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Réélection du maire de Kani-Kéli : comme un air de déjà vu

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Un an après les élections municipales de 2020, les habitants de la commune de Kani-Kéli ont été obligés de retourner aux urnes dimanche dernier. Le Conseil d’État a confirmé l’annulation des élections de l’année dernière. Une décision qui ne fait pas l’unanimité auprès de la population qui aurait préféré que les choses se passent autrement.

Alors que le reste de la population de l’île vaquait à ses occupations dominicales, les habitants de la commune de Kani-Kéli étaient obligés de retourner aux urnes dimanche dernier. Pour cause ? La réélection de leur nouveau maire. Une idée qui n’enchante pas tout le monde visiblement. « J’ai voté l’année dernière, j’ai voté récemment pour les départementales et aujourd’hui, on me demande encore de voter. Je n’ai jamais autant voté en si peu de temps de toute ma vie ! », déclare Hadidja, une habitante du village de Passi-Kéli qui ne cache pas son agacement. Si elle a tout de même mis un point d’honneur à accomplir son devoir civique, elle ne soutient pas la procédure engagée par Assani Soufiane Ayouba, celui qui a signalé des irrégularités lors des élections de l’année dernière et qui a porté l’affaire devant les tribunaux. « Cela me dérange de devoir réélire un nouveau maire, parce qu’on en avait déjà un. Il était en place, pourquoi vouloir lui retirer son titre ? J’aurais préféré que l’autre candidat le laisse finir son mandat et puis il aurait pu se présenter aux prochaines élections », soutient Hadidja. Et elle ne semble pas être la seule à penser ainsi.

Le maire déchu, Rachadi Abdou, n’a plus la main sur aucun dossier depuis l’annulation des élections municipales de l’année dernière par le Conseil d’État au mois de mai. La préfecture assure l’intérim, mais en attendant, l’avancement des chantiers prioritaires est à l’arrêt. La population redoute devoir en faire les frais. « Cette situation est inquiétante parce que des projets pour la jeunesse ont été mis en place et ils n’avancent pas, à l’exemple des terrains à Kani-Bé et à Kani-Kéli. Il y a aussi des projets d’école qui se sont arrêtés d’un coup parce que l’on doit retourner aux urnes », déplore Foulera Chamssidine Abdallah, un autre habitant de Passi-Kéli. Ce dernier souhaite que les habitants de la commune de Kani-Kéli renouvellent leur choix et élisent à nouveau Rachadi Abdou. « Si un autre arrive au pouvoir, rien ne nous garantit qu’il va continuer les projets actuels. Il peut vouloir initier les siens et ils vont mettre du temps à se réaliser », poursuit-il.

D’autres en revanche se plient aux règles de la démocratie sans rechigner, et soutiennent cette réélection. « La marge qui séparait les deux candidats était tellement mince, je pense qu’il est normal que nous revenions pour que nous ayons une mandature sereine qui se gère de façon indiscutable », estime Ahmed Attoumani Douchina, un habitant du village de Mronabeja et accessoirement ancien conseiller départemental. Selon lui, le doute qui s’est installé autour de la légitimé de Rachadi Abdou aurait entaché son mandat. « Quand il y a des doutes il faut les lever. Après cette élection, peu importe l’issue, nous ne remettrons plus en cause les résultats », selon lui. Rien n’est moins sûr puisque lors du dépouillement des bulletins dimanche soir, deux bureaux de vote ont été source de conflits. Les sympathisants des candidats qui observaient le spectacle à travers les fenêtres criaient au scandale, accusant certains assesseurs de tricher. Des mots d’oiseaux ont été échangés et certains voulaient même en venir aux mains… Un triste spectacle qui a retardé l’annonce des résultats officiels !

Vers un renouveau ou une répétition ?

L’année dernière, les habitants de la commune de Kani-Kéli avaient porté les listes de Rachadi Abdou et d’Assani Soufiane Ayouba au second tour. Plus d’un an plus tard, le scénario se répète. Le maire sortant, Rachadi Abdou est placé en tête avec 44,45%, tandis que son principal adversaire obtient 36,38% des suffrages. Plus de 200 voix les séparent, et cela ne semble pas rassurer l’équipe d’Assani Soufiane Ayouba. À l’annonce des résultats dans son QG, beaucoup avaient du mal à y croire. « Nous pouvons rattraper 150 voix, mais 200 c’est beaucoup ! Je ne sais pas comment nous allons faire », avoue une partisane à ses camarades, le visage dépité. Pourtant, la tête de liste et ses colistiers pensent encore pouvoir inverser la tendance qui se dessine. « Nous espérons avoir des alliances, nous allons solliciter les candidats qui n’iront pas au deuxième tour pour qu’ils soient avec nous », indique Faïna Ousseni, l’une des membres de la liste d’Assani Soufiane Ayouba. Même si le jeu des coalitions a commencé, ils portent surtout leurs espoirs sur les habitants des six villages de Kani-Kéli qui n’ont pas voté. « C’est important d’aller voter. Nous avons des projets sérieux pour développer notre commune », assure Faïna Ousseni.

De son côté, Rachadi Abdou reste tout aussi confiant. Le score obtenu cette année est d’ailleurs trois fois plus élevé que celui des municipales de 2020. « La population nous a placés en tête et c’est une première victoire. Je leur demande de confirmer cet engouement le 25 juillet », lance le candidat. Et pour ratisser encore plus large, il mise également sur les abstentionnistes et les autres candidats qui ont comptabilisé 14,19% des voix pour Achirafi Hanyou et 4,98% pour Ahmed Soilihi, l’ancien maire de Kani-Kéli. « Je [les] ai contactés, nous allons discuter et faire des alliances. Je veux rassembler toutes les forces vives pour remporter cette mandature car il y a beaucoup à faire à Kani-Kéli et je ne peux pas tout faire seul », poursuit Rachadi Abdou. Il aurait d’ailleurs préféré mettre fin au suspens dès le 18 juillet et ainsi éviter le deuxième tour. Beaucoup d’habitants de la commune avaient souhaité le même scénario, lassés par ce conflit qui suspend le fonctionnement de leur ville. Mais ce scénario n’a pas pu se réaliser… Les électeurs sont donc invités à se rendre de nouveau aux urnes, dimanche prochain, en espérant que cette fois-ci sera la bonne !

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