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10 millions d’euros pour le premier datacenter de Mayotte… et les emplois de demain !

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ITH Datacenter, l’hôtel de serveurs de proximité, porté par Feyçoil Mouhoussoune, doit permettre aux porteurs de projet d’héberger leurs données en toute sécurité. Et au 101ème département de s’inscrire dans la révolution numérique.

Un petit pas pour l’homme, mais un grand pas pour Mayotte. Après des années d’un labeur acharné, Feyçoil Mouhoussoune vient de franchir une étape déterminante pour son projet de datacenter 100% local. L’entrepreneur, à la tête de la société ETIC Services, a signé fin novembre les contrats de financement avec ses partenaires, que sont la Banque des Territoires, l’Agence Française de Développement (AFD) et le Crédit Agricole Mutuel de La Réunion (CAMR). En tout, près de 10 millions d’euros ont été mis sur la table pour les trois prochaines années.

 

L’objectif : faire sortir de terre ITH Datacenter, un bâtiment dédié à l’hébergement de données, directement sur le territoire, pour une mise en service début 2022. Un équipement “structurant”, dans un département où le Covid-19 a rappelé l’étendue de la fracture numérique… “Ce projet rentre dans une dynamique, cela montre que Mayotte pose un pied dans l’ère du digital. Nous parlons là des emplois de demain. Et je le dis en pesant mes mots !”, se réjouit Yves Rajat, le directeur de l’AFD.

Les données parcourent des milliers de kilomètres

Pour comprendre cet enthousiasme, il faut savoir que Mayotte dépend aujourd’hui de ses trois câbles sous-marins pour acheminer et stocker la précieuse data, souvent à des kilomètres de l’île au lagon. Résultat, la latence – à ne pas confondre avec le débit – augmente. “Cela peut être problématique pour les objets connectés, par exemple, quand vous pilotez quelque chose en temps réel, vous avez besoin de réactivité”, décortique Feyçoil Mouhoussoune.


Seules quelques entreprises peuvent se permettre de posséder leur propre serveur, en local. Et pour elles, la facture finit par être salée ! “Entre le loyer, le câblage, le matériel mais aussi la maintenance et la sécurité… Il faut parfois mettre 15.000 euros rien que pour créer la salle et l’équiper !”, chiffre Feyçoil Mouhoussoune. Sans compter les besoins en climatisation ou la coupure de courant qui tombe toujours à pic. Le pire ? Perdre l’accès à ses données. “Pour tout vous dire, nous en avons nous-même fait l’amère expérience cette semaine… Pendant 24h, nous n’avions plus qu’à recopier les conventions”, raconte un Yves Rajat, mi-figue mi-raisin.

La perte de données, bête noire des entreprises

Par chance, l’institution financière n’a pas perdu la trace de ses tableurs ou de ses prêts à six chiffres. Mais tout le monde n’a pas le même niveau de sécurité. “Imaginez qu’on vous vole votre serveur ! Très peu d’entreprises se relèvent de la perte de leurs données”, explique le fondateur d’ETIC. Et c’est tout l’intérêt du datacenter de proximité. Pour quelques centaines d’euros, les porteurs de projet peuvent louer des “armoires” voire même des “salles privatives”, pour les plus gourmands.

Une offre écologique et sécurisée

Avec un niveau de certification TIER 3 – la classification en comprend quatre – la structure garantit la sécurité et la maintenance des données. Mais avoir accès à un serveur de proximité, c’est aussi un enjeu de souveraineté numérique. Un débat très dans l’ère du temps, alors que l’Europe a signé en 2017 son règlement sur la protection des données (RGPD). Le plus ? La facture énergétique. Le datacenter, qui sera situé à quelques pas du CHM, en haut de la côte Sogea, a été conçu pour conserver au mieux le froid nécessaire pour faire tourner toutes ces machines. “En moyenne, cela permet de consommer 40% d’énergie en moins qu’avec un serveur individuel”, précise le pro de l’informatique.

Les usages et les entrepreneurs de demain

Reste qu’il faut maintenant construire le bazar… et attirer le client. Là-dessus, les interlocuteurs affichent plutôt leur optimisme. Entre le développement de la vidéosurveillance, les enjeux sanitaires, ou encore l’analyse sismique, les usages pour Mayotte ne manquent pas. Et les porteurs de projet non plus, assure Feyçoil Mouhoussoune même si les entreprises du secteur numérique se comptent encore par petites poignées sur l’île aux parfums. “Dans un premier temps, les gros utilisateurs seront de type CHM, ARS, EDM, ou encore les administrations ou les collectivités locales”, explique Yves Rajat. Récemment, les Assises du numérique organisées avec le rectorat, ou encore le concours d’innovation porté par l’ADIM ont toutefois envoyé un signal positif pour le développement du secteur à Mayotte, souligne aussi le directeur de l’AFD. “Mais la plus belle preuve, c’est le fait d’avoir des enfants du département comme Feyçoil, créateurs de richesses et de solutions locales.” L’homme derrière la machine.

 

 

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