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Enquête ouverte aux Comores après des appels à la haine contre les Français

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Dans un communiqué publié ce 2 mai, le ministère comorien de l’Intérieur a dénoncé la publication de tracts en ligne par des inconnus qui se désignent comme membres d’un groupuscule appelé « Le Patriot », lequel promet de s’en prendre aux ressortissants français résidant aux Comores en représailles à l’opération Wuambsuhu.

Alors qu’ils étaient passés inaperçus chez une bonne partie de la population depuis leur publication en ligne, les tracts qui incitent les gens à attaquer « les Français qui résident aux Comores » ont désormais fait leur apparition dans l’espace médiatique. Après le communiqué publié mardi après-midi par le ministère comorien de l’Intérieur, on constate que les intimidations du groupe « Le Patriot » sont visiblement prises au sérieux par les autorités judiciaires du pays. Selon le procureur de la République de Moroni, Ali Mohamed Djounaid, contacté par Flash Infos, une enquête a même déjà été ouverte aux fins de rechercher, identifier et entendre les auteurs de ces faits pour qu’ils soient traduits devant la justice. Cela fait plus d’une semaine que des inconnus ont fait circuler sur les réseaux sociaux des messages haineux visant les ressortissants français qui vivent dans les trois îles de l’Union. « Suite à l’opération Wuambushu et vu l’oppression que subissent les citoyens de Mayotte, le mouvement le Patriot lance un ultimatum à tous les ressortissants français résidant aux Comores. A compter de ce jour [le tract n’est pas daté], ces derniers sont priés de faire leurs valises de rentrer en France dans un délai d’un mois. Passé ce délai, le mouvement procèdera à des actes violents de riposte aux exactions faites aux femmes et aux enfants comoriens de Mayotte. Nous n’épargnerons aucun moyen de riposte. Notre mouvement envisage aussi d’organiser des pillages et des saccages de tous les biens personnels et administratifs des Français aux Comores… », menace le tract, dont la seule photo qui circule semble être la même.

Actes xénophobes

Malgré ces appels à la haine électroniques, aucun acte de vandalisme visant des bâtiments administratifs ou institutions ayant un lien avec la France n’a été enregistré ces derniers temps.  Idem pour les ressortissants eux-mêmes. Le procureur de la République de Moroni a confirmé, ce mardi, qu’il n’a reçu aucune plainte d’un Français qui aurait été victime de menace. Pour autant, le ministère comorien de l’Intérieur se montre toujours prudent, probablement en raison du contexte Wuambushu, cette opération de lutte contre l’insécurité à laquelle s’oppose le pouvoir de Moroni. « Le ministère dénonce avec la plus grande vigueur les menées ignobles du ou des auteurs et distributeurs de tracts, un ou plusieurs individus s’identifiant comme étant le Patriot. La paix civile et l’hospitalité légendaire du peuple sont une force et un atout pour notre pays », a rappelé, un communiqué du ministère dirigé par Fakridine Mahamoud Mradabi. Dans ce document, l’on a souligné la gravité de « ces actes ignobles et xénophobes de ces individus qui une fois identifiés seront punis avec toute la rigueur de la loi ». Jusqu’à présent, aucun élément permettant d’accorder une sériosité ou une crédibilité à ce tract n’est apparu a rassuré, le directeur de cabinet du ministère de l’Intérieur, Fatah Boina, qui s’est exprimé ce mardi. « Toutefois, nous avons pris toutes les mesures qu’il faut parce que la sécurité des biens et des personnes qui se trouvent sur le territoire national relève de notre mission. Pour cette raison, nous ne négligeons aucune piste d’autant plus que les Comores ont toujours été accueillantes », a complété Fatah Boina.

Dans son édito du mardi, le directeur général de la radio Hayba Fm, Said Mchangama, lui dénonce « une machination ». Pour lui, le ministère de l’Intérieur comorien devait d’abord disculper dans son communiqué les Comoriens qui ont toujours été soucieux de préserver la paix car ces tracts ne leur ressemblent pas. L’ancien président de l’assemblée nationale, dont les analyses faites en lignes sont très suivies, souligne aussi que « ces menaces », écrites sur des bouts de papiers photographiées avant d’être partagées en ligne peuvent provenir d’ailleurs. Du côté de l’ambassade de France à Moroni, la chancellerie n’a pas souhaité faire de commentaires. Elle nous a invités à nous adresser au service de communication du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères.

Notons que selon le code pénal comorien, adopté en 2020, les infractions commises par tous moyens de diffusion publique peuvent conduire à des peines d’une peine de prison allant d’un an à trois ans, et d’une amende de 30 à 400 euros pour tous ceux « qui auront fait l’apologie d’un crime ou d’un délit ».

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