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Vigilance orage à Mayotte : “Cela peut faire penser à l’arrivée du Kashkazy”

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Ce mardi une nouvelle réunion du comité de suivi de la ressource en eau s’est tenue avec l’ensemble des parties prenantes, représentants du SMEAM, de la SMAE, de la préfecture et bien sûr de la météo. Laurent Floch, directeur de Météo France Mayotte fait un point sur la situation.

Flash Infos : vous étiez ce mardi à la réunion du comité de suivi de la ressource en eau. Quel est l’état des lieux de la situation météorologique, entre les semaines écoulées et vos prévisions ?

Laurent Floch : Nous avons eu des mois d’octobre et novembre au-dessus des normales, à l’exception peut-être du bassin de Coconi, qui était plutôt à 91% le mois dernier. En revanche, le bassin de Dzoumogné était bien au-dessus ! Nous avons atteint des valeurs de l’ordre de +200%. Et c’est ce qui a contribué à reporter de nouvelles restrictions sur l’usage de l’eau. Depuis début décembre, toutefois, nous assistons à nouveau à une période relativement sèche, avec une quinzaine de millimètres seulement de précipitations pour la première semaine. Heureusement, cela devrait changer dans les jours à venir. Dès ce [mardi] soir, nous mettons d’ailleurs Mayotte en vigilance orages. Un changement de temps est en train de s’opérer. Jusqu’au 15 décembre, nous pouvons nous attendre à une masse d’air différente, plus humide, avec de basses pressions au nord du canal du Mozambique. Cela peut faire penser à l’arrivée d’un épisode Kashkazy, qui est susceptible de nous apporter plus de précipitations. En d’autres termes, cela peut en effet dire que nous approchons de la saison des pluies !

FI : Ces prévisions optimistes sont-elles le signe que nous allons avoir une saison des pluies plus efficace en termes de ressources en eau et de remplissage ?

F. : Tout cela est évidemment à prendre avec des pincettes car il est très compliqué de prévoir d’une semaine à l’autre. Nous faisons des estimations sur le mois qui vient avec des prévisions probabilistes. À ce stade, celles-ci sont vraiment optimistes. Avec un niveau de précipitations pour les cinq prochaines semaines qui devrait être supérieur à la norme, nous pouvons tabler sur des pluies efficaces et donc un remplissage potentiellement intéressant, en effet. Par ailleurs, la tendance pour le trimestre prochain semble dans la normale, voire très légèrement plus humide. Pour vous donner une idée, les normales pour un mois de décembre tournent autour de 250 mm sur le centre et pour un mois janvier autour de 350 mm. Et nous attendons au moins ces précipitations. Tout en gardant à l’esprit que la saison de recharge se situe sur les mois de janvier, février et mars, nous avons déjà une période jusqu’à février qui semble dans les clous.

FI : Comment expliquez-vous ce revirement, alors que la tendance était plutôt morose lors des dernières saisons des pluies ?

F. : Il faut différencier les projections que nous faisons sur 60 ans, qui sont des moyennes, des projections à plus court terme. Si nous revenons 60 ans en arrière, nous avions déjà des signaux de sécheresse. Mais il y a ce qu’on appelle la variabilité interannuelle. C’est un peu comme quand nous parlons de réchauffement climatique mais qu’il fait moins 40° une année à New York ! Il ne faut pas s’arrêter sur une saison seulement. L’assèchement est avéré, voire, si nous nous projetons dans l’avenir, encore plus marqué pour les derniers trimestres des prochaines années. Même si en 2020, les précipitations sont supérieures à la moyenne à Mayotte, la tendance reste sur un rétrécissement de la saison des pluies.

FI : Et au vu de vos prévisions, à quelle saison cyclonique faut-il s’attendre cette année ?

F. : Dans l’ensemble, nous risquons d’assister à une saison avec un nombre de systèmes et de cyclones au-dessus de la normale. C’est-à-dire entre 9 et 12 systèmes et peut-être en 5 et 7 cyclones. Attention, cela ne signifie pas que ces cyclones vont forcément toucher Mayotte. Nous parlons là du domaine de responsabilité du CMRS (Centre Météorologique Régional Spécialisé) Cyclones de La Réunion. Dans cette zone, nous nous attendons à des trajectoires qui sont plutôt classiques, en forme de parabole depuis le sud-ouest puis en ceinture vers le sud. Sur ces trajectoires-là, le risque est de tomber sur des terres habitées, contrairement à l’année dernière – même si nous avions failli avoir un épisode. Cette année, Madagascar ou le Mozambique risquent d’être exposés, et Mayotte se situant entre les deux, nous n’excluons pas d’être également touchés. Comme d’habitude, il faut se préparer au pire en ce début de saison cyclonique. Jusqu’ici, nous avons eu de la chance avec Hellen passée à 140 km, Kenneth au nord à 160 km, et Belna à 120 km. Mais tout cela s’est concentré sur les six dernières années, et il faut donc vraiment se préparer de manière sérieuse. C’est ce que nous faisons avec les autorités et la société civile.

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