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À Mayotte, 59% de la population souffre d’illettrisme ou d’analphabétisme

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Le chiffre est l’un des plus parlants pour décrire la situation de Mayotte. Régulièrement employé, il va désormais changer. La part de la population vivant sous le seuil de pauvreté national passe en effet de 84% à 77%. Une baisse qui ne doit pas masquer une autre réalité : les inégalités de vie se sont creusées.

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À l’occasion de la 8ème édition des journées nationales d’action contre l’illettrisme, la plateforme partenariale de lutte contre l’illettrisme – GIP Carif-Oref a organisé un temps d’échange ce jeudi 9 septembre à la cité des métiers de Koungou pour sensibiliser et rassembler les acteurs de la prévention, mais aussi pour mettre en lumière les solutions existantes.

« Je peux mener une conversation en français. » Du haut de ses 20 ans, Taenlim fait la fierté de la plateforme partenariale de lutte contre l’illettrisme et l’analphabétisme, au moment de partager son parcours de vie face à une ribambelle d’institutionnels. Un témoignage d’autant plus symbolique que la maîtrise de la lecture, de l’écriture, du calcul et des compétences fait encore plus défaut à Mayotte qu’ailleurs… « 59% de la population souffre d’illettrisme ou d’analphabétisme, un pourcentage sans équivalent sur le reste du territoire national », précise Jérôme Millet, le secrétaire général de la préfecture. « Nous héritons d’une situation très compliquée, mais les pouvoirs publics et la société mahoraise essaient d’endiguer et de prendre à bras le corps ce sujet. »

Car oui, le 101ème département accumule ce que l’on peut appeler « les freins à l’émancipation », comme le souligne Louhenvelle Leroux Delalande, conseillère municipale à la ville de Koungou et enseignante en section d’enseignement général et professionnel adapté (Segpa) au collège de Majicavo. Ces freins se caractérisent notamment par un seuil de pauvreté de l’ordre de 77% mais aussi et surtout par des conditions de vie dans des habitats informels, dans lesquels « la transmission [des savoirs] dans les familles [y] est compliquée », ajoute le sous-préfet. Deux éléments qui contraignent l’employabilité et de facto le développement économique de l’île aux parfums, caractérisée par sa jeunesse.

« Les jeunes sont la richesse de Mayotte »

Tous les acteurs réunis ce jeudi 9 septembre à la cité des métiers de Koungou sont unanimes sur cette problématique. L’avenir de Mayotte passe par l’intérêt accordé à ces jeunes, qui « sont [notre] richesse pour peu que nous les accompagnons », déroule le 6ème vice-président du conseil départemental, Daoud Saindou-Malidé, en charge de la formation professionnelle, de l’éducation et de l’insertion, qui les invite à oser réaliser leurs rêves et à se rapprocher des structures compétentes pour mener à bien leurs projets. Et cela passe aussi par la formation des parents pour qu’ils puissent suivre correctement la scolarité de leurs progénitures. « Quand ma fille était au CP, elle avait mis en place une stratégie de mémorisation. Il faut faire attention à nos enfants qui peuvent être en situation d’illettrisme tout en étant de très bons lecteurs », met en garde l’élu au détour de cette confidence.

Toutefois des structures existent pour enrayer ce fléau, à l’instar la ligue de l’enseignement qui propose des ateliers de lecture au sein des établissements scolaires et dans les espaces publics et des formations de bénévoles pour encadrer des groupes en difficulté. Ou encore la mission locale qui est en capacité de mieux orienter ses bénéficiaires d’action d’insertion grâce à un outil d’identification des situations d’illettrisme. « C’est un travail de longue haleine qui n’est pas facile et qui ne se repose pas sur une seule entité… Tout le monde doit travailler dans la même direction », martèle Youssouf Moussa, le directeur du groupement d’intérêt public Carif-Oref (centre d’animation des ressources et d’information à la formation – observatoire régional de l’emploi et de la formation). Sachant « l’ampleur de la tâche », la plateforme partenariale de lutte contre l’illettrisme et l’analphabétisme, qui « apporte un concours capital pour les acteurs », selon Hervé Fernandez, le directeur général de l’agence national de lutte contre l’illettrisme, peut compter sur la venue prochaine d’un chargé de mission, soutenu par le ministère du Travail, pour organiser les initiatives et partager les informations.

De bon augure pour Louhenvelle Leroux Delalande, qui souhaite que « la détection de l’illettrisme soit de plus en plus précoce ». Dans le but de permettre à cette frange de la population de vivre pleinement en autonomie. À l’image de Taenlim. « Je ne pouvais pas rester à la maison sans rien faire, il fallait que je construise ma vie. » Une belle victoire qui doit donner envie aux autres de suivre ce chemin du renouveau !

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