de la population de l’île) ont pris la dose qui assure une immunité durant une année. À la Grande Comore, le taux est de 40% contre 71% à Moheli. Sur le plan national, le nombre de vaccinés est estimé à 59% de la population, à un moment où l’on a besoin de 93% pour atteindre l’immunité collective.
Maintien des pratiques d’hygiène
Le directeur régional de la santé estime aussi que la maladie a pu être vaincue à Anjouan, en dépit des réticences, car les associations locales, ou encore les agents de santé communautaire, ont favorisé la collaboration entre la population et les équipes médicales. « Le terrain a été préparé en amont par les jeunes, les associations féminines, les scouts et les volontaires de la Croix Rouge. L’appropriation de la lutte par la communauté a fortement contribué« , affirme le docteur Ansouffouddine, qui a annoncé le début de la levée des points de réhydratation orale. Preuve selon lui que la situation n’est plus alarmante. « Les gens se présentent très tôt dans les centres. Toutefois, il faut maintenir les bonnes pratiques« , recommande-t-il fortement.
Sous forme d’alerte, le médecin, évoquant les expériences des derniers épisodes de choléra, appelle à ne pas crier victoire aussi vite en pensant que le danger est derrière. « Il est important de maintenir les bonnes pratiques mises en place comme le lavage des mains. Car les facteurs sous-jacents, à l’instar du problème d’accès à l’eau, sont toujours là et peuvent faire le nid d’un retour du choléra« , prévient-il.
Le directeur régional de la santé souligne que si ce rythme de deux cas sporadiques continue jusqu’à la prochaine saison des pluies, les Comores risquent de faire face à une flambée, car après huit mois, l’immunité diminue dans l’organisme. « Donc dans l’intérêt des îles, même Mayotte, il faut encourager la vaccination pour atteindre l’immunité collective, car sans cela tout le monde est exposé surtout en raison de la circulation des personnes au niveau de l’archipel« , conseille, le directeur régional de la santé qui a tenu à remercier tous les partenaires qui ont aidé le pays à faire face au choléra. « Certes Médecins sans frontières, l’Unicef, l’Oms, étaient tous là, mais nous ne pourrons oublier les efforts consentis par l’Etat comorien qui a beaucoup apporté « , insiste-t-il. L’Union Européenne et la France ont apporté une enveloppe de 500.000 euros, remis à l’Unicef. L’Organisation mondiale de la santé, à travers l’alliance Gavi, a quant à elle débloqué deux millions de dollars (1,86 million d’euros) pour l’achat du vaccin.
« J’ai peur de me sentir seule dans une ville que je ne connais pas »

Le Forum de la mobilité étudiante continue de sillonner les villages de Mayotte pour donner des conseils aux néo-bacheliers et lycéens. À côté des conseils pratiques concernant la bourse et le logement, des associations sont présentes pour proposer un soutien psychologique aux nouveaux étudiants, alors qu’en métropole, l’isolement et la solitude sont les fléaux des jeunes mahorais.
“Nous sommes là pour vous, même à 4.000 km vous pouvez nous appeler, même si vous n‘êtes pas à Lille mais dans une autre région. Il y a toute une équipe qui est présente. Je vous donne mon numéro si vous avez besoin”, insiste Antoissi Mdallah-Mari, vice-président de l’Association des Mahorais de la métropole lilloise (AMML). Il s’adresse à un groupe de jeunes filles venues au “Forum de la mobilité étudiante” qui a pris ses quartiers à Bandrélé, ce jeudi 18 juillet.

“C’est bien de savoir qu’il existe des associations de ce type, ça va nous permettre de sociabiliser, parce que j’ai peur de me sentir seule là-bas dans une ville que je ne connais pas”, confie Haoi Ahamadi. Titulaire du bac cette année, elle commence à la rentrée des études de techniques de commercialisation à Paris. À ses côtés, Assiati Mohamed Ahmed appréhende aussi quelque peu la vie en métropole. “J’y suis déjà allée pendant les vacances, mais ce n’est pas la même chose de vivre là-bas au quotidien. Ici tout le monde se dit bonjour, là-bas il y a plus de distance entre les gens.”
“Le suicide, c’est devenu notre hantise”
L’adaptation à la métropole peut être difficile voire douloureuse pour les étudiants mahorais, ainsi Antoissi Mdallah-Mari veut faire connaître l’AMML et les services proposés. “Des choses qui sont simples pour les métropolitains comme prendre le train, le bus peuvent être difficiles pour les Mahorais qui n’y sont pas habitués. À côté de cela, il est difficile de réussir sa première année. Pendant qu’on cherche à s’adapter, les cours ont commencé et on accumule du retard. Ce qui peut générer l’isolement des jeunes”, décrit-il. S’il exhorte autant les jeunes à le contacter, c’est qu’au cours des dernières années, plusieurs étudiants mahorais sont décédés en métropole dans un contexte de solitude. “Le suicide, c’est devenu notre hantise”, commente le vice-président de l’association qui étudie la biologie.
“Se sentir bien va de pair avec la réussite scolaire”
Alors que le taux d’échec des Mahorais en première année d’études supérieures est important, l’association M’somo propose un accompagnement universitaire personnalisé. “Si besoin, nous apportons des conseils pour la méthodologie de travail, l’organisation”, explique Kiladati Issouf Ali, bénévole et ancienne étudiante en droit. “Souvent, des étudiants nous appellent après les résultats du premier semestre, les notes ne sont pas satisfaisantes et ils n’osent pas le dire à leurs parents”, indique-t-elle.

L’association qui compte des bénévoles dans toutes les grandes villes de l’Hexagone ainsi qu’à La Réunion offre en parallèle un soutien psychologique et moral. “Se sentir bien dans sa peau va de pair avec la réussite scolaire, tout comme accéder à un logement ou aux bourses”, estime-t-elle.
Cet accompagnement des jeunes passe aussi par des moments festifs notamment au sein des associations d’étudiants mahorais. “À l’université de Lille, il existe une journée spéciale de fête pour promouvoir sa culture, alors pensez à ramener vos salouvas les filles”, sourit Antoissi Mdallah-Mari.
Le forum continue jusqu’en août
Organisé par l’association Emanciper Mayotte, le forum de la mobilité continue à sillonner les villages de l’île pour donner des outils et conseils pratiques aux néo-bacheliers et aux lycéens. Ce mercredi 24 juillet il se déroulera à Bandraboua, à l’école élémentaire de Dzoumogné, le 26 juillet à Chiconi, sur la place Cicotram, le 27 juillet à Acoua, sur la place de la mairie, le 31 juillet à Koungou, à l’école Koropa 1 à Majicavo et il s’achèvera le 2 août à Ouangani, le lieu n’est pas encore défini.
Contact : 02 69 66 63 07 et contact@emancipermayotte.org
« Grâce à cet emploi, je peux faire manger ma famille »

Depuis mai 2023, l’association Mlezi Maore emploie des personnes sur le parc agricole de Kawéni pour, à terme, les insérer professionnellement. Ce dispositif permet aux bénéficiaires, souvent d’origine étrangère, de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. À l’issue du contrat d’insertion, l’objectif est qu’ils rejoignent la formation ou métier de leurs souhaits.
Dans les collines sur les hauteurs du village de Kawéni, dans la commune de Mamoudzou, une équipe s’active dans le parc agricole, situé proche des cases en tôles. “Aujourd’hui, on installe des bambous pour retenir l’eau et limiter l’érosion”, explique Ahamadi Saïd, aide encadrant sur le parc agricole de Kawéni. Dans les parterres de la parcelle sont cultivés des légumes : salades, aubergines, piments etc. Ce lundi 22 juillet, six salariés y travaillent, ils sont en insertion professionnelle, embauchés par l’association Mlezi Maore.
Ils cultivent des terres acquises par la mairie de Mamoudzou en 2020 à l’entreprise Cananga. “Après un appel d’offres, la municipalité a mis à disposition une partie des 12 hectares de surface aux associations Mlezi Maore et Nayma pour une durée de 20 ans”, rembobine Moussa Ahamat, coordinateur du projet du parc agricole pour l’association.
Treize personnes en insertion
Depuis mai 2023, l’organisme y emploie treize personnes en insertion pour une durée de quatre à vingt-quatre mois. “Les salariés travaillent vingt-six heures par semaine. Ici sont enseignés les codes du travail. Trois jours sont réservés au travail dans le parc agricole, un autre est consacré aux démarches de recherche d’emploi, déposer des CV par exemple, et enfin un autre est dédié à la formation dans le domaine qui les intéresse ”, décrit Camille Charlet, encadrant technique d’insertion qui forme les bénéficiaires à l’agriculture. Le programme est uniquement destiné aux habitants de Kawéni.
Ces derniers sont essentiellement des immigrés, tous en possession d’un titre de séjour. “Avec ce document à renouveler chaque année, la plupart enchaîne donc les petits boulots, il est difficile de trouver un emploi stable”, observe l’encadrant technique d’insertion. Pour trouver un travail, une partie des bénéficiaires sont confrontés à la barrière de la langue et pour une partie à l’analphabétisme.
Sitti Salim, 37 ans, est accompagnée par le programme depuis un an. Auparavant, elle passait l’essentiel de son temps à la maison à s’occuper de ses trois enfants. Comorienne, il lui était compliqué d’être embauchée. “J’ai beaucoup galéré mais aujourd’hui, je me lève tous les matins pour travailler ici et ça me fait plaisir”, se réjouit-elle. “Mon but est de devenir animatrice Bafa, l’association m’a accompagnée pour réfléchir à mon projet professionnel”. Elle est reconnaissante envers Mlezi Maore qui lui a donné confiance en elle. “Cette formation professionnelle nous montre que nous aussi on a le droit de s’insérer dans la société”. L’habitante de Kawéni se sent “chanceuse” de participer à ce dispositif.
“Le début d’une nouvelle vie”
Pour Toiyiline Tarmidhi Madi, Comorien de 33 ans, ce contrat d’insertion est aussi une chance, à l’issue de l’accompagnement avec Mlezi Maore, lui qui affectionne “le travail de la terre”, espère être embauché à Mayotte Pépinière. Son expérience actuelle est selon lui “le début d’une nouvelle vie. Grâce à cet emploi, je peux payer l’électricité, le loyer et faire manger ma famille” se satisfait-il.
Ahamadi Saïd, 46 ans, actuellement aide encadrant aspire à devenir encadrant technique au sein de Mlezi Maore. Son emploi actuel est sécurisant pour lui. “Jusqu’à là, j’étais employé qu’avec des petits contrats, si mon titre de séjour mettait un peu de temps à être renouvelé, j’étais licencié”, raconte-t-il. Pour cette raison, il a été licencié au moment du Covid-19.
Un programme qui vise aussi à développer la production du parc
En plus de favoriser l’insertion professionnelle, ce projet autour du parc agricole à des visées environnementales. “Les deux objectifs principaux sont la lutte contre l’érosion et la restauration de la fertilité des sols pour développer le caractère productif du site”, indique Camille Charlet, encadrant technique d’insertion en charge du parc agricole à Mlezi Maore. Pendant des années, ces parcelles étaient cultivées en monoculture de manioc ou de banane; des cultures qui ont appauvri le sol.
En parallèle du volet agriculture, sur le site du parc, l’association Nayma accompagne 21 salariés en insertion spécialisés dans le ramassage de déchets. Dans le parc, 55 tonnes de déchets ont été ramassées depuis le début du 2023.
220 cas de choléra à Mayotte
Le bulletin d’information hebdomadaire relatif au choléra de l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte fait état de 220 cas depuis le 18 mars, dont aucun actif actuellement sur le territoire. Cela fait seulement un cas de plus comparé au dernier bulletin publié le 15 juillet. On enregistre toujours deux décès depuis l’arrivée de la maladie sur l’île. 1.112 personnes ont été traitées et 16.255 ont été vaccinées. En cas de symptômes (diarrhées, vomissements), il est rappelé de s’isoler, de s’hydrater, et d’appeler le 15.
20 ans du CCEEM : Bilan et perspectives

Né le 16 juillet 2004, le Conseil de la Culture de l’Education et de l’Environnement de Mayotte (CCEEM) a fêté ses 20 ans ce mardi. À cette occasion, une conférence était organisée à l’hémicycle Younoussa Bamana pour tirer un bilan et évoquer ses chantiers à venir.
Son rôle
Le Conseil de la Culture de l’Education et de l’Environnement de Mayotte (CCEEM) est la deuxième assemblée du département-région de Mayotte avec le Conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Cesem). Il a une fonction consultative auprès du Conseil départemental. Il émet des avis sur saisine du Président du Conseil départemental ou sur auto-saisine dans ses domaines de compétences à savoir, la culture, l’éducation et l’environnement. « Le conseil mène un travail en silence, pas un travail médiatique comme les élus », présente Daroussi Ahamadi, ancien président de l’instance entre 2008 et 2011. « Le CCEEM accompagne, conseille mais surtout il apporte la vision de la société civile sur les politiques à mettre en place », précise Ben Issa Ousseni, le président du Conseil Départemental de Mayotte.
Des chantiers marquants du CCEEM
Daroussi Ahamadi est revenu sur des avis marquants de l’assemblée. Par exemple, concernant la départementalisation de Mayotte. « Le CCEEM n’a pas souhaité émettre un avis favorable ou défavorable. Nous avons d’abord demandé que ce processus de départementalisation réponde au développement de Mayotte », se souvient-il. Pendant son mandat, a aussi été porté la volonté de « créer un centre universitaire grâce aux conseils du CCEE de La Réunion ».
L’ancien président a évoqué le Conservatoire national des arts et des métiers (CNAM) de Mayotte. « À un moment il risquait une fermeture, nous nous sommes auto saisis pour que cet organisme reste ouvert. Aujourd’hui, le CNAM est existant et propose une palette de formations », se félicite-t-il.
Plus récemment, un travail du CCEEM a été mené avec le Conseil départemental pour la reconnaissance de deux langues mahoraises : le shimaoré et le kibushi comme faisant partie du patrimoine de France. « À la suite de ce partenariat, nous avons été fiers d’apprendre l’adoption ultérieure de la loi Molac en 2021 », se réjouit Bibi Chanfi, vice-présidente du Conseil départemental en charge du développement économique. Cette loi vise à protéger et promouvoir les langues régionales.
Ses perspectives d’avenir
Pour son mandat 2024-2027, dans le domaine de la culture, son fil conducteur est de « préserver l’identité culturelle ». L’assemblée veut par exemple « inciter à des travaux de recherche scientifique sur la culture mahoraise, son fonctionnement, ses codes, ses pratiques ».
Pour la réussite éducative, ses membres entendent « promouvoir les initiatives d’éducation populaire », mais aussi « donner une autre vision de la réussite par les voies alternatives à l’école dans les parcours professionnels et professionnalisants ».
Sur les questions environnementales, le CCEEM souhaite notamment « intégrer les risques naturels liés à l’environnement dans le développement durable du territoire » ainsi qu’ « encourager les investissements massifs sur les énergies renouvelables pour optimiser l’efficacité énergétique du territoire ».
De son côté, Ben Issa Ousseni « aimerait que le CCEEM puisse s’auto-saisir des dossiers importants tels que la Loi Mayotte pour trouver des solutions aux problèmes que nous connaissons. » Malgré ses 20 bougies, l’existence du CCEEM est en revanche menacée selon l’ancien président : « Je parie que le projet de Loi Mayotte va prévoir la disparition du CCEEM. Mais si à l’avenir, vous vous battez, il va rester », a-t-il fait remarquer aux membres du Conseil. En Guyane et en Martinique, le CCEE a fusionné avec le Conseil économique, social et environnemental régional (CESER).
Les habitants de Petite-Terre ne supportent plus « le canal de la pestilence »
D’une saison à une autre, un surnom lui est attribué par les riverains. Tantôt « canal de la honte », tantôt « canal de la pestilence », le déversoir d’eaux usées de Labattoir, revient sur toutes les lèvres des habitants du quartier Pamandzi Kéli. À l’approche de la haute saison estivale, les usagers des plages environnantes s’interrogent sur l’impact de son contenu sur les eaux de baignade.
« Les hommes politiques peuvent être sans cœur. J’admets qu’ici à Oupi, résident plus d’étrangers que de Labattoiriens d’origine, mais quand même ! Nous restons des êtres humains et des coreligionnaires de ceux qui sont aux manettes de cette municipalité ». Le septuagénaire, qui dit se prénommer Ousséni, s’exprime avec un fort accent anjouanais. Il vient de réaliser sa troisième traversée de la journée du canal d’eaux usées qui limite le quartier de Pamandzi Kéli de la zone d’extension programmée du quartier appelé Oupi.
De l’aurore à la tombée de la nuit, il traverse plusieurs fois ce cours d’eau artificiel avant chaque appel du muezzin pour aller faire la prière dans la petite mosquée du quartier. Seulement voilà, il doit, contre son gré, tremper ses pieds et parfois mouiller son boubou dans une eau pestilentielle à la surface de laquelle se distingue bien des résidus d’excréments qui finiront dans la lagune voisine « Bahari titi » (la petite mer en Shimaoré).
« Ce n’est pas bien d’aller se prosterner devant Dieu et lui demander sa miséricorde en étant chaque fois souillé de la sorte. Ces personnes qui gouvernent cette ville ne craignent pas le créateur. Seul le pouvoir compte pour eux. Ils n’ont de la considération pour nous que lors des élections ». Et d’enchaîner sur la même lancée que les politiciens et politiciennes savent, en pareilles circonstances, se succéder dans toutes les chaumières de cet endroit délaissé de toutes politiques publiques, pour quémander le soutien direct ou indirect des résidents. « Ils se rappellent alors que nos enfants ou nos petits enfants ont le droit de vote ou qu’ils peuvent faire campagne pour eux. Ensuite, Oupi retombe dans l’oubli total, sujet à la délinquance juvénile, aux hordes de chiens errants. Les seules autorités qui nous fréquentent ici, ce sont les policiers de la PAF (Police aux frontières) et les CRS (comprendre les patrouilles de gendarmerie) dans leurs véhicules bleus qu’ils cherchent à remplir de clandestins ».
Déménager du quartier pour une meilleure santé
L’amertume exprimée par ce vieil homme est loin d’être un cas isolé dans le voisinage de ce qui convient de nommer « le canal de la honte ». En effet, les deux bords de ce cours d’eau nauséabonde sont habités par des familles excédées par l’insalubrité des lieux. Fatima, Bastoi, Assadi, et bien d’autres riverains n’ont pas de mots assez forts pour décrire les conditions de vie et d’hygiène qu’ils supportent chaque jour et depuis plusieurs années déjà.
Il convient de distinguer deux phénomènes dans cette affaire. Les eaux usées provenant de tous les coins de la ville de Labattoir drainées à cet endroit par quantité de caniveaux mais aussi, et surtout, les eaux issues de la station d’épuration positionnée au carrefour de Manga Magari, à côté du déversoir en amont. À certains moments de la journée et de l’année comme actuellement en pleine saison sèche, l’odeur dégagée par ce bouillon de culture à ciel ouvert devient insupportable pour les riverains du canal.
Les mieux lotis prennent l’avion et quittent le territoire pour respirer un air plus sain sous d’autres horizons. Ceux qui ne disposent pas des finances nécessaires à de telles pérégrinations n’ont d’autre choix que de supporter l’insupportable. À l’instar de Sandia, plusieurs mères de familles dans le voisinage font part de leur décision de déménager du quartier pour préserver leur santé et celle de leurs enfants. « Le problème c’est qu’il n’y a pas de logement disponible dans la ville, pas même dans les immeubles de la SIM à côté, à Marzoukou », se désole-t-elle, impuissante. « Au point où nous en sommes, j’envisage même de m’exiler en Grande-Terre, très loin de ce cauchemar », nous souffle Sandiya. « Sinon c’est la mort assurée qui nous attend dans un mois, lorsqu’il n’y aura aucune goutte d’eau qui coulera dans les caniveaux. Le mélange d’eaux sales et d’excréments va constituer une grosse flaque en aval et le soleil finira son œuvre de macération. Ça va devenir épouvantable, un nid à germes et épidémies assuré au final », fait-elle observer.
À chaque lâchée d’eaux usées provenant des immeubles Marzoukou en amont d’Oupi, les habitants des abords de ce canal de la pestilence voient rouge et balancent des propos peu aimables à l’adresse de la municipalité de Dzaoudzi-Labattoir. « Nous avons compris qu’ils ne feront rien pour nous et que nous ne figurons guère dans leurs préoccupations. Tout ce que nous demandons en urgence, c’est un pont métallique pour enjamber le canal et ne plus avoir à patauger dans cette eau dégueulasse. Cette demande nous la réitérons chaque année mais ils restent sourds à cette doléance, et les autorités sanitaires ne viennent pas non plus ici. Nous avons l’impression que les différents services se sont passé le mot pour fermer les yeux devant ce problème », avance Abdallah Ahmed, un autre résident du quartier Oupi.
Entre mutisme et embarras des élus locaux
Entre branches (charriés par la mer en période de marré haute) et troncs d’arbres que l’érosion des sols (sous l’effet des pluies diluviennes) fait renverser dans la zone centrale du canal, des enfants non scolarisés y trouvent un terrain de jeu idéal au dessus de ces eaux dangereuses, sous le regard indifférent des passants. Autre conséquence et non des moindres, la lagune de « Bahari titi », déversoir final de ces eaux, autrefois réputée comme un lieu de reproduction de certaines espèces marines (raies, dugongs, poissons, coquillages, oursins, crabes des palétuviers, etc…), est en contact direct et permanent avec la mer du côté de Dzaoudzi comme des Badamiers. Les plages de Four-à-Chaux, Faré et Badamiers seraient impactées. « Qui s’en soucie vraiment ? Personne ! Et surtout pas ces associations de défense de l’environnement qui ont fait stopper la construction de l’aéroport de l’autre côté à Pamandzi. Quand je pense que nos enfants s’adonnent aussi à certains sports nautiques dans les eaux de cette lagune, il y a de quoi perdre le nord dans tout ça », avance énervé Hamada Ali M, un habitant du quartier Racini qui longe « Bahari titi », juste avant Four-à-Chaux.
La gestion des eaux usées dans la commune de Dzaoudzi-Labattoir est « un serpent de mer » qui ne cesse de grandir d’année en année, au fur et à mesure que les équipes municipales se succèdent à l’Hôtel de Ville. L’extension progressive du réseau d’eaux usées dans une partie importante de la ville ne fait qu’empirer une situation déjà dramatique. Ces équipements s’avèrent sous-dimensionnés avant même qu’ils ne deviennent opérationnels. Il n’est pas rare de tomber sur des bouches de réseaux et autres regards débordants d’eaux nauséabondes. À l’heure actuelle, très peu d’usagers y ont accès alors même que la loi impose à tous les riverains du réseau de s’acquitter d’une taxe destinée à financer le traitement de ces eaux usées. Du côté des élus locaux, l’heure est au mutisme et à l’embarras, faute de disposer de moyens adéquats pour gérer ce sérieux problème de santé publique.
La réponse de l’Agence régionale de santé de Mayotte
Nous avons contacté l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte afin qu’elle puisse pour réagir sur ce phénomène d’insalubrité. Voici sa réponse. « La plage de Monaco fait l’objet d’un contrôle sanitaire régulier. Ce contrôle sanitaire, réalisé par l’ARS, permet au gestionnaire du site, à savoir la Mairie de Dzaoudzi, d’avoir des éléments objectifs quant aux mesures de gestion à mettre en œuvre pour préserver la santé des usagers.
Ce site a connu par le passé des épisodes de pollution dues à des contaminations par des déversements des matières fécales. Dans ce type de situation, l’ARS prend attache avec la mairie afin qu’un arrêté de fermeture temporaire de la baignade soit émis pour préserver les usagers. Une visite est ensuite organisée pour identifier les sources de pollution et prendre les mesures nécessaires. Enfin, une fois les mesures palliatives prises, un prélèvement de recontrôle est réalisé pour vérifier le retour de l’eau à une qualité conforme à la réglementation.
Concernant les actions mises en œuvre sur les derniers épisodes de pollution connus, je vous invite à vous rapprocher de la SMAA (société mahoraise de l’assainissement) afin d’avoir le détail des interventions réalisées.
Pour ce qui est de la situation actuelle sur ce site de baignade, les résultats du contrôle sanitaire ne révèlent pas de nouvelle pollution depuis plus de 12 mois, et les derniers prélèvements font état d’une eau de baignade de bonne qualité.
Par ailleurs, aucun signalement n’est parvenu à l’ARS signalant une quelconque pollution de l’eau sur ce site de baignade. »