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Flaccine Daniel : entrepreneuse gourmande

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Amour, sexe & séduction

Un salouva pour souligner les formes, une danse pour être sexy, des regards et des senteurs, ou encore des soins du corps : à Mayotte, la séduction est un art. Mais comme tout dans cette société en constante évolution, cette séduction change et s'adapte, tout en gardant ses caractéristiques. Une séduction qui s'encanaille aussi, car aujourd'hui le sexe est de moins en moins tabou sur l'île aux parfums. Et si la pudeur est encore de mise, on hésite de moins en moins à se faire plaisir avec des jouets coquins. À l'occasion de la Saint-Valentin, Mayotte Hebdo s'est penchée sur les petits secrets des unes et des autres. Croustillant !

Tradition : la circoncision, ça se fête ! 1/3

On entend un peu tout sur la circoncision, affolant parfois certains et heurtant d'autres cultures. Les anciens sont pour, les nouvelles générations aussi, mais à condition que la pratique soit fiable et exercée par un professionnel de la santé, loin de ce qui se faisait jadis. D'autres plus réticents s'interrogent : Est-ce dangereux ? Pourquoi le jeune garçon doit être circoncis ? Comment se déroule l'acte ? Et de l'autre côté, qu'en est-il des événements religieux et culturels en lien ? Mais en fait, tout simplement, la circoncision, quésaco ? Quelle place tient-elle dans notre société mahoraise ? Autant de questions qui subsistent. Réponses dans notre série de la semaine.

 

Le voulé: toute une histoire

Amical, politique, pédagogique, sportif ou encore électoral, mais toujours festif : à mayotte, le voulé se consomme à toutes les sauces. mais si l'évènement est courant, pour ne pas dire obligatoire, peu savent à quand il remonte et quelles sont ses racines.

« J’ai mis du temps à réaliser que je devenais une prostituée »

À 25 ans, Naima* est maman d'un garçon de dix ans. Ayant arrêté l'école au collège après sa grossesse, l'habitante de Trévani, originaire de Koungou, n'a jamais travaillé. Les écueils de la vie l'ont mené petit à petit à se prostituer durant quelques années pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Depuis un peu plus d'un an, Naima a pris un nouveau tournant : elle ne fréquente plus ses clients et suit une formation professionnalisante dans l'espoir de trouver rapidement un emploi. 

 Fondatrice de l’agence de communication May Kidz et plus récemment du salon de thé et traiteur ô gourmandises, la jeune mahoraise ne compte pas arrêter là son expérience de cheffe d’entreprise. Flaccine fourmille d’idées novatrices qu’elle compte bien exporter dans la région, avant de s’attaquer à l’international, où elle n’a cessé de voyager. Rencontre.

Sa nouvelle enseigne, raffinée, orne la façade des vitrines de M’gombani depuis maintenant trois mois. Nous sommes à quelques pas du brochetti mangrove, mais ce sont cette fois les douceurs sucrées, traditionnelles ou non, qui se dévoilent généreusement derrière le comptoir fraîchement décoré, entre bocaux de bonbons et grands verres de citronnade, qui attirent l’attention et attisent l’appétit des passants. Il faut dire qu’à Mayotte, Ô Gourmandises est la première entreprise du genre à proposer à la fois traiteur, salon de thé, magasin de confiseries, bar à salades, à wraps, etc. Même les curieux Bubble Tea, les premiers de l’île aux parfums, sont au rendez-vous. Une idée originale sortie tout droit de la tête de Flaccine Daniel. À 32 ans, la Mahoraise n’en est pas à son coup d’essai, puisque trois ans plus tôt, elle créait May’Kids, une agence évènementielle exclusivement dédiée aux fêtes pour enfants. Une première activité, déjà inédite sur le territoire, qui complète parfaitement celle nouvellement créée.

« Le but, c’est de proposer un service à la carte, du sur-mesure adapté à toutes les demandes », développe Flaccine Daniel. De la simple animation musicale à la décoration, du repas aux jeux et ateliers ludiques, en passant par les mascottes de Mickey et Minnie – là encore, les premières de l’île –, la jeune entreprise révolutionne les évènements familiaux que sont les baby shower – des fêtes destinées à annoncer la grossesse d’une future maman –, les baptêmes, la circoncision, les manzaraka, les anniversaires, etc. Tout pour accompagner, de la pré-naissance à l’adolescence, les premiers événements clés de la vie, sur lesquels les Mahorais ne transigent jamais. « C’est une façon d’amener de la modernité dans la tradition, sans l’abîmer », résume simplement l’entrepreneuse, bercée depuis l’enfance par les coutumes locales, comme le montre le voile gris qui entoure délicatement son visage. « Cela me permet d’apporter au côté mahorais une petite touche à la française, qui est une référence largement reconnue à l’international ! ». Et ça, la jeune femme en sait quelque chose.

DES VOYAGES À L’ANCRAGE

Née de parents mahorais, Flaccine Daniel quitte en bas âge le 101ème département avec sa famille qui, comme beaucoup d’autres, préfèrent s’installer à La Réunion. Elle vivra 10 ans sur l’île intense avant de débarquer en métropole pour y poursuivre sa scolarité dans la région toulousaine. La Mahoraise se lance dans un bac hôtelier, suivi d’un BTS tourisme en vente et production. Un parcours qui lui permet de mettre, très jeune, un pied dans le monde professionnel : « J’ai fait un peu de tout, j’ai travaillé dans l’insertion, dans l’aérien », se souvient Flaccine Daniel, accoudée sur l’une des petites tables roses qui remplissent la salle de sa nouvelle entreprise.

Diplômes en poche, la jeune femme, curieuse de s’ouvrir au monde, s’envole pour l’Australie où elle s’installe quelques temps. Puis, « En revenant en métropole, je n’ai plus supporté y vivre, il fallait que je reparte ! », commente-t-elle dans un large sourire qui ponctue souvent ses phrases. Elle décide alors de retourner quatre mois seulement à Mayotte, en vacances, avant de finalement s’y établir pour de bon. Rapidement, la trentenaire comprend que nombre de services manquent sur l’île, plus qu’ailleurs. Ni une, ni deux, elle fonde sa première entreprise, May’Kidz. « À l’époque, pour les enfants, il y avait déjà le parc gonflable Kiddy Kid, mais ce n’est pas la même chose, il n’y a pas vraiment de concurrence sur ce créneau ».

Des années plus tard, elle décide de s’inspirer de la chaîne américaine Starbucks pour créer, cette fois, un salon de thé à l’ambiance douce et élégante, où il serait à la fois possible de bruncher, prendre le goûter et déguster quelques sucreries. Le tout dans un cadre très british, à la façon des cafés londoniens dans lesquelles Flaccine Daniel a eu l’occasion de savourer toutes sortes de gourmandises tout au long de ses voyages. « Petit à petit, j’ai repensé à toutes les heures passées là-bas pour profiter de la connexion wifi pour pouvoir appeler ma famille et mes amis », s’amuse la baroudeuse. « Je commandais un milkshake et je restais des heures, à table, sur Skype ! » Et si le tourisme manque à Mayotte, « il y a quand même une diaspora assez importante qui désire peut-être profiter d’un espace comme celui-ci pour joindre ses proches à l’autre bout du monde. » Finalement, grâce à ses voyages, la jeune femme contribue au développement de son territoire, dont les habitants semblent déjà accrocher à ce nouveau projet : le mois dernier, alors que Flaccine et ses deux employées faisaient face à une pénurie d’oeufs, nombreux ont été les clients à débarquer à la boutique les bras chargés de boîtes, afin de pouvoir continuer à déguster les fameuses Bubble gaufres, spécialité asiatique dont la forme ronde et aérienne garantit une gourmandise moelleuse à souhait.

CARRIÈRE ET CARACTÈRE

La solidarité, le sens de la communauté, incarnent des valeurs qui ont toujours bercé la jeune femme. Les premiers temps de l’installation de la boutique, son mari l’a accompagné de l’administratif jusqu’aux travaux, en passant par la logistique. « Les nuits blanches, on les a faites à deux ! », sourit Flaccine Daniel. Sa famille, aussi, l’épaule beaucoup. Rien de plus naturel, pour cette fille issue d’une fratrie de huit enfants, « dont cinq carriéristes », se réjouit la gérante de Ô Gourmandises by May’Kidz. Une énergie, une soif d’aller de l’avant héritées de sa mère, célibataire, qui a toujours transmis à ces enfants la confiance dont ils avaient besoin pour rêver et oser. Une force de caractère, aussi, que Flaccine Daniel porte encore au coeur. Car au gré des projets concrétisés, les idées se renouvellent sans cesse et s’ouvrent à présent vers l’international. Soutenue par l’Agence De l’Outre-mer pour la Mobilité (Ladom), Flaccine Daniel projette d’étendre son activité à Madagascar dans un premier temps, particulièrement en tant que consultante dans le milieu de l’hôtellerie, où elle proposerait, évidemment, les services évènementiels de May’Kids, avant de les exporter en dehors de l’océan Indien. Un projet ambitieux pour cette jeune Mahoraise qui porte, comme elle le dit en souriant, « le syndrome de l’entreprenariat. »

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte hebdo n°1085

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