Police nationale : premier speed-recruiting pour les services civiques à Mayotte

Ce lundi 3 mai était organisé pour la première fois à Mayotte et en France, un “speed-recruiting” entre plusieurs employeurs de l’île et les jeunes ayant fait un service civique au sein de la police nationale. Une manière efficace de chercher un emploi, ou de rencontrer des employeurs potentiels. Ils étaient tous réunis au lycée des Lumières.

Une quinzaine de tables, organisées comme dans un restaurant un jour de Saint-Valentin. Pourtant, ce ne sont pas des couples qui vont s’installer, mais des employeurs et des futurs employés. Ils sont 80, arborant fièrement leurs t-shirts “service civique – police nationale”, à avoir rejoint le réfectoire du lycée ce lundi matin, pour passer un ou plusieurs entretiens. Comma Ania*, ils viennent tout juste d’obtenir leur attestation, après un an de service dans les rangs des forces de l’ordre. “J’ai laissé mon CV à trois employeurs déjà, ils ont dit qu’ils me rappelleraient”, raconte timidement la jeune fille, pas peu fière d’avoir taper dans l’œil de certains recruteurs.

Ce speed-recruiting permet aux “jeunes services civiques de la police nationale de trouver un tremplin dans le monde du travail”, explique Thierry Lizola, responsable du bureau partenariat et prévention au sein de la police de Mayotte. Si une dizaine de jeunes a pu intégrer directement la police nationale en passant les concours, d’autres travaillent maintenant au rectorat. “Beaucoup de vocations se dessinent à travers ce service civique”, sourit Thierry Lizola. Mais certains se retrouvent aussi le bec dans l’eau, en raison du contexte sanitaire plutôt défavorable. D’où l’idée d’organiser cet événement et de créer des opportunités de premier choix pour ces jeunes mahorais.

 

Des employeurs dans tous les secteurs

 

Une trentaine d’employeurs, de Sodifram à Total en passant par Célio étaient présents. CV en main, les jeunes issus du service civique se sont armés de courage pour faire valoir leurs compétences. Pendant leur service, ils ont acquis rigueur, ponctualité mais aussi responsabilité ! Et comme la police a eu confiance en eux, les employeurs sont donc plus enclins à le faire eux aussi. Pour Adil*, le choix est vite fait. “Je suis passé à Douka Bé, à Sodifram et à Total. J’espère avoir Total !”, dit-il tout bas pendant qu’il fait la queue devant un nouveau bureau. Selon lui, c’est une chance d’être là : il n’aurait jamais eu accès à ces entretiens s’il n’avait pas, à la base, pu intégrer ce service civique.

Ania est elle aussi ravie. “C’est à toi de choisir qui tu veux aller voir, ensuite tu fais la queue et tu y vas”, déroule-t-elle. “Il va être 11h, je suis là depuis trois heures ! C’est long”, se plaint-elle en rigolant. Ils sont encore une trentaine d’attendre patiemment et ont tous bon espoir de ne pas repartir les mains vides. Plusieurs promesses d’apprentissage et d’alternance sont déjà avancées. Les masques ne cachent pas les yeux rieurs de ces anciens services civiques, profitant de leurs derniers instants tous ensemble. Thierry Lizola affiche lui aussi son plus grand sourire. Le dispositif sera reconduit l’année prochaine, il vient de l’apprendre de la bouche de Laurent Simonin, le directeur territorial de la police de Mayotte. Une nouvelle qui vient souligner le succès de l’opération, même si le nombre de jeunes qui auront un emploi n’est pas encore connu. “Mobiliser les employeurs, c’est déjà une réussite”, conclut Thierry Lizola.

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