Liste rouge des espèces menacées : situation inquiétante mais pas irréversible à Mayotte

Ce jeudi 4 mars, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a publié les résultats complets de la liste rouge des espèces menacées en France et en Outre-mer. À Mayotte, la faune, la flore et le monde marin sont particulièrement concernés. Grégoire Savouret, le représentant de l’organisation sur l’île aux parfums, fait le point sur la situation des espèces dans le département.

Depuis 13 ans, plus de 10.000 espèces ont été évaluées en France métropolitaine et dans les Outre-mer. Le bilan total révèle que 2.340 espèces sont menacées et que 187 ont déjà disparu. À Mayotte, près d’une plante sur deux se trouve dans une situation alarmante (43%), tout comme 25% des oiseaux nicheurs. On compte parmi eux le Martinet noir africain, défini comme « en danger » ou le Crabier blanc « en danger critique ». 42% des espèces de reptiles terrestres sont en péril, soit 5 sur les 12 présentes sur l’île. Parmi elles, la couleuvre ou encore le Gecko diurne à bandes noires. Les dernières inquiétudes se portent sur les coraux. Si seulement 12% d’entre eux sont aujourd’hui exposés, la « tendance globale va à la détérioration » et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) craint « une perte de la diversité biologique ».

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Toutefois, Grégoire Savouret, le représentant de l’organisation dans le 101ème département, est loin d’être fataliste. À ses yeux, il ne faut voir ces chiffres ne sont pas irréversibles. « Je pense qu’il n’est pas trop tard et qu’il ne sera jamais trop tard », déclare-t-il. Selon lui, les actions peuvent être réalisées à différentes échelles. « Chacun peut travailler dans ce sens-là ! Par exemple, lorsqu’un manguier dérange, on peut choisir entre le couper ou l’élaguer. Et c’est un choix qui peut changer la donne. Ces petites actions mises bout à bout peuvent faire un vrai changement. »

À d’autres échelles, les collectifs et les associations peuvent aussi mettre des opérations en place, comme pour le ramassage des déchets. Et au niveau institutionnel, des espaces protégés peuvent être répertoriées. Mais Grégoire Savouret insiste sur un point primordial : « La priorité à Mayotte sont les actions à petite échelle et la sensibilisation de la population. »

 

Préserver ce qui n’a pas encore été détruit

 

« Parler du point de vue des espèces à Mayotte n’a pas grand intérêt. Il faut alerter sur le fait qu’on a besoin de la biodiversité pour vivre. » En effet, la perte de cette dernière pourrait impacter le cadre de vie des Mahorais à long terme. À l’instar de la nourriture, comme les fruits et légumes qui sont pollinisés par les abeilles.

« Il faut préserver ce qu’on a pas encore détruit », insiste Grégoire Savouret, en sensibilisant les personnes au maximum sur cette question de biodiversité et en changeant les pratiques agricoles. Les brûlis peuvent, par exemple, avoir de lourdes conséquences, même sur une petite pelouse, car ils détruisent la biodiversité qu’on ne voit pas forcément, comme les insectes ou les champignons.
Si le bilan est inquiétant, la situation n’est pas irrévocable. « Il y a déjà des gens qui y travaillent et des actions qui sont mises en œuvre… Il faudra juste les renforcer pour changer la machine et faire un virage à 180 degrés », assure le représentant local de l’UICN.

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