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Tribunal correctionnel : « On ne saura jamais qui a porté les coups en premier »

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On l’appelait Stam. Et l’actualité que connaissent les États-Unis comme la métropole quant aux violences policières faites aux noirs ne peut que faire écho à son histoire. Celle d’un jeune père de famille de Mayotte, tué par balle de la main d’un policier le 23 février à Kawéni. 

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Une simple affaire d’atteinte sexuelle sur une mineure de moins de quinze ans a fini par prendre de l’ampleur au tribunal correctionnel mercredi dernier. Rappelant que le débat sur le consentement, en particulier des mineurs, est toujours cruellement d’actualité, deux ans après l'adoption de la loi sur les violences sexistes et sexuelles. 

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Rendue ce jeudi en appel devant la chambre d’instruction de La Réunion, la décision de placer les quatre hommes mis en cause dans l’affaire du rapt de Petite-Terre n’est pas sans soulever de questions selon leur avocat. Me Nadjim Ahamada dénonce notamment une violation des droits de la défense et une motivation politique à l’endroit des divers collectifs contre l’insécurité qui affichent un soutien farouche à ses clients.

Deux habitants de Dzoumogné étaient jugés, ce mardi matin, par le tribunal correctionnel de Mamoudzou. À la suite d’un différend, ils se sont battus et blessés grièvement à coups de couteau et machette, le 22 décembre 2018. Ils ont été condamnés à deux ans de prison, dont un an avec sursis.

« Huit » ou « cinquante euros »… La somme à l’origine de la dispute n’avait plus trop d’importance, ce mardi matin, au tribunal correctionnel. Quatre ans plus tôt, Idrisse Faïdine et Ousseni Mohamed avait conclu un marché. Le premier, âgé de 24 ans, devait soit rendre le montant emprunté soit effectuer des travaux pour le second, un agriculteur de 34 ans habitant lui aussi Dzoumogné. Ni l’un ni l’autre ayant été fait, le cultivateur a vu rouge et s’est rendu chez son voisin. « Je lui ai demandé pourquoi il ne me rendait pas mon argent », a-t-il raconté à la barre. « Il m’a dit qu’il n’avait pas d’outils pour faire les trous (N.D.L.R. afin de planter des bananiers). Je suis allé en chercher un et quand je suis revenu, il a commencé à m’insulter et me menacer. » C’est à partir de ce moment-là que les versions divergent. Si l’un comme l’autre a reconnu les coups, le plus jeune avec une machette, le deuxième avec un couteau, les deux se sont accusés d’avoir commencé.

Selon le cultivateur, son opposant lui a asséné un coup de panga à la tête, et par deux fois, il s’est pris à nouveau des coups en voulant se protéger avec ses bras. En réponse, il aurait sorti un couteau et, « sans viser », a atteint Idrisse Faïdine à la tempe et à la gorge. « Sa famille est sortie et m’a pourchassé. Je me suis réfugié dans une maison », s’est-il souvenu. C’est effectivement là que les gendarmes l’ont trouvé, affaibli à cause du sang perdu. 90 jours d’interruption totale de travail (ITT) ont été donnés à celui qui porte encore des traces physiques, même quatre ans après.

Absent de l’audience, Idrisse Faïdine avait dit pendant les auditions que c’était l’agriculteur qui l’avait attaqué en premier. Blessé effectivement à la tempe et à la gorge, il a déclaré qu’il avait alors pris la fuite en passant la rivière. Un voisin l’a accueilli et emmené à l’hôpital. Plongé dans le coma et opéré à deux reprises, il a eu quatre jours seulement d’ITT.

Une témoin qui n’a peut-être rien vu

La défense du plus jeune s’appuyait notamment sur une femme se disant présente lors des faits. Cependant, celle-ci a raconté qu’Ousseni Mohamed n’était pas blessé avant de fuir, alors que le sang de celui-ci a été abondamment retrouvé dans l’habitation. Elle a contredit aussi les déclarations de son propre mari qui a confirmé que c’était bien sa machette qui avait été utilisée par Idrisse Faïdine.

Le procureur, Yann Le Bris, a reconnu pendant ses réquisitions : « On ne saura jamais qui a porté les coups en premier. » Il a laissé le choix de la peine au tribunal en indiquant que soit les prévenus étaient responsables de leurs gestes, soit ils pouvaient être relaxés si la légitime défense était retenue pour les deux. Le tribunal correctionnel a préféré la première option et a condamné à deux ans de prison, dont un an avec sursis, Idrisse Faïdine et Ousseni Mohamed (celui-ci ayant déjà purgé son année de prison ferme en détention provisoire).

Avant de se retirer pour les délibérations, la présidente du tribunal, Julie Vignard, a rappelé au cultivateur qu’il peut se constituer partie civile et obtenir des indemnités pour son handicap. Celui-ci a refusé, estimant que ses blessures sont « la volonté de Dieu ».

 

Quatre ans de prison pour un violent passage à tabac à Dembéni

Il était également question de querelle de voisinage dans une autre affaire jugée ce même mardi. Le 8 janvier 2018, à Dembéni, au moins quatre jeunes hommes (dont deux mineurs) s’en sont violemment pris à un voisin. Se plaignant que le chien des prévenus vienne régulièrement dans son jardin, la victime a eu maille à partir à plusieurs reprises avec des jeunes du quartier. C’est au cours de l’une des rixes que Nafouondine Nadjib, 24 ans, a porté un coup de couteau à l’épaule du voisin. La lame a été si profondément enfoncée qu’elle est restée plantée dans le corps. L’autre prévenu, Ahamada Madi, lui a donné des coups de bâtons et de hache (avec la partie non tranchante), lui fracturant la mâchoire. Portée au dispensaire de Kahani, puis au centre hospitalier de Mayotte, la victime a vu son pronostic vital engagé et des blessures occasionnant 45 jours d’interruption totale de travail (ITT). Portant aucune mention à leurs casiers judiciaires, les deux hommes ont été condamnés à quatre ans de prison ferme, avec mandat de dépôt.

 

Six mois ferme pour le cambriolage chez un gendarme réserviste

Pour le vol d’ordinateurs portables, de bagues et de colliers, le 5 février dernier, un jeune homme de 22 ans et habitant à Mamoudzou a aussi été condamné, ce mardi. Formellement identifiés par la victime, un mineur et lui ont eu la bonne idée de s’introduire dans le logement d’une gendarme réserviste, lui dérobant au passage la housse de son gilet pare-balles. Celui qui est connu sous les surnoms de « Gueule d’ange » et de « Michael Scofield » (personnage principal de la série « Prison Break ») passera justement six mois à Majicavo pour ce fait.

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