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Les bureaux de l’hôtel de ville de Pamandzi sont à nouveau accessibles au public depuis mercredi matin. Le torchon brûle désormais entre la majorité municipale et l’un de ses membres, Daniel Zaïdani, le conseiller départemental, nommément désigné jeudi comme étant l’instigateur d’un mouvement de colère (qui n’en serait pas une) d’une quinzaine de personnes essentiellement issues de son quartier Sandravoague.

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Le premier adjoint au maire, Ibrahim Madi M’Doihoma, voit dans ce mouvement un coup politique contre Madi Madi Souf.

L’énervement a, en effet, conduit mardi un groupe d’une quinzaine d’individus à bloquer l’accès aux locaux de la municipalité de Pamandzi. Ils comptaient ainsi protester contre la gestion par l’équipe municipale actuelle de certains événements ayant conduit à des mesures disciplinaires à l’encontre de certains agents municipaux. « C’est nous qui avons élu Madi Madi Souf à la tête de cette commune et il ne nous écoute pas. Il n’en fait qu’à sa tête et ne nous consulte jamais avant de prendre certaines décisions qui nous engagent tous », lance B., une habitante du quartier Sandravoangue, fervent soutien de ce mouvement colère. Résidant aux environs de l’hôtel de ville, Assane est venu prendre l’air sur un banc situé sur le trottoir d’en face. Il ne décolère pas après que le premier adjoint au maire, Ibrahim Madi M’Doihoma, ait demandé l’assistance de la force publique pour libérer l’accès des lieux à la barbe des manifestants. Ses piques verbaux sont dirigés contre le premier magistrat qu’il surnomme « Madi avion, parce que régulièrement en déplacement hors du territoire. Comment voulez-vous qu’il gère sereinement les affaires de la commune, il n’est presque jamais là ? Si au moins ses voyages généraient des retombées positives pour Pamandzi et ses habitants, nous pourrions comprendre. Lui et ses adjoints font n’importe quoi et ne mesurent pas les conséquences de leurs décisions. Ils sont arrogants et licencient des agents compétents qui n’ont fait aucun mal aux Pamandziens ». 

« Mécontents de ne plus avoir des privilèges »

Voilà le décor (des récriminations) planté, avec au milieu, le refus officiellement signifié par écrit au ministère de l’Intérieur et de l’Outre-mer d’une extension de la zone d’intervention de la police sur la Petite-Terre et l’implantation d’un commissariat. Autre grief évoqué, la non-signature d’un courrier officiel initié par le président de l’intercommunalité, Saïd Omar Oili, demandant le maintien de l’aéroport à Pamandzi dans le cadre du débat en cours sur le lieu d’accueil de la future piste longue. Les proches du maire estime qu’il a eu raison de ne pas cautionner cette missive car il s’agissait « de la volonté d’un homme imbu de sa personne à se mettre en avant alors que les membres de l’Association des maires de Mayotte présidée par Madi Souf, s’est déjà officiellement prononcée en ce sens il y a plusieurs semaines ».

Le maire étant en déplacement, c’est son premier adjoint, Ibrahim Madi M’Doihoma, autre élu originaire du quartier Sandravoigue et oncle de Daniel Zaïdani, qui gère cette situation de crise politique récurrente à Pamandzi. « La réalité des faits est que certaines personnes nostalgiques des régimes passés, habituées aux distributions de petits mandats locaux, d’emplois réservés à leurs enfants et proches sont mécontents de ne plus avoir ces privilèges. Ils sont rejoints par des chefs d’entreprises qui n’ont pas réalisé les travaux pour lesquels ils ont reçu de l’argent de la municipalité précédente et des agents qui n’effectuent pas les tâches auxquels ils sont assignés », indique l’adjoint. 

Il explique aussi que la municipalité actuelle de Pamandzi a hérité d’un déficit avoisinant deux millions d’euros et que pour le résorber, il leur fallait soit augmenter l’assiette des impôts locaux soit réduire la masse salariale. Ce serait à ce titre que des contrats de travail périodiques n’ont pas été renouvelés, que des redéploiements de personnels auraient été opérés en fonction des besoins réels des services et des compétences des uns et des autres. L’exigence du respect des heures d’embauche et du temps de travail aurait valu au maire et à ses adjoints d’être accusés de « harcèlement ». Selon M. M’Doihoma, certains agents qui s’autorisaient de prendre le travail avec une heure de retard n’avaient pas de scrupules à aller faire leurs courses aux heures de travail dans un centre commercial proche à la vue de leurs élus. Un système que le rigoureux Madi Madi Souf refuse de cautionner. 

L’ombre de Daniel Zaïdani

L’adjoint accuse Daniel Zaïdani (pourtant membre du MDM de Pamandzi) d’être à la source de ce désordre parce qu’il vise le fauteuil de maire en 2026. Pour lui, de telles manœuvres sont inutiles car Madi Madi Souf ne souhaite pas briguer un deuxième mandat électif. Les amabilités fusent et M’Doihoma n’hésite pas de qualifier la manœuvre de honteuse et scandaleuse de la part d’une personne ayant reçu le soutien inconditionnel du maire de Pamandzi pour se faire élire conseiller départemental. « Son manque de scrupules est écœurant. Il est allé jusqu’à utiliser des documents personnels d’un agent communal défunt, paix à son âme, pour assoir ses manipulations politiciennes », avance l’élu, en faisant référence ici à un agent municipal décédé récemment. Lequel avait suivi un stage préalable à un poste de policier municipal. « « Big One » était un ami, et il savait depuis trois mois avant la fin de son stage qu’il n’exercerait pas une telle fonction parce que ses formateurs s’étaient prononcés en sa défaveur. » Il a également donné sa version des faits au sujet d’un policier municipal rétrogradé après qu’il se soit filmé en compagnie de petits voyous connus des Pamandziens. La vidéo publiée sur les réseaux sociaux aurait fait réagir le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, qui aurait demandé un rapport sur le policier municipal concerné, d’où la mesure disciplinaire prise à l’encontre. 

Fustigeant à nouveau Daniel Zaïdani, le premier adjoint au maire de Pamandzi l’accuse d’avoir la critique facile alors qu’il répond aux abonnés absents lorsqu’il s’agit de travailler les nombreux projets du canton ou de les défendre au niveau du département de Mayotte. « Il n’est visible ni au conseil départemental ni dans le bureau que la commune a mis à sa disposition. Seules les araignées en ont pris possession. Les trains qui n’arrivent pas à l’heure, notre équipe n’en veut pas », martèle-t-il.

L’adjoint nie avoir eu des écarts de langage

C’est dans ce climat que Daniel Zaïdani a adressé, jeudi matin, un communiqué de presse aux médias locaux dans lequel il affirme que M. D’Hoimoma aurait eu des propos insultants à l’égard des habitants de Pamandzi et qu’il leur devait des excuses pour les avoir qualifiés de « chiens qui aboient ». La réponse du premier adjoint au maire ne s’est pas fait attendre : « J’ai été éduqué par un père et par les Pamandziens dans un esprit respectueux et vertueux à leur image, l’insulte est inconnue dans mon vocabulaire. Cette manœuvre n’est rien d’autre qu’une tempête dans un verre d’eau ». Il affirme que les seuls mots qu’il aurait adressé aux manifestants au moment où il libérait l’accès à la mairie ont été : « Vous pouvez crier, mais moi, je travaille ». C’est plus tard qu’un de ses collègues lui aurait appris qu’un des manifestants, issu du quartier de Daniel Zaïdani, avait surenchéri avec l’usage du mot « chien » en comparatif …. Ce qui est certain, c’est que les choses ne vont pas s’arranger entre le conseiller départemental et ses anciens amis et soutiens politiques du MDM local. « Ce type ne s’entend avec personne, pas plus son binôme, que les équipes municipales précédentes. Nous avons cru en sa bonne foi et l’avons aidé à se faire réélire pour nous apercevoir aujourd’hui que c’est lui qui pose des problèmes », a complété Ibrahim Madi M’Doihoma.

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