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Mayotte, orpheline de son IRM pendant un mois

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Jérémie Gallon, comme des dizaines de membres du corps médical a pris la décision de venir prêter main-forte au CHM. Mais comme des dizaines de ses confrères ou collègues, il a d’abord dû, avant de partir “au front” contre la crise sanitaire, affronter “ce que l’administration peut faire de pire”. Récit d’un voyage en absurdie.

 

À la suite d’un accident, l’image par résonance magnétique, plus connue sous l’acronyme IRM, est hors service depuis le 24 avril. Et cela pour une durée d’encore au moins deux semaines. Cette situation démontre la nécessité d’obtenir une seconde machine dans les plus brefs délais. Et pose aussi la question de la prise en charge des patients durant ce laps de temps.

Samedi 24 avril. Une procédure de désaimantation d’urgence a entraîné un « quench », ou plutôt un dégazage instantané de l’hélium liquide. Endommagée, l’IRM se retrouve depuis hors service, et ce pour une durée de quatre semaines, le temps de recharger le superfluide. « Ce sont des choses qui arrivent », relativise le docteur Saïd Soimihi Abdallah, le médecin radiologue gérant du centre d’imagerie médicale maorais, vacataire privé de la machine hébergée par l’hôpital depuis 2012. « Nous sommes en train de faire intervenir Philips pour le dépannage, mais cela prend du temps en raison de la distance qui nous sépare de l’Europe. » Pour une source proche du dossier, cet « accident » serait dû à « une erreur humaine lors de l’installation d’un patient de réanimation ». Plus de peur que de mal, aucune victime n’est à déplorer alors que le pousse-seringue magnétique attiré par l’aimant aurait pu causer un drame. « Nous avons évité un mort de justesse », poursuit-elle.

Se pose aujourd’hui la question de la prise en charge des patients d’oncologie. Quid alors de la recherche de métastases osseuses, de l’IRM cérébrale de contrôle, de tous les cancers du col utérin ou de l’ovaire qui nécessitent au diagnostic et lors de leur suivi une IRM pelvienne ? Sans compter les retards dans certaines pathologies et le manque de précision pour certains types d’accidents vasculaires cérébraux. Face à cet aveu d’impuissance, l’option la plus adéquate durant ce laps de temps serait d’avoir recours à des évacuations sanitaires vers La Réunion, qui détient 15 machines installées. Une nouvelle manière de mettre en exergue la différence de développement entre les deux territoires ultramarins.

 

Une deuxième IRM dans les cartons ?

 

En guise de réponse, le docteur Saïd Soimihi Abdallah dit actuellement constituer un dossier auprès de l’agence régionale de santé (ARS) pour « en obtenir une seconde dans le but d’éviter ce genre de désagrément ». Seul problème à ses yeux : « Nous n’avons pas beaucoup de personnes solvables sur le territoire pour l’entretenir ». Le cas échéant, l’idée sera probablement d’arrêter ce consortium privé-public, entre le centre hospitalier de Mayotte et le centre d’imagerie médicale maorais. De son côté, Thierry Pelourdeau, le chef du pôle médico-technique de l’hôpital, assure également travailler d’arrache-pied depuis près de dix ans avec la direction à cette possibilité pour faire face aux procédures longues et à l’accueil toujours plus massif de blessés. En vain pour le moment…

Le prix d’achat serait estimé entre un et deux millions d’euros. Une hérésie lorsque l’on sait que le CHM repose sur des dotations globales et bénéficie donc de davantage de marges de manœuvre que ses confrères métropolitains. « Encore faut-il que le projet soit porté efficacement par des administratifs, qui partent au bout de deux ans, et des élus locaux, qui jouent tout sauf la carte de l’unité… », déplore toujours cette même source. Hormis les maintenances d’une journée par an (la dernière en date remonte au 21 mars 2021), l’usure des pièces ou les casses, le pôle médico-technique vit sa première panne dite de longue durée depuis la mise en service de l’IRM en avril 2012. Toujours est-il que ce malencontreux incident coûte la bagatelle de 300.000 euros. Et quelques cheveux blancs au personnel soignant…

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