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Les habitants de Petite-Terre ne supportent plus « le canal de la pestilence »

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Une station d'épuration très largement sous-dimensionnée au regard des besoins réels de la ville.

D’une saison à une autre, un surnom lui est attribué par les riverains. Tantôt « canal de la honte », tantôt « canal de la pestilence », le déversoir d’eaux usées de Labattoir, revient sur toutes les lèvres des habitants du quartier Pamandzi Kéli. À l’approche de la haute saison estivale, les usagers des plages environnantes s’interrogent sur l’impact de son contenu sur les eaux de baignade.

 

« Les hommes politiques peuvent être sans cœur. J’admets qu’ici à Oupi, résident plus d’étrangers que de Labattoiriens d’origine, mais quand même ! Nous restons des êtres humains et des coreligionnaires de ceux qui sont aux manettes de cette municipalité ». Le septuagénaire, qui dit se prénommer Ousséni, s’exprime avec un fort accent anjouanais. Il vient de réaliser sa troisième traversée de la journée du canal d’eaux usées qui limite le quartier de Pamandzi Kéli de la zone d’extension programmée du quartier appelé Oupi.

De l’aurore à la tombée de la nuit, il traverse plusieurs fois ce cours d’eau artificiel avant chaque appel du muezzin pour aller faire la prière dans la petite mosquée du quartier. Seulement voilà, il doit, contre son gré, tremper ses pieds et parfois mouiller son boubou dans une eau pestilentielle à la surface de laquelle se distingue bien des résidus d’excréments qui finiront dans la lagune voisine « Bahari titi » (la petite mer en Shimaoré).

« Ce n’est pas bien d’aller se prosterner devant Dieu et lui demander sa miséricorde en étant chaque fois souillé de la sorte. Ces personnes qui gouvernent cette ville ne craignent pas le créateur. Seul le pouvoir compte pour eux. Ils n’ont de la considération pour nous que lors des élections ». Et d’enchaîner sur la même lancée que les politiciens et politiciennes savent, en pareilles circonstances, se succéder dans toutes les chaumières de cet endroit délaissé de toutes politiques publiques, pour quémander le soutien direct ou indirect des résidents. « Ils se rappellent alors que nos enfants ou nos petits enfants ont le droit de vote ou qu’ils peuvent faire campagne pour eux. Ensuite, Oupi retombe dans l’oubli total, sujet à la délinquance juvénile, aux hordes de chiens errants. Les seules autorités qui nous fréquentent ici, ce sont les policiers de la PAF (Police aux frontières) et les CRS (comprendre les patrouilles de gendarmerie) dans leurs véhicules bleus qu’ils cherchent à remplir de clandestins ».

Déménager du quartier pour une meilleure santé

L’amertume exprimée par ce vieil homme est loin d’être un cas isolé dans le voisinage de ce qui convient de nommer « le canal de la honte ». En effet, les deux bords de ce cours d’eau nauséabonde sont habités par des familles excédées par l’insalubrité des lieux. Fatima, Bastoi, Assadi, et bien d’autres riverains n’ont pas de mots assez forts pour décrire les conditions de vie et d’hygiène qu’ils supportent chaque jour et depuis plusieurs années déjà.

Il convient de distinguer deux phénomènes dans cette affaire. Les eaux usées provenant de tous les coins de la ville de Labattoir drainées à cet endroit par quantité de caniveaux mais aussi, et surtout, les eaux issues de la station d’épuration positionnée au carrefour de Manga Magari, à côté du déversoir en amont. À certains moments de la journée et de l’année comme actuellement en pleine saison sèche, l’odeur dégagée par ce bouillon de culture à ciel ouvert devient insupportable pour les riverains du canal.

Les mieux lotis prennent l’avion et quittent le territoire pour respirer un air plus sain sous d’autres horizons. Ceux qui ne disposent pas des finances nécessaires à de telles pérégrinations n’ont d’autre choix que de supporter l’insupportable. À l’instar de Sandia, plusieurs mères de familles dans le voisinage font part de leur décision de déménager du quartier pour préserver leur santé et celle de leurs enfants. « Le problème c’est qu’il n’y a pas de logement disponible dans la ville, pas même dans les immeubles de la SIM à côté, à Marzoukou », se désole-t-elle, impuissante. « Au point où nous en sommes, j’envisage même de m’exiler en Grande-Terre, très loin de ce cauchemar », nous souffle Sandiya. « Sinon c’est la mort assurée qui nous attend dans un mois, lorsqu’il n’y aura aucune goutte d’eau qui coulera dans les caniveaux. Le mélange d’eaux sales et d’excréments va constituer une grosse flaque en aval et le soleil finira son œuvre de macération. Ça va devenir épouvantable, un nid à germes et épidémies assuré au final », fait-elle observer.

À chaque lâchée d’eaux usées provenant des immeubles Marzoukou en amont d’Oupi, les habitants des abords de ce canal de la pestilence voient rouge et balancent des propos peu aimables à l’adresse de la municipalité de Dzaoudzi-Labattoir. « Nous avons compris qu’ils ne feront rien pour nous et que nous ne figurons guère dans leurs préoccupations. Tout ce que nous demandons en urgence, c’est un pont métallique pour enjamber le canal et ne plus avoir à patauger dans cette eau dégueulasse. Cette demande nous la réitérons chaque année mais ils restent sourds à cette doléance, et les autorités sanitaires ne viennent pas non plus ici. Nous avons l’impression que les différents services se sont passé le mot pour fermer les yeux devant ce problème », avance Abdallah Ahmed, un autre résident du quartier Oupi.

Entre mutisme et embarras des élus locaux

Entre branches (charriés par la mer en période de marré haute) et troncs d’arbres que l’érosion des sols (sous l’effet des pluies diluviennes) fait renverser dans la zone centrale du canal, des enfants non scolarisés y trouvent un terrain de jeu idéal au dessus de ces eaux dangereuses, sous le regard indifférent des passants. Autre conséquence et non des moindres, la lagune de « Bahari titi », déversoir final de ces eaux, autrefois réputée comme un lieu de reproduction de certaines espèces marines (raies, dugongs, poissons, coquillages, oursins, crabes des palétuviers, etc…), est en contact direct et permanent avec la mer du côté de Dzaoudzi comme des Badamiers. Les plages de Four-à-Chaux, Faré et Badamiers seraient impactées. « Qui s’en soucie vraiment ? Personne ! Et surtout pas ces associations de défense de l’environnement qui ont fait stopper la construction de l’aéroport de l’autre côté à Pamandzi. Quand je pense que nos enfants s’adonnent aussi à certains sports nautiques dans les eaux de cette lagune, il y a de quoi perdre le nord dans tout ça », avance énervé Hamada Ali M, un habitant du quartier Racini qui longe « Bahari titi », juste avant Four-à-Chaux.

La gestion des eaux usées dans la commune de Dzaoudzi-Labattoir est « un serpent de mer » qui ne cesse de grandir d’année en année, au fur et à mesure que les équipes municipales se succèdent à l’Hôtel de Ville. L’extension progressive du réseau d’eaux usées dans une partie importante de la ville ne fait qu’empirer une situation déjà dramatique. Ces équipements s’avèrent sous-dimensionnés avant même qu’ils ne deviennent opérationnels. Il n’est pas rare de tomber sur des bouches de réseaux et autres regards débordants d’eaux nauséabondes. À l’heure actuelle, très peu d’usagers y ont accès alors même que la loi impose à tous les riverains du réseau de s’acquitter d’une taxe destinée à financer le traitement de ces eaux usées. Du côté des élus locaux, l’heure est au mutisme et à l’embarras, faute de disposer de moyens adéquats pour gérer ce sérieux problème de santé publique.

La réponse de l’Agence régionale de santé de Mayotte

Nous avons contacté l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte afin qu’elle puisse pour réagir sur ce phénomène d’insalubrité. Voici sa réponse. « La plage de Monaco fait l’objet d’un contrôle sanitaire régulier. Ce contrôle sanitaire, réalisé par l’ARS, permet au gestionnaire du site, à savoir la Mairie de Dzaoudzi, d’avoir des éléments objectifs quant aux mesures de gestion à mettre en œuvre pour préserver la santé des usagers.

Ce site a connu par le passé des épisodes de pollution dues à des contaminations par des déversements des matières fécales. Dans ce type de situation, l’ARS prend attache avec la mairie afin qu’un arrêté de fermeture temporaire de la baignade soit émis pour préserver les usagers. Une visite est ensuite organisée pour identifier les sources de pollution et prendre les mesures nécessaires. Enfin, une fois les mesures palliatives prises, un prélèvement de recontrôle est réalisé pour vérifier le retour de l’eau à une qualité conforme à la réglementation.

Concernant les actions mises en œuvre sur les derniers épisodes de pollution connus, je vous invite à vous rapprocher de la SMAA (société mahoraise de l’assainissement) afin d’avoir le détail des interventions réalisées.

Pour ce qui est de la situation actuelle sur ce site de baignade, les résultats du contrôle sanitaire ne révèlent pas de nouvelle pollution depuis plus de 12 mois, et les derniers prélèvements font état d’une eau de baignade de bonne qualité. 

Par ailleurs, aucun signalement n’est parvenu à l’ARS signalant une quelconque pollution de l’eau sur ce site de baignade. »

L’étudiant à l’origine du recours contre l’élection d’Anchya Bamana s’explique

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Idrissa Sanda a osé franchir le Rubicon en déposant, avec son association, un recours en annulation contre l'élection d'Anchya Bamana.

Idrissa Sanda est un étudiant mahorais qui a beaucoup fait parler, et pour cause, il a introduit un recours en annulation contre l’élection d’Anchya Bamana au poste de députée de Mayotte dans la circonscription 2, en succession de Mansour Kamardine. Il se dit indigné par les pratiques en cours sur l’île en période d’élections, le manque de courage des Mahorais pour agir en vue de les stopper, particulièrement devant les instances juridiques adéquates. Il explique ses motivations dans l’entretien ci-dessous.

Trois questions à Idrissa Sanda

Flash Infos : Qu’est-ce qui vous a motivé à faire ce recours contre l’élection d’Anchya Bamana ?

Idrissa Sanda : Ce recours est né d’un sentiment profond d’indignation face à une violation flagrante de nos principes démocratiques les plus sacro-saints. Depuis mon plus jeune âge, j’ai été animé par une quête inlassable de justice et d’équité, des valeurs que j’ai défendues avec passion en tant que représentant de mes camarades au lycée de Petite-Terre. Voir la démocratie manipulée par des moyens illégitimes et des actions clandestines, telles que la propagande électorale sur TikTok la veille du scrutin, est une atteinte insoutenable à l’intégrité de notre système électoral. Le Conseil constitutionnel a déjà statué sur des cas similaires, démontrant que même de petites irrégularités peuvent compromettre l’issue d’une élection. Mon engagement ne se limite pas à contester une élection, mais à protéger le sanctuaire de notre démocratie contre toute forme de perversion. C’est un acte de résistance contre l’injustice et une affirmation de notre devoir moral de veiller à ce que chaque voix soit respectée et que chaque élection soit équitable.

F. I. : Quelles preuves êtes-vous en mesure de fournir pour prouver vos  affirmations ?

I. S. : Nous avons recueilli un corpus probant et substantiel de preuves démontrant la violation des règles électorales. Des captures d’écran et des enregistrements vidéo des diffusions en direct sur TikTok montrent sans équivoque des militants de Mme Bamana exhortant les électeurs à voter pour elle, en pleine période de silence électoral. Ces diffusions, ayant eu lieu à un moment critique où les électeurs doivent être libres de toute influence, constituent une infraction grave. En complément, des témoignages oculaires corroborent ces faits. Ces éléments seront soumis au Conseil constitutionnel pour illustrer l’impact significatif de ces  infractions sur le résultat de l’élection. La jurisprudence en la matière, comme les décisions n° 2017-5092 AN et n° 2022-5773 AN, a établi que de telles manœuvres peuvent vicier le processus électoral, particulièrement lorsque l’écart de voix est réduit. Ces preuves visent à restaurer l’intégrité et la transparence de nos élections.

F. I. : Est-ce pour vous une sorte de baroud d’honneur contre la victoire du Rassemblement National à Mayotte ?

I. S. : Ce recours transcende les querelles partisanes et s’inscrit dans une défense impérieuse des principes républicains et démocratiques. Mon action n’est pas dirigée contre un parti politique en particulier, mais contre toute pratique qui compromet l’équité et la transparence de notre système électoral. À 19 ans, je me tiens en rempart contre l’injustice, fort de mon expérience en tant que représentant des élèves dans divers conseils au lycée, où j’ai vigoureusement défendu les droits de mes camarades. J’ai organisé des manifestations, mené des luttes acharnées pour les droits des lycéens, et cette détermination se poursuit aujourd’hui. Cette  démarche est une manifestation de mon engagement à garantir que notre  démocratie fonctionne avec probité, que chaque vote compte, et que chaque élection soit menée de manière intègre. Les pressions et les menaces, y compris mon obligation de démissionner de mon poste de vice-président d’une autre association de jeunes étudiants Mahorais, n’ont fait qu’accentuer ma détermination. Je suis prêt à combattre pour la justice, sans relâche.

Présentation d’Idrissa Sanda

Depuis son plus jeune âge, Idrissa Sanda est un ardent défenseur des droits et de la justice. Dès le lycée, il s’est distingué en tant que représentant des élèves dans des instances telles que le conseil disciplinaire, le conseil d’administration et le conseil de la vie lycéenne. Il a également siégé au conseil académique de la vie lycéenne, présidé par le recteur, et a conduit de nombreuses actions pour défendre les intérêts des lycéens, organisant des manifestations et menant des combats pour leurs droits. Aujourd’hui, en tant que président de l’Association Unis Contre l’Injustice, il continue à se battre pour la justice et la transparence, quoi qu’il advienne. Son engagement dépasse le cadre politique, il est profondément personnel et philosophique. Il rêve d’un avenir où chaque voix est respectée et chaque élection est juste. Actuellement étudiant en licence de droit, Idrissa a également écrit un livre intitulé « Éclats d’injustice : Un étudiant ultramarin face à l’indifférence », où il partage ses expériences, ses luttes et ses réflexions sur la justice et l’engagement citoyen.

La conviction et la détermination d’un jeune engagé

Idrissa Sanda n’est pas novice dans le domaine de l’engagement citoyen. Son parcours montre un jeune homme profondément attaché à la justice et aux droits de ses pairs. « En tant que représentant des élèves, j’ai toujours défendu les intérêts de mes camarades. Que ce soit au conseil disciplinaire, au conseil d’administration ou au conseil de la vie lycéenne. J’ai toujours été en première ligne pour m’assurer que nos voix soient entendues, » explique-t-il. Aujourd’hui, son engagement s’étend au-delà des murs de l’école, touchant des questions nationales cruciales. « L’injustice sous toutes ses formes doit être combattue. Mon livre, Éclats d’injustice : Un étudiant ultramarin face à l’indifférence, est un cri de ralliement pour tous ceux qui refusent de rester silencieux face aux abus et aux inégalités. J’y raconte mes expériences, mes combats et mes aspirations pour un monde plus juste. À 19 ans, certains pensent peut-être que je suis trop jeune pour mener de tels combats, mais l’histoire nous montre que ce sont souvent les jeunes qui portent le flambeau du changement », affirme-t-il avec conviction.

Un combat pour la transparence et l’intégrité

L’action d’Idrissa Sanda et de son association ne vise pas seulement à contester une élection, mais à défendre la transparence et l’intégrité de notre système démocratique. « Les élections sont le fondement de notre démocratie. Si nous permettons que des pratiques illégales passent sans contestation, nous affaiblissons les piliers de notre république. La décision du Conseil constitutionnel dans les affaires précédentes montre l’importance de chaque voix et de chaque vote. Nous devons être vigilants et fermes dans notre défense des processus démocratiques, » insiste-t-il.

Une vision pour l’avenir

Pour Idrissa Sanda, ce combat est aussi une vision pour l’avenir. « Je veux que chaque jeune, chaque citoyen, se sente investi du pouvoir et du devoir de défendre notre démocratie. Nous ne pouvons pas rester passifs face à l’injustice. Nous devons être actifs, engagés et prêts à nous battre pour ce qui est juste, » conclut-il. Son parcours et son engagement montrent qu’il est prêt à aller jusqu’au bout pour défendre les valeurs auxquelles il croit.

« Une Miss pour faire rayonner Mayotte »

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Les candidates de gauche à droite : Anziza Madi, Mouzdalifa Halidi Abdou, Safina Attoumani Bamze, Zaya Toumbou.

Les huit candidates Miss Mayotte 2024 ont été révélées ce lundi 15 juillet. La future Miss élue aura pour mission d’être ambassadrice de l’île et de sa culture. L’élection aura lieu le 31 août.

Tapis rouge, strass, paillettes. Le comité Miss Mayotte pour Miss France a sorti le grand jeu, ce lundi 15 juillet, pour la soirée révélation des candidates, situé au cinéma Al-Pajoe à Mamoudzou. Les huit candidates Miss Mayotte ont été présentées au public. Elles sont issues du nord, du centre, du sud et de la Petite-Terre, tout le territoire est représenté.

Au-delà de la beauté, le comité recherche une ambassadrice de l’île aux parfums. Le slogan est on ne peut plus clair : « Une Miss pour faire rayonner Mayotte ». Une communication qui s’inscrit dans « un objectif marketing », assume Patrick Belin, le directeur artistique du comité. L’idée est de promouvoir le territoire et de « mettre en lumière la culture et les traditions de notre belle-île », souligne Catherine Mkadara, la directrice du comité.

Est recherchée une « femme qui incarne des valeurs, qui regarde à la fois vers lavenir de notre société et qui reflète également la diversité de notre département », souligne Saïd Salim, le président de l’office de tourisme de Petite Terre. Cette année encore, l’élection de Miss Mayotte se déroulera à Pamandzi.

 « Le besoin dun ambassadeur »

À l’heure où Mayotte traverse une passe difficile, « on a besoin dun ambassadeur pour représenter Mayotte », constate Houdayifa Chibaco, l’actuelle Miss Mayotte, qui elle-même a pu ressentir le soutien des Mahorais au moment du concours Miss France. « La veille de l’élection, jai senti tout lengouement du peuple mahorais pour ma candidature. C’était le moment le plus marquant de mon aventure Miss Mayotte », raconte-t-elle.

L’élection de Miss Mayotte pour Miss France 2025 se déroulera le 31 août à l’hôtel Ibis Styles à Pamandzi. Un lieu qui a été choisi pour ne pas être trop impacté en cas de mouvement social. Les organisateurs ont bien sûr en tête les barrages du début d’année 2024. La Miss France 2024 sera présente à l’élection, c’est donc l’image de Mayotte qui sera en jeu à ce moment-là.

Les profils des candidates :

  • Anziza Madi, 18 ans, 1m72, Longoni. « En tant que Miss Mayotte, je souhaiterais ardemment défendre la préservation de lenvironnement, l’éducation des jeunes et promouvoir la riche culture mahoraise. »
  • Mouzdalifa Halidi Abdou, 21 ans, 1m76, Pamandzi. « Ce serait une opportunité unique de faire connaître notre île, riche en paysages magnifiques, plages superbes et trésors culturels. »
  • Safina Attoumani Bamze, 24 ans, 1m70, Sada, « Je souhaite défendre laccès à la santé, confrontée à des crises fragilisant son système.»
  • Zaya Toumbou, 20 ans, 1m73, Acoua, « Je souhaite défendre la protection de lenvironnement, essentielle pour Mayotte face aux défis du réchauffement climatique et la promotion des artistes mahorais sur la scène nationale et internationale. »
  • Fayna Mchami, 28 ans, 1m73, Poroani, « Jaimerais défendre la lutte contre le harcèlement scolaire qui cause tant de souffrance à notre jeunesse. »
  • Thakila Abdallah, 25 ans, 1m78, Chiconi, « Jaimerais contribuer au développement de lart et de la culture mahoraise. Je suis convaincue que la population mahoraise est talentueuse et mérite d’être mise en lumière.»
  • Neidja Maliki, 25 ans, 1m78, Tsingoni, « Je souhaite offrir un accompagnement à la jeunesse mahoraise dans tout ce quelle entreprend que ce soit dans ses études supérieures ou dans la recherche dun emploi. »
  • Tatiana Ibrahim, 22 ans, 1m72, Pamandzi, « En tant que Miss Mayotte, je mettrai en avant la splendeur de notre île, ses paysages magnifiques, son histoire riche et la chaleur de ses habitants. »

La Foire Internationale des Produits Agricoles de Dakar, une aubaine pour Mayotte

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Zakia Meresse, Présidente d'honneur de l'ADESFEM, a officialisé la désignation d'Hélène Pollozec en qualité de marraine de l'association.

De retour de la Foire Internationale des Produits Agricoles de Dakar, les membres de l’ADESFEM, entendent soutenir leurs agricultrices locales dans leur transition vers des pratiques durables, respectueuses de l’environnement et capables de répondre aux défis climatiques. Elles ambitionnent de faire de l’agriculture un pilier de l’économie mahoraise.

Mise à l’honneur lors de la dernière Foire Internationale des Produits Africains (FIPA), à Dakar cette année, la délégation de femmes entrepreneures de Mayotte est rentrée enchantée par cette première sortie à l’international. À les entendre, cette première expérience a été des plus enrichissantes pour ces femmes actives, au-delà de toutes leurs attentes. Bien que revenues du Sénégal depuis plusieurs semaines, elles ont choisi d’attendre la fin des élections législatives anticipées pour dresser publiquement le bilan de leur déplacement sur le continent africain du 28 mai au 9 juin 2024 au cours d’une conférence de presse organisée vendredi matin 12 juillet courant sous le préau du Conseil départemental de Mayotte. Une conférence de presse à laquelle ont participé plusieurs élues du territoire, parmi lesquelles les conseillères départementales de Mamoudzou 1 et Sada-Chirongui, Hélène Pollozec et Mariame Said Kalame, mais également, Chamssia Mohamed, la première adjointe au maire de Dzaoudzi-Labattoir.

Faire avancer Mayotte grâce au travail et à la créativité des femmes

Contre toute attente, les adhérentes de l’association pour le développement Économique et Social des Femmes Entrepreneurs de Mayotte (ADESFEM) ont reçu la visite surprise d’Anchya Bamana, la nouvelle député (RN) de la circonscription 2 qui leur a réservé sa première sortie publique, depuis son retour de l’Assemblée nationale. Cette réunion de restitution était présidée par Zakia Meresse, la présidente d’honneur de l’ADESFEM (Halima Moumini la présidente en exercice étant absente du territoire). Se félicitant de l’accroissement progressive de cette organisation créée en 2012, grâce à la détermination de ses membres, Madame Meresse a expliqué que la mission de celle-ci est claire, « promouvoir et soutenir les femmes entrepreneures dans tous les secteurs d’activités à Mayotte » parce qu’elle croit fermement que « le développement de notre île passe par l’autonomisation des femmes et leur participation active à l’économie locale ». Elle a appuyé son propos en soulignant le fait que les membres de l’ADESFEM sont issues de divers horizons, commerce, agriculture, artisanat et d’autres domaines, et qu’elles partagent un objectif commun qui est de « faire avancer Mayotte grâce à leur travail, leur créativité et leur esprit entrepreneurial ».

Pour revenir à la participation de l’ADESFEM à la FIPA 2024, Zakia Meresse a évoqué la qualité exceptionnelle de l’accueil réservé à sa délégation par les hautes autorités de l’État sénégalais, notamment le consul en poste à Paris (lequel avait spécialement fait le déplacement pour les accueillir), mais également le Ministre des Affaires Étrangères et sa collègue en charge de la famille et de la promotion sociale qui a tenu à visiter le stand officiel de notre île.

Développer une coopération multiformes avec l’Afrique 

Autre participant à cette conférence de presse, Ousseni Balahachi. Il a relevé l’importance et la qualité de cette nouvelle relation que le Sénégal est en train de tisser avec Mayotte dans tous les domaines, sachant que jadis ce pays fut l’un des soutiens de la revendication territoriale comorienne sur Mayotte. Il a invité les différents responsables politiques locaux à s’engouffrer sur cette brèche ouverte par le pays de Léopold Sédar Senghor pour porter la voix des Mahoraises et des Mahorais sur le continent africain et à asseoir une coopération économique, sociale et culturelle profitable à toutes les parties. Il a notamment fait référence aux échanges universitaires et religieux entre l’institution cadiale de Mayotte et son équivalent sénégalais. La Première adjointe au maire de Dzaoudzi-Labattoir, Chamssia Mohamed, qui s’est également exprimée au cours de cette conférence de presse a, elle, salué la qualité des échanges que les représentants des intercommunalités de Petite-Terre et du Sud ont eu avec l’association des maires du Sénégal. Elle a rappelé la présence de ressortissants sénégalais dans sa commune, plus de 150 personnes, et le besoin de coopération avec leur pays d’origine. Ce déplacement à la FIPA 2024 ouvre pour elle, de nouvelles perspectives de coopération internationale avec d’autres pays qui souhaitent accueillir des maisons de Mayotte dans leurs capitales respectives. La Chine se dit prête à leur emboîter le pas dans la ville de Guangzhou où transite une forte communauté d’hommes et femmes d’affaires de notre île. Pour rappel, la FIPA envisage d’installer dans notre département son siège pour l’Océan indien et y co-organiser prochainement une conférence économique internationale. Cette conférence de presse du vendredi 12 juillet 2024 a vu la désignation officielle d’Hélène Pollozec en qualité de marraine de l’ADESFEM.

Suicide d’une gendarme mobile ce vendredi matin à l’hôtel Trévani

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Une gendarme mobile se serait donné la mort ce vendredi matin, l’hôtel Sunjet, anciennement appelé hôtel Trévani.

La nouvelle est tombée ce matin, et elle est confirmée par le procureur de la République de Mayotte, Yann Le Bris.

C’est un nouveau drame qui touche les gendarmes. Une gendarme mobile se serait donné la mort ce vendredi matin, à l’hôtel Sunjet, anciennement appelé hôtel Trévani. Selon le procureur de la République de Mayotte, Yann Le Bris, que nous avons joint, « nous sommes sur une piste de suicide. »

L’enquête est en cours et à l’heure où nous écrivons ces lignes, les experts sont encore sur les lieux du drame. Nous ignorons pour l’instant la raison de cet acte. Le procureur a indiqué qu’il communiquera plus amplement plus tard.

Deux suicides en moins d’un an

Il s’agit du deuxième suicide de militaire à Mayotte en moins d’un an. Pour rappel, en début d’année, un gendarme mobile de 31 ans s’était ôté la vie en utilisant son arme de service à son domicile à Kangani.

L’eau désormais “conforme à la consommation humaine ” dans le nord de Mayotte

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La situation est “redevenue normale au niveau de la qualité de l'eau", indique la SMAE.

La Société Mahoraise des Eaux (SMAE) informe ce 18 juillet les usagers que les derniers contrôles sanitaires de la qualité de l’eau dans les villages de Dzoumogné, Bandraboua, Mtsangamboua, Handrema, Mtsahara, Hamjago, Mtsamboro et Mtsangadoua sont “conformes à la norme sur la qualité des eaux destinées à la consommation humaine sur l’ensemble des paramètres, notamment bactériologiques”. La situation est “redevenue normale au niveau de la qualité”, poursuit la SMAE. Par conséquent, il n’est plus nécessaire de faire bouillir l’eau pour la consommer comme recommandé initialement.

Incendie à Nice : la communauté comorienne fortement touchée

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Les personnes décédées appartenaient toutes à la même famille, elles sont d’origine comorienne, plus précisément de l’île de Mohéli.

Dans la nuit du 17 au 18 juillet, un incendie s’est déclaré dans un immeuble du quartier des Moulins, dans la ville de Nice. Sept personnes sont décédées, dont trois enfants et un adolescent. Deux d’entre elles auraient sauté du septième étage pour échapper aux flammes, mais elles n’ont pas survécu à leurs blessures. Les victimes appartenaient toutes à la même famille, elles sont d’origine comorienne, plus précisément de l’île de Mohéli. Dès l’annonce de ce drame, c’est toute une communauté qui s’est mobilisée pour aider les survivants et les familles de ceux qui ont péri dans l’incendie. Dans un communiqué, l’ambassade de l’Union des Comores en France a réagi. « L’ambassade, ensemble, avec la communauté comorienne de France, s’associe au deuil et présente ses condoléances les plus attristées aux proches, aux familles et aux Comoriens de la ville de Nice. »

La piste criminelle est confirmée par le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli. Lors de sa conférence de presse, il explique que « s’agissant des causes de l’incendie, il apparaissait sous réserve des conclusions définitives que trois départs de feu étaient intervenus au premier, deuxième et troisième étage, cette pluralité de mises à feu ayant contribué à la propagation très rapide des flammes. » Trois individus sont activement recherchés.

Des jeunes sapeurs-pompiers, une nouveauté à Mayotte

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Abdoul Kamardine, conseiller départemental de Mtsamboro, explique aux futures jeunes recrues qu'elles portent les attentes de toute une population.

 Une première section de jeunes sapeurs-pompiers est en passe de voir le jour à Mayotte. Les épreuves de sélection ont démarré ce lundi 15 juillet sur la Petite-Terre. L’objectif est de recruter 16 jeunes âgés de 13 à 14 ans.

Une effervescence inhabituelle a été notée ce lundi matin au stade municipal Alain Poher à Labattoir. De nombreux sapeurs-pompiers du SDIS 976 étaient visibles aux abords du terrain, rejoints progressivement par des officiels du territoire : le préfet délégué du gouvernement, la conseillère départementale de Pamandzi Soihira El Hadad, le conseiller municipal Ahmed Nassor et le conseiller départemental de Mtsamboro (président en exercice du SDIS de Mayotte) Abdoul Kamardine. Ils sont tous venus saluer, par leur présence, une grande nouveauté pour Mayotte : la création officielle d’une section de jeunes sapeurs-pompiers. En effet, à l’instar de l’Hexagone, le passage de notre île au droit contraint à la création d’une section de jeunes sapeurs-pompiers. L’exercice du jour consistait donc à départager, au moyen d’épreuves physiques et sportives, les 26 candidatures déposées et validées en interne pour n’en retenir que 16.

« Nous avons des jeunes âgés de 13 à 14 ans. Notre objectif est de leur inculquer des valeurs de la République, de les former aux gestes de premiers secours, ainsi qu’à certaines missions des sapeurs-pompiers en termes d’incendie mais également de secours à la personne », a indiqué le commandant Indaroussi Saïd, chef du bureau formation au SDIS de Mayotte. L’autre objectif de cet exercice consistait à détecter d’éventuelles aptitudes à devenir sapeurs-pompiers professionnels ou volontaires. Outre ces tests physiques et sportifs de la matinée, les candidats en lice passent les épreuves écrites dans l’après-midi afin que ne soient retenus que les 16 meilleurs d’entre eux. Ils seront ensuite formés au centre de secours et d’incendie de Pamandzi durant plusieurs semaines et seront mobilisés lors de manifestations sportives ou encore lors des cérémonies de pompiers pour représenter leur section.

Recruter plus de jeunes

« Après une expérimentation menée au collège de Dembéni l’année dernière, nous allons à présent procéder étape par étape. Si nous avons choisi de démarrer aujourd’hui le recrutement de cette première section en Petite-Terre, c’est pour une raison historique étant donné que le corps local des sapeurs-pompiers a vu le jour ici », précise le commandant Indaroussi Saïd. Le conseil d’administration du SDIS a récemment délibéré en faveur d’une poursuite de cette démarche en Grande-Terre, dans la commune de Bandrélé, et aussi à Acoua dans le nord. « Si nous arrivons à ouvrir ces recrutements en simultané, ce serait bien, sachant que l’idéal pour nous serait de disposer d’une section de jeunes dans chaque centre de secours et d’incendie sur toute l’île. »

Dernier officiel à passer le dispositif en revue, Abdoul Kamardine, l’élu référent sapeurs-pompiers du département de Mayotte, s’est adressé aux jeunes candidats en ces termes : « Vous êtes l’avenir, et il a besoin de vous. L’idée de cette opération est de vous amener à vous imprégner du métier de sapeur-pompier, qui vous intéressera sûrement un jour en tant que professionnels ou volontaires. » De nombreux sapeurs-pompiers expérimentés ont été mobilisés pour le bon déroulement de ces épreuves de sélection physique et sportive.

Un bilan Mayotte Place nette « positif » selon le préfet

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François-Xavier Bieuville estime que le bilan de Mayotte Place nette est "positif".

Ce mardi 16 juillet, le préfet a tenu une conférence de sécurité, en présence des élus mahorais, pour leur faire le compte-rendu de lopération Mayotte Place nette qui sest officiellement achevée le 8 juillet. Malgré quelques objectifs qui ne sont pas atteints, François-Xavier Bieuville estime que le bilan est positif.

Depuis son arrivée, il y a cinq mois, François-Xavier Bieuville fait régulièrement le point avec les élus mahorais. La fin de Mayotte Place nette était donc le moment parfait pour tenir cette troisième conférence de sécurité. Pour rappel, l’opération a duré deux mois et demi, et elle avait au départ trois objectifs : interpeller des chefs de bande, lutter contre l’immigration clandestine, décaser les habitats informels et insalubres. Au fil du temps, un quatrième axe s’est ajouté à la liste, et c’est celui de la lutte contre l’économie informelle.

100 chefs de bande interpellés

C’est l’une des fiertés du préfet de Mayotte. Le nombre d’interpellation des chefs de bande a dépassé l’objectif fixé initialement par le gouvernement. « Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer et la ministre déléguée des Outre-mer, nous avaient assigné comme résultat 60 interpellations de chefs de bande. En réalité, nous en avons réalisé 100. Ils sont tous en prison », clame fièrement François-Xavier Bieuville. Les contrôles ont été intensifiés en zone de police et de gendarmerie afin de « renforcer ce sentiment que le territoire est tenu. »

3 500 reconduites à la frontière

C’était l’un des points faibles de l’opération Wuambushu en 2023. Les reconduites aux frontières n’ont pas pu être effectuées comme prévu, car le président Azali Assoumani refusait d’accueillir ses ressortissants. Mayotte Place nette n’a pas eu ce problème. En deux mois et demi, les autorités de l’État ont reconduit à la frontière, « 3.500 personnes qui navaient pas de titre leur permettant d’être sur le territoire national en toute légalité. La majeure partie dentre elles a été reconduite vers les Comores puisquelles sont originaires de là-bas », précise le délégué du gouvernement. Cependant, l’arrivée de migrants venus de l’Afrique des Grands Lacs a créé une nouvelle filière. Il est plus difficile pour eux d’être renvoyés, mais il y a un début à tout. « Nous avons initié des reconduites avec le Congo Kinshasa. Cinquante personnes sont reparties vers ce pays, avec laide des autorités congolaises », indique l’occupant de la Case Rocher. Il cherche désormais à étendre ce dispositif avec le Burundi, la Tanzanie, le Rwanda et la Somalie.

650 décasages

D’emblée, François-Xavier Bieuville est honnête en indiquant que l’objectif des décasages n’est pas atteint. « On nous avait assigné 1.300, c’était sans doute trop ambitieux », reconnaît-il. Ce sont finalement près de 650 cases en tôle qui ont été démolies durant la période Mayotte Place nette, à Doujani, Sada, Vahibé, Dzoumogné, et la Petite-Terre. Cela étant, le préfet ne perd pas espoir, il est convaincu que les 1.300 seront atteints d’ici la fin de l’année avec les prochaines opérations de démolition. « À la rentrée en septembre, nous allons commencer avec les démolitions de Mavadzani à Koungou. Ce sont 474 cases, et cela va nous permettre de réaliser un gros tiers pour atteindre lobjectif qui a été assigné au début de Place nette. » À cela, s’ajouteront d’autres opérations qui seront réalisées avant la fin de l’année. Le représentant du gouvernement explique que l’objectif n’a pas été rempli, car ils se sont heurtés à de nombreuses difficultés. « Avant un décasage, nous sommes obligés de faire une enquête sociale, et nous devons proposer des logements. Mais certains nacceptent pas le relogement et ça rend lopération compliquée », explique-t-il. De plus, toujours selon lui, « il manquait 5 millions deuros sur lensemble de lopération Place nette. Nous les avons obtenus il y a très peu de temps. » Ce manque n’a pas permis aux autorités de l’État de proposer des logements d’urgence à ceux qui pouvaient en bénéficier. Enfin, le préfet n’a pas souhaité effectuer la grosse opération de Mavadzani, car il ne disposait pas des forces de l’ordre lui permettant de la sécuriser.

L’économie informelle

Cet axe n’était initialement pas prévu dans le programme de Mayotte Place nette, mais le travail des différents acteurs a permis quelques interpellations. « Nous avons par exemple saisi 4 tonnes de poissons pêchés dans des conditions illégales et pas acceptable d’un point de vue sanitaire. On a aussi saisi des kwassa, des moteurs, des filets, et on a fait une opération pour détruire une usine de kwassa qui se trouvait dans une mangrove à Mayotte », détaille François-Xavier Bieuville. Dans le domaine agricole, il y a également eu des contrôles, notamment en ce qui concerne les plantations illégales, et l’utilisation de produits phytosanitaires dangereux pour la santé publique et interdits dans l’Union européenne. Et enfin, la circulation d’argent liquide au départ de Mayotte vers des pays étrangers, a aussi été scrutée. La douane a intercepté « des flux importants et les personnes qui détenaient cet argent n’étaient pas capables de nous dire doù ça venait », indique le préfet.

Un bilan « positif » à améliorer

Le délégué du gouvernement n’a pas caché sa fierté lors de la conférence de sécurité. « Ce sont des résultats globalement positifs parce que nous avons fait plus avec moins de moyens », martèle-t-il. Il est cependant conscient qu’il reste encore beaucoup à faire. « On a encore beaucoup de travail, et je ne cesserai pas tant qu’on a n’aura pas le sentiment d’avoir rétabli une sécurité au profit de nos compatriotes… Moi, je ferai du Wuambushu tous les jours ! » C’est ce qu’attendent les élus mahorais qui étaient présents à cette rencontre. La députée Anchya Bamana demande l’installation « d’un bateau de la marine nationale pour refouler les kwassas afin qu’ils n’arrivent plus à Mayotte… Ce bateau existe au large de La Réunion, une île qui ne connaît pas une immigration aussi massive que Mayotte. » Quant à Chamssia Mohamed, l’adjointe au maire de Dzaoudzi-Labattoir, elle demande « la création d’une maison d’arrêt et d’une maison de redressement pour les mineurs délinquants. » Pour l’heure, nul ne peut garantir si ces propositions seront retenues par le prochain gouvernement.

Dans l’attente de leurs papiers, des jeunes apprennent à créer un jeu vidéo

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Cette formation a essentiellement été proposée à des migrants du stade de Cavani et des jeunes du quartier pour leur permettre de gagner en compétences.

Lassociation Web Cup a animé la semaine dernière une formation de création de jeu vidéo au sein du Centre régional information jeunesse de Mayotte (Crij). Parmi les inscrits se trouve des migrants qui vivent près du stade de Cavani. Alors quils sont sans activité, car ils attendent leurs papiers, lobjectif est quils gagnent en compétences.

« Qui sait ce que signifie la touche Alt Gr ? Celui qui trouve je lui donne 50 € », plaisante Moussa Karim, chargé de projets dans l’association Web Cup, qui forme au numérique. Ce mardi 9 juillet, il anime un stage de création de jeu vidéo au Centre régional information jeunesse (Crij) Mayotte situé à Cavani (Mamoudzou). Après les 15 heures de formation, les jeunes auront validé un diplôme de niveau 1.

Ce projet a été mis en place par Ikram Lassi Oiziri, coordinateur au Crij et « promeneur du web », une mission qui consiste à sensibiliser les jeunes aux dangers du numérique. Parmi la dizaine d’inscrits cette semaine, la majorité sont des migrants qui vivent aux abords du stade de Cavani, situé à 100 mètres de bâtiment. « Je leur ai proposé dy participer, cela leur permettra de repartir avec un diplôme à la fin de la semaine », explique-t-il.

« Cest le seul endroit où ils ne sont pas jugés »

Ce n’est pas la première fois qu’ils viennent. « Tous les jours, quelques-uns passent du temps à la bibliothèque pour utiliser les ordinateurs, ils sinforment sur la France, son histoire. Des connaissances quils acquièrent pour obtenir les papiers. Certains jours, jusqu’à 100 personnes sont venues dans les locaux. Ici, cest le seul endroit où ils ne sont pas jugés, nous accueillons tout le monde sans à priori », raconte-t-il.

Bienvenu, un Congolais de 22 ans vit aux abords du stade, il est reconnaissant de pouvoir participer à la formation. « Au lieu de rester dans le campement à ne rien faire, pendant une semaine japprends des compétences », se réjouit-il. Dans l’attente de son titre de séjour, il est actuellement « bloqué ». Intéressé par les sciences et l’architecture, il se rendait souvent à la bibliothèque pour chercher des informations sur ces thèmes.

Assis à ses côtés, Jérôme également Congolais de 27 ans est « tellement content » de participer au stage. Habitué à venir à la bibliothèque se renseigner sur la nutrition, discipline qu’il a étudiée, sa « deuxième passion après est linformatique », évoque-t-il, c’est donc sans hésitation qu’il a rejoint le groupe.

Former les jeunes au lieu de les laisser « traîner »

Parmi les participants au stage, on trouve aussi deux jeunes sans papiers qui habitent à Cavani, alors qu’ « ils traînent souvent dehors », Ikram Lassi Oiziri leur a proposé de se joindre à eux. « Ils ont leur bac, ils sont prêts à aller faire leurs études en métropole mais ils sont bloqués parce quils nont pas de titre de séjour. Pour éviter quils tombent dans la violence à ne rien faire, jai pensé leur proposer », décrit-t-il.

Si les niveaux de compétences en informatique sont hétérogènes tout comme celles en français selon les jeunes, l’animateur Moussa Karim « va crescendo » pour s’adapter à chacun d’entre eux. À la fin de la formation, l’objectif est d’avoir créé un jeu de plateforme en 2D. « Comme Mario Bros qui est en 2D », précise le professionnel.

Dans le cadre du projet Promeneur du net, le Crij a signé un partenariat avec l’association Web cup. Pour la troisième semaine consécutive, Moussa Karim organise donc des formations dans la structure. Celle de la semaine dernière portait sur la cyber sécurité, la prochaine portera sur les bases du codage.

Les services de la Ville de Mamoudzou fermés ce mercredi

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La mairie de Mamoudzou sera fermée ce mercredi 17 juillet.
La Ville de Mamoudzou informe la population que l’ensemble de ses services seront exceptionnellement fermés ce mercredi 17 juillet 2024.
L’astreinte décès sera joignable au 0639 28 28 67. La police municipale assurera un service normal.

A Mlezi Maoré : « On a pu amortir les perturbations »

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Le directeur général de Mlezi Maoré, Hugues Makengo, a présenté le bilan 2023 de l'association, ce vendredi. Il est entouré ici du directeur du pôle solidarité, Pablo Lordelot, et le chef de service UHL (Unité Hébergement Logement), Daoud Abdallah.

Lannée 2023 a été compliquée chez Mlezi Maoré. Faute de financements, lassociation qui œuvre dans le social et la santé a dû procéder à une poignée de licenciements et fermer des dispositifs. Ce vendredi 12 juillet, Hugues Makengo, directeur depuis la fin 2022, a insisté sur sa volonté de garder les comptes à l’équilibre tout en améliorant les prestations existantes.

800.000 euros de pertes

« On a eu une crise des financements sévère, parce que nous sommes lun des plus gros », ne cache pas Hugues Makengo, le directeur général de Mlezi Maoré, ce vendredi matin. En plus de la crise de l’eau, l’année 2023 a été compliquée pour les associations qui se sont retrouvées coincées par les négociations tardives entre l’État et le Département de Mayotte, le principal acteur dans le social sur le territoire. La convention signée en décembre 2023, qui a octroyé 50 millions d’euros à la collectivité départementale et 100 millions prévus en 2024, a été une bouffée d’air pour toutes les structures qui travaillent avec elle.

Comme d’autres, la difficulté à récupérer des fonds européens a aussi été préjudiciable à Mlezi, ces dernières années. Pour le premier acteur Mahorais dans le domaine, « ce sont 3,5 millions deuros perdus sur quatre ans », estime le directeur. En effet, les montants initialement fléchés doivent faire l’objet d’un strict contrôle des justificatifs pour débloquer les fonds. « Ces justificatifs, on les a. Cest plus leur interprétation qui pose problème », explique-t-il, citant comme exemple un véhicule qui n’est plus financé parce qu’il est mutualisé avec d’autres services. En tout, 800.000 euros de pertes ont été enregistrés. « On va travailler autrement ces volets financiers », promet-il.

Sept licenciements

Ce trou dans les finances n’a pas été sans conséquence. La Maison de santé mentale de Tsingoni, qui venait à peine de voir le jour, a dû être transformée en CMPP (centre médico-psycho-pédagogique). En effet, L’expérimentation faite avec le Centre hospitalier de Mayotte n’a pas pu continuer et la structure a dû passer de 24 à 7 professionnels de santé. « Cest lAgence régionale de santé qui nous suit désormais, le CMPP répondant à un besoin sur le territoire », indique le directeur de Mlezi Maoré. Du côté des chantiers d’insertion bâtiment et forestier, ils ont été tout simplement arrêtés. En tout, une trentaine de salariés ont vu leurs emplois menacés. « On a pu amortir les perturbations. On a limité les départs à neuf personnes (N.D.L.R. il y a eu sept licenciements et deux démissions). Cest lavantage d’être grand », fait remarquer Hugues Makengo, qui remercie aussi les partenaires sociaux. Autre mesure prise, la mutualisation des sites ou des véhicules, qui ont permis 150.000 euros d’économies. « Ce sont toutes ces mesurettes qui ont permis de limiter la catastrophe. »

Un nombre de bénéficiaires en hausse

Malgré les répercussions sur ses activités, l’association connaît une nouvelle augmentation de son nombre de bénéficiaires en 2023. Il est passé de 7.400 à 9.006 pour 47 établissements ou services. À noter que le pôle jeunesse devance dorénavant celui de handicap. Le temps où Mlezi Maoré grossissait à marches forcées est cependant révolu. Le directeur l’assure, c’est le temps de « la maturité ». En 2023, l’association a tout de même ouvert une plateforme TND (Troubles du neuro-développement) à Doujani avec Autisme Mayotte et l’Apajh (Association pour adultes et jeunes handicapés). Sans rendez-vous, les parents peuvent y amener leurs enfants pour savoir s’ils sont autistes. Toujours sur le même sujet, une deuxième classe élémentaire a été ouverte en Petite-Terre, après M’roalé.

Un effet Wuambushu

Parmi les dispositifs déployés, Mlezi Maoré fait partie des associations qui sont sollicitées pour héberger des Français ou des étrangers en situation régulière. Salama Houmadi en est un exemple. Cette mère de famille comorienne était concernée par le deuxième volet de l’opération Wuambushu, Mayotte place nette. Il y a un mois, elle a dû quitter Mangajou avec ses sept enfants et son mari. Mlezi a réussi à lui trouver un logement à Tsingoni et l’aide dans ses démarches pour trouver une solution pérenne. « Jaimerais bien retourner à Mangajou où mes deux plus jeunes enfants sont inscrits à l’école », espère-t-elle.

Avec sa famille, elle rentre dans les 346 places d’hébergement insertion occupées actuellement. Ce nombre a été largement augmenté avec l’opération Wuambushu, l’an dernier. « On en a 196 de plus au cours de lannée 2023 », comptabilise le directeur du pôle solidarité, Pablo Lordelot, ajoutant que depuis de l’année, Mlezi Maoré a fait « 406 mises à labri » concernant les migrants du stade de Cavani. La problématique reste toutefois de trouver une solution au bout des six mois.« Les sorties sèches, ce nest pas intéressant. Cest revenir au point départ », se défend le directeur.

Sur ce sujet, Mlezi Maoré veut continuer à développer l’inter médiation locative (IML), soit d’aider des locataires aux revenus fragiles à payer leur loyer jusqu’à ce qu’ils puissent le faire entièrement, une initiative qu’elle a développée en majorité à Koungou pour l’instant.

« On souhaite remercier la présidente »

C’est une nouvelle qui a pris de court l’association. Fahoullia Mohamadi, présidente depuis un an, a annoncé sa démission, il y a un mois. Celle qui est déléguée à la recherche et à l’innovation au rectorat de Mayotte s’y est résignée, s’estimant trop souvent écartée de la vie de l’association, alors qu’elle demandait un meilleur accès aux comptes. Hugues Makengo n’a pas souhaité commenter ses relations avec la présidente. « On souhaite remercier la présidente pour tout ce qu’elle a fait pour nous. Elle a pu apporter son regard sur l’inclusion et l’éducation. Nous prenons acte de sa décision », déclare-t-il sobrement. Il a convenu que les statuts de Mlezi Maoré sont « complexes », les décisions revenant souvent au directoire installé à Paris et leur exécution à la direction locale. Un reproche que le prochain rapport de la Chambre régionale des comptes La Réunion-Mayotte a justement adressé à Mlezi Maoré lors de son contrôle en 2023. Pour le cas de la présidence, elle devrait rester vacante au moins jusqu’à la rentrée.

« Un contrôle interne insuffisant » de l’association Mlezi Maoré

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La Cour régionale des comptes rapporte « un contrôle interne insuffisant » de Mlezi Maoré qui a pu conduire à des dérives.

La Chambre régionale des comptes a rendu public vendredi 12 juillet son rapport dobservations sur lassociation Mlezi Maoré. Il souligne notamment un « contrôle interne insuffisant » qui a pu provoquer des dérives, telles que le détournement de fonds public dun de ses directeurs.

Quel est le problème avec la gouvernance ?

Le rapport décrit « une gouvernance complexe dans laquelle le partage des responsabilités et des pouvoirs manque de clarté ». Selon les situations, l’association peut être représentée par sa présidente, le président du directoire ou le membre du directoire nommé sur la jeunesse. Il arrive qu’elle soit représentée par son directeur général sans délégation de pouvoir assortie. « La multitude de représentants de l’association à divers titres complexifie la lisibilité des délégations de pouvoirs qui lient les membres de l’association », estime la Chambre. Pour Hugues Makengo, le directeur général de Mlezi Maoré, « c’est tout à fait légal ». Il reconnaît cependant que ce n’est pas un schéma que la CRC a l’habitude de voir. La démission de la présidente Fahoullia Mohamadi, il y a un mois est justement une conséquence de la situation décrite. Elle s’estimait trop souvent écartée de la vie de l’association, alors qu’elle demandait un meilleur accès aux comptes.

Quelles ont été les dérives constatées ?

Il y en a une seule qui a particulièrement jeté l’opprobre sur l’association. C’est la condamnation en janvier 2023 d’un de ses directeurs de pôles pour détournements de fonds publics. À l’époque, les cartes bancaires dans les services n’étaient pas nominatives, c’est ainsi que l’usage d’une carte bleue à des fins personnelles a été relevé en 2022. Des fonds ont été détournés pour un montant total « estimé à plus de 160 000 €, dont 26 000 € d’usage frauduleux en lien avec une carte bleue », souligne le rapport. Le détournement s’est étalé sur près d’une année. Des achats frauduleux ont été effectués par carte bleue, certains d’un montant supérieur à 500 €. Le fraudeur a aussi validé des factures de travaux sans autorisation préalable pour un montant de 50 000 €. Il a loué deux véhicules à des fins personnelles dont l’un des deux « pendant près de six mois avant que service des moyens généraux ne s’en aperçoive ». La CRC évoque le manque de contrôle interne pour expliquer cette histoire, mais ne fait pas état de cas similaire.

Comment les astreintes sont devenues trop fréquentes ?

Un passage revient sur le problème des astreintes qui sont devenues au fur et à mesure trop récurrentes et dont la rémunération a été multipliée par cinq entre 2018 et 2022. Elles pouvaient servir, par exemple, lorsqu’un cambriolage se déroulait un week-end dans l’une des structures de l’association. Les astreintes rémunérées à certains salariés « dépassent le maximum légal autorisé », indique la Chambre. Entre 2018 et 2022, deux cadres administratifs ont perçu à ce titre des sommes très significatives, respectivement 38 300 € et 20 100 €. « Aucun ne relève de l’accord de branche », poursuit le rapport.

Pendant la période d’astreinte, le salarié a l’obligation de demeurer à son domicile ou à proximité afin d’être en mesure d’intervenir pour effectuer un travail au service de l’association ou de l’établissement. Le CSE de Mlezi Maoré relève que certains salariés sont hors du département à ces moments-là, « en déplacement à Paris ou à La Réunion. » Il affirme également qu’il leur arrive de ne pas répondre au téléphone. Par ailleurs, la Chambre a constaté que des salariés sont en congé ou en formation hors département pendant celles-ci. Le directeur reconnaît ces éléments et déclare que les choses ont changé. Désormais, seuls les cadres peuvent faire des astreintes.

Est également pointé du doigt l’avantage en nature du logement de fonction de l’ancien directeur général. À compter de novembre 2021, un loyer lui a été payé jusqu’à son départ huit mois et demi plus tard. Le montant versé est de 3.500 euros par mois, soit 29.750 euros pour la durée totale d’occupation. En contrepartie, le salarié n’a eu aucune retenue au titre d’un avantage en nature. En réponse à la Chambre, Mlezi Maore a évalué, en décembre 2023, à 11.440 euros la retenue forfaitaire à effectuer au titre de cet avantage pour l’ensemble de la période.

À quelles difficultés de recrutement Mlezi est soumise ?

C’est un problème que l’on retrouve dans de nombreux domaines sur le territoire, il y a un déficit d’attractivité. Il est encore plus criant dans le social et dans la santé, les deux filières dans lesquelles Mlezi Maoré intervient. Ce qui amène le rapport à affirmer que « les effectifs de Mlezi Maoré sont incomplets et constamment en tension. » Selon les données de mai 2023, il manque 77 équivalents temps plein, soit 15 % des effectifs. C’est dans le domaine socio-éducatif puis paramédical que les besoins sont les plus importants. L’association recrute 17 éducateurs spécialisés, 15 psychologues, 10 psychomotriciens et 9 orthophonistes.

Salime M’déré « a tout perdu »

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Le juge des référés a rejeté le recours de Salime M’déré, il ne récupère donc pas son poste d’élu.

Suite à larrêté du préfet de Mayotte du 25 juin dernier, portant démission doffice Salime Mdéré a perdu son poste de premier vice-président du Département de Mayotte. Ce dernier a demandé un recours pour suspendre cette décision. Le juge des référés du tribunal administratif la rejeté.

C’était l’un des derniers espoirs de Salime M’déré, mais le juge des référés du tribunal administratif de Mayotte l’a anéanti. L’ancien vice-président du Département de Mayotte a demandé la suspension de l’arrêté du préfet de Mayotte le déclarant démissionnaire d’office de son mandat de conseiller départemental. Il a fait appel en espérant que le juge des référés soit plus clément avec lui. « Mon client conteste cette décision en estimant que le fondement sur lequel le préfet sest appuyé ne sapplique pas dans son cas parce quil a fait appel de la décision pénale », explique maître Benoît Jorion, l’avocat de Salime M’déré. Après une audience en urgence, le juge des référés rejette le recours ce lundi 15 juillet. « Le juge judiciaire ayant assorti de lexécution provisoire la privation du droit électoral de M. MDeré pendant deux ans, le préfet de Mayotte était donc tenu de déclarer l’intéressé démissionnaire d’office de son mandat de conseiller départemental », explique le tribunal administratif. Pour rappel, le tribunal correctionnel de Mamoudzou a condamné l’ex premier vice-président du Département à une peine d’un an de prison, dont six mois avec sursis et deux ans d’inéligibilité avec exécution provisoire.

« Il na plus aucune source de revenus »

L’avocat de Salime M’déré affirme que ces décisions ont eu un impact significatif sur la vie de son client. « Il a tout perdu, il na plus demploi, plus de mandat, il na plus aucune source de revenus », explique-t-il. En effet, le concerné a également perdu son poste de directeur adjoint de la caisse des écoles à Koungou puisqu’il a aussi écopé d’une interdiction de toute fonction publique. Selon maître Benoît Jorion, son client va perdre 6.000 euros par mois. Cela comprend ses indemnités en tant qu’élu qui s’élèvent à 2.500 euros et à son salaire en tant que fonctionnaire. « On a une décision temporaire qui tue socialement ce monsieur », lance l’avocat.

Pour l’heure, aucune date n’est fixée pour le procès en appel. « À mon avis, il ne se fera pas avant deux ans », ajoute le défenseur de Salime M’déré.

Fin de la grève à La Poste après trois semaines de mobilisation

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Un accord a été trouvé avec la direction de La Poste. La situation va revenir à la normale à partir de mardi 16 juillet.
Depuis le 26 juin, des salariés de La Poste s’étaient mis en grève. Ils demandaient une prime contre la vie chère et les paiements des retraites des anciens collègues. « Le dialogue social instauré avec les partenaires sociaux a permis de signer un protocole de fin de conflit ce jour», annonce La Poste dans un communiqué.
« La Poste se félicite de cet accord qui va permettre de revenir à une situation normale de distribution du courrier dans les meilleurs délais, et à une situation normalisée dans tous les bureaux de poste dès ce mardi 16 juillet », poursuit la direction.
Pour le retrait des colis qui n’auront pas pu être distribués lors du passage du facteur, La Poste informe que les clients destinataires seront contactés afin qu’ils puissent retirer leurs colis au Carré Pro de Kaweni.
Pour toute question, le service client de La Poste est disponible au 36 31 pour les particuliers et au 36 34 pour les professionnels.

« Vous êtes la fierté de votre village, de votre quartier, de votre ville »

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Vingt-neuf bacheliers titulaires de la mention « très bien » ont reçu un financement de la Ville de Mamoudzou.

Près de 30 bacheliers de Mamoudzou ont été distingués par la mairie vendredi 12 juillet. Une cérémonie était organisée pour les titulaires des mentions très bienet très bien avec félicitations. La Ville leur attribue une aide financière pour soutenir lexcellence éducative. Rencontre avec des jeunes aux parcours très prometteurs.

« Vous êtes la fierté de votre village, de votre quartier, de votre ville », s’est exclamé , vendredi 12 juillet, Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou à l’adresse des bacheliers, habitants Mamoudzou, récipiendaires de la mention “très bien” au baccalauréat et de la mention “très bien avec félicitations”. Une cérémonie était organisée à leur honneur à la mairie de Mamoudzou vendredi 12 juillet.

Un chèque de 1.000 ou 5.000 €

« Pendant neuf mois, vous avez travaillé maintenant, cest le début de laventure », s’est réjouit le maire. Les 23 bacheliers avec mention “très bien” reçoivent une aide de 1.000 euros de la Ville de Mamoudzou. Quant aux 6 bacheliers avec mention “très bien et félicitations du jury”, ils bénéficient d’une aide de 5.000 euros.

Ce financement est pensé comme un « boost dexcellence éducative », il s’inscrit dans une politique de la municipalité qui vise à « créer les conditions de lexcellence », décrit Ambdilwahedou Soumaïla. La municipalité souhaite encourager les jeunes à « viser haut et loin pour être concurrentiel. Le but est dessayer de concurrencer les jeunes dautres régions, de lhexagone voire même de linternational », détaille l’édile avant de les appeler à « continuer à croire en vos rêves ».

Une maman « pleine de joie »

Nadjim Madi a du mal à croire ce qu’il lui arrive. « Je ne mattendais pas à obtenir une telle récompense », raconte le jeune bachelier de bac technologique sciences et techniques de laboratoire. Il est titulaire de la mention « très bien avec félicitations » avec une moyenne de 18,39 à l’examen. À ses côtés, sa mère se dit « pleine de joie de voir son seul garçon aussi bien réussir ». À la rentrée, il part en métropole étudier la biologie avec le souhait de revenir à Mayotte dans le futur pour « éventuellement créer un laboratoire ».

Assis au fond de la salle, Ramadhan Assadi se fait modeste, c’est son père qui incite à lui parler. « Est-ce que vous avez vu mon fils ? Il est major de lacadémie de Mayotte », s’enthousiasme-t-il. Ramadhan Assadi a décroché le précieux sésame avec une moyenne de 19,20 au bac général spécialité physique-chimie et sciences et vie de la terre. À la rentrée, il s’envolera à Paris, inscrit à l’université Paris Cité en Parcours d’accès Spécifique Santé avec l’envie de devenir médecin.

Cette récompense de la mairie de Mamoudzou, pour sa part Issa Claude la vit comme « un grand honneur ». Elle est titulaire d’un baccalauréat général spécialités maths et sciences et vie de la terre avec mention « très bien ». Pour la jeune fille, cette mention est un exploit, car elle elle a trouvé les épreuves « très compliquées ». Désormais, la bachelière est impatiente de partir à Rennes étudier la biologie pour devenir à l’avenir professeure de Sciences et vie de la terre.

Fête de la Ruralité : les traditions mahoraises célébrées ce samedi

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L’association Chiromani Chirongui a présenté un Wadaha géant, une danse traditionnelle féminine, où les femmes sont vêtues de salouva.

Ce samedi 13 juillet se tenait la première fête de la Ruralité mahoraise sur la plage de M’Bouini dans la commune de Kani-Kéli. Un événement organisé à la suite de la publication de “l’Atlas de la ruralité mahoraise” qui célèbre les traditions et savoir-faire locaux. Artisans et associations mis en valeur dans l’ouvrage étaient présents pour rencontrer le public venu en nombre.

Fête nationale : le trafic des barges sera perturbé

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Le trafic des barges sera fortement perturbé ce vendredi 25 juillet en raison de "Mamoudzou en flammes".

La Direction des Transports Maritimes informe la population, qu’en raison des festivités prévues, le 14 juillet, les trafics des barges seront fortement perturbés, à Mamoudzou. Le samedi 13 juillet, à partir de 14h, le quai Colas sera fermé. A compter de 14h, toutes les barges accosteront au quai 5/5 et la traversée des camions sera arrêtée.

Le dimanche 14 juillet, de 6h à 11h: la sortie des camions sera arrêtée, côté « Camion rouge », en direction de la Rocade. De 14h30 à 18h : les véhicules sortiront uniquement côté « camion rouge ». De 18h à 20h : en raison des feux d’artifice, les barges seront temporairement arrêtées. Elles reprendront les traversées, à partir de 20h30, au départ de Mamoudzou.

Coupure d’eau ce dimanche 14 juillet pour les travaux du Caribus

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Ces travaux consistent à la « mise en place d’organes hydrauliques nécessaires sur la conduite de distribution principale desservant ces secteurs à partir du réservoir de Maji-Haut. », explique la SMAE.

Pour permettre la réalisation de travaux dans le cadre du Caribus, la Société mahoraise des eaux (SMAE) annonce la nécessité de procéder à une coupure d’eau, ce dimanche 14 juillet, à Kawéni zone industrielle, M’tsapéré et Doujani, Les usagers de Kawéni village, Passamainty Ngnambo-Titi et Passamainty-Kavani Bé seront aussi affectés.

Ces travaux consistent à la « mise en place d’organes hydrauliques nécessaires sur la conduite de distribution principale desservant ces secteurs à partir du réservoir de Maji-Haut. », explique la SMAE.

Compte tenu des aléas inhérents à la nature de ces travaux et aux difficultés de la remise en eau à la suite, le planning des tours d’eau du 14 juillet est impacté comme suit : la coupure d’eau est maintenue dans la zone industrielle de Kawéni jusqu’à lundi 15 juillet 8 h ; fermeture anticipée de l’eau le 14 juillet à 7 h au lieu de 14 h pour Mtsapéré et Doujani pour une réouverture lundi 15 juillet à 8h ; ouverture de l’eau à partir de 18 h le 14 juillet pour Kawéni Village, Passamainty Ngmabo Titi et Passamainty Kavani-Bé.

Gendarmerie : la future brigade du nord de Mayotte implantée à Bouyouni

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Parmi les 238 nouvelles brigades de gendarmerie annoncées par Emmanuel Macron, le 2 octobre 2023, deux seront implantées prochainement à Mayotte. Les deux communes sélectionnées étaient Bandraboua (qui dépend de la brigade de M’tsamboro) et Tsingoni dont la couverture est assurée par la brigade de Sada. Depuis, le ministère de l’Intérieur et des Outremer s’était lancé dans la recherche de terrains. Il a visiblement trouvé son bonheur dans le nord de Mayotte. Car ce mercredi, lors de la commission permanente du Département de Mayotte, les élus ont voté la cession d’un terrain à Bouyouni à la gendarmerie de Mayotte. Celui-ci a une valeur estimée à 1,5 million d’euros.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes